A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
É DOUARD L E R OY
Sur les séries divergentes et les fonctions définies par un développement de Taylor
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 2
esérie, tome 2, n
o4 (1900), p. 385-430
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1900_2_2_4_385_0>
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385 Notre série est donc absolument et uniformément convergente pour
x ~
u sousla seule condition que, si l’on pose la série
soit elle-même convergente. On a alors
en posant t
ce
qui
définit une fonction entièredejr.
Cela étant, reprenons la formule
(i i).
Soit). étant
compris
entre o et i, et o variant de o à 27r. On aSupposons
xpositif.
Tout revient à chercher le maximum de lapartie
réellede t
quand
t décrit le cercle de rayon ~ ),. Or cettepartie
p réelle estAppelons
/?~ sa valeur. Il vientOn voit que n2 doit être tel que
d’où
Finalement
et,
suite,
o.
Si donc un peu trouver un
nombre y, supérieur
à 1 tel que la sériesoit convergente, la fonction
est
intégrable
de o à + ~,quel
que soit l’entierpositif
p.Cela
posé,
cherchons à réaliser leségalités
Posons
Il
viendra,
en vertu de la formule(7),
Or soi t
L’égalité précédente peut
s’écrired’où c’est-à-dire
Finalement
Mais
On a donc
Le
problème
des moments estrésolu,
mais par un calcul purenzentformel.
Il faut maintenant discuter la solution obtenue. Je me
bornerai
sur cepoint qui
demanderait des recherches
spéciales,
à donnerquelques
indicationsgénérales
et à
signaler quelques exemples.
Tout revient à étudier la fonction définie par les formules
précédentes.
Une méthode consisterait à poser
Si ail est le coefficient
général
d’une série deTaylor ayant
un rayon de conver- gencefini,
il en est de même de comme le montre la transformationd’Euler,
et alors la série ~~(x, z)
converge certainement pour lespetites
valeursde z. Le théorème de M. Hadamard permet d’ailleurs
d’exprimer 2~
aumoyen d’une
intégrale
définieportant
sur les deux sériesqui
sontsupposées
connues. Il resterait enfin à effectuer leprolongement
de
Cf (x) z)
et à étudier cette fonction comme fonction de x et z à lafois, parti-
culièrement au
voisinage
dupoint z
== ] x demeurantpositif;
et c’est àquoi
l’onparviendrait
sanspeine
en faisant sur les a,~ deshypothèses
semblables à celles duChapitre
IV. Maisje
mebornerai,
pourabréger,
àquelques
remarques.Imaginons
d’abordqu’il
existe unnombre p- supérieur
à i tel que la sériesoit convergente.
Alors,
en vertu des lemmes établisplus haut,
la sérieest absolument et uniformément convergente pour
x>
o; elle estintégrable
termeà terme dans l’intervalle
(o,
+ et l’on aM et t la
désignant
deux constantespositives assignables.
Dans cesconditions,
ila pas de
difficultés;
nous avons une solution effective duproblème
des mo-ments. Cela a lieu notamment si
(
0394(n) czo|1 n
tend vers avecI
n, panexemple
si a,t est une
fonction
entière de ninférieur
à 1. . Un casparticulier
intéressant est celui où cc" est an
polynome
entier en n :03C6(x) s’exprime
alors parune somme d’un nombre limité de
quantités D",
car est nul àpartir
d’uncertain rang.
Quoi qu’ il
ensoit, le problème
des moments est résolu pour les nonzbres «,t de lafoinze
G désignant une
fonction entière d’ordre inférieur à
1 ; ; et lafonction
qui prend place alors dans
les formules
est
comparable
pour lesgrandes
valeurspositives
de x à une exponen- tielle = const. >o).
Cela
posé, je
vais montrer que, de toute solution du typeprécédent,
on peut déduire une solutionanalogue
pour les nombres anb,t, ~,l
la formeEn
effet,
soitavec
M et li
désignant
deux constantes. On ad’où
c’est-à-dire
avec
L’interversion des
signes est
icilégitime,
à cause del’inégalité
que qvérifie,
si l’on a
N étant une constante
positive assignable.
