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Addition au mémoire sur les séries divergentes

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(1)

A NNALES SCIENTIFIQUES DE L ’É.N.S.

É MILE B OREL

Addition au mémoire sur les séries divergentes

Annales scientifiques de l’É.N.S. 3e série, tome 16 (1899), p. 132-136

<http://www.numdam.org/item?id=ASENS_1899_3_16__132_0>

© Gauthier-Villars (Éditions scientifiques et médicales Elsevier), 1899, tous droits réservés.

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(2)

ADDITION AU MÉMOIRE SUR LES SÉRIES DIVERGENTES

PAR M. EMILE BOREL.

1. J'ai eu connaissance, pendant Finipression du Mémoire précé- dent, d'un résultat fort remarquable obtenu par M. Mittag-Leffler dès le mois de mai 1898 et publié en suédois dans les Comptes rendus de l'Académie de Stockholm ( ^ ) . Frappé par la beauté et l'élégance de ce résultat, j'ai cherché à le retrouver à l'aide des principes exposés dans mon Mémoire et j'ai été conduit ainsi à plusieurs conséquences nou- velles, qui me paraissent de nature à accroître encore l'importance de la découverte de M. Mittag-Lefïler. Je me permets d ' i n d i q u e r rapidement ici les plus importants de ces résultats, me réservant de revenir plus longuement sur ce sujet lorsque la publication en fran- çais du Mémoire de M. Mittag-Leffler m'aura permis d'étudier avec plus de soin sa méthode (2).

2. Je m'appuierai sur le résultat suivant, cas très particulier de théorèmes obtenus par MM. Kunge, Hilbert, Painlevé (3) :

On peut développer la fonction —— en une série de polynômes, conver- geant absolument et uniformément dans tout domaine fini dont le contour n a aucun point commun avec une coupure allant du point z == ï au point

(1) Je dois remercier M. Hermite; qui a eu robligeance de me communiquer un résumé en français de ce Mémoire, résumé qui lui avait été adressé par M. MiUag-LefHeï',

(2) M. Leau, qui a obtenu de son côté un théorème analogue à celui de M. Mittag- Leffler, doit en publier prochainement la démonstration dans le Jîulieûn de la Société mai hématique de France.

(s) On verra par la suite combien il peut être important pour les applications de con- naître plusieurs méthodes conduisant au même résultat.

(3)

ADDITION A U M É M O I R E SUR LES SÉRIES DIVERGENTES. l33

a l'infini. Nous p r e n d r o n s d ' a i l l e u r s tout d'abord comme coupure l'axe réel [ d e p u i s -+- î jusqu'à -+- ^|. Posons, dès lors,

w k == /^

( \ \ l — ^ S^ ( r } ' P ( T\ — 'V r f T^

\ ' ; ————~ —• /•r a // ^ •x ) •> A n\tA ) ~— ^r '-'nk^ •

Soll, d'autre part,

( 2 ) f(z) -= a,,-l- a, s -h. . . + a/,.3/•••4-. . .

u n e f b n c l i o n a n a l y t i q u e d é f i n i e d a n s u n cercle; concevons que, tous les p o i n t s s i n g u l i e r s de cette f o n c t i o n a y a n t été j o i n t s par des droites a Porilmie, n o u s c o n s e r v i o n s les p o r t i o n s de ces droites qui vont des p o i n t s s i n g u l i e r s à l ' i n f i n i ; n o u s formons ainsi un domaine (i) dans l e q u e l la série d é f i n i t u n e f o n c t i o n u n i f o r m e / ^ s ) . Si l'on pose, p o u r t o u t e v a l e u r de //- et de /',

7 H / C = ^k^nh et ensuite

/• --:•• h-,,

^ (--)--= ^ y/^^'S /•—î

on a dans tout ce d o m a i n e

( 3 ) A ^ ) - " ^ ^ ^ )

la série de p o l y n ô m e s a i n s i f o r m é e é t a n t u n i f o r m é m e n t convergente d a n s t o u t d o m a i n e ( i n i I) niU'rieur î i u d o m a i n e considéré (les contours des d e u x d o m a i n e s é t a n t sans p o i n t c o m m u n ) .

Celle p r o p o s i t i o n se d é m o n t r e i m m é d i a t e m e n t à l'aide des remarques de la pa^'e G'î. En e l Ï e t , r e g a r d o n s le d o m a i n e .1') comme d o n n é ; soient G son c o n t o u r et (7 u n c o n t o u r u n peu p l u s grand que G, mais toujours i n t é r i e u r au, d o m a i n e de M. M i t t a ^ - L e f i l e r (:i); soit u un point de (7;

l o r s q u e z est i n t é r i e u r a C, i l est c l a i r q u e oc === -r est intérieur à u n c e r t a i n d o m a i n e ^ e t q u e , l o r s q u e u d é c r i t (7, les divers domaines y sont

(l) La constriiclioli procndonio ci l;i (î.onsidcruLion do co domaîno sont dues à M. Mitlag- Lefner.

(ï) Nous sii{){)osons do |)l',!s (pK; si j'oii j)ro]on^c les rayons qui joignent Forigino aux divers points do C', ces prolon^onionts no coupent pas C.

(4)

ï34 ÉM. COREL.

tous intérieurs à un domaine F, à l'intérieur duquel la série (i) est uniformément convergente. Comme la fonction/1^) n'a pas de singula- rité sur C/, ni à son intérieur, la considération de l'intégrale de Cau- chy suffit pour conduire au résultat énoncé, tout à fait analogue au théorème de M. Mittag-Leffler.

