A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
M. S ERVANT
Essai sur les séries divergentes
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 2
esérie, tome 1, n
o2 (1899), p. 117-175
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1899_2_1_2_117_0>
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ESSAI
SUR
LES SÉRIES DIVERGENTES,
PAR
M.M. SERVANT.
INTRODUCTION ET ANALYSE DES PRINCIPAUX RÉSULTATS OBTENUS.
1. Les séries
divergentes
ont de touttemps
altiré l’attention desgéomètres;
d’abord,
ceux-ci lesemployèrent
sans sepréoccuper
de leur convergence; ils arrivaient ainsi souvent à des résultats exacts, mais cette méthode neprésentait
évidemment aucune
rigueur.
’
Sous l’influence d’Abel et de
Cauchy,
cetemploi
des sériesdivergentes
cessacomplètement
et c’est seulementdepuis
unequinzaine
d’années que cettequestion
. vint de nouveau
préoccuper
lesgéomètres.
Nous citerons d’abord les Mémoires deStieltjes (’)
et de M. Poincaré(2) qui
montrèrentl’importance
quepouvaient acquérir
enAnalyse
les sériesasymptotiques, employées jusqu’alors
en Astro-nomie seulement. Dans une voie
différente, plusieurs
mathématiciens[Halphen ("n), Laguerre (~), Stieltjes (5)~
avaient rencontré desexemples singuliers où,
une sérieentière étant
divergente,
la fraction continuecorrespondante
était convergente;M. Padé
(6) reprit
cettequestion
et établit lapossibilité
dedéfinir,
dans certains cas, une fonction par une sériedivergente
entière. Il faut rattacher à ces re-cherches sur les séries
divergentes
le Mémoire de M. Hadamard(1 ),
sur le calculdes
points singuliers
d’une fonction définie par une série deTaylor
et celui deM.
Fabry ( 8 )
sur le mêmesujet.
(~) STIELTJES, Thèse de Doctorat; 1886.
(2 ) POINCARÉ, Sur les intégrales irrégulières (Acta mathematica; 1 886).
( 3) HALPHEN, Fonctions elliptiques.
(4) LAGUERRE, OEuvres, t. 1.
(5) ) STIELTJES, Mémoire sur les
fractions
continues (Annales de Toulotcse; I$g~-1$c~5).( s) PADÉ~ Acta matheniatica;
(7) HADAMARD, Thèse de Doctorat; l8ga.
(8) FABRY, Annales de Nornaale; I896.
II8
Le
premier
de ces Travauxrenferme,
du reste, un résultatimportant
aupoint
de vue de la sommation des séries
divergentes ;
eneffet,
l’auteur donne une mé- thode pour calculer la valeur de la fonction sur le cercle de convergence dans descas étendus.
Dans ces dernières
années,
M. Borel(f)
a étéplus loin;
il est parvenu àsommer une fonction donnée par un
développement
deTaylor
dans une aireplus étendue, comprenant
le cercle de convergence; et la méthodeemployée
est sus-ceptible
debeaucoup d’applications.
2. Dans ce
Mémoire,
nous nous proposons d’étudier leproblème
suivant : :Une
fonction analytique
étantdéfinie
une série convergente dans une certaineair°e,
étudier lespropriétés
de cettefonction
dans tout sondomaine
d’existence;
calculer sespoints singuliers,
ses zéros et la valeurnumérique
de la
fonction
en unpoint quelconque.
,3. Nous étudierons d’abord les séries de
Taylor
et, dans lepremier Chapitre,
nous chercherons à déterminer leurs
points singuliers,
à l’aide des coefficients dudéveloppement.
Nous établissons d’abord une formule pour le calcul despôles,
des
points critiques algébriques,
despoints logarithmiques,
etc.,puis ensuite,
.
Ftg. B.
une formule
générale qui donne,
dans tous les cas, lespoints singuliers,
situéssur le cercle de convergence.
(1) BOREL, Journal de Liouville; I896.
Considérons,
eneffet,
une sériede Taylor de
rayon de convergence fini non nulSupposons
que sespoints singuliers
ao, a,, ... soientdisposés
sur legone de
somnzabilité,
commel’indique la fig.
