• Aucun résultat trouvé

Parcours et professionnalité d’animateurs socioculturels

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Parcours et professionnalité d’animateurs socioculturels"

Copied!
149
0
0

Texte intégral

(1)

Master

Reference

Parcours et professionnalité d'animateurs socioculturels

BOURGOIS, Alexandra

Abstract

Ce mémoire s'inscrit dans une démarche compréhensive pour aborder le parcours d'animateurs socioculturels professionnels retraités. Il vise à mieux comprendre ce qui est constitutif de la professionnalité émergente dans un métier récent et aux prises avec des contextes sociaux mouvants, en somme comment se construit la professionnalité des acteurs dans une pratique sociale elle-même émergente. Le corpus est constitué de trois récits dans une approche biographique et sociologique qui permet d'accéder au cheminement d'acteurs professionnels dans un champ d'intervention particulier de l'action sociale, l'animation socioculturelle. La démarche d'analyse s'appuie sur des conceptions théoriques liées aux théories de l'action pour interroger l'actorialité, la notion de parcours pour aborder le cheminement à l'intérieur des trajectoires et accéder à un temps long dans les récits biographiques ainsi que sur les concepts en lien avec la professionnalisation, en particulier la notion de professionnalité émergente en tant que processus dynamique de construction d'une identité professionnelle.

BOURGOIS, Alexandra. Parcours et professionnalité d'animateurs socioculturels. Master : Univ. Genève, 2018

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:103188

Disclaimer: layout of this document may differ from the published version.

(2)

Parcours et professionnalité d’animateurs socioculturels

MEMOIRE REALISE EN VUE DE L’OBTENTION DU/DE LA Maîtrise universitaire en Sciences de l’éducation – Formation des adultes (FA)

PAR

Alexandra Bourgois (Rubin)

DIRECTEUR DU MEMOIRE

Jean-Michel Baudouin

JURY

Alain Girardin Yuri Tironi

GENEVE janvier 2018

(3)

RESUME

(maximum 150 mots)

Ce mémoire s’inscrit dans une démarche compréhensive pour aborder le parcours

d’animateurs socioculturels professionnels retraités. Il vise à mieux comprendre ce qui est constitutif de la professionnalité émergente dans un métier récent et aux prises avec des contextes sociaux mouvants, en somme comment se construit la professionnalité des acteurs dans une pratique sociale elle-même émergente. Le corpus est constitué de trois récits dans une approche biographique et sociologique qui permet d’accéder au cheminement d’acteurs professionnels dans un champ d’intervention particulier de l’action sociale, l’animation socioculturelle. La démarche d’analyse s’appuie sur des conceptions théoriques liées aux théories de l’action pour interroger l’actorialité, la notion de parcours pour aborder le cheminement à l’intérieur des trajectoires et accéder à un temps long dans les récits

biographiques ainsi que sur les concepts en lien avec la professionnalisation, en particulier la notion de professionnalité émergente en tant que processus dynamique de construction d’une identité professionnelle.

(4)
(5)

Parcours et professionnalité d’animateurs socioculturels

MEMOIRE REALISE EN VUE DE L’OBTENTION DE LA

Maîtrise universitaire en Sciences de l’éducation – Formation des adultes (FA) PAR

Alexandra Bourgois (Rubin)

DIRECTEUR DU MEMOIRE Jean-Michel Baudouin

JURY

Alain Girardin Yuri Tironi

GENEVE, janvier 2018

(6)
(7)

Résumé

Ce mémoire s’inscrit dans une démarche compréhensive pour aborder le parcours d’animateurs socioculturels professionnels retraités. Il vise à mieux comprendre ce qui est constitutif de la professionnalité émergente dans un métier récent et aux prises avec des contextes sociaux mouvants, en somme comment se construit la professionnalité des acteurs dans une pratique sociale elle-même émergente. Le corpus est constitué de trois récits dans une approche biographique et sociologique qui permet d’accéder au cheminement d’acteurs professionnels dans un champ d’intervention particulier de l’action sociale, l’animation socioculturelle. La démarche d’analyse s’appuie sur des conceptions théoriques liées aux théories de l’action pour interroger l’actorialité, la notion de parcours pour aborder le cheminement à l’intérieur des trajectoires et accéder à un temps long dans les récits biographiques ainsi que sur les concepts en lien avec la professionnalisation, en particulier la notion de professionnalité émergente en tant que processus dynamique de construction d’une identité professionnelle.

(8)

Remerciements

Ce travail est la dernière étape pour achever les études de Master en formation des adultes. Une aventure qui a commencé avec le certificat complémentaire au printemps 2014, et un projet de mémoire qui s’est esquissé et élaboré au fil de mon parcours à l’université faisant le pont entre mes débuts professionnels comme animatrice socioculturelle et le tournant que j’aborde vers la formation d’adultes. Je souhaite adresser ici mes remerciements aux personnes qui ont contribué à cette réalisation :

- D’abord à Différence & Compétences où ce projet de reprises d’études a pu naître à l’occasion du bilan de mes compétences et de mes ressources ; à Maryline et Anissa qui m’ont soutenue tout au long de ce processus et m’ont aidée à traverser les moments de doutes, en m’offrant aussi un espace de réflexion et dialogue qui a contribué à ma « conversation avec l’Autrui généralisé ».

- A l’OAI qui a soutenu et rendu possible ce projet de reconversion professionnelle.

- A mes collègues de formation en Master avec qui j’ai pu partager de nombreux échanges et des réflexions stimulantes, en particulier : Nathalie, Ciro, Gloria, Elodie, Eloïse, Yasemine, Irène, Gisèle, Caprice, Joëlle et Arberie.

- Aux enseignants de la FPSE qui a travers leurs cours m’ont enrichie et permis d’acquérir les outils indispensables à la réalisation de ce travail.

- A Jean-Michel Baudouin qui a accepté la direction de ce mémoire et m’a soutenue par ses réflexions et ses encouragements, cela a permis de poser les bornes nécessaires tout au long de ce travail.

- Aux membres du Jury, Alain Girardin et Yuri Tironi qui ont pu se rendre disponible et accorder de leur temps pour la soutenance finale.

- A Bernard, Roland, et Daisy pour avoir accepté de partager leur parcours et faire récit d’une partie de leur histoire de vie.

- A mes proches qui m’ont soutenue dans les moments difficiles et de joies qui ont marqués mes études.

- A mon mari, Jean-Baptiste, pour ses relectures attentives, ses attentions quotidiennes qui m’ont donné l’espace nécessaire à la réalisation de ce mémoire ainsi que sa capacité à me redonner confiance grâce à son soutien indéfectible.

MERCI !

(9)

Sommaire

INTRODUCTION 8

Chapitre 1 - Présentation de l’objet de la recherche 8

Enjeux 8

Ancrage dans un champ socio-professionnel 9

Thématique – délimitation du sujet 11

Question de départ 11

Les corolaires 11

Question de recherche et hypothèses de départ 11

Hypothèses de départ 11

Cheminement 12

CADRE THÉORIQUE 14

Chapitre 2 - Théories de l’action 14

Acteur, action, activité 14

Approches sociologiques de l’action 15

L’action contrainte 16

L’action motivée 16

L’interaction 17

Actions et animation socioculturelle 17

Chapitre 3 - Identités sociales et professionnelles 18

Métier ou profession ? 19

Professionnalisation 20

Posture, professionnalisme, professionnalité ? 21

Posture professionnelle 21

Professionnalisme 21

Professionnalité 21

Chapitre 4 - Le concept de parcours professionnel 22

La notion de parcours 22

L’expérience au travail : entre acquisition et épreuve 23

Expérience et réflexivité 23

Professionnalité émergente 25

DÉMARCHE DE RECHERCHE 26

Chapitre 5 - Problématique et questions de recherche 26

Questions de recherche 26

Chapitre 6 - Dispositif méthodologique 26

Corpus 27

Acteurs ciblés 27

Traitement des entretiens 27

(10)

La question de l’anonymisation 28

Conduite des entretiens 28

Analyse du corpus 29

La démarche d’analyse 29

Éléments de réflexions en lien avec l’analyse des données 30

ANALYSE DES DONNÉES 32

Chapitre 7 - Portraits 32

Le parcours de Roland : « tiré en avant, au niveau personnel et professionnel par

les mêmes convictions » 32

Le parcours de Bernard : le Centre de Loisirs « ça été ma vie, ça été ma fanfare » 35 Le parcours de Daisy : « vas voir dehors si j’y suis » 38 Chapitre 8 - Parcours : transitions et bifurcations 42

Transitions – les trajectoires 43

Les étapes du parcours de Roland, né en 1955 43

Les étapes du parcours de Bernard né en 1949 44

Les étapes du parcours de Daisy, née en 1952 45

Bifurcation : l’entrée dans la profession d’animateur 46 Du tech à l’école sociale : la bifurcation de Roland 46 Les bifurcations de Bernard : d’un rêve d’enfant avorté à un rôle d’animateur

jamais envisagé 48

La bifurcation de Daisy : des beaux-arts à l’animation 52

Devenir animateur ou animatrice 54

Chapitre 9 - Professionnalité… émergente 54

Perspective historique 55

Le rapport à la formation 56

Daisy et l’importance de la formation continue 56

Bernard et la formation informelle 57

La formation continue et expérientielle 58

L’expérience d’animateur 58

Les « mondes » de l’animation qui émergent de l’activité de chacun 59 Roland et le monde du projet au service de la démocratisation du savoir 61 Bernard et le Centre de Loisirs pour offrir un environnement aux jeunes 62 Daisy et les activités avec le public des quartiers : aller vers et faire émerger 63

Conventions et appareillages 64

Chapitre 10 - L’engagement 66

Ce que travailler veut dire 67

Militance 68

L’investissement 69

Vie privée et vie professionnelle 70

L’arrivée de la retraite 71

Engagement et intérêts : l’impossible prescription 72

Reconnaissance et légitimité 73

CONCLUSION 75

Apports et limites, quelles perspectives ? 75

(11)

BIBLIOGRAPHIE 78

Travaux de diplômes universitaires 78

ouvrages 78

Articles et Chapitres de livres, Supports de cours 79

Sites Internet 82

ANNEXES 83

Guide d’entretien 84

Formulaire de consentement 85

Grille d’analyse 86

Transcriptions des entretiens 87

(12)

Introduction

Construction de l’objet de recherche En premier lieu, il s’agit de restituer la démarche pour ce travail de mémoire et le cheminement qui a guidé mes choix méthodologiques et la construction de la problématique.

Chapitre 1 - Présentation de l’objet de la recherche

Ce mémoire cherche à mieux comprendre ce qui caractérise la professionnalisation des animateurs socioculturels en Suisse romande. Le point de départ est un travail réalisé dans un cours sur les approches biographiques, où nous devions à partir d’un entretien mener une analyse sur les parcours biographiques. Cet entretien visait à recueillir un récit de vie, et il s’agissait d’un animateur récemment retraité.

En abordant cette première analyse, je me suis rendue compte que le récit produit permettait d’accéder à un temps long et donnait à voir comment un sujet et un acteur était entré dans une profession et le cheminement durant son parcours. Dès lors, cela a orienté à la fois la méthodologie de production des données, le champ dans lequel s’inscrivaient le sujet, et l’objectif compréhensif de ce mémoire. A partir de là commence le cheminement pour identifier des concepts éclairants, construire une problématique en lien avec les champs de recherche afin d’avoir un fil d’Ariane pour guider les analyses et produire des connaissances qui, je l’espère, pourront contribuer à la formation des animateurs socioculturels. Un champ professionnel qui me tient particulièrement à cœur et pour lequel je me suis engagée de nombreuses années en tant qu’actrice avec un intérêt particulier pour défendre sa valorisation et sa reconnaissance en tant qu’un champ de pratiques spécifique de l’action sociale pour des professionnels qui se distinguent des autres professionnels du travail social.

Ce sujet part donc d’une préoccupation d’acteur qu’il a fallu transformer en problématique de recherche et inscrire dans les champs de recherches liés à la formation d’adultes en sciences de l’éducation.

Enjeux

Les premières formations pour les animateurs socioculturels ont été mise en place en 1962 à Genève, puis en 1967 à Lausanne. Elles coïncident avec la professionnalisation de ce métier émergent qui a connu un essor important depuis les années 1990, renouvelé depuis 2002 et la mise en place des HES pour les formations en Travail social. Les dispositifs de formation sont basés sur le modèle par alternance. L’ASC est étroitement liée aux évolutions des conceptions de l’action et à l’essor des logiques d’éducation permanente, puis de formation continue. Cela m’amène à considérer l’importance de l’expérience dans la formation des animateurs et leur parcours de formation tout au long de la vie. Les approches biographiques permettent d’avoir accès aux parcours de vie et à ce qui participe de la formation expérientielle, cela semblait donc s’imposer comme champ de recherche.

(13)

Cela fait 5-6 ans qu’il y a les premiers retraités romands de l’animation socioculturelle. Cela offre donc un accès aux 30 dernières années à travers le regard des premiers professionnels, ceux qui ont participé au processus de formation. A travers les approches biographiques, comprendre comment ces animateurs se sont formés. Quelles formations ont-ils suivis ? Qu’est-ce qui forme et participe à la construction identitaire des animateurs socioculturels dans leur histoire de vie?

Mon intérêt pour ce sujet est lié à mon propre ancrage dans ce métier depuis 17 ans et mes réflexions sur la formation des futurs professionnels dans le cadre de l’encadrement des stages HES mais aussi de mon implication dans les enseignements liés à l’animation pour la formation des assistants socio-éducatif du niveau CFC.

Cela part aussi d’un étonnement personnel et partagé avec d’autres animateurs et aussi par des formateurs : malgré la diversité des pratiques et des champs d’interventions les professionnels se reconnaissent entre eux, partagent une même culture d’action, il y a un « truc ». Mais ceux qui font la formation ne sont pas forcément des animateurs, et les animateurs « éprouvés » ne sont pas forcément ceux diplômés en orientation animation. Il y a quelque chose d’embarrassant pour la formation. Répond-t-elle au besoin en formation des professionnels de l’animation ? Si les professionnels de terrain de l’ASC ne sont pas toujours ceux issus de la formation initiale, comment se forme un animateur ? Par l’expérience ? Par la transmission en contexte de travail ? C’est quoi « ce truc » ? L’identifier permettrait peut-être de mieux saisir ce qui fait l’essence de ce métier, et donc d’identifier les éléments essentiels à la construction de l’identité professionnelle d’animateur.

Ancrage dans un champ socio-professionnel

Mes préoccupations rencontrent également les enjeux actuels pour la formation et le métier d’animateur socioculturel. La professionnalisation de l’ASC reste assez récente. Les premières formations en Suisse romande ont été mise en place dans les années 60 et n’ont cessé d’être en mutation. Il y a de multiples enjeux en lien avec les questionnements actuels liés à la formation en Travail social HES instaurée depuis 2002 et les qualifications requises sur les terrains. Métier aux pratiques multiples et inscrit dans des champs d’intervention variés, il n’est pas toujours aisé d’en donner une définition ni de définir à quoi former les futurs animateurs en formation initiale (modélisation des pratiques pour les enseigner).

Après un premier diplôme HES avec des désignations pour les titres par filière de Travail social, soit Assistant Social, Educateur Social ou Animateur Socioculturel, les diplômes de Bachelor HES ont évolués vers un titre en Travail Social avec mention de l’une des trois orientations. Actuellement, une réflexion au sein des HETS1 va vers l’évolution sur un titre unique de Travailleur Social. Cela n’est pas sans enjeux pour l’ASC, un métier complexe dont il est difficile de rendre visible les pratiques.

Malgré la diversité des pratiques, il y a une culture d’action partagée, une posture particulière par rapport au travail social « de la réparation » (Della Croce et al., 2011, p.226). Quelles pratiques significatives de l’ASC retenir pour une formation unique en Travail Social ? Récemment, une recherche menée par des professeures

1 Hautes Ecoles en Travail Social

(14)

des sites HETS genevois et lausannois a donné lieu à la publication d’un ouvrage sur les pratiques en ASC (un des trois ouvrages suisse existant sur le sujet) :

« Animation socioculturelle. Pratiques multiples pour un métier complexe. » (Della Croce, Libois & Mawad, 2011). Les auteures soulignent la complexité pour le métier et la formation de plusieurs éléments ayant trait notamment à la professionnalisation, à la construction identitaire et à la délimitation de l’ASC par rapport au travail social. « Tous ces éléments rendent le métier et la formation complexes : cette complexité fait lien avec la difficulté de délimiter les pratiques visibles tant elles sont parfois multiples, diversifiées et peu saisissables. Les pratiques en animation socioculturelle s’inscrivent dans des domaines variés ce qui demande aux professionnels une polyvalence tout en gardant les axes porteurs du métier. » (p. 229) En conclusion, elles soulèvent aussi l’importance de conserver des lignes d’actions spécifiques pour la complémentarité des fonctions des professionnels du travail social. (p.231).

Il y a beaucoup de littérature grise sur le métier de l’ASC mais encore très peu d’écrits suisses sur le sujet ou de recherches. Il y a un manque des données sur le métier d’animateur socioculturel pour la formation en Suisse, il existe seulement trois ouvrages spécifique au contexte Suisse2, la formation doit s’appuyer sur des données et des références étrangères. « En Suisse, l’animation socioculturelle ne possède pas un corpus théorique consistant faisant référence. Les professionnels comme les formateurs se réfèrent donc aux textes produits par des auteurs étrangers même si une partie est transférable au-delà des frontières nationales, le problème majeur consiste au fait que leur réflexion est ancrée dans une réalité qui n’est pas helvétique. […] L’autre problème majeur est le manque de données sur le métier. » (Tironi 2011, p. 10)

Le peu de recherches existantes sur le métier d’animateur et sur l’activité en travail social, plus particulièrement en Suisse, s’appuient sur des méthodologies d’analyse de l’activité et utilisent souvent l’auto-confrontation et l’auto-confrontation croisée.

Cela permet de rendre visibles les pratiques comme dans l’ouvrage de Della Croce et al. (2011), ou d’identifier les référentiels du métier des praticiens formateurs et des professionnels comme dans l’étude présentée par N. Richard et C. Della Croce en 2009.

L’approche biographique semble être une bonne voie pour investiguer ce sujet et pour recueillir auprès des premiers professionnels de l’animation, retraités depuis peu ou proches de la retraite, l’historicité du métier, leur processus de construction de leur professionnalité et son évolution depuis les années 1960 dans le but d’identifier ce qui a contribué à la formation de ces professionnels.

Cela répond à un besoin identifié par les formateurs HES d’avoir des données sur la professionnalisation en Suisse. Plusieurs ouvrages et études, notamment menées par J-C Gillet professeur émérite en sciences de l’éducation à l’Université Bordeaux 3 et directeur de l’ISIAT, présentent l’analyse de la professionnalisation des animateurs en France et des éléments pour mieux comprendre l’identité sociale de ce groupe professionnel, mais cela s’inscrit dans des dispositifs de formation et dans un contexte sociopolitique forts différents du système suisse. Gillet traite aussi de données recueillies en Suisse. Mais cela ne nous renseigne pas sur le processus de professionnalisation en Suisse en lien avec nos dispositifs. Cela rencontre toutefois la problématique de la formation et des pratiques dans des

2 Deux d’entre eux sont cités dans la bibliographie sous ouvrages, le 3e est en allemand.

(15)

champs d’intervention où il y a aussi beaucoup de bénévolat et soulève des enjeux pour la professionnalité (Gillet, 2008, p.12-20). Il s’agit donc bien d’accéder à ce qui forme des animateurs professionnels, et non des acteurs engagés dans l’animation.

Gillet a entrepris une étude auprès d’animateurs en formation initiale et continue pour éclairer la construction identitaire des animateurs et leurs représentations du métier. Il en rend compte dans un ouvrage (2008) « Des animateurs parlent.

Militance, Technique, Médiaction ». Dans celui-ci, il dresse aussi le paysage des différents niveaux de formation en France et des textes relatifs à cette thématique. Il y précise aussi l’intérêt des approches biographiques pour appréhender la problématique des formations et de professionnalisation : « les récit de vie et les biographies sont aussi des éléments qui permettent une exploitation des renseignements du même ordre sur les choix professionnels et les itinéraires personnels qui leur sont liés » (p.16).

Parmi les enjeux actuels, deux mouvements contradictoires existent dans la formation en lien avec les pratiques de terrains : une démultiplication des spécialisations en Travail social et des revendications pour la création d’un diplôme en Travail Social Hors-Murs, la mise en place d’un niveau ES intermédiaire d’animateur communautaire (revendiqué en Suisse allemande mais concernant le niveau fédéral) ou lors de la révision des classes salariales de l’Etat de Genève une classification d’échelle plus basse pour les animateurs HES alors que les assistants sociaux et éducateurs sociaux montent d’échelon dans la classification, pourtant le niveau de formation est le même et est dispensé à 2/3 en tronc commun.

Thématique – délimitation du sujet

Ce mémoire s’intéresse en particulier à l’histoire de vie en formation des premiers retraités de l’animation socioculturelle romande (ASC), une génération pionnière qui a largement contribué en tant que premiers professionnels à façonner le boulot.

Dans un métier récent et étroitement lié à l’évolution de la société, comment les animateurs se sont-ils formés ? Qu’est-ce qui a contribué à leur formation et quel a été le processus de professionnalisation en Suisse romande ?

QUESTION DE DÉPART

Qu’est-ce qui contribue à la formation et à la professionnalisation des animateurs socioculturels romands ?

LES COROLAIRES

Comment se sont formés les animateurs romands ? Quel type de formation ont-ils suivis ?

Quel processus de professionnalisation d’un métier émergent ? Comment les pionniers de l’animation professionnelle ont vécu cette professionnalisation ?

Question de recherche et hypothèses de départ

HYPOTHÈSES DE DÉPART

Il ne s’agit pas de poser des hypothèses a priori compte tenu du dispositif prévu pour la recherche. J’évoque ici plutôt mes étonnements et quelques constats qui sont sous-jacents à mon questionnement et ont orientés ma démarche.

Les premiers animateurs dans les années 60 sont ceux qui ont mis en place les premières formations. La formation à Lausanne en 1967 est mise en place par les

(16)

premiers diplômés de l’école sociale de Genève, notamment J-M Genier. Le processus de professionnalisation passe par la formalisation de la formation professionnelle. Cette dernière a connu de multiples changements encore récemment. Dans un métier émergent comme l’ASC, dans quelle mesure la formation formalisée répond-t-elle aux besoins des professionnels ?

Partant du constat de terrain que les professionnels ne sont pas forcément issus de la formation initiale, la formation en ASC semble fortement ancrée dans la formation expérientielle et en situation. Les acteurs professionnels de l’ASC construisent leur posture professionnelle aux contacts des publics et en fonction de leur activité ainsi que des opportunités qui s’offrent à eux. Travailleur du lien, les animateurs professionnels semblent se former par l’expérience, par la formation informelle dans les activités d’animation ainsi que par des cours de formation continue et de développement personnel. Dès lors existe-t-il un trait commun ou n’est-ce que fortuit ?

Ce n’est pas uniquement la formation initiale en ASC qui conduit à être un professionnel. Les employeurs engagent avant tout des personnalités et des acteurs sur la base de leur expérience et de leur engagement dans le champ de l’animation. D’ailleurs, la formation ASC dans le canton de Vaud, en tant qu’orientation spécifique, existe seulement depuis la mise en place de la HES-S2 en 2002. Avant cela, l’orientation existait à l’école sociale de Lausanne au sein du

« service social » et pouvait donner lieu à un double diplôme d’animateur-assistant social Ests.

Malgré la diversité des champs d’interventions (terrains et publics) et des pratiques, il semble exister une culture d’action et une posture des acteurs qui participent de la construction d’une identité partagée par les animateurs socioculturels. Il y a une reconnaissance mutuelle entre les acteurs professionnels de cette identité d’animateur professionnel. Dès lors qu’est-ce qui est caractéristique de ce « truc » partagé ?

C’est ce dernier aspect que j’investiguerai finalement. Souvent pour caractériser dans le champ de l’action sociale la spécificité des animateurs, c’est la posture particulière qui est mise en avant. De quoi est faite cette posture professionnelle?

Qu’est-ce qui caractérise la professionnalité des animateurs ?

Cheminement

Le projet de recherche débute avec un premier entretien d’un animateur retraité dans le cadre d’approches biographique et le recueil d’un récit de vie, analysé sous l’angle du concept d’épreuve, tel que défini par Baudouin (2014), et centré sur les perspectives de standards et déstandardisation.. Ceci permet notamment de repérer les transitions dans le parcours de vie et les éventuelles bifurcations. A partir de là, plusieurs démarches exploratoires ont permis de délimiter le sujet, le cadre théorique initial et les contours de cette étude.

Prenant en considération la démarche épistémologique liée aux théories de l’action, je m’inscris dans une approche de compréhension et inductive pour la construction du cadre théorique et l’analyse des données. Depuis l’esquisse initiale, ce cadre théorique est en évolution.

La « porte d’entrée » ce sont les parcours professionnels selon le concept développé par B. Zimmermann (2011). J’ai repris la première analyse du récit de

(17)

vie précité sous cet angle dans le cadre d’un des séminaires thématiques du module européen en juin 2016. Cela m’a permis de faire évoluer ma réflexion. Cette 2e analyse sous l’angle des logiques du parcours et de la capabilité telles que définies dans les travaux de B. Zimmermann (2016, 2013, 2011), m’a permis de creuser certaines dimensions des épreuves dégagées lors de la première analyse.

Cela révèle aussi l’attribution de sens et rend d’autant plus saillant la question du pouvoir d’agir et de la manière dont il peut se construire. J’observe que la notion de parcours professionnel avec la définition des espaces de références et des interactions avec l’environnement est intéressante pour éprouver le parcours professionnel. Cependant, je m’interroge sur la logique de capabilité en tant que catégorie d’analyse pouvant être révélatrice du processus de professionnalisation des animateurs socioculturels.

En effet, si l’intérêt se porte toujours sur les parcours professionnel et que la méthode de production des données reste centrée sur le recueil de récit de vie par des animateurs, je me suis rendue compte que la grille d’analyse liée aux capabilités et facteurs de conversion qui pèsent sur les choix n’est pas forcément celle qui permet de répondre aux préoccupations de départ.

Dès lors, il a été nécessaire d’affiner l’approche théorique afin d’identifier des concepts plus à même d’éclairer notre objet et offrir des clefs de lecture pour l’analyse des données, soit définir des indicateurs en lien avec la problématique.

(18)

Cadre théorique

J’ai choisi de traiter le sujet sous l’angle des approches biographiques en formation, en lien avec la sociologie des professions et de la connaissance, plus particulièrement de sociologies de l’action dans une approche compréhensive et dans une perspective historico-sociale.

Les premiers orientent la méthode de production des données, et l’entrée dans l’analyse des récits. Le second l’angle thématique pour l’analyse des récits. Une approche sociologique permet de comprendre les faits sociaux liés à l’expérience des individus. Le récit du sujet permet d’accéder à cette expérience, tant en termes de sens attribués aux événements, aux épreuves qui traversent l’histoire de vie qu’en termes d’expériences accumulées dans le développement personnel, donc la formation au sens large. Le but est de cibler des acteurs romands qui ont participé aux débuts de la professionnalisation du métier d’animateur socioculturel et de pouvoir établir des liens entre les récits et l’histoire du métier et de la formation dans la région.

Cette partie vise à clarifier le cadre conceptuel retenu pour ce travail de mémoire et resituer brièvement les théories de l’action en lien avec la construction sociale des identités professionnelles qui sous-tendent ce projet de recherche.

Chapitre 2 - Théories de l’action

Le cadre épistémologique nous relie directement aux théories de l’action. Nous nous intéressons à des acteurs, dans un champ d’activité et dans un champ de recherche en sciences de l’éducation fortement corrélés à la sémantique de l’action et aux théories de l’action.

S’intéresser au processus de professionnalisation, c’est aussi s’intéresser à l’agir professionnel, à l’actorialité et l’agentivité des sujets à la fois auteurs de leurs actions et agents de reproduction au sein d’un système. Loin de moi la prétention à l’exhaustivité tant ce champ est vaste, je resitue ce qui me semble pertinent pour la suite et constituent des clefs de lectures mobilisées dans les analyses.

Acteur, action, activité

Considérer le sujet, c’est-à-dire, l’individu en tant qu’acteur n’est pas neutre. Cela suppose un agir, un rôle, une subjectivité propre à l’auteur qui produit un discours sur son activité. La production du discours étant aussi une forme d’action, un agir communicationnel, qui met en intrigue des actions réalisées. Il nous paraît donc essentiel d’aborder rapidement quelques définitions et les notions qui s’y rattachent au-delà du sens commun.

« La sémantique de l’action fournit les catégories sans lesquelles on ne peut donner à l’action son véritable sens d’action, qui en fait autre chose qu’un événement survenant dans la nature. Evoquer des actions, c’est évoquer nécessairement des intentions, des buts, des raisons d’agir, des motifs, des agents, des responsabilités » (Baudouin & Friedrich, 2001,p.9)

(19)

Ci-après, nous aborderons rapidement quelques conceptions de l’action du point de vue sociologique qui nous permettra de situer également dans quelle perspective nous nous inscrivons pour analyser et interpréter les discours produits lors des entretiens biographiques.

Pour en revenir à l’acteur, considérer l’individu en tant que tel, c’est aussi lui donner une place en tant que sujet agissant, et non seulement comme un agent faisant partie d’un système. Ceci nous conduit à distinguer l’actorialité et l’agentivité. Le premier portant sur l’activité du sujet auteur et producteur d’actions qui agit dans et sur une situation. Le second mettant l’accent sur l’agent porteur des contraintes et des structures préexistantes à la situation vécue. Selon les auteurs, ces définitions peuvent varier.

L’activité est un terme qui recouvre aussi de multiples significations, selon J-M Barbier (Jorro, 2014, p.21) elle « peut être définie comme l’ensemble formé à la fois par les transformations du monde physique, social ou mental, dans lesquels se trouve engagé un sujet, individuel et collectif dans ses rapports avec son environnement, et par les transformations de lui-même s’opérant à cette occasion ». Barbier souligne que l’activité ne suppose pas obligatoirement ni une intentionnalité ni une construction de sens ni de signification préalable à son émergence. Nous pouvons distinguer plusieurs types d’activités, et l’activité peut être analysée à partir de différents points de vue qui eux-mêmes impliquent divers postulats et induisent donc diverses méthodologies.

Dans notre cas, nous considérons l’activité de professionnels du champ de l’animation. Nous abordons la production des discours en tant que porteuse de sens et de significations liées à leurs positions d’acteurs et d’agents dans un champ professionnel propre à l’activité d’animateurs socioculturels. En partant de l’acteur, nous considérons également leur action individuelle potentiellement significative de l’action collective de ce groupe exerçant une activité professionnelle.

Approches sociologiques de l’action

En référence aux travaux de M.-N. Schurmans (2014), nous pouvons retenir trois focales pour une lecture sociologique de l’action individuelle et collective qui illustrent les différentes approches et l’ensemble de conceptions qui se rattachent à l’action :

 L’action contrainte qui sous-tend une logique déterministe

 L’action motivée qui sous-entend une intentionnalité et un projet dans l’action

 L’interaction qui prend en compte l’action réciproque et le caractère situé de l’action

Ces trois focales pourraient également être envisagées sous l’angle de la psychologie ou d’autres disciplines car elles traversent plusieurs courants dans les sciences sociales et de l’éducation. Toutefois, notre intérêt se porte sur des parcours d’individus comme reflétant des faits sociaux. L’analyse porte sur des récits et non sur les individus qui produisent ces récits. Donc, nous nous adossons à des conceptions théoriques issues de la sociologie plutôt que de la psychologie.

L’analyse discursive porte sur les attributions de sens et non sur la part langagière.

A travers le discours, nous pouvons relever des indices qui traduisent des conceptions de l’action et peuvent donc contribuer à comprendre ce qui caractérise l’action des professionnels concernés et par là même les caractéristiques de l’activité elle-même d’animateur socioculturel. Dans cette brève présentation des

(20)

trois focales, nous cherchons à mettre en évidence la sémantique sous-jacente à ces conceptions de l’action.

L’ACTION CONTRAINTE

Dans une perspective durkheimienne, l’accent est mis sur l’activité collective et laisse peu la place à l’action individuelle. Cette dernière est une pratique sociale qui traduit la structure sociale. La logique est déterministe et de l’ordre de la reproduction, les pratiques sociales produisent les structures, ces structures orientent les pratiques. Le passé oriente les pratiques présentes qui visent au maintien de l’ordre, au partage et à la transmission de normes et de valeurs qui contraignent la pratique de l’individu.

Les travaux de Bourdieu (1930-2002) reprennent les logiques de structures et de pratiques sociales de Durkheim, ainsi que l’idée de reproduction du social à travers le concept d’habitus (la pensée, les perceptions, l’agir sont hérités et définissent les possibles, le pensable ou l’impensable). Cependant, Bourdieu introduit aussi la notion de trajectoire et de possibles déplacements, en distinguant un habitus primaire (héritage du milieu d’origine) et un habitus secondaire (recomposition au contact d’autres milieux scolaire, professionnel, artistique, sportif). Cette notion d’habitus peut également se traduire comme le résultat de la socialisation primaire et des socialisations secondaires. Cela permet d’articuler l’action individuelle et collective et permet d’envisager, grâce à la fonction de dévoilement (prise de conscience de ce qui oriente l’action), une émancipation des trajectoires : « la prise de conscience des dispositions qui orientent l’action permet d’avoir prise sur celles- ci et, ce faisant d’ouvrir le champ des possibles » (Bourdieu, 1993 cité par Schurmans, 2014, p.101)

L’ACTION MOTIVÉE

Ici la logique qui prédomine c’est la motivation à agir, l’intention et les raisons qui poussent à l’action. Les travaux de Weber3 (1864-1920) portent sur la compréhension de l’agir pour mettre en lumière ce qui échappe aux acteurs.

Comprendre les causes et les finalités de l’action permet d’attribuer des significations aux comportements et de révéler la rationalité dans la finalité de l’action. Weber distingue une « rationalité subjective par rapport à une fin », un ensemble d’attentes qui se traduit par une finalité sensée (rationnelle) à partir du point de vue du sujet qui se réfère à des attentes partagées et une interprétation commune et une « rationalité objective par justesse » qui traduit un ensemble d’attentes fondées sur des expériences valides (op.cit, p.103) pour comprendre ce qui échappe à la volonté de l’acteur et les effets inattendus de l’action.

Dans l’action motivée, il y a une place pour l’individu à même de penser ses besoins (pensée et action ne sont pas dissociées), de se doter de moyens pour l’action pour atteindre ses finalités. L’action individuelle s’articule avec le collectif dans l’attribution de significations, sans pour autant considérer qu’il y a un effet de contrainte. Il y a une orientation de l’action, au service d’intentions qui se concrétisent à travers des moyens mobilisés pour atteindre des finalités. Avec l’action motivée apparaît aussi la notion de projet pour répondre à des besoins.

3 J’ai choisis de référer l’action motivée à Weber et de ne pas prendre en compte par exemple les travaux de R. Boudon qui ne conçoit l’activité collective que comme un agrégat d’action singulière et réfute toute dialectique entre individuel et collectif, ce qui est un non-sens par rapport à l’activité d’animation socioculturelle qui cherche l’articulation entre collectif et individuel.

(21)

L’INTERACTION

Cette approche, appelée aussi action réciproque, prend ses sources dans le courant du pragmatisme social avec G.H. Mead (1963-1931) et nous amènera à définir la posture adoptée dans ce travail liée à l’interactionnisme historico-social.

L’action réciproque selon Mead renvoie aux idées que les individus sont en relation permanente avec les autres et l’environnement, ce qui implique la coopération dans toute activité. Il y a une interdépendance et une nécessaire coordination à travers un processus social qui accompagne toute action singulière. Cette dernière s’effectue en relation avec les rôles, attitudes et perspectives de chacun pour ajuster son propre agir au sein de la société. Tout est acte social, l’agir singulier ne peut exister sans les autres. Ceci renvoie à la construction du « self » qui permet l’émergence du « soi ». Le self c’est la prise de conscience de son individualité dans une perspective sociale, chacun agit dans sa propre perspective en fonction de celle du collectif. L’individu devient soi en organisant ses réponses en fonction des tendances des autres à répondre à ses actes (Mead, 2006, p.420, Cité par Schurmans, 2014, p.107). C’est ce qui sous-tend la notion de « la conversation avec un Autrui généralisé » qui émerge en situation. Dans la perspective meadienne, les comportements sont socialisés, ce qui amène des construits signifiants et des capacités psychiques. Le devenir humain est étroitement lié dans l’interaction à la conscience humaine, une anthropogénèse indissociable de la sociogénèse et de la psychogénèse.

En prenant en compte la dimension socio-historique dans l’interaction, cela met en évidence les produits culturels et la pente culturelle dans le collectif, ce qui est révélateur des dispositions à agir face aux situations rencontrées.

Avec des travaux plus contemporains, nous pouvons introduire une dimension critique et prendre en considération la pluralité des conventions qui traversent les interactions. Boltanski et Thévenot (1991) ont mis en évidence cette pluralité qui sous-tend des logiques d’action et permet une lecture des régimes d’action, de leur justification ainsi que la prise en compte des enjeux de pouvoir à travers la transaction sociale. Transaction qui s’opère notamment dans la conversation entre soi et l’Autrui généralisé, et survient dans les zones de tensions ou d’incertitudes.

Dans cette perspective l’action est située, contextualisée ; l’interaction postule d’engagements réciproques, d’ajustements et de transactions sociales.

A travers les récits, nous chercherons à repérer ces zones d’incertitudes et les conventions qui s’expriment en considérant trois niveaux dans les interactions : intra-personnel (le dialogue avec un Autrui généralisé), inter-personnel (ce qui découle des interactions avec autrui) et inter-groupal.

ACTIONS ET ANIMATION SOCIOCULTURELLE

Situer les théories de l’action vise aussi à illustrer le lien entre l’évolution des conceptions de l’action et l’activité en animation socioculturelle. La profession s’inscrit dans des processus qui accompagnent le changement social, et l’évolution de la société. Les pratiques ont évoluées avec les conceptions de l’action, de l’idée d’émancipation et de l’engagement citoyen qui permet de faire évoluer les trajectoires, prenant aussi en compte une approche instrumentale pour favoriser l’expression des besoins et des motivations pour réaliser le projet à une conception plus interactionniste qui permet la critique et l’innovation sociale :

(22)

« La grammaire en usage dans le champ de l’animation socioculturelle se transforme : d’après Labourie (1982), une approche par des moyens instrumentaux, tels les problématiques des besoins et des équipements ou des services prend le pas dans les années 1980. Le destinataire est l’individu, compris comme lieu d’expression de besoins et de motivations. » (Schurmans, 2014, p.116)

Pour situer les pratiques en animations socioculturelle nous nous référons également à Eric Robinet (2004,2005) qui situe l’action des animateurs comme

« pris en tension entre le cadre contraignant de l’ordre établi au sein duquel ils évoluent et celui plus ouvert d’un ordre qui s’élabore au fil du temps. » (2005, p.11) Cela met en évidence l’intérêt d’aborder les parcours d’animateurs à la lumière de la transaction sociale qui permet justement la prise en compte de ces zones de tensions comme possibilités d’innovations (de croissance ou de rupture), et des conventions (failles, absences, rivalités) qui s’expriment à travers ces zones de tension dans l’interaction. Cela montre bien aussi en quoi l’ASC est aux prises avec la question des structures existantes :

« La compétence sociale des animateurs consiste également à stabiliser l’usage des pratiques émergentes et à l’institutionnalisation des pratiques émergentes. Elle consiste également à participer à la stabilisation et à l’institutionnalisation des pratiques qui émergent de l’évolution continuelle de la manière dont les individus s’organisent collectivement. » (Robinet, 2004, p.10)

Chapitre 3 - Identités sociales et professionnelles

S’intéresser aux parcours professionnels, nous amène à considérer plusieurs concepts afférant afin de situer les choix opérés dans ce travail et de clarifier plusieurs notions liées à la professionnalisation ou l’exercice d’une activité professionnelle.

Premièrement, nous ne nous intéressons pas vraiment à la construction des identités professionnelles en tant que processus de socialisation secondaire des individus. Bien que cela puisse être une entrée, considérant que « être » ou

« devenir » animateur socioculturel constitue bel et bien une identité sociale, et que celle-ci passe par une construction. Nous cherchons à comprendre ce qui est constitutif de l’identité du groupe professionnel à partir de l’expérience d’individus acteur dans un champ spécifique, ici les animateurs socioculturels. Dans une approche compréhensive de la socialisation, Dubar (2010) souligne que « c’est par l’analyse des « mondes » construits mentalement par les individus à partir de leur expérience sociale que le sociologue peut le mieux reconstruire les identités typiques pertinentes dans un champ social spécifique. » (p.99)

A partir des récits, nous pouvons accéder à ce construit, ces mondes vécus qui émergent dans un processus de socialisation qui permet à l’individu de devenir

« acteur ». Le terrain de l’ASC est intéressant pour appréhender le processus qui permet à quelqu’un de devenir un professionnel compte tenu :

a) Que c’est un terrain où l’action est également portée par des bénévoles et des militants non professionnel. Dès lors qu’est-ce qui caractérise l’action du professionnel ?

b) L’action professionnelle, comme dans beaucoup de domaine du travail

(23)

social, s’est développée à partir du bénévolat comme activité qui s’est professionnalisée.

c) Nous nous intéressons à « une génération pionnière » alors que le processus de professionnalisation par la qualification via la formation n’en est qu’à ses débuts.

Métier ou profession ?

La question se pose dans la mesure où ces deux termes recouvrent plusieurs significations et différentes acceptations selon les contextes. Pour certains à l’origine, il y avait une distinction claire entre métier qui renvoyait à des activités plutôt manuelles et l’acquisition de techniques ; et profession qui sous-entendait des activités d’ordre intellectuelle, et des études plus générales de type universitaires supposant l’abstraction et la conceptualisation en vue de l’exercice d’une activité qui serait plutôt libérale.

Or, comme le souligne Dubar (2010), en Occident, l’origine des deux termes est commune et renvoi à faire partie ou non d’une corporation lié à la reconnaissance pour exercer une activité et défendre des privilèges liés l’exercice de son art. La distinction, voire l’opposition entre profession et métier, s’est instaurée avec l’essor des universités et relève d’une opposition entre arts libéraux et arts mécaniques (p.123-124). Ensuite, selon les approches en sociologies des professions (fonctionnaliste, structuraliste, interactionnisme symbolique) ce qui détermine une profession est variable et recouvre des significations très différentes, qui peuvent aller de :

 une profession comme un ensemble de savoirs formalisés et un idéal de service qui couvre toutes sortes de groupes de professionnels qui cherchent à délimiter et faire reconnaître leur activité et à légitimer leurs savoirs ;

 une profession liée à un groupe social déterminé, déjà reconnue et organisée qui restreint la conception de profession à des catégories professionnelle limitées, relevant en principe de savoirs très spécialisés nécessitant de longues études ;

Certains évoquent aussi le fait que profession implique la participation au développement de son activité, ou lient le terme à une corporation liée à l’exercice d’une même activité ; et métier serait la référence à une activité concrètement exercée, avec un ensemble de gestes professionnels liés à des tâches spécifiques.

Nous voyons qu’il y a un flou et une polysémie en français sur l’usage du mot profession. Cela introduit aussi les notions de fonction et de statut. Et pose pour l’animation socioculturelle une question spécifique en regard de ces définitions, un métier spécifique dans la profession du travail social comme on pourrait distinguer le métier d’infirmière ou de médecin au sein des professions médicales. Ou une profession à part entière qui se distingue des autres professions du travail social, considérant que l’ASC se positionne de manière particulière dans ce champ ? La question reste ouverte… Je n’ai pas la prétention d’apporter une réponse qui tranche la question de manière définitive. Nous retiendrons toutefois que l’animation socioculturelle est une fonction qui se distingue des autres métiers du social et investit des champs d’intervention différents de l’éducation sociale (ou spécialisée) ou du service social (les assistants sociaux). Par ailleurs, nous prenons aussi en considération qu’en Suisse Romande s’est constitué une corporation spécifique dans les années 2000 pour réunir les acteurs du champ de l’ASC qu’ils soient

(24)

employeurs, formateurs, professionnels ou acteurs bénévole/militant : la Plateforme romande pour l’animation socioculturelle. Cette association est devenue en 2017 FederAnim, ou Fédération Romande de l’animation socioculturelle. De plus, un référentiel de compétences des métiers de l’ASC existe depuis 2002, définissant clairement l’animation comme une profession à part entière et distincte des autres professions du social.

Par rapport au statut, nous retiendrons également une distinction entre le statut de professionnel et celui de bénévole, sans pour autant préjuger d’un savoir-faire ou d’une qualité de l’expérience en lien avec ce statut. Nous opérons la distinction entre ces statuts dans le sens de professionnel qui exerce une activité rémunérée et occupe un emploi d’animateur/trice socioculturel/lle4, alors que l’activité bénévole est non rémunérée et consiste en une activité distincte de l’emploi occupé.

Professionnalisation

Cette notion de professionnalisation recouvre plusieurs dimensions et différents sens pour nommer des mécanismes liés à la reconnaissance de l’exercice d’une profession ou d’un métier. En se basant sur Wittorski (2005, cité par Jacquemet, 2013, p.94-94), plusieurs ensembles de critères peuvent caractériser la professionnalisation, selon que le processus concerne:

 l’activité

 le groupe exerçant l’activité

 les savoirs spécifiques considérés nécessaires pour la qualification

 les personnes exerçant l’activité

 la formation à cette activité

« L’enjeu déterminant de tout processus de professionnalisation est la constitution et la reconnaissance de savoirs spécifiques dont l’acquisition se fait par des procédures contrôlées et sanctionnées par des études et des examens reconnus, qui caractérisent et autorisent l’exercice de cette profession. » (Jacquemet, 2013, p.95-96) En s’intéressant aux parcours de ceux qui en somme « ont construit le boulot d’animateur », nous partons de l’activité exercée et rémunérée d’une génération qui a contribué à façonner l’exercice de la profession.

En quoi l’étude des parcours professionnels peut nous renseigner sur les actions, les démarches qui participent de l’institutionnalisation d’une profession ? Quelle élaboration pour la reconnaissance d’un statut professionnel et d’une qualification spécifique à un nouveau métier ? Qu’est-ce qui caractérise ce corps professionnel entre termes de valeurs, de règles déontologiques et de prérogatives ?

Cette logique de professionnalisation nous conduit à identifier que l’intérêt ici se porte sur le groupe et les personnes qui ont exercé l’activité d’animateur à titre professionnel, en particulier « des pionniers des premières générations ». Nous nous attachons toutefois à considérer plutôt ce qui est constitutif de la professionnalité à travers les parcours et non ce qui relève de processus de reconnaissance formelle lié à la professionnalisation et la mise en place des formations.

4 De manière générale, j’ai choisi de ne pas alourdir le texte par l’emploi systématique du féminin/masculin, les termes sont utilisé indifféremment selon les parties du texte et la personne à qui se réfère les propos.

(25)

Posture, professionnalisme, professionnalité ?

Il nous apparaît utile de brièvement distinguer ce que ces concepts recouvrent compte tenu de la diversité conceptuelle qui entoure la professionnalisation. Ces termes sont en usage comme s’ils allaient de soi. Cependant, nous ne pouvons pas faire l’économie de les définir afin de pouvoir les distinguer dans notre propos et éviter des confusions.

POSTURE PROFESSIONNELLE

Comme nous l’avons vu plus haut dans les enjeux du champ et l’ancrage dans le champ socio-professionnel, il est en usage de qualifier la particularité de l’ASC par une posture professionnelle spécifique.

En nous référant à l’article éponyme de Thierry Mulin (Jorro, 2014), posture est synonyme d’attitude, de maintien, de position et aussi de contenance qui appliqué aux sciences de l’éducation renvoie à un système d’attitudes vis-à-vis de partenaires, de situations, d’objets ou de pratiques sociales. Cela lie la posture aux caractéristiques de la situation, aux représentations, à l’intentionnalité, à la stratégie et aux procédures. Le qualificatif « professionnelle » lie la posture à l’exercice d’un métier, « ainsi posture professionnelle désigne la situation dans laquelle agit un professionnel, tout autant que le système d’attitudes qu’il adopte dans cet exercice » (p.214)

PROFESSIONNALISME

Souvent utilisé pour donner une appréciation du travail, ce terme est couramment utilisé pour qualifier le travail exécuté « avec professionnalisme ». Du point de vue des sciences sociales, Didier Demazière (Jorro, 2014, pp.237-240) souligne que c’est un concept central pour interroger la division du travail et la spécialisation des rôles professionnels. L’enjeu concerne « la définition de la qualité du travail accompli et les mécanismes de régulation permettant d’assurer que le travail est bien fait » (p.237).

Cette notion s’est élargie avec les courants interactionnistes pour différencier les professionnels des amateurs et combiner plusieurs aspects. Outre la capacité à bien faire son travail et maîtriser des savoir-faire, le professionnalisme suppose la légitimité et la reconnaissance par autrui (clients, chef, pairