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Première composition – ENS Lyon 1989

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Texte intégral

(1)

Première composition de mathématiques E.N.S. Lyon – MP

Dans tout le problème,pdésigne un nombre entier premier etFp le corpsZ/pZdes entiers modulop.

On propose ici une étude des polynômes irréductibles modulop, c’est-à-dire à coefficients dansFp.

On montre, en particulier, que pour tout nombre premierpet tout nombre entier n, il existe un polynôme irréductible unitaire surFp de degré n sans qu’on sache fournir explicitement un tel polynôme. On étudie également une formule d’inversion deMöbius qui permet de dénombrer l’ensemble de ces polynômes.

PARTIE I : Calculs en caractéristique p

.1) Montrer qu’on a p

i

≡0 (modp) pour 0< i < p, où p

i

désigne le coefficient binomial, coefficient deXi dans le développement du binôme (X+ 1)p.

.2) SoitKun corps commutatif contenant le corpsFp; déduire de la question précédente qu’on a (x+y)p= xp+yp pourx,y dansKpuis qu’on a, pour tout polynômeR à coefficients dansFp ainsi que pourx dansKet ndansN,R xpn

=R(x)pn.

PARTIE II : L’anneau quotient k[X]/(Q)

Dans cette partie,kdésigne un corps commutatif quelconque,Qun polynôme à coefficients dansk, de degré supérieur ou égal à 1, et (Q) l’idéal dek[X] engendré parQ.

On définit une relation d’équivalenceRsurk[X] parRRSdef= RS ∈(Q) ; on noteAl’ensemblek[X]/(Q) des classes d’équivalence moduloRet, pourR dansk[X],Rla classe de RdansA.

.1) a) Vérifier (rapidement) que les lois suivantes sont bien définies et confèrent à A une structure d’algèbre surk, commutative et unitaire :

R+S =R+S; R×S=R×S; λR=λR (R, S∈k[X], λk).

Vérifier également que l’application dekdansAdonnée parλ7→λest un morphisme injectif qui permet d’identifier le corpskà un sous-anneau deA.

b) Montrer que tout élément deAs’écrit R(X) oùRest un polynômeà coefficients dans k.

c) Expliciter une base deAen tant qu’espace vectoriel surk; quelle est la dimension de cet espace vectoriel ?

.2) a) Caractériser les élémentsRdansk[X] tels queR soit inversible dansA.

b) En déduire une condition nécessaire et suffisante, portant sur le polynômeQ, pour quek[X]/(Q) soit un corps. À titre d’exemple, quels sont les corps parmiF2[X]/ X2+X+ 1

,F11[X]/ X2+ 1 , F13[X]/ X2+ 1

?

PARTIE III : Les facteurs irréductibles deXpnX

Dans cette partie,Qdésigne un polynômeirréductible deFp[X] de degréd; on noteKle corps Fp[X]/(Q) etX la classe de X dans ce quotient.

.1) Quel est l’ordre du groupe multiplicatifK =K\ {0}? En déduire∀y∈K,ypd−1= 1.

.2) On suppose, dans cette question queddivisen; déduire de la question précédente qu’on aXp

n

=X puis queQdiviseXpnX.

.3) On suppose, dans cette question, queQdiviseXpnX.

a) MontrerXp

n

=X puis qu’on a∀y∈K,ypn =y.

(2)

c) En déduire que le polynômeYpr−1−1 est le polynôme nul puis queddivisen.

.4) Montrer que le polynôme XpnX est sans facteur carré puis qu’on aXpnX =Y

d|n

Y

Q∈Kdp

Q, Kdp

désignant l’ensemble des polynômes irréductibles unitaires de degrédsurFp. PARTIE IV : Dénombrement des polynômes irréductibles

On désigne, dans cette partie parIpn le nombre de polynômesirréductibles unitaires de degrénsurFp. .1) En utilisant le résultat de la question III.4., montrer : (*)pn=X

d|n

dIpd.