1.Formons alors
l’expression
Si le
point z
est dansl’angle
on auraformule
qui
permettra de calculer lepoint
a.On peut ainsi
calculer,
enparticulier,
tous lespoints singuliers,
situés sur lecercle de convergence, et, par
conséquent,
par la méthode duprolongement
ana-lytique,
onpourrait
calculer deproche
enproche
tous lespoints singuliers
de lafonction définie
par la
série(i).
Nous
donnons, ensuite,
diversespropositions qui permettent,
dans bien descas,
d’abréger
les calculs et d’éviter leprolongement analytique.
Nous montrons ensuite comment,
par
unegénéralisation
facile d’un théorèmede M.
Hadamard,
on peut utiliser les résultats obtenus dans le cas des séries entières pour le calcul despoints singuliers
d’autresdéveloppements.
Cettegéné-
ralisation est la suivante : :
Si les
points singuliers
de la sérieoic a est un sont donnés par~
les
points singuliers
dans leplan
de lafonction
seront donnés par la
formule
les a sont les
points singuliers
de lafonction
Dans le cas
particulier
d’undéveloppement en
série depolynômes
deLegendre,
on a la formule
simple
pour lespoints singuliers
4. Dans le second
Chapitre,
nous nous occupons de calculer la valeur numé-rique
d’une fonction donnée par undéveloppement
deTaylor
en unpoint
où lasérie
diverge,
en nous servant seulement des valeursnumériques
un = destermes de la série en ce
point,
et nousétudions,
à cepoint
de vue, des fonctionsparticulières.
Nous donnons d’abord
plusieurs
méthodes pour somnzer dans tout leplan
unefonction rationnelle, puis
nous étendons la méthode auxfonctions ’ayant
despoints critiques algébriques,
despoints logarithmiques,
etc.; uneproposition,
déduite du théorème de M. Hadamard
déjà cité, permet
d’étendre encore ces ré-sultats ;
nous montrons enfin comment, par une méthodeanalogue,
onpourrait
étudier les séries non entières.
5. Les méthodes
développées
dans lepremier Chapitre permettent
de calculer facilement les zéros d’une fonction rationnelle ou même d’une fonction uniforme : parconséquent,
si la fonction dont on a à sommer ledéveloppement
deTaylor
est la fonction inverse d’une fonction de cette nature, on aura avantage à calculer d’abord le
développement
de la fonctioninverse, puis, ensuite,
les zéros decelle-ci.
C’est cette
question
que nous étudions dans le troisièmeChapitre,
et nousmontrons que l’on
peut faine
ce calcul en connaissant seiclérnent la valeurnumérique
des termes de la sériedonnée; quand
la fonction donnée est l’in-verse d’une
fonction rationnelle,
on pourra ainsi calculer toutes ses déten- niinations en unpoint donné,
sansemployer
laméthode
duprolongement analytique;
cette méthode permetaussi,
dans certains cas, de sommer des fonc- tions deplusieurs
variables.6. Dans un
quatrième Chapitre,
nous reprenons la méthode de sommation donnée par M. Borel et nous montrons dansquelle
aire ellepermet
de sommer;nous donnons ensuite
plusieurs expressions analytiques
de la fonction conver-geânt
dans cette aire. Pour certaines fonctions uniformesparticulières,
on peut étendrebeaucoup
larégion
desommabilité;
nous arrivons à ce résultat en mo-difiant
légèrement
la méthode de M.Borel,
c’est-à-dire en faisant tendre le para-- métre a vers + oo avec un argumentquelconque.
7. Dans un
cinquième Chapitre,
nous cherchons à sommer lesdéveloppements
de
Taylor
à l’aide de lareprésentation conforme;
cette méthodepermet de
sommer lcc
fonction
en tous lespoints
où elle peut êtreprolongée analytique-
nient, et elle
n’exige,
comme lesprécédentes,
que la connaissance des valeursnumériques
des termes de la série.8.
Enfin,
dans un sixièmeChapitre,
nous montrons comment ces résultatspeuvent
s’étendre à des sériesplus générales
et, enparticulier,
aux séries depolynômes.
’CHAPITRE 1.
CALCUL DES POINTS SINGULIERS D’UNE FONCTION DONNÉE
PAR SON DÉVELOPPEMENT DE TAYLOR.
