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Université Mohammed Premier Faculté Pluridisciplinaire de Nador Département de Mathématiques Nador Troisième Année Universitaire Semestre 6 Filière : SMA

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(1)

Université Mohammed Premier Faculté Pluridisciplinaire de Nador

Département de Mathématiques Nador

Troisième Année Universitaire Semestre 6

Filière : SMA

ARITHMÉTIQUE 2 NOTES DE COURS

Professeur : Taoufik Serraj

Année universitaire : 2020-2021

Version : 1

(2)

Table des matières

1. Introduction 4

2. Arithmétique des congruences 5

2.1. Rappel 5

2.2. La congruence dans Z 7

2.3. L’anneau Z/nZ 9

3. Groupes finis 19

3.1. Généralités 19

3.2. Groupes cycliques 22

3.3. Structure de (Z/pnZ)× avecp un premier impair 26

3.4. Structure de (Z/2nZ)× 27

4. Arithmétique des polynômes 29

4.1. Division euclidienne 29

4.2. L’anneau K[X] 32

4.3. Polynômes irréductibles 32

4.4. Plus grand commun diviseur de deux polynômes 34

4.5. Plus petit commun multiple de deux polynômes 36

4.6. L’ensemble quotient K[X]/hPi 38

4.7. Exercices 42

5. Corps finis 43

5.1. Rappels et Généralités 43

5.2. Les corps finis 46

5.3. Construction des corps finis 53

5.4. Problème du logarithme discret 58

6. Notions sur la cryptographie 61

6.1. Introduction 61

Références 62

(3)

Les mathématiques sont la science des opérations habiles avec des concepts et des règles inventés

uniquement à cette fin.

"

Eugene Wigner.

Les mathématiques sont la reine des sciences et la théorie des nombres est la reine des mathématiques

".

Gauss

Muhammad Ibn Musa al-Khuwarizmi, ou encore Al-Khwarizmin (vers 780–850), ma- thématicien musulman, son travail a permis d’introduire l’algèbre en Europe. Son nom est à l’origine du mot algorithme et son livre à l’origine du mot Algèbre où il montre comment résoudre les6équations canoniques du second degré et les méthodes pour s’y ramener.

(4)

1. Introduction

L’objectif de ce cours est de donner une introduction à la cryptographie et à la théorie des codes correcteurs d’erreurs. Ces disciplines se basent sur plusieurs théories de mathématiques, nous allons donc commencer par rappeler et completer quelques résultats de l’arithmétique et presenter les concepts de base de la théorie des corps finis.

Le lecteur est supposé connaître la théorie de base sur les groupes, les anneaux et les corps.

Le début du cours est consacré à l’étude de la congruence, dans Z, modulo un entier naturel, et à une introduction à la théorie des groupes finis. Les premiers résultats de cette théorie sont indispensables dans la plupart des applications arithmétiques.

Ensuite, nous insistons sur quelques points de l’arithmétique de K[X], où K est un corps fini, à savoir la division euclidienne dans K[X], le pgcd et le ppcm de deux polynômes. Après, nous traitons la théorie des corps finis. Enfin, nous abordons les notions de base la cryptographie.

J’espère que ce document vous sera utile et j’attends avec plaisir toute remarque, correction et suggestion que vous pouvez m’envoyer sur mon adresse email :

staoufik.fpn@gmail.com Bonne lecture !

(5)

2. Arithmétique des congruences 2.1. Rappel.

On rappelle que siG est un groupe ayant un nombre fini d’éléments, alors son nombre d’éléments est dit cardinal ou ordre de G, il est noté par card(G) ou |G| ou #G.

Commençons par la définition d’un groupe cyclique.

Définition 1. On dit qu’un groupe G est monogène s’il est engendré par l’un de ses éléments, c’est-à-dire s’il existe a dans G tel que :

G =hai={ak| k ∈Z} si la loi est notée multiplicativement.

G =hai={ka| k ∈Z} si la loi est notée additivement.

Dans le cas oùGest monogène fini,Gest dit cyclique. L’élémentaest dit un générateur deG.

Remarques 1.

1. Un groupe monogène est nécessairement commutatif.

2. Un groupe cyclique engendré par un élémentg 6=ea au moins deux élément, eet g.

Exemples 1.

1. (Z,+) est monogène engendré par1.

2. Les sous-groupes(nZ,+) de(Z,+), où n≥0, sont tous monogènes engendré par n.

Déterminons les sous-groupes de Z.

Proposition 1. Pour tout n∈Z, nZ est un sous-groupe commutatif de (Z,+).

Preuve. Soit n un entier relatif. Montrons que nZ est un sous-groupe commutatif de (Z,+).

1. n∈Z6=∅, car 0∈nZ.

2. Soient a et b dans nZ, alors a+b ∈ nZ. En effet, on a : a = nk et b = nh, donc a+b=n(k+h)∈nZ. De plus il est simple de voir quea+b =b+a.

3. Soit a dans nZ, donc −a∈nZ, car −a =−nk=n(−k).

La réciproque de ce résultat, qui est conséquence de la division euclidienne dans Z, est vraie ; elle concerne la forme spécifique des sous-groupes deZ.

Théorème 1. Les sous-groupes de (Z,+) sont les ensembles nZ, avec n∈Z.

(6)

Preuve. Soit H un sous-groupe de Z. Si H ={0}, alors H= 0Z.

Supposons que H 6= {0}, donc il existe un entier a ∈ H tel que a 6= 0. Alors l’un des entiers a ou −a est dans H+ =H ∩N. L’ensemble H+ est donc une partie non vide deN et en conséquence admet un plus petit élément n ≥1. Comme n ∈H et H est un groupe additif, alorsnZ⊂H.

D’autre part, pour tout x∈H, la division euclidienne par n donne x=qn+r avecr =x−nq ∈H+ etr≤n−1, ceci impose r= 0 par définition de n. On a doncH ⊂nZ et H =nZ.

L’unicité provient du fait que nZ=mZ si, et seulement si, n=∓m; et pour n etm

positifs, on a nécessairement n=m.

Cette démonstration nous permet de dire que :

Corollaire 1. Si H est un sous-groupe de (Z,+), alors il existe un unique n ∈ N tel queH =nZ.

Corollaire 2. Les idéaux de Z sont les sous-groupes de Z.

Preuve. Tout idéal d’un anneau en est par définition un sous-groupe. Réciproquement, pour tout entier naturel n, il est clair que nZ est un idéal de Z. Corollaire 3. Soienta etb deux entiers relatifs non tous deux nuls. Il existe un unique entier naturel δ tel que :

aZ+bZ=δZ.

Cet entier s’écrit δ=au+bv avec (u, v)∈Z2 et c’est le pgcd de a et b.

Preuve. aZ+bZ={au+bv ∈Z |u, v ∈Z} est un sous-groupe de (Z,+), le corollaire 1 nous dit qu’il existe un unique entier naturel δ tel que aZ+bZ=δZ.

Comme δ ∈ δZ = aZ+bZ, il existe (u, v) ∈ Z2 tel que δ = au+bv. De aZ ⊂ δZ et bZ ⊂ δZ, on déduit que δ un diviseur commun à a et b. Si d ∈ N est un diviseur commun àa etb, il divise aussiδ =au+bv et d≤δ (a et b n’étant pas tous les deux nuls, on aδ 6= 0). Donc δ est bien le plus grand entier naturel qui divise a et b.

Corollaire 4. Soienta1, a2, · · ·, an n entiers relatifs non tous nuls. Il existe un unique entier naturel δ tel que :

a1Z+a2Z+· · ·+anZ=δZ. Cet entier s’écrit δ=

n

X

i=1

aiui avec ui ∈Z2 et c’est le pgcd de a1, a2, · · ·, an−1 et an.

(7)

Preuve. Par récurrence sur n.

Corollaire 5. Soient a et b deux entiers relatifs. Il existe un unique entier naturel µ tel que :

aZ∩bZ=µZ.