.2) Déduire de la question précédente qu’on apddIpd, puis qu’on aIpn≥1, autrement dit qu’il existe au moins un polynôme irréductible modulopen tout degré.

.3) Donner les valeurs de Ip1 et de Ipn pour n premier. Montrer que la formule (*) ci-dessus permet de calculerIpn par une formule récurrente enn.

.4) On désire, dans cette question, retrouver directement la valeur deIp2puis « expliciter » lesIp2 trinômes unitaires irréductibles surFp.

a) Donner un argument autre que celui fourni par la relation (*) permettant de calculerIp2. Expliciter lesI22 polynômes unitaires irréductibles surF2.

On suppose maintenantp6= 2.

b) Montrer que l’ensemble des carrés deFpest un sous-groupe deFpcontenant exactement (p−1)/2 éléments.

c) En déduire la forme desIp2 trinômes unitaires irréductibles deFp[X] puis de nouveau la valeur deIp2.

À titre d’exemple, on explicitera lesI52 trinômes unitaires irréductibles deF5[X].

PARTIE V : La formule d’inversion de Möbius Soit une relation entre deux fonctionsf etg deN dansC (**)∀n∈N,f(n) =X

d|n

g(d).

On désire exprimergen fonction def. Ce résultat sera appliqué au calcul deIpn.

On désigne parFl’ensemble de toutes les fonctions deNdansC, muni de l’addition ordinaire des fonctions et du produitarithmétiquedéfini par :

∀n∈N, (f ? h)(n) =X

d|n

f(d)hn d

.

.1) Vérifier queF est un anneau commutatif et unitaire ; quel est son élément unité, que l’on noteraχ? .2) Soitf dansF. Montrer quef est inversible dansFsi et seulement sif(1)6= 0.

.3) On définit la fonctionµde Möbius par :









µ(1) = 1

µ(p1p2· · ·pk) = (−1)k sip1,p2, . . .,pk sont des nombres premiersdistincts µ(n) = 0 sinon (c’est-à-dire sinest divisible par un carré).

et par cst1 la fonction deNdansC constamment égale à 1.

a) Calculerµ ?cst1.

(3)

b) Soientf et g dansF, liées par une relation (**) ; déduire de ce qui précède qu’on peut exprimer gen fonction def par :

g(n) =X

d|n

µ(d)fn d

.

.4) En déduire une formule exprimantInp.

PARTIE VI : De nombreux polynômes . . . mais un seul corps

Dans cette partie, on fixe un nombre entier n et on s’intéresse aux corps commutatifs à pn éléments ; on souhaite démontrer que deux tels corps sont isomorphes.

.1) Montrer l’existence d’un corps commutatif ayantpn éléments et préciser sa construction.

On désigne maintenant parK0 un (autre) corps commutatif « abstrait » àpn éléments.

.2) a) En utilisant le noyau de l’application deZK0 qui à mdans Zassociem×1 (1 est l’élément unité deK0), montrer l’existence d’un entierpremier qtel queqy= 0 pour toutydansK0. b) Montrerp=q.

c) En déduire l’existence et l’unicité d’un isomorphisme de corpsσ du corps Fp sur un sous-corps σ(Fp) deK0.

Si Qest un polynôme à coefficients dans Fp donné par Q=P

iλiXi, on noteQσ le polynôme P

iσ(λi)Xi à coefficients dansσ(Fp), donc dansK0.

.3) SoitydansK0; vérifier que l’application evaly deFp[X] dansK0 définie par : evaly(Q) =Qσ(y), QFp[X],

est un morphisme d’anneaux.

.4) On fixe un polynôme P dans Fp[X] irréductible de degré n auquel on associe le corps « concret » K=Fp[X]/(P) ; montrer que le polynômePσ admet une racine dansK0.

.5) En déduire l’existence d’un isomorphisme du corpsK sur le corpsK0.