Dans ce
premier Chapitre/nous
nous proposons de donner une méthode pour le calcul despoints singuliers
d’une fonction définie par sondéveloppement
deTaytor.
Cettequestion
adéjà
été traitée dans des casparticuliers
par MM. Hada- mard(t)
etFabry (2) ;
nous la traiterons d’une autre manière enemployant
uneexpression analytique
introduite par M. Borel(3)
et dont nous allons d’abordrappeler quelques propriétés.
~. Soit une fonction
où nous supposons le rayon de convergence fini et non nul.
Considérons
l’expression
que Borel a
appelée
lafonction
entièreadjointe;
c’est une fonction entière de a de genre o ou 1 telle quel’expression
e-aE(az)
tende vers oquand
a tend(1) Thèse de Doctorat ; I8gI. _
(2) FABRY, Annales de l’École Normale; I895. ( 3 ) BOREL, Journal de
Mathématiq
ues; I896.vers l’infini par valeurs réelles et
positives,
toutes les fois que lepoint z
est dansune certaine
région
nomméepolyyorze
de sommabilité. Cetterégion
se déter-mine de la
façon
suivante :On
joint l’origine
O aux différentspoints singuliers
... de~f’(z~
et ences
points
on élève desperpendiculaires
aux droites0 at, 0 a~, . , . ;
onsupprime
ensuite les
régions
duplan,
limitées par cesdroites, qui
ne contiennent pasl’origine;
laportion
duplan
restante est lepolygone
de sommabilité.De
même,
si nous considérons la fonctionon
voit,
desuite,
quer expression Ep (az)
tend o pour a, inséréquand
zest dans un certain
polygone analogue
auprécédent,
mais dont les côtés sont desarcs de courbes que nous étudierons
plus
loin.2.
Supposons,
enpremier lieu,
que la fonctionf(z)
n’ait que despôles
sur lecercle de convergence et dans une certaine aire C
comprenant
celui-ci : onpeut
alors écrire la fonction
T (z)
étantholomorphé
dans FaireC’ ;
on aalors,
desuite,
les coefficients cn dudéveloppement
deTaylor (’ )
où b,t est le coefficient d’ordre n du
développement
de en série deTaylor qui
converge, parconséquent,
dans un cercle de rayonplus grand;
on aura alorsfacilement
où
E’(a z)
est la fonction entièreadjointe
de p(z).
Or,
on a évidemment_
(1) DARBOUX, Mémoire sur les fonctions
(Journal
deMathématiques,
3e série, t. I1).qy p
désignant
unpolynome
dedegré/?;
onpeul
alors écriresimplement
3. Considérons alors la limite pour a=+~ de
l’expression
et supposons pour cela que oc soit tel que, dans l’aire
C,
onpuisse déterminer z,
de telle sorte que l’on ait les
inégalités
z
Je dis que la limite cherchée est alors
l"~;
eneffet,
onpeut
écrireOr,
à cause de(i~,
le second terme de laparenthèse
tend vers o ; demême,
onsait que e-a
E (az)
tend vers o dans l’aireC ;
il en sera de même afortiori
de(i û
E( az)
à cause de(2 ) ;
il ne reste donc que lepremier
terme de la paren-thèse ;
mais on voit de suitequ’élevé
à lapuissance I 03B1,
il devientégal
à 1(quand a
est très
grand);
on a doncInégalité
Il est à remarquer que cette
égalité
subsisteindépendamment
delité
(2);
c’est évident si l’on remarque csthomogène
en a et a;la limite ne
dépend
que del’argument
de z et nullement de son module.4. Cherchons maintenant à
interpréter géométriquement
lesinégalités (i);
onles écrit de suite en
séparant
lapartie
réelleoù l’on a
posé
Pour avoir les
lignes
limitant lesrégions,
il suffit de résoudrel’équation
ob-tenue en
égalant
à zérol’inégalité précédente ;
ce sont des droites passant parl’origine qu’il
est facile deconstruire;
eneffet,
onvoit
de suitequ’il
suffit de,joindre l’origine
aux sommets dupolygone
de sOlnmabilité def~,~~;
si leFig. 3.
point
~2)
estdans l’angle
S~, t on obtiendra lepoint
«, ; dansl’angle ~~,1e point
x2, et ainsi de snite.’