On peut alors écrireOr
pour x
positif et t compris
entre o et i. D’autre part, dans les mêmes conditionsd’où
/3 /e~ ~ /~
G(n) désignant
unefonction
entière de ninférieur
èc i(1).
Je vais
généraliser
ce résultat en suivant une marcheanalogue
il celle du3~~.
Soit
avec
pour x > o. En
général,
cette formule définira comme fonctionanalytique
de n,
holomorphe
dès que lapartie
réelle de n serasupérieure
à - I . Cetteremarque
explique
etjustifie
leshypothèses
queje
vais faire.Soit
(1 ) Un raisonnement identique à celui du n° 36 montre que la mème conclusion subsiste pour ~ , les nombres «,t de la forme ra ! G ( n) H
(
0dt]
, H désignant une fonctionen tière.
,
une fonction
régulière
dans le cercle de rayon i . Jesupposerai
tous sespoints singuliers
situés àgauche
de l’axeimaginaire,
etmême,
poursimplifier
l’écriture(mais
cela n’a riend’essentiel), je supposerai
que lepoint -
i est son seulpoint singulier.
Celaposé, je prends
La méthode de sommation
exponentielle
donnée par M. Borel conduit à la for- muleou l’on a
posé
Cette formule est valable dans toute la
région
duplan
située du même côté quel’origine
parrapport
à laparallèle
à l’axeimaginaire
menée par lepoint 2014 I,
en tout cas dans une
région
contenant toute lapartie positive
de l’axe réel duplan
Il.On
peut
écrire ~ /,C étant un contour fermé
qui
entoure lepoint x
= o etqui
est assezgrand
pour enfermer toutes lessingularités
de (I x). Onprendra,
si l’on veut, pour C uncercle de rayon
supérieur
à i. Rienn’empêche
d’ailleurs de déformer ensuite cecontour, pourvu que, dans sa
déformation,
il n’arrivejamais
à rencontrer lepoint -
t .Soit A un nombre
compris
entre o et i. Choisissons le contour C de lafaçon
suivante ’ I° un cercle
C j
de rayon03BB03C0 2a
décrit de 0 comme centre ; 2° un cercleC2
de même rayon décrit du
point -
I comme centre; 3° uneportion
L de l’axeréel pour relier les deux cercles : le chemin
d’intégration
est ainsi une sorte dedouble lacet
(’ ). Quant à a,
c’est un nombrepositif quelconque susceptible
devarier de o à + oc.
Tant que x reste sur
C,
lapartie
réelle de e-ax estpositive,
carl’argument
decette
quantité
a pour valeur o sur laportion
considérée de l’axe réel et 2 ’(-.~
allant de o à2~)
sur chacun des deux cercles : dans les deux cas, cet argument( 11 i Pour les petites valeurs de a, on suppose, en outre, À
~~,
afin que Ci et- C~ restent extérieurs l’un à l’autre.reste moindre en valeur ahsolue . On a donc
J
d’où
avec
il vient alors
si l’on pose
Le
problème
des moments est ainsi résolu pour les nombres cle lamais
il faut discuter
la soliitionDonnons à a une valeur
positive quelconque.
Le contour G est dès lors fixé etla formule
(i)
atoujours
lieu. ’Il faut maintenant étudier Dans ce
but, appelons
le maximum du module de 1 x a( - ) quand
x décrit le contour C.x
Je
distinguerai
les troisparties C,, C2
et L de C. Soientrespectivement 03C81, 03C82, û3
et ~,, c~2, ~3 les fonctionsanalogues à ~~
et c~qu’on
en déduit. On aCherchons des limites
supérieures
du module de ces six fonctions.Sur
C,,
on ad’où
A
désignant
une certaine constante.Sur
C2,
on aB
désignant
une deuxième constante.Enfin,
surL,
on ad’où
C
désignant
une dernière constante.On voit
déjà
que la formule(2)
a lieu pour toute valeurpositive
de ~.Examinons maintenant la formule
(3)
et, pourcela,
considéronsl’intégrale qui
donne ~.
