Dans cette section, nous examinons la répartition des actifs occupés dans les trois secteurs de l’économie. La population de référence pour cette analyse est la population active occupée telle qu’elle est définie dans la section 1.2 (sans restriction du nombre d’heures de travail).
Les données des quatre recensements fournissent la répartition des personnes actives occu-pées dans les secteurs primaire, secondaire et tertiaire. Elles comportent cependant égale-ment une rubrique «sans indication», dont l’importance croît malheureuseégale-ment très forteégale-ment au cours du temps6. Les individus concernés sont retirés de l’analyse, cette dernière s’avérant non biaisée pour peu que la répartition sectorielle des personnes sans indication soit analogue à celle des individus observés dans une même cohorte7.
Le graphique 6 montre, respectivement pour les hommes et pour les femmes, l’évolution de la répartition sectorielle entre les recensements 1970, 1980, 1990 et 2000, par tranche d’âge de 10 ans entre 15 et 74 ans. En complément, le graphique 7 montre, toujours en séparant les hommes et femmes actifs occupés, l’évolution au cours du temps de la part du secteur tertiaire.
6) Pour les générations âgées de 15 à 75 ans (retenues pour les illustrations graphiques), on passe ainsi, respective-ment chez les hommes et chez les femmes, de moyennes égales à 0,02% et 0,05% en 1970, à 0,83% et 1,71%
en 1980, à 4,23% et 4,05% en 1990, enfin à 18,15% et 24.50% en 2000. Si l’on se limite à la tranche d’âge de 20 à 64 ans, les proportions moyennes se réduisent à 12,15% et 17,35%.
7) Mentionnons encore que la comparaison dans le temps est affectée par quelques changements de classification des activités économiques d’un recensement à l’autre. Ces changements restent toutefois mineurs.
Le phénomène principal est la tertiarisation croissante de l’activité économique au cours du temps. Celle-ci s’exerce principalement aux dépens du secteur secondaire, alors que le déclin du secteur primaire, déjà largement entériné en 1970, peut surtout être observé au niveau des générations les plus âgées. Par ailleurs, la part du secteur tertiaire est systématiquement plus élevée pour les femmes que pour les hommes.
Au niveau de la population masculine, on constate que le taux de personnes occupées dans le secteur tertiaire varie relativement peu selon l’âge. On observe principalement des taux plus faibles aux extrémités de la période d’activité. En ce qui concerne l’entrée dans la vie active, celle-ci est probablement différée par rapport aux secteurs primaire et secondaire dans la mesure où les études longues mènent plus souvent à des carrières professionnelles dans le secteur tertiaire. Les taux plus faibles à l’approche de la retraite peuvent être expliqués par un effet de génération, à savoir que la tertiarisation de l’économie aura plus d’impact sur les jeunes générations, de par leur plus grande flexibilité, que sur les plus âgées. A cela s’ajoute sans doute, en 2000 tout du moins, le fait que les retraites anticipées touchent de plus en plus les travailleurs du secteur tertiaire. Les valeurs maximales pour la part du secteur tertiaire sont de 38,89% à 47 ans en 1970, de 49,40% à 29 ans en 1980, de 56,76% à 45 ans en 1990 et de 63,17% à 28 ans en 2000. Les valeurs minimales sont obtenues à 15 ans en 1970 et 1980, avec respectivement 18,94% et 32,63%, puis à 16 ans en 1990 et 2000, avec respectivement 49,61% et 48,55%.
Notons que, toujours pour les hommes, le graphique 7 laisse apparaître un effet de génération, puisque le renforcement de la courbe par âge, qui s’arrête à 30 ans en 1970, réapparaît en 1980 jusqu’à 40 ans et en 1990 jusqu’à 50 ans, tandis qu’en 2000 il se trouve prolongé par l’effet des préretraites. Cet effet de génération s’explique en fait essentiellement par le recul du secteur primaire. En effet, en 1970, la part du secteur primaire s’élève assez rapidement à partir de 30 ans, passant ainsi de 4,90% à 15,70% à 64 ans, alors qu’elle tend plutôt à dé-croître auparavant. En 1980, on retrouve cette croissance à partir de 40 ans, avec 4,83%
d’actifs occupés dans le primaire, qui aboutit cette fois à 13,26% à 64 ans. En 1990, la part du secteur primaire est de 4,37% à 50 ans et atteint encore 10,47% à 64 ans. Enfin, en 2000, on observe à 60 ans un taux de 6,22%, ce relèvement étant vraisemblablement dû aux retraites anticipées dans les autres secteurs. Précisons que dans les générations nées après 1940, la part du secteur primaire est pratiquement constante, sauf pour les très jeunes actifs.
Au niveau de la population féminine, la structure par âge du taux de personnes occupées dans le secteur tertiaire est passablement différente de celle de leurs homologues masculins.
En effet, les taux les plus élevés (avant l’âge de la retraite) se trouvent au niveau des jeunes générations. Les valeurs maximales sont ainsi de 75,84% à 15 ans en 1970, de 77,73% à 22 ans en 1980, de 83,48% à 15 ans en 1990 et de 86,06% à 24 ans en 2000. A l’opposé, les valeurs minimales tendent à se déplacer vers des âges de plus en plus élevés, avec des taux de 54,19% à 34 ans en 1970, de 63,81% à 46 ans en 1980, de 74,41% à 59 ans en 1990 et de 80,33% à 61 ans en 2000. Pour cette dernière année, on notera l’écart réduit entre le taux minimal et le taux maximal.
Graphique 6: Population active occupée, selon le sexe, la classe d’âge et le secteur économique (en %), de 1970 à 2000
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Secteur primaire Secteur secondaire Secteur tertiaire Hommes
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70 80 90 00 70 80 90 00 70 80 90 00 70 80 90 00 70 80 90 00 70 80 90 00 Femmes
15-24 ans 25-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-74 ans
15-24 ans 25-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-74 ans
Source: Recensements fédéraux de la population, OFS A l’exclusion des non-réponses.
Graphique 7: Proportion de personnes actives occupées dans le secteur tertiaire, selon le sexe et l’âge, de 1970 à 2000
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15 ans 20 ans 25 ans 30 ans 35 ans 40 ans 45 ans 50 ans 55 ans
60 ans 65 ans 70 ans 75 ans
1970 1980 1990 2000
Hommes
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10%
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15 ans 20 ans 25 ans 30 ans 35 ans 40 ans 45 ans 50 ans 55 ans
60 ans 65 ans 70 ans 75 ans
Femmes
Source: Recensements fédéraux de la population, OFS A l’exclusion des non-réponses.