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Le gaz méthane du Lac Kivu

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Texte intégral

(1)

NATIONS UNIES

CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL

LIMITEE

E/CN.14/SP/lNP.11

24 decembre 1973

Original : FRAWCAIS

COMMISSION ECOKOrilQUE POUR

Conference regionale sur 1'Industrie petroliere et les besoins de formation dans le domaine des hydrocarbures

Tripoli, 2-12 fevrier 1974

LE GAZ METHANE DU LAC KIVU

Document prepare oar le Gouvernement du Rwanda

Les eaux du lac Kivu contiennent d'importantes quantites de gaz methane qui restent dissous sous lreffet de la pression hydrostatique. Ce gaz proviant vraisem-

blablement de la decomposition de matieres organiques a 1'abri de I'oxygene.

Co qui est exceptionnel dans le cas du Lac Kivu, cfest que le methane puisse rester stable en solution dans l!eau en-dessous de 250 metres de profondeur. On constate en effet, a, ce niveau un phenomene de stratification de l.'eau, entre la cou- che superieure faiblement saline et la couche inferieure beaucoup plus fortement sa

line (4 gr par litre). Cfest en raison de sa densite que cette couche inferieure

reste stable et qu'elle n'est pas affectee ^ar les brassages ou mouvements de "turn over" des eaux du Lac,

En 1937* pour la premiere fois le Professeur H. Damas signalait la presence de gaz dissous dans les eaux profondes du Lac Kivu et constatait que le bassin profond du Lac nfetait le siege d'aucun de ces phenomenes de brassage qui assurent dfordinai- re l'homogeneisation periodique des eaux lacustres.

Les recherches ulterieures ont ^ermis de preciser que les reserves de gaz me thane existant en solution dans la couche d'eau profonde, aux conditions atmospheri- ques du Lac Kivu, s'elevait a. :

57 milliards de m de methane a 1 462 tn d'altitude (640 mm de Hg) soit environ

45 milliards de m ramene a la pression atmospherique du niveau de la mer. Ceci

6 d

de methane a 1 462

45 mllars ae a la pression atpq

represente. l'equivalent calorifique de 36 millions de tonnes de mazout.

I. HIS10RIQUE DES TRAVAUX

1937 Decouverto du Pro'fessoui.- Jr. Dumas de la ^resoncc de gaz dissous.

1947 A. Capart et J. Kufferath concluent que ce gaz doit etre du gaz des marais, riche en methane.

1953 a, Capart, J. Kufferath et Elskens verifient cette hyoothese au cours d'une

mission hydrobiologique (MissionKEA, dans les lacs Kivu, Edouard, Albert,organisee

/

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E/CN.14/EP/INF.11

Page 2'

par 1'Institut Royal des Sciences Naturelles). Us confirment le caractere conbus-

tible de oes gaz et l'etablissent que les principaux constituants sonf l'anhydride

carbonique (C02) et le methane (CH4)). Us decouvrent, en outre, au moyen d'un

tuyau de 300 metres, qufil est possible apres amorcage d'obtenir un debit permanent des eaux profondes sans apport d'energie cxterieure, grace a la desorbtion des gaz, des que la pression hydrostatique s'abaisse, en creant une veritable force motrice

naturelle, analogue a ce qui se passe dans l'emulseur (ou pompe a bulles) employe

communement dans certaines industries*

Octobre 1952 a avril 1954

Une mission d1investigation fut demandee a 1'Union Chimique Beige (MM. D.K.

Schmitz, A. Godfrine, L. Keckhaut). Des prelevements furent faits en de nombreux

points du Lac et a diverses profondeurs confirmant l'homogeneite du giscment.

Ces travaux definirent en outre :

a) La composition du gaz, en moyenne

'I Vol.

Methane

- Anhydride carbonique Gaz- inert es

Ilydrogene sulfure

k) La quantite de gaz

La teneur moyenne en methane de 0,41 m par m d'eau donne pour la totalite

du Lac 57 milliards de m (equivalent calorifique de 36 millions de tonnes de mazout),

aux conditions atmospheriques de 25°C et de 640 mm de Hg.

c) Les possibilites d'exploitation

Par autopotnpage, lequel fut effectue dans des tubes en polyethylene de

1 j? et 2 -^ pouces de diametre.

d) L'epuration et l'enrichissement du gaz

Par simple lavage avec des ecur.de surface du Lac, dont l'alcalinite (?H=9?3)

a un pouvoir d'absorption superieur a l'eau pure. Hh conclusion le rapport recom- mandait de poursuivre les recherches et de mottro en service une station-de captage pilote.