• •

(4)

Première composition – ENS Lyon 1989 Corrigé

Première composition – ENS Lyon 1989

PARTIE I : Calculs en caractéristique p

.1) Pourientier compris entre 1 etp−1, on a p

i

= p i

p−1 i−1

. Par suitep p−1

i−1

=i p

i

et pdivise i

p i

. Étant premier,pest premier aveci puisque 1≤i < p, et donc, d’après le théorème de Gauss, pdivise

p i

.

.2) PuisqueKcontientFp, le morphisme canonique deZdansKadmetpZcomme noyau et donc, pouri entier compris entre 1 etp−1,

p i

est dans le noyau de ce morphisme. Autrement dit, en identifiant les entiers avec leur image dansK,

p i

est nul dansK.

D’après la formule du binôme de Newton, on a, pourxety dansK (x+y)p=xp+

p−1

X

i=1

p i

xiyp−i+yp=xp+yp.

Une récurrence immédiate surk dansNmontre

∀(x0,· · ·, xk)∈Kk+1,

k

X

i=0

xi

!p

=

k

X

i=0

xpi

et une seconde récurrence, surndansN, permet d’obtenir

∀n∈N,∀(x0,· · · , xk)∈Kk+1,

k

X

i=0

xi

!pn

=

k

X

i=0

xpin

Soit maintenantR dansFp[X], avecR=

n

X

i=0

aiXi. PourxdansK, il vient :

(R(x))pn=

k

X

i=0

aixi

!pn

=

k

X

i=0

(aixi)pn =

k

X

i=0

(ai)pn(xi)pn=

k

X

i=0

(ai)pn xpni

.

Or, d’après le petit théorème de Fermata, pourλdansFp, on aλp =λet donc par récurrence surn dansN,λpn =λ. Il s’ensuit

(R(x))pn=

k

X

i=0

ai

xpni

=R xpn

.

a. C’est hors-programme et il faut donc en donner la démonstration. Elle se fait rapidement par récurrence en utilisant que x7→xpest un morphisme additif :∀kN,kpk(modp).

1

(5)

Première composition – ENS Lyon 1989 Corrigé

PARTIE II : L’anneau quotient k[X]/(Q) .1) a) SoitR,S,T etU dansAet λdansk. Les écritures

(R+S)−(T+U) = (R−T) + (SU), RST U = (R−T)S+ (S−U)T , λRλT =λ(R−T) montrent que siR−T etS−U sont dans (Q), alors il en est de même de (R+S)−(T+U), deRS−

T Uet deλR−λT puisque (Q) est stable par addition, par multiplication par un élément dek[X] et donc aussi, a fortiori, par un élément dek. Ceci prouve que les trois lois sont bien définies surA.

Commek[X] est une k-algèbre associative, commutative et unitaire, l’application surjectiveϕde k[X] dans A définie par ϕ(R) = R permet de définir une structure de même nature sur A par transport de structure. En effet, on a, pour (x, y) dansA2 etλdansk

x+y=ϕ(ϕ−1(x) +ϕ−1(y)) ; x×y=ϕ(ϕ−1(x)×ϕ−1(y)) ; λx=ϕ(λϕ−1(x)) et la structure d’algèbre (associative, commutative et unitaire) surAest une conséquence de celle surk[X] : Aest unek-algèbre associative, commutative et unitaire.

