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E VOLUTION DU STATUT PROFESSIONNEL SELON LES GÉNÉRATIONS Cette section est consacrée à l’évolution du statut professionnel des personnes actives

6 ANALYSE LONGITUDINALE

6.5 E VOLUTION DU STATUT PROFESSIONNEL SELON LES GÉNÉRATIONS Cette section est consacrée à l’évolution du statut professionnel des personnes actives

occupées selon les générations. Comme dans la section 1.5, on évalue la proportion d’indé-pendants (au sens juridique) parmi les personnes actives occupées40. Le tableau 14 présente les résultats obtenus pour cet indicateur, respectivement pour les générations d’hommes et de femmes.

En ce qui concerne les hommes, aucune tendance claire ne se dégage de la comparaison entre groupes de générations. La seule dominance systématique que l’on peut observer concerne les générations 1941-1950, pour lesquelles la part de l’activité indépendante est plus grande que celle des générations 1931-1940 dans toutes les tranches d’âge où la comparaison est pos-sible. Dans les autres cas, les fluctuations dans l’évolution au cours de la vie active tendent à modifier le classement des générations d’une tranche d’âge à l’autre41. Notons à ce propos que si la croissance de la proportion d’indépendants au sein d’une génération avant 50 ans est effectivement due à des transitions en provenance d’autres statuts professionnels (notamment ceux de collaborateur familial ou d’apprenti pour les plus jeunes, et de salarié pour les plus âgés), le départ des salariés du marché du travail devient la motivation principale de cette crois-sance à l’approche de l’âge de la retraite et surtout au-delà.

Au niveau des femmes, on note une augmentation très nette de la part de l’activité indépendante d’un groupe de générations à l’autre, à partir des générations 1931-1940 (pour les générations plus âgées, les fluctuations d’un groupe à l’autre pour une même tranche d’âge vont dans le même sens que chez les hommes). Le recours croissant au statut indépendant peut notamment être mis en liaison avec la diminution du retrait du marché du travail pour raisons familiales.

Malgré cette augmentation, les proportions d’indépendantes restent cependant sensiblement inférieures à celles observées au niveau de leurs homologues masculins.

40) Pour des raisons d’homogénéité entre recensements ou par manque d’information, les personnes actives occu-pées de 1 à 5 heures par semaine (présentes en 1990 et 2000) ainsi que les personnes actives occuoccu-pées sans indication sur la position professionnelle (également présentes en 1990 et 2000) ne sont pas prises en compte dans le calcul.

41) Si l’on exclut les tranches d’âge propres à la retraite, les générations 1911-1920 (que l’on n’observe malheureuse-ment que dans la tranche de 50 à 59 ans) semblent dominer tant les générations 1921-1930 que 1931-1940, ce qui rejoint la constatation d’un léger creux générationnel (voir section 1.5), effectuée sur la base des profils par âge (Graphique 5, p. 26).

Pour compléter l’information fournie par la répartition des actifs occupés entre indépendants (au sens strict) et salariés (au sens large), il est intéressant d’examiner la répartition des actifs occupés parmi toutes les catégories du statut professionnel. En effet, bien que la nomenclature ne soit pas homogène sur les quatre recensements considérés, notamment à travers l’intro-duction de la catégorie «salariés propriétaires de l’entreprise» en 200042, l’analyse longitudinale permet d’évaluer partiellement43les transitions rencontrées au cours de la vie active par les différentes générations.

Le graphique 21 présente les résultats obtenus pour les générations concernées entre 20 et 59 ans, respectivement dans la population masculine et féminine.

Au niveau de la population masculine, on constate que la proportion de salariés sans fonction dirigeante se réduit au fil du temps, tant à l’intérieur des générations qu’entre celles-ci. La décroissance interne est parfaitement logique compte tenu de la progression professionnelle, qui conduit à des transitions vers les fonctions dirigeantes ou vers le travail indépendant.

42) Les salariés propriétaires de l’entreprise étaient préalablement classés parmi les collaborateurs familiaux (dirigeants d’entreprises familiales) ou les salariés avec fonction dirigeante. Le statut indépendant n’est a priori pas concerné par ce changement de nomenclature.

43) Outre les mouvements démographiques qui affectent la composition des cohortes, les effectifs de personnes acti-ves occupées (à partir de six heures hebdomadaires) considérés ici se modifient en fonction des transitions vers ou en provenance du chômage et de l’inactivité. De plus, la catégorie «sans indication» du statut professionnel (que l’on ne prend pas en compte) entraîne une perte de précision non négligeable au niveau du calcul des proportions en 1990 et (surtout) en 2000.