Si a= 0 ou b= 0, alors µ= 0, et si a6= 0 et b 6= 0, alors µ est le ppcm de a et b.

Preuve. aZ∩bZest un sous-groupe de(Z,+), l’unicité et l’existence de µse déduit du corollaire 1.

Si a= 0 ou b= 0, alorsµZ⊂0Z={0}; d’où µ= 0.

Si a6= 0 et b6= 0, alors µZ⊂aZet µZ⊂bZ, on déduit que µ est multiple de a etb.

Sim∈N est un multiple commun à a etb; il est dansaZ∩bZ=µZ, et c’est donc un multiple deµ; ce qui impliquem≥µ. Donc,µest bien le plus petit entier naturel non

nul multiple dea et deb.

Corollaire 6. Soienta1, a2, · · ·, an n entiers relatifs non tous nuls. Il existe un unique entier naturel µ tel que :

a1Z∩a2Z∩ · · · ∩anZ=µZ. µest le ppmc de a1, a2, · · ·, an−1 et an.

Preuve. Par récurrence sur n.

2.2. La congruence dans Z.

La notion de congruence est ancienne, Les congruences modulo 2 et 4ont été utilisées par les Grecs, mais la mise en forme de cette notion est due à Legendre et Gauss.

2.2.1. La congruence modulo un entier.

Définition 2. Soit n un entier naturel, et soienta,b deux entiers relatifs quelconques.

On dit que a et b sont congrus modulo n, et on écrit a ≡ b [n] ou a ≡ b (mod n) , si b−a est dansnZ, c’est-à-direb−a est un multiple de n.

a ≡b [n]⇐⇒ ∃k ∈Z, b−a=kn.

On définit ainsi une relation surZ, appelée relation de congruence modulo n.

(La notion de congruence modulo n a été introduite par Gauss.) Remarques 2.

• La congruence modulo −n est la même que la congruence modulon.

(8)

• On a l’équivalence : a≡b [n]⇔(∃k ∈Z, a=b+kn).

• a ≡b [n] équivaut à «a et b ont le même reste dans la division euclidienne par n».

• Pour n = 0, on a 0Z = 0 et a ≡ b [0] revient à dire que a = b, c’est-à-dire la congruence modulo 0ce n’est que l’égalité.

• Pour n= 1, on a1Z=Z, et la relation a≡b [1] est toujours vérifiée.

Proposition 2. Soit n un entier naturel. La relation de congruence modulo n est une relation d’équivalence surZ.

Preuve. C’est la la relation d’équivalence associée au sous-groupe H =nZde Z, a≡b

(mod n)⇐⇒a−b ∈nZ.

2.2.2. Classes d’équivalences. Soitn un entier strictement positif fixé. On note sou- ventala classe d’équivalence deapour la relation de congruence modulon, c’est-à-dire l’ensemble desb deZ tels que b≡a [n],

a={b∈Z| b≡a[n]}={b ∈Z| b=a+kn, k ∈Z}={a+kn| k∈Z}=a+nZ. Tout élément x de a est dit un représentant de a, de plus, pour tout a ∈ Z, il existe un unique entier0≤r≤n−1 tel que a=r. En effet, la division euclidienne de a par n donne

a =nq+r avec 0≤r ≤n−1, d’où le résultat.

Alors tout entier relatifaest congru, modulon, à un unique entierrde{0, ..., n−1}qui est le reste dans la division dea parn. Il y a donc exactementn classes d’équivalences, et on note souvent l’ensemble des classes d’équivalence par :

Zn=Z/nZ={0,1, ..., n−1}.

Z0 =Z/0Z={{a}| a∈Z}=Z, par identification.

Z1 =Z/1Z={Z}={0}.

On déduit donc le théorème suivant.

Théorème 2. Pour tout entier naturel non nul n, l’ensemble des classes d’équivalence modulo n est

Zn=Z/nZ={0,1, ..., n−1}.

Cet ensemble est de cardinal égal à n et il est en bijection avec l’ensemble de tous les restes dans la division euclidienne par n.

(9)

Remarque 1. Dire quea etb sont congrus modulon revient à dire qu’ils ont le même reste dans la division euclidienne parn.

Proposition 3. Soit n un entier strictement positif.

1. Pour tous entiers relatifs a, b, c, d on a les implications ( a≡b [n]

c≡d [n] =⇒a+c≡b+d [n] et ac≡bd [n]

On dit que la congruence est compatible avec l’addition et la multiplication.

2. Pour tout entier naturel k, on a l’implication : a ≡b [kn]⇒a≡b [n].

3. Pour tout entier naturel k, on a l’implication : a ≡b [n]⇒ak≡bk [n].

4. Si q est un entier relatif différent de 0, alors on a l’équivalence : a≡b [n]⇔qa≡qb [qn].

5. Si les entiers q et n sont premiers entre eux, alors : qa≡qb [n]⇐⇒a≡b[n].

Preuve. Simple à vérifier.

Remarque 2. Par le théorème précédent, on peut donc additionner, soustraire, multi- plier les congruences relatives au même modulen. En revanche, on ne peut pas toujours simplifier les congruences sauf si a et n sont premiers entre eux. Cela montre que la situation est bonne lorsquen est premier.

2.3. L’anneau Z/nZ.

Dans tout ce qui suit Zn désigne Z/nZ. La compatibilité de la relation de congruence modulo n avec l’addition et la multiplication sur Z, va nous permettre de transporter la structure d’anneau de Z àZn.

2.3.1. L’anneaux Zn.

On définit sur Zn deux opérations (deux lois de composition internes) : 1. l’addition par : x+y=x+y,

2. la multiplication par : x×y=x×y.

Lemme 1. Les opérations qu’on vient de définir ne dépendent pas des représentants choisis.

Preuve. En effet, soientx ety dansZn, et soienta eta0 dansZ des représentants dex, etb et b0 dans Z des représentants de y, alors

( x+y=a+b =a+b xy=a×b=ab

(10)

D’autre part, on aa ≡a0 et b ≡b0 modulo n, donc a+b ≡a0+b0 et ab≡a0b0 modulo n (Proposition 3), donc a+b = a0+b0 et ab = a0b0, d’où x+y = a+b = a0+b0 et xy= ab=a0b0. Ce qui prouve que les définitions de x+y et xy ne dépendent pas des

choix des représentants de xet y.

Théorème 3. Soitn un entier naturel. AlorsZn =Z/nZmuni de l’addition des classes est un groupe, abélien, cyclique engendré par 1 et d’ordren.

Preuve. On montre facilement que l’addition des classes : 1. est une loi de composition interne sur Zn,

2. est associative,

3. admet un élément neutre qui est0,

4. tout élément xde Zn admet un symétrique qui est −x, 5. tout élément xde Zn s’écrit :

x=k = 1 + 1 +· · ·+ 1

| {z }

kfois

.

avec k = 0 si, et seulement si, k est multiple de n, on en déduit que (Zn,+) est un groupe cyclique d’ordren engendré par1. En fait, à isomorphisme près, c’est le seul.

Théorème 4. Soit n un entier naturel. Alors Zn = (Z/nZ) =Z/nZ− {0}muni de la multiplication des classes est un groupe si, et seulement si, n est un nombre premier.

Preuve. Pour tout n ∈N, il est simple de voir que la multiplication des classes : 1. est une loi de composition interne sur Zn,

2. est associative,

3. admet un élément neutre qui est1.

Supposons que ((Z/nZ),×) est un groupe. Donc tout élément de Zn est inversible, d’où pour tout a tel que 1 ≤ a ≤ n−1, a admet un inverse b dans (Z/nZ), c-à-d ab= 1 ⇐⇒ ab≡ 1[n]. Alors il existe k ∈ Z tel que ab+nk = 1, d’où a∧n = 1; par suite n est premier.

Inversement, si n est premier, alors n est premier à tout a tel que 1 ≤ a ≤ n−1.

Donc le théorème de Bézout nous implique l’existence deb, k ∈Ztels queab+nk= 1, d’où ab= 1. Par suite tout élément de (Z/nZ) est inversible.

