• Aucun résultat trouvé

Intégration & probabilités MACS 1 Introduction de la partie probabilités

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Intégration & probabilités MACS 1 Introduction de la partie probabilités"

Copied!
9
0
0

Texte intégral

(1)

Intégration & probabilités MACS 1

Introduction de la partie probabilités

Laurent Tournier

Novembre 2018

MACS 1 Intégration et probabilités

(2)

Notion d’expérience aléatoire

(Ce qui suit n’est pas une définition mathématique)

Dans la vie courante, une expérience est ditealéatoiresi son déroulement est imprévisible, à chaque fois qu’on la répète dans les “mêmes conditions”.

Remarques :

Les “conditions” changent selon l’informationdont on dispose sur l’expérience. Le

“hasard” vient d’ailleurs souvent d’un manque d’information. Il est donc essentiel, pour décrire une expérience aléatoire, de préciser exactement ce qui est connu ou non.

“Répéter l’expérience” signifie que l’on “régénère” la situation, de telle sorte que le résultat de la première expérience ne donneaucune informationsur celui de la deuxième : les deux expériences sontindépendantes, mais se déroulent selon le même protocole.

Bien qu’imprévisible, une suite de répétitions indépendantes d’une même expérience présente (le plus souvent) des “régularités”. Notamment, on peut observer laloi des grands nombres: Considérons une propriétéAqui dépend de l’expérience. Si on répète l’expériencenfois, oùn est “grand”, alors la proportion des fois où la propriétéAest réalisée s’approche d’un certain nombre réelP(A)∈[0,1]:

nombre de fois oùAest réalisé parminexpériences

n 'P(A).

Ce nombreP(A)correspond donc à la “proportion de chance” queAsoit réalisé lors d’une expérience donnée.

Dans les cas simples,P(A)peut être deviné à partir d’arguments de symétrie.

(3)

Fondement mathématique : notion d’espace de probabilité

Essayons de formaliser les propriétés deP(A) =“proportion limite de fois oùAest réalisé” : siAest une propriété toujours fausse,P(A) =0 ;

siAest une propriété toujours vraie,P(A) =1 ;

siAetBsont des propriétés incompatibles (jamais simultanément vraies), P(AouB) =P(A) +P(B).

Choisissons une représentation mathématiqueΩde l’ensemble des résultats de l’expérience.

Une propriétéAs’identifie à un sous-ensemble deΩ(l’ensemble des résultats qui vérifient la propriété).

AinsiPest une fonctionP:P(Ω)→[0,1]telle queP(∅) =0,P(Ω) =1 et siAetBsont des parties disjointes deΩ,P(A]B) =P(A) +P(B).

Pour obtenir une théorie mathématique satisfaisante, calquée sur la théorie de l’intégration, On fait l’hypothèse plus forte que cette propriété s’étend à une infinité dénombrable de parties disjointes, si bien quePest unemesureet

On suppose que l’on veut seulement définir la probabilité de certains ensembles (qui forment nécessairement une tribu). On les appellera desévénements.

Unespace de probabilitéest un espace mesuré(Ω,A,P)tel queP(Ω) =1. Autrement dit,A est une tribu surΩ, appelée tribu des événements, etP:A →[0,1]vérifie :

pour toute suite(An)nd’événements disjoints, P(]

n∈N

An) =X

n∈N

P(An).

MACS 1 Intégration et probabilités

(4)

Vocabulaire

Soit(Ω,A,P)un espace de probabilité.

un élémentω∈Ωest uneréalisationde l’expérience : chaque élément deΩcorrespond à une façon dont l’expérience peut se dérouler

Ωest l’espace des éventualitésou l’univers

un ensembleA∈ A(doncA⊂Ω) est unévénement. Siω∈A, on dit queωréaliseA.

P(A)est laprobabilitéde l’événementA

SiP(A) =1 (doncP(Ac) =0) on dit queAest un événementpresque sûr, ou queAest réalisépresque sûrement, en abrégép.s..

Unevariable aléatoireest une fonction mesurableX: Ω→E(où(E,E)est un espace mesurable). Elle associe une valeurX(ω)à chaque réalisationω∈Ω. On parle de variable aléatoire réellesiX: Ω→R.

Les événements relatifs à une variable aléatoire seront généralement notés de façon fonctionnelle, c’est-à-dire : pourB∈ E, on notera

{X∈B}={ω∈Ω|X(ω)∈B}=X−1(B) ∈ A.

Laloide la variable aléatoireXest la mesure image dePparX. C’est donc la probabilité PXsur(E,E)donnée par :

pour toutB∈ E, PX(B) =P(X∈B) =P({ω∈Ω|X(ω)∈B}).

On dira queXsuit la loiPX, et on notera parfoisX∼PX.

L’espérancedeX: Ω→Rest son intégrale par rapport àP: on noteE[X] = Z

X dP (si existe :X≥0 ouE[|X|]<∞).

(5)

Théorème de transfert

Rappel :

Unevariable aléatoireest une fonction mesurableX: Ω→E

Laloide la variable aléatoireXest la mesure image dePparX. C’est donc la probabilité PXsur(E,E)donnée par :

pour toutB∈ E, PX(B) =P(X∈B) =P({ω∈Ω|X(ω)∈B}).

L’espérancedeX: Ω→Rest son intégrale par rapport àP: on noteE[X] = Z

X dP (si existe :X≥0 ouE[|X|]<∞).

Par le théorème de transfert, pour toute variable aléatoireX: Ω→E, et toute fonction mesurableϕ:E→R,

E[ϕ(X)] = Z

R

ϕ(x)dPX(x),

dès lors queϕ≥0 ouϕ(X)est intégrable.