Tableau 14: Proportion d’indépendants dans les générations, selon le sexe

Hommes 20-29 ans 30-39 ans 40-49 ans 50-59 ans 60-69 ans 70-79 ans

1901-1910 - - - - 26.33% 47.03%

1911-1920 - - - 22.76% 25.98% 52.93%

1921-1930 - - 18.63% 19.45% 26.71% 59.95%

1931-1940 - 11.86% 16.49% 19.78% 31.43%

-1941-1950 3.72% 12.68% 18.76% 21.28% -

-1951-1960 4.61% 13.83% 17.97% - -

-1961-1970 4.76% 11.94% - - -

-1971-1980 4.06% - - - -

-Femmes 20-29 ans 30-39 ans 40-49 ans 50-59 ans 60-69 ans 70-79 ans

1901-1910 - - - - 10.40% 16.57%

1911-1920 - - - 7.73% 9.36% 23.79%

1921-1930 - - 5.42% 5.36% 12.31% 35.68%

1931-1940 - 3.44% 4.44% 8.40% 18.54%

-1941-1950 1.27% 4.38% 8.51% 11.58% -

-1951-1960 1.71% 7.57% 10.89% - -

-1961-1970 2.51% 7.91% - - -

-1971-1980 2.68% - - - -

-Source: Recensements fédéraux de la population, OFS

A l’exclusion des personnes occupées de 1 à 5 heures par semaine et des non-réponses.

La diminution systématique de la part des salariés sans fonction dirigeante d’un groupe de générations à l’autre, quelle que soit la tranche d’âge entre 20 et 59 ans44, est symptomatique des changements profonds qui ont affecté la structure de l’emploi au cours des dernières décennies45.

Chez les hommes, le statut de collaborateur familial est essentiellement de nature transitoire, aucun pourcentage supérieur à 2% n’étant observé au-delà de la tranche de 20 à 29 ans, avant 60 ans (les pourcentages croissent par contre fortement dans les tranches d’âge de 60 à 69 ans et de 70 à 79 ans). Ce statut ne présente pas d’évolution marquée d’une génération à l’autre. L’apprentissage constitue également un statut transitoire, qui n’est présent de manière non négligeable que dans la tranche de 20 à 29 ans (et bien sûr auparavant – voir section 4.2).

Celui-ci augmente par contre clairement d’un groupe de générations à l’autre.

La structure du statut professionnel au niveau de la population féminine s’avère fondamentale-ment différente de celle des hommes. La part des femmes salariées sans fonction dirigeante dépasse ainsi les 75% quelle que soit la génération et quelle que soit la tranche d’âge de 20 à 59 ans. L’effet de la progression professionnelle apparaît de manière nettement moins marquée que chez les hommes46. Le recul d’une génération à l’autre n’est systématique que dans les tranches de 20 à 29 et de 30 à 39 ans, et s’avère également moins important que chez les hommes.

La différenciation selon le genre apparaît de manière flagrante au niveau des personnes sala-riées avec fonction dirigeante. A titre d’illustration, dans la tranche de 40 à 49 ans, les généra-tions 1941-1950 comptent 13,34% des hommes actifs occupés possédant un tel statut, contre seulement 2,52% de leurs homologues féminines.

Chez les femmes, le statut de collaboratrice familiale est plus fréquent après 30 ans que dans la tranche de 20 à 29 ans. Il recule de plus très nettement d’un groupe de générations à l’autre.

Dans la tranche de 40 à 49 ans, la proportion passe ainsi de 13,89% pour les générations 1921-1930 à 11,48% pour les générations 1931-1940, 7,40% pour les générations 1941-1950 et 4,30% pour les générations 1951-196047.

44) Par exemple, dans la tranche d’âge de 40 à 49 ans, cette part s’élève à 71,58% pour les générations 1921-1930, 70,98% pour les générations 1931-1940, 67,23% pour les générations 1941-1950 et 65,77% pour les généra-tions 1951-1960.

45) On citera notamment la tertiarisation de l’économie, l’informatisation ou la délocalisation, entraînant une redistribu-tion des différents types d’emploi, ou encore la croissance de la participaredistribu-tion des femmes, conduisant au transfert de certains postes vers la population féminine.46) On note même une légère augmentation de la part des salariées sans fonction dirigeante entre 40-49 ans (78,79%) et 50-59 ans (79,22%) pour les générations 1921-1930.

47) La dernière observation est susceptible d’être affectée par le changement de nomenclature (avec 2,99% de sala-riées propriétaires de l’entreprise).

Graphique 21: Statut professionnel des générations, de 20 à 59 ans, selon le sexe

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20-29 ans30-39 ans40-49 ans50-59 ans 20-29 ans30-39 ans40-49 ans50-59 ans 20-29 ans30-39 ans40-49 ans50-59 ans 20-29 ans30-39 ans40-49 ans50-59 ans 20-29 ans30-39 ans40-49 ans50-59 ans

Indépendants Salariés propriétaires de l’entreprise Collaborateurs familiaux Apprentis Salariés avec fonction dirigeante Salariés sans fonction dirigeante Hommes

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20-29 ans30-39 ans40-49 ans50-59 ans 20-29 ans30-39 ans40-49 ans50-59 ans 20-29 ans30-39 ans40-49 ans50-59 ans 20-29 ans30-39 ans40-49 ans50-59 ans 20-29 ans30-39 ans40-49 ans50-59 ans Femmes

Gén. 1921-1930 Gén. 1931-1940 Gén. 1941-1950 Gén. 1951-1960 Gén. 1961-1970

Gén. 1921-1930 Gén. 1931-1940 Gén. 1941-1950 Gén. 1951-1960 Gén. 1961-1970

Source: Recensements fédéraux de la population, OFS

A l’exclusion des personnes occupées de 1 à 5 heures par semaine et des non-réponses.

6.6 E

VOLUTION DE LA RÉPARTITION SECTORIELLE