Théorème 5. Soit n un entier naturel, notons Zn=Z/nZ.

(11)

1. (Zn,+, .) est un anneau commutatif unitaire.

2. L’application πn: (Z,+,·) −→ (Zn,+,·)

a 7−→ a

est un homomorphisme d’anneaux sur- jectif. On l’appelle la surjection canonique.

Preuve. On vérifie facilement que ces deux lois confèrent à Zn une structure d’anneau commutatif unitaire et que πn est bien un homomorphisme d’anneaux.

Remarque 3. L’anneau Z/nZ est l’anneau quotient de l’anneau Z par l’idéal I = nZ. D’où le résultat suivant.

Théorème 6. Soit p un entier naturel. Alors

p est premier si et seulement si (Z/pZ,+,·) est un corps.

Dans ce cas le corps Z/pZ est noté Fp.

Preuve. On sait déjà que(Z/nZ,+,·)est un anneau, donc(Z/nZ,+,·)est un corps si et seulement si tout élément non nul deZ/nZest inversible. D’où le théorème 4 implique

le résultat.

2.3.2. Le groupe multiplicatif Z×n.

Rappelons que dans un anneauA, un élément a est dit inversible s’il existe un élément b de A tel que ab = 1, et nous savons que dans tout anneau, les éléments inversibles (pour le multiplication) forment un groupe multiplicatif. Cela s’applique sur l’anneau Z/nZ, et on a la définition suivante.

Définition 3. On dit qu’un élément a ∈ Zn est inversible s’il existe b ∈ Zn tel que ab = 1. On note par Z×n l’ensemble des éléments inversibles de Zn. C’est un groupe pour la multiplication, puisque l’ensemble des unités d’un anneau quelconqueA est un groupe multiplicatif.

Le théorème de Bézout, nous permet de déduire le résultat suivant.

Théorème 7. Soit a un entier relatif. Les propriétés suivantes sont équivalentes : 1. a est inversible dans Zn,

2. a est premier avec n,

3. a est un générateur de (Zn,+).

Preuve. Dire que a est inversible dans Zn équivaut à dire qu’il existeb dansZn tel que ab = 1, encore équivalent à dire qu’il existe b, q dans Z tels que ab+qn = 1, ce qui équivaut à dire quea et n sont premiers entre eux (théorème de Bézout).

(12)

En traduisant le fait que a est inversible dans Zn par l’existence d’un entier relatif b tel queab=ba= 1, cela est équivaut à dire que 1 est dans hai, le groupe engendré par a, car

1 =ba=b×a=a+a+· · ·+a

| {z }

bfois

∈ hai.

Donc ce groupe estZn, puisque pour tout x∈Zn on a : x=x×1 = 1 + 1 +· · ·+ 1

| {z }

xfois

∈ hai.

Remarque 4. La démonstration précédente montre que si a est inversible modulo n, son inverse peut être calculé à l’aide de l’algorithme d’Euclide.

Nous pouvons déterminé la structure de Z×n dans le cas général. Mais notons qu’il suffit de le faire seulement dans le cas oun est une puissance d’un nombre premier. En effet, lorsque on décomposen en produit de facteurs premiers sous la forme n=Y

i

prii, le groupe Z×n s’identifie via le théorème des restes chinois au produits des groupes Z/priiZ, comme il résulte de la section suivante.

2.3.3. Le théorème des restes chinois.

Commençons d’abord par définir le système de congruences.

Définition 4. Un système de congruences est un système de la forme

(S)









x≡a1 (mod m1), x≡a2 (mod m2), . . .

x≡ar (mod mr), où lesai, et lesmi sont des entiers donnés.

Résoudre le système (S) consiste à déterminer tous les entiers x ∈ Z vérifiant le système. Lorsque les entiers mi sont premiers entre eux deux à deux, alors le système (S) admet toujours des solutions. Ce résultat est connu sous le nom de Théorème des restes chinois.

(13)

Théorème 8 (Théorème des restes chinois). Soient m1, m2,· · · , mr des entiers positifs premiers entre eux deux à deux. Alors le système de congruences suivant :

(S)









x≡a1 (mod m1) x≡a2 (mod m2) . . .

x≡ar (mod mr)

admet une solution unique c modulo M = m1×m2 ×. . .×mr qui est donnée par la formule :

c=a1M1y1+a2M2y2+. . .+arMryr avec Mi = M

mi et Miyi ≡1 (mod mi) pour tout i compris entre 1 et r.

Remarque 5. Le système (S) admet une infinité de solutions dans Z données par x=c+kM, k∈Z. Deux solutions distinctes sont congrues modulo M.

Exemple 1.

1. Cherchons à résoudre le système de congruences suivant :





x≡1 (mod 3) x≡2 (mod 5) x≡3 (mod 7) PosonsM = 3×5×7 = 105,alors

M1 = 105

3 = 35 et 35×y1 ≡1 (mod 3), d’oùy1 = 2, M2 = 105

5 = 21 et 21×y2 ≡1 (mod 5), d’oùy2 = 1, M3 = 105

7 = 15 et 15×y3 ≡1 (mod 7), d’oùy3 = 1.

Doncx= 1×35×2 + 2×21×1 + 3×15×1 = 157≡52 (mod 105).

2. Cherchonsx tel que





x≡3 (mod 17) x≡4 (mod 11) x≡5 (mod 6) En appliquant le théorème chinois, on trouve que :

M = 17×11×6 = 1122, M1 = 66, M2 = 102 etM3 = 187.

L’inversion de chaqueMi (on peut utiliser l’algorithme d’Euclide) donne y1 = 8,y2 = 4 et y3 = 1.

(14)

Par suite :

x= 3×66×8 + 4×102×4 + 5×187×1 = 4151≡785 (mod 1122).

Preuve du théorème 11. Il suffit de démontrer le théorème pour un système à deux équations et d’appliquer ensuite la récurrence :

(S)

( x≡a1 (mod m1) x≡a2 (mod m2).

Par l’identité du Bezout, il existe u et v deux entiers tels que um1+vm2 = 1. Donc l’entier cdéfini par l’égalité c=a2um1+a1vm2 est solution du système puisque ( c=a1(1−um1) +a2um1 =a1+um1(a2−a1)≡a1 (mod m1),

c=a2(1−vm2) +a1vm2 =a2+um1(a1−a2)≡a2 (mod m2).

Il est aussi facile de vérifier que pour tout entier k ∈ Z, l’entier x =c+km1m2 est aussi solution du système(S).

Inversement, soit x une solution de (S), i.e.,

( x=a1+m1k1, k1 ∈Z x=a2+m2k2, k2 ∈Z.

Alors après un petit calcule on obtient quex−cest congru à0modulom1et modulom2, doncm1etm2 divisentx−c, par suitem1m2 divisex−cpuisquepgcd(m1, m2) = 1.

Remarque 6. Le théorème des restes chinois nous dit qu’il y a une seule solution x vérifiant 0 ≤ x < M, c-à-d, il y a une solution unique dans Z/MZ. Chose que nous pouvons énoncer comme suit.

Théorème 9 (Théorème des restes chinois). Soient m1, m2,· · · , mr des entiers positifs premiers entre eux deux à deux. Posons M = m1 ×m2 ×. . .×mr, alors les anneaux Z/MZ et Z/m1Z×Z/m2Z×. . .×Z/mrZ sont isomorphes. Et l’application

ψ : Z/MZ −→Z/m1Z×Z/m2Z×. . .×Z/mrZ

x (mod M) 7−→(x (mod m1), x (mod m2),· · · , x (mod mr)) réalise un isomorphisme entre ces deux anneaux.

Preuve. On vérifie facilement que ψ est un homomorphisme d’anneaux. Il résulte du théorème précédent 8 que ψ est surjective. En effet, soit (a1, a2,· · · , ar) ∈ Z/m1Z× Z/m2Z×. . .×Z/mrZ, existe-t-ilx∈Z/MZ tel que

ψ(x) = (a1, a2,· · ·, ar)⇐⇒









x≡a1 (mod m1) x≡a2 (mod m2) . . .

x≡ar (mod mr).