Juin 1957 a mars 1959

Deuxieme mission de 1'Union Chimique Beige. Une station de captage pilote cons- tituee par une tuyauterie verticale de 200 mm de diametre et de 300 m de longueur1-, portee par un ponton ancre a 700 m du rivage, au large de Goma, a fonctionne sans interruption pendant 11 mois avec un debit de 500 m de gaz brut a l'heure.

Le debit est reste constant et la composition du gaz n'a pas varie, montrant qu'un epuisement local du gisement n'etait pas acraindre. Divers tynes de bruleurs

24

73

1 0

,90 ,50

,55

,05

(3)

i)/CN.14/EP/lWF.ri

Page 3

industriels furent alimentes ainsi qu'un moteur diesel de 80 IIP et un moteur a es

sence,

1962 - Construc-bion d'une station de captage industrielle

Egalement confiee a l'Union Chimique Beige,.une station de captage et dfepura- tion fut installee au Gap Rubona a 6 Ian de Gisenyi. Elle alimente les chaudieres

de la Brasserie Bralirwa, ainsi que le moteur diesel mixte de 180 HP de la station

de compression.

Le captage est constitue par deux conduites en polyethylene de 300 mm de dia-

metre, armeca pour resister a. la depression, celle-ci atteint en effet 0,5 kg/cm

pres de la surface. Pour des raisons de commodite les canalisations furent immer- gees obliquement et lestees au fond de la berge dans le lit du Lac jusqu.!a une pro- fondeur de 30O m. . -

La mise en route de 1'installation est effectu^e par un amorcage (airlift') qui

pompe l'eau continue dans le tuyau. Le debit s'etablit ensuite d'une facon perma- nente sans apport d'energie, grace au jaillissement des bulles de gaz des que la pres-

sion hydrostatique diminue, lors do la remontee de l'eau dans les tuyaux.

Les tuyaux debouchent dans les degazeurs, de forme tronconique, afin de main- tenir la vitesse eau-gaz a peu pros constarite, et aboutissent dans un separateur --■

eau-gaz.

Ayant rencontre des difficultes de fondation en roclie friable,"les degazeurs et le separateur furent places en position oblique contre la rive, ce qui eut I1in convenient d'entrainer une reduction' qui fatigue les tuyaux de captage. Le debit total obtenu fut neanmoins de 1 000 m par heure de gaz brut, soit environ 250 m par heure de methane pur,

L'epuration du gas se fait tros simplement dans deux tours de lavage alimentees

par les eaux de surface du Lac. "Ces tours permettent d'elimiher 82,6 p. 100 de

lfanhydride carbonique et la totalite de l'hydrogene sulfure (0,05 p. 100).

Le gaz epure, comprime a. 4 ^g/°rn est envoye a la brasserie Bralirwa, par.

foeder eriterre de 3 km» H est stocke danc 5 reservoirs de 50 m sous 4 leg/cm de

pression. En plus de 1'alimentation des deux chaudieres de 4 T/heure de vapeur a.

8 kg/cm , le gaz epure alimente le moteur diesel mixte de 180 IIP de la station de

compression,

1964 Plusieurs ameliorations sont apportees a la station, ;oar la Regio des S.O.N.

chargee de la gestion de cette installation. La canalisation de'transport'"qui avaita l'origine ete prevue en polyethylene a ete remplacee par une. canalisation en acier, ce qui n!est pas sans presenter certains inconvenients de corrosion.

1970-1971 A la demande du Gouvernement a l'ONUDI l^nion Chimique Beige a execute une mission en vue de reactualiser les nreredentes etudes sur le gaz methane. du.Lac Kivu et notamment dans le domaine de la recherche bathymetrique. Celle—ci fut orien- tee plus specialement a. l'Est du Lac dans les regions de Gisenyi et de Kibuye.

