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Preprint submitted on 29 Nov 2013
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De la Pureté locale à la décomposition
Fouad Elzein, Lê Dung Trang
To cite this version:
Fouad Elzein, Lê Dung Trang. De la Pureté locale à la décomposition. 2013. �hal-00911801�
DE LA PURET ´ E LOCALE ` A LA D´ ECOMPOSITION
FOUAD EL ZEIN AND D ˜UNG TR ´ANG LˆE
Abstract. Le th´eor`eme de d´ecomposition se d´eduit de la puret´e locale.
From Local purity to Decomposition
Abstract. The decomposition theorem is deduced from local purity.
1. Introduction
Cette note fait suite ` a la note [14] o` u nous avons expliqu´e comment le th´eor`eme de d´ecomposition en dehors d’un point implique un th´eor`eme de puret´e locale en ce point dans le cadre analytique, similaire au th´eor`eme de puret´e locale de Deligne- Gabber de [10] dans le cadre alg´ebrique. Ici nous montrons comment ce th´eor`eme de puret´e locale en un point sert ` a ´etendre le th´eor`eme de d´ecomposition en ce point, ce qui permet d’´etablir simultan´ement par r´ecurrence le th´eor`eme de puret´e locale et le th´eor`eme de d´ecomposition.
Nous reprenons les notations de [14]. Soit f : X → V un morphisme projectif de vari´et´es alg´ebriques complexes, ˜ L une variation de structures de Hodge (VSH) polaris´ee sur un ouvert Ω lisse de X , j : Ω → X, L := ˜ L[m] le complexe de cohomologie r´eduite ` a ˜ L en degr´e −m o` u m est la dimension de X , et j
!∗L l’extension interm´ediaire de L. Dans la note pr´ec´edente [14] nous avons d´eduit la puret´e locale en un point v de V , de la d´ecomposition de Rf
∗j
!∗L sur V − v . Il s’agit `a pr´esent d’´etendre la d´ecomposition en v.
Cette notion consiste en r´ealit´e en deux d´ecompositions de nature bien dis- tinctes. L’une consiste ` a d´ecomposer une cohomologie perverse
pH
i(Rf
∗(j
!∗L)) en une somme directe d’extensions interm´ediaires canoniques qui utilise la th´eorie de Hodge.
L’autre consiste ` a d´ecomposer le complexe en une somme directe de complexes
´el´ementaires se r´eduisant ` a ses propres cohomologies perverses d´ecal´ees en degr´e, ce qui d´ecoule de la d´eg´en´erescense de la suite spectrale de Leray perverse et qui se d´eduit d’un r´esultat de type Lefschetz [6], ` a savoir: le cup-produit it´er´e avec la classe η d’une section hyperplane, induit des isomorphismes de (complexes de) faisceaux de cohomologie perverse η
i:
pH
−i(Rf
∗j
!∗L) −→
∼ pH
i(Rf
∗j
!∗L).
La d´emontration proc`ede par une r´ecurrence sur les strates d’une stratification convenable du morphisme f . Le pas de r´ecurrence consiste ` a appliquer le th´eor`eme de puret´e locale ` a une section normale ` a une strate de V en un point de la strate.
Date: Janvier 2013.
1991Mathematics Subject Classification. Primary 54C40, 14E20; Secondary 46E25, 20C20.
Key words and phrases. Hodge theory, algebraic geometry.
1
Pour poursuivre le raisonnement de r´ecurrence et utiliser chaque fois une SHM sur le compl´ementaire d’un diviseur ` a croisements normaux (DCN), on doit pr´eparer la vari´et´e X ` a l’aide d’une d´esingularisation adapt´ee ` a L et ` a une stratification de Thom-Whitney de f , ce qui ne change pas la port´ee du r´esultat puisque l’on peut toujours se r´eduire ` a ce cas.
En fait, la d´ecomposition refl`ete les propri´et´es topologiques des morphismes pro- jectifs en g´eom´etrie alg´ebrique complexe et il est agr´eable de lier ces r´esultats `a des fibrations topologiques induites sur les strates d’une stratification de Thom- Whitney sur la base. De plus, ayant choisi d’utiliser des complexes logarithmiques, on s’int´eresse particuli`erement ` a des fibrations par des DCN sur les strates au sens de la note pr´ec´edente (voir D´efinition 3.1 [14]).
On d´ebute la r´ecurrence sur l’ouvert U form´e par la r´eunion des grandes strates lisses de V tel que la restriction de f au-dessus de U soit lisse et propre. On suppose par construction que: f
−1(U ) est le compl´ementaire d’un DCN, le compl´ementaire Y = X − Ω est un DCN et que les singularit´es de L forment au-dessus de U un DCN horizontal Y
U:= Y ∩ f
−1(U ) relatif sur U .