(15)

L’existence dexest assuré par le théorème 8. Doncψ bijective puisque les deux anneaux Z/MZ etZ/m1Z×Z/m2Z×. . .×Z/mrZ ont même nombre d’éléments M.

Corollaire 7. Soient H et K deux groupes cycliques d’ordres respectifs m et n. Le groupe produit H×K est cyclique si et seulement si m et n sont premiers entre eux.

Preuve. On sait que les groupes H et K sont respectivement isomorphes aux groupes Z/mZ et Z/nZ (voir corollaire 16 page 23), donc la condition est suffisante d’après le théorème des restes chinois.

Inversement, elle est nécessaire car si pgcd(m, n) =d >1, alors on pose m =dm1 et n=dn1. Soit q=ppcm(m, n) =dm1n1 =n1m=m1n. Commemn=qd, on a q < mn, et tout élément (x, y) ∈ H ×K vérifie (x, y)q = (xq, yq) = (xn1m, ym1n) = (1,1). Il n’existe donc pas dans H×K d’élément d’ordre mn, ainsi H×K n’est pas cyclique,

ce qui est absurde.

Corollaire 8. Soit m et n deux entiers premiers entre eux, les groupes multiplicatifs (Z/mnZ)× et (Z/mZ)××(Z/nZ)× sont isomorphes.

Preuve. Les anneaux Z/mnZ et Z/mZ × Z/nZ sont isomorphes, donc les groupes (Z/mnZ)×et(Z/mZ×Z/nZ)×le sont aussi. Il est facile de voir que(Z/mZ×Z/nZ)× = (Z/mZ)××(Z/nZ)×, puisque le groupe d’unités de l’anneau A×B est U(A×B) =

U(A)×U(B).

2.3.4. L’indicateur d’Euler.

Définition 5. Soit n un entier naturel non nul. On appelle indicateur d’Euler de n le nombre des entiers compris entre 1et n et qui sont premiers avec n, il est noté ϕ(n).

C’est-à-dire ϕ est la fonction définie par : ϕ : N −→ N

n 7−→ card(A), oùA={m∈N | m≤n et m premier avec n}.

Exemples 2.

• ϕ(8) = 4 car parmi les nombres de 1 à 8, seuls les quatre nombres 1, 3, 5 et 7 sont premiers avec 8.

• ϕ(6) = 2car seuls 1et 5sont premier avec 6.

• ϕ(5) = 4.

Remarque 7. Sin est premier, alors tout entier compris entre 1et n−1est premier avecn. Par suiteϕ(n) =n−1.

(16)

Le théorème 7 nous permet d’énoncer le résultat suivant.

Proposition 4. Pour tout entier naturel n ≥1, ϕ(n) est égal au nombre a. de générateurs du groupe cyclique (Zn,+).

b. d’éléments du groupe multiplicatif Z×n = (Z/nZ)×.

C’est-à-dire que les générateurs du groupe (Z/nZ,+) sont les classes a modulo n, où 1≤ a ≤ n et a∧n = 1, et sont aussi les éléments de l’ensemble Z×n = (Z/nZ)× dont l’ordre est ϕ(n).

Théorème 10 (Euler). Pour tout entier relatif a premier avecn, on a : aϕ(n)≡1 [n].

Preuve. Siaest premier avecn, alorsa appartient àZ×n qui est un groupe d’ordreϕ(n).

Donc l’ordre de a divise ϕ(n) (théorème de Lagrange), ce qui entraîne aϕ(n) = 1, ou

encoreaϕ(n) ≡1 [n].

Pour n premier, on aϕ(n) =n−1et le théorème d’Euler devient le petit théorème de Fermat.

Théorème 11 (Petit Théorème de Fermat). Soitp un nombre premier, alors pour tout a∈Z on a : ap ≡a (mod p). De plus, si a∧p= 1, alors ap−1 ≡1 (mod p).

Preuve. Soit a ∈ Z. Il est connu qu’on a ou bien a est multiple de p ou bien a est premier avecp. Soit a la classe de a modulo p.

- Si a est multiple dep, ap est aussi multiple de p, on a doncap ≡a≡0 (mod p).

- Si pgcd(a, p) = 1, alors a ∈ (Z/pZ)× d’après le théorème 7. Or (Z/pZ)× est d’ordre p−1 donc ap−1 = 1. Ceci s’écritap−1 ≡1 (mod p), il en résulteap ≡a (mod p).

Dans le cas où n est premier, alors tous les éléments deZn− {0} sont inversibles et en conséquenceZn est un corps. En fait on a le résultat plus précis suivant.

Théorème 12. Pour n ≥2 il y a équivalence entre : 1. n est premier ;

2. ϕ(n) = n−1; 3. Zn est un corps ; 4. Zn est intègre.

Preuve. Pour n premier, on a ϕ(n) =n−1, donc Zn est un corps et c’est un anneau intègre.

(17)

Supposons Zn est intègre, montrons que les seuls diviseurs positifs den sont 1et n.

Soit d un diviseur de n différent de n dans N. Il existe donc un entier q compris entre 2etn tel que n=qd, donc dans Zn on a qd= 0 avec d6= 0, ce qui impose q= 0, donc

q=n etd = 1. L’entier n est donc premier.

Le théorème des restes chinois nous permet de montrer le résultat suivant.

Théorème 13. La fonction indicatrice d’Euler ϕ est multiplicative, c’est-à-dire, si m et n sont premiers entre eux, alors ϕ(mn) =ϕ(m)ϕ(n).

Preuve. Comme ϕ(k) est le nombre des inversibles dans Z/kZ, alors le résultat est assuré par le corollaire 8, puisque les groupes(Z/mnZ)× et (Z/mZ)××(Z/nZ)× sont

isomorphes.

Corollaire 9.Sim etn sont deux entiers premiers distincts, alorsϕ(mn) = ϕ(m)ϕ(n).

Preuve. Si m et n sont deux entiers premiers, alors m et n sont premiers entre eux ;

donc le Théorème 13 implique le résultat.

Proposition 5.

Si p est premier, alors

∀m∈N, ϕ(p) = p−1 et ϕ(pm) = pm−pm−1 =pm−1(p−1) =pm

1− 1 p

. Preuve. Soit pun nombre premier. Par définition ϕ(pm)est le cardinal de l’ensemble

F(pm) ={k ∈N |1≤k ≤pm et k∧pm = 1}={k ∈N | 1≤k ≤pm etk∧p= 1}.

Le complémentaire deF(pm)est l’ensemble des entiersk compris entre1etpm et qui ne sont pas premiers avecpm. Soitkun tel entier. Alorskn’est pas premier avecpmsi, et seulement si,k∧pm =δetδ 6= 1, ceci est équivalent à dire quekest divisible parp, ce qui est équivaut aussi à dire quek est un multiple dep, i.e.,k =mpavec1≤m≤pm−1, il y a doncpm−1possibilités. On en déduit alors que :ϕ(pm) = pm−pm−1 =pm−1(p−1).

Théorème 14. Si n ≥ 2 a pour décomposition en facteurs premiers n =

i=r

Y

i=1

pαii avec 2 ≤ p1 < p2 < · · · < pr des nombres premiers et les αi sont des entiers naturels non nuls, alors on a :

ϕ(n) =

i=r

Y

i=1

ϕ(pαii) =

i=r

Y

i=1

pαii−1(pi−1) =n

i=r

Y

i=1

1− 1

pi

(18)

Preuve. Immédiat par le théorème 13 et la proposition 5.

Proposition 6. Pour tout n≥3, ϕ(n) est un entier pair.

Preuve. Pour n = 2m avecm ≥2, on a ϕ(n) = 2m−1 qui est pair.

