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Géographie Économie Société : Article pp.407-410 du Vol.8 n°3 (2006)

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Géographie, économie, Société 8 (2006) 407-412

GÏOGRAPHIE ÏCONOMIE SOCIÏTÏ GÏOGRAPHIE ÏCONOMIE SOCIÏTÏ

Comptes Rendus

Bourdin Alain, Lefeuvre Marie-Pierre, Melé Patrice, eds., 2006, Les règles du jeu urbain. Entre droit et confiance, Paris, Descartes & Cie, 316 pages

Les travaux réunis dans cet ouvrage proposent d’adopter une perspective différente : ils s’intéressent à la production et à la mise en œuvre des règles du jeu dans des situations urbaines complexes. Les textes réunis dans ce livre sont issus d’un processus de recher- che collectif consistant à analyser dans différents contextes les nouvelles modalités de la régulation urbaine entendue comme la capacité à construire des cadres d’interactions permettant de contrôler et d’ordonner les évolutions urbaines.

Dans tous les cas étudiés les acteurs sont nombreux et divers : acteurs publics, entrepreneurs privés, associations et organisations diverses. Dans tous se pose, à par- tir d’un conflit, d’un dysfonctionnement ou d’une controverse, la question du réta- blissement, de la redéfinition ou de la création d’un ordre, d’une règle du jeu accep- table par ces divers acteurs.

A partir de recherches menées dans des villes françaises (Paris, Marseille, Lyon, Tours, Lorient), européennes (Lisbonne et Gênes) et américaines (Montréal, Mexico), ce livre interroge les usages du droit dans l’action urbaine et montre comment ils contri- buent à établir une « confiance de proximité ». Trois types de situations sont étudiés : la mise en œuvre de grands projets urbains ; la mobilisation d’habitants contre des dyna- miques urbaines perçues comme des nuisances ; l’appropriation collective d’espaces résidentiels privés.

Ce livre pourra intéresser tous les urbanistes mais également d’autres spécalistes de la ville, comme les juristes, géographes, sociologues et aménageurs. L’ouvrage est présenté d’une manière professionnelle, et est accessible à un public relativement large

Georges Benko CEMI–EHESS

© 2006 Lavoisier, Paris. Tous droits réservés.

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Comptes rendus / Géographie, économie, Société 8 (2006) 407-412 408

Guesnier Bernard, Lemaignan Christian, 2006, Connaissance, solidarité, création.

Le cercle d’or des territoires, Paris, L’Harmattan, 299 pages

Dans les années 80, les territoires se sont préoccupés d’accumuler des « Connaissances

» spécifiques liées à leur domaine de compétences. Technopoles, districts industriels, pépi- nières d’entreprises, incubateurs étaient les outils indispensables d’appui à la croissance des entreprises par l’innovation technologique qui jouait une sorte de primat. Dans les années 90, les territoires ont compris l’importance de l’organisation, de l’animation des acteurs du territoire, des effets réseaux, de la place du milieu, en particulier le milieu local. Partenariat public-privé, mobilisation des acteurs concernés par le développement local, incitation à l’émergence de projets fédérateurs, plates-formes d’initiative locale, furent les outils utili- sés pour accroître la fertilisation croisée. De nouvelles « Solidarités » se manifestaient, non seulement pour réinsérer un large public d’exclus, mais principalement pour partager un

« projet de territoire » nouveau moteur de développement local. Dans les années 2000, de nombreux territoires sont en rupture d’activités. Sur la base des acquis antérieurs, les terri- toires incitent les citoyens à exploser de « Créativités » dans tous les domaines : artistiques, culinaires, artisanaux, naturels, entrepreneuriaux.

Elus et animateurs territoriaux se retrouvent donc aujourd’hui, avec la société civile, dans une gouvernance qui suppose des consensus dans le cadre élargi du local, inté- grant le développement durable.

L’ouvrage montre le « cercle d’or des territoires », la connaissance est le capital humain, la solidarité est le capital social et la créativité est le capital culturel.

L’ouvrage est destiné aux élus locaux et à des professionnels de l’aménagement.

Georges Benko CEMI–EHESS

© 2006 Lavoisier, Paris. Tous droits réservés.