’
Supposons
queait un sens. Alors ~~ existe ainsi que
pour toute valeur
positive
de Il.Cela
étant,
on aPour y > o, cette
intégrale
a sîlrement un sens, à cause del’hypothèse
faitesur
6(a)
donc~2 (y)
existe. Mais on peutassigner
une limitesupérieure
D àe-a
9(a) quand
a estpositif;
d’oùFaisons le
changement
de variableil vient
c’est-à-dire
Donc les
Intégrales
ont un sens à
partir
de Il = i.Enfin
Posons il vient
c’est-à-dire
En utilisant cette limite
supérieure de c~~ ~,
ainsi que cellequi
a été obtenueplus haut,
l’une pour lesgrandes
valeurs et l’autre pour lespetites
valeurs de a,on voit que ~3 existe. On a même
’
E
désignant,
une constante. Donc lesintégrales
ont un sens à
partir
de n = i.En
définitive,
on voit que leproblème
des moments se trouve résolu avec uneentière
rigueur.
La seule
condition,
outre cellesqui
concernent la natureanalytique
de cr,lregardé
comme fonction de sonindice,
est quel’intégrale
ait un sens
( ~ ).
( 1 ) Inutile de faire remarquer que, si a( t) est une fonction entière; le contour C se réduit
à Impartie Ci.
Si elle est
remplie (’ ~,
on peut écrire’
9(X)
étant pour de l’ordre degrandeur
d’uneexponentielle
telle que e-hx(,Z
- const.> 0).
F’inalement,
nous savons résoudre leproblème
des moments pour tous les nombres de laforme
étant le
coefficient général
d’undéveloppement taylorien
étudiablel’un des
procédés
duChapitre
1 v.Je n’insisterai pas sur
quelques généralisations
évidentesqu’on
obtient soit enformant une combinaison linéaire de formules telles que
(4),
soit en faisant danscelle-ci une substitution
x= ~x’, ~
étant une constante. Maisje
vais montrerque, si la formule
(4) s’applique
auxnombres
et t~,~,
leproblème
des momentspeut encore être résolu
pour les
nombres u,lyl.
Cela nouspermettra d’atteindre
tous les nombres de la forme
c~" ayant les mêmes caractères que ci-dessus.
Posons,
eneffet,
on a
C~~UtI
avec
La discussion est bien aisée. On peut
écrire,
eneffet,
n
(1) On peut prendre, par cxelnple,
Posons Il vient
or
quand z
varie d’oùMais
par su i te,
ce
qui justifie
nos calculs.On a
ainsi,
pour leproblème
des moment un théorèmeanalogue
au théorèmede M.
Hadamard,
étudié dans leChapitre
V.Remarquons
que, dans tous les cassignalés,
la fonctionqui
résout leproblème
des moments, estcomparable
pour x _-_. -~- oo à uneexponentielle
del’un des
types
e-x ou C’est donctoujours
une des fonctionsappelées
par M. Borel1 ’ ) fonctions
deStieltjes.
,On a alors les résultats suivants :
i° Il
n’y
a pas deux fonctions de mêmeespèce
donnant lieu aux mêmeséga-
lités
~° La série
toujours divergente
est une sér~ie de
Stieltjes.
Depareilles
séries conduisent à des fonctions bien oé-terminées ~ -
. ( 1 ) Mémoire sur les séries
divergentes,
IIIe Partie, § V (Annales de l’École Normalesupérieure; 1899 .
holomorphes
dans tout leplan,
saufpeut-être
sur lapartie négative
de l’axe réel.3° Chacune de ces séries est la différence de deux fractions continues conver-
gentes du
type
étudié parStieltjes.
~° La somme, la
différence,
leproduit
de deux de ces séries est encore unesérie de même
espèce.
5° Une de ces séries n’est
identiquement
nulle que si la fonction correspon- dante l’estelle-même,
et il suffit que la série vérineformellement
uneéquation
différentielle
algébrique
pour que la fonctionqui
lui est associée soit une inté-grale
de cetteéquation.