Pourn = 2m

i=r

Y

i=1

pαii =pα11M avecm≥0, r≥1et tous les pi sont premiers impairs, on a :

ϕ(n) =ϕ(pα11)ϕ(M) = pα11−1(p1−1)ϕ(M)

qui est pair, puisque p1 −1 l’est.

Proposition 7. Soientm et ndeux entiers naturels non nuls tels que m divisen, alors ϕ(m) divise ϕ(n).

Preuve. Posons n = mq, alors si un premier p divise n sans diviser m il divisera q.

Soient Pm (resp. Pn) l’ensemble des diviseurs premiers de m (resp. de n). D’après le théorème 14, on a les égalités :

ϕ(n) ϕ(m) = n

m Y

p∈Pn−Pm

1− 1

p

=q Y

p∈Pn−Pm

1−1

p

= q

Y

p∈Pn−Pm

p

Y

p∈Pn−Pm

(p−1)

! .

D’autre part, pour tout nombre premierp ∈Pn−Pm, p divise n sans diviser m, donc p divise mn = q. Il en résulte que q est divisible par le nombre Y

p∈Pn−Pm

p; par suite le deuxième membre de l’égalité précédente est un entier, d’où le résultat.

On déduit également que ϕ(n) est compris entre 1 et n (ce qui se voit aussi avec la définition).

(19)

3. Groupes finis

3.1. Généralités. Commençons par rappeler le résultat suivant, qui est une propriété essentielle des groupes finis.

Théorème 15 (Lagrange). Dans un groupe fini G, l’ordre d’un sous-groupe H divise celui de G.

Preuve. Pour g fixé dans le groupeG, l’applicationh7−→ghest une bijection de Gsur G et sa restriction à H réalise une bijection de H sur gH. Il en résulte que gH et H ont même cardinal.

L’ensemble des classes à gauche suivant H réalise une partition de G et ces classes sont en nombre fini de même cardinal égal à celui deH, il en résulte que : card(G) =

[G:H]card(H).

L’étude d’un groupe comporte l’étude de tous ses sous-groupes, le théorème précédent permet de cerner la recherche des sous-groupes, un groupe d’ordre 8 par exemple ne possédera pas de sous-groupe d’ordre3,5ou7. De même qu’un groupe d’ordre premier ne possédera que ses deux sous-groupes triviaux.

Définition 6. Soient Gun groupe et soita ∈G. On appelle ordre de al’ordre du sous- groupe deG engendré par a, c-à-d,card(hai) = card({ak |k ∈Z}). Le seul élément de Gd’ordre 1est son élément neutre e.

Remarque 8. Soit a un élément d’un groupe G. On dit que a est d’ordre fini dans G si le groupe hai est fini.

Théorème 16. Soit G un groupe fini d’élément neutre e, et soit a ∈ G d’ordre m.

Alors

1. m divise l’ordre de G.

2. m est le plus petit entier positif tel que am =e.

3. Les élémentse, a, a2,· · · , am−1 sont tous distincts dans G.

4. hai={e, a, a2,· · · , am−1}.

Preuve.

1. Découle du Théorème de Lagrange.

2. Sim = 1, c’est évident. On suppose m >1, la démonstration se fait en deux étapes :

(20)

étape 1: on montre qu’il existe au moins un entier1≤`≤mtel quea` =e. Soit l’ensemble

H ={e, a, a2,· · · , am, am+1} ⊂ hai.

Comme a est d’ordrem, alors il existe au moins deux éléments égaux dansH.

Donc ∃k, ∃`, 1≤`≤m et 1≤`+k ≤m+ 1 vérifiantak+` =ak. D’où 1≤`≤m eta` =e.

étape 2: soit n le plus petit entier strictement positif tel que an = e, alors il résulte de l’étape 1, que n ≤`≤m.

Montrons que hai ⊂ {e, a, a2,· · · , an−1}. Soit k ∈ Z, la division euclidienne de k par n s’écrit k =nq+r, avec 0≤r ≤n−1, ce qui donne

ak= (an)qar =ar ∈ {e, a, a2,· · · , an−1}, c-à-d, hai ⊂ {e, a, a2,· · · , an−1},

il en résulte m = card(hai) ≤ card({e, a, a2,· · · , an−1}) ≤ n, c’est-à-dire , en tenant compte de l’étape 1, quem = card(hai) = card({e, a, a2,· · · , an−1}) =n.

Cela démontre 2. et 4.

3. Ce point résulte du fait que m= card({e, a, a2,· · · , am−1}).

Il résulte de ce théorème une série de corollaires.

Corollaire 10. Soit G un groupe fini d’ordre n d’élément neutre e, alors pour tout a∈G, an =e.

Preuve. Soit a ∈ G d’ordre m, donc m divise l’ordre n de G; soit alors k ≥ 1 l’entier

tel que n=mk, d’où an= (am)k=ek =e.

Corollaire 11. Tout groupe fini G d’ordre premier p est cyclique et engendré par l’un quelconque de ses éléments distincts de e.

Preuve. Soit g ∈ G, g 6= e. Comme g ∈ hgi et e ∈ hgi, alors l’ordre m de g est ≥ 2 et

divise p, d’oùm =p, c’est-à-dire hgi=G.

Corollaire 12. Soit Gun groupe fini d’ordren. Pour chaque entier positif k, désignons par α(k) le nombre des éléments d’ordre k de G, alors on a :

n=X

k|n

α(k).

(21)

Preuve. Notons d’abord que l’ensemble des diviseurs de n est fini.

On sait que sik ne divise pas n, alorsα(k) = 0.

Sik divise n, désignons par Gk l’ensemble des éléments d’ordre k deG, alors

α(k) = card(Gk).

Par suite, tout élément de G appartient à un et un seul ensemble Gk, c’est-à-dire les diviseurs de n forment une partition de G. D’où le résultat.

Le théorème suivant est souvent utiliser pour déterminer l’ordre d’un élément d’un groupe fini G.

Théorème 17. Soient G un groupe fini et a, b dans G d’ordres θ(a) et θ(b) respecti- vement. Alors pour tout k∈N, on a :

1. ak =e⇐⇒θ(a)|k.

2. On a θ(ak) = θ(a)

θ(a)∧k (en particulier θ(a−1) =θ(a)).

3. Si k divise θ(a), alors on a θ(ak) = θ(a)

|k| .

4. Si k est premier avec θ(a), on a alors θ(a) =θ(ak) 5. Si ab=ba, alors ab est d’ordre fini divisant θ(a)∨θ(b).

Dans le cas où hai ∩ hbi=hei, on a θ(ab) =θ(a)∨θ(b).

De plus, si θ(a) et θ(b) sont premiers entre eux, alors hai ∩ hbi = hei, et θ(ab) = θ(a)∨θ(b) = θ(a)θ(b).

Preuve. 1. Notons m l’ordre de a. Si m divise k, posons k = mk0, alors ak = amk0 = (am)k0 =ek0 =e.

Réciproquement, siak =e, alors la division euclidienne dek parmdonnek =mk0+r avec 0≤ r ≤ m−1. Alors e = ak =amk0+r = ar. On déduit du point 2. du théorème 16 que r= 0. D’où le résultat.

2. Soitδ=m∧k, alors il existe deux entiersn0,k0 premiers entre eux tels quem =δn0, k=δk0. Désignons par j l’ordre de ak. On a d’une part,

(ak)n0 =akn0 =aδk0n0 =amk0 =ek0 =e.

(22)

Doncj divise n0. D’autre part,

(ak)j =akj =e =⇒ ∃q∈Z, kj =qm, car m|kj

=⇒ ∃q∈Z, δk0j =qδn0

=⇒ ∃q∈Z, k0j =qn0

=⇒n0 divise j (par le théorème de Gauss).

Par suite j =n0, d’où l’ordre de ak estj =n0 = m m∧k·

Pour les autres points voir le cours d’Algèbre 6 de S4.

Le corollaire suivant résulte immédiatement du point 2. du Théorème 17.

Corollaire 13. Soit G un groupe fini. Soient a ∈ G d’ordre m et k un entier positif.

L’ordre de ak est égal à m si, et seulement si, k est premier avec m.

Corollaire 14. Dans un groupe abélien G, l’ensemble des ordres de ses éléments est stable par ppcm, c’est-à-dire que le ppcm des ordres de deux éléments de G est ordre d’un élément de G.

Preuve. Soient a et b deux éléments deG d’ordres respectivementm et n. Il faut donc construire un élément deG dont l’ordre est le ppcm de m etn.

Posons r = ppcm(m, n) et δ = pgcd(m, n), comme r.δ = mn, alors il existe m0 et n0 premiers entre eux tels que r = m0n0 (on peut aussi utiliser la décomposition en facteurs premiers pour justifier l’existence de m0 et n0). Donc x = amm0 (resp. y = bnn0) est d’ordrem0 (resp. n0), on obtient le résultat par application du point5 du Théorème

17 au produitxy.

3.2. Groupes cycliques. Rappelons d’abord que tout groupe cyclique est commutatif.

Le théorème suivant est une conséquence directe du Théorème 16.

Théorème 18. Soit G un groupe cyclique fini d’ordre n et d’élément neutre e, et soit a∈G un générateur de G. Alors

1. a est d’ordre n.

2. Tous les éléments e, a, a2,· · · , an−1 sont distincts dans G.

3. G=hai={ak | k ∈N}={e, a, a2,· · · , an−1}, en notation additive G=hai={ka | k ∈N}={e, a,2a,· · · ,(n−1)a}.

Remarque 9. Un groupe G est cyclique d’ordre n si et seulement s’il existe a ∈ G d’ordren.

(23)

Corollaire 15. Deux groupes cycliques de même ordre sont isomorphes.

Preuve. Soient G = hai et H = hbi deux groupes cycliques de même ordre n, de générateursa et b respectivement. Soit l’application f : G−→H définie par :

∀k ∈N,









f(ak) = bk siG etH sont multiplicatifs, f(ka) = kb siG etH sont additifs,

f(ak) = kb siG est multiplicatif etH est additif, f(ka) = bk siG est additif et H est multiplicatif.

Il est simple de voir que l’applicationf est un morphisme, et comme elle est surjective par construction, alorsf est un isomorphisme de groupes.

Corollaire 16. Tout groupe cyclique d’ordre n est isomorphe à Zn=Z/nZ.

Preuve. Soit Gun groupe cyclique d’ordre n, comme Zn est cyclique d’ordre n (Théo- rème 3), alors G est isomorphe à Zn par le Corollaire 15.

Remarque 10. Tout groupe fini d’ordre un nombre premierpest isomorphe au groupe additif (Z/pZ,+).

Une question importante concerne la description des générateurs d’un groupe cy- clique : en particulier, combien y a-t-il de générateurs dans un groupe cyclique d’ordre n ? Pour répondre à cette question, on va utiliser la fonction indicatrice d’Euler.

Théorème 19. Un groupe cyclique Gd’ordre n possèdeϕ(n)générateurs distincts. De plus, si g est un générateur de G, les ϕ(n) générateurs de G sont les éléments gk, où 1≤k ≤n−1 et pgcd(n, k) = 1.

Preuve. D’après le Théorème 18, tous les élémentsgksont distincts pour1≤k≤n−1.

Le Corollaire 13 implique que sik >0, alorsgk est générateur de Gsi, et seulement si, il est d’ordren, mais ceci est équivaut à dire quepgcd(k, n) = 1.

Le résultat qui suit nous assure que les sous-groupes d’un groupe cyclique sont cy- cliques.

Théorème 20. Soit G=hgi un groupe cyclique d’ordren. Alors tous les sous-groupes de G sont cycliques d’ordre un diviseur de n. Réciproquement, pour tout diviseur d de n, il existe un unique sous-groupe H de G d’ordre d, c’est le groupe cyclique engendré par gnd : H =hgndi

(24)

Preuve. Soit H un sous-groupe de G d’ordred, alorsd|n (Théorème de Lagrange).

- Si d= 1, on a alors H ={e}=hgni.

- Sid≥2,H n’est pas réduit à{e}, donc il existe un entier k compris entre1 etn−1 tel que gk∈H. Posons

p= min({k∈ {1,· · · , n−1}| gk∈H}).

Donc ∀q ∈ N, gpq = (gp)q ∈ H. En écrivant, pour tout h = gk ∈ H, k = pq+r avec 0≤r ≤p−1 (division euclidienne par p), on a gr =gk(gpq)−1 ∈ H et nécessairement r= 0, puisque pest le plus petit entier qui a cette propriété. On a doncH ⊂ hgpi ⊂H, soit H =hgpi.

Comme gn =e∈ H, alors on déduit que n est un multiple de pet que l’ordre de H est d = n

n∧p = np, c’est-à-dire que H = hgndi. Un tel sous-groupe d’ordre d est donc unique.

Réciproquement, Pour tout diviseur d de n, H = hgndi est un sous-groupe cyclique deG et l’ordre degnd est n

n∧ nd =d.

Corollaire 17. Tous les sous-groupes de Zn sont cycliques d’ordre un diviseur de n.

Réciproquement pour tout diviseurdde n, il existe un unique sous-groupe de Zn d’ordre d, c’est le groupe cyclique engendré par q= n

d : H =hqi={0, q,· · ·,(d−1)q}.

Corollaire 18. Soit G =hgi un groupe cyclique d’ordre n. Pour chaque diviseur d de n, l’ensemble

Ud ={x∈G | xd=e}

est un sous-groupe d’ordre d de G égal à hgndi. Il en résulte que G possède exactement ϕ(d) éléments d’ordre d.

Preuve. Il suffit de montrer que Ud est un sous-groupe de G d’ordre d. Comme G est abélien, alorsUd est un sous-groupe deG. Par suite le Corollaire 10 nous implique que H=hgndi ⊂Ud.

Montrons que Ud est d’ordre d. Posons n = dm on a l’équivalence, pour tous entier k∈N et x=gk ∈Ud, on a :

(gk)d=gkd =e⇐⇒kdest un multiple de n =dm ⇐⇒k est un multiple de m.

Les éléments de Ud sont donc gm, g2m, · · ·, gdm = gn = e. Ces éléments sont tous distincts car `m ≤ n pour tout ` = 1,2,· · · , d. Le sous-groupe Ud est donc cyclique

(25)

d’ordre d, engendré par gm. Par suite il possède ϕ(d) générateurs qui sont les seuls

éléments d’ordre d deUd donc de G.

Corollaire 19. Tout entier natureln est la somme des indicateurs de ses diviseurs : n=X

d|n

ϕ(d),

c’est-à-dire, si d1, d1, · · ·, dr sont les diviseurs de n, alors ϕ(d1) +ϕ(d2) +· · ·+ϕ(dr) =n.

Preuve. C’est une conséquence des corollaires 18 et 12.

Théorème 21. Soit G un groupe d’ordre n. Pour chaque diviseur d de n, posons Ud={x∈G | xd=e} et α(d) = le nombre d’éléments d’ordre d de G.

Les conditions suivantes sont équivalentes.

1. Pour chaque diviseur d de n, card(Ud)≤d.

2. Pour chaque diviseur d de n, α(d)≤ϕ(d).

3. Pour chaque diviseur d de n, α(d) =ϕ(d).

4. G est cyclique.

5. Pour chaque diviseur d de n, card(Ud) =d.

Preuve. Notons que si G n’est pas commutatif, Ud n’est pas nécessairement un sous- groupe deG.

1.=⇒2.Siα(d)≥1, alors il existe un élémentx∈Gd’ordred, doncx∈Ud, par suite par le Corollaire 10,hxi ⊂Ud. D’oùcard(hxi) =d ≤card(Ud). Sous l’hypothèse 1., on en déduit qued= card(Ud), donc hxi=Ud.