Alors la famille de cohomologie d’intersection des fibres forme une VSH polaris´ee.
Dans ce cas, les faisceaux image-directes sup´erieures R
if
∗j
!∗L classiques coincident avec les cohomologies perverses:
pH
i(Rf
∗(j
!∗L)) = H
i(Rf
∗(j
!∗L)), le th´eor`eme de Lefschetz difficile s’applique, et par cons´equent les r´esultats de [6] aussi, d’o` u la d´ecomposition sur U.
On choisit un point g´en´eral v de V − U . Il appartient ` a une strate S de V de dimension strictement inf´erieure ` a la dimension n de V . La puret´e locale en v sert alors `a ´etendre la d´ecomposition au voisinage du point v dans une section normale N
vdans V ` a la strate S. Le point v est dans une strate induite de dimension minimale sur N
v, ce qui nous ram`ene ` a ´etudier le cas d’une strate de dimension minimale. On suppose par construction que l’image r´eciproque de la strate S est un DCN dans X qui est relatif sur la strate S, on pourra ´etendre la d´ecomposition sur tout un voisinage de v dans V .
Morphismes d’intersection. Avec notre hypoth`ese sur f , il est naturel d’exprimer le r´esultat en termes de morphismes d’intersection I dont l’importance apparait comme une des r´ev´elations de la th´eorie dans [2]. Soit X
Sl:= f
−1(S
l) l’image r´eciproque d’une strate S
lde dimension l ≤ n, o` u n est la dimension de V , d’une stratification de Thom-Whitney S, on pose i
XSl: X
Sl→ X , i
Sl: S
l→ V et on consid`ere le morphisme compos´e:
(1.1) I
Sl: Ri
!XSl
j
!∗L → j
!∗L → i
∗XSl
j
!∗L
Sous l’hypoth`ese de fibration sur les strates de V , on en d´eduit des syst`emes locaux images
(1.2) L
il= Im[R
−l+if
l∗(Ri
!XSlj
!∗L)
I→
SlR
−l+if
l∗(i
∗XSlj
!∗L)],
sur les diff´erentes strates qui interviennent dans la formule explicite de la d´ecomposition de K := Rf
∗j
!∗L en tant que somme directe d’extensions interm´ediaires par i
Sl:
p
H
i(K) ≃ ⊕
Sl∈Si
Sl!∗L
il[l]. Ces L
ilsont en fait des VSH polaris´ees de poids a + i − l,
car L
ilest l’image d’une variation de SHM de poids ω ≥ a + i − l dans une variation
de SHM de poids ω ≤ a + i − l et de plus le tout est calcul´e avec des complexes
logarithmiques en X
Sl, DCN relatifs sur S
l.
DE LA PURET´ E LOCALE ` A LA D´ ECOMPOSITION
3Retenons que le th´eor`eme de d´ecomposition sera d´emontr´e par induction sur la dimension d´ecroissante des strates de V . La preuve n’utilise pas la th´eorie des cycles
´evanescents et diff`ere des preuves actuelles que nous citons en r´ef´erence [2, 19].
2. D´ ecomposition de la cohomologie perverse
Nous allons expliquer le pas de la r´ecurrence dans le cas d’une fibration par des DCN sur les strates ( [14], d´efinition ?). La situation est donc celle d’un morphisme projectif de vari´et´es alg´ebriques complexes f : X → V o` u X est lisse et d’une V SH polaris´ee d´efinie sur un syst`eme local ˜ L sur le compl´ementaire de Y un DCN dans X . Une stratification S de V d´efinit une famille de sous-espaces ferm´es V
i, r´eunion de strates de dimension ≤ i pour i ∈ [0, n]: V
0⊂ V
1⊂ · · · ⊂ V
n−1⊂ V = V
n, et V
n−1contient le lieu singulier de V . Soit X
Vi= f
−1(V
i) et pour chaque strate S
lde dimension l soit X
Sl= f
−1(S
l), par construction, l’espace X
Viest un DCN dans X . Les propri´et´es de la stratification que nous utilisons sont:
• (T) Au-dessus de S
lle morphisme f
l: X
Sl→ S
l, induit par f , est un fibr´e topologique localement trivial de fibre en un point v un DCN dans l’image r´eciproque lisse d’une setion normale g´en´erale N
v` a S
len v.
• (W) Le link de la strate S
len un point de S
lest un invariant topologique localement constant.
Comme les stratifications sont de Thom-Whitney, le r´esultat de J. Mather dans [18]
nous garantit la propi´et´e W.
