• Aucun résultat trouvé

Géographie Économie Société: Article pp.447-466 of Vol.8 n°4 (2006)

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Géographie Économie Société: Article pp.447-466 of Vol.8 n°4 (2006)"

Copied!
20
0
0

Texte intégral

(1)

Géographie, économie, Société 8 (2006) 447-466

GÏOGRAPHIE ÏCONOMIE SOCIÏTÏ GÏOGRAPHIE ÏCONOMIE SOCIÏTÏ

Les clusters régionaux au Portugal Regional Clusters in Portugal

Regina Salvador

*

, Joana Chorincas

e-GEO – Centro de Estudos de Geografia e Planeamento Regiona Faculdade de Ciências Sociais e Humanas, Universidade Nova de Lisboa

Avenida de Berna, 26-C, 1069-061 Lisboa PORTUGAL

Résumé 

Cet article a comme principal objectif celui d’analyser l’évolution des systèmes productifs locaux au Portugal, selon la méthodologie des quatre pointes du diamant proposée par Michael Porter : « conditions des facteurs productifs », « conditions de la demande », « secteurs connexes » et « stratégie, structure et concurrence ».

En tenant compte des points forts et faibles des clusters régionaux au Portugal, on va analyser

­l’efficacité­et­l’articulation­des­politiques­régionales­depuis­l’adhésion­à­l’Union­Européenne.

Ainsi­identifiés­les­facteurs­qui­ont­bloqué­le­développement­des­systèmes­productifs­locaux,­on­va­

proposer des clusters émergents, en accord avec les avantages compétitifs des régions portugaises.

On fera encore une comparaison avec quelques cas de succès en Europe.

© 2006 Lavoisier, Paris. Tous droits réservés.

Summary 

This article aims to analyse local productive systems in Portugal, according to the four points diamond methodology proposed by Michael Porter: ‘factor conditions’, ‘demand conditions’,

‘related sectors’ and ‘strategy, structure and competition’.

Held the strong and weak points of regional clusters in Portugal, we analyze regional policies effectiveness and articulation, since European accession.

Once­we­have­identified­the­factors­that­had­harmed­the­development­of­the­local­productive­systems,­

we propose emergent clusters, in accordance with the Portuguese regions competitive advantages.

A comparison with some success cases in Europe is also presented.

© 2006 Lavoisier, Paris. Tous droits réservés.

*Auteur correspondant : regina.salvador@fcsh.unl.pt

(2)

Mots clés : clusters régionaux, systèmes productifs locaux, diamant de Porter, politique régionale, Portugal, pays de l’Europe de l’Est.

Keywords: regional clusters, local productive systems, Porter diamond, regional policy, Portugal, Eastern European countries.

1. Le contexte

Traditionnellement, on voyait le facteur déclencheur du développement régional comme un évènement qui provenait principalement de l’extérieur. Cette conception a eu, comme conséquence, celle de limiter considérablement le rôle des acteurs locaux, comme

«­bénéficiaires­»­passifs­de­subventions.

De plus en plus, le développement régional est vu aujourd’hui comme un processus dans lequel les acteurs sont « proactifs » et ne sont pas en attente de décisions venant de l’extérieur. Cette nouvelle vision du développement régional est notamment soulignée par l’essor, depuis les années 70, de nouvelles théories, telles que les « milieux innovateurs », les « régions apprenantes » ou les « clusters régionaux ».

La performance des économies nationales et régionales est de plus en plus fortement influencée­ par­ le­ développement­ des­ systèmes­ productifs­ locaux,­ c’est-à-dire­ par­

la proximité géographique. En effet, cette proximité géographique présente des conséquences dans la dynamique de la compétitivité et de l’innovation, dans la mesure où elle fait augmenter les avantages compétitifs des territoires, accroît les économies d’agglomération,­fomente­les­relations­de­confiance­entre­les­acteurs­régionaux­-­même­

entre­ceux­qui­sont­rivaux­-­et­dépasse­les­initiatives­isolées.

La prévision de la « mort de la distance » par Cairncross (2001), résultant des révolutions technologiques et des transports, s’avère, comme les nouvelles sur la mort de Mark Twain, un peu exagérée. L’histoire de la géographie économique démontre une tension permanente entre forces centrifuges (qui recherchent des localisations lointaines, moins chères) et forces centripètes dynamisées par des activités innovatrices (qui ont besoin de la proximité du marché ou des centres de recherche).

On­a­constaté­une­situation­semblable­à­la­fin­du­XVIIIe­et­à­la­moitié­du­XIXe siècle, aux­États-Unis,­où­la­construction­des­chemins­de­fer­et­l’installation­du­télégraphe­

ont été accompagnées par une concentration croissante de l’activité économique et de l’urbanisation.

Storper­/­Venables­(2003),­entre­autres,­démontrent­aussi­l’importance­actuelle­de­la­

concentration­des­activités­économiques­aux­États-Unis­:­environ­40­%­de­l’emploi­

est­localisé­sur­1,5­%­de­la­surface­et­sa­densité­géographique­est­même­en­train­de­

croître ces dernières années. On estime que 18 clusters localisés sont responsables pour­ plus­ de­ 50­%­ de­ l’emploi­ (Rapport­ du­ «­US­ Department­ of­ Housing­ and­

Development », cité par Morgan, 2004).

C’est pour cela que, en général, les théories géographiques de la concentration économique ont­gagné­une­si­importante­réputation­scientifique­lors­de­ces­dernières­années­et,­en­

particulier, la théorie des « clusters ».

Lorsqu’on parle de « cluster », on fait référence aux notions de développement régional basées sur la proximité géographique et sur une forme d’organisation des industries. Les

(3)

premières études sur ces questions ont été celles sur les fameux districts industriels italiens, caractérisés par une forte concentration d’entreprises (très souvent, de PME), par une division du travail entre les entreprises et par l’union des vies sociales et économiques.

En effet, on doit faire référence aux travaux précurseurs du concept de cluster : Becattini (1975), Bagnasco et Trigilia (1984) sur l’industrialisation diffuse comme alternative aux modèles basés sur les économies d’échelles ; Piore et Sabel (1984) sur­la­spécialisation­flexible­;­ou­les­divers­travaux­italiens­sur­les­districts­industriels­

développés par Becattini (1979 et 1987), Brusco (1982 et 1986) et Garofoli (1991), prolongés en France sous le nom de « systèmes industriels localisés » par une équipe grenobloise­sous­l’impulsion­de­Courlet­et­Pecqueur­(1986)­et­aux­États-Unis­par­les­

géographes californiens Scott (1986) et Storper (1992).

Cela­ va­ sans­ oublier­Alfred­ Marshall,­ le­ premier­ auteur­ au­ XIXe­siècle,­ à­ mettre­ en­

évidence que les économies d’échelles peuvent provenir « d’effets externes » dispensés par­ le­ milieu­ économique­ où­ les­ entreprises­ se­ situent­ et­ qui,­ grâce­ à­ leur­ proximité­

spatiale, permettent des relations particulières qui améliorent leur productivité. Selon Marshall,­les­économies­externes,­la­confiance­mutuelle,­le­savoir-faire­traditionnel­et­

l’«­atmosphère­industrielle­»­conduisent­à­des­innovations­incrémentielles.­

Bien que le concept de cluster de Porter n’apporte aucune innovation théorique importante, il­a­l’avantage­d’être­un­outil­pragmatique­qui,­grâce­à­l’inventaire­des­pointes­du­diamant­

et­des­facteurs­externes­au­cluster­(accidents­historiques,­politiques),­se­prête­à­l’analyse­

de cas concrets. Pour Porter (1990, p. 21), un cluster est « une concentration géographique de groupes d’entreprises interconnectées, d’universités et d’institutions associées, qui résulte des couplages (linkages) ou des externalités entre industries ».