Windish Uli, 2006, Dans les médias et la cité. Recueil d’interventions publiques et médiatiques 1980-2005, Lausanne, L’Age d’Homme, 228 pages

Les Éditions L’Age d’Homme viennent de publier en un volume les articles, des interviews, des textes de conférences et de participations à des débats que le sociologue genevois, le professeur Uli Windish, a réalisé, durant un quart de siècle. Ces textes trai- tent aux principaux sujets de recherche d’Uli Windisch et ont des traits anthropologiques, culturelles, linguistiques et politiques. Ils se rapportent aussi aux médias et à la communica- tion politique, la spécialité de ce sociologue. L’ouvrage correspond à sa volonté de diffuser auprès de publics plus larges que celui de l’enceinte académique les résultats de ses travaux qui ont donné lieu à une quinzaine d’ouvrages.

La publication de ce recueil est d’autant plus importante que ce quart de siècle représente un tournant significatif, pour plusieurs raisons, dans l’histoire de la Suisse. Le pays a rencon- tré, durant ces années, les problèmes délicats, tels que l’immigration, l’asile, les violences

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urbaines pour ne mentionner que quelques-uns. Ces sujets ont pris le devant de la scène de la vie politique et ont exigé des analyses allant souvent au contre-courant. La question que l’auteur se pose tout au long de l’ouvrage est la suivante : comment peut-on avoir de nos jours une analyse scientifique sur ces questions brûlantes, tout en évitant de la langue de bois et sans tomber dans la pensée unique, pourtant si confortable. Le danger d’être accaparé par l’idéo- logie bien-pensante guette constamment le chercheur qui touche ces questions. Uli Windish tente de saisir la raison de l’attirance de cette idéologie, qui a réussi, en peu de temps, à mettre fin aux véritables débats et à contribuer à l’aplatissement de la pensée.

Autant le dire dès l’abord : les travaux d’Uli Windisch représentent le contraire de ce courant. Dès ses débuts, il a tenté de dénoncer la simplification et ce qu’il appelle le « sociologisme ». Faisant son « apprentissage » sur une commune valaisanne, Chermignon, au Crans-sur Sierre, il voulait comprendre comment fonctionne la vie sociale et politique d’un endroit relativement petit où 98% des électeurs se rendent aux urnes. Il s’agissait d’une étude de cas qui lui a donné la possibilité d’analyser de près ce qu’on appelle un « phéno- mène social total » ; d’un clan traditionnel qui a régi la vie sociale, culturelle et politique de la vallée. Contrairement à ce que les journalistes de l’époque voulaient lui faire dire, à savoir qu’un clan est un mauvais système, son objectif était de mettre en évidence qu’un sociologue doit avoir une neutralité totale et une analyse sans préjugé. Selon ses principes, un clan correspond à un système politique parmi d’autres et qu’on doit étudier comme tel, dans toutes ses complexités.

Dans les années 1980, il a attaqué le problème de la communication avec l’autre, autre- ment dit la xénophobie. Sa méthode de travail surprend à l’époque : il choisit d’analyser ce phénomène à partir des lettres de lecteurs, des milliers d’inconnus, pendant la campagne politique. Encore une fois, il s’oppose à une explication simpliste, basée sur le préjugé, le ton accusateur et il démontre que le problème est plus nuancé qu’il paraît. En réalité, tous ceux qui souhaitent limiter le nombre des étrangers ne sont pas des xénophobes, mais majoritairement (deux tiers) font partie des nationalistes qui estiment que quand l’économie ne permet pas, il ne faut pas faire appel aux étrangers. Cette conclusion a provoqué d’in- dignation de tous ceux qui préfèraient la « solution » raciste de la Suisse. Pourtant les faits ont là : ce pays a reçu et depuis toujours plus d’étrangers que d’autres pays européens. En travaillant sur ce problème comme sur d’autres, il est essentiel pour un sociologue de ne pas confondre l’idéologie et l’esprit scientifique. Il a toujours osé afficher son opinion – ce qui a fait grand bruit déjà parmi ses étudiants, durant les années 90 – que les immigrés autant que les Suisses doivent respecter les valeurs fondamentales. « Débattons avec courage et force si nécessaire, plutôt que de dénigrer, ridiculiser, humilier et mépriser l’adversaire. »

Uli Windisch a toujours favorisé l’interdisciplinarité, ce qui permet d’expliquer qu’il représente un des rares sociologues qui réfléchit sur la communication au sens large – cultu- rel, linguistique, social, politique, économique – du terme. Non seulement il a suivi déjà comme étudiant les cours de Jean Piaget, mais il a toujours encouragé ses étudiants d’aller