La restriction de ϕ à k est également un morphisme d’algèbre. Le noyau de cette restriction est l’intersection de Ker(ϕ) avec k, i.e. (Q)k. Or tout polynôme non nul de (Q) est de degré supérieur à celui deQ, donc à 1. Il en résulte Ker(ϕ|k) ={0} et donc

ϕ|k est un morphisme injectif d’algèbres et on ak∼=ϕ(k).

b) Soit αdans Aet soit alorsR dans k[X] tel queα=R. On peut écrireR=Pn

i=0aiXi, pourn dansN et (ai)0≤i≤nkn+1. Comme kA et Rk[X], on peut voirR comme un polynôme dansA[X] et il vient

α=

n

X

i=0

aiXi=

n

X

i=0

aiXi=

n

X

i=0

aiXi=R(X), puisqueai=ai.

c) Une base deAconsidéré commek-espace vectoriel estB avec B=

1, X, . . . , Xd−1

, avecd= deg(Q). En effet :

— Soit α dans A et R dansk[X] tel que α=R. On écrit la division euclidienne deR parQ sous la forme R = BQ+R1 et alors BQ ∈ (Q), de sorte qu’on aRR1 ∈ (Q) et donc α=R=R1=R1(X). Comme R1 est de degré strictement inférieur à deg(Q), il en résulte queαest combinaison linéaire d’éléments deB.

— Soit maintenant (ai)0≤i≤d−1dans kd tel que

d−1

X

i=0

aiXi = 0. En posantR=

d−1

X

i=0

aiXi, il vient R = 0, soit R ∈ (Q), i.e. Q divise R. Or deg(R) <deg(Q) et donc R = 0 ; autrement dit ai= 0 pour toutidansJ0;d−1K, i.e. Best libre.

En particulier dim(A) = deg(Q).

.2) a) Soit Rdansk[X] etα=R. Alorsαest inversible dansAsi et seulement s’il existeβ dansAtel queαβ= 1, ou encore s’il existeS dansk[X] tel queRS= 1, i.e. RS−1 est un multiple deQ.

Cette dernière propriété est équivalente à l’existence d’unBdansk[X] tel queRS−1 =QB, i.e.

RSQB= 1.

D’après le théorème de Bézout, il en résulte que

Rest inversible dans Asi et seulement siRest premier àQ.

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Première composition – ENS Lyon 1989 Corrigé

b) Il résulte de ce qui précède queA est un corps si et seulement si, pour toutR tel queR6= 0, R est premier àQ, i.e. pour tout polynôme dek[X], soit c’est un multiple de Q, soit il est premier àQ. Autrement dit Aest un corps si et seulement siQest irréductible.

On remarque par ailleurs qu’un polynômeQde degré 2 est irréductible si et seulement s’il n’admet pas de diviseur de degré 1, i.e. si et seulement s’il n’admet pas de racine.

— Sik=F2et Q=X2+X+ 1, on aQ(0) =Q(1) = 1 et doncQn’a pas de racine dansF2. Il est donc irréductible et F2/ X2+X+ 1

est un corps.

— Si k = F11 et Q = X2+ 1, Q est irréductible si et seulement si −1 n’est pas un carré dansF11. Or en élevant 0,±1,. . ., ±5 au carré, on obtient que les carrés dans F11 sont 0, 1, 4, 9, 5 et 3. Comme ils sont tous distincts de−1 modulo 11, Q est irréductible et donc

F11[X]/ X2+ 1

est un corps.

— Sik=F13 et Q=X2+ 1, on a Q= (X −5)(X+ 5) et doncQn’est pas irréductible. Il en résulte que F13[X]/ X2+ 1

n’est pas un corps.

PARTIE III : Les facteurs irréductibles deXpnX

.1) D’après II.1.c, le corpsK est unFp-espace vectoriel de dimensiondet est donc isomorphe à (Fp)d. Il en résulte Card(K) =pd et Card(K) =pd−1 : le groupe multiplicatifKest d’ordrepd−1.

D’après le théorème de Lagrangeb, on a donc ypd−1= 1 pour touty deK.

.2) Comme ddivise n, pd−1 divisepn−1. Or, pour tout y de K on a ypd−1 = 1 et donc on a aussi ypn−1= 1 et, a fortiori,ypn =y.Comme cette dernière égalité est encore vraie pour y= 0, on a donc ypn=y pour tout élément deK. En particulier poury=X, on a Xp

n

=X . Autrement ditR= 0, siR=XpnX,, et donc QdiviseXpnX.