On pourra ainsi obtenir les
points
situés sur les côtés dupolygone
desommabilité ou sur leurs
prolongements,
et ceux-là seuls.5. La
formule
devient indéterminéequand
on a, pour une ouplusieurs
valeursde v,
Ceci arrive
quand
lepoint z
est sur une des droites limitant lesangles
Q.On voit alors que
l’argument
de la limite devient indéterminé ét l’on ne peutplus
calculer que lemodule,.
on voit que ceci revient à connaître le cercle pas-sant par
l’origine
et deuxpoints singuliers
pourlesquels l’égalité
a.
Un
pourrait
éviter cette indétermination enemployant
la fonctionIl est facile de voir que l’on aura
Le
point
étant situé sur une des courbescomposant
lepolygone
de som-mabilité,
et 2 étant dans un desangles,
convenablementchoisi,
défini partion .
on obtiendra par la formule
précédente
tous lespoints singuliers
situés surle de
sonlmabilité)
et ceux-làseuls ;
du reste on n’aura pas cespoints
eux-mêmes,
maisleurs puissances pièmes.
6. Par les formules
précédentes,
on a une méthode pour calculer lespôles
situés sur le
polygone
desommabj}jté;
soient ao, a,, ..., xp cespôles,
la fonctionn’aura
plus
cespoints pour pôles,
si les m ont été convenablementchoisis,
etalors,
enopérant
de la mêmefaçon,
on obtiendra de nouveauxpôles
def(z) ;
ilest bien évident que l’on pourra ainsi. obtenir tous les
pôles
situés dans le do- maine de sommabilité derelatif
auxpoints singuliers qui
ue sont pasdes
pôles ;
ongénéralise
ainsi un peu le résultat obtenupar
M.Hadamard, qui
calculait seulement les
pôles contenus
dans un cercleconcentrique
au cercle deconvergence et où la fonction est
régulière.
On
peut
évidemmentprocéder
de même si l’on considère une fonction de la formeEp(az),
et l’on a alors de suite lapropriété
suivante : : on peut calculer lespuissances pièmes
de tous lespôles
situés dans le domaine de sommabilité p def(z) relatif
auxsingularités
nonpolaires
de cettefonction.
On
peut
encore arriver à ces résultats par une autre méthodequi
nous feraconnaître en même
temps
des élémentsimportants
de la fonction : à savoir les coefficients A et lesdegrés de multiplicité
despôles.
Supposons
que lepoint
ao soit lepôle
dedegré
demultiplicité
leplus
élevésitué sur le cercle de convergence et que, de
plus,
il soit le seul de sondegré;
lesformules données
précédemment
pour les coefficients donnent alors immédia-tement .
on posera ensuite
r., 2e S., I.
eL l’on trouvera de même
si tous les
pôles
situés sur le cercle de convergence ont undegré
demultiplicité
inférieur à ni, Si x~ était seul
pôle
sur le cercle de convergence, onpourrait
cal-culer ainsi de
proche
1 enproche
P tous les ainsi que le coefficient ni. Pource
dernier,
onpeut
le déterminer directement. On trouve, eneffet,
desuite,
laformule ’
.
qui
a été donnée par M. Hadamard.On voit
immédiatement,
d’unefaçon analogue,
que l’on asi le
point~ ~
est dansl’angle correspondant
à si nous posons alorson aura
et ainsi de
suite ;
on voit que l’on pourra calculer deproche
enproche
lesAm 03B1m+1
,pour le
degré
demultiplicité
ni ; on aura de suite la formuleDe ces
formules,
onpeut
déduire une méthode pour calculer lespôles
situésextérieurement au
polygone
desommabilité ;
eneffet,
la fonctionE’(a)
deplus
haut ne donne
plus
lepôle
(loqu’au degré
la fonctionE’’(cc~,
formée d’unefaçon analogue,
ne le contiendraplus qu’au debré m
2014 !, et ainsi desuite,
onpourra former des fonctions
(a) qui
ne contiendrontplus
aucun despoints singuliers
xo, ...,up et
l’on aura alors ainsi uneexpression analytique
propre à calculer lespôles
situés extérieurement aupolygone
de sommabilité.On aurait évidemment des formules et des résultats
analogues
si l’on considéraitune
fonction de la formeEp (a).
