HAL Id: jpa-00238316
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00238316
Submitted on 1 Jan 1885
HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.
Recherches expérimentales sur la réfraction des gaz liquéfiés
L. Bleekrode
To cite this version:
L. Bleekrode. Recherches expérimentales sur la réfraction des gaz liquéfiés. J. Phys. Theor. Appl.,
1885, 4 (1), pp.109-121. �10.1051/jphystap:018850040010901�. �jpa-00238316�
109
Le calcul de fi est, en
général,
unproblème
trèsdifficile ;
mais si l’on veut avoir seulement une idée de1"importance
de l’aiinanua- tiontransversale,
onpeut
faire leshypothèses Ia =
i oo, h = 1,qui
nes’éloignent
pasbeaucoup
des conditionsexpérimentales
etqui
donnentLes
hypothèses
initiales relatives à lapetitesse
des déviations et à la constance du coefficient G laissent encore un doute sur le de-gré
d’exactitude durésultat;
dans tous les cas, les deux corrections queje
viensd’indiquer
concordent pour faireaugmenter
la valeur de l’unité de résistance trouvée par la méthode d’amortissement et larapprocher
ainsi de cellesqui
ont été obtenues par les autres métliodes.RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LA RÉFRACTION DES GAZ
LIQUÉFIÉS;
PAR M. L. BLEEKRODE (1).
On
possède
très peu de recherchesexpérimentales
sur lapuis-
sance réfiractive des gaz à l’état
liquide,
celles-ci étant bornées aucyanogène liquide,
étudié en 1826 parBrewrster,
et aux acides sul- fureux et C)anhydrique, qui
sont aisémentliquéfiés
par le froid.J’ai
étudié, depuis plusieurs années,
les autres gaz sous cerapport,
et
j’ai
assez bien réussi à surmonter les difficultéspratiques
résul-tant des
petites quantités
de substance et desgrandes
tensions.Description
del’appareil employé. -
Celui dontje
me suisservi dans les
expériences
suivantes a été construit en vue depouvoir appliquer
lemicroscope
à la détermination de l’indice derélraction,
cequi n’exige qu’un
trèspetit
volume deliquide,
maisnécessairement contenu dans des
parois plan-parallèles. L’emploi
d’un
prisme permet
certainement une exaclitude bienplus grande,
mais aurait
exigé
des surfaces et un volumeplus
considérables etl’emploi
desmastics, généralement
solubles dans les gazIiduéfiés ;
( t ) Extrait par l’auteur d’un Mémoire présenté à la Société Royale de Lortclncs.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:018850040010901
110
on aurai t eu à travailler avec un
appareil beaucoup
moins en étatde résister à des
pressions
élevées et moinshermétiquement
fermé.Après
différents essaisplus
ou moinsheureux, je
me suis arrètéà la
disposition représentée
dans lafig.
i, et aussisi mpl e
quesatisfaisante; l’appareil
pourrapeut-être
servir dans d’autres re-cherches sur les gaz
liquéfiés.
Il se coinpose d’un court tubeclin- drique
cc(représenté
ensection; longueur
0m,015,
diamèlre inté- rieur0m,003,
diamètre extérieur 0m,011);
il est terminé sur lesdeux côtés par des tubes
capillaires b
et c.Pour en faire un
auget
àliquide,
terminé par des facesplan- parallèles,
on avait travaillé les deux bouts ducylindre
àl’émeri,
afin de les rendre bien
unis; puis
on yplaçait
desdisques
mincesde
plomb
oud’étain, transpercés
au centre et indifférents à toute actionchimique
dela part
duliquide
àexaminer,
ensuitedes
disques
de verre(d’une épaisseur
de0m,001 environ) plan- parallèles,
et rendus très résistants par leprocédé
de laBastie,
ce
qui
les rendait même meilleurs à cetégard
que desdisques
dequartz.