.3) a) On aR= 0, en posantR=XpnX, soit Xp

n

=X.

Soit maintenanty dansK. Il existe doncP dansFp[X] tel quey=P =P X

. Il vient ypn = P Xpn

= P

Xp

n

(d’après I.2)

= P X

(carXp

n

=X)

= y.

Donc ∀y∈K,ypn=y.

b) Posons n=dq+rla division euclidienne denpard. On a pn−1 =pdq+r−1 =pr pdq−1

+pr−1. Donc, pour yK, on a ypn−1 =

ypdq−1pr

ypr−1. Or, d’après III.2, puisque d divise dq, ypdq−1= 1.

b. Encore un théorème hors-programme, qu’il faut donc démontrer. On le fait en considérant les classes pour la relation xRyxy−1H avecHun sous-groupe deG. Toutes les classes ont un cardinal égal à|H|et donc|G|est un multiple de|H|.

3

(7)

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Or, d’après III.3.a, pouryKon aypn=yet donc, par intégrité,ypn−1= 1. Par suite il vient : 1 =ypn−1=

ypdq−1pr

ypr−1= 1prypr−1=ypr−1 pour touty deK, i.e. ∀y∈K,ypr−1= 1.

c) SoitYpr−1−1 dansK[Y]. Son degré est égal àpr−1 sauf sir= 0 auquel casAc’est le polynôme nul. Or toutKest racine de ce polynôme, ce qui lui confèrepd−1 racines. Commepd−1> pr−1, c’est le polynôme nul. Par suiter= 0 etddivisen.

Le polynômeYpr−1−1 est le polynôme nul deK[Y] etddivisen.

.4) Supposons que le polynôme P de Fp[X] donné par P = XpnX possède un facteur carré. Soit alors Q irréductible dans Fp[X] tel que Q2 divise P. On peut écrire P =Q2R avecRFp[X]. Il vient alors P0 = 2QQ0R+Q2R0 et donc Q divise P0. Mais on a P0 = pnXpn−1−1 = −1 et donc Q divise −1. Ceci est une contradiction puisque Q est irréductible et donc de degré supérieur à 1.

Xpn−1 est sans facteur carré.

Les questions précédentes montrent que les facteurs irréductibles deXpn−1 sont de degré un diviseur denet réciproquement puisque ce sont des diviseurs deXpn−1. Par suite, puisque c’est un polynôme unitaire, on a XpnX =Y

d|n

Y

Q∈Kdp

Q.

PARTIE IV : Dénombrement des polynômes irréductibles

.1) Puisque n ≥1, on apn >1 et donc le degré de XpnX est pn. La formule établie en III.4 donne directement, en égalant les degrés :

pn=X

d|n

X

Q∈Kdp

deg(Q) =X

d|n

X

Q∈Kdp

d ,

i.e. pn=X

d|n

dIpd.

.2) SoitddansN, on a donc pd=X

δ|d

δIpδdIpd puisque c’est une somme à termes positifs. Mézalor on a

pn =X

d|n

dIpdnIpn+X

d|n

d6=n

pdnIpn+

n−1

X

d=0

pd=nIpn+pn−1

p−1 ≤nIpn+pn−1 et doncnIpn≥1. Il s’ensuitIpn>0 et doncIpn≥1.

Il y a au moins un polynôme irréductible unitaire de degréndansFp[X] et ce pour toutnN. .3) Tout polynôme Qunitaire de degré 1, i.e. du type Q=Xa avec aFp, étant irréductible, on a

Ip1= Card(Fp) =p.

Sinest premier, ses seuls diviseurs sont 1 etnet la formule établie en IV.1 donnepn=Ip1+nIpn, i.e.

Ipn= pnp n .

Remarque : ce nombre est entier d’après le (petit) théorème de Fermat.

