Intégration & probabilités MACS 1
Bilan de la partie intégration
Laurent Tournier
Novembre 2018
Les notions clés
Espace mesuré(E,A, µ).
Eensemble
AtribusurE: ensemble de sous-ensembles deEtel que
(i) ∅ ∈ A(etE∈ A);
(ii) siA∈ A, alorsAc=E\A∈ A;
(iii) siAn∈ Apour toutn∈N, alorsS
nAn∈ A(etT
nAn∈ A).
µmesuresurA: fonctionA →[0,∞]telle que
(i) µ(∅) =0;
(ii) siAn∈ Apour toutn∈N, etAn∩Am=∅pour tousn6=m, alors µ ]
n∈N
An
=X
n∈N
µ(An).
Exemples :
A=P(E), etµ=δx, ouµ=X
n∈N
αnδxn, avecαn≥0,xn∈E(cas “discret”) A=B(Rd), et par exemple
µ=X
n∈N
αnδxn,µ(A) = X
n∈N:xn∈A
αn
µ=λd(mesure de Lebesgue surRd),λ1(=λ), λ2, λ3: longueur, aire volume µ= (λd)|K(mesure de Lebesgue surRdrestreinte àK) :(λd)|K(A) =λd(A∩K), µ=f·λd=f(x)dλd(x) =f(x)dx(mesure de densitéf, oùf(x)≥0pour toutx∈Rd), µ(A) =
Z
A
f dλd= Z
1A(x)f(x)dx
un mélange commeµ=α0δ0+f(x)dx, ou ...
Les notions clés
Espace mesuré(E,A, µ).
Eensemble
AtribusurE: ensemble de sous-ensembles deEtel que
(i) ∅ ∈ A(etE∈ A);
(ii) siA∈ A, alorsAc=E\A∈ A;
(iii) siAn∈ Apour toutn∈N, alorsS
nAn∈ A(etT
nAn∈ A).
µmesuresurA: fonctionA →[0,∞]telle que
(i) µ(∅) =0;
(ii) siAn∈ Apour toutn∈N, etAn∩Am=∅pour tousn6=m, alors µ ]
n∈N
An
=X
n∈N
µ(An).
Exemples :
A=P(E), etµ=δx, ouµ=X
n∈N
αnδxn, avecαn≥0,xn∈E(cas “discret”) A=B(Rd), et par exemple
µ=X
n∈N
αnδxn,µ(A) = X
n∈N:xn∈A
αn
µ=λd(mesure de Lebesgue surRd),λ1(=λ), λ2, λ3: longueur, aire volume µ= (λd)|K(mesure de Lebesgue surRdrestreinte àK) :(λd)|K(A) =λd(A∩K), µ=f·λd=f(x)dλd(x) =f(x)dx(mesure de densitéf, oùf(x)≥0pour toutx∈Rd), µ(A) =
Z
A
f dλd= Z
1A(x)f(x)dx
un mélange commeµ=α0δ0+f(x)dx, ou ...
L’intégrale par rapport à une mesure
(E,A, µ)espace mesuré,f:E→R(mesurable). On peut définir Z
f dµdans 2 cas : sifestpositive(même à valeurs dans[0,∞]) ; dans ce cas
Z
f dµ∈[0,∞]
sifestintégrablepar rapport àµ, c’est-à-dire queR
|f|dµ <∞.
Dans le cas positif, la définition se déduit du cas des fonctions indicatrices :
PourA∈ A, Z
1Adµ=µ(A).
Par linéarité, on définit l’intégrale des fonctions étagéesf=
n
X
i=1
αi1Ai(avecαi≥0∀i, ou µ(Ai)<∞ ∀i):
Z f dµ=
n
X
i=1
αiµ(Ai).
Par limite croissante, on définit l’intégrale des fonctionsfpositives : Z
f dµ= lim↑
n
Z
fndµ∈[0,∞], où, pour toutn∈N,fnest étagée≥0, et∀x∈E,lim↑
n
fn(x) =f(x) Par différence entre parties positive et négative, on en déduit la définition quandfest intégrable :
Z f dµ=
Z f+dµ−
Z
f−dµ∈R.
Intégrale discrète, intégrale de Riemann
Intégrale par rapport à une mesure discrète
On a Z
f dδx=f(x).
Plus généralement, pourµ=P
n∈Nαnδxn, Z
f dµ=X
n∈N
αnf(xn),
à condition quef≥0ou quefsoit intégrable par rapport àµ(c.-à-d. queX
n∈N
αn|f(xn)|<∞)
Intégrale par rapport à la mesure de Lebesgue
Pourf:I→Rcontinue par morceaux (ou Riemann-intégrable), Z
I
f dλ= Z
I
f(x)dx
lorsqueI= [a,b], et cela reste vrai pourI=]a,b[aveca,b∈Rlorsque on suppose de plus que f≥0, ou quefest intégrable sur]a,b[(c’est-à-dire que
Z
]a,b[
|f(x)|dx<∞).
Théorèmes de convergence
Théorème de convergence monotone
Soit(fn)nune suite croissante de fonctions mesurables, deEdans[0,∞]. On a Z
lim↑
n
fndµ= lim↑
n
Z fndµ.
Théorème de convergence dominée
Soit(fn)nune suite de fonctions mesurables, deEdansR. On suppose que pourpresquetoutx∈E, fn(x)converge quandn→ ∞;
pourpresquetoutx∈E, pour toutn∈N, |fn(x)| ≤ϕ(x), où Z
ϕ(x)dµ(x)<∞.