En dernierlieu,
vinrent des rondelles de cuir mou,égale-
ment
transpercées
aumilieu, puis
le tout était mis enplace
entredeux
pièces
circulaires enacier;
trois vis à pas finpermettaient
deserrer
parfaitement
ensemble lesparties consécutives,
de manièreà former un
appareil
très solide etgaranti
contre desfuites,
mêmeà des
pressions supérieures
à1 ooatm,
comme on s’en assuraitavec la pompe à
compression
de Cailletet. L’acidecarbonique
aété conservé à ’Fêtât
liquide
dans un telauget pendant
deuxannées et a été
porté
à destempératures
de 30° à!o°
C. sansaucune
perte.
Lesdisques
de verre étaientcoupés
dans une sur-face de verre bien
plane,
eu,après
avoir reçu les dimensions con-venables,
soumis à latrempe;
ceprocédé
donnait souvent une111
surface
détéeiorée, cependant,
il y en avait,quelques-uns dui pouvaient:
servirparfaitement.
Pour se procurer le gaz à l’état
liquide
dans le tubecylindrique,
à
parois parallèles,
queje
nommerai désormais lerécipient) je
mesuis servi de dilférentes
méthodes,
selon la nature du gaz.Quand
ilpouvai
t étredéveloppé
engrande duanti té
par l’actionchimique,
demanière à être
liquéfié
par sa proprepression, j’adaptais
lerécipient
à un tube de verre
recourbé,
trèsrésistant,
en soufuant à lalampe
l’un et l’autre.
Auparavant,
l’une des brandies du tube avait étéremplie
des matières nécessaires pourproduire
le gaz, ainsi que de celles pour lepurifier;
avant de fermer le tubecapillaire
extrême.on laissait un peu
réagir
cesmatières,
pour que le gazdév eloppé
chassât l’air du tube.
En
général,
on voit que c est unprocédé analogue
à celui qui futemployé
parFaraday;
il al’avantage
de fournir desquantités
assez
grandes
de gazliquéfié.
Certains gaz, comme leprofonde d’azote, l’éthylène, présentent trop
de difficultés pour être réduites ainsi à 1 étatliquide;
dans ces cas,j’ai
eu recours à la pompe deCailletet, qui
m’a été d’une utilité extrême dans ce genre de rc- cherches. Lerécipient
futadapté
à lalalnpe,
au boutsupérieur
dutube à gaz de cet
appareil
bien connu,et-l’on opérait
pour le reste à la manière ordinaire.Quelquefois l’application
d’unmélange réfrigérant
suffisait à laliquéfaction,
et alors on se servait de tubesanalogues
à ceux du pre-¡nier cas, et dont l’une des branches fut
exposée
à l’action d u froid.Méthode d’observation. - Comme
je
l’aidéjà dit, je
me suisservi du
microscope
pour déterminer l’indice de réfraction. Cetteméthode,
anciennedéjà,
avait étéproposée
en1767
par le duc deChaulnes,
mais à peuprès
oubliée enPhysique (1),
parce que sonexactitude,
limitée à la secondedécimale,
est bien inférieure à celle(1) En 1849, Bertin s’en souvint et publia quelques modifications, sans cepen- dant réussir à la rendre plus exacte, comme il résulte des valeurs données pour l’indice de réfraction du verre (1,497 et 1,703) comparées à celle obtenue par le goniomètre (1,507 et i,6g6 ).
Récemment, on s’en est occupé en Angleterre, et en 1878 M. Sorby, de Sheflield, employa cette méthode avec succès dans des recherches minéralogiques.
112
des
procédés
usuels.Cependant
il est au moins douteux si l’onpourrait
lesappliquer
au casprésent.