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Première composition – ENS Lyon 1989 Corrigé

Par ailleurs la formule du IV.1 permet de calculerIp1car elle donnep=Ip1. Et elle permet, lesIpdétant connus pourd∈J1;n−1Kde calculerIpn, i.e.

la formule (∗) permet de calculerIpn par récurrence forte sur n.

.4) a) Un trinôme du second degré est irréductible si et seulement s’il n’admet par de racine. Les po- lynômes réductibles du second degré sont soit à racines distinctes, soit avec une (seule) racine double. On dénombre donc :

— L’ensemble des trinômes unitaires du second degré deFp[X], i.e. de la formeQ=X2+aX+b, est en bijection avecF×F, donc est de cardinalp2.

— L’ensemble des trinômes unitaires du second degré ayant une racine double, i.e. de la forme Q= (X−α)2, est en bijection avecF, donc est de cardinal p.

— L’ensemble des trinômes unitaires du second degré ayant deux racines simples, i.e. de la forme Q = (X−α) Xβ

avec α 6= β, est en bijection avec les classes d’équivalence de Fp×Fp privé de sa diagonale, pour la relation d’équivalenceRdéfinie par (x, y)R(x0, y0)≡ ((x, y) = (x0, y0)∨(x, y) = (y0, x0)). Il est donc de cardinal (p2p)/2, i.e. p(p−1)

2 .

Puisque, joint aux deux précédents,Knp forme une partition du premier ensemble, on a Ip2=p2pp(p−1)

2 =p(p−1)

2 .

Pourp= 2, le cas d’une racine double fournit (X+ 1)2, i.e.X2+ 1, etX2. Le cas de deux racines simples fournitX(X+ 1), i.e.X2+X. Et donc

le seul trinôme du second degré unitaire irréductible est l’unique trinôme non encore écrit, i.e.

X2+X+ 1.

Remarque : c’est aussi une conséquence de IV.3 qui assure Ip2 = 1 et de II.2.b qui assure que X2+X+ 1 est irréductible dans F2[X].

b) On note C(Fp) l’ensemble des carrés d’éléments de Fp. Comme Fp est un groupe multiplicatif commutatif, l’application ϕ : FpFp, définie par ϕ(x) = x2 est un morphisme de groupes d’imageC(Fp) et de noyau

1,−1 . En particulierC(Fp) est un groupe puisque c’est l’image d’un groupe par un morphisme de groupes. Commep >2, Ker(ϕ) possède exactement deux éléments.

Le théorème de factorisation canonique, ou encore le théorème de Lagrange, donne p−1 = Card(G) = Card(Im(ϕ)) Card(Ker(ϕ))

et donc Card C Fp

= p−1 2 .

c) SoitT un trinôme du second degré unitaire arbitraire deFp[X], avecT =X2+αX+β etαetβ dansFp. On l’écrit sous forme canonique : puisquep6= 2, 2 est inversible et on poseuson inverse, et il vient

T = (X+uα)2u2 α2−4β . Posonsx=−uαety=u22−4β), de sorte qu’on a

T= (X−x)2y . Remarquons que, réciproquement, sixety sont dansFp, on a

(X−x)2y=X2+αX+β

5

(9)

Première composition – ENS Lyon 1989 Corrigé

pour α=−2xet β =x2y. On a donc une bijection entre l’ensemble des trinômes du second degré unitaires deFp[X] etF2pdonné parT 7→(x, y). De plus un tel trinôme admet une racine si et seulement si l’équation (X−x)2=y admet une solution, i.e. si et seulement siy est un carré.

Dans ce cas, la racine est double si et seulement siy est nul.

Les trinômes du second degré unitaires irréductibles dansFp[X] sont les trinômes de la forme (X−x)2y avecy qui n’est pas un carré dansFp.

Il en résulte queKnp est en bijection avecFp× Fp\ C(Fp)

et donc Ip2=pp−1 2 .