En particulier, la restriction de f ` a X − X
Vn−1est lisse sur V − V
n−1. On peut toujours supposer Y = X
Vn−1∪ Y
hunion de X
Vn−1avec un DCN horizontal Y
htel que la restriction de f ` a Y
hinduise au-dessus de de la grande strate U := V − V
n−1un DCN relatif. De mˆeme la fibre de X
Slen un point v est un DCN dans l’image r´eciproque d’une section normale g´en´erale N
v` a S
len v. Dans ce cas la stratification est dite adapt´ee ` a f et L.
L’espace Y contient donc les singularit´es de L et de f de sorte que l’on puisse utiliser des complexes logarithmiques pour la th´eorie de Hodge `a coefficients dans L sur X [3]. Le diagramme suivant r´esume les notations
X − X
Vljl
→ X
i′l
← ֓ X
Vl↓ ↓ f ↓ f
lV − V
l kl→ V ←
il֓ V
lo` u i
′l: X
Vl= f
−1(V
l) → X, i
l: V
l→ V , (resp.j
l: (X − X
Vl) → X, k
l: (V − V
l) → V ) d´enotent les plongements dans X et V , (resp. les plongements des compl´ements ouverts). Soit v un point dans V
0, on ´ecrit i
Xv: X
v= f
−1(v) → X, k
v: (V −{v}) → V et j
v: (X − X
v) → X . Enfin V
l∗:= V
l− V
l−1est la r´eunion (´eventuellement vide) des strates de dimension l.
On va montrer que la puret´e locale en v permet d’´etendre la d´ecomposition de V − V
0`a V ` a travers les points v ∈ V
0de la r´eunion des strates de dimension z´ero. Cet argument s’applique en fait ` a l’´etape de r´ecurrence inductive `a travers une strate de dimension quelconque, auquel cas le point v est l’intersection avec une section normale ` a la strate N
vdans V . On ´ecrit aussi pour chaque strate:
i
Sl: S
l→ S
let de mˆeme avec abus de notation i
Sl: S
l→ V .
Proposition 2.1 (D´ecomposition de la cohomologie perverse). Soit i
0: V
0→ V la r´eunion des strates de dimension 0 et supposons que la cohomologie perverse de K = Rf
∗j
!∗L se d´ecompose sur l’ouvert k
0: (V − V
0) → V en une somme directe d’extensions interm´ediaires de VSH : L
il(1.2) sur toutes les strates S
lde V
l∗:= V
l− V
l−1pour tout l > 0 et en tout degr´e i, soit:
(2.1)
pH
i(K)
|V−V0≃ ⊕
S0<l≤nl⊂Vl∗k
0∗i
Sl!∗L
il[l], K
|V−V0= ⊕
i∈ZpH
i(K)
|V−V0[−i]
Alors la suite exacte longue de cohomologie perverse
p
H
i((i
0)
∗R(i
0)
!K)
pαi
→
pH
i(K)
pρi
→
pH
i(Rk
0∗K
|V−V0)
pδi
→
donne lieu ` a une suite exacte courte: 0 → Im
pα
i→
pH
i(K) −−→
pρiIm
pρ
i→ 0 de faisceaux pervers, scind´ee sur V , qui se d´ecompose en termes de L
ilet L
i0(1.2):
Im
pρ
i= (k
0)
!∗k
0∗ pH
i(K) ≃ ⊕
S0<l≤nl∈Vl∗i
Sl!∗L
il[l], et Im
pα
i= ker
pρ
i≃ (i
0)
∗L
i0. La preuve ´etant locale aux points de V
0, on peut supposer V projective et V
0r´eduit ` a un point v et l’on ´ecrit i
v, k
vpour les immersions au lieu de i
0, k
0. La suite exacte dans la proposition est associ´ee au triangle sur V : i
v∗Ri
!v(K) →
αK →
ρRk
v∗K
|V−{v}→, et de plus on a:
[1] pH
i(i
v∗Ri
!vK) ≃ i
v∗H
i(Ri
!vK). Afin de calculer successivement: Im
pρ
i, Im
pα
iet prouver le scindage dans
pH
i(K), il nous est utile d’abord de signaler le calcul suivant de cohomologie perverse de Rk
v∗K
|V−{v}`a partir de la d´ecomposition (2.1):
Lemme 2.2. 1) Dans le cas d’un seul syst`eme local L
′sur une strate S
lcontenant v dans son adh´erence, on note i
Sl: S
l→ S
l, k
v: (S
l− v) → S
l, alors la suite longue de cohomologie perverse d´efinie par le triangle:
i
!v(i
Sl)
!∗L
′[l] → (i
Sl)
!∗L
′[l] → Rk
v∗k
v∗(i
Sl)
!∗L
′[l]) −→
[1]se d´ecompose en une suite exacte
0 → (i
Sl)
!∗L
′[l] →
pH
0(Rk
v∗k
v∗(i
Sl)
!∗L
′[l]) → i
v,∗H
v1((i
Sl)
!∗L
′[l]) → 0 de plus, on a des isomorphismes:
H
0(
pH
0(Rk
v∗k
v∗(i
Sl)
!∗L
′[l])) ≃ R
0k
v∗k
v∗(i
Sl)
!∗L
′[l] ≃ i
v,∗H
v1((i
Sl)
!∗L
′[l]) R
ik
v∗k
∗v(i
Sl)
!∗L
′[l] ≃ i
v,∗H
vi+1((i
Sl)
!∗L
′[l]) pour i > 0
p
H
i(Rk
v∗k
v∗(i
Sl)
!∗L
′[l]) = 0 pour i < 0,
p
H
i(Rk
v∗k
v∗(i
Sl)
!∗L
′[l]) ≃ H
vi+1((i
Sl)
!∗L
′[l]) pour i > 0.