La relationqui
donne l’indice de réfraction se déduit par des considérations très élémentaires et est de la forme suivan teiz
représentant
l’indice de réfraction de la substanceexaminée,
D la distance des deux surfaces
plan-parallèles
à traverslesquelles
on observe un
objet quelconque
par lemicroscope,
d ledéplace-
ment
apparent
del’image
del’objet,
causé par la réfraction de cettesubstance même. On a ainsi à déterminer deux
quantités linéaires,
mais effectivement le cas n’est pas aussi
simple, puisque
lesparois
en verre
qui
terminent lerécipient
concourent aussi à la réfractionou au
déplacement apparent;
il faut donc éliminer cet effet enappliquant
une correction constante pourchaque récipient
etfacile à évaluer. Il faut encore remarquer que la formule est déduite dans la
supposition d’angles
d’incidence et de réfraction assezpetits
pourpermettre
deremplacer
les sinus par lestangentes,
ce
qui
introduitedéjà
une erreur dans la troisième décimale. Pourmesurer D et d
par le microscope, je
l’ai fait construire d’une manièrespéciale
par l’habile constructeur, M.Nachety
à Paris. Letube oculaire
(qui
était ordinairementplacé
dans la directionhorizontale) portait
unvernier,
se mouvant lelong
d’une échelle divisée en demi-millimètres etpermettait
d’observer ledéplacement
du tube
à 1 20
demillimètre;
une vismicrométrique
annexepermettait
cle
lire jusqu’à 1 100
de millimètre. L’e;actitude aveclaquelle
onpeut
mettre aupoint
unobjet quelconque
dans lechamp
du mi-croscope
dépend
évidemment dugrossissement employé,;
malheu-reUSe111ent
j’étais obligé
de lerestreindre,
à cause des dimensions nécessaires durécipient.
Je me suis servi d’un fort oculaire etd’un
objectif
trèsfaible, produisant
ensemble uneamplification
de
l’image égale
à 30. Cette combinaison offrait du moinsl’avantage
de
produire
desimages
très distinctes et très claires desobjets,
pour
lesquels je
choisis depréférence
les écailles des ailes delépidoptères.
Je lesappliquais
sur les surfaces intérieures desdisques
de verre durécipient,
où elles restaient attachées par adhésion.113
Pour déterminer la hauteur du
récipient,
on leplaçait
en avantde
l’objectif
dumicroscope,
et, mettant successivement àpoint
les écailles sur la
première
et ensuite sur la secondeglace,
onohtenait,
par soustraction des deux indications du vernier surl’échelle,
la valeur de D. Portant celui-ci en différentspoints
de l’échelle et en même
temps
le tubeoculaire,
onpouvait
faireune série de six à huit
observations,
donnant une valeur moyenne de la hauteur cherchée.On
procédait
d’une manièreanalogue
pour obtenir l’indice de réfraction du gazliquéfié. Ayant
d’aborddisposé
lerécipient
toutprêt
pourInexpérience
et déterlniné lahauteur,
on se mettait àfixer le
déplacement
causé par lesdisques
de verre. On observait,dans ce
but,
unobjet
par lemicroscope
directement et à traversle
récipient
encore vide : la différence entre les indications du ver-nier donnait la correction ou l’effet
des verres; puis
on faisait tarriver le gaz
liquéfié
dans lerécipient,
enayant
soin de le main- tenir dans uneposition horizontale,
de manière àéloigner
lesbulles de gaz ou
d’air,
et de le faireremplir complètement
deliquide.
On observait alors une troisièmefois,
c’est-à-dire à traversla masse
liquide interposée,
et laposition
du verniercorrigée
pour le verre donnait d dans laformule;
D étant aussi connu, un calcul trèssimple
donne la valeur de l’indice de réfraction.Il est
indispensable
de bien s’assurer que lesparois
durécipient
sont véritablement
parallèles,
d’autantplus qu’en
serrant les vis àcompression, peut-être inégalemen t,
onpourrait produire
un augetprismatique.
Je fis à cetégard toujours
desexpériences
de con-trôle,
avantd’expérimenter
avec le gazliquéfié,
enremplissant
lerécipient
avec de l’éthersulfurique
pur et enessayant
d’en dé- terminer l’indice de réfraction par lemicroscope.
Si l’on obtenait ainsi unrésultat, comparable
à celui donnépar les
autres méthodesplus
exactes, dans les limites des erreurs quecomporte l’emploi
dumicroscope,
onpouvait
considérer lesparois
comme suffisammentparallèles
entreelles;
au cascontraire,
on démontaitl’appareil
pour le reconstruire d’une manière
plus
satisfaisante.Les erreurs
probables (1)
dans lerésultat,
calculées par les for-e) Voir) pour de plus amples détails. les résultats numériques, dans le Mémoire
114
mules différentielles
usuelles,
ont pour valeur dans le cas leplus
défavorable
o,oo58,
et avec ungrossissement
de30,
arri, enlpeut-être
à-1- 0,0048;
avec ungrossissement
deL4o,
l’erreurprobable
se réduit à= 0,003.
