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S ITUATION DANS LE MÉNAGE ET STATUT D ’ ACTIVITÉ

4 ENTRÉE SUR LE MARCHÉ DU TRAVAIL SELON LES GÉNÉRATIONS

4.3 S ITUATION DANS LE MÉNAGE ET STATUT D ’ ACTIVITÉ

Le fait de disposer ou non de son propre ménage peut constituer un déterminant important de la participation au marché du travail chez les jeunes. En effet, le choix de quitter le domicile familial entraîne souvent la nécessité d’assumer par soi-même les charges de la vie quotidienne.

Pour analyser ce phénomène, deux variables sont disponibles dans le cadre des données harmonisées des recensements 1970 à 2000. La première concerne la position par rapport à la personne de référence du ménage. Elle distingue la personne de référence, le partenaire de la personne de référence et les autres membres du ménage. Par définition, tout ménage privé comprend une et une seule personne de référence et au plus un partenaire, alors que les ména-ges collectifs ne comprennent que des autres membres. La seconde variable est fondée sur la notion de chef de ménage (pour les ménages privés) et distingue les liens de parenté (fils/fille, père/mère, autre parent, autre membre du ménage) par rapport à un tel chef de ménage19. La distinction entre personne de référence et partenaire ne présente pas d’intérêt en soi20. Par contre, une distinction pertinente pour l’analyse consiste à savoir si l’individu a ou non un parte-naire dans son ménage. Cette information est triviale pour les individus qui occupent le statut de partenaire. Pour une personne de référence, il est possible de déterminer si un partenaire est présent dans le ménage, ce qui n’est pas le cas pour les autres membres du ménage. Pour ces derniers, le lien de filiation permet d’identifier les individus vivant au domicile parental.

Les personnes prises en compte pour l’analyse sont les suivantes:

• personne de référence avec partenaire ou partenaire de la personne de référence (dans son ménage avec partenaire),

• personne de référence sans partenaire (dans son ménage sans partenaire),

• (beau-) fils ou (belle-) fille du chef de ménage (au domicile parental).

Les autres membres des ménages privés (autres chefs de ménage, autres parents, autres membres), ainsi que les membres des ménages collectifs, ne sont pas pris en considération.

Le graphique 18 montre l’évolution, entre les recensements 1970, 1980, 1990 et 2000, des taux de participation au marché du travail selon le statut dans le ménage et le genre, pour les personnes de 18 à 30 ans (l’analyse n’est pas pertinente pour les moins de 18 ans qui dispo-sent rarement de leur propre ménage).

19) On constate qu’au niveau des recensements 1970 et 1980, le concept de chef de ménage se confond avec celui de personne de référence, alors que dans le cadre des recensements 1990 et 2000, un ménage peut comporter plusieurs chefs. Toutefois, les chefs de ménage «surnuméraires» restent rares (28 084 en 1990 et 17 269 en 2000) et, de ce fait, sont peu susceptibles de fausser les comparaisons dans le temps.

20) Cela est d’autant plus vrai que dans le cadre du recensement 1970, la position de personne de référence/chef de ménage dans un couple était systématiquement attribuée à l’homme.

Chez les hommes, les taux de participation les plus élevés sont observés au niveau des person-nes avec partenaire dans leur propre ménage, sauf à l’âge de 18 ans en 2000. Cela ne consti-tue pas une surprise dans la mesure où l’importance des charges de famille, qui se retrouvent en majorité à ce niveau, a déjà été clairement mise en évidence. En ce qui concerne les person-nes sans partenaire dans leur propre ménage, on constate que la participation atteint un mum à 20 ans (19 ans en 1990), avant de croître régulièrement avec l’âge. Lorsque le mini-mum est atteint, et même au-delà avant 2000 (jusqu’à 24 ans en 1970, 23 ans en 1980 et 22 ans en 1990), les taux de participation s’avèrent mêmes inférieurs à ceux des personnes habitant au domicile parental. Ce phénomène est dû selon toute vraisemblance à la mobilité des étudiants, qui doivent souvent quitter leur famille pour poursuivre leur formation, et dont certains restent pris en charge par leurs parents ou reçoivent une bourse d’études.

Au-delà de ce minimum, on constate que l’écart entre les hommes sans partenaire dans leur propre ménage et les hommes habitant au domicile parental se creuse au fil du temps. En effet, alors que la participation au marché du travail n’a que légèrement diminué pour les premiers (à 25 ans, on passe ainsi de 92,09% en 1970 à 90,77% en 1980, 90,17% en 1990 et 90,04%

en 2000), le recul s’est avéré important pour les seconds (à 25 ans, on passe parallèlement de 90,98% en 1970 à 89,35% en 1980, 87,66% en 1990 et 83,17% en 2000). L’allongement de la durée des études et la difficulté accrue pour trouver un emploi sont susceptibles d’expliquer ce phénomène, alors que le manque de ressources financières peut amener les jeunes adultes à rester plus longtemps au domicile parental.

Au niveau de la population féminine, le phénomène le plus marquant concerne les personnes avec partenaire dans leur propre ménage. En 1970, la participation de ces dernières se situe nettement en retrait des autres catégories considérées, mais l’évolution au cours du temps est tellement marquée qu’en 2000, elles figurent en tête des trois catégories de 19 à 21 ans.

Le taux maximal atteint ainsi 51,41% à 19 ans en 1970, 63,96% à 19 ans en 1980, 80,92% à 20 ans en 1990 et 85,06% à 21 ans en 2000.

La participation au marché du travail des femmes sans partenaire dans leur propre ménage tend au contraire à reculer légèrement au fil du temps, au moins jusqu’à l’âge de 27 ans.

Le taux de participation à 25 ans atteint ainsi 93,52% en 1970, 92,63% en 1980, 92,02% en 1990 et 90,55% en 2000.

Un phénomène analogue peut être observé au niveau des femmes habitant au domicile parental (le recul systématique des taux s’arrête toutefois à l’âge de 24 ans pour cette catégorie).

La participation reste dans ce cas systématiquement en retrait de celle observée au même âge pour la catégorie précédente. Une différence apparaît toutefois à travers le recul nettement plus marqué que l’on peut constater entre 1990 et 2000. Ainsi, le taux de participation à 25 ans atteint 86,81% en 1970, 85,73% en 1980, 86,76% en 1990 et 80,79% en 2000.

Graphique 18: Taux de participation au marché du travail, selon l’âge, le sexe et la situation dans le ménage, de 1970 à 2000

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18 ans 19 ans 20 ans 21 ans 22 ans 23 ans 24 ans 25 ans 26 ans 27 ans 28 ans 29 ans 30 ans

Homme dans son ménage sans partenaire Homme dans son ménage avec partenaire Homme au domicile parental

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18 ans 19 ans 20 ans 21 ans 22 ans 23 ans 24 ans 25 ans 26 ans 27 ans 28 ans 29 ans 30 ans

Homme dans son ménage sans partenaire Homme dans son ménage avec partenaire Homme au domicile parental

Femme dans son ménage sans partenaire Femme dans son ménage avec partenaire Femme au domicile parental

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18 ans 19 ans 20 ans 21 ans 22 ans

23 ans 24 ans 25 ans 26 ans 27 ans 28 ans 29 ans 30 ans 2000

Source: Recensements fédéraux de la population, OFS

5 SORTIE DU MARCHÉ DU TRAVAIL SELON