Aucune information n'a ete communiqueo sur cette reactualisation des donnees.

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Mars 1971 Mission scientifique envoyee par le "Woods Hole Ocecnographic Institution"

de Woods Hole Massachusette, USA, sous la direction du Dr. Sgon T. Degens dans un

but de recherches geographiques, hydrographiques et sedimentologiques,

Avec la participation de :

- Hgon T Degens et Werner G. Deuser du Departement de Chimie

- Richard P. von Herzen, How-Kin Hong et Prank B. Wooding du De*partement de

Geologie

- Holger VI. Jannasch et John U. IZanwisher du Departement de Biologie II. EVALUATION DES RESERVES

Una serie de sondages sur l'cnsemble du Lac, a differentes profondeurs ainsi que les nombreuses analyses effectuees sur place a l'appareil d'Orsat par A, Godfrine et L. Keckhaut donnent des resultat3 pratiquement constants, par couche de profon- deur identique. Les tableaux ci-dessous reprennent ces resultats a differents ni-

veaux :

1. ~*

Profondeur en m.

Analyse du gaz en '/>

CO 2

CH4

Divers

Rapport

(litre/litre) Gaz/eau CH4/eau C02/eau

2. Evaluation du

Couche-

275

71,726,2 2,1

1,20

0,316 0,860

stock

300

73,424,8

1,8

1,62

0,416

1,190

325

74,0 24,1 1,9

1,86

0,448 1,375

de gaz dissous

Volume d'eau^.

en km

350

75.0

22,9

2,1

2,06 ■

0,471

1,545

375

75,8

22,4 1,0

2,12

0,475 1,610

Tenour en..CH4 Vol

. CH4/vol

eau

400

77,3

21,7

1,0

.'2,22 0,480 1,720

Volume 1-25

78,1

20,7

1,0

2,32 0,480 1,810

CH4 en

km3

de de de

275

300 350

a

a 300 350 400

metres metres

ii

26

45

32

,5 ,9

,4

0 0 0

,363

,443

,476

9,6 20,3 15,4

(5)

2. Evaluation du stock de gaz dissous (suite)

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Page 5

Couche

Volume d'eau en km

Teneur en CH4

Vol. CH4/vol eau

Volume CH4 en

kmj

de 400 a 450 metres

450 metres et plus

19,5

5,1

0,487

0,500

Total

9,5

2,5

57,3 km-

Ces estimations ont ete rendues possibles grace a lf etablissement d'une carte

bathymetrique du Lac Kivu par A, Capart (mission KEA), faite a. l'echosondeur.

Elles sont etablies aux conditions atmospheriques moyennes a 1"altitude du Lac

(1 462 m6), c!est a dire : temperature de 25°C et pression atmospherique de 640 mm

de Hg.

Ces reserves totcfl.est si elles etaient ramenees a la surface, representeraient

190 milliards de m3 de C02

57 " " CH4 4 " " N2

1,4 million de tonnes de soufre.

Ill, CONDITIONS D1EXPLOITATION

II est communement admis dans les installations recentes d'extraction de gaz naturel de prevoir un rythme dfex-oloitation sur 30ans. Au dela de ce terme, l'uti-

lisation du gaz naturel risque d'etre depassee par l'emploi de techniques nouvellos.

Si nous acceptons d'epuiser 80 p. 100 des reserves du Lac Kivu en 30 ans, nous pour-

rions obtenir annuellement 1 500 millions de m de methane pur, soit pres de '1 mil lion de tonnes de gasoil en equivalent calorifique.

L!ensemble de la sous-region de l'Afriquq de lfEst? dont depend l*approvision—

nement de l'ensemble regional qui entcure le Lac Kivu consommera en 1975 plus de

6 millions de tonnes de prodults petroliers. La capacite de raffinage totale at-

teignait 5,3 millions de tonnes en 19^7. Le gaz methane du Lac Kivu peut done pren- dre la r'eleve -d!une ]3artie des produits petroliers importes, d'autant plus facile—

ment que le Lac Kivu est situe a plus de 2 000 ion des raffineries de petrole, Dans toute la zone enclavee qu*ontoure le Lac Kivu le orix de vente du-gaz serait aiscment cencurrentiel.