Résultats des
expéi-ieiîces.
- Les valeursnumériques
queje
vais donner sont les résultats uloyens d’cln trés
grand
nombre deséries d’observations sur le même gaz,
repris
souvent,après
uneIntervalle d’une ou deux
années,
et avec desappareils
de dllllell-sions différentes. Comme source de
lumière,j’ enlployais
d’ordinaireun bec à gaz de
Bunsen,
contenant unepièce
d’asbesteimpré- gnée
d’une solution de selmarin,
et dont lalumière,
très sensible-ment
monochromatique, correspondait
à la raie D duspectre.
Gé- néralement on faisait les observations aussi avec la lumière dujour ordinaire,
pourpouvoir
comparer la valeur obtenue à celle d’autres observateurs.Les détails des
expériences
pour chacun des gaz surlesquels j’ai opéré
sontcommuniqués
dans le Mémoirecité; je
me borneraiici à réunir dans un tableau les valeurs obtenues pour les indices et à les comparer à celles des mêmes substances à l’état gazeux.
Cependant je
feraiexception
pour deux corps, pourlesquels je
vais donner
quelques
remarques.Acide
sulfureux (SO2). -
Le gazpréparé
selon la méthode usuelle futliquéfié
dans lerécipient
à l’aide d’unmélange réfrigé-
rant. On observa par
l’expérience,
pour les valeurs des terrncsentrant dans la formule donnée
ci-dessus,
la hauteur D =15mm,54;
pour la raie
D,
ledéplacement
d =4mm,08;
par suite n = J35o
à
15°;
avec la lumière ordi naire on Lrouve de mêlzle n =1,357
à13°.
Comparons
ce résultat avec celui d’autres observateurs : M. Kettelerdonne,
pour la raieD,
n =1,3384
à24°,
et M. Bi-chat
( 1 )
n =1,344
à18", 5.
Onpeut
en déduire que l’indice diminue environ de 0,001 pour un accroissement de 1° entempe-
anglais (Pl’oceedings of tlae Roy. Soc., n° 233; 1884), de plusieurs expériences préliminaires, avec divers grossissements, et aussi avec l’cau et l’éther sulfurique comparés à des expériences faites avec le prisme.
(’ ) BICHAT, Jorcmz. de Phvys., t. IX, p. 279; 1880.
115 rature. Diminuant donc la valeur obtenue par moi de
o,oo3,
on a77
= 1,347 à 18",
nombre assezrapproché
de celui de J15.Bichat, qui
l’a déterminé par une méthodeplms
exacte; mais onpeut
en conclure aussi ce quepeut
donner lemicroscope employé
avecsoin,
butproposé.
Éthylène (C2H4).
- Cc gaz s’obtient aisément à l’étatliquide
par la pompe de
Cailletet, qui
en donne unepetite quantité,
ce-pendant
suffisante pour lerécipient; l’opération
doit être exécutée à unetempérature
inférieure àg°,2, température q nc j’ai
reconnuecomme le
point critique
del’éthylène liquide ( 1 ).
Le tube à gaz de la pompe
portait
au boutsupérieur
le réci-pient
destiné auliquide
et aumilieu,
sur unepièce
de raccord enInétal,
un robinet de constructionspéciale
de M. Ducretet àParis, qui permet
deséparer
le tube avec le contenuliquide
du reste del’appareil
àcompression,
et de F avoirtoujours
à sadisposition
pour l’observation: on est ainsi à l’abri de fuitesqui
seprésentent
sitacitement dans la pompe.
L’hiver étant très modéré en
1884, je
n’ai pu travailler avec l’é-thylène liquide
à destempératures
au-dessous de 5°. Il est facile decomprendre
due l’influence d’une variation dans latempérature ambiante,
même d’un seuldegré,
est très notable sur laréfraction, quand
leliquide
se trouve siprès
dupoint critique
et s’annoncedéjà
dans la seconde décimale del’indice ;
une déterminationexacte est donc assez
difficile ; cependant je
crois être certain de la valeur de n = I , 180 pour la lumière ordinaire et à 6°.La pompe de Cailletet
peut également
servir à déterminer lepoids spécifique
del’éthylène liquide (ou
d’un autre gazliquéfié)
par une méthode
proposée
par M. Ansdell(2)
etappliquée
par lui à l’acidechlorhydrique liquide
et àl’acétylène.
Il suffit pour cela de terminer le tube à gaz de la pompe par unepartie
calibrée(comme
une
burette)
etd’y
mesurer le volurmeoccupé
par le gazliquéfié
dont on a calculé le
poids
en connaissant le volumcdu’occupe
le(1) Déjà en 1880, mon compatriote, le professeur Van der Waals;, avait conclu, par des considérations théoriques, des expériences de M. Amagat sur l’éthylène, que son
point critiquc se trouvait à 9°,2, comme je l’ai aussi constaté.
(2) ANSDELL, Proc. Roy. Soc., t. XXX, p. 221.
116
gaz dans le tube entier. J’ai observé ainsi pour
l’éthylène,
à8°, o,335,
à 6°o,361,
à 3°o,386.
M. Ansdell avait observé pour l’acé-tylène
àoo,
commepoids spécifique, o,-/,5o,
cequi
le faisait consi- dérer comme leliquide
leplus léger;
il estsurpassé
maintenantpar
l’éthylène liquide.
La Table suivante contient un aperçu des résultats de mes ex-
périences
sur la réfraction de différentessubstances,
aussi bien àl’état
liquide qu’à
l’état gazeux, ainsi que lesdensités,
et encorel’énergie
réfractive calculée à l’aide de ces donnéesexpérimentale.
Les indices pour l’état gazeux ont été pour la
plupart empruntés
auMémoire
classique
deDulong,
d’autres aux recherchesplus
récenteset très exactes de NIM.
Ketteler,
Lorenz et Croullebois(’)
lespoids spécifiques
deIf3N, CO2,
S02 N2 0 à l’étatliquide
ont été dé-terminés par :1B1. Andréef
(2), celui
de HCl par M.Ansdell,
les autrespar moi-même. Dans le Mémoire de
Dulong
on ne trouve passpé-
cialement
indiquée
une source delumière;
il en faut donc conclurequ’on
s’est servi de la lumièredu jour,
et, à cause decela, je
les aidû comparer à mes propres observations faites dans ce
cas-là,
pour les admettre ensemble dans le calcul.(1) LORENZ, Annales de Wiedemann, t. XI. - CROULLmots, Ann. cle Chim. et
de Phys.) 4e série, t. XX; T8ïo.
(2) ANDRÉEF;, Ann. der Chende und Pharnlacie, p. 1; IB5g.
117
TABLEAU 1.
Discussion des résultats. - Dans ces dernières
années, quel- ques Mémoires
ont étépubliés,
traitant par la méthode mathéma-tique
la relation entre lesénergies
réfractives d’une même sub-stance dans différents états
d’agrégation.
Surtout les déductionsthéoriques
duprofesseur Lorenz,
àCopenhague,
et du pro- fesseurPrytz,
à l’Université deLeyde,
ont introduit dans laScience
l’expression
duite constante deréfraction,
formulée ainsi:C = (n2 - 1) (n2 + 2)d qui
estindépendante
de ladispersion
et de la tem-pérature
et aussi de l’étatsolide, liquide
ou gazeux de la sub- stance, pourlaquelle n désigne
l’indice de réfraction et d lepoids spécifique. Depuis longtemps déjà
des recherchesexpérimentales
nombreuses de MM. Gladstone et
Dale, Landolt, Wùllner,
etplus
récemmentde M.
Bruhl,
avaientconduit,
pourl’énergie réfractive ,
’tl’expresion empirique
C =(n - 1) d
qui, quoiquemanquant
de basethéoriques, remplit cependant
à certainepoint
les conditions de la for-118
mule
précédente
et est surtoutemployée
dans la Chimie pour cal- culer leséquivalents
de réfraction des éléments et descomposés (1).