7. La formule
n’est pas la seule
qui permette
de calculer1;
; onvoit,
eneffet,
de suite que l’onao
aura les formules
dont les deux dernières sont d’une
application plus simple.
,8. Nous allons maintenant considérer d’autres cas où les
points singuliers
nesont
plus
despôles
et nous allons montrer comment onpeut généraliser
les for-mules
précédentes.
Considérons
l’expression
donnée par M. Hadamard dans sa thèse :on sait que la fonction a les mêmes
points singuliers
que la fonction(sauf peut-être
des coupuresrectilignes qui
n’influent pasici).
Si l’on poseon aura
si le
développement de f (z)
estil est alors bien évident que, si l’on
désigne
parë(az) l’expression-
on aura
Nous allons d’abord démontrer le théorème suivant:
Si l’on a
on aura
également
En
effet,
si l’on al’égalité (1),
on peuL évidemment poserà étant une fonction telle que
on aura alors
On
peut appliquer
ici la formule de Darboux et l’on aura de suiteet
l’égalité ( 2 )
devient alors évidente. Si la fonctionj (z)
n’a que despôles
surFig. 3.
le cercle de convergence, on aura évidemment dans les diverses
régions
fi deségalités
telles que(3)
et l’on voit que la formule( 2)
nous fournira alors les quan-tités .
Cette
équation
enA,
t et (ilreprésente
le cercle de lafig. 3 ;
pour avoir uneautre
égalité permettant
de déterminercomplètement
lepoint
il suffit de con-sidérer la limite .
où,
ainsiqu’on
levoit
desuite,
on ace
qui
donne un autre cercleanalogue
auprécédent,
surlequel
se trouveégale-
ment le
point A,
etqui achève
parconséquent
de ledéterminer;
on voit doncque l’on pent énoncer la
proposition
suivante : :Si l’on
peut
calculer lespoints singuliers
def(z)
situés sur lepolygone
de
somnlabilité,
on peut aussi calculer lespoints singuliers
de lafonction définie
par lafor~mule
On aurait, évidemment un résultat
analogue,
si l’on considérait une fonctionEp(az),;
on verrait de même que l’onpourrait
obtenir lespuissances pièmes
despoints singuliers
deq(z)
si l’on peut les obtenir pour9. Il serait facile de
voir,
enappliquan t
la formuleprécédente,
que l’on obtien- drait ainsi lespoints singuliers
de la formeainsi que les
points logarithmiques
et leursintégrales;
il seraitégalement
bienaisé de voir que les formules du n° 6
qui permettent
de calculer les A et les m subsistentici; seulement,
dans lepremier
cas, on trouvera pour w un nombrefractionnaire,
et dans le second un nombrenégatif;
nous pouvons donc de suite formuler une conclusionanalogue
à celle que nous avons donnée dans le cas où iln’y
avait que despôles :
:On peut calculer les
points logarithmiques,
ceuxqui
en dérivent par lespoints critiques’
dela forme
situés dans l’aire de sommabilité relative aux autres
points singuliers
de la fonction.10. Examinons
quelques
autres cas rentrant dans la formulegénérale
deplus
haut,
et où l’onpeut
pousser l’étude de la fonction aussi loin que dans le cas où il y a despôles
seulement.Considérons,
eneffet,
une fonctionayant des points singuliers
de la formeoù l’on a ou aura
ou encore, en
développant,
11 est facile de voir que l’on aura, en inodule et
et de même
si l’on pose alors
on aura d’une
façon analogue
On voit que l’on aura ainsi un
système d’équations qui permettra
de déter-miner les ap et, par
conséquent,
la fonctionV~t~;
on aurait eu un résultat ana-logue
si lafonction f (â ~
avai t été une fraction rationnellequelconque,
et l’on voitde suite que dans le cas où la
fonction n’a,
dans une aire desommabilité,
que despoints singuliers
de cette on pourra les calculer commeP nécé-
demment.
1~1.
Supposons
encore que la fonction~r(t~
soit de la formeon aura
On voit de suite que l’on a, en module et argument,
D’autre part, on peut écrire sous la forme
On voit alors de suite que l’on a
Si l’on pose ensuite
on aura
et ainsi de
suite;
on voit que l’on pourra former un nombre suffisantd’équations
pour déterminer les elles seront de la forme
On en tirerait de suite en résolvant
On sera assuré que l’on a un nombre suffisant
d’équations
en écrivant que le déterminant deséquations
est nul’
On aurait évidemment un résultat
analogue
enprenant
pourf (z~
une fonctionrationnelle
quelconque
et l’on voit que, encore dans ce cas, on peut calculer lespoints singuliers
dans lepolygone r°elatif
aux autressingularités.
12. Considérons
plus généralement
une fonctionet supposons
qu’il
existe une fonctionV(t)
telle que si l’on posela fonction
soit dans une certaine aire une fonction que des
points singuliers
de lanature de ceux
envisagés précédemment.
On pourra évidemmentcalculer,
pourcette fonction les
points singuliers
situés sur lepolygone
desommabilité,
et, de
plus,
si l’on peut déterminerV (t),
tous lespoints singuliers
situés dansl’aire où l’on
peut
calculer lespoints singuliers def(z).
’En
résumé,
on voit que l’onpeut,
les méthodesqui précèdent,
calculerTOUJOURS les
points singuliers
desfonctions
de laforme
[où f(z)
est une fonctionn’ayant
quede$ pôles,
dans une certaine aire compre-nant le
polygone
desommabilité], qui
sont situés sur les CÔTÉS de cepolygone
de sommabilité et dans des cas étendus calculer des nombres
qui permettent
de
calculer,
deproche
en~roche,
d’autrespoints singuliers
de lafonction ;
en tous cas, la détermination de ces derniers
points
se ~°amène ci la recherchede la
fonction
13. Nous nous proposons maintenant de calculer les
points singuliers
situéssur le cercle de convergence dans le cas
général.
Dans le Mémoire
déjà cité,
M. Borel a démontré que la condition nécessaire et suffisante pour que lepoint
z _-_ i, situé sur le cercle de convergence, soit sin-gulier
était que l’on aite étant un nombre
positif
aussipetit
que l’on veut.Soit alors ea la limite
supérieure
pour ainfini,
Remarquons
d’abord que l’on aura évidemmentp étant une
quantité
réelle.Donnons alors à z, dans
l’égalité (2),
une valeur réelle etpositive
x, et sup- posons que l’on trouve alors a = x. Je dis que lepoint
x .- ~est point singulier
(le
rayon de convergence de la série étantl’unité ).
Eneffet, puisque
cepoint
estsur le cercle de convergence, il faut et il suffit que
l’inégalité (i)
soitsatisfaite;
or, à cause de
(2),
pour les valeurs trèsgrandes
de a,E(ax)
secomporte
comme eax et la
proposition
est alors évidente.Inversement, je
dis que si lepoint
x = i situé le cercle estsingulier,
ce x; en
effet,
supposonsqu’il
n’en soit pas ainsi et que l’on ait À = px;supposons d’abord p > i ; on peut alors évidemment trouver un nombre E t.el que l’on ait t
ce
qui
estabsurde,
car alors le rayon de convergence seraitplus petit
que i; de mêmesi p
1, on peut trouver un nombre e tel quece
qui
est contraire àl’inégalité (I).
Si,
le rayon de convergence étanttoujours égal
à 1, c’est lepoint
ei6qui
est sin-gulier,
on aura un résultatanalogue;
eneffet,
pourqu’il
en soitainsi,
il faut et ilsuffit évidemment que l’on ait
2 étant
positif
etplus grand
que i ; on démontre alorsabsolument,
commeprécé- demment,
que l’on aSupposons
maintenant, que, t étantpoint singulier,
nous cherchions la limiteoù l’on a
h éta>it
petit.
Pour que le
poi,nt
i soitsingulier,
il faut et il suffit évidemmentque
l’on aitquand
et pour les
petites
valeurs de8,
ainsiqu’on
le voit desuite
en sereportant
auMémoire de M. Borel. Or on voit
facilement,
en utilisant une remarque faite au début de ceparagraphe,
que la limite cherchée doit être nécessairement de la formeA étant
indépendant
de E; d’autre part, évidemment à cause de(i),
il faudra que soit de mêmesigne
queOn en conclut de suite que
Par un raisonnement absolument,
analogue,
on montrerait que si lepoint
sin-gulier
esteiw,
on auraDoti.e,
d’unefaçon générale,
on voit que laformule
permettra de calculer les
points singuliers
situés sur le cercle deg ence et
même,
ainsiqu’il
est bienfacile
de s’en rendre compte, tous lespoints singuliers
situés sur les côtés dupolygone
de sommabilité : lesrégions
où doit se trouver z pour obtenir les différents
points singuliers
sont lesangles Q
définis dans le cas des
pôles.
On pourra
égalemen
tappliquer
les furm ulesqui
sont d’uneapplication plus pratique.
14. De
même,
si nous considérons la limitenous verrions de même
qu’elle
estégale
à eÀ avecx étant un
point singulier
situé sur lepolygone
de sommabilité relatif à lafonction ’
i
cette formule permet aisément de déterminer
lesp
sommets de la courbe de som-mabilité relative au
point
ai,c’est-à-dire,
en somme, que cette formule nouspermet
de calculerEn
résumé,
on voit que l’onpeut,
par cetteméthode,
calculer lespoints
sin-guliers
situés sur le cercle de convergence et sur lepolygone
de sommabilitérelatif
àE(a)
et lespuissances pièmes
despoints singuliers
situés sur lespoly-
gones de sommabilité
relatifs aux fonctions Ep(a).
15. Un résultat donné par M. Hadamard
(t) permet
encore de calculer lespoints singuliers
dansquelques
cas où ils ne seraient pas fournis par la méthodeprécédente.
Ce résultat est le suivant : Soient deux séries deTaylor
La fonction
a pour
points singuliers
lespoints
que l’on obtient enmultipliant
unpoint
sin-gulier
def( z)
par unpoint singulier
Par
conséquent,
pour calculer lespoints singuliers
d’une sérieon pourra commencer par
décomposer
le coefficient an en deux ouplusieurs
fac-teurs
c:n c~,
..., et la recherche despoints singuliers
de(i)
sera alors ramenéeà celle des
points singuliers
des diverses sériesce
qui
peut êtreplus simple.
16. Nous allons maintenant chercher à étendre les résultats obtenus dans le
cas des séries
entières,
à des sériesplus générales.
Considérons d’abord une série de la forme
où l’on a
posé
( 1 ) Comptes rendus; 18g~.
Soient xo, a2, ..., x~ les
points singuliers
de la sérieLes
points singuliers de (i)
seront les racines deséquations
et l’on voit alors comment on
parviendra
à les calculer.17. Plus
généralement,
considérons une série de fonctionsque nous supposons uniformément
convergente
dans une certaine aire connexe et formons la fonction de deux variablesUne telle fonction a pour
singularités
deslignes ( 1 ~
Si l’on donne à z une valeur fixe zo, ces
égalités
déterminent lespoints
sin-guliers
de la série entièreF (zo t)
en t ainsiformée; si,
aucontraire,
on donneà t une valeur fixe to, on aura les
points singuliers
de la fonctionto)
en ré-solvant les
équations précédentes
parrapport
à z; et enposant
ensuite ~== ly onaura ainsi les
points singuliers
de la série(2). Supposons
alors leséquations (3)
résolues par rapport
à t,
Si 2 a une valeur fixe zo cette formule fournira les
points singuliers
de la séri eConsidérons alors la série
où les c,t sont tels que la série
( ~) Ce qui suit serait en défaut, dans le cas où
les f
ne contiendraient que l’une des variables.ait un rayon de convergence fini non
nul, d’après
le théorème de M. Hadamard citéprécédemment,
cette série(4)
en t aura pourpoints singuliers
lesquantités
où les x sont les
points singuliers
de(5).
On voit alors de suite que la fonction de z et t,
a pour
singularités
leslig’nes
ou bien encore
en
particulier,
si l’on fait t ~ ~, on voit que l’on a le théorème suivant : :Si les
singularités
de la sériesont données par les
équations
les
singularités
de la sériesont données par les
équations
où les x sont les
points singuliers
de la sérieCe théorème
permettra,
dansbeaucoup
de cas, de calculer lespoints
sin-guliers
d’une fonction définie par une série. Nous allons en donnerquelques
°
exemples.
~8. Considérons une fonction définie par un
développement
de la formeoù les X sont les
polynomes
deLegendre
et supposons que cette série ne soit pastoujours divergente,
et cherchons lespoints singuliers
de la fonction~~( ~~
ainsidéfinie. On sait que l’on a
les
équations (3)
se réduisent donc ici àsi les
points singuliers
desont ao, ai, ..., ai, .... On voit donc que l’on aura
Ce sont là les
points singuliers
dudéveloppement donné ;
donc :Les poin ts singuliers
dccdéveloppement
sont
donnés par
laoic les « sont les
points singuliers
deCette formule nous amène à une remarque ; on que si les coeffi- cients Cn de la série
précédente
sontquelconques
etassujettis seulement
à la con-dition que la série ait un rayon de convergence fini non nul r, ce cercle de con-
vergence sera une coupure, ou, en d’autres termes, tous les
points
°seront
singuliers ;
on en conclut immédiatement que la série(i)
aura pourpoints singuliers
tous lespoints
. ~A , .(1) BOREL, Comptes rendus; r8g6, -- Annales de l’École Normale et
Com~tes
rendus; 18g6,c’est-à-dire que la fonction
représentée
par cette série aura comme coupure la courbequi
estprécisément l’ellipse
danslaquelle
converge ledéveloppement (1).
Orcette
proposition
est évidemmentgénérale
ets’applique
à tous lesdéveloppements
considérés
précédemment
et l’onpeut,
parconséquent,
énoncer le théorème sui-vant : :
Si les c,t sont
assujettis
à la seule condition que la sérieait un rayon de convergence
fini
nonnul,
la sérieadmettra son domaine de convergence conime coupure.
Toutefois ce théorème n’est pas aussi
général
que celui de M. Borel relatif aux séries deTaylor,
car le théorème de M.Hadamard,
ainsi que cela estévident,
donne les
points singuliers possibles
de la fonctionil
peut
arriver que lespoints
ainsi trouvés soient despoints
ordinaires pourF~.~~.
Néanmoins M.
Borel
a démontré tout dernièrement que tous lespoints
fournispar
l’application
de la méthode de M. Hadamardétaient,
engénéral,
despoints singuliers,
cequi justifie
donc notreproposition.
Il seraitfacile,
enparticulier (en s’appuyant
sur les résultats donnés par M. Borel dans le Mémoirecité),
demontrer que le théorème est exact pour les séries de
polynômes
deLegendre.
19. Considérons maintenant une série de fonctions uniformes
Si les fonctions u,l
(z)
n’ont aucunrapport
entreelles,
on verrafacilement,
pardes considérations
analogues
auxprécédentes,
que la série admet son domaine de convergence comme coupure ;donc,
engénéral,
une série de fonctions uniformes définit une fonction uniformequi
n’existe que dans son domaine de convergence, si l’on se borne aupoint
de vue de Weierstrass. Cefait,
bienévident,
augmenteencore l’intérêt des tentatives faites par M. Borel et, tout
dernièrement,
par MM.Fabry
etPicard,
pourprolonger
une fonction au delà d’uneligne sîngulière.
20. Les méthodes
exposées précédemment peuvent
encore êtreemployées
à larecherche des
singularités
des séries deplusieurs
variables. Eneffet,
si l’on or-donne une telle série par rapport aux
puissances
croissantes d’une desvariables,
les autres étant considérées comme des
paramètres,
les formules donnéesprécé-
demment donnent une
expression implicite
dessingularités,
et, en tout cas, onpeut obtenir autant de
points
que l’on veut decelle-ci ;
deplus,
le théorème de M. Hadamardpeut permettre,
dans ungrand
nombre de cas, de ramener les sin-gularités
de deux séries les unes aux autres;signalons,
enparticulier,
lesexemples
suivants : ’
où = est
imaginaire,
et tréel;
ou voit de suite que la série converge à l’intérieur de la surface de révolutionengendrée
par unehyperbole ayant
les axes des x et des z comme asymptotes et tournant autour de cet axedes z;
on voit aussi que lessingularités
de cette fonction sont deshyperboles équilatères ayant l’origine
pourcentre.
On trouverait de même les
singularités
de la fonctionoù les
Xn
sont lespolynomes
deLegendre ;
ce sontégalement
desconiques.
Le théorème de M. Hadamard permet de ramener le calcul des
points singu-
liers de la série
ou les P sont des
polynômes
dedegré fini,
à celui du calcul despoints singuliers
de séries de la forme
ce