.En outrer 1'utilisation du methane en chimie de synthese et en siderurgie ap- porte d1 elegantes solutions aux problemes poses par les besoins de cette zone au Centre de l'Afrique, loin du littoral o" les nrix des produits sont excessivement

alourdis par les frais de transport (engrais, explosifs industriels et miniers, acier).

A..

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Page 6

Une exploitation intensive est-elle Possible sans risque?

Avant dTaller -plus loin .dans cette etude prospective un examen critique s'impo-

se afin d!examiner si un epuisement aussi rapide que celui qui nous est propose rie

risque pas, a plus ou moins long terme, de modifier les conditions d'equilibre du

Lac et de favoriser un "turn over". Celui-ci, en homogeneisant "brutalement les mas ses d*eau stratifiees, par inversion du gradient de densite des couches superposees, pourrait an effet liberer, d'une facon definitive et totale, la reserve de gaz.

Une importante communication de D.K.' Schmits et J. Suffer ath a l'Academie Roya- le des Sciences d'Outre-Mer en 1965 leve rapidement cette hyoothese, Nous en reore- nons ici les princiv>aux elements.

Origine des

Plusieurs hypotheses ont ete ernises sur I1origine des gaz. La plus vraisembla- ble qui puisse etre retenue est I1origins biologique des gaz.

" II par'ait legitime d!admettre, avec les reserves appropriees, que les gaz du

Lac Kivu trouvent leur origine dans la fermentation anaerobie de la raatiere organaqrce morte qui tombe sans arret de la surface vers le fond et que mil poisson adapte a sa

cosommation ne recupare ici avant sa sortie du cycle aerobie". \J

Caractere Sytiamique du gisement

Ceci souligne le caractere dynamique du gisement qui serait, d'apres les au- teurs, en pleine formation. Le ^lancton se renouvelle continuellement, alimentant sans arret les fermentations profond-.s du Lac.

En outre, dans le cas d'une exploitation intensive, une grande partie des sels mineraux remontes a la surface seront consommes par le plancton, sur lequel ils agi- ront comme un veritable engrais et dont ils augmenteront le developpement. Les de—

chets de ce supplement de vie organique feront retour au fond du Lac ou ils accroi- tront la production de methane, tandis que les substances minerales solubles vien- dront enrichir encore la teneur en sels des eaux profondes. 2/

L'anhydride carbonique ramenee a la surface oar les eaux de lavage du gaz ac- croitrait encore cette activite, -la photosynthese eliminant rapidement l'acide car bonique et la fixairfc sous forme de matiere organique dans le plancton.

Dans une etude publiee dans "Les Naturalistes Beiges", J. Kufferatb decrit I1en

semble de cette chaine "comme une veritable Usine solaire a methane ou le soleil fournira I'energie que nous recupererons facilement sous forme de methane, tous^les

autres produitsaccossoires(acide carbonique, phosphore, azote, soufr'et etc.,.) etant

\J Problemes poscc oar la presence de gas dissous dans les eaux profondes du Lac Kivu, par D.iin Schmitz, Ingenieur A.I.Br; Master of Science K.I.T., et J.

Kuffer;:.th, Docteur on Sciences A.C.Br. Acrd&raie Royale dec''Scisnccs d'Outre-Mer,

Bulletin des Sceances 1955 page 340.

2/ Ibid pages 352 et 353.

A..

(7)

Page 7

recycles sans arret et meme sans oerte car 1'atmosohere fournira sans peine le com

plement d1anhydride carbonique equivalent au methane capte". ^/

Stabilite de la stratification

Le Lac Kivu presente un phenomene d1inversion thermique qui devrait etre defa—

vorable a. sa stabilite (la temperature des eaux profondes est de plus de 2°C su-oe—

rieure a la temperature minimum observee au voisinage de 75 metres). Malgre celat -

la salinite des eaux profondes est suffisante pour lui assurer une stratification apparemment permanente,, II faudrait en effet refroidir les eaux de surface jusquTa 11°C et rechauffer les eaux lorofondes a 32°C pour rendre possible un "turn over"

thermique. Ceci necessiterait un cataclysme volcanique d*une ampleur et d'une na ture inconnues dans la region, Tih cas drexploitation industrielle intensive qui epuiserait 80 p. 100 des reserves actuelles de methane, par un-captage annuel de 1,5 milliard de m , un calcul tres simple nous montre que la densite des eaux tie surface ne serait que tres faiblement modifiee.