M.
Borel, qui
a démontré cesthéorèmes,
écrivait à ce propos : « Malheureuse- ment, sauf dans le cas trèsparticulier
queStieltjes
a traité à l’aide des fractionscontinues,
nous ne pouvonsindiquer
aucune méthodeprécise
pour reconnaître si une série donnée est une série deStie.ljes (’)
». On voit que les résultats obtenus dans leprésent Chapitre
permettent de comhler cette lacune dans un cas assez étendu.Je ne doute pas d’ailleurs
qu’on
nepuisse généraliser beaucoup
ces résultats.Mais
je
me contenterai d’avoir citéquelques exemples
nets, et, sansplus insister, je
terminerai parquelques
remarques.47. Le
problème
des moments est lié très étroitement m de loreprésentation
d’une série de par une intégraleprise
entre o et- -E- ce.
Soit
avec
gn étant 1 e coefficient
général
dudéveloppement
d’une fonction entière G. On aUne discussion facile
permettra
souvent de déduire de là lespropriétés de f(z)
dans une
région
duplan plus
étendue que le cercle de convergence.Pour faire la
discussion,
en notant par G’ la dérivée deG,
on devra d’abord( 1 ~ I). 1 2,2.
établir que les
intégrales
ont chacune un sens, et convergent uniformément tant que reste dans un cer- tain domaine T
qui
contientl’origine; puis,
il faudra s’assurer quel’intégrale
~f’(; )
estdéveloppable
autour de o en série entière. Cespoints élucidés,
on auradéfini dans T une fonction
analytique
de zprolongeant
la série donnée.J’ajoute
que la discussion ne soulève d’ordinaire aucune difficulté
sérieuse, et c’est
pour-quoi je n’insiste
pas.On remarquera que le
procédé
deprolongement
dont il vient d’être fait men-tion ne diffère pas, au fond, sinon par la
généralité,
de celui que M. Borel a pro-posé
sous le nom de méthode des sériesdivergentes
soniniables(’ ).
Lui-mêmeavait
signalé quelques-unes
desgénéralisations possibles.
Comme il a donné surce
sujet
tous les éclaircissements désirables dans sesremarquables Mémoires, je
ne fais que passer.
Voici un
exemple.
Soitavec
une série
possédant
une infinité depôles simples
aux environs = 1,semblable à celle flue Poincaré
signale
au Tome II de ses Méthodes nouvellesen
Mécanique
céleste(’’),
saufqn’elle
a un cercle de convergence. On a(Fou
L’intégrale
n’a de sens que si lapartie
réelle de z est inférieure à 1. Dans ce cas;( 1 ) Journal cle
Mathématiques; I896,
et Annales a’e l’École Normale; I899. 2014111. Rorel prend systématiquement F(x) - e-x.
(’) Page 3. Oo a ici
f(z) = z cxe
.1 1 -a-- _ - ~
d’ailleurs,
il est visible quel’intégrale f(z)
fournit la somme de la série a,i z>i.1
On voit que celte série définit donc une fonction
holomorphe
dans larégion
du
plan
située àgauche
de laparallèlè
à l’axeimaginaire
ayant + 1 pour abscisse.Une
relation,
établieplus
haut à propos de03A3wpe,
- ~ permet d’étendre cesconclusions au cas a une valeur
quelconque
réelle ouimaginaire :
on a lemoyen
f(z)
comme fonction de z et w à la fois. Eneffet,
Alors,
parchangement
de l’ordre desintégrations,-
en remarquant que
Soit maintenant,
il vient
Regardons f( z)
comme une fonction de : sespoints critiques
restentfixes quand
zvarie, f(z)
est d’ailleursholomorphe
dans tout leplan (w), sau, f’
pour cw = i et cw = ~, et elle n’est pas
uniforme. Regardons
ensuitef( z)
comme une fonction de z : elle est
holomorphe
dans larégion
duplan (z)
oùla
partie
réelle de I + I estpositive,
cetterégion
est d’ailleursformée
par l’ensemble des
points
duplan ( z)
extérieurs acc cercle décrit sur lement
(1 , 2)
comme diamètre. Tous lespoints singuliers
de sont donc con-tenus,
quel
que soit cw, à l’intérieur de ce cercle. Enchangeant
le chemin d’inté-gration
par la formule? devenant la nouvelle variable
d’intégration
et w restantfixe,
si l’on poseon trouve comme coupure
un cercle
quelconque
passant par lespoints
i et 2 duplan (,~).