On aC(F5) ={1,−1) et donc les dix trinômes du second degré unitaires irréductibles de F5[X] sont de la forme (X−x)2±2 pourxdansF5, i.e.

K25est constitué deX2−2 etX2+ 2,X2−2X−1 etX2−2X−2,X2+X+ 2 etX2+X+ 1, X2X+ 2 etX2X+ 1,X2+ 2X−1 etX2+ 2X−2.

PARTIE V : La formule d’inversion de Möbius

.1) PuisqueCN est un groupe commutatif pour l’addition, il en va de même pourF. De plus la loi? est une loi interne par définition même.

Soitf ethdansF, on a

∀n∈N, (f∗h)(n) = X

1≤d1,d2≤n

d1d2=n

f(d1)h(d2)

de sorte que la loi ? est manifestement commutative puisque f et h jouent le même rôle et ? est distributive par rapport à l’addition puisque la multiplication l’est dansC.

Par ailleurs la fonctionχ égale à 1 en 1 et nulle sur les autres entiers vérifief ? χ=χ ? f =f et est donc un élément neutre pour?.

Enfin, pourg dansF, on a

∀n∈N, (f∗g)h(n) = X

1≤d1,d2,d3≤n

d1d2d3=n

f(d1)g(d2)h(d3)

et donc?est associative puisque la multiplication l’est dans C.

Finalement Fest un anneau commutatif.

.2) Sif est inversible, notonshson inverse. On a alorsf ? h(1) =f(1)h(1) =χ(1) = 1 et doncf(1)6= 0.

Réciproquement, sif(1)6= 0, on définithpar récurrence forte. On poseh(1) = 1/f(1) et, pour ndans Nsupérieur à 2, si hest défini surJ1;n−1K, on pose

h(n) = −1 f(1)

X

d|n

d6=n

fn d

h(d).

On définit ainsi une fonction de N dansC. De plus on af ? h(1) = f(1)h(1) = 1 et, pour nentier supérieur à 2,f ? h(n) = 0 par construction deh(n). Donc f ? h=χet, par commutativité,h ? f =χ, i.e.f est inversible d’inverseh.

La fonctionf est inversible dans Fsi et seulement sif(1)6= 0.

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Première composition – ENS Lyon 1989 Corrigé

.3) On aµ∗cst1(1) =µ(1)cst1(1) = 1. Soit maintenantnun entier supérieur à 2 etn=pα11pα22. . . pαkk sa décomposition primaire. On a

(µ∗cst1) (n) = X

d|n

µ(d)

= X

0≤β1≤α1

. . . X

0≤βk≤αk

µ

pβ11pβ22. . . pβkk

= X

0≤β1≤1

. . . X

0≤βk≤1

µ

pβ11pβ22. . . pβkk

= X

J⊂J1;kK

µ

 Y

j∈J

pj

= X

J⊂J1;kK

(−1)Card(J)

=

k

X

j=0

k j

(−1)j

= (1−1)k par la formule du binôme de Newton

= 0. Par suite µ∗cst1=χ.

.4) On af =g ?cst1 et doncf ? µ=g ?(cst1? µ) =g ? χ=g. Et doncg=f ? µ=µ ? f. En particulier, pourndansN, g(n) =X

d|n

µ(d)fn d

.

.5) On applique ce qui précède pour f l’application n 7→ pn et g l’application n 7→ nIpn. On a bien f =g ?cst1 d’après IV.1. Donc, d’après la formule d’inversion de Möbius,

on a, pour toutndansN,nIpn=X

d|n

µ(d)pn/d, i.e.Ipn=X

d|n

µ(d) n pn/d.

Pourn= 1 on retrouve bien Ip1=µ(1)p1=p. Pournentier supérieur à 2 de décomposition primaire n=pα11pα22. . . pαkk, on a : Ipn= X

J⊂J1;kK

(−1)Card(J) n pn/

Q

j∈Jpj

.