On
possède
assez peu de donnéesexpérimentales
pour con- trôler ces deuxexpressions appliquées
à diversessubstances ;
en dif- férents états les travaux de M. Lorenz et de M.Prytz
fournissent en toutdix-sept
corps,appartenant
à la Chimieorganique (à l’excep-
tion de l’eau et du sulfure de
carbone);
ces savants ont déterminél’énergie
réfractive à l’étatliquide
à 10° et à 20° etcomparé
celle-cià l’ é tat
de vapeur
à i oo°. M. Lorenz conclut de ces recherches( fai tes
avec
précision jusqu’à
lacinquième décimale)
que,quoiqu’il
y aitune très
grande
variation dans lepoids spécifique quand
une sub-stance passe de l’état
liquide àl’étatgazeux, cependant la proportion
entre la réfraction et la densité
(ou mieux,
le second membre des formules mentionnéesci-dessus) s’approche
sensiblement d’unequantité
constante, les écarts montant auplus
à 5 pour ioo dans le cas de l’acétated’éthyle,
et ilparaît
aussi ctue la formulethéorique répond
mieux à cette condition que l’autre.J’ai tâché de faire servir aussi mes
expériences
à un tel exaU1en,quoique,
leur exactitude étantbeaucoup moindre,
on nepuisse
s’attendre à un
accord parfait
au mêmedegré
que celuiqu’aobtemu
M.
Lorenz;
les résultats du calcul sontconsignés
dans laTable,
dans des colonnes
spéciales indiquées
par les formules. Leurinspec-
tion fait encore voir que la formule
empirique,
dans laplupart
descas, laisse
beaucoup plus
àdésirer,
pourreprésenter
unequantité
constante, que celle déduite de la théorie de la lumière. Le
prot- oxyde
d’azote etl’éthylène
montrentcependant
un écartmarqué.
On
pourrait,
dans le cas dudernier,
lâcher del’expliquer
parune
plus grande
inexactitude del’observation,
faite à unetempé-
rature très voisine du
point critique.
Onpeut
s’en assurer en calcu- lantl’équivalent
de réfraction del’éthylène (en multipliant l’énergie
réfractive
parle poids moléculaire)
et lecomparant
à celuiqu’on
obtient par addition des
équivalents
de réfraction des élémentscomposants (2) .
Ainsi l’on a .Équivalence
de réfraction : C2H4 = o, 8o x 28 = 8,29.Équiv.
de rcfracdon : 2G +équiv.
de réfraction ! H = 4,86 a- .1t,o8 = 8,94.(1) Voir l’article dans le Dictionnaire de Chimie cte NN’ürLz.
il est évident que l’équivalent de réfraction d’un même élément ou composé
119
Cette concordance est d’autant
plus remarquable,
que les théorieschimiques
modernes ont fait considérer dansl’éthylène
les deux atonies de carbone comme colnbinés par deux
affinités,
et dans cette
supposition
il faut encoreaugmenter
la valeur de l’é-quivalent
de réfraction du carbone d’unequantité
déterminée(’) (0,52),
ce’qui
causerait un désaccord entrel’expérience
et lecalcul. Il faut donc admettre que celle-ci
ne justifie
pas les consi- dérationsthéoriques
àl’égard
de la constitution de la molécule del’éthylène.
Je n’ai pas admis dans la Table les indices de réfraction de l’acide
brorxihydrique
et de l’acideiodhydrique liquides,
parcequ’on
neles connaît pas pour l’état gazeux.
Cependant,
ceux quej’ai
dé-terminés ne sont pas
inutiles,
parcequ’on
enpeut
déduire l’é-quivalent
de réfraction del’hydrogène
dans cescomposés,
cequi
permet
de vérifier une remarque de NI . Gladstone relative aux diffé-rentes valeurs que
prend
cetéquivalent
dans différentes com-binaisons.