Onvoit ainsi que les
points singuliers
def(z)
sont distribués lelong
de ce seg-ment
(1 , 2).
On se rend compte, par cet
exemple
sisimple,
de la manière dont on peut va- rierl’emploi
de nos méthodes et dont on arrive à faire l’étudecomplète
d’unefonction donnée autour de
l’origine
par une série deTaylor.
48. Les
procédés
d’étudequi
viennent d’êtreexposés
sontsusceptibles
deInitie variations.
Pour ne citer
qu’un exemple,
remarquonsqu’il
serait facile de trouver les con-ditions de
développement
d’une fonction arbitraire en sérieprocédant
suivant lespolynomes PIl
onpourrait utiliser,
pourcela,
les remarques données par M. Dar- boux dans son Mémoire Sur lesfonctions
degrands nonzbnes,
à propos des séries ordonnées suivant despolynomes qui
forment une suite de Sturm.Sans
m’appesantir là-dessus, je
ferai seulement remarquer que, si l’on ail
1 vie nt,
en vertu des formules(i)
et(2),
d’où la déterminalion des coefficients du
développement
de~.~~x), lorsque
celui-ciest
possible.
Soit donc .
Posons
on a
d’oii
et, par
sui te,
Si
9(x)
est pour xpositif
et trèsgrand comparable
à e-llX, on vo!t en posant~ = a +
Z 3
que estholomorphe
pourQuelle
est lacoupure?
Pour a= ;,
on a le cercle de rayon i ,qui
est le cerclede convergence. Pour a = l, on a la droite u = I . on a un
cercle tangent en 1 au cercle de
convergence
et contenant celui-ci à son intérieur.l’our a > 1, on a un cercle tangent en i au cercle de
convergence
et extérieur àcelui-ci. Une discussion aisée fait trouver dans ces divers cas des
propriétés
im-portantes
def~~~
on est ramené à la discussion de pour lesgrandes
va-leurs
positives
de x.On aura sans
peine
desgénéralisations
de cetteméthode,
toutes les foisqu’on
pourra poser
et
qu’on
connaîtra la fonctiongénératrice
desA,1.
49. Toutes les remarques
précédentes peuvent
être étendues au cas où l’on cherche à réaliser leségalités
à
quoi
l’onparvient
à l’aide despolynômes
de M. Hermine.J’en
puis
dire autant du cas où les Hmites del’intégrale
sontfinies,
cequi
nousramène à notre
point
dedépart.
Soit,
parexemple,
Cherchons à résoudre ces
égalités
parrapport
les x,t étant donnés.Posons
les
Xp
étant lespolynômes
deLegendre.
Il vientdésignant
ce quedevientXn(x) quand
on yremplace
xp par ap. On est alors ramené à discuter la convergence de la sériel (2
n +i ) Xn (a) Xn (x).
o
Si cette série est absolument et uniformément convergente
pour - 1 x i ( ~ ), f (~)
estholumorphe
en toutpoint
duplan,
sauf si z est réel etplus grand
que Ien valeur absolue. Si même la série en
question
définit une fonction de x holo-morphe
auvoisinage
du segment(-
i,-I-1), f(z)
n’a pas d’autrespoints singu-
liers à distance finie que - i et -t-i, mais alors cette fonction n’est pas uni- forme.