2) Dans le cas d’une somme directe de syst`emes locaux K
′:= ⊕
j(i
Sl)
!∗L
jl[l − j] sur la mˆeme strate S
l, on a:
i) Une suite exacte courte pour tout i
0 → (i
Sl)
!∗(L
il[l]) →
pH
i(Rk
v∗k
∗vK
′) − → ⊕
h j≤iR
ik
v∗(k
v∗(i
Sl)
!∗L
jl[l − j]) → 0 o` u le dernier terme est un faisceau en degr´e z´ero de support v.
ii) H
0(i
∗vpH
i(Rk
v∗k
∗vK
′)) ≃ ⊕
j≤iR
ik
v∗(k
v∗(i
Sl)
!∗L
jl[l − j]) ≃ R
ik
v∗(k
∗v(
pτ
≤iK
′))
iii) En particulier un morphisme ϕ ` a valeur dans
pH
i(Rk
v∗k
∗vK
′) se factorise par
(i
Sl)
!∗(L
il[l]) si h ◦ ϕ = 0.
DE LA PURET´ E LOCALE ` A LA D´ ECOMPOSITION
5En 1, on utilise:
pH
i((i
Sl)
!∗L
′[l]) = 0 pour i 6= 0, H
0(i
∗v(i
Sl)
!∗L
′[l]) = 0 et H
vi((i
Sl)
!∗L
′[l]) = 0 pour i ≤ 0.
En 2 i) on applique l’assertion 1 ` a L
′:= L
jlsur S
lpour d´eduire:
p
H
i(Rk
v∗k
∗v(i
Sl)
!∗L
jl[l − j]) =
pH
i−j(Rk
v∗k
∗v(i
Sl)
!∗L
jl[l]) = 0 pour i < j,
p
H
i(Rk
v∗k
∗v(i
Sl)
!∗L
jl[l − j]) = R
ik
v∗(k
v∗(i
Sl)
!∗L
jl[l − j]) pour i > j, et la suite exacte pour i = j:
0 → (i
Sl)
!∗L
jl[l] →
pH
j(Rk
v∗k
v∗(i
Sl)
!∗L
jl[l − j]) → R
jk
v∗(k
v∗(i
Sl)
!∗L
jl[l − j]) → 0.
L’´enonc´e 2 ii) se d´eduit du cas i < j, et 2 iii) s’applique pour toute suite exacte dans une cat´egorie ab´elienne.
2.1. Preuve de la proposition 2.1. 1) Calcul de l’image de
pρ
i. Par d´efinition du foncteur extension interm´ediaire [2], 1.4.22, p.54, on a:
(k
v)
!∗pH
i(k
v∗K) = Im (
pH
i(R(k
v)
!k
∗vK)
pγi
−−→
pH
i(R(k
v)
∗k
∗vK))
qui est ´egal ` a ⊕
S0<l≤nl⊂Vl∗(i
Sl)
!∗L
il[l], V
l∗= V
l− V
l−1, dim.S
l= l, d’apr`es l’hypoth`ese (2.1). Le morphisme
pγ
ise factorise en:
p
H
i(R(k
v)
!k
∗vK)
pβi
−−→
pH
i(K)
pρi
−−→
pH
i(R(k
v)
∗k
v∗K),
pγ
i=
pρ
i◦
pβ
ion en d´eduit:
Im
pρ
i⊃ ⊕
S0<l≤nl∈Vl∗(i
Sl)
!∗L
il[l] = Im
pγ
i.