PARTIE VI : De nombreux polynômes . . . mais un seul corps

.1) D’après IV.2, il existe au moins un polynôme unitaire P irréductible modulo p de degrén. Si P est un tel polynôme, d’après II.2.b,Fp[X]/(P) est un corps commutatif et son cardinal estpn, d’après la question III.1.

.2) a) Soit ϕ : ZK0 l’application définie par ϕ(m) = m.1, l’itéré additif d’ordre m de l’unité 1 de K0. Alorsϕest un morphisme d’anneaux et il n’est pas injectif puisqueZest infini alors queK0 est fini. Son noyau est donc un idéal non nul deZ, i.e. c’estqZpour un certain entierqdansN. CommeK0 est un corps,q en est la caractéristique et est donc premier.

Par définition deϕ,m.1 = 0 pour toutmdansqZet donc, poury dansK0, on amy= (m1)y= 0y= 0. D’où : il existeq dansN, premier, tel queqy= 0 pour toutydansK0.

7

(11)

Première composition – ENS Lyon 1989 Corrigé

b) L’image de Z par le morphisme précédent est un sous-corps de K0 isomorphe à Fq et donc K0 a une structure canonique d’espace vectoriel sur Fq. Il est donc linéairement isomorphe à Fkq pour un certain entierk et alors Card(K0) = qk. Comme pet q sont premiers, par unicité de la décomposition en facteurs premiers, il vientk=net p=q.

c) D’après le théorème de factorisation canonique il existe un unique morphismeσ :FpK0 qui factorise le diagramme

Z −−−→ϕ K0

π& %σ

Fp

En tant que morphisme de corps,σest injectif et réalise donc un isomorphisme du corpsFp sur le sous-corpsσ(Fp) deK0.

.3) L’application σ étant un morphisme de corps d Fp dans K0, il est injectif et induit un morphisme d’anneaux injectifeσdeFp[X] dansK0[X] défini pareσ(Q) =Qσ.

Par ailleurs la spécialisation enyest un morphisme deK0-algèbres deK0[X] dansK0. Par composition evaly est donc un morphisme d’anneaux deFp[X] dansK0.

.4) D’après III.2,P diviseXpnX. DoncPσ divise XpnXσ

, i.e. diviseXpnX dansK0[X].

D’après III.1, mutatis mutandis, tout élément de (K0) est racine de XpnX et donc en fait tous les éléments deK0 sont racines de ce polynôme. Il est donc simplement scindé surK0. Mais alorsPσ, étant un diviseur d’un polynôme simplement scindé, l’est aussi. Comme il est de degré supérieur à 1,

Pσ admet au moins une racine dansK0.

.5) Soityune racine dePσ. L’application evaly associée à ce choix dey est alors un morphisme d’anneaux deFp[X] dans K0 dont le noyau est un idéal principal deFp[X]. Comme Fp[X] est infini, evaly n’est pas injective et donc son noyau n’est pas nul. Soit alorsM un générateur unitaire de Ker(evaly). Son degré est supérieur à 1 puisque les polynômes constants non nuls ne sont pas dans Ker(evaly).

Or evaly(P) =Pσ(y) = 0 et doncP ∈(M), i.e. M diviseP. Comme P est irréductible et commeM n’est pas constant et est unitaire, on aM =P. Il en résulte que l’application deFp[X]/(P) dansK0 est bien définie et est un morphisme injectif d’anneaux et donc de corps. Par cardinalité, c’est donc un isomorphisme et donc tous les corps commutatifsc sont isomorphe au corps concretK.

Il existe un isomorphisme de corps entre K et K0, i.e. à isomorphisme prés il existe un seul corps commutatif de cardinalpn pourppremier et ndansN.

c. Par ailleurs le théorème de Wedderburn assure que tout corps fini est commutatif.

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