Alors
Z lim
n fndµ= lim
n
Z fndµ.
Espace produit
Soit(E,E, µ)et(F,F, ν)deux espaces mesurés.
On peut définir(E×F,E ⊗ F, µ⊗ν)de telle sorte que, pour tousA∈ EetB∈ F, A×B∈ E ⊗ F et (µ⊗ν)(A×B) =µ(A)ν(B) On a même une formule générale : siC∈ E ⊗ F,
(µ⊗ν)(C) = Z
E
ν(Cx)dµ(x) = Z
F
µ(Cy)dν(y)
où, pourx∈E,Cx={y∈F|(x,y)∈C}et poury∈F,Cy={x∈E|(x,y)∈C}sont les
“tranches” deC.
Espace produit
Soit(E,E, µ)et(F,F, ν)deux espaces mesurés.
On peut définir(E×F,E ⊗ F, µ⊗ν)de telle sorte que, pour tousA∈ EetB∈ F, A×B∈ E ⊗ F et (µ⊗ν)(A×B) =µ(A)ν(B) On a même une formule générale : siC∈ E ⊗ F,
(µ⊗ν)(C) = Z
E
ν(Cx)dµ(x) = Z
F
µ(Cy)dν(y)
où, pourx∈E,Cx={y∈F|(x,y)∈C}et poury∈F,Cy={x∈E|(x,y)∈C}sont les
“tranches” deC.
La formule correspond exactement au casf=1Cdu théorème suivant : Théorèmes de Fubini
Pourf:E×F→Rmesurable, on a Z
E×F
f d(µ⊗ν) = Z
E
Z
F
f(x,y)dν(y)
dµ(x) = Z
F
Z
E
f(x,y)dµ(x)
dν(y) sif≥0(Fubini-Tonelli), ou sifest intégrable par rapport àµ⊗ν(Fubini-Lebesgue), c’est-à-dire si
Z
E
Z
F
|f(x,y)|dν(y)
dµ(x)<∞ (ou Z
F
Z
E
|f(x,y)|dµ(x)
dν(y)<∞).
Exemple :B(Rd)⊗ B(Rd
0) =B(Rd+d
0),λd⊗λd0 =λd+d0, et le théorème de Fubini est valide avec “dx” (c’est-à-diredλd(x))) au lieu de “dµ(x)” et “dν(x)”
Mesure image, théorème de transfert
Soit(E,E, µ)un espace mesuré,(F,F)un espace mesurable, etϕ:E→F.
On définit la mesureϕ∗µsurFpar
pour toutB∈ F, (ϕ∗µ)(B) =µ ϕ−1(B)
.
La formule correspond exactement au casf=1Cdu théorème suivant : Théorème de transfert
Pourf:E→Rmesurable, on a Z
E
f(ϕ(x))dµ(x) = Z
F
f(y)d(ϕ∗µ)(y) sif≥0, ou sif◦ϕest intégrable par rapport àµ, c’est-à-dire si
Z
E
|f(ϕ(x))|dµ(x) = Z
F
|f(y)|d(ϕ∗µ)(y)<∞.
Changement de variable affine, dans R
dSoitM:Rd→Rdune application linéaire (ou affine). PourB∈ B(Rd), λd(M(B)) =|detM|λd(B).
Autrement dit, la mesure image deλdparMest 1
|detM|λd, lorsqueMest inversible.
En particulier,λdest invariante par les rotations et symétries orthogonales (MTM=Idonc detM=±1)
PourB= [0,1]d,M(B)est leparallélotopeengendré par les vecteurs colonnes deM:Menvoie le cube engendré pare1, . . . ,edsur le parallélotope engendré parM(e1), . . . ,M(ed).
On a donc, pour toute fonctionf:D→Rmesurable, Z
U
f(Mx)dx= Z
D
f(y) 1
|detM|dy
= 1
|detM|
Z
D
f(y)dy, à condition d’avoirf≥0, ou quefsoit intégrable surD.
Changement de variable différentiable, dans R
dQuelle est la mesure image deλdpar une application non linéaireϕ:Rd→Rd, injective ? Soity∈Rd. Près dex=ϕ−1(y), siϕest différentiable,ϕ(x+h)'y+dϕx(h): autrement dit,ϕ est presque égale à l’application affinex+h7→y+dϕx(h)
Ici,dϕxest la différentielle deϕ= (ϕ1, . . . , ϕd): c’est l’application linéaire de matrice (∂ϕ∂i
xj)1≤i,j≤d.
Donc la mesure image deλdparϕest, “près dey”, “presque égale à”
1
|detdϕx|λd=|det(dϕ−1)y|λd.
On suppose queϕ:U→Dest unC1-difféomorphisme, c’est-à-dire queϕest bijective, et queϕ etϕ−1sont de classeC1. Alors la mesure image parϕde la mesure de Lebesgue surUest la mesure de densité|det(dϕ−1)|par rapport à la mesure de Lebesgue surD: en abrégé,
ϕ∗dx=|det(dϕ−1)y|dy.
On a donc, pour toute fonctionf:D→Rmesurable, Z
U
f(ϕ(x))dx= Z
D
f(y)|Jϕ−1(y)|dy,
oùJϕ−1(y) =|det(dϕ−1)y|, à condition d’avoirf≥0, ou quef◦ϕsoit intégrable surU.