Pour obtenir l’´egalit´e Im
pρ
i= Im
pγ
i, il suffit de prouver, d’apr`es le lemme 2.2 (2 iii), que le morphisme
pρ
0i, induit sur la cohomologie en degr´e z´ero par
pρ
is’annule:
H
0(i
∗v pH
i(K))
pρ0i
−→ H
0(i
∗v pH
i(Rk
v∗k
v∗K)) ≃ ⊕
S0<l≤n,j≤il∈Vl∗R
ik
v∗(k
v∗i
Sl!∗L
jl[l − j]).
Interpr`etation du morphisme
pρ
0i. On consid`ere de petits voisinages B
vde v et B
Xvde X
vet on interpr`ete le morphisme
pρ
0icomme un morphisme de H
0(B
v,
pH
i(K)) dans
H
0(i
∗v pH
i(Rk
v∗k
v∗K)) ≃ H
0(B
v− v,
pH
i(K)) ≃ Gr
ipτH
i(B
Xv− X
v, j
!∗L).
En effet: H
i(B
v,
pτ
≤iK) ≃ H
i(B
v,
pH
i(K)[−i]) car H
i(B
v,
pτ
<iK) = H
i(i
∗v(
pτ
<iK)) = 0 et H
i+1(B
v,
pτ
<iK) = H
i+1(i
∗v(
pτ
<iK)) = 0, et par cons´equent
pρ
0ise factorise comme suit
H
i(B
v,
pτ
≤iK) → H
i(B
v, K ) = H
i(X
v, j
!∗L) → H
i(B
Xv− X
v, j
!∗L) o` u l’espace H
i(X
v, j
!∗L) est de poids ω ≤ a+i alors qu’`a droite le poids est ω > a+i d’apr`es le r´esultat sur la semi-puret´e en v, donc
pρ
0i= 0.
2) L’isomorphisme Im
pα
i≃ i
v∗L
i0. Le morphisme de connexion
p
H
i−1(Rk
v∗K
|V−{v})
pδi−1
→ H
iv(V, K)
s’annule sur l’image de
pρ
i−1et par cons´equent, d’apr`es le lemme pr´ec´edent 2.2, (2 i), son image est ´egale ` a celle de l’espace vectoriel R
i−1k
v∗k
v∗(
pτ
≤i−1K)
R
i−1k
v∗k
∗v(
pτ
≤i−1K)
pδi−1
→
pH
i(i
!vK) = H
iv(V, K) ≃ H
iXv(X, j
!∗L)
et l’on a Im
pα
i≃ H
iv(V, K )/Im
pδ
i−1. Par ailleurs, rappelons que L
i0est l’ image du morphisme d’intersection I
vien degr´e i dans le diagramme suivant
H
i−1(i
∗vRk
v∗K
|V−{v})
δ→
i−1H
iv(V, K)
Ii
→
vH
i(i
∗vK) →
ρiH
i(i
∗vRk
v∗K
|V−{v})
et l’on a Im I
vi≃ H
iv(V, K)/Im δ
i−1. Il suffit donc de prouver: Im
pδ
i−1= Im δ
i−1. Vu que la d´ecomposition s’applique par r´ecurrence sur V − {v}, on trouve:
p
δ
i−1(R
i−1k
v∗k
∗v(
pτ
≤i−1K)) ≃ δ
i−1(
pτ
≤i−1H
i−1(B
Xv− X
v, j
!∗L)). Alors que l’on veut l’´egalit´e avec toute l’image δ
i−1(H
i−1(B
Xv− X
v, j
!∗L)), ce qui d´ecoule de la semi-puret´e: en effet, le quotient H
i−1(B
Xv−X
v, j
!∗L))/
pτ
≤i−1est de poids ω < a+i et le poids de H
iXv(X, j
!∗L) est ω ≥ a + i d’o` u les images de
pδ
i−1et δ
i−1sont ´egaux dans H
iXv(X, j
!∗L) de poids ω ≥ a + i. Vu que Im
pα
i= ker
pρ
i, on obtient une suite exacte
0 → i
v∗L
i0→
pH
i(K) → ⊕
S0<l≤nl⊂Vl∗i
Sl!∗L
jl[l] → 0 3) Scindage de
pH
i(K). Consid´erons la suite exacte:
pH
i(R(k
v)
!k
∗vK)
pβi
→
pH
i(K) →
θiH
i(i
∗vK). Par d´efinition de L
i0, le morphisme θ
iinduit un isomorphisme sur i
v∗L
i0= Im
pα
i= ker
pρ
i, alors que θ
i◦
pβ
i= 0, et par cons´equent Im
pβ
i∩ L
i0= 0. On en d´eduit que
pρ
iinduit un isomorphisme: Im
pβ
ipρi
−−→ Im
pρ
iet finalement:
pH
i(K) = Im
pβ
i⊕ i
v∗L
i0Remarque 2.3. On retient les relations utiles pour la suite
kerI
vi= ker
pα
i≃ Im
pδ
i−1≃ ⊕
S0<l≤n,0≤i−1−jl⊂Vl∗R
i−1−jk
v∗(i
Sl!∗L
jl[l])
≃ ⊕
S0<l≤n,0<i−jl⊂Vl∗H
vi−j(i
Sl!∗L
jl[l]).