Si,
parexemple,
les an sont donnés par leséquations
linéairesaisées à résoudre de
proche
enproche,
il vienten tenant
compte
de la relationqui
donneOn aurait d’ailleurs des
généralisations
immédiates enconsidérant,
nonplus
lespolynomes
deLegendre,
mais lespolynomes hypergéométriques généraux.
.VII. - APPLICATIONS DIVERSES.
50. Je ne
puis
songer à énumérer toutes lesa pplications
que l’on peut faire des méthodesprécédentes.
J’en citerai seulementquelques-unes,
se rapportant encore(i) Il suffit que la série en question définisse une fonction
j(x)
telle quel’intégrale
+1-1
[y(x) [
dx ait un sens.(pour
rester dans le même ordred’idées)
à l’étude des fonctions définies par cer- taines séries.Tout
d’abord,
il est clair que notre méthode n’est au fondqu’un procédé
desommation des séries. La transformation d’une série en une
intégrale,
suivant lesmodes
indiqués plus haut,
estparfois
trèsavantageuse
aupoint
de vue du calculnumérique,
comme l’a montré M. A. Janet( ~ ~
sur unexemple auquel je
me con-tenterai de renvoyer le lecteur.
Cette remarque trouve une
application
immédiate dans la théorie desfonctions entières,
c’ést-à-dire des fonctionsholomorphes
en toutpoint
duplan.
Soit,
parexemple,
Cette nouvelle
expression
fournitplusieurs renseignements
surG(2) :
: onvoit,
par
exemple,
queInéquation
~ , ,d’où
on a
n’a pas de racines
réelles,
que l’on apour 2 ~ o, que
G(z)
tend vers zéroquand z
devient infinimentgrand
et né-gatif,
etc.Posons,
engénéral,
-a
désignant
une constantequelconque
et p un entierpositif. Supposons
que l’onait
Soit w une racine
primitive
del’équation
binôme(1) A. JANET, Comptes rendus de l’Académie des Sciences ; 18g4.
il vien t
On peut alors assez
généralement,
en suivant une marcheexposée
par NI. Poin- caré dans sa Théorieanalytique
de la chaleur(1),
trouver la valeurasympto-
tique
deG(z)
ou tout au moins desinégalités asymptotiques auxquelles G(z)
obéit.
Signalons
encore un cassimple, qu’on généraliserait
d’ailleurs aisément. On al’identité
Si
(p
entierpositif),
on voit queG(x)
est leproduit
de e~’ par un po-lynome
dedegré
p en x. Si est une fonction entière de n d’ordre inférieur à t,G(x)
est leproduit
de ex par une fonction entière de x d’ordre inférieur à i.En
résumé,
si est de l’une des formes examinées auChapitre IV,
la méthodede sommation
exposée
dans ce Mémoirepeut apporter
une utile contribution à l’étude des fonctions entières de la formeautour de leur
point
essentiel à l’infini.Je n’insisterai pas
davantage.
Maisje
vais montrer maintenant quel’emploi
decette même méthode ne nous confine pas nécessairement dans la théorie des
séries de
Taylor.
’51. . Une
fonction représentée
pan une série.trigonométrique
est-elle ounon
analytique?
Uneréponse
peut être donnée à cettequestion
dans des casétendus.
Soit,
pour fixer lesidées,
avec
( 1) Carré ; Paris, 1895. - Voir le
Chapitre
XII.il vient
Les coupures sont
c’est-à-dire
Comme x varie de o à i en restant
réel,
ces coupures sont lesparallèles
à l’axeimaginaire
duplan (z)
menées par lespoints
de l’axe réel d’abscisses 2 kTC. On voit donc quef( z)
est unefonction périodique
de zholomorphe
dans chacune des bandes ainsi délimitées.Des résultats semblables
peuvent
être obtenus pour des séries autres que les sériestrigonométriques,
dès que l’on connaît la fonctiongénératrice
des fonctions suivantlesquelles procèdent
ces séries(i ).
Soit
les lettres
Xll désignant
lespolynomes
deLegendre,
dont la fonctiongénératrice
est
Si l’on a
il viendra
La coupure est
x variant de o à i par valeurs réelles. C’est la
portion (-+-1, +00)
de l’axe réel duplan (z).