Reprenons schematiquement les donnees du probleme :

Bassin profond : 130 km d:eau a 4 gr de sel par litre Eaux de surface : 350 km d!oau a. 1 gr de sel oar litre

Debit de la Ruzizi : 2 km d!eau/an (se deversant dans le Lac Tanganyika)

Eaux de pluie directes : 3 km d'eau/an (soit 1 300 mm oar an sur les 2 370 Ian qui

representent la surface du Lac Eaux de ruissellement : Non evaluees.

Evaporation : Le niveau du Lac etant sensiblement constant, cfest la dif

ference entre les apports (pluie plus ruissellement) et

1 '-'ecoulement dans la Ruzizi

Si nous ne tenons pas compte des apports salins qui pourraient provenir des eaux de ruissellement ni des sels mineraux consommes par le planeton, lfexploitation

en 30 ans de 80 p. 100 du gaz ferait passer la teneur en sels des eaux de surface de

1 a 1,36 gr. Comme on le voit le gradient de densite ne serait que tres moclestement affecte, seul le niveau de stratificatic.i des eaux sfabaisserait. L'equilibre des deux couches resterait stable*. Le captage devrait a la fin de 1'exploitation se faire dans les points bas du Lac, vers 400 m.

Un cartage de cette importance serait, cela va de soi, effectue en de multiples points repartis sur 1<Jensemble du Lac, afin d'assurer une alimentation hcTizontale des eaux prelevees,_ II a ete oalcule par exemple, que dans le cas d'un prelevement

de 60 millions de m d'eau par an? a 350 ^<> de profondeur, en un seul point d'aspi-

ration, la vitesse de lTeau a 15 mo de ce point ne serait plus que de 0,13 cm par seconde, c!est-a-dire qu'on ne risque en rien d'affecter les couches superieures.

2J Le methane du Lac Kivu, par J. Kufferath

Les naturalistes Beiges, tome 41» 19^0 page 424

(8)

/ Page 8

Peut-on ameliorer le captage?

Lors de ^a construction de la station-pilote de captage du Cap Rubona pres de

Gi^i 1 'Union Chimique Bslge, fut contrainte, en raieon des difficultes rencon-

trees!' 'tmerger las canalisations de captage de gaz obUquement 3n suxvant le lit lu Lac de^is la berge. D'autre oart ayant rencontre a 1-emplacement ohoisi des

£o£ ££lY/=«>«t de ^aie.. condition, de fondationscot e entre^se dut

placer degazeur et separates en position oblique, couo.i-s ccn

difficilas et weoairea dans lesquelles les travauz ont eto i

La

de gaz combustible a 70 P. 100 de methane atteignait 2 millions de m par an.

Piusi^r- ohs^oheurs ont woxse des solutions plus elegantes qu'il serait oP pcrtun d-^iivonfondir, I'll?? seront ici enumeraes ■iuccmctement s

Separation des ous i?7 bar degression

A une oertainc distance d, la surface (de 17 & 22 nu) on pourreit exploiter lea

^■ifferences de Boiiibin te du mexhanr. ot du gaz carbonique aajis 1'eau. A cette pres- sion leTz carbonize ne se deBorbe ■** encore, alors o^e la de.orbation dumethane oc-eroe ^eori^u^an;; £ U, profondoar de i- m., Le sovJOT^eur serait done immerge Tl' 'orcfondeur voulue ^our recueiliir du methane thecriquement pur, a une pression vulnine de 1,7 bS.r? tsaidis quo la gaz car unique resterait en solution dans l'eauo

Malare 1' i-^ere cert^ ^e rendeinent, puisque 11 P. 100 de methane resteraient v-nc, ^''p"v c- dis^sitif -o,^s-nterait un double avantage s eviter les tours de la- va4 et obtcnlr directe^ent du gaz a 1;7 bar de x)ress:on6 Or oe sont toujours les

pliers ki-logi-arruaes cmi coiitent le plus cher- dans la compression.