2.2. Lefschetz difficile. Pour terminer, il faut d´emontrer l’isomorphisme de Lef- schetz pour le cup-produit it´er´e avec la classe η d’une section hyperplane sur la cohomologie perverse. Par r´ecurrence, il reste ` a v´erifier le cas d’un point v de la strate de dimension z´ero. Nous le v´erifions sur les termes de la formule explicite de d´ecomposition. Donc on suppose Lefschetz difficile pour (k
v)
!∗k
∗vpH
i(K), et on pose L
iv= ⊕
v∈V0Im(H
iXv(X, j
!∗L)
Ii
→
vH
i(X
v, j
!∗L)) pour l’image du morphisme d’intersection I
vi. Il reste ` a prouver
Proposition 2.4. i) La SH L
−ivest duale de Poincar´e de L
ivpour tout i ∈ Z.
ii) Le cup-produit it´er´e avec η induit des isomorphismes η
i: L
−iv→ L
ivpour i ≥ 0.
En particulier, L
ivest une SH polarisable.
L’assertion i) est claire sur la d´efinition auto-duale du morphisme d’intersection.
ii) Interpr´etation dans le cas classique o` u ˜ L est un syst`eme local en degr´e 0 sur X lisse et X
vaussi est lisse. Le r´esultat utilise la d´ecomposition de Lefschetz sur X
vcomme suit
H
−(i−1)(X
v, L ˜
|Xv[m − 1])
ηi−1
−→
≃H
(i−1)(X
v, L ˜
|Xv[m − 1])
↑ η ց η
i↓ η
H
−(i+1)(X
v, L ˜
|Xv[m − 1])
ηi+1
−→
≃H
(i+1)(X
v, L ˜
|Xv[m − 1])
Pour interpr´eter ce diagramme, on note que pour L := ˜ L[m], l’image de l’injection η ` a gauche est ´egale ` a l’image L
iv:= Im (H
−iXv(X, L)
Ii
−→
vH
−i(X
v, L
|Xv)) d’apr`es
l’isomorphisme de Thom-Gysin: H
−(i+1)(X
v, L ˜
|Xv[m − 1]) = H
−i−2(X
v, j
!∗L) ≃
DE LA PURET´ E LOCALE ` A LA D´ ECOMPOSITION
7H
−iXv(X, j
!∗L), alors que l’image de la surjection η ` a droite est ´egale `a l’image L
ivde H
iXv(X, L)
Ii
→
vH
i(X
v, j
!∗L)).
Donc, l’isomorphisme η
i, induit sur l’image de l’injection η ` a gauche, un isomor- phisme sur l’image de η ` a droite:
L
−iv≃ η(H
−(i+1)(X
v, L ˜
|Xv[m − 1]))
ηi
−→
≃H
i+1(X
v, L ˜
|Xv[m − 1]) ≃ L
ivqui se d´eduit de l’isomorphisme classique η
i+1en bas dans le diagramme.
La partie primitive de H
−i(X
v, L
|Xv) n’est donc pas concern´ee, ce qui pourrait expliquer le r´esultat surprenant qui suit et qui ´evite le cas crucial dans le cas classique d’une r´ecurrence sur une section hyperplane.