TABLEAU II. -
Équivalents
deréfraction
des halogènes et de leurs combinaisons aveclhi-drogène.
pouu avoir deux valeurs distinctes, puisque l’on peut les calculer avec les deux formules. C’est surtout M. Landolt qui, dans un travail considérable, récemment pu- bliée a fait ces calculs pour les deux cas, pour un grand nombre de composés et
d’éléments. Ainsi, avec la formule théorique,, on a l’équivalent de réfraction de C = 2,43 et de II = 1,02 ; avec l’autre, on a C = 4,86 et H = 1,29; mais, en em- ployant ceux-ci dans le même calcul, la concordance est moindre (18,94 et 14,88).
(1 ) Cette augmentation ressort des travaux de 1B1. Bruni dans les Annales de
Liebig, t. CC ; d)¡0.
120
Dans les colonnes
marquées Observé,
on trouve les nombres direc-tement calculés par les données de
l’expérience (1)
et dans cellesportant
au-dessus CaCctclé les nombres obtenus en introduisant dans la formulechimique
ducomposé
les valeurs del’équi-
valent de réfraction des
éléments,
déterminés au finoyen d’autrescomposés
parLandolt, Brühl,
etc. Il en résultequ’en prenant
les différences entrel’équivalent
de réfraction duconiposé
et l’un deces
éléments,
on obtient celui del’autre, c’est-à-dire,
dans le casprésent,
del’hydrogène. Ainsi
l’on a :On
peut
en conclure que la valeur del’équivalent
de réfraction s’accorde assez bien avec celle calculée par d’autres combinaisons etque la remarque de 11.
Gladstone,
admettant pour cette valeur de H dans lesh)
dracides une autrequantité (3,5),
ne se vérifie pas dans le cas des trois acides examinés ici. C’estqu’on
les avait observésen
solution,
et il a étédéjà dit, plus
d’unefois,
que le dissolvantexerce une influence difl’érente sur l’indice et sur la densité. Voilà
pourquoi
mesexpériences
avec ces corpsliquides,
mais nondissous,
sont
plus
propres à faire connaîtrel’équivalent
de réfraction del’hydrogène
combiné._-1ppendice.
-- L’efficacité de la méthode dumicroscope
pourdéterminer l’indice ressort d’une
façon particulière,
dans le casdu
brome, liquide
très opaque, même en couchesminces,
etqu’on ne pourrait
traiter d’une autre manièr e pour atteindre le but pro-posé.
Je construisis unrécipient,
toutsimplement
enplaçant
deuxpièces
de verre à facesparallèles,
horizontalement etséparées
(’ ) Il fallait connaître, pour effectuer ce calcul, nécessairement les poids spé- cifiques de BrH et de IH, a l’état liquide, ce qui ne pouvait se faire avec la pompe de Cailletet, parce que le mercure était attaqué. Cependant, j’ai déterminé par
une méthode spéciale les valeurs 1,63 (BrH) et 2,27 ( ItI ) Si 12°.
121
entre elles par une troisième
pièce
de verre très mince(con mne
onen
emploie
pour lespréparations microscopiques).
Elle était trans-percée
au milieu et recevait là unegouttelette
debrome, qui
s’é-tendait en laine
liquide
entre les deuxsurfaces,
fermées sur le côtépar un peu de mastic.
Auparavant,
on avait déterminé la hauteurde ce
petit récipient (comme
àl’ordinaire);
elle mesuraitomm,
33.On
pouvait parfaitement distinguer
avec lemicroscope
lesimages d’objets,
vus à travers lebrorne;
on observa undéplacement
appa-rent de
omm,
12 et l’on en déduisit comme indice de réfraction1,57
1à la
température
dei 3 ’,
comme résultat moyen deplusieurs
obser-vations.
J’étendis aussi cesreclierclies
àquelques
combinaisonsorganorné-
talliques, qui
sontspontanément
inflammables à l’air et dont l’in- dice n’a pas été examiné. Lerécipients
ordinaire fut réuni à un tubede forme convenable pour le
remplir,
pardistillation,
avec lecomposé liquide, préparé séparément d’après
la méthodeusuelle,
et dont
quelques gouttes
élaieni suffisantes.Voici les résultats pour la raie D du
spectre :
Si l’on compare ces valeurs à celles d’autres