Station de_oaptagg^mi pontons f^olityv^'

Cette solution, offirait en outre 1»vantage de maintenir en PPsiticn vertieale les oanaiisa^ions rle captagc, le degaze r et les adperatei pb tandis qa'elle anelio- rPraU le rendement de 1 installation. LEvacuation du gaz vers la rive, par cana-

i^a:ion inrn^fie h 10 m. de la surface, ne presents vlus mamtenant le difficultes majeures, las" lem^es et les vagu.es n'etaat guere sensibles a cette profondeur.

T. faudv&, sans doute, resopdre In -robleme de 1'ancrage deS pontons dans les n'de"*.! Lao, ainsi qu'un crW.a ncmbre de difficultes d'ordre fatigue

la ^olvt->on oontons fiott^t^ qui oeut ebra conjugaee avec celle de la

^es ga,. sous ^essicrn off.iral. une ^l^s. ^^^ «

Permettant de clep].£.c«i- ].'■ installation sn diver,

E^ lTTIXiISATIONG 'TJ I^ErH

-ta*m9ngepBtE^3:e5f?3y o'e.:1' ncL

pies utilisationc industrielles cu nienagsre

r^n un parent paavre des exoloi-

^ aotnbre d'annees, dans de multi

(9)

e/cn.i4/ep/inf.ii

Page 9

Nous les grouperons ici en quatre orincipaux secteurs :

- combustible industriel ... .

- carburant (automobile, diesel, turbines a gaz)

- chim'ie de1 synthe.se

- distribution de gaz de ville

1« Combustible industriel

a) Production de vapeur

Le gaz naturel constitue un excellent combustible pour les generateurs de va peur destinee a des besoins industriels, comme aux centrales' thermiqtfeso 'IX presen- te de;multiples avantages souplesse.le fonctionnement, reduction des quantites d'air,

proprete .des-furaeess etc3O

b) Industrie siderurgique

Qnploye depuis 1948 dans les acieries italiennes, le gaz methane, utilise a des fins de chauffage, a permis le developpement de la metallurgie italienne.

Le probleme de la reduction du minerai, en evitant la carburation du metal, reste delicate. Le craking du methane en hydrogene et oxyde de carbone permet d'obtenir

cette reduction qui necessite 1,5 mJ de gaz par leg de fer oroduit. De nombreux -oro- cedes de reduction (une trentaine environ) existent actueliement au stade de labora- toire, de l'usine-pilote ou de lUndustrie commerciale,

c) Industrie du Verre

Dans toutes les operations de la fabrication du verre, comme dans celle de ^af- finage et du traitement, 1'emploi du gaz naturel s'adaote particulierement bien

grace a ses qualites proores de souolesso d'utilieaticn ct ^do pureto de ccmbustiblt..

d) Cimenterie-produits ceramiques-fours a chaux

Utilise avec succes en Italie dans ce secteur industriel, en remolacement du charbon, le gaz methane offre des conditions d'exploitation tres satisfaisantes.

e) Chauffage par Brulsurs radiants a infrarouge

Cette utilisation du gaz methane est de plus en plus employee notamment pour la dessication par rayons infra-rouge dans Industrie textile, 1 Industrie du papier, le recuit de l'acier, 1'Industrie de la ceramique, 1'Industrie du verre, 1'Industrie chimique? les inductries alimentaires, etc,o

Le fonctionnement est tres simple. On fait bruler le melange gaz et air au con tact d'une matiere refractaire qui chauffee a 1 100°C environ, emet des radiations

dans le champ de 1'infra-rouge.

A..

(10)

Page 10

2. Bnplqi_du Methane comme carburant

a) Pour les automobiles et les poids lourds en remplacement de lfessence grace

a, son indice d'octave eleve,

b) Pour les moteurs dieselt en dotant ces moteurs d'un dispositif d'allumage,

ou simplement en ccnservant une alimentation de gas oil reduite a 10 p, 100 comme pilote a l'allumage,,

c) Turbines a gaz naturel. Utilisation du methane non seulement dans les tur-

bomoteurs, mais dans tout 1 !ensemble do machines et d'aypareils appeles a transformer, par I'intermediaire du gas 1'energie thermique en energie mecanique.