Preuve de ii). L’´enonc´e garde un sens mˆeme si X
vn’est pas la fibre d’un morphisme, mais on va utiliser la remarque (2.3) pr´ec´edente dans la preuve et donc le fait que X
vsoit la fibre d’un morphisme f . On proc`ede par r´eduction ` a une section hyperplane relative lisse H dans X , d’intersection transversale aux strates du DCN: X
v∪ Y . Soit i
H: H → X l’immersion. Le cup-produit avec la classe η de H d´efinit un morphisme ´egal au compos´e des morphismes j
!∗L →
ρi
H∗i
∗Hj
!∗L →
Gj
!∗L[2]. Par application des foncteurs Ri
!Xvet i
∗Xvon obtient des morphismes commutant avec les morphismes d’intersection I
v∗sur X et I
v∗(H) sur H dans le diagramme
H
iXv(X, j
!∗L) →
ρ!H
iXv∩H(H, j
!∗L) →
G!H
i+2Xv(X, j
!∗L) I
vi↓ I
vi(H )↓ I
vi + 2↓
H
i(X
v, j
!∗L) →
ρ∗H
i(X
v∩ H, j
!∗L)
G→
∗H
i+2(X
v, j
!∗L)
On pose: L
iv= Im I
vi, L(H )
iv= Im I
vi(H), L
i+2v= Im I
vi + 2 pour les images des morphismes verticaux d´efinis par I
v∗. On s’int´eresse ` a l’image de la premi`ere ligne dans la seconde ligne repr´esent´ee par la ligne interm´ediaire qui aurait dˆ u figurer dans le diagramme:
L
iv→ L(H
ρ′)
iv→ L
G′ i+2vo` u ρ
′( resp. G
′) est induit par le morphisme ρ
∗(resp. G
∗).
Lemme 2.5. Le morphisme induit ρ
′: L
iv→ L(H )
ivest un isomorphisme pour i < 0 et par dualit´e G
′: L(H )
iv→ L
i+2vest un isomorphisme pour i > 0.
Preuve. D’apr`es le th´eor`eme d’annulation d’Artin-Lefschetz sur l’espace affine X
v− X
v∩ H , on a:
Lemme 2.6. i) Les morphismes ρ
!: H
iXv(X, j
!∗L) → H
iXv∩H(H, j
!∗L) sont des isomorphismes pour i < 0 et injectifs pour i = 0.
ii) Les morphismes ρ
∗: H
i(X
v, j
!∗L) → H
i(X
v∩ H, j
!∗L) sont des isomorphismes pour i < −2 et injectifs pour i = −2.
On d´emontre i). Le complexe P
Xv= Ri
!Xvj
!∗L[1] est un faisceau pervers sur le diviseur de Cartier X
v[2] p.106. Sur l’espace affine, on a: H
jc(X
v−X
v∩H, P
Xv) = 0 pour j < 0, d’o` u on d´eduit l’isomorphisme pour i < 0
H
iXv(X, j
!∗L) ≃ H
i−1(X
v, P
Xv)
ρ!
→ H
i−1(X
v∩ H, P
Xv) ≃ H
iXv∩H(H, j
!∗L).
Suite de la preuve. On pose K = Rf
∗j
!∗L et K(H ) = R(f
|H)
∗(j
!∗L
|H) et, vue la
remarque (2.3), on introduit les morphismes δ
i−1sur X, et δ
i−1(H ) sur H , dans le
diagramme suivant:
H
i−1(i
∗vR(k
v)
∗K
|V−{v}) →
ρvH
i−1(i
∗vR(k
v)
∗K(H )
|V−{v})
δ
i−1↓ δ
i−1(H ) ↓
H
iXv(X, j
!∗L) ≃ H
iv(V, K)
ρ!
→ H
iXv∩H(H, j
!∗L) ≃ H
iv(V, K(H))
I
vi↓ I
vi(H ) ↓
H
i(X
v, j
!∗L) ≃ H
i(i
∗vK) →
ρ∗H
i(X
v∩ H, j
!∗L) ≃ H
i(i
∗vK(H))
Pour ´etablir l’isomorphisme ρ
′: L
iv≃ L(H )
iv, ´etant donn´e que ρ
!est un isomor- phisme pour i < 0, il suffit de prouver que le morphisme ρ
!induit aussi un iso- morphisme ker I
vi≃ ker I
vi(H ) ou aussi Im δ
i−1≃ Im δ
i−1(H ); or on a d’apr`es la remarque pr´ec´edente (2.3):
(1) Im δ
i−1= Im (⊕
S0<l≤n,j<il⊂Vl∗H
i−1−j(i
∗vRk
v∗k
v∗i
Sl!∗L
jl[l]))
(2) Im δ
i−1(H ) = Im(⊕
S0<l≤n,j<il⊂Vl∗H
i−1−j(i
∗vR(k
v)
∗k
v∗i
Sl!∗(L
|H)
jl[l]))
(noter que: la restriction L
|H[−1] d´ecal´ee de [−1] est un faisceau pervers sur H , et d’apr`es la formule (1.2): (L
|H[−1])
j+1l= (L
|H)
jlet que I
vi(H, j
!∗L)) = I
vi+1(H, j
!∗L[−1])), ce qui compense les indices). Pour comparer les faisceaux L
jlet (L
|H)
jl, on consid`ere un point u
ld’une strate S
lde dimension l, une section N
ulnormale `a S
lau point u
l, et les sous-espaces X
Nul:= f
−1(N
ul) qui est lisse et X
ul:= f
−1(u
l) qui est un DCN dans X
Nulpar construction, alors:
(R
−l+jf
∗(i
Xl)
!j
!∗L)
ul≃ H
−l+jXul(X
Nul, j
!∗L) ≃ H
jXul(X
Nul, j
!∗L[−l]) o` u la restriction de j
!∗L[−l] ` a X
Nulest un faisceau pervers car X
Nulest de codi- mension l par transversalit´e. Comme i < 0 et j < i on a j < −1 et le th´eor`eme d’annulation d’Artin sur l’espace affine X
ul− (H ∩ X
ul) s’applique; on en d´eduit l’isomorphisme:
R
−l+jf
∗(i
Xl!