On voit quef( z)
estholomorphe
en toutpoint, sauf peut-être
pour z réel etsupérieur
à 1. . La discussionpeut
d’ailleurs êtrepoussée plus loin,
comme il a été
déjà dit;
et, d’autrepart, l’intégrale qui exprime
est biendéveloppable
pour - I z + 1 suivant la série donnée.( 1 ) En
particulier,
la méthodes’applique
aux séries de laforme 1
03B1n[03C6 ( z )]’t.o
Soit encore
les lettres
PIl désignant,
lespolynomes déjà considérés,
définis par la fonctiongénératrice
On a, cette
fois,
et l’on voit que
f(z)
est une fonction entière de z.La mème conclusion est vraie pour les
polynomes
de M. Hermite donnés parl’égalité
On
pourrait multiplier
cesexemples.
A propos de toutes ces
questions,
on aurait des théorèmesprécis
en se repor-tant aux conditions suffisantes trouvées
plus
haut pour queDes
propositions analogues
subsistent d’ailleurs évidemment si an, sans être decette
forme,
peut être mis sousquelqu’une
des autres formes de mêmeespèce
que nous avons examinées.
J’ajoute
enfin que ces diversprocédés peuvent
servir pour attribuer à des sériesdivergentes
un sens biendéfini, particulièrement
pourconstruire,
à l’aide de la méthode de sommation de M.Borel,
des fonctionsgéné-
ratrices
irrégulières
àl’origine,
comme il a été fait à propos despolynomes Pllo
Mais c’est là un
point qui
demande un examenspécial.
. VIII. -
APPLICATIONS
A LA THÉORIE DES SÉRIES DIVERGENTES.’
~
52. Les considérations
développées
dans les pagesprécédentes
sont en relationétroite avec le
problème
des sériesdivergentes.
C’est ce queje
vaisexpliquer.
Mais,
pourcela, je
dois commencer par poser nettement laquestion.
Etant
donnée une fonctionanalytique,
que nous supposerons pourplus
desimplicité,
l’un desobjets importants
de la Théorie des fonctions est d’enconstruire une
représentation analytique
au moyen d’uneexpression
tellementchoisie
qu’elle explicite,
autantqu’il
estpossible,
les diversesparticularités
de lafonction
qui
luicorrespond.
Si l’on veut unereprésentation parfaite,
il faut quel’expression
trouvée soit aisément maniable dans lecalcul;
ilfaut,
en outre,qu’elle
soitunique
pour une fonctiondonnée;
il faut enfinqu’elle puisse
servirà définir la fonction
envisagée
dans tout le domaine où celle-ci existe. D’autre part, comme les fonctions interviennent surtout enAnalyse
par leurssingula- rités,
ces dernières doivent être mises en évidence dansl’expression
considérée.Or,
si l’on en reste aux notions élémentaires de convergence et delimite,
le pro- blème de lareprésentation analytique
des fonctions n’est pascomplètement
résolu.En
effet,
on en a bienproposé plusieurs solutions ; mais, parmi
cessolutions,
lesunes
(comme
celle deTaylor
au moyen d’une sérieentière,
ou celle deCauchy
à l’aide d’une
intégrale définie) présentent
le double inconvénient de ne pas ma- nifester lespropriétés
de la fonctionreprésentée
et de n’être valables que dansune
partie
du domaine naturel d’existence de cettefonction;
et les autres(séries
de fractions rationnelles de MM.
Runge
et Painlevé ou séries depolynomes
deM.