Le­ concept­ est­ repris­ sous­ des­ terminologies­ telles­ que­ «­filière­»,­ «­grappe­

industrielle », « système productif local » (SPL), « district industriel » ou « milieu innovateur », sans oublier les « technopoles » et les « pôles de compétitivité ». On retrouve parmi ces vocables des différences conceptuelles subtiles, mais tous les concepts­définissent­des­formes­d’organisation­industrielle­basées­sur­la­dynamique­

de­ proximité­ et­ l’interdépendance­ des­ acteurs­ régionaux.­ Sur­ un­ même­ territoire,­

une­proximité­entre­acteurs­se­vérifie,­selon­trois­logiques­:­proximité­géographique­

(distance physique), proximité économique (synergies) et proximité institutionnelle (normes, règles, codes, valeurs et routines).

Plusieurs exemples de « régions gagnantes » attestent l’importance de ces phénomènes de proximité et de territorialisation comme éléments déterminants de la compétitivité des systèmes territoriaux de production (Benko et Lipietz, 1992).

Selon Lagendijk et al.­(1999),­les­clusters­régionaux­ont­un­rôle­essentiel­à­jouer­dans­

la croissance économique des régions périphériques, dans la mesure où ils permettent l’accroissement du « capital absorbant » et les capacités innovatrices des économies régionales. Dans le cas des économies faibles, l’association, le réseautage, le transfert de connaissances tacites entre différents acteurs, ainsi que la présence de groupes de travailleurs, favorisent l’innovation.

Les entreprises du cluster développent des relations privilégiées avec leur territoire d’implantation,­tout­en­faisant­partie­de­réseaux­globaux.­C’est­grâce­à­ces­relations­privilégiées­

avec­le­territoire­que­les­clusters­peuvent­être­un­outil­de­croissance­économique,­en­engendrant­

des­avantages­collectifs­au­bénéfice­de­la­compétitivité­des­activités­et­des­régions.

(4)

Mais­tandis­que­jusqu’à­récemment,­on­mettait­l’accent­sur­les­échanges­de­biens­(produits­

intermédiaires,­en­particulier)­et­de­travailleurs,­les­réflexions­les­plus­récentes­s’orientent­

vers les transactions immatérielles (échanges d’informations, de connaissances, d’idées).

Leamer/Storper­(2001)­et­Storper­/­Venables­(2003)­vont­encore­plus­loin,­en­spécifiant­que­

c’est­le­contact­face-à-face­(« face-to-face » - F2F) qui est essentiel pour les transactions économiques contemporaines.

Plusieurs pays ou régions se sont dotés de programmes de développement régional, en cherchant­à­définir­des­lignes­directrices­pour­des­politiques­qui­vont­mettre­en­œuvre­des­

clusters régionaux. À ce titre, des clusters régionaux font l’objet de nombreuses études dans le but de comprendre les recettes du succès. Et les gouvernements consacrent de plus en plus de ressources pour stimuler leur émergence et expansion.

Au­Portugal,­la­politique­régionale­a­eu­jusqu’à­présent­tendance­à­ignorer­les­clusters­

ou,­quand­elle­ne­les­ignorait­pas,­à­les­soumettre­à­une­vision­fragmentée­et­insuffisante.­

Comme­susmentionnée,­la­mise­en­place­d’une­sensibilisation­à­cette­question­a­été­faite­

par le « Rapport Porter » (« Construire les Avantages Compétitifs du Portugal » – 1994), commandé­par­le­gouvernement­portugais­afin­d’identifier­des­clusters­potentiels­et­de­

contribuer­ainsi­à­la­définition­d’une­politique­de­clusters.­

2. Le « diamant » de porter

Au début des années 1980, Porter a proposé l’existence de concentrations géographiques où la croissance est importante et soutenue par les interactions entre les acteurs privés, publics et institutionnels, en schématisant le fonctionnement des clusters dans un diagramme­en­forme­de­losange­–­le­«­diamant­de­Porter­»­-,­dont­les­quatre­éléments­

principaux sont les suivants (Figure 1) :

­ •­­Les­«­conditions­des­facteurs­»­-­sont­les­éléments­de­l’environnement­structurel­

(ressources­ naturelles,­ main-d’œuvre,­ capital,­ institutions,­ infrastructures,­

universités). La qualité des principaux facteurs de production constitue la première question d’encadrement au développement des entreprises et des clusters.

­ •­­Les­«­conditions­de­la­demande­»­-­reflètent­les­caractéristiques­de­la­demande­sur­le­

marché­interne­des­produits­ou­des­services­de­l’industrie.­C’est­grâce­à­leur­analyse­que­

les entreprises prévoient les évolutions prévisibles des marchés et essayent de répondre aux­désirs­des­consommateurs.­La­pression­de­la­demande­incite­les­entreprises­à­innover,­

à­chercher­de­nouvelles­méthodes­de­production­et­à­monter­dans­la­chaîne­de­valeur.

­ •­­Les­«­industries­connexes­»­-­sont­les­activités­qui­fournissent­d’autres­produits­et­

services­mais­qui,­à­une­demande­similaire,­peuvent­donc­interagir­autant­avec­le­

client­qu’avec­les­entreprises­du­cluster.­La­proximité­géographique­tendra­à­exploiter­

les­bénéfices­apportés­avec­l’échange­d’idées­et­d’innovations.­

­ •­­La­«­stratégie,­structure­et­rivalité­»­-­ l’existence­de­concurrents­locaux­est­aussi­

une puissante stimulation pour l’innovation et l’amélioration de la performance des entreprises sur toute la chaîne de valeur. Mais, quand c’est nécessaire, la coopération entre entreprises peut aussi s’avérer déterminante.

Pour parachever le caractère systématique du diamant, Porter inclut encore deux facteurs externes au cluster : les accidents historiques et les politiques publiques.

(5)

Figure 1 : le « diamant » de porter

Stratégie, structure et rivalité

§Normes spécifiques

§Régulation

§Incitation , partenariats

Industries connexes Fournisseurs

§Présence de fournisseurs avec capacité technologique

§Présence de fournisseurs spécialisés, inducteurs de l’innovation

Conditions des facteurs

§Facteurs physiques

§Facteurs financiers

§Connaissance

§Ressources Humaines Accidents historiques

Pouvoirs publics Conditions de la demande

§Liaisons avec les clients

§Clients leaders

§Sophistication de la demande Stratégie, structure et

rivalité

§Normes spécifiques

§Régulation

§Incitation , partenariats

Industries connexes Fournisseurs

§Présence de fournisseurs avec capacité technologique

§Présence de fournisseurs spécialisés, inducteurs de l’innovation

Conditions des facteurs

§Facteurs physiques

§Facteurs financiers

§Connaissance

§Ressources Humaines Accidents historiques

Pouvoirs publics Conditions de la demande

§Liaisons avec les clients

§Clients leaders

§Sophistication de la demande

Source : Porter, M. (1990).

Ce­ schéma­ doit­ être­ analysé­ de­ manière­ systémique,­ vu­ que­ l’effet­ d’un­ des­ quatre­

éléments principaux dépend de l’état des restants. Les interactions au sein du cluster sont principalement informelles, en induisant la cohérence entre les éléments du diamant : tous les acteurs favorisent le cluster (collaboration), mais maintiennent leur liberté de choix dans toutes les opportunités d’affaires (concurrence).

C’est l’examen détaillé de chacune des pointes du diamant qui s’avère un guide pratique d’analyse­(ayant­recours­à­des­enquêtes,­analyses­statistiques,­interviews)­et­d’identification­

des points forts et faibles d’un cluster particulier.