3. Voici m a i n t e n a n t des conséquences nouvelles .'Soient a un nombre positif plus grand que u n , qui restera fixe dans la suite, et E u n i n f i - n i m e n t petit. La série ( r ) converge uniformén-sent pour ^ = = 0 ^ % 0 variant de zéro à u n , lorsque £ est donné, mais la convergence cesse d'être uniforme lorsque £ tend vers zéro. Le m a x i m u m de la somme des valeurs absolues des termes de la série, pour u n e valeur donnée de £, est une certaine fonction posiliveF(£) q u i augmente i n d é f i n i m e n t lorsque £ tend vers zéro. Il serait aisé (1) de calcaler F(£) c o n n a i s s a n t explicitement le développement (i); mais, pour les conséquences théoriques qui suivent, nous n'avons pas besoin de la valeur de cette fonction; il nous suffit qu'elle existe.

Désignons par A^ des nombres tels q u e l'on ait

- >n^(-\}

A,, \n^

et considérons la série

(4) /(^-^^_,

-<•"» ,^ — a,i,

les a^ ayant des modules compris entre un nombre positif quel- conque b et le nombre a choisi plus haut (&-< a j < < a ) , la fonction /(-s) a alors un développement de Taylor tel que (2); si on le transforme en un développement en série de polynômes (3), on aura étendu sa région de convergence.

Le point sur lequel nous v o u l o n s attirer l'attention est le suivant :

cette extension clé la région de convergence peut conduire à traverser des ligues singulières essentielles et est, par suile, en relation étroite avec

(î) On peut prendre pour (i) le développement de M. Mitlag-Lefïler, ou employer l'une des méthodes générales indiquées au début. Il y aurait lieu de chercher un dévelop- pement (î) tel que la fonction F ( s ) soit la moins grande possible.

(5)

ADDITION AU M É M O I R E SUR U';S SÉlUES D I V E R G E N T E S . l 3 5

l'exiension de la notion de fonction analytique dont j ' a i parlé dans ma Thèse, Supposons, en effet, pour fixer les idées, qae l'on ait

a^—ie1^'^'^,

les points ci^ sont ainsi, denses sur toute la circonférence de rayon un.

On conclura aisément des hypothèses faites que la série (3) est ici convergente sur t o u t e s les droites qui font avec l'axe réel. un angle commensurable avec TT. Sur chacune de ces droites, la convergence est u n i f o r m e ; d'ailleurs, à l'intérieur comme à l'extérieur du cercle, cette série coïncide avec la fonction analytique représentée parla série (4) (au sens de Weierstrass, on a là deux fonctions analytiques dille-

rentes).

1 . Supposons maintenant que les points a^ soient tous extérieurs au cercle de rayon (i ) mais aient pour points limites tous les points de ce cercle. Dans ce cas, on n'a pas encore démontré rigoureusement ('), s a u f d ; m s des cas ou la distribution des a^ est particulière (lj), que le cercle est une coupure pour/(^). On le prouve rigoureusement, dans le cas ou lesa^ n ' o n t p a s d'autres points limites que les points du. cercle, sans (aire aucune autre hypothèse sur leur distribution, moyennant rhypothèse faite (:i ) sur les A,//,. En effet, si, la fonction analytique/^ ) p o u v a i t être prolongée au delà da cercle, elle y coïnciderait dans une région finie avec la série (3 ). Or, quels que soient les a/,, cette série converge sur quelque rayon et y coïncide avec la fonction analytique représentée par la série (4) à l'extérieur du cercle. Donc cette fonction coïnciderait avec la fonction prolongée, ce qui établit l'impossibilité du prolongement (voir ma Thèse, loc\ eu. et p. 20).

5. Je dois me contenter de signaler rapidement rextensioo de ce q u i précède au cas ou les a^ a u r a i e n t ^éro parmi leurs points l i m i t e s ;

(l) /'o/r ina Thèse, p. 1 4 - ï î *

C2) A . PiHNGStŒiM, Math. Annalcii, t. L.

(; {) J'ai insiste, dans rues LCCOUK sur la TIléoriû clés' fonctions, sur coLtc différence entre les hypothèses précises sur leâ a^ et les hypothèses de plus ou moins grande convergence sur les An.

(6)

ï36 ÉM. BOREL. — ADDITION AU MÉMOIRE SUR LES SÉRIES DIVERGENTES.

on peut, dans les cas étendus (au moyen d'hypothèses sur les A/, seu- lement), suivre, en combinant la méthode de Weiersfcrass efc celle de M. Mittag-Leffler, une fonction telle que (4) à travers des espaces lacu- naires dont tous les points sont limites de points a^.

On voit ici très nettement les avantages de la méthode d'exposition que j'ai suivie dans mon Mémoire, sur celle qui consisterait à ne jamais parler de sommation de séries divergentes, mais seulement de prolon- gement analytique. De nombreuses généralisations, évidentes au pre- mier point de vue, resteraient cachées, ou paraîtraient n'avoir aucun rapport avec la question.

6. Je signale enfin tout l'intérêt qu'il pourrait y avoir à remplacer l'axe réel (n° 2) par une spirale logarithmique de m o d u l e déterminé.

Les spirales logarithmiques ont, sur les autres courbes que l'on pour- rait être tenté de prendre, l'avantage de rester invariables par certaines des substitutions (^, uz\ et un peu de réflexion suffit à m o n t r e r les avantages considérables de celte propriété, surtout lorsqu'on ne sait rien sur la d i s t r i b u t i o n des points singuliers.

Mais, dans ce cas comme dans le précédent, il y aurait- l i e u , en vue;

des applications, de rechercher u n développement ( r ) satisfaisant, à la double condition d'être numériquement simple et de donner lieu a une fonction F(s) ne croissant pas trop r a p i d e m e n t .

Paris; mars 1899.

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