Mittag-Leffler),
outrequ’elles
sont d’un calculdifficile,
ne sont pas déter- minées sansambiguïté quand
la fonction estdonnée,
en sortequ’elles
peuventreprésenter
zéro sans êtreidentiquement
nulles. En serésignant
à des restrictionssur la nature des fonctions
étudiées,
on peut, il estvrai, parvenir
à des solutions meilleures(par exemple,
la solution de M.Mittag-Leffler
pour les fonctions uni- formesn’ayant qu’une
infinité dénombrable desingularités); mais,
au défaut den’être pas facilement maniables dans les
calculs,
ces solutionsjoignent
celui dene se
rapporter qu’à
des fonctions d’un certain type.Que
faut-il donc faire?Devons-nous
entreprendre
la recherche de nouveaux modesd’expression
des fonc-tions ? Ne serait-il pas
plus
conforme auxprincipes
ordinairement suivis dans ledéveloppement
del’Analyse
des’ingénier
à tirerparti
desreprésentations déjà
connues, en
élargissant
au besoin les définitions surlesquelles
ellesreposent?
Quelques
observations vont nous fixer à cetégard.
La série de
Taylor,
sisimple,
si facile à obtenir et si connuedepuis
tantd’années
qu’elle
s’estimposée, présente
des avantages indiscutables pour larepré-
sentation des fonctions :
1° Elle s’est
introduite
d’elle-même comme un élément essentiel del’Analyse;
1elle
apparaît
comme unfait inévitable,
et,d’ailleurs,
elle est très aisémentmaniable dans le
calcula
notamment auxpoints
de vue del’intégration
et de ladérivation ;
20 Elle est
unique
pour une fonctiondonnée,
en sortequ’elle
nepeut repré-
senter zéro sans être
identiquement nulle;
3° Elle
peut
servir à définir des fonctionsquelconques,
uniformes ou nonuniformes;
4°
Bienqu’elle
neconverge qu’à
l’intérieur d’un certaincercle,
elle caracté-rise la fonction
qui
luicorrespond (notion
duprolongement analytique, d’après Weierstrass)
et fournit le moyen, au moinsthéorique,
d’atteindre cette fonction dans tout son domaine d’existence à l’aide d’un ensemble dénombrabled’opéra-
tions
régulièrement
classées(remarques
de M. Poincaré sur les fonctions non uni- formesgénérales);
ellesig~ni~ fie
doncquelque chose,
mêmequand
ellediverge.
Son seul défaut est donc de
diverger
en despoints
où la fonctionqu’elle repré-
sente existe encore et, à cause de
cela,
de ne pas mettre en évidence lessingula-
rités de cette fonction. Si l’on
parvient
à étendre la notion dereprésentation taylorienne jusqu’à
la débarrasser de la double restriction queje
viens deciter,
on aura
complètement
résolu leproblème
que nous avonsposé.
Cela conduit à voir ce que l’on peut faire desdéveloppements tayloriens divergents, pour lesquels
les notions élémentaires ne donnent
plus rien,
maisqui
n’enremplissent
pasmoins formellement
le même rôleque
les séries deTaylor
convergentes.La marche que nous suivrons consistera donc à
généraliser
les notions élé- mentaires concernant lesséries,
defaçon
que nous en arrivions àfaire
usage decelles-ci,
mêmequand’elles
neconvergent plus,
ensauvegardant toutefois
le
principe
de la permanence desformes opératoires (1),
comme on afait
dans la Théorie des
équations alg~ébriques
en inventant les racinesimagi-
naires. C’est ainsi que se pose le
problème des
sériesdivergentes.
53. Il
importe
de se rendrecompte,
paravance,
des difficultés que l’on ren-contrera.
Etant
donnée une sérienumérique
convergente ou non,on devra lui donner un sens
arithmétique
aumoyen
de conventions telles que la valeurqu’on
lui attachera soit celle queprend
pour z = i la fonction définie par la série entièreà supposer que cette série soit convergente dans un certain cercle décrit de z = o comme centre. Plusieurs
conséquences
découlent de là."
D’abord nos conventions devront tomber en défaut
lorsque
la série.
0 aura son cercle de convergence comme coupure
(du moins,
tant que nous n’au-rons pas
généralisé
la notion deprolongement analytique).
On sait que c’est lecas
général,
si l’on part d’une série arbitrairement donnée.Mais,
dans lapratique
( 1 ) HANKEL, Vorlesungen über complexe Zahlen.