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Géographie Économie Société : Article pp.385-406 du Vol.8 n°3 (2006)

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Géographie, économie, Société 8 (2006) 385-406

GÏOGRAPHIE ÏCONOMIE SOCIÏTÏ GÏOGRAPHIE ÏCONOMIE SOCIÏTÏ

© 2006 Lavoisier, Paris. Tous droits réservés.

Les politiques locales (et régionales) de développement des services :

le cas de la Chambre Consulaire de Lille Métropole Local (and Regional) Service Incentives and

Development Policies : the Case of the Lille Metropolis Chamber of Commerce

Camal Gallouj

Maître de Conférences, Laboratoire CLERSE et IFRESI-CNRS Institut des Sciences Economiques et du Management

Université de Lille 1, Cité Scientifique 59655 Villeneuve d’Ascq Cedex

Résumé  

Cet article propose une analyse des incitations et politiques de soutien aux services telles qu’elles sont mises en œuvre par les Chambres Consulaires françaises et en particulier par la CCI de Lille Métropole. Nous cherchons d’abord à mieux comprendre la place et le rôle de

L’auteur tient à remercier Cecilia Jaconelli, Nicolas Sarosdi, Jacques Tricot (Chambre de Commerce et d’Industrie de Lille Métropole), Jean Gadrey (Professeur émérite à l’Université de Lille ) ainsi que les lecteurs anonymes de la revue, pour leurs remarques et critiques sur une première version de ce papier. Il reste cependant seul responsable des propos et arguments qui y sont développés.

*Adresse email : Camal.Gallouj@univ-lille.fr

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ces structures consulaires dans le développement économique local. Puis nous montrons que si les actions des CCI et en particulier de la CCI de Lille Métropole sont nombreuses et variées, les conceptions néo-industrialistes qui marquent encore trop souvent ce type d’institutions, en particulier dans les métropoles dites « de tradition industrielle », sont susceptibles de freiner le processus de tertiarisation. Dans le cas de la CCI de Lille Métropole cependant, et en particulier à partir du milieu des années 2000, la montée en puissance de conceptions plus favorables aux services devrait, dans les années à venir, favoriser l’insertion de Lille Métropole dans le système des villes ou des « régions qui gagnent ».

© 2006 Lavoisier, Paris. Tous droits réservés.

Summary 

This article puts forward an analysis of the incentives and development policies toward service activities as they are settled by the french Chambers of Commerce and especially by the Lille one. We try to improve our understanding of the place and role of these Chambers of Commerce in local economic development. Then, we try and demonstrate that if the policies and actions ruled by the Chambers of Commerce (and especially by the Lille one) are nume- rous and divers, the neo-industrialistic conceptions that are still dominating these institu- tions and especially in the so called industrial tradition metropolis is susceptible to limit the process of service sector expansion. However, concerning the Lille Metropolis Chamber of Commerce, and especially since the middle of the 2000’s, the emergence of a more friendly vision toward services should facilitate the integration of this metropolis into the system of

« winning metropolis or region ».

© 2006 Lavoisier, Paris. Tous droits réservés.

Mots clés : Services aux entreprises, CCI, développement local

Keywords: Business Services, Chambers of Commerce, Local Developement Policy

Il est désormais admis que les services et en particulier les services aux entreprises constituent une dimension incontournable du développement régional. Ces activités contribuent de manière importante, parfois même centrale, à l’avantage compétitif et à la performance des firmes industrielles et de service. De ce fait, elles constituent à la fois un environnement favorable pour les firmes locales et un facteur d’attraction pour les firmes susceptibles de s’implanter localement (cf. Gallouj et al., 2006). Dès lors, il semble clair que les incitations et les politiques de développement des mar- chés de service (qu’elles soient locales, régionales ou encore nationales) revêtent une importance stratégique. Dans un certain nombre de cas, ces incitations et politiques peuvent apparaître comme l’un des rares moyens d’aboutir à une répartition territo- riale plus équilibrée de ces activités.

L’objectif de cet article est d’analyser en détail les principales incitations et actions mises en œuvre par les chambres consulaires, et plus spécifiquement par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Lille Métropole, dans le cadre d’une politique locale ou régionale de développement des services. Dans cette perspective, il s’agira en parti- culier de tenter de répondre aux deux questions suivantes (qui sont par ailleurs liées) :

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quelles sont les principales pratiques existantes en matière de politique régionale des services ? et plus généralement, comment promouvoir le développement des services au niveau local ou régional ? Pour répondre à ces questions, on se fonde en partie sur une relecture des travaux théoriques et empiriques concernant les politiques des servi- ces (aux entreprises) ainsi que sur plus d’une vingtaine d’entretiens approfondis auprès des acteurs institutionnels concernés et des professionnels du secteur des services.

Au total, cet article se décompose en deux parties. La première est consacrée à la présentation de quelques considérations de cadrage. Tout d’abord, dans une perspective historique, nous mettons en avant des éléments généraux de réflexion sur les principales pratiques en matière de développement local et régional des services dans un certain nom- bre de pays de l’OCDE. Ensuite, et toujours dans une perspective historique, nous tentons de cerner la spécificité des Chambres Consulaires françaises en matière d’incitations au développement des activités de services. Nous analysons en particulier les actions menées par ces Chambres Consulaires depuis le début des années 80 et nous tentons de dégager les principaux axes de ces politiques.

Dans la deuxième partie, nous nous intéressons plus spécifiquement à la CCI de Lille Métropole. Nous mettons en évidence la diversité des actions initiées et mises en œuvre par cette CCI depuis les années 80, pour tenter d’insérer la métropole lilloise (et plus généralement la région Nord-Pas-de-Calais) dans le réseau des métropoles (et des régions) internationales tertiaires « qui gagnent » (pour reprendre les termes de Benko et Lipietz (992)).

1. Les politiques locales (et régionales) des services    et la place des chambres consulaires 

Ce n’est que depuis les années 90 que les services, et en particulier les services aux entreprises, ont commencé à faire l’objet d’attentions de la part des aménageurs publics et des spécialistes du développement local et régional. Cette intégration des services dans les réflexions sur le développement des économies régionales ne s’est faite que graduellement.

Les multiples acteurs concernés se caractérisent encore aujourd’hui par des degrés de matu- rité relativement variables sur la question. De ce point de vue, il semble cependant que les Chambres Consulaires françaises, prises globalement, sont particulièrement actives.

1.1. Une mise en perspective historique

Traditionnellement, la politique économique régionale a été orientée vers le secteur industriel. Dans la plupart des pays européens, et au moins jusqu’aux années 80, les services et principalement les services aux entreprises ont été largement ignorés des politiques régio- nales, axées sur les modèles de développement de la grande entreprise industrielle. Tous les efforts régionaux étaient focalisés sur l’attraction et l’implantation d’établissements industriels. Par la suite, la crise et le constat de la faible mobilité des firmes ont orienté une part des efforts vers le tissu industriel existant. Cette tendance est d’ailleurs parallèle à un discours de plus en plus actif, relatif au développement local ou endogène. Les politiques d’aide s’élargissent alors à des périmètres nouveaux en fonction de l’extension géographi-

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que des difficultés. Dans le même temps, tout en restant centrées sur la grande entreprise industrielle2, elles commencent à s’intéresser aux PME-PMI. Marshall et Bachtler (987) mettent en évidence les trois grandes formes qu’a pu prendre la politique régionale des ser- vices dans les principaux pays européens, et que nous présentons dans ce qui suit.

1.1.1. Les trois premiers temps des politiques locales et régionales des services (1960-1980)

Selon Marshall et Bachtler (987), on peut, sur la période 960-980, repérer trois grands temps ou moments des politiques régionales en faveur des services :

• Durant les années 60-70, les (premières) politiques en faveur des services ont consisté à contrôler le développement des bureaux pour freiner leur concentration dans les plus grands centres urbains. Les services ont pu faire l’objet de quelque attention des pouvoirs publics (en particulier en France et au Royaume-Uni) au travers des politiques visant à réduire la congestion des grands centres urbains. Ces politiques ont abouti à une décentralisation très limitée et sur de très courtes distances des activités de bureau. Elles ont été rapidement abandonnées principalement pour deux raisons : (i) elles sont susceptibles de défavoriser certaines firmes de services pour lesquelles la localisation centrale est nécessaire (voire vitale) ; (ii) elles peuvent gêner le positionnement concurrentiel des grandes métropoles par rapport à leurs homologues étrangères.

• Ces premières actions ont donc été relayées un peu plus tard par des politiques de décentralisation des administrations publiques qui ont été mises en oeuvre dans certains pays européens (Royaume-Uni, France, Pays-Bas...). Ces nouvelles politiques ont connu un peu plus de succès que les précédentes. Cependant, on constate rapidement que la plupart des emplois « délocalisés » sont des emplois de « back-office » faiblement qualifiés. Par ailleurs, on peut noter que la portée de ce type de politiques a été rapidement limitée par les restrictions budgétaires et les réductions des dépenses publiques.

• Graduellement on a évolué vers une politique plus active, d’abord de création d’emplois dans les régions périphériques3 (déjà entamée au travers de la délocalisation d’activités de bureau) puis vers la fin des années 70, avec un début de reconnaissance du rôle des servi- ces aux entreprises dans le développement des régions et un soutien à leur délocalisation (Marshall, 1983). Les politiques régionales commencent à se doter d’outils spécifiques pour encourager le développement des services rendus aux entreprises. Par ailleurs, on observe également un certain élargissement aux services, de quelques aides déjà existantes (on joue alors sur l’éligibilité des services aux entreprises à un certain nombre d’aides jusque-là réser- vées au secteur manufacturier). Cependant, ces soutiens restent limités à des catégories spé- cifiques de services, c’est-à-dire ceux qui sont mobiles (qui se caractérisent par une relative flexibilité dans leur choix de localisation), ceux qui sont les plus extravertis (c’est-à-dire qui

2 La concentration des moyens sur le secteur manufacturier relève de l’approche de la « base économique ».

L’industrie apparaît comme stratégique parce que les produits manufacturiers s’exportent. Dans un tel cadre, les services sont des activités induites qui suivent de façon passive la localisation des firmes industrielles (cf.

Gallouj et al., 2006).

3 Le Royaume-Uni met en place, dès 1973, le programme OSIS (Office and Service Industries Scheme) destiné à faciliter le développement d’activités tertiaires dans les zones assistées.

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exportent une part significative de leur output en dehors de la région considérée) et enfin ceux qui sont les plus créateurs d’emplois.

Globalement, on peut dire que ces trois temps de la politique régionale des services ont abouti à des résultats réels relativement modestes, que ce soit du point de vue des fonds mis en oeuvre, de la promotion des actions et des outils ou du niveau de l’assistance accordée. Cependant, avec le ralentissement de la croissance industrielle et la place de plus en plus importante prise par les services dans l’emploi national (et régional), mais également du fait que ces activités apparaissent alors comme un moyen de créer des emplois (à un coût jugé plus réduit), les services ont commencé à être réellement reconsi- dérés dans le cadre des politiques régionales. A la suite de certains précurseurs comme le Royaume-Uni, la plupart des pays de l’OCDE vont développer des politiques de soutien aux activités de services, qui se généralisent dans les années 80.

1.1.2. Les politiques locales et régionales des services depuis les années 80

Les politiques régionales des services, qui se développent à partir des années 80, pren- nent la forme d’un soutien direct à l’offre de services (une aide aux sociétés de services aux entreprises), d’un soutien direct à la demande par la réduction du coût du recours aux services externes (Fonds Régional d’Aide au Conseil en France) ou encore d’un soutien au développement de services internes (Aide au Recrutement de Cadres). Plus récemment s’est développée avec le bourgeonnement des parcs tertiaires, des pépinières, etc., une véritable

« aide en services » tournée principalement -mais pas exclusivement- vers les entreprises en création (OCDE, 989).

On note cependant que la plupart des travaux sur la question de la politique des ser- vices mettent en exergue une préférence pour les soutiens à la demande dans la mesure où ce type de soutien relève plus d’une politique structurelle que sectorielle. Les travaux qui ont suivi, ont intégré une nouvelle dimension de l’action sur les services. Cette action qui avait longtemps été négligée au profit des deux premiers aspects concerne l’envi- ronnement. Les facteurs environnementaux sont analysés comme un bloc plus ou moins homogène supposé améliorer le fonctionnement des marchés (y compris des services).

Dans ce cadre, le rôle des institutions «intermédiaires» est de favoriser la circulation et la diffusion de l’information, des technologies et des hommes...

A partir de la deuxième moitié des années 80, on constate qu’en matière de services, il ne suffit pas de soutenir l’offre et la demande pour que le marché puisse exister et per- durer. Il s’agit cette fois de faciliter et d’améliorer les relations qui peuvent exister entre les deux, de développer une véritable interaction entre les offreurs et les demandeurs de services. Ainsi, un certain nombre d’auteurs proposent des politiques visant à mettre en relation l’offre et la demande (Gallouj, 993 ; Illeris, 996).

Les années 90 marquent quant à elles, un approfondissement de cette « mise en rela- tion ». C’est l’émergence de deux nouveaux centres d’intérêt pour les recherches : celui de la transparence du marché des services et celui des réseaux et des relations de services (De Bandt et Gadrey, 1994). Ces deux centres d’intérêt sont d’ailleurs liés. Ils signifient tous les deux une reconnaissance de la spécificité de fonctionnement des marchés de ser- vices en termes d’asymétries d’informations (qui peuvent jouer comme, c’est souvent le

A caractère financier le plus souvent.

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cas, en faveur du prestataire, mais également parfois en faveur du client), de défaillance du système des prix (au sens économique), d’importance de relations de fidélité, de confiance et de réseaux (cf. sur ce point Gallouj, 1997a).

Ces dernières années ont vu la multiplication des travaux théoriques et surtout empiriques sur les services et les politiques des services (OCDE, 995, 999). La plupart d’entre eux propo- sent des prescriptions et recommandations qui vont bien au-delà des simples soutiens financiers.

L’analyse de ces travaux permet de mettre en avant la multiplicité des voies possibles en termes de promotion et de stimulation des services. Les pistes qui sont suggérées par les différents auteurs concernés relèvent à la fois d’aspects positifs et normatifs. Quoi qu’il en soit, elles appa- raissent riches d’enseignements et très utiles aux responsables économiques et politiques régio- naux qui cherchent à développer les tissus locaux de services. On peut globalement classer les pistes proposées (et les pratiques observées) par les chercheurs en quatre grandes orientations :

• des soutiens principalement orientés vers « l’offre » (les prestataires de services aux entreprises) ;

• des soutiens principalement orientés vers « la demande » (les utilisateurs de services) ;

• des soutiens visant spécifiquement « la mise en relation » de l’offre et de la demande ;

• des actions centrées sur l’environnement de ces marchés de service.

Ces quatre orientations se retrouvent à de multiples égards dans les pratiques et actions des Chambres Consulaires françaises.

1.2. Les politiques des services : l’exemple des Chambres Consulaires françaises Quoi qu’on en dise, le rôle des CCI (et des CRCI) dans le développement local et/ou régional reste relativement mal connu. Comme le précise Bernard Jouve (2002, p. 537- 538), « on sait finalement peu de choses de ces institutions consulaires créées durant la période moderne et qui, par bien des aspects, sont héritières d’une certaine forme d’or- ganisation du capital et des rapports sociaux en France ». Cependant, bien qu’étant des institutions relativement peu étudiées dans les travaux de recherche existants, les CCI apparaissent comme des acteurs particulièrement actifs dans le développement des servi- ces, que ce soit au niveau local (CCI) ou régional (CRCI)5.

1.2.1. Les Chambres Consulaires : un acteur clé du développement local ?

Le monde consulaire a globalement connu de très profondes mutations au cours des vingt ou trente dernières années. La sphère d’influence de ces structures, très large au moins jus- qu’au début des années 80, s’est réduite et s’est considérablement transformée depuis lors.

Du fait, d’une part des contraintes budgétaires imposées par l’Etat, et d’autre part, d’une concurrence renouvelée des collectivités locales en matière de politique économi- que, les CCI sont passées d’une position centrale à une position dont on peut dire qu’elle est périphérique (cf. les développements de Bernard Jouve (2002) concernant la CCI de Lyon). En effet, loin d’être des acteurs autonomes et indépendants (ce qu’elles étaient

5 Cette distinction n’est que théorique, dans la mesure où certaines actions de la CCI de Lille Métropole ont une portée régionale et qu’à l’inverse des actions régionales menées par la CRCI peuvent avoir de fortes incidences locales.

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dans une certaine mesure dans les années 60), les CCI s’intègrent de plus en plus dans des dispositifs de politique publique et des programmes d’action portés par d’autres institu- tions comme les conseils régionaux ou encore l’Union Européenne.

Malgré cela, il reste clair que dans le cadre des politiques et programmes d’incitation et de stimulation du tissu économique local, les CCI disposent d’un atout décisif qui prend la forme d’un réseau de chargés de mission en prise directe avec le tissu productif local et plus particulièrement avec les PME-PMI. De ce fait, les CCI restent des acteurs incontournables dans les pratiques d’incitation et de développement des activités de service.

1.2.2. Les politiques mises en œuvre par les Chambres Consulaires : une synthèse*

Les Chambres Consulaires françaises (CCI et CRCI) ont développé ces dernières années de nombreuses actions en faveur des services. Ces actions recoupent certaines des politi- ques que nous avons présentées dans la section précédente. Elles touchent à la fois l’offre et la demande de services, mais également l’environnement de ces mêmes services.

• Les politiques de soutien à l’offre, mises en œuvre par les Chambres Consulaires, peuvent concerner des secteurs ou des « professions » ou à l’inverse prendre un caractère plus transversal. Elles prennent principalement les trois formes suivantes : (i) aide à l’émergence de réseaux et de collectifs de prestataires et de professions, (ii) aide à l’action menée par ces réseaux et ces collectifs (consolidation, suivi) où encore (iii) contribution à l’apport de moyens et de connaissances d’intérêt commun ;

• Les actions de soutien à la demande (les utilisateurs) visent principalement à pas- ser d’une information défaillante ou imparfaite à une information satisfaisante. De manière générale, il s’agit de construire une culture et des routines de recours rai- sonné aux services, y compris le cas échéant au travers d’incitations financières ;

• Les actions de mise en relation de l’offre et de la demande visent la connaissance et l’adaptation réciproque. On cherche alors à produire des réseaux d’échange avec un langage commun ;

• Les politiques de type environnemental enfin, visent l’extension des réseaux précé- dents à d’autres acteurs publics et privés. Il s’agit cette fois, de favoriser la produc- tion et la diffusion générale de savoirs sur les services, de développer une culture générale du service dans la société (cf. tableau page suivante).

Les différentes actions que nous venons de présenter, sont déclinées à des degrés divers au sein de la plupart des Chambres Consulaires françaises. Dans la section suivante, nous proposons d’analyser plus en détail les pratiques de la Chambre de Commerce et d’Indus- trie de Lille Métropole.

2. Incitations et developpement des services dans une region de tradition    industrielle : le cas de la cci de lille métropole

La Chambre de Commerce et d’Industrie de Lille-Métropole mène depuis plusieurs années une politique active de soutien aux activités de services (aux entreprises). Cette poli-

* Cette section s’appuie sur des travaux menés en collaboration avec Jean Gadrey

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Tableau 1 : Les actions menées par les CCI françaises en faveur du développement  des services aux entreprises

Soutiens principalement orientés vers « l’offre ».

- Faciliter les connexions personnelles produisant des réseaux et des collectifs de prestataires (clubs par profession,

«communautés»...) ;

- Soutien à des projets d’intérêt commun, de valorisation commune, d’investissements communs ;

- Aide à la création d’entreprises de service ;

- Études de secteurs, de leurs marchés, de leurs problèmes, de la perception qu’en ont les utilisateurs actuels ou potentiels ; - Informations spécifiques en direction de certains prestataires

(ou de l’ensemble des secteurs). Observatoire des services ; - Formation continue spécifique de certains prestataires ; - Actions pour que la formation initiale (ex : écoles de commerce)

intègre certaines réalités des services ;

- Actions avec les prestataires en faveur de la qualité, réflexions communes sur ce thème, sur les normes ISO et la certification ; - Rôle dans la mise en place d’aménagements, d’infrastructures

de bureaux, de pépinières de firmes tertiaires ;

- Soutien et reconnaissance du rôle et de l’importance de l’innovation dans les services ;

- Idée de CRITS (transferts de technologie orientés vers les services).

Soutiens principalement orientés

vers la «demande» - Conseil en matière de recours aux services, conseil en conseil, informations et conseils concernant les dispositifs publics ; - Initialisation de l’habitude du recours par une offre directe de

certains services, gratuits ou payants, ou à tarif réduits, ou par des aides publiques incitatives (ex : FRAC).

Mise en relation de l’offre

et de la demande - Salons, forums et autres initiatives rassemblant prestataires et utilisateurs ;

- Clubs incluant des utilisateurs ;

- Annuaires et autres bases de données utiles aux clients ; - Intermédiations personnelles diverses.

Actions sur l’environnement

de ces marchés - Élargissement des relations à d’autres acteurs publics (enseignement supérieur, recherche, collectivités locales, DRIRE) ou privés (banques, assurances, prescripteurs divers...) ; - Communication «externe» en direction du grand public (image

des services) et des pouvoirs publics ;

- Interventions argumentées auprès des pouvoirs publics pour que les services ne soient pas victimes de discriminations par rapport à l’industrie.

Source : Entretiens et divers documents internes (CRCI et CCI).

tique se fonde sur le constat de la tertiarisation croissante d’une région et d’une métropole de tradition industrielle, ainsi que sur la reconnaissance du rôle important des services, et en particulier des services aux entreprises, dans le développement métropolitain et régional6.

6 Dans les années 80-90, il s’agissait également d’accompagner les grands projets d’infrastructure régio- naux (TGV, lien fixe transmanche…).

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Soutiens principalement orientés vers « l’offre ».

- Faciliter les connexions personnelles produisant des réseaux et des collectifs de prestataires (clubs par profession,

«communautés»...) ;

- Soutien à des projets d’intérêt commun, de valorisation commune, d’investissements communs ;

- Aide à la création d’entreprises de service ;

- Études de secteurs, de leurs marchés, de leurs problèmes, de la perception qu’en ont les utilisateurs actuels ou potentiels ; - Informations spécifiques en direction de certains prestataires

(ou de l’ensemble des secteurs). Observatoire des services ; - Formation continue spécifique de certains prestataires ; - Actions pour que la formation initiale (ex : écoles de commerce)

intègre certaines réalités des services ;

- Actions avec les prestataires en faveur de la qualité, réflexions communes sur ce thème, sur les normes ISO et la certification ; - Rôle dans la mise en place d’aménagements, d’infrastructures

de bureaux, de pépinières de firmes tertiaires ;

- Soutien et reconnaissance du rôle et de l’importance de l’innovation dans les services ;

- Idée de CRITS (transferts de technologie orientés vers les services).

Soutiens principalement orientés

vers la «demande» - Conseil en matière de recours aux services, conseil en conseil, informations et conseils concernant les dispositifs publics ; - Initialisation de l’habitude du recours par une offre directe de

certains services, gratuits ou payants, ou à tarif réduits, ou par des aides publiques incitatives (ex : FRAC).

Mise en relation de l’offre

et de la demande - Salons, forums et autres initiatives rassemblant prestataires et utilisateurs ;

- Clubs incluant des utilisateurs ;

- Annuaires et autres bases de données utiles aux clients ; - Intermédiations personnelles diverses.

Actions sur l’environnement

de ces marchés - Élargissement des relations à d’autres acteurs publics (enseignement supérieur, recherche, collectivités locales, DRIRE) ou privés (banques, assurances, prescripteurs divers...) ; - Communication «externe» en direction du grand public (image

des services) et des pouvoirs publics ;

- Interventions argumentées auprès des pouvoirs publics pour que les services ne soient pas victimes de discriminations par rapport à l’industrie.

2.1. Les différents moments de la politique des services de la CCI de Lille Métropole Les actions et politiques des services menées par la CCI de Lille Métropole recou- vrent pour une large part celles que nous avons abordées dans la section précédente.

Néanmoins, au-delà de ce que nous appelons les orientations traditionnelles des soutiens aux services (§ 2.1.1) on peut distinguer trois moments de réorientation et d’inflexion de ces politiques, qui se matérialisent dans les années 90 pour la première (§ 2..2) au début des années 2000 pour la deuxième (§ 2..3), et à partir du milieu de ces mêmes années 2000 pour la troisième.

2.1.1. Les orientations traditionnelles des soutiens aux services

Les actions engagées par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Lille-Métropole en faveur des services sont de trois types : (i) des aides à la création de firmes de services, (ii) des actions de développement de l’offre, (iii) des actions de promotion de l’offre et de stimulation de la demande.

Très tôt, il a été reconnu que la réussite de ces diverses actions passe par une bonne connaissance du secteur des services. Ainsi, la plupart des actions engagées se sont basées sur une démarche préalable d’étude et d’enquête sur le secteur des services.

La CCI a mené, dès la fin des années 80, de nombreuses études à la fois générales et sectorielles : enquête sur l’offre et la demande de services en 988, les services aux entreprises dans la métropole lilloise en 993, les métiers dans les services en 9937, les besoins en services des sièges sociaux de Lille Métropole en 1999, et enfin de nombreuses études et monographies sectorielles diverses sur la communication et le marketing en 2003, l’ingénierie financière, le capital risque, les SSII (2002). Plus récemment (2000-2006), on relève de nombreuses enquêtes auprès des entreprises de la métropole, concernant à la fois l’offre et les usages des Technologies de l’Informa- tion et de la Communication (TIC).

Les actions de la CCI s’appuient, pour une large part, sur la création de divers obser- vatoires qui jouent un rôle important dans la connaissance du secteur des services (Observatoire des bureaux, Observatoire hôtelier, Observatoire des services aux entrepri- ses, ou encore Observatoire des TIC).

De nombreuses réflexions ont par ailleurs été menées dans le cadre des « Assises de la métropole » (2000) en collaboration avec l’Agence d’Urbanisme de Lille et dont l’objectif est de réfléchir à l’avenir de la métropole dans les 10-15 années à venir.

A. Les aides à la création d’entreprises de services

Les aides à la création d’entreprises de services visent à assurer un meilleur suivi des créations dans ces secteurs. Ce meilleur suivi s’est largement appuyé sur la mise en place de centres d’aide à la création de services (cf. encadré page suivante).

7 En collaboration avec l’Observatoire Régional des Formations, des Qualifications et des Emplois (ORFQE), et la Direction Régionale du Travail et de l’Emploi (DRTE).

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Encadré 1 : Le développement des centres d’aide à la création  d’entreprises de services

L’objectif est de favoriser de façon spécialisée la création d’entreprises dans le domaine des services en intégrant les différents aspects de la création : formation, aide au montage de business plan, montage financier, suivi de gestion, immobilier (pépinières).

De telles structures doivent aider à la création des entreprises de service. Elles doivent permettre la réduction de la mortalité des jeunes entreprises mais également et surtout, œuvrer à l’émergence de dossiers de création de qualité.

Il est possible d’envisager la constitution de pépinières spécialisées sur un secteur d’activité : par exemple la création d’une pépinière communication dans le cadre de l’Eurotéléport de Roubaix.

Ces actions pourraient se compléter par la spécialisation de fondations de type MNI ou Nord-Entreprendre, sur les activités de services, pour lesquelles la difficulté réside bien dans la rareté des dossiers de qualité à primer.

Source : CCI de Lille-Roubaix-Tourcoing, Département études et projets (990).

La volonté affichée par la CCI d’investir le champ de l’aide à la création d’entreprises de service s’explique en grande partie, par le constat spécifiquement local et régional d’une mortalité plus importante que la moyenne qui caractériserait ce secteur particulier.

B. Le développement de l’offre de services

Le développement de l’offre de services revêt deux dimensions : (i) la stimulation et l’amélioration de l’offre interne et, (ii) le renforcement de l’offre par apports externes.

• La stimulation et l’amélioration de l’offre interne.

On fait référence ici à la dimension qualitative de l’offre. Cette politique passe princi- palement par des actions de formation et (à la fin des années 90) de certification8. Le mar- ché des services est constitué généralement de firmes jeunes et peu structurées (Gallouj, 993). L’objectif des actions consulaires de modernisation est d’informer sur le processus de certification et d’initialiser la démarche qualité et la certification dans les firmes de services. « Une opération pilote menée avec le soutien du Ministère de l’Industrie a été lancée courant 1993, afin d’engager les firmes de service vers un processus qualité et de les accompagner dans une démarche de certification ». La démarche de certification en question, qui relaye les référentiels nationaux, permet une certaine crédibilisation et une moralisation du marché des services. Elle apparaît indispensable pour exploiter les savoir-faire à l’étranger et faciliter les regroupements de prestataires.

La politique de formation se caractérise par deux priorités : (i) intégrer l’approche services dans les formations traditionnelles ; développer les formations spécifiques pour les nouveaux services (environnement, tourisme d’affaires...). En matière de

8 Depuis lors, il n’existe plus à notre connaissance d’actions concrètes sur le thème de la certification.

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formation, les actions principales de la CCI visent à la mise à niveau, à l’adaptation du dispositif de formation aux services. En effet, le passé industriel de la région a fait que l’outil de formation n’est pas toujours adapté à ce type d’activités. Cet aspect est d’ailleurs amplifié par l’apparition rapide de nouveaux services et des évolutions importantes des métiers considérés.

Le rôle de la formation dans le développement d’une offre de service est très important (à la fois pour les prestataires et pour les départements internes des firmes industrielles et de service). La CCI entame une réflexion sur le sujet et une concertation avec les profes- sionnels pour déterminer les besoins et les nouvelles formations à développer. « A travers une analyse précise de l’évolution des métiers et des besoins en formation dans les servi- ces, il est apparu nécessaire de développer des formations techniques spécialisées (Sup.

de création, IEMD9, formations spécialisées en logistique, en finance, etc.)0 ».

Plus récemment, et en collaboration avec d’autres acteurs locaux (le RDT par exemple) et les représentants locaux d’institutions nationales (comme par exemple l’ANVAR), on observe du point de vue de la CCI, une plus grande sensibilisation aux questions nouvelles d’innovation dans et par les services.

• Le renforcement de l’offre par apport externe

Les actions dont il est question cherchent à combler certaines insuffisances quantitati- ves et qualitatives de l’offre locale en attirant des services externes. Cela passe par l’en- gagement d’actions de prospection auprès des sociétés de services aux entreprises extra- régionales. Cette prospection s’effectue grâce à des structures comme l’Agence pour la Promotion Internationale de Lille Métropole (APIM), qui s’engage de façon systématique dans des actions de prospection tertiaire. Il s’agit généralement d’attirer dans la métropole des « grands noms » internationaux des services. Ce qui est le plus souvent visé dans ce cas, ce sont les grands réseaux internationaux de service et conseil du type « big four2 » (et plus largement). Ces services en réseau permettent en effet de bénéficier des avantages propres à la notion de réseau : interaction ; échange de connaissances, compétences et expertises ; soutiens logistiques en personnel, innovation, recherche... Plus généralement, le développement local de ces services permet de mieux répondre à la demande en offrant une palette élargie de services. Enfin et surtout, ces services (rares) ont un effet d’attrac- tion pour la métropole et améliorent son positionnement dans le réseau des métropoles internationales (cf. Gallouj, 997b).

Les actions de renforcement de l’offre par apport externe sont d’autant plus néces- saires que la réussite des grands projets tertiaires engagés dans la région et dans la métropole, passe par des actions commerciales volontaristes. Cependant, ce type d’action ne peut être efficace que par la recherche d’un partenariat visant l’optimi- sation des moyens et des démarches mises en œuvre par les différents acteurs et les diverses structures de promotion et de prospection locales (aménageurs, promoteurs, agents immobiliers...).

9 Institut Européen du Marketing Direct.

0 Document interne CCI de Lille Métropole.

Réseau Nord-Pas-de-Calais Technologie.

2 Grands réseaux internationaux de l’audit et du conseil (Deloitte, Ernst & Young, KPIIG, PwC).

(12)

C. La promotion des entreprises de services et la stimulation de la demande

La promotion des entreprises et la stimulation de la demande est sans doute l’axe le plus important de la politique consulaire. C’est sur cet axe que sont concentrées la plupart des actions de la CCI. Ces dernières se basent sur le constat d’une mauvaise connaissance de l’of- fre locale par les demandeurs (qui implique par conséquent une fuite de cette demande).

En effet, dès les années 70-80, de nombreuses études font état d’un phénomène de court-circuit dans le recours aux services. Les entreprises régionales, ne parvenant pas à trouver localement (pour des raisons de faible connaissance du marché local, ou de faible niveau -réel ou supposé- des offreurs locaux) des prestataires en quantité et qualité suf- fisantes, s’adressent systématiquement à des prestataires situés en dehors de la région et principalement en Ile-de-France (cf. tableau 2).

Tableau 2 : La dépendance de l’offre régionale de services  et le phénomène de « court-circuit »

Source : notre enquête CRCI-ERMES (989) et CRCI (978).

Ainsi, l’objectif visé par la CCI est, d’une part, d’aider les prestataires locaux à mieux couvrir le marché régional et d’autre part, de faciliter la mise en relation de l’offre et de la demande (cf. encadré 2). Les actions engagées cherchent à faire connaître l’offre auprès des firmes par des moyens divers comme les annuaires professionnels (visant à valoriser l’offre sur son marché), ou encore par l’organisation de journées thématiques, de collo- ques et salons spécialisés (« enovation meeting » par exemple…)3. Ces actions permet- tent la stimulation de la demande des firmes industrielles et de services, qui conduit en retour à un renforcement des effets du FRAC dans les années 90.

3 Dans les années 90, certaines actions spécifiques s’appuyaient sur l’organisation de salons du conseil et des services et sur l’incitation aux regroupements professionnels (association des SSII, des agences en communication ou encore des conseils en relations publiques...). Ces actions spécifiques ont cependant été abandonnées depuis.

Fonds Régional d’Aide au Conseil.

% d’entreprises sous-traitant au niveau national

978 988

Conseil en gestion-direction Contentieux-recouvrement Publicité

Conseil à l’exportation Essais, contrôle, analyse, qualité Etudes économiques

Documentation

Conseil en propriété industrielle Marketing, études de marché Recherche-innovation Etudes techniques, ingénierie

327 739 355 5657 7665 58

27,3,6 3,20 23,5nd nd50 8,336,2 26,6

(13)

2.1.2. Les nouvelles orientations des soutiens aux services (milieu des années 90) Les actions précédentes relèvent d’une politique globale d’animation (mieux connaî- tre les services, mettre en relation l’offre et la demande, développer la création d’en- treprise, moderniser les entreprises, adapter l’outil de formation, « animer » les profes- sions, développer l’image tertiaire locale et régionale...), visant avant tout à affirmer Lille comme pôle « Eurorégional » de services. A ces objectifs traditionnels se sont ajoutés, à partir du milieu des années 90, trois axes relativement nouveaux : l’accom- pagnement du développement international des firmes de services, le développement d’un réseau de centres tertiaires, le développement d’une « culture services » dans la métropole et plus généralement dans la région. Ces éléments relèvent d’une stratégie

« mercapolitaine » au sens de Jean Philippe5.

Encadré 2 : La mise en relation de l’offre et de la demande  au début des années 90

Les actions engagées ont pour objet de mieux faire connaître les compétences locales aux entreprises régionales françaises et belges. Ont notamment été réalisés :

• l’annuaire des services aux entreprises (quatre éditions) : répertoire complet de 6 000 prestataires de services de la métropole lilloise, trilingue (français, anglais, allemand) diffusé en France et en Belgique ;

• des actions de promotion et manifestations : Applica (salon des applications informatiques), cycles de conférences (gestion des ressources humaines, effica- cité commerciale...) ;

• des opérations de rencontres avec les entreprises belges : journées contact à Courtrai en Belgique (00 exposants dont 60 français) ;

• le développement du « conseil au conseil » : aider les entreprises à formaliser leurs besoins en matière de services et les orienter vers l’offre adéquate.

Source : Duyck, (993).

A. L’accompagnement du développement international des services

Dès les années 80, et pour nombre de CCI, le territoire de référence du développement n’est plus l’espace national mais l’Europe. Il s’agit dès lors de donner aux services une dimension européenne ou encore internationale. Cette dimension passe par une consoli- dation des firmes locales (afin de leur donner une taille critique) et plus couramment par la recherche et la constitution de réseaux et partenariats internationaux.

La Chambre de Commerce et d’Industrie de Lille-Roubaix-Tourcoing6 cherche aussi à aider les prestataires locaux à constituer et à s’insérer dans des réseaux internationaux de partenariat. Ainsi, « des missions de contacts ont été menées avec les professions juridi-

5 La stratégie « mercapolitaine » vise à favoriser les échanges et bénéficier du développement du commerce international. Son fondement est sectoriel : le développement des services aux entreprises. Son orientation est centrée sur le développement international. Elle comporte par ailleurs une dimension urbanistique liée aux contraintes de production et localisation des services aux entreprises (Philippe, 99).

6 La dénomination « Lille Métropole » est beaucoup plus récente.

(14)

ques et comptables à Munich et Turin ; un salon du partenariat européen -europartenariat- à été en partie axé sur les services » (Duyck, 993)7.

Le tableau suivant emprunté à la « Commission des services » de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Lille Métropole reflète certaines des politiques communé- ment mises en œuvre.

Tableau 3 : Exportation des services et modes d’action possibles

Source : D’après Chambre de Commerce et d’Industrie de Lille-Roubaix-Tourcoing.

La CCI a enfin initié la création de services nouveaux destinés à accompagner les activités de service dans leur développement international et à favoriser l’attractivité de la métropole : un World Trade Center, un centre de commerce international implanté dans un ensemble immobilier de 5 000 m2 dans le centre tertiaire d’Euralille ; une cour d’arbitrage européenne (CAREN) chargée de résoudre les litiges liés au com- merce international, une école internationale. L’ensemble de ces institutions ont été regroupées au sein d’un « Espace International » qui fédère maintenant l’essentiel des structures locales et régionales traitant de l’international, y compris l’APIM.

7 Par ailleurs, la CCI, au travers de l’association « Lille place juridique » s’est investie dans un certain nombre de manifestations dont par exemple « Juristeurope », congrès international qui a réuni à Lille plus de 200 juristes européens à la fin de l’année 1995.

Mode d’exportation

des services Mode d’action Remarques

Organisation en

réseau Incitation à la constitution de réseaux

et de stratégies d’alliance Les résultats ont été peu probants.

Ce type d’action a été abandonné depuis Vente à des visiteurs Développement des capacités de

tourisme d’affaires-congrès, notamment au travers d’actions spécifiques

de type « tables gourmandes », clubs hôteliers, association « Lille-Event’s »

Vente par déplacement Développement des capacités de transport (au niveau de l’aéroport de Lille-Lesquin notamment)

Malgré de nombreuses actions volontaristes, l’aéroport de Lille ne parvient cependant pas à dépasser le cap du million de passagers. Néanmoins, l’ouverture de nouvelles lignes dans les années 2000 devrait contribuer à atteindre cet objectif.

Vente à distance

(VAD) Développement des outils de

(télé)communication

Organisation de nombreux salons sur la VAD

Cette dimension devrait être renforcée dans le cadre du nouveau pôle de compétitivité commerce et distribution.

(15)

B. Le développement d’un réseau de centres d’affaires

La CCI de Lille Métropole a également initié, en collaboration avec les collectivi- tés locales, une politique de développement des grands projets tertiaires permettant (dans les conditions des années 90) d’accompagner les grandes décisions de réalisa- tion d’infrastructure. Il s’agit de développer une nouvelle gamme de produits desti- nés à héberger les entreprises en particulier tertiaires8 : le centre Euralille (pour les affaires, les services de décision), l’Eurotéléport de Roubaix (pour les services de (télé)communication), la Technopole de Villeneuve d’Ascq et le parc technologique de la Haute Borne (pour la technologie), le centre de transport et de logistique de Roncq et de Lomme (en périphérie de Lille).

Ces diverses actions passent généralement par des participations au capital des sociétés créées à cet effet (généralement SEM9) et une représentation au sein de leur conseil d’administration.

C. Le développement d’une «culture services»

L’objectif est ici de « faire avancer la culture services », de faire « évoluer les men- talités » au niveau de la CCI elle-même et plus largement, de manière à mieux tenir compte de la réalité de l’économie des services dans la métropole. Plus spécifiquement, il s’agit de mettre les services au cœur des pratiques, des réflexions, et des actions de la CCI. La conception des services qui est adoptée est une conception large, à la fois comme secteur et comme fonction.

La CCI cherche ainsi à prendre en compte la dimension service dans l’ensemble de ses actions, à la fois dans ses relations internes (développer la prospection tertiaire au sein de l’APIM, accroître les thèmes sur les services dans les publications de la CCI comme FACE20, promouvoir les nouveaux métiers de services au sein du dépar- tement formation de la Chambre, accroître le nombre de « permanents » services) et dans les relations externes, auprès de la Communauté Urbaine et des Agences d’Ur- banisme (Schéma de Développement et d’Urbanisme de la Métropole), du Conseil Régional (Contrat de Plan), de la DRIRE2 (FRAC). Plus généralement, les actions citées visent à l’élaboration d’une nouvelle image de la métropole centrée sur le tertiaire et les services.

2.1.3. La situation au début des années 2000

Le début des années 2000 est marqué à la fois par la reconduction à l’identique d’opé- rations lancées dans les années précédentes et par l’approfondissement de certaines d’en- tre elles (§ A). Cependant, on constate que malgré quelques évolutions, on n’assiste pas à une réelle diffusion d’une culture du service et des services (§ B).

8 Y compris le développement de centres d’aide à la création d’activités de service.

9 Société d’Economie Mixte.

20 Magazine des entreprises de Lille Métropole, publié et édité par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Lille Métropole.

2 Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement.

(16)

A. Reconduction et approfondissement des actions antérieures

Globalement, on peut dire que la plupart des actions lancées dans les années 90 ont été, à quelques exceptions près22, reconduites et approfondies (pour certaines d’entre elles) dans les années 2000. L’annuaire des services, qui en est à sa huitième édition, s’est transformé. Il est maintenant publié sous forme de livrets distincts spécialisés sur des secteurs particuliers (SSII, publicité et communication, etc.). Dans le même cadre, la CCI accentue ses efforts pour une diffusion en ligne. Plus généralement l’objectif affiché est d’augmenter la valeur ajoutée du « produit annuaire », bien au-delà de la simple four- niture d’une liste d’entreprises et d’adresses23.

La CCI de Lille Métropole accentue également ses actions de mise en relation de l’offre et de la demande par le développement d’informations à valeur ajoutée sur des secteurs d’activité spécifiques. Elle s’efforce en particulier de promouvoir l’offre locale auprès de clients « grands comptes ». Par ailleurs on assiste à un développement important de

« Lille place juridique » et de « Lille place financière » qui offrent, chacune, l’essentiel de leurs services en ligne (cf. encadré 3).

Encadré 3 : Lille place juridique et Lille place financière

Née au printemps 995, l’association « Lille place juridique » se donne pour mission de promouvoir les compétences juridiques (entendues dans les composantes juridiques, comptables, judiciaires et universitaires) de la métropole lilloise et de la région, afin d’accroître leur rayonnement à l’échelle européenne. Concrètement, il s’agit de : valoriser le haut niveau d’expertise de ces activités exercées pour assurer les intérêts de l’entreprise ; décloisonner les professions en favorisant les rencontres entre les différentes institutions et celles des régions frontalières ; faciliter la diffu- sion et la connaissance du droit, en particulier du droit européen.

L’association « Lille Place Financière » regroupe la communauté financière et tous les acteurs régionaux désireux de contribuer à la promotion de Lille Métropole capitale de l’Eurorégion.

Ses buts sont : de promouvoir le potentiel financier de la métropole ; de concourir au développement économique équilibré de l’Eurorégion ; de positionner Lille parmi les grands centres financiers régionaux européens. L’association qui réunit les mem- bres de la communauté financière ainsi que les principaux acteurs du développement régional se caractérise par quatre axes d’action : communication et valorisation du potentiel financier de Lille métropole, organisation de manifestation, formation et participation à des réseaux (nationaux et européens).

Source : Guide des services financiers et documents de présentation de lille place juridique.

22 Actions de certification, actions de conseil au conseil ou encore incitations aux regroupements de profes- sionnels des secteurs des services.

23 A l’inverse, l’annuaire n’est plus trilingue comme par le passé.

(17)

Au début des années 2000, les actions de la CCI peuvent s’articuler autour de trois objec- tifs centraux résumés par la formule « Plus de services d’excellence dans l’Eurorégion ».

« Plus de services »

La CCI cherche à accroître le nombre et la variété des offres de service à Lille Métropole. Des actions spécifiques sont engagées en direction de secteurs insuffisam- ment représentés localement. Ces secteurs restent encore nombreux en particulier dans les activités de conseil.

On note par ailleurs que les actions lancées dans la période précédente se sont poursui- vies et l’annuaire des services a pris, on l’a vu, une orientation plus spécialisée.

« Plus d’excellence »

Il s’agit cette fois, d’accroître le niveau et la qualité de l’offre proposée, de manière à conforter la place de Lille comme « place forte » de service au niveau national. Cette envergure nationale (voire même internationale) de l’offre métropolitaine de services est semble-t-il déjà acquise dans un certain nombre de secteurs comme la logistique (le Nord-Pas de-Calais se situe au deuxième rang français), la filière marketing et communication, en particulier au travers de la VAD2 et des prestataires liés (3e région française en matière d’imagerie numérique et audiovisuelle) et enfin les Technologies de l’Information et de la Communication (Lille Métropole se situerait au 3e rang des villes de province pour les services immatériels).

L’excellence s’appuie également, de plus en plus semble-t-il, sur un centrage accru sur la question de l’innovation. Dans ce cadre, la CCI de Lille Métropole participe, on l’a vu, à de nombreuses actions de formation et de communication visant à promouvoir l’innovation dans les services.

« Plus d’Eurorégion »

En mettant en avant le concept d’Eurorégion, la CCI de Lille Métropole cherche à assurer le positionnement de l’offre lilloise au-delà des frontières strictement nationale.

Il s’agit principalement de mieux valoriser la localisation lilloise au cœur d’un marché de plus de 00 millions d’habitants.

Certaines de ces actions s’appuient sur le CTDIC (Centre Transfrontalier de Développement Industriel et Commercial) visant en particulier à favoriser l’implantation d’entreprises belges à Lille métropole.

B. La difficile maturation d’une « culture des services »

Les actions menées par la CCI de Lille Métropole en faveur des services apparaissent nom- breuses et variées. Si pendant longtemps, ces actions ont visé prioritairement les infrastructures et la promotion de zones d’activités industrielles ou (surtout et de plus en plus) de services, on constate que depuis le milieu des années 80, la CCI se caractérise par une orientation de plus en plus forte vers des logiques d’animation, de mise en réseau d’acteurs et d’institutions locales.

Cependant, il reste clair que la plupart des politiques mises en œuvre, quelle que soit leur nature et leur forme, ne peuvent se comprendre en dehors de la prise en compte des caractéris-

2 Vente à Distance.

(18)

tiques des marchés régionaux de services. Ces marchés sont pour la plupart d’entre eux, carac- térisés par de fortes asymétries informationnelles. L’offre est encore généraliste, sélective et peu évolutive ; la demande est elle-même atomisée, fluctuante, peu diversifiée et (souvent) tournée vers l’extérieur en ce qui concerne ses besoins en services. Autrement dit, et à partir de là, ce dont il est question prioritairement (si l’on veut agir sur le développement de ce type de marché), c’est la production et l’activation de réseaux personnels de proximité. Les réseaux en question concer- nent tant les prestataires que les échanges et relations contractuelles (la relation prestataire-client) ou encore plus généralement l’environnement socio-économique local.

Dans tous les cas, il s’agit de contribuer à la production d’une culture du service ou des services. Cette culture est d’abord une culture managériale concernant les services aux entreprises ; mais elle est également une culture plus générale concernant la place des services (et notamment des services aux entreprises) dans l’économie régionale et locale.

Autrement dit, il s’agit de passer des préjugés industrialistes : l’industrie secteur moteur au cœur de la base économique et les services suiveurs… (cf. sur ce point, Gallouj, 1993) à une vision plus équilibrée et plus systémique.

Dans la réalité on constate que, là encore, la question culturelle reste centrale. Cependant, malgré de nombreuses démarches volontaristes de sa « Commission Services », il nous sem- ble la CCI de Lille Métropole, prise globalement, ne considère pas encore les services comme une priorité. Cette situation s’explique en grande partie par le fait que, dans les conditions de la fin des années 90 et du début des années 2000 (et à quelques exceptions près), tant les « élus » que « les permanents » de cette institution sont encore trop marqués par des idées et concep- tions « industrialistes ». Les propos suivants (cf. encadré ), tenus par un Président de la CCI de Lille Métropole au début des années 2000, nous semblent particulièrement révélateurs de la domination de cette conception industrialiste au sein de la CCI de Lille Métropole.

Encadré 4 : L’industrie, moteur du développement :  un exemple de conception industrialiste

L’industrie, moteur du développement

« La première réalité, c’est que notre Métropole reste industrielle… La seconde réalité, c’est qu’il n’y a pas de grande métropole qui n’ait une industrie puissante et reconnue. L’industrie a en effet un rôle d’entraînement majeur sur l’ensemble de l’éco- nomie : par ses capacités d’innovation, par l’importance de ses investissements, par le recours accru à la sous-traitance, notamment auprès des services de haut niveau.

Au total, on sait qu’aujourd’hui, un emploi industriel engendre trois emplois notamment dans le secteur tertiaire.

Soutenir le développement de l’industrie métropolitaine, se donner les moyens d’accueillir de nouvelles entreprises dans ce secteur d’activité, sont ainsi des axes majeurs de toute politique visant d’une part à la création de richesses et d’emploi, et d’autre part à la notoriété et à l’attractivité de notre métropole.

Au regret du passé, au rejet que parfois il suscite, il faut donc opposer un grand projet pour une industrie forte et moderne. C’est une des orientations les plus per- manentes de l’action de notre Chambre… » (propos du Président de la CCI de Lille Métropole, Editorial, Magazine Face, septembre 2000).

(19)

Les difficultés constatées ne doivent pas s’opposer au maintien d’une ambition industrielle…

« Notre réaction face aux difficultés constatées est, au contraire, de réaffirmer une forte ambition industrielle pour Lille Métropole et cela pour deux raisons majeures :

D’abord, parce que le maintien d’une industrie puissante est une nécessité tant pour l’emploi d’aujourd’hui que pour l’emploi futur : la plupart des grandes métro- poles économiques européennes ont ainsi une industrie dynamique qui a un effet d’entraînement sur l’ensemble des activités.

Ensuite, parce que nous avons les moyens de cette ambition à la fois par la qualité maintenue de notre tissu de PME et par la qualité des hommes : Lille Métropole dis- pose, plus que de nombreuses agglomérations, des compétences, des qualifications et des formations qui lui permettent de rester fidèle à sa vocation industrielle… » (propos du Président de la CCI de Lille Métropole, Editorial, magazine Face, mars 200)

On notera par ailleurs que sur les douze CCI du Nord-Pas-de-Calais, seules trois ont transformé leur dénomination en devenant des CCIS (Chambre de Commerce d’Industrie et des Services). Il s’agit en particulier des CCIS de l’arrondissement de Béthune, de Boulogne sur Mer et de Montreuil, et enfin de St Omer-St Pol sur Ternoise. Dans le cas de Lille Métropole, cette question et ses enjeux ont été, semble-t-il, rapidement escamotés ; ce qui révèle encore une fois, la domination de conceptions néo-industrialistes au sein de ses instances dirigeantes de la Chambre.

2.1.4. Le milieu des années 2000 : nouvelle mandature et nouvelles orientations Le milieu des années 2000, qui correspond à l’élection d’un nouveau Président et à la mise en place d’une nouvelle équipe à la tête de la CCI de Lille Métropole marque vérita- blement une rupture par rapport à la période précédente. Les activités de services figurent désormais parmi les préoccupations centrales de la Chambre.

Cette montée en puissance des services se mesure d’abord et avant tout par un poids plus important pris par la « Commission services » au sein de la CCI (Elle passe en effet de moins de cinq membres au tout début des années 2000 à plus d’une vingtaine aujourd’hui25). Cette commission change par ailleurs de dénomination (elle devient la commission « tertiaire supérieur ») en même temps qu’elle s’élar- git à d’autres catégories de services, y compris le tertiaire directionnel (centres de décision) d’entreprise.

Les missions de la nouvelle commission tertiaire supérieur sont redéfinies et s’articu- lent maintenant autour des quatre orientations suivantes :

• constituer un cercle de débats, d’échanges de bonnes pratiques et d’orientations dans le domaine tertiaire ;

• se transformer en force de proposition (« task force ») afin de définir une stratégie de développement pour le tertiaire lillois ;

• apparaître comme un outil qui veille à la compréhension et la valorisation des métiers

25 La plupart des secteurs des services y sont maintenant représentés.

Source : Face, septembre 2000, n° 30, et mars 200, n° 62.

(20)

du service et de ses professionnels auprès des acteurs du développement, en premier lieu desquels les commissions et départements de la CCI de Lille métropole ;

• se révéler un lieu d’innovation et d’intelligence économique sur l’évolution du tertiaire et des services aux entreprises » (cf. CCILM, 2005).

Le programme de la commission s’élargit et s’appuie désormais sur trois priorités : (i) l’amé- lioration de la performance et de la qualité du tertiaire supérieur local, (ii) l’amélioration de la visibilité et la promotion de Lille Métropole comme place de tertiaire supérieur26, (iii) la mise en perspective de l’externalisation comme l’un des atouts du développement de l’attractivité de Lille Métropole27. L’ensemble de ces priorités s’appuie sur un programme d’action détaillé sur lequel il n’est pas nécessaire de revenir ici. Cependant, il nous semble clair que l’impulsion est donnée dans le cadre d’un objectif affiché particulièrement explicite : « faire des entreprises et du territoire de Lille Métropole un pôle d’excellence et d’expertise européen pour le développement du tertiaire et des services aux entreprises » (cf. CCILM, 2005). Dans ces conditions, on peut penser que les conceptions néo-industrialistes, dominantes dans la phase précédente, devraient céder le pas (et elles ont déjà commencé à le faire) à une vision plus équilibrée (et plus proche de la réalité) qui donne aux services une juste place comme facteur d’attraction et plus générale- ment comme composante active de la base économique locale et régionale.

Conclusion

Dans cet article, nous avons cherché à mettre en perspective la place et le rôle des CCI et en particulier de la CCI de Lille Métropole dans le développement et l’animation des marchés régionaux de service. Nous avons montré que les possibilités d’action offertes aux responsa- bles de l’aménagement et du développement local, pour favoriser l’émergence et stimuler la croissance locale ou régionale des services, apparaissent nombreuses et variées. Elles recou- vrent différentes dimensions tenant à la fois de l’offre, de la demande, mais également (de manière plus transversale) de l’environnement général de cette offre et de cette demande.

Les tendances les plus récentes laissent penser que les perspectives les plus prometteu- ses résident dans toutes les actions qui cherchent à faciliter la mise en relation de l’offre et de la demande de service et, de manière plus générale, dans toutes les actions qui visent à réduire les asymétries d’information sur les marchés régionaux de service (et de ce fait, à accroître la transparence et la lisibilité de ces mêmes marchés).

Ces actions relèvent d’orientations qui ont été prises dès le début des années 90, par la CCI de Lille Métropole. Ainsi, on peut dire qu’en développant des politiques actives d’attraction des fonctions nobles (sièges sociaux, centres de décision et de recherche…) et en facilitant l’activation et la mobilisation de réseaux de proximité, la CCI de Lille Métropole a contribué à la tertiarisation de l’économie métropolitaine (et régionale). Si au début des années 2000, on pouvait craindre un retour en force des conceptions néo-indus- trialistes, avec pour corollaire un recul relatif de la culture des services ; à partir de 2005, la nouvelle mandature donne une réelle impulsion aux actions en faveur des services. On

26 Avec par exemple la fusion de « Lille place financière » et de « Lille place juridique » (cf. encadré 3, § 2.1.3).

27 Cette action est plus ponctuelle que les précédentes. Chaque année, un nouveau thème d’animation spéci- fique aux services devrait être choisi par la CCI.

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