3. Qnploi du methane en Chimie de synthese

Le gaz methane represente la source la plus inte'reseante, utilisee actuellement, pour obtenir de 1'hydrogene, Avec 1 m de methane, il est possible d'obtenir par transformation chimique 1,6 m d'hydrogene,^ *i«* necessitant qufun apport de 254 Kcal

par m d'hydrogene, alors qu'il en faut 10^oi ^lv. avec les autres procedes, Le methane est au depart de nombrsux dc-rivou de la chimie organique. Les pro—

duits que 1'on peut obtenir sont multiples et rixvers.

Certains presentent un interet immediat pour la region. C!est le cas notamment de la production d'ammoniaque et d'engrais azotes, dans cette region ou les frais de transport multiplient par 4 °u Par 5 ^e prix des engrais, en provenance d1Europe.

Associee avec les laves potassiques que l!on trouve au Nord du Lac et les phos phates de l!Uganda, la fabrication d'engrais azotes, permettrait d'ameliorer les rendements agricoles. Ce qui semble essentiel si l'on veut nourrir une population qui represente 15 millionss d1 habitants tLans l»entourage du Lac et qui s'accroit a un

rythme eleve chaque annee (2,5 a 3 ~o. 100),

4n Utilisations menageres

L'etroitesse du marche potentiel, dans les centres urbains actuels, ne

pas d'envisager dans l?immediat une distribution du gaz methane dans les villes qui entourent le Lac. Mais,en suivant l'elevation du niveau de vie, ces conditions sont appelees a changer; le gaz methane offrira alors ses multiples ressources a la dis tribution urbaine pour les utilisations tant menageres qu*industrielles.

V. EXPLOITATION COMMUNE ZAIR0-RVJANDAIST3

Le gaz methane du Lac Kivu aopartient en commun aux deux pays riverains du Lac;

le Zaire et le Rwanda. La fontiere qui separe les eaux territoriales partage equi-

tablement le bassin profond du Lac, dormant a chacun de ces deux pays la moitie envi

ron du depot total, avec d'egales facilites de captage en partant de leurs rives.

Bans la situation actuelle des recherches petrolieres, ce depot, de gaz methane constitue la seule ressource naturelle que l'on connaisse dans cette region du Centre de l'Afrique. Son exploitation et 1'utilisation du gas methane pour le developpoment industriel, de la zone qui environne lc Lac Kivu. representont une economie appreciable de devise's ct un apport particulieremont utilo a de nombrousos industries. /

/

(11)

Pago 11

C'est la chance do cotte region, p? acee au coeur do l'Afriquo, loin des rivagcs maritimes et des sources d'approvisionnoment traditionnellos, .quo do disposer ainsi do ressourccs naturclles abondantos d'enorgie ct de matieres premieres.

llais cela implique un<* cooperation etroitc des pays interesses afin d1 exploiter on communleurs richesses naturellos et de crecr au centre de l'Afrique ce premier com—

plexe d'industries lourdes et legeresa

Aussi les Autorites Zai'roises et Rwandaises ont-elles multiplie , au cours de ces derniers moisj seances dc travail ot reunions de commissions sriecialisees, en vue dTun accord permettant 1'exploitation ot 1'utilisation de leurs ressourc-es com-

mnes,

Elles sollicitent, dans ce but, I1assistance d'unc Aide internationale afin de realiser plus particulierement les taclies suivantes °.

i) Effectuer une etude de marche pour determiner les debouches possibles

de gaz naturel du Lac Kivu dans 1'ensemble regional qui l'onvironne, Cette etude portera sur tous les secteurs ou le methane et ses co-produits le bioxyde de carbo—

ne et 1*hydrogene sulfure pourraiont etre utilises avec profit pour le developpement de la region, ainsi que sur les emplois du gaz naturel comrne carburant a. des fins indusU-iolles et conjmex-cialos et cnminn m.n.ti ore vi-einiero-' dans 1f indnslri e nhimique, n■>tamment pour la fabrication d'ongrais. Elle passera anspi en revu_e les debouches possibles pour les pri luits des iiitlustries qui ponrraient etre creees afin d'utili—

ser le ga^ natnrcl du Lac Kivu;