Pour calculerE[ϕ(X)], il suffit de connaître la loiPXdeX

MACS 1 Intégration et probabilités

(6)

Remarques sur les opérations ensemblistes

Un événement est un ensemble(une partie deΩ). Néanmoins, il est généralement décrit par une condition vérifiée ou non par l’expérience. Les opérations de logique entre conditions correspondent à des opérations d’ensembles entre événements, à garder à l’esprit :

Ac= Ω\Aest l’événement “An’est pas réalisé”, c’est-à-dire le contraire deA A∪Best l’événement “AouBest réalisé”

A∩Best l’événément “AetBsont réalisés”

A∩B=∅signifie que “AetBsont incompatibles”

A⊂Bsignifie que “AimpliqueB”

[

1≤k≤n

Akest l’événement “il existe 1≤k≤ntel queAkest réalisé”

\

1≤k≤n

Akest l’événement “pour tous 1≤k≤n,Akest réalisé”

B∩Acest l’événement “Best réalisé, mais pasA”

Usage de la fonction indicatrice

SiAest un événement,1A: Ω→ {0,1}est une variable aléatoire (très pratique).

Elle vaut 1 siAest réalisé, et 0 sinon :1A(ω) = (

1 siω∈A, 0 sinon.

(7)

Probabilité conditionnelle, indépendance

On a signalé que disposer d’une information modifie l’expérience. Plus précisément, cela modifie la probabilité :

SoitB∈ Atel queP(B)>0. Laprobabilité conditionnelle sachantBest la probabilité P(· |B)sur(Ω,A)donnée par

pour toutA∈ A, P(A|B) = P(A∩B) P(B) .

P(A|B)correspond à la probabilité deAlorsque l’on modifie l’expérience par l’information queBest réalisé.

On a évoqué l’indépendance dans la façon de répéter une expérience. C’est une notion clé en probabilité, qui signifie qu’une certaine information n’a pas d’incidence.

Deux événementsAetBsontindépendantssiP(A∩B) =P(A)P(B); Deux variables aléatoiresX: Ω→EetY: Ω→Fsontindépendantessi

pour tousA∈ E,B∈ F, {X∈A}et{Y∈B}sont indépendants.

Ceci revient àP(X∈A,Y∈B) =P(X∈A)P(Y∈B), ce qui s’écrit aussi

P(X,Y)(A×B) =PX(A)PY(B), oùP(X,Y)est la loi de(X,Y)(variable aléatoireΩ→E×F).

XetYsont indépendantes ssiP(X,Y)=PX⊗PY.

Dans ce cas, on pourra “intégrer par tranches” et appliquer les théorèmes de Fubini.

MACS 1 Intégration et probabilités

(8)

Variables aléatoires discrètes

Une variable aléatoireX: Ω→EestdiscrètesiEest dénombrable, ou plus généralement si P(X∈D) =1, oùD⊂Eest dénombrable.

Pour simplifier, supposons juste queEest dénombrable.

Dans ce cas, la loi deXest

PX=X

x∈E

P(X=x)δx

En effet, siA⊂E,Aest dénombrable donc PX(A) =P(X∈A) =P(]

x∈A

{X=x}) =X

x∈A

P(X=x) =X

x∈E

P(X=x)δx(A).

En particulier, par le théorème de transfert, pour toute fonctionϕ:E→R, E[ϕ(X)] =X

x∈E

P(X=x)ϕ(x),

à condition queϕ≥0, ou queϕ(X)soit intégrable (c.-à-d.P

x∈EP(X=x)|ϕ(x)|<∞).

Pour une variable aléatoireXà valeurs dans un ensembleEdénombrable, la loi deXest connue dès que l’on connaîtP(X=x)pour toutx∈E.

(9)

Variables aléatoires à densité

Une variable aléatoireX: Ω→Rdestà densitési sa loiPXa une densité par rapport à la mesure de Lebesgueλd, autrement dit s’il existe une fonctionfX:Rd→R+mesurable telle que

pour toutA∈ B(Rd), PX(A) =P(X∈A) = Z

A

fX(x)dx.

En particulier, par le théorème de transfert, pour toute fonctionϕ:E→R, E[ϕ(X)] =

Z

ϕ(x)fX(x)dx, à condition queϕ≥0, ou queϕ(X)soit intégrable (c.-à-d.R

|ϕ(x)|fX(x)dx<∞).

MACS 1 Intégration et probabilités

Références

Documents relatifs

◦ soit par une phrase explicite qui définit clairement les issues que l'on souhaite garder : dans l'expérience 2, on pourrait considérer l'événement « le chiffre désigné

1 Bases de la théorie des probabilités Espace de probabilités, événéments Probabilité conditionnelle, indépendance Variables aléatoires, loi, espérance, variance. 2 Suites

un point de vue a priori, où des considérations de symétrie, par exemple, ou un calcul lié aux propriétés physiques mises en jeu par l'expérience, permettent de justier la

Soit (f n ) n une suite croissante de fonctions mesurables, de E dans

Donner une majoration de la probabilité qu'au moins 3 aient leur anniversaire le même jour.. ,X n des variables aléatoires réelles, de carré intégrables et indépendantes. La

Soit (E,A) et (F,B) des espaces mesurables. En pratique, toutes les fonctions que l’on manipule sont obtenues ainsi et sont donc mesurables pour les tribus boréliennes. Quelle est

Pour aller plus loin (démonstrations complètes) : Intégration et

Université Paris 13, Institut Galilée MACS 1 – Intégration et probabilités Année universitaire 2015-2016.. où on énumère les fractions dont la somme des valeurs absolues