« braconner » ailleurs. De même, chose rare, il a donné une place importante à la connais- sance littéraire, car « un écrivain peut parfois en dire autant qu’un anthropologue ou qu’un sociologue sur un sujet donné. »

Pour terminer on pourrait réfléchir sur ses travaux réalisés des médias, ces moyens de transmission de la connaissance fondamentale, qui, dans les dernières années, ont tous été gagnés par la loi de la « spirale du silence », un consensus médiatique et politique, qui dia-

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bolise et marginalise tous ceux qui osent exprimer les idées non admises par le « consensus

» déclaré, même s’il est minoritaire. Les médias sont certes des informateurs puissants, mais ils ne communiquent pas et surtout ils représentent moins en moins la voix de la majorité.

Selon l’avis d’Uli Windisch, il est primordial de mettre fin à l’information unilatérale car la frustration qu’ils engendrent fait le lit des démagogues. C’est pour cette raison, il remarque que la communication politique est très importante, car il est essentiel d’éclairer et non embrigader des individus.

Ne serait-ce qu’à cause du ton libre et inhabituel, ce voyage insolite et réfraichissant de parcours d’Uli Windish mérite le détour.

Judith Lazar GEPECS–université Paris V

© 2006 Lavoisier, Paris. Tous droits réservés.

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Géographie, économie, Société 8 (2006) 407-412

GÏOGRAPHIE ÏCONOMIE SOCIÏTÏ GÏOGRAPHIE ÏCONOMIE SOCIÏTÏ

Ouvrages reçus

ANTUNES DE AZEVEDO M., 2005, Vilarinho da Furna. Memorias do passado e do futuro, Lisbonne, Universidade Lusofona, 212 p.

BOURDIN A., LEFEUVRE M.-P., MELÉ P., eds., 2006, Les régles du jeu urbain.

Entre droit et confiance, Paris, Descartes & Cie, 316 p.

FRINGANT V., KECHIDI M., TALBOT D., 2006, Les territoires de l’aéronautique.

EADS, entre mondialisation et ancrage, Paris, L’Harmattan, 250 p.

GUESNIER B., LEMAIGNAN C., 2006, Connaissance, solidarité, création. Le cer- cle d’or des territoires, Paris, L’Harmattan, 299 p.

JANSSON J. O., 2006, The Economics of Services. Development and Policy, Cheltenham, UK, Edward Elgar, 360 p.

MANERO F., PASCUAL H., 2005, Innovación tecnológica, servicios a las empresas y desarrollo terrtorial, Valladolid, Universidad de Valladolid, 308 p.

MENDEZ R., ed., 2006, Géographie de l’Espagne, Paris, L’Harmattan, 214 p.

MORIN J.-M., 2006, Boudon, un sociologue classique, Paris, L’Harmattan, 347 p.

PITTE J.-R., 2006, Jeunes, on vous ment ! Reconstruire l’Université, Paris, Fayard, 130 p.

RASSE P., 2006, Le rencontre des mondes. Diversité culturelle et communication, Paris, Armand Colin, 330 p.

TOUFFUT J.-Ph., ed, 2006, L’avancée des biens publics. Politique de l’intérêt général et mondialisation, Paris, Albin Michel, 218 p.

WALLIMAN N., 2006, Social Research Methods, London, Sage, 224 p.

Périodiques reçus

Economía, Sociedad y Territorio, 2005, vol.5, n° 18, pp. 275-475 Economía, Sociedad y Territorio, 2005, vol.5, n° 19, pp. 477-475 Economic Geography, 2005, vol. 81, n°4, pp. 339-448

Economic Geography, 2006, vol. 82, n°1, pp. 1-117

Géographie et Cultures, 2005, n°54, 144 p. (« Le Genre. Constructions spatiales et culturelles », F. Barthe et C. Hancock, eds.)

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Geosul, 2005, n°40, 1-211 p.

Invertigaciones Regionales, 2005, n°7, 250 p

Pouvoirs Locaux, 2005, n°66, 148 p. (« Transports et territoires : la nouvelle donne ») Pouvoirs Locaux, 2005, n°67, 152 p. (« Pour un vrai Sénat des territoires »)

Références

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