j
!∗L) ≃ R
−l+jf
∗((i
(H∩Xl)
!j
!∗L
|H)
des deux termes pris avant restriction ` a H ` a gauche et apr`es restriction `a H `a droite. En particulier le raisonnement s’applique aussi sur une strate g´en´erique S
n. En effet X
n:= f
−1(S
n) est ouvert, et en tout point u, l’espace X
u:= f
−1(u) est lisse, on a:
(R
−n+jf
∗(i
Xn)
!j
!∗L)
u= (R
−n+jf
∗(i
Xn)
∗j
!∗L)
u≃ H
−n+j(X
u, j
!∗L) o` u H
−n+j(X
u, j
!∗L) = H
m−n+j(X
u, L) est isomorphe ` ˜ a
H
−n+j(X
u, L) = ˜ H
m−n+j(X
u∩H, j
!∗L) par le th´eor`eme sur la section hyperplane de Lefschetz car X
uest de dimension m−n et j < −1. D’o` u ρ
!qui est un isomorphisme, induit aussi des isomorphismes de Im δ
i−1= ker I
visur Im δ
i−1(H ) = ker I
vi(H ).
Les colonnes du diagramme ´etant exactes, il induit les isomorphismes ρ
′pour i > 0 (et par dualit´e on a des isomorphismes G
′) dans le diagramme suivant:
η
i: L
−iv ρ′
≃ L(H)
−iv≃ (L
|H)
−i+1v ηi−1
≃ (L
|H)
i−1v≃ L(H)
i−2v G≃ L
′ ivo` u η
i−1est un isomorphisme par r´ecurrence; ce qui termine la preuve du lemme, et celle de la proposition.
Corollaire 2.7. i) Le cup-product avec la classe d’une section hyperplane d´efinit
des isomorphismes η
i:
pH
−i(K) →
pH
i(K) pour i ≥ 0.
DE LA PURET´ E LOCALE ` A LA D´ ECOMPOSITION
9ii) Le th´eor`eme de d´ecomposition est vrai pour un morphisme fibr´e par des DCN sur les strates, donc pour tout morphisme alg´ebrique propre.
ii) En effet, le th´eor`eme s’applique sur la grande strate d’apr`es le cas classique. Si on suppose par r´ecurrence le th´eor`eme vrai sur V − V
l, il se prolonge `a la r´eunion des strates S
lde dimension l, car en tout point v de S
l, les r´esultats pr´ec´edents s’appliquent sur la normale en v ` a S
lce qui entraˆıne le r´esultat au voisinage de v dans S
let donc sur tout S
l. On a vu que pour tout morphisme f , on peut se r´eduire au cas fibr´e par des DCN relatifs sur les strates.
Remarque 2.8 (La d´ecomposition naturelle). Deligne d´eduit du th´eor`eme
de d´ecomposition, pour η fix´e, un morphisme canonique ⊕
pH
i(K)[−i] →
γK [9] qui pr´esente l’avantage d’ˆetre compatible avec la SHM sur la cohomologie d’un ouvert de la forme f
−1(U ), ce qui devrait permettre de construire une th´eorie de Hodge en bas sur V ` a partir des VSH sur les images L
ildes morphismes d’intersection et compatible avec la SHM induite sur les gradu´es pervers utilis´es dans cette note. Ce r´esultat correspond au fait bien connu que la suite spectrale de Leray perverse est compatible avec les SHM.
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Institut de Math´ematiques de Jussieu, Paris, France E-mail address: elzein@math.jussieu.fr
Universit´e d’Aix-Marseille LATP, UMR-CNRS 7353 39, rue Joliot-Curie F-13453 Mar- seille Cedex 13
E-mail address: ledt@ictp.it