Le sous-groupehxi possèdeϕ(d)générateurs, et l’égalitéhxi=Udimplique que ce sont les seuls éléments d’ordre d de G. On en déduit α(d) = ϕ(d). Autrement dit, ou bien α(d) = 0 ou bienα(d) =ϕ(d), d’où α(d)≤ϕ(d).

2. =⇒ 3. On sait que n = X

d|n

ϕ(d) = X

d|n

α(d), donc si la condition 2 ; est vérifiée on déduit que α(d) = ϕ(d) pour tout diviseurd den.

3. =⇒ 4. Pour d = n, on déduit de la condition 3. que α(n) = ϕ(n) ≥ 1, le groupe G possède donc un élément d’ordren, il est par suite cyclique.

4.=⇒5.Cette implication est assurée par le Corollaire 18.

5.=⇒1.Simple.

(26)

3.3. Structure de (Z/pnZ)× avec p un premier impair.

Pour déterminer la structure de(Z/pnZ)×, nous avons besoin des lemmes suivants.

Lemme 2. Soient n un entier naturel, p un nombre premier impair et a un entier, alors

1. (1 +pna)p ≡1 +pn+1a (mod pn+2), 2. (1 +pa)pn ≡1 +pn+1a (mod pn+2).

Preuve. Par la formule du binôme de Newton on obtient

(1 +pna)p = 1 +ppna+{2pp2na2+p3n(· · ·),

orp divise {2p, 2n+ 1 ≥n+ 2 et 3n ≥n+ 2, ceci donne le premier point.

Le deuxième point se démontre par récurrence sur n. Supposons qu’on a : (1 +pa)pn−1 = 1 +pna+pn+1b,

on en déduit par application du premier point que

(1 +pa)pn = (1 +pn(a+pb))p ≡1 +pn+1(a+pb) (mod pn+2).

Ce qui montre le résultat.

Lemme 3. Soient n ≥ 2 un entier naturel et u un entier congru à 1 (mod p). Alors upn−1 ≡1 (mod pn), de plusu (mod pn)est un élément d’ordrepn−1 du groupe(Z/pnZ)× si et seulement si u6≡1 (mod p2).

Preuve. Posonsu= 1 +pa, alors par le Lemme 2 et pour la valeurn−1, on a upn−1 ≡1 (mod pn) et l’ordre de u (mod pn) divise pn−1. Dire qu’il lui est égal revient à dire que upn−2 6≡1 (mod pn). Or le même Lemme et pour n−2 affirme que cette condition est équivalente àa 6≡0 (mod p), c’est-à-dire que u6≡1 (mod p2).

Théorème 22. Soit p un entier premier. Alors pour chaque diviseur d de p−1, il existed éléments de(Z/pZ)× d’ordre ϕ(d). En particulier (Z/pZ)× est cyclique d’ordre p−1.

Preuve. La première partie du théorème est assirée par le Corollaire 18. Notonsα(d)le nombre d’éléments d’ordre d de(Z/pZ)×, alors nous avons déjà vu dans la preuve du Théorème 21 queα(d) =ϕ(d). Donc pour d=p−1, on déduit qu’il existe des éléments d’ordrep−1qui est bien l’ordre de (Z/pZ)×. D’où le résultat.

(27)

Théorème 23. Soient p un entier premier impair et n≥2 un entier naturel. Alors le groupe (Z/pnZ)× est cyclique d’ordre ϕ(pn) = pn−pn−1 =pn−1(p−1).

Preuve. Nous avons déjà vu (Proposition 4) que le groupe(Z/pnZ)×est d’ordreϕ(pn) = pn−pn−1. Commepn−1 etp−1sont premiers entre eux, alors, compte tenu du Corollaire 14, il suffit de montrer qu’il possède un élément d’ordre pn−1 et un élément d’ordre un multiple de p−1. La première assertion est garantie par le Lemme 3 en prenant a=u= 1 +pqui est d’ordrepn−1. D’autre part, par la Proposition 4, il existe un entier b modp d’ordreϕ(p) = p−1, donc b est d’ordre un multiple de p−1 modpn. D’où le

résultat.

3.4. Structure de (Z/2nZ)×.

Remarquons que si n= 1 ou2, alors la structure de (Z/2nZ)× est facile à déterminer : pourn= 1, on a(Z/2Z)× ={1} est réduit à l’élément neutre et pourn = 2, on trouve que (Z/4Z)× = {1,3} = h3i est cyclique d’ordre 2. Mais pour n ≥ 3 les choses sont décidément plus subtiles. En effet, le résultat suivant montre que, pourn≥3,(Z/2nZ)× n’est jamais cyclique.

Lemme 4. Soit a un entier impair de Z, alors pour tout n ≥3, a2n−2 ≡1 (mod 2n).

Preuve. Par récurrence sur n≥3.

Pourn= 3, tout nombre impair a est congru à1, 3, 5ou7 (mod 8). Élévons au carré on obtient que a2 ≡1 (mod 8)pour chaque cas, comme prévu.

Supposons maintenant le résultat vrai pour unn ≥3. Si a est un entier impair, alors a2n−2 = 1 + 2nk =⇒a2n−1 = (a2n−2)2 = (1 + 2nk)2 = 1 + 2n+1k+ 22nk2 ≡1 (mod 2n+1).

La preuve est terminée par récurrence.

Le Lemme précédent, montre que pour n ≥ 3, chaque élément de (Z/2nZ)× admet un ordre au plus égal à 2n−2, tandis que l’ordre de (Z/2nZ)× est ϕ(2n) = 2n−1 ce qui justifie ce que nous avons dit juste avant le lemme. Il s’avère que la borne2n−2 de l’ordre des éléments de (Z/2nZ)× est atteinte : il y a, en effet, des éléments dont les ordres atteignent2n−2.

Proposition 8. Soit n ≥3, alors l’ordre de la classe 5 + 2nZ est 2n−2 dans (Z/2nZ)×.

Preuve. Résultat admis.

Plus généralement on a le résultat suivant.

(28)

Théorème 24. Soitn≥3, l’ordre maximal d’un élément de(Z/2nZ)× est2n−2. Soient u un entier impair et n >3, pour que la classe de u modulo 2n soit d’ordre2n−2 il faut et il suffit que u soit congru à 3 ou à 5 modulo 8.

Preuve. Résultat admis.

On admet aussi le résultat suivant.

Théorème 25. Soit n ≥ 3, alors (Z/2nZ)× est isomorphe à au produit h−1 + 2nZi × h5 + 2nZi. Le premier facteur est d’ordre 2 et le second est d’ordre 2n−2.

Remarque 11. Nous avons les résultats suivants : (Z/2Z)×={1},

(Z/4Z)×={1,3}=h3i,

(Z/8Z)×={1,3,5,7}, les classes 3, 5, 7sont d’ordre 2.

(29)

4. Arithmétique des polynômes

Les polynômes ont accompagné les mathématiciens au cours des siècles en les surpre- nant toujours par la richesse des résultats qui en découlent. Nous allons ici traiter des polynômes de degré quelconque et apprendre à faire quelques manipulations.

Soit K un corps commutatif, considéronsK[X]l’anneau des polynômes à coefficients dans K. Il existe de grandes similarités entre l’arithmétique dans Z et l’arithmétique dans K[X], ce qui s’explique par le fait que ce sont des anneaux intègres, dont tous les idéaux sont principaux de tels anneaux sont dits principaux. Cette similarité nous permet d’aller assez vite et d’omettre certaines preuves.

4.1. Division euclidienne.

Définition 7. Soient A, B 6= 0 dansK[X], on dit que B divise A s’il existeQ∈K[X]

tel que A = BQ. On note alors B|A. On dit aussi que A est multiple de B ou que A est divisible parB.

Proposition 9. Soient A, B, C ∈K[X].

1. A|B et B|A si et seulement s’il existe α∈K tel que A=αB (on dit que A et B sont associés).

2. Si A|B et B|C, alors A|C.

3. Si C|A et C|B, alorsC|(AU +BV), pour tout U, V ∈K[X].

Preuve. 1. Soient Q et Q0 tels que A = BQ et B = AQ0, donc A = QQ0A; comme l’anneau K[X] est intègre, alors QQ0 = 1. Donc deg(Q) = 0, c’est-à-dire que Q =α∈ K est une constante, d’où le résultat.

2. et 3. sont simples.

Théorème 26 (Division euclidienne). Soient A, B ∈ K[X], avec B 6= 0, Il existe un couple (Q, R) unique de polynômes vérifiant la double condition :

A=BQ+R et deg(R) < deg(B).

Q est appelé le quotient et R le reste et cette écriture est dite : la division euclidienne de A par B.

Remarque 12. Notez que la condition deg(R) < deg(B) signifie R = 0 ou bien 0 ≤ deg(R)<deg(B). Enfin R = 0 si et seulement si B|A.

(30)

Pour prouver le théorème, nous avons besoin du lemme suivant.

Lemme 5. SoientA etB deux polynômes non nuls de K[X]tels quedeg(B)≤deg(A).

Alors il existe un polynôme Q∈K[X] tel que deg(A−BQ)<deg(A).

Preuve. Soitak le coefficient dominant deAetbhcelui deB. Par hypothèse, on ak ≥h.

Posons α = ak(bh)−1 et Q = αXk−h, donc le coefficient dominant de BQ est ak. Par

suite deg(A−BQ)< k= deg(A).

Preuve du théorème. Existence de (Q, R).

SiB divise A, prenons R= 0 etQ tel que A=BQ. Sinon, considérons l’ensemble R ={A−QB | Q ∈ K[X]}, qui est donc un ensemble non vide de polynômes non nuls ; puis considérons l’ensemble E ={degR |R ∈ R}, qui est un ensemble d’entiers positifs non vide. Cet ensembleE possède donc un plus petit élément r; il existe donc un polynôme

R ∈ R tel que deg(R) =r et A−QB =R.

Supposonsr≥deg(B)>0. D’après le lemme 5, il existeQ0 ∈K[X]tel que le polynôme L= (A−BQ)−BQ0 =A−B(Q+Q0)

est de degrér0 < r, ce qui est impossible puisqueA−B(Q+Q0)∈ R. Donc −∞ ≤r <

deg(B).

Unicité de (Q, R)

Soient (Q1, R1) et (Q2, R2) deux couples vérifiant les deux conditions exigées dans l’énoncé du théorème. On déduit de A = Q1B +R1 = Q2B+R2 que (Q2 −Q1)B = R1 −R2. Ainsi, R1 − R2 est un multiple de B. Des conditions degR1 < degB et degR2 <degB, on déduit quedeg(R1−R2)<deg(B), de plus (Q2−Q1)B =R1−R2. AinsiR1−R2 est un multiple deB de degré strictement plus petit. La seule possibilité est que Q2 −Q1 soit nul. On en déduit Q1 = Q2, puis, en allant reprendre l’égalité

(Q2−Q1)B =R1−R2, queR1 =R2.

Remarques 3. Soient A etB deux polynômes de K[X], avec B 6= 0.

1. B est un diviseur de A si le reste de la division euclidienne de A par B est nul.

2. On dit queB est un diviseur propre de A siB divise A et si 1≤deg(B)<deg(A).

Définition 8. SoitP(X) =c0+c1X+· · ·+cnXnun polynôme de K[X]. Pour chaque a∈K, la valeur de P en a est définie par :

P(a) =c0+c1a+· · ·+cnan∈K.

(31)

On dit qu’un un élément a∈K est une racine deP si P(a) = 0∈K.

Le résultat suivant est une conséquence de la division euclidienne dans K[X].

Proposition 10. Un élément a ∈K est racine d’un polynôme P ∈K[X] si et seule- ment si (X−a) divise P.

Preuve. Par la division euclidienne dans K[X] deP parB(X) = X−a, il existe un couple unique de polynômes(Q, R)∈K[X]2tel queP =BQ+R, etdeg(R)< deg(X−a) = 1.

Le polynômeR est donc constant. CommeB(a) = 0, alors P(a) = 0 si et seulement si

R= 0.

Nous citons le théorème suivant, qui va jouer un rôle essentiel dans le chapitre des corps finis.

Théorème 27. Soient P ∈K[X]et a1, a2,· · · , ak des racines distinctes de P dans K, alors P est divisible par le polynôme (X −a1)(X −a2)· · ·(X −ak) de degré k. Il en résulte qu’un polynôme de degré n de K[X] possède au plus n racines distinctes dans K.

Preuve. On va raisonner par récurrence. La propriété est vraie pour k = 1 d’après la proposition 10. Supposons-la vérifiée pourk−1, alors

P(X) = (X−a1)· · ·(X−ak−1)Q(X).

Comme P(ak) = (ak −a1)· · ·(ak −ak−1)Q(ak) = 0, alors l’intégrité de K implique Q(ak) = 0, donc Q(X) = (X−ak)Q1(X), d’où le résultat.

Remarque 13. Le théorème 27 reste vrai si on replace le corps K par un anneau intègre A, mais il ne l’est pas si A n’est pas intègre.

Contre-exemple. Dans l’anneau(Z/10Z)[X] qui n’est pas intègre, on a l’égalité (X−2)(X−5) =X2−5X−2X+ 10 =X(X−7).

Donc le polynôme P(X) = (X−2)(X−5) possède 4 racines distinctes dans l’anneau non intègre Z/10Z qui sont : 0, 2, 5 et 7. Pour chaque racine ai = 0, 2, 5 ou 7, P est divisible par (X−ai). Mais P n’est pas divisible par le produit des (X −ai), qui est de degré 4.

(32)

4.2. L’anneau K[X].

Soit P ∈ K[X], rappelons que l’ensemble I = hPi= {AQ | Q ∈K[X]} des multiples deP est un idéal de K[X]. C’est l’idéal deK[X]engendré par P.

Réciproquement, nous allons voir, comme dans le cas deZ, que la division euclidienne dans K[X]implique que tout idéal de K[X] est de cette forme, c’est-à-dire principal.

Rappelons qu’un polynôme A ∈K[X] est dit unitaire (ou normalisé) si son coefficient dominant est égal à1.

Théorème 28. Soit I un idéal de K[X] non réduit à {0}, et soit r≥0 le plus petit des degrés des polynômes non nuls appartenant à I.

1. Pour tout polynômeA ∈I de degré r, on a I =hAi.

2. Il existe un polynôme unitaire unique U ∈I tel que I =hUi.

3. I est un idéal propre de K[X] si et seulement si r ≥1.

Preuve. L’existence de l’entier r est assuré par la propriété fondamentale deN.

1. Soit A ∈ I de degré r ≥ 0, et soit P ∈ I. Alors la division euclidienne de P par A s’écritP =AQ+R, avec deg(R)<deg(A) = r.

Comme R = P −AQ ∈ I, et comme deg(R) < r et r est le plus petit de sa famille, alors R = 0, et par suite P = AQ. Cela montre que I ⊂ hAi. Réciproquement, il est clair quehAi ⊂I. D’où hAi=I.

2. DivisantApar son coefficient dominant, on obtient alors un polynôme unitaireU ∈I tel queI =hUi. Ce polynôme est unique car siU0 ∈I est un polynôme unitaire tel que I =hUi=hU0i, alors chacun des deux polynômesU et U0 divise l’autre, il existe donc α ∈ K tel que U = αU0 ( proposition 9). Or les polynômes U et U0 sont unitaires, donc on a nécessairementα= 1, d’où U =U0.

3. CommeU est unitaire on a : deg(U) = 0⇐⇒U = 1∈I ⇐⇒I =K[X].

Remarquons que si I ={0}, on peut écrire I =h0i, ce qui montre que tout idéal I deK[X] est principal. Le théorème 28 nous permet donc d’énoncer le résultat suivant : Théorème 29. Soit K un corps, alors l’anneau K[X] est principal.

Remarque 14. Le groupe des unités de K[X] est formé par les polynômes constants non nuls.

4.3. Polynômes irréductibles.

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