ii) Determiner le type et les dimensions de 1'usine type de recuperation

et, de lavage du gaz naturel du Lac Kivu, compte tenu des conclusions auxquelles aura abouti 1!etude oj-dessus. En vuo de la creation d'une installation de dimen sions commerciales, le centre procedera a une etude detaillee de pre—investissement q^.ii indiquera les volumes maximum et minimum prevus pour la production; le cout unitaire du methane, et eventuellement, celui du bioxyde de carbone et de 1'hydro- gene sulfure seront evalues ;Dar les mothodes les plus recentes de calcul de flux

actual ise de la recette d'exploitation (DCF);

iii) Sffectuer une etude technique et economique sur le transoort du gaz

naturel du Lac depuis le centre de production et de stocicage jusqu'aux centres de consommation indiques oar les conclusic.is de 1'etude mentionnee au sous-paragraphe i), compte dument tenu des quantites maximum et minimum urevues. En se fondant sur les resultats ie ce travail, le centre fera une etude de --reinvestissament et oal- culera les couts unitaires de transport en utilisant les methodes DCP. Pour favc- riser l'essor economique que l(on peut attendre de 1 -aporovisionnement de la region en gaz naturel du Lac Kivu, le centre etudiera les moyens de faire particioer les pays interesses a la fabrication des canalisations necessaires pour le transport du gaz;

iv) Effectuer des etudes de factibilite concernant les installations in-

dustrielles dent la liste aura ete etablie a la suite de 1'etude mentionnee au

sous-paragraphe i), en utilisant pour les calculs de rentabilite les Drix unitaires

maximum et minimum du gaz determine^ grace aux etudes mentionnees aux sous-paragra—

phe ii) et iii) ci-dessus;

(12)

E/CN.14/EP/INP.11

Page 12

v) Proceder a une edute de factibilite concernant la construction d'une

usine de fabrication d'engrais azotes qui utiliserait lo gaz methane du Lac Kivu et indiquer notamment la consommation actuelle et les "besoins futurs des pays;

iv) Eftudier les possibility de fabrication de oroduits petrochimiques a

oartir du gaz du Lac Kivu\

vii) Studier les autres utilisations possibles de produits petrochimiques a.

partir du gaz du Lac Kivu;

viii) Dfune fagon generale, mettre 1'ensemble de la competence et de 1'expe

rience professionnelle d'une equine d1experts internationaui: au service des deux pays et assurer la formation et le merfectionnement des cadres zairois et rwandais qui seront places aupres dfeux.

(13)

B/CN,14/EP/lNF.11

Page 13

REFERENCES BIBIIOGRAPHlqUES CONCERNANT LE GISJU'iENT DE GAZ LiETHANE DU LAC KIVU

G. BORGNISZ

A, CAPAP.T

J. Th. DUBOIS

J. KUFFERATH

J. KUFFERATH et D.M. SCMITZ

J.F. WOUTERS

0ceanographic Institution :

Donnees ;>our la mise en valeur du gisement de methane du

Lac Kivu (Academie des Sciences d!0utre-Mer, tome XIII, fasc. 1, 80 rue de Livourne, Bruxelles, 1960)

Le Lac ICivu

(Bulletin des Naturalistes Beiges, tome 41 n° 10 Bruxelles, 1960)

Le gaz du Lac ICivu

(Revue coloniale Beige, decemtre 1955, n° 245 P 873)

Le gaz methane du Lac Kivu

(Folia Scvjntifica Africae Centralis, 1956F tome IV, n°3, pages 55 a 57)

Le methane du Lac Kivu

(Bulletion des Naturalistes Beiges, tome 41, Bruxelles i960)

Problemes ooses par la presence de gaz dissous dans les eaux profondes du Lac Kivu

(Academie Royales des Sciences Coloniales, Bulletin des seances, nouvelles series 1, 1955» pages 326 a, 356)

Etablissement au Rwanda d'une usine d'engrais a jiartir du gaz du Lac Kivu. These publiee en 1968 oar l'Universite Libre de Bruxelles sous la direction de M. le Professeur J. BOSQUET

Rapport preliminaire de juin 1971 de lfexpedition du Lac Kivu : Geoohysique Hydrograohie, sodimentologie a. 1'initia tive de "Woods Hole, Massachusetts, USA 02543

Références

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