3. Les clusters régionaux portugais

Porter­ a­ proposé­ pour­ le­ Portugal­ des­ «­grands­»­ clusters­ nationaux­ (vin,­ forêt,­

tourisme)­ et­ a­ défié­ les­ chercheurs­ portugais­ à­ évaluer­ le­ potentiel­ de­ quelques­

clusters locaux (Figure 2) : il s’agit de concentrations géographiques, historiquement bien connues, où on trouve des centres importants d’expertises, bien qu’avec des faiblesses structurelles typiques.

Le Rapport défend le développement et la montée dans la chaîne de valeur des secteurs traditionnels au Portugal, au détriment des secteurs nouveaux et/ou de technologie­de­pointe.­Cette­question­a­divisé­les­Portugais­et­continue­à­être­une­

pomme de discorde aujourd’hui.

(6)

Açores

Madère

Horticulture Tourisme

Agglomérats d'écorce

Tourisme Vin Rouge

Roches ornementales Habillement

Habillement Textiles (laine) Vin Rouge Habillement

Vin de Porto Ovins et caprins Vin

Textiles (coton)

Automobile Tourisme Cuir et peaux Fruits Meubles de pin Matière plastique

Cellulose et papier Céramique Bouchons d'écorce Automobile (composants ) Chaussure Classique

MeublesHabillement Produits laitiers Chaussures sportives Cuir et peaux

Produits transformés d'écorce

Tourisme Vin

Produits Laitiers

N

Castelo Branco Guarda

Portalegre

Beja Évora

Faro Setúbal Lisboa

Santarém Leiria

Coimbra Aveiro

Viseu Vila Real

Bragança

Porto Braga Viana do Castelo

0Km 35Km 70Km Açores

Madère

Horticulture Tourisme

Agglomérats d'écorce

Tourisme Vin Rouge

Roches ornementales Habillement

Habillement Textiles (laine) Vin Rouge Habillement

Vin de Porto Ovins et caprins Vin

Textiles (coton)

Automobile Tourisme Cuir et peaux Fruits Meubles de pin Matière plastique

Cellulose et papier Céramique Bouchons d'écorce Automobile (composants ) Chaussure Classique

MeublesHabillement Produits laitiers Chaussures sportives Cuir et peaux

Produits transformés d'écorce

Tourisme Vin

Produits Laitiers

N

Castelo Branco Guarda

Portalegre

Beja Évora

Faro Setúbal Lisboa

Santarém Leiria

Coimbra Aveiro

Viseu Vila Real

Bragança

Porto Braga Viana do Castelo

0Km 35Km 70Km

Figure 2 : clusters régionaux au Portugal

Source: Monitor Company (1994).

(7)

Dès­lors,­les­scientifiques­régionaux­portugais­ont­fait­de­multiples­études­sur­ces­–­et­

d’autres­encore­-­clusters­(certains,­même,­par­les­auteurs­de­cet­article…)­:­ce­sont­les­

principales conclusions de ces études que nous allons présenter ensuite, pour donner une vision­d’ensemble­sur­les­clusters­régionaux­au­Portugal,­même­s’il­est­clair­que­chaque­

cas­a­ses­spécificités.

­ •­­Les­«­conditions­des­facteurs­»­–­Au­Portugal,­doit­être­mis­en­évidence­l’importance­

des clusters régionaux liés aux ressources naturelles (exemples des clusters du bois, du liège, des céramiques, du vin, des produits laitiers ou des roches ornementales) et au­travail­intensif­(exemple­des­textiles,­de­l’habillement­et­du­cuir).­Doit­être­aussi­

mise en évidence l’importance du cluster automobile qui témoigne l'importance des économies d'échelle. Ce cluster constitue aujourd'hui un des meilleurs exemples nationaux de réseautage.

• Les « conditions de la demande » – La dimension réduite du marché interne portugais, allié au manque d’une demande sophistiquée (faible pouvoir d’achat)­pour­la­presque­totalité­des­produits­(à­l’exception­de­certains­produits­

alimentaires – poissons, vins, fruits) représente une faille importante. La seule solution est celle de l’engagement sur les marchés extérieurs, notamment ceux de­ l’Union­ Européenne.­ L'absence­ de­ marques­ portugaises,­ dans­ un­ monde­

caractérisé précisément par le pouvoir des marques, ainsi que la faible image de certains­produits­au­Portugal­et­à­l’extérieur­est­un­autre­gros­problème.­

• Les « industries connexes » – La majorité des clusters au Portugal sont de simples

«­districts­ industriels­»­ au­ sens­ Marshallien,­ c'est-à-dire,­ il­ y­ a­ juxtaposition­

géographique d’entreprises semblables, mais il y a très peu de synergies et réseaux d’affaires­entre­celles-ci.­Quelquefois,­le­simple­achat­d’une­pièce­d’équipement­

–­qui­doit­venir­de­l’étranger­–­oblige­l’arrêt­de­la­production.

• La « stratégie, structure et rivalité » des entreprises – C’est certain que, depuis l’adhésion­du­Portugal­à­l’UE­(et­grâce­notamment­aux­fonds­structurels),­l’ambiance­

des­affaires­est­beaucoup­plus­favorable­à­l’investissement­et­à­une­concurrence­

croissante,­même­au­niveau­local.­Ça­ne­va­pas­sans­dire­qu’il­y­a­encore­beaucoup­

à­faire­dans­ces­domaines,­en­particulier­dans­la­coopération­entre­entreprises,­pour­

contrecarrer l’excès d’individualisme des entrepreneurs.

En résumé, beaucoup de ces concentrations géographiques sont seulement des clusters potentiels qui se caractérisent par la présence d’entreprises et d’industries sans lien entre elles (sans masse critique), par l’émergence de réseaux d’affaires fragmentés et­ à­ faible­ densité,­ par­ l’absence­ de­ synergies,­ ainsi­ que­ par­ l’absence­ d’outils­

permettant aux décideurs d’intervenir. Et le manque de dialogue sur les éléments les­plus­significatifs­des­politiques­publiques,­entre­entreprises­et­pouvoirs­publics,­

n’aide­pas­non­plus­à­leur­essor.

Avec­tous­ces­facteurs­négatifs,­il­est­clair­qu’il­reste­beaucoup­de­choses­à­faire­pour­avoir­

des clusters régionaux dynamiques et compétitifs. On peut dire que les clusters fonctionnels sont­encore­loin­d’être­une­réalité,­une­décennie­après­le­«­Rapport­Porter­»…­

C’est­certain­qu’on­peut­déjà­en­identifier­quelques-uns­qui­ont­évolué­très­positivement,­

ces dernières années. C’est le cas des matières plastiques, du vin, de l’automobile et, jusqu’à­un­certain­degré,­du­tourisme.

(8)

Mais se focaliser seulement sur un petit nombre de clusters expose l’économie portugaise aux­dangers­des­fluctuations­mondiales.­La­stratégie­de­développement­doit­inclure­la­

portée­la­plus­large­possible­des­clusters­et­donner­priorité­à­ceux­qui­se­chevauchent.­

La­petite­dimension­de­l’économie­portugaise­(de­portée­semblable­à­quelques­régions­

espagnoles) le conseille vivement. C’est la seule voie pour augmenter la prospérité générale et créer une capacité d’innovation.

À­notre­avis,­pour­arriver­à­cet­objectif,­il­faut,­avant­tout,­tenir­compte­de­trois­aspects­

principaux :

• La spécialisation de l’économie portugaise ;

• La politique régionale ;

• L’individualisme des entrepreneurs.

4. La spécialisation de l’économie portugaise

En synthèse, on peut dire que la spécialisation économique portugaise se caractérise par les faits suivants :

­ •­­Importance­des­secteurs­industriels­à­travail­intensif­et­poids­insuffisant­du­«­capital­

symbolique » et de l’innovation, éléments de différenciation des produits ;

­ •­­Importance­des­secteurs­de­services­basés­sur­les­ressources­naturelles­et­climatiques­

et­sur­la­main-d’œuvre­peu­qualifiée­(le­tourisme)­;

­ •­­Importance­ des­ secteurs­ industriels­ qui­ dépendent­ de­ l’échelle­ de­ production,­

notamment le secteur automobile, encore peu structuré et assez dépendant d’une grande­ entreprise­ («­Autoeuropa­ –­ VW­»­ qui,­ néanmoins,­ fonctionne­ comme­

une­ entreprise­ -­ «­ancre­»),­ au-delà­ d’un­ ensemble­ de­ producteurs­ étrangers­ de­

composants, dont plusieurs sont susceptibles de délocalisation ;

• Faible présence d’industries de haute technologie.

En effet, au Portugal, prédomine la production de biens basés, d’un côté, sur le travail intensif et/ou sur les ressources naturelles endogènes et, d’un autre côté, sur les fortes économies d’échelle. Ces biens représentent, dans leur ensemble, approximativement 80­%­du­total­des­biens­exportés­par­les­régions­portugaises.­

Une­étude­sur­les­avantages­compétitifs­des­régions­portugaises­(Salvador­et al. 1998), est­arrivée­à­des­conclusions­semblables.­Dans­cette­étude,­il­y­a­un­essai­d’identification­

des­facteurs­de­compétitivité­des­régions­portugaises­à­l’échelle­de­NUT­2­(Figure­3),­

à­travers­l’usage­de­modèles­de­régressions­multiples.­Les­facteurs­de­compétitivité­

inclus­(variables­indépendantes)­ont­été­les­suivants­:­main-d’œuvre­non­spécialisée,­

travail spécialisé (ou capital humain), capital physique, ressources naturelles, recherche et développement, économies d’échelle et économies d’agglomération.

La variable dépendante était alternativement mesurée par le quotient de localisation et par le surplus commercial de chaque secteur dans chaque région, suivant la méthodologie proposée par Harrison (1982).

(9)

Les­modèles­utilisés­ont­la­forme­logarithmique,­c’est-à-dire­:

ln Yi = α0­+­Σαi ln Xi +εi ou­la­forme­semi-logarithmique­:­

Yi = α0 ­+­Σαi ln Xi +εi ou la forme linéaire : Yi = α0 ­+­Σαi Xi +εi

Les­résultats­de­cette­analyse­montrent­–­en­accord­avec­ce­qui­a­été­dit­ci-dessus­-­que­

la­majorité­des­régions­(à­l’exception­de­la­région­Lisbonne­et­Vallée­du­Tage)­a­des­

avantages compétitifs dans des secteurs où prédomine le travail intensif.

Mais­ le­ plus­ intéressant­ est­ que­ le­ seul­ facteur­ productif­ à­ avoir­ un­ résultat­ positif­

et­ statistiquement­ signifiant­ dans­ toutes­ les­ régions­ est­ le­ facteur­ «­économies­

d’agglomération­».­C’est,­en­particulier,­le­cas­pour­les­industries­du­Nord,­Centre­et­

Algarve­et­pour­les­services­de­Lisbonne­et­Vallée­du­Tage.

Tant­que­la­main-d’œuvre­et­les­ressources­naturelles­ne­sont­pas­des­«­vrais­»­facteurs­

de compétitivité dans l’économie mondialisée d’aujourd’hui, reste l’exploitation des Figure 3 : régions portugaises (nut ii)

(10)

économies­d’agglomération­:­la­création­de­clusters­(engendrés­de­forme­significative­par­

la proximité géographique) ou de formes en réseaux.

5. La politique régionale 

Un­des­facteurs­de­succès­des­clusters­est­la­politique­régionale­mise­en­œuvre.­Mais­quel­

bilan­peut-on­tirer­en­ce­qui­concerne­la­politique­régionale­au­Portugal­?

Le­ Portugal­ a­ eu­ accès­ aux­ fonds­ structurels­ après­ l’adhésion­ à­ l’Union­ Européenne­

(1986). Le caractère exceptionnel de la situation portugaise s’est traduit par les conditions d’accès­ aux­ fonds­:­ jusqu’à­ 1990,­ la­ taxe­ maximale­ d’aide­ a­ été­ de­ 70­%,­ pouvant­

atteindre­90­%­dans­les­projets­et/ou­les­régions­prioritaires­(c’était­55­%­dans­le­reste­de­

la­Communauté)­et,­pour­la­première­fois­dans­l’histoire­du­FEDER,­des­financements­

pour­des­équipements­relatifs­à­la­santé­et­à­l’éducation­ont­été­permis.­

En matière de politique régionale, la question la plus polémique a été l’option entre soutenir les régions du littoral, plus développées et qui pouvaient affronter le « choc européen » ou réduire les inégalités régionales ; ce qui impliquait, dans ce dernier cas, de dépenser les fonds dans des régions sans capacité concurrentielle. Le résultat a toujours été­–­avec­les­différents­Gouvernements­-­de­concentrer­les­fonds­dans­les­régions­les­

plus développées. Ainsi, tout le territoire national a été classé comme Objectif 1, mettant sur­ le­ même­ point­ d’égalité­ toutes­ les­ régions­ en­ ce­ qui­ concerne­ l’accès­ aux­ fonds,­

malgré­quelques­maigres­préoccupations­de­ redistribution­(qui­ justifient­quand­même­

des capitations un peu plus importantes dans les régions de l’intérieur et dans les régions insulaires). Le corollaire naturel de cette décision a été de ne pas régionaliser : le Portugal est­le­seul­pays­de­l’UE-15­(avec­le­Luxembourg)­à­n’avoir­fait­jusqu’à­présent­aucune­

démarche dans le sens de créer des régions.

La conséquence est que la réalité territoriale portugaise présente toujours de profondes disparités : en 1986, les déséquilibres entre la région la plus pauvre et la région la plus riche du Pays étaient pareils aux déséquilibres qui séparaient le Portugal de l’État Membre le­plus­riche­de­l’Union­Européenne.­Depuis­lors,­de­tels­déséquilibres­se­sont­aggravés­:­

il­suffit­de­rappeler­que­la­région­de­Lisbonne­et­Vallée­du­Tage­a­été­la­région­de­l’UE­

avec­la­plus­grande­croissance­entre­1986­et­1996…

Mais cela veut aussi dire que les gouvernements successifs ont toujours été conscients des problèmes du manque de masse critique dans l’économie portugaise et du retard de développement­face­à­la­moyenne­européenne.­La­stratégie­de­renforcement­de­la­compétitivité­

globale s’est concentrée dans les régions les plus développées. Les préoccupations de croissance globale se sont imposées sur les questions des déséquilibres régionaux.

Cette­ stratégie­ n’a­ pas­ permis­ –­ elle­ a­ même­ rendu­ difficile­ -­ la­ création­ ou­ le­

développement de clusters régionaux. La logique de concession des fonds structurels a été strictement basée sur les qualités individuelles de chaque projet, dans une logique du « laissez faire », loin de la culture traditionnelle des affaires et de l’Administration

(11)

Publique portugaises. Cette logique d’actuation n’a pas eu la préoccupation de créer des synergies­dans­les­régions­(État-Entreprises,­Entreprises-Entreprises,­Entreprises-Centres­

de­Recherche),­dans­le­sens­de­définir­un­minimum­d’actions­concertées.­Le­résultat­a­été­

la migration des populations et des capitaux des régions les moins développées vers les Aires Métropolitaines de Lisbonne et Porto où des projets intensifs en capital ont pris le devant.

En­attendant,­les­réflexions­de­la­politique­régionale­vis-à-vis­de­la­démarche­des­clusters­

régionaux­demeuraient­au­stade­de­l’idée…

Le­rôle­des­pouvoirs­publics­n’est­pas­d’inventer­les­clusters,­mais­plutôt­de­les­identifier­

et de promouvoir leur soutien et essor. Si les clusters ne sont pas basés sur des avantages réels, ils ne survivent pas (bien que, plusieurs fois, la politique régionale ait créé des clusters­«­politiques­»…).­

6. L’individualisme des entrepreneurs

L’individualisme des entreprises freine le développement des clusters : au Portugal, l’individualisme est dominant et la coopération est traditionnellement ressentie comme une­contrainte.­Les­entreprises­éprouvent­des­difficultés­à­s’engager­dans­des­démarches­

collectives­;­d’où­les­difficultés­à­travailler­-­ou­à­faire­travailler­-­en­réseau­sont­réelles.­

Le démarrage, l’incubation et le fonctionnement de clusters régionaux peuvent prendre plusieurs­années.­Donc­les­acteurs­doivent­apprendre­à­travailler­ensemble.­Pour­dépasser­

l’individualisme des entreprises, il faut encore montrer aux dirigeants (entrepreneurs et hauts fonctionnaires) les avantages de travailler en réseau.

Seul­un­exemple­concret­de­cas­à­succès­pourra­changer­ce­trait­typique­de­la­culture­

nationale.

7. Le désert portugais

Les régions portugaises – et l’économie du Pays – souffrent du manque de compétitivité économique,­même­si­les­salaires­sont­à­peu­près­entre­1/3­et­1/2­de­la­moyenne­européenne­

(UE-15).­Comme­on­n’envisage­pas­de­régresser­aux­niveaux­de­vie­d’il­y­a­vingt­ans­ou­

à­ceux­des­Pays­de­l’Europe­de­l’Est,­il­faut­parier­sur­des­politiques­de­développement­

et d’innovation.

On­a­vu­comment­-­pour­dynamiser­des­territoires­qui­avaient­une­longue­tradition­dans­

certains­ secteurs­ (produits­ de­ la­ forêt,­ textiles,­ chaussures)­ -­ les­ politiques­ éprouvent­

de­sérieuses­difficultés­face­à­certaines­caractéristiques­de­la­société­et­de­l’économie­

portugaises (individualisme, par exemple) et aux conséquences des options prises après l’adhésion­à­l’UE.­

Le­résultat­est­qu’on­ne­peut­pas­faire­appel­à­la­panoplie­d’instruments,­aujourd’hui­déjà­

(12)

« classiques » dans beaucoup de pays, pour développer des régions et des territoires basés sur la proximité géographique. La métropolisation et littoralisation du pays, le manque général et croissant de masse critique dans les régions de l’intérieur nourrissent des déséquilibres­régionaux­profonds.­Vingt­ans­après­l’adhésion­à­l’Union­Européenne,­la­

géographie économique qui en résulte est celle d’une bande littorale longue et concentrée –­même­si­celle-ci­présente­des­«­trous­»­importants­–­à­côté­d’un­intérieur­beaucoup­plus­

vaste mais dépeuplé.

S’il­y­a­des­auteurs,­comme­J.­Gaspar­(2003),­qui­attirent­l’attention­sur­les­avantages­

–­qui­sont­certains­-­de­cette­«­Région­Métropolitaine­Atlantique­»­(Figure­4),­il­ne­faut­

pas oublier les problèmes soulevés :

• Les déséconomies d’agglomération (spéculation foncière, accessibilités) dans une aire métropolitaine avec une forme semblable au Chili.

• L’abandon de la majorité de la surface et des régions du pays, susceptible de soulever des problèmes géopolitiques et géoéconomiques avec l’Espagne.

­ •­­Le­ renoncement­ à­ quelques­ «­vrais­»­ clusters­ basés­ surtout­ sur­ des­ ressources­

naturelles (poisson, liège, marbre, vin, fruits, cuivre, étain, wolfram) susceptibles d’être­à­l’origine­de­processus­d’industrialisation­non­négligeables.

En­ paraphrasant­ Jean-François­ Gravier,­ on­ peut­ parler­ de­ «­Lisbonne­ et­ le­ désert­

portugais­»­et­conclure­que­le­grand­défi­de­la­politique­régionale­actuelle­est­celui­de­

trouver une voie de développement pour ce « désert ».

Figure 4 :­Système­Urbain­Ibérique

(13)

8. Compétitivité et clusters

Les différentes études et analyses sont unanimes dans la conclusion que les clusters font accroître la prospérité des économies car ils agissent comme des incubateurs de l’innovation.

Les clusters ont les éléments de base pour engendrer le succès : des universités ou centres de recherche qui produisent toute une série de nouvelles connaissances ; des entreprises qui transforment ces connaissances dans de nouveaux produits et/ou services ; d’autres entreprises qui fournissent des machines, des composants, des services de marketing ou de distribution.

Il­ faut­ repenser­ les­ méthodes­ de­ gouvernement­ et­ la­ politique­ régionale­ pour­ que­ les­

modalités d’intervention publique soient adaptées aux caractéristiques des systèmes de production localisés.

Heureusement,­on­assiste­parfois­à­la­montée,­au­niveau­local,­de­modes­d’organisation­

et de régulation des acteurs publics et privés autour de stratégies globales de développement des territoires.

Par exemple, dans la région de Marinha Grande (région Centre), les autorités locales ont­mis­en­œuvre­un­«­cluster­volontariste­»­basé­sur­l’action­du­«­Pacte­Territorial­de­

l’Emploi­»­qui­visait­à­assurer­la­restructuration­de­la­verrerie­et­de­la­plasturgie­et­à­

diversifier­l’économie­locale.­

Aujourd’hui, la synergie s’effectue entre la Mairie, les industriels, les syndicats, les écoles et­l’office­de­tourisme.­L’emploi­se­consolide­par­la­création­d’un­centre­de­formation­

et­ technologie­ et­ des­ nouveaux­ investissements­ sont­ réalisés­ grâce­ à­ une­ agence­ de­

développement local qui assure la promotion du cluster et de la région.

Toutefois,­ce­«­cluster­volontariste­»­est­le­seul­exemple­notoire,­à­suivre,­mais­encore­

très­insuffisant.­Il­convient­donc­le­multiplier.

La­mise­en­place­d’une­organisation­territoriale­entre­acteurs­locaux­peut­aussi­insuffler­

des­clusters­émergents.­C’est­ainsi­que,­peu­à­peu,­commencent­à­s’imposer­des­clusters­

émergents qui se caractérisent par la présence d’une masse critique d’entreprises, par une certaine­concentration­au­niveau­local,­par­la­présence­de­liens­qui­peuvent­devenir­efficaces,­

malgré une faible synergie issue de l’absence d’une vision commune entre les acteurs.

9. Les clusters émergents 

Pour­profiter­du­facteur­de­compétitivité­le­plus­important­sur­le­territoire­portugais­–­les­

économies d’agglomération – et par manque de « clusters » régionaux type Troisième Italie,­le­Gouvernement­a­décidé­de­parier­sur­cinq­«­méga-clusters­»­nationaux.­

L’OCDE­définit­un­méga-cluster­comme­un­ensemble­d’activités­distinctes­mais­dont­

les biens ou les services satisfont la demande d’un « secteur fonctionnel de demande finale­»,­en­faisant­appel­à­des­compétences­de­base­complémentaires­et­en­explorant­des­

avantages­d’interconnexion­et­de­réseautage­(grâce­à­des­secteurs­qui­se­chevauchent).­

Les­5­méga-clusters­identifiés­au­Portugal­sont­les­suivants­:

• La Santé qui pourra faire du Portugal un des principaux pôles européens de conception et­de­fabrication­de­consommables­hospitaliers­(en­tirant­profit­des­compétences­dans­

(14)

les­secteurs­des­textiles,­du­papier,­des­fibres­cellulosiques­et­des­matières­plastiques).­

Ce­méga-cluster­pourra­encore­développer­la­production­concurrentielle­de­composants­

et de modules pour les multinationales pharmaceutiques et de l’ingénierie biomédicale déjà­présentes­au­Portugal.­Par­conséquent,­de­plus­en­plus,­les­entreprises­du­méga- cluster feront partie de réseaux globaux dirigés par des multinationales, fourniront des clients d’autres parties du monde ou entreront dans des alliances stratégiques. Les régions­qui­présentent­des­avantages­compétitifs­pour­le­développement­du­«­méga- cluster­santé­»­sont­le­Nord­et­le­Centre­(régions­littorales).

• Les Communications et l’Électronique,­ méga-cluster­ basé­ sur­ l’activité­ des­

multinationales de l’électronique automobile, présentes au Portugal depuis l’installation­ du­ groupe­ Renault­ et­ du­ groupe­ VW­ dans­ le­ pays­ (conception­ et­

fabrication d’équipements avancés pour la communication, la navigation et le multimédia­ automobile).­ Les­ régions­ (littorales)­ Lisbonne­ et­ Vallée­ du­ Tage­ et­

Centre enregistrent les meilleurs avantages compétitifs pour le développement de ce­méga-cluster.

• L’Aéronautique et l’Automobile­–­ce­méga-cluster­assurerait­le­développement­des­

activités aéronautiques autour de la manutention des grands avions construits avec des matériels­«­classiques­»,­la­sous-traitance­des­constructeurs­qui­centrent­leurs­nouveaux­

modèles dans l’utilisation de matériaux composites et l’attraction de constructeurs d’avions­ légers.­ Il­ faut­ aussi­ renforcer­ le­ cluster­ «­matières­ plastiques­»­ (dans­ les­

régions­Nord­et­Centre),­et­l’élargir­aux­matériaux­composites­afin­qu’il­fournisse­les­

industries automobile et aéronautique. Pour développer le cluster automobile, il faut stimuler l’ascension, dans la chaîne de valeur, des activités automobiles présentes dans le pays (en ce qui concerne l’innovation et les produits différenciés). Le cluster automobile­bénéficie­de­meilleurs­avantages­compétitifs­dans­le­Nord,­le­Centre­et­la­

région­Lisbonne­et­Vallée­du­Tage.­À­son­tour,­c’est­la­région­Alentejo­qui­présente­les­

plus grands avantages compétitifs pour le secteur aéronautique.

• La Mode­-­ce­méga-cluster­représente­la­transformation­et­l’articulation­des­actuelles­

activités du secteur textile, de l’habillement et des chaussures autour des marques capables­ d’être­ présentes­ dans­ des­ créneaux­ exigeants,­ en­ offrant­ des­ concepts­

innovateurs­et­des­produits­intégrés.­Ce­sont­les­régions­littorales­Nord­et­Centre­

qui présentent les plus grands avantages pour son développement.

• Le Tourisme/Loisirs – Ce cluster consiste en l’ascension, dans la chaîne de valeur, des activités touristiques traditionnelles présentes dans le pays (notamment le tourisme­«­soleil-plage­»).­Il­se­base­sur­le­développement­de­nouveaux­secteurs­

du­marché­(tourisme­rural,­paysager,­culturel,­architectural­ou­religieux).­Il­faut­

souligner aussi l’importance du « tourisme vinicole » ou des « routes des vins » (basé sur un produit traditionnel et très important dans certaines régions du pays).

À­rapporter­encore­le­développement­de­l’offre­de­produits­qualifiés­(nature,­golf,­

sports nautiques, navigation de plaisance) et d’activités liées au sport (football).

La captation de touristes seniors pour longues périodes de séjour dans le pays (secondes résidences) présente de bonnes perspectives mais demande la création d’un ensemble de services d’assistance.

À­rapporter­aussi­les­activités­de­tourisme­dirigées­à­des­clients­institutionnels,­orientées­

vers les réunions et les congrès internationaux.

(15)

Ainsi,­chaque­région­peut­se­spécialiser­à­l’intérieur­de­ce­méga-cluster­:­Lisbonne­et­la­

Valée­du­Tage­dans­le­tourisme­de­congrès­;­le­Nord­dans­le­tourisme­paysager,­vinicole­et­

des sports nautiques ; le Centre dans le tourisme religieux et culturel ; l’Alentejo dans le tourisme­rural­et­vinicole­;­l’Algarve­dans­les­activités­touristiques­traditionnelles­«­soleil- plage », dans le secteur du golf et dans la captation de touristes seniors.

En­2001,­le­Gouvernement­a­développé­le­«­Programme­Intégré­d’Aide­à­l’Innovation­»,­

destiné­à­stimuler­les­clusters­innovants­en­partant­d’un­groupe­défini­de­clusters­nationaux­

et­de­mesures­incitatives­à­la­collaboration­entre­les­entreprises,­les­institutions­éducatives,­

d’innovation et de R&D. Deux des tâches principales ont été l’amélioration de la qualité des produits et l’innovation dans les clusters traditionnels.

Toutefois, les résultats sont encore loin d’atteindre les objectifs espérés. Des études ont été­développées,­mais­les­lignes­d’action­proposées­n’ont­pas­encore­été­mises­en­œuvre­:­

les­changements­politiques­et­les­difficultés­à­atteindre­des­synergies­entre­les­différents­

acteurs­ont­reporté­le­développement­des­clusters…

10. Les expériences d’autres territoires européens

En­particulier,­depuis­les­années­1990,­plusieurs­pays­européens­ont­conçu­et­mis­en­

place différentes politiques de clusters, basées sur la coopération des entreprises avec les infrastructures technologiques régionales et la stimulation des clusters émergents.

Les approches des politiques des clusters sont très diverses car les contextes nationaux et régionaux diffèrent aussi (en ce qui concerne, par exemple, l’environnement des affaires, la culture d’entreprise ou le cadre culturel et institutionnel), mais elles ont en commun les points suivants :

• Les pouvoirs publics fournissent des mesures incitatives pour renforcer le réseautage et­développer­les­capacités­des­différents­acteurs­des­réseaux­à­dépasser­leurs­intérêts­

individuels ;

­ •­­Ne­pas­imposer­aux­acteurs­un­projet­qui­vient­de­l’extérieur­-­il­faut­accorder­une­

place­importante­aux­acteurs­et­à­leurs­objectifs­;­

­ •­­Trouver­un­enjeu­commun­-­il­est­souvent­difficile­d’arriver­à­un­consensus­entre­

les acteurs en ce qui concerne la compréhension et l’appropriation des enjeux ou objectifs communs ;

• Assurer l’accompagnement des acteurs.

Ainsi­ l’Italie,­ la­ France,­ le­ Danemark,­ la­ Finlande­ et­ l’Espagne­ (Pays­ Basque)­ sont­

considérés­comme­des­exemples­à­suivre­vu­qu’ils­possèdent­des­instruments­efficaces­

pour le développement et le renforcement de clusters régionaux.

Au­Royaume-Uni­aussi,­les­clusters­sont­devenus­une­des­lignes­principales­des­politiques­

gouvernementales.­ La­ politique­ de­ clusters­ mise­ en­ œuvre­ encourage­ les­ Agences­ de­

Développement­Régional­à­continuer­le­développement­des­clusters­existants­ou­émergents.­

Dans­les­secteurs­où­l’Italie­est­leader­sur­les­marchés­mondiaux­-­comme­la­mode,­certains­

équipements­industriels­ou­les­articles­pour­la­maison­-,­le­rôle­des­districts­est­déterminant.­

En­particulier,­dans­la­«­Troisième­Italie­»,­des­politiques­caractérisées­par­la­fusion­entre­les­

politiques­nationales­et­les­politiques/initiatives­régionales­et­locales­ont­été­mises­en­œuvre.­

(16)

En avril 2002, le Ministero dell’Istruzione, dell’Universitá e della Ricerca­ (MIUR)­ a­

établi le Piano Nazionale per la Ricerca.­L’objectif­est­«­d’alimenter­»­financièrement­

les­districts­industriels­ayant­la­taille­critique­suffisante­pour­garantir­un­certain­succès­

et­ pour­ devenir­ des­ «­districts­ technologiques­».­ Certains­ ont­ déjà­ fait­ l’objet­ d’un­

accord­entre­des­acteurs­locaux­et­le­MIUR,­comme­par­exemple­le­Torino­Wireless,­le­

Veneto­Nanotech,­l’Etna­Valley­(matériaux­à­Naples),­les­biotechnologies­et­la­santé­en­

Lombardie­et­la­mécanique­en­Emilie­Romagne.­Le­MIUR­a­également­identifié­certains­

pôles­comme­ceux­de­la­robotique­de­Gênes­et­de­l’aérospatial­de­Turin.

En­France,­depuis­1998,­on­vise­à­développer­une­politique­de­soutien­aux­«­Systèmes­

Productifs­Locaux­»­(SPL),­mise­en­œuvre­grâce­à­des­appels­à­projets.­En­juillet­1997,­un­

Club des Districts Industriels Français­(CDIT)­a­été­créé,­avec­les­contributions­de­plusieurs­

SPL­et­de­l’Agence­d’Aménagement­du­Territoire­et­à­l’Action­Régionale­(DATAR).­

En­ septembre­2004,­ le­ Comité­ Interministériel­ de­ l’Aménagement­ du­ Territoire­

(CIADT)­ a­ décidé­ de­ lancer­ un­ appel­ à­ projets­ en­ vue­ de­ la­ constitution­ de­

« pôles de compétitivité »1­ à­ rayonnement­ international,­ dont­ l’objectif­ vise­ «­à­

renforcer­les­spécialisations­de­l’industrie­française,­créer­les­conditions­favorables­

à­ l’émergence­ de­ nouvelles­ activités­ à­ forte­ visibilité­ internationale,­ et­ par-là,­

améliorer l’attractivité des territoires ».

Le Danemark a développé une politique des « clusters de compétences », basée sur l’idée que­les­clusters­forts­posséderaient­des­compétences­et­des­savoir-faire­très­spécifiques­

qu’il faut appuyer pour développer la masse critique des entreprises, des services spécialisés­et­d’infrastructures.­Les­clusters­régionaux­danois­sont­à­la­fois­des­industries­

traditionnelles comme le textile et l’habillement, le meuble ou l’horticulture, ainsi que des industries nouvelles comme les communications mobiles et satellites.

La Finlande a développé le « Programme des Centres d’Expertise » pour regrouper les ressources locales, régionales et nationales et pour stimuler des champs d’expertise compétitifs internationalement. Actuellement, plus d’une dizaine de Centres d’Expertise (CE) régionaux et deux nationaux sont opérationnels. Les CE sont sélectionnés par des appels d’offres concurrentiels et les principaux critères de sélection sont le haut niveau international, l’innovation de l’approche et l’impact potentiel des mesures proposées.

À son tour, le Pays Basque a développé une politique basée sur la création de groupes d’entreprises,­appartenant­à­des­secteurs­industriels­importants­dans­la­région­ou­estimés­

comme­cruciaux­dans­l’avenir.­L’appui­public­s’effectue­à­travers­l’assistance­financière­

qui couvre partiellement les coûts des activités réalisées dans les clusters.

Sur­ la­ base­ de­ ces­ expériences,­ le­ Portugal­ pourra­ définir­ une­ politique­ particulière­

qui­réponde­à­ses­spécificités.­Néanmoins,­une­grande­question­se­pose­:­comment­la­

Selon le CIADT (2004), un « pôle de compétitivité » est « la combinaison, sur un espace géographique donné, d’entreprises, de centres de formation et d’unités de recherche publiques ou privées, engagés dans une démarche partenariale destinée à dégager des synergies autour de projets communs au caractère innovant ».

(17)

politique­de­développement­et­la­politique­régionale­au­Portugal­devraient-elles­prendre­

en­ compte­ les­ clusters­ régionaux­?­ Nous­ essayons­ de­ répondre­ à­ cette­ question­ de­ la­

manière suivante.

11. Quelle politique de clusters au Portugal ?

Mettre­en­place­une­politique­de­clusters­implique,­en­premier­lieu,­d’être­conscient­que­

la­constitution­d’un­cluster­n’est­pas­un­objectif­en­soi.­Il­s’agit­d’un­processus­complexe,­

d’un effort soutenu pendant plusieurs années (voire plusieurs décennies).

Cela demande une vision stratégique partagée par la majorité des acteurs économiques et politiques et une direction forte et dynamique, capable de surmonter l’individualisme des entreprises et de stimuler la coopération.

En plus de cela, et en tenant compte du problème du manque de masse critique pour le développement­des­clusters,­il­faut,­en­même­temps,­parier­sur­des­«­méga-clusters­».

Pour­ces­«­méga-clusters­»,­une­démarche­«­bottom-up­»,­émanant­des­entreprises­et­des­

régions­elles-mêmes,­s’impose.­Un­esprit­entrepreneur­plus­actif­et­la­modernité­de­ces­

secteurs demandent que l’État joue seulement un rôle de « facilitateur ».

Pour­ les­ régions­ moins­ développées­ de­ l’intérieur,­ un­ effort­ «­top-down­»­ paraît­ plus­

souhaitable­:­les­bas­niveaux­d’éducation,­le­chômage­à­long­terme­et­le­manque­d’une­

tradition d’« entrepreneurship » demandent une approche plus active de la part des gouvernements.­Les­expériences,­dans­beaucoup­de­pays­européens­(Royaume­Uni­et­

Italie,­notamment),­mettent­en­évidence­qu’un­excès­de­«­politiquement­correct­»­n’est­

pas­nécessairement­efficace.

Il­faut­suivre­une­politique­fondée­sur­l’idée­de­sélectionner­et­de­parier­sur­les­plus­

forts­–­les­leaders­régionaux­-,­ainsi­que­sur­l’idée­de­stimuler­et­d’appuyer­les­secteurs­

émergents et potentiellement plus dynamiques.

Néanmoins,­ mettre­ en­ place­ des­ clusters­ émergents­ requiert­ des­ démarches­ de­

sensibilisation et d’accompagnement solides, tant au niveau des entreprises, qu’au niveau des gestionnaires de la politique régionale et des clusters.

Ce­sont­les­conditions­qui­-­à­notre­avis­-­permettront­à­toute­politique­régionale­et­de­

clusters­d’avoir­du­succès­et­de­continuer­les­efforts­mis­en­œuvre­au­Portugal,­commencés­

par le « Rapport Porter » et continués par des politiques fragmentées, dispersées et isolées.

12. En guise de conclusion : quelles leçons de l’expérience portugaise      intéressent les Européens ?

S’il est certain que les caractéristiques sociales, économiques et culturelles du Portugal sont très particulières, il n’est pas moins vrai que l’expérience portugaise peut s’avérer d’un­grand­intérêt­pour­l’Europe.­Comme­on­sait,­l’Union­Européenne­vient­de­s’élargir­

de­15­à­25­États­Membres­et,­pour­2007,­il­y­aura­encore­2­membres­supplémentaires­(la­

Bulgarie et la Roumanie).

(18)

Or,­il­y­a­beaucoup­d’éléments­dans­l’expérience­portugaise­qui­peuvent­bénéficier­les­

nouveaux venus de l’Europe de l’Est

Comme le Portugal, ce sont des pays où, pour différentes raisons, il n’y a pas une longue tradition d’économie de marché et d’esprit d’entreprise. Comme le Portugal, la majorité des­pays­de­l’Europe­de­l’Est­a­un­niveau­de­productivité­(VAB­per capita) inférieur­à­

la moyenne européenne et, par conséquent, elle est engagée dans une voie de croissance rapide basée sur les pôles territoriaux les plus compétitifs. Comme le Portugal, le système de planification­centrale­n’a­pas­favorisé­l’émergence­de­dynamiques­régionales­autonomes.­

On pourra ainsi apprendre avec l’expérience portugaise : orienter les fonds structurels vers les régions les plus fortes mais sans oublier le moyen et le long terme, sous peine d’augmenter exponentiellement les déséquilibres territoriaux et de ne pas exploiter le potentiel de croissance de toutes les régions.

Annexe

­Exportations­portugaises­par­facteur­de­compétitivité­(2001­–­%­des­exportations)

0 5 10 15 20 25 30 35

T ravail intensif Économies d'echelle

Ressources naturelles

Connaissances T echnologie et différenciation

Source : Institut National de Statistique.

(19)

Références 

Bagnasco A., Trigilia C., eds. (1984) – Società e Politica nelle Aree di Piccola Impresa : il Caso di Bassano, Venise,­Arsenale.

Becattini G. (1987) – Mercato e Forze Sociali : il Distretto Indutriale,­Il­Mulino,­Bologna.

Becattini­G.­(1979)­–­Dal­Settore­Industriale­al­Distretto­Industriale,­Rivista di Economia e Politica Industriale, 5(1).

Becattini G. (1975) – Lo Sviluppo Economico della Toscana,­Firenze­IRPET,­Guaraldi.

Benko­ G.,­ Lipietz­A.­ (sous­ la­ direction­ de)­ (1992)­ -­Les Régions qui Gagnent. Districts et Réseaux : Les Nouveaux Paradigmes de la Géographie économique.­Collection­Économie­en­Liberté,­Paris,­PUF.­

Brusco S. (1986) – Small Firms and Industrial Districts: the Experience of Italy,­in­Keeble­D.,­Wever­E.,­eds.,­

New­firms­and­regional­development­in­Europe,­Beckenham,­Kent,­Croom­Helm,­pp.­184-202.

Brusco­S.­(1982)­–­The­Emilian­Model:­Productive­Decentralisation­and­Social­Integration,­Cambridge Journal of Economics,­6,­pp.­167-184;­

Cairncross, F. (2001) – The Death of Distance; How the Communications Revolution will Change our Lives, Harvard Business School Press, Cambridge.

Facteurs de succès des clusters régionaux.

(20)

CIADT­(2004)­–­Pour une Nouvelle Politique Industrielle: La Stratégie des Pôles de Compétitivité, Matignon.

Commission Européenne (2002) – Les Réseaux Régionaux D’Entreprises en Europe, Observatoire des PME Européennes, Luxembourg.

Courlet­ C.,­ Judet­ P.­ (1986)­ –­ Nouveaux­ Espaces­ de­ Production­ en­ France­ et­ en­ Italie,­Les Annales de la Recherche Urbaine, n° 29.

Félix­ Ribeiro,­ J.,­ J.­ Chorincas,­ I.­ Marques­ et­ M.­ Proença­ (2003)­ –­Portugal, o Litoral e a Globalização, Departamento de Prospectiva e Planeamento, Lisboa.

Garofoli, G. (1991) – Modelli Locali di Sviluppo.­Milano:­Progetto­finalizzato,­CNR­-­F.­Angeli.

Harrison, F.J. (1982) – Revealed Comparative Advantage and Regional Industry Specialisations: the Case of Scotland,­The­Fraser­of­Allender­Institute,­Discussion­Paper­22,­University­of­Strathclyde.

Isaksen,­A­(1997)­–­Regional­Clusters­and­Competitiveness:­the­Norwegian­Case,­European Planning Studies, 5,­pp.­65-76.

Isaksen,­A.­(1998)­–­Regionalisation and Regional Clusters as Development Strategies in a Global Economy, STEP Report 0198, STEP Group, Oslo.

Leamer, E./ Storper (2001) – The Economic Geography of the Internet Age,­Journal­of­International­Business­

Studies,­December­and­NBER­Working­Paper­nº.W8450.­

Marshall, A. (1919) – Industry and Trade, Macmillan, London.

Monitor Company (1994) – Construir as Vantagens Competitivas de Portugal, Fórum para a Competitividade, Lisboa.

Morgan, J. (2004) – The Role of Regional Clusters in Urban Economic Development: an Analysis of Process and Performance,­North­Carolina­State­University­Press.

OCDE (2001) – Issues Paper. World Congress on Local Clusters : Local Networks of Enterprises in the World Economy, Paris.

Piore M.J., Sabel C. (1984) – The Second Industrial Divide: Possibilities for Prosperity,­Basic­Books,­New­

York.

Porter, M. (1990) – Location, Competition and Economic Development: Local Clusters in a Global Economy, Economic Development Quarterly­14(1):pp.­15-34.

Porter, M. (1990) – The Competitive Advantage of Nations, Macmillan, Londres and Basingstoke.

Storper,M.­/Venables,­T.­(2003)­–­Buzz: Face-to-Face Contact and Urban Economy, Topicas in Economic Geography: a Dialogue between Economists and Geographers, CEPR, London.

Raines, P. (Ed.) (2002) – Cluster Development and Policy,­University­of­Strathclyde,­Glasgow.

Rosenfeld, S.A (1997) – Bringing Business Clusters into the Mainstream of Economic Development, European Planning Studies,­pp.­5-23.

Rosenfeld, S.A (1996) – United States: Business Clusters,­OECD­(Ed.)­«­Network­of­Entreprises­and­Local­

Development », Paris.

Salvador,­R.­(2003)­–­Deindustrialization and Entrepreneurial Capacity in Portuguese Regions, Geography and Regional­Planning­Department,­New­University­of­Lisbon.

Salvador, R. et al. (1998) – Vantagens Competitivas Regionais,­AIP/PEDIP,­Lisboa.

Scott­A.­J.­(1986)­–­Industrial­Organisation­and­Location:­Division­of­Labour,­the­Firm­and­Spatial­Process,­

Economic Geography­n°3,­July.

Storper­ M.­ (1992)­ –­The­ Limits­ to­ Globalization:­Technology­ Districts­ and­ International­Trade,­Economic Geography,­vol.­68(1),­pp.­60-93.

Tödltling,­F.­et­A.­Kaufmann­(1999)­–­Innovation­Systems­in­Regions­in­Europe­–­A­Comparative­Perspective,­

European Planning Studies,­7,­pp.­699-717

 

Références

Documents relatifs

Dans cette pers- pective on peut même rendre compte des faiblesses ou des erreurs du cadrage opérées par les acteurs, si on peut en rendre compte à l’intérieur du cadre

Ainsi, au cours des débats qui ont précédé la révision du schéma directeur de la région urbaine grenobloise, le thème de la protection de l’agriculture et des espaces naturels a

L’émergence récente de ces scènes de discussion entre profession agricole et collectivités locales devrait encourager les agriculteurs à s’engager dans un dialogue véritable,

Les nouvelles orientations des soutiens aux services (milieu des années 90) Les actions précédentes relèvent d’une politique globale d’animation (mieux connaî- tre les

Pour terminer on pourrait réfléchir sur ses travaux réalisés des médias, ces moyens de transmission de la connaissance fondamentale, qui, dans les dernières années, ont tous été

Pour aller à l’essentiel, alors qu’un mode de pilotage de l’action publique qualifié de stato-centré montre des signes évidents d’es- soufflement, l’empowerment vise

Ainsi, pour le gouvernement travailliste, les citoyens ne sont plus des consomma- teurs s’inscrivant dans le cadre d’une relation État-citoyen axée sur le marché, mais des

Toutes ces innovations – le programme Soziale Stadt dans le champ du développe- ment urbain ainsi que les réformes sociales et du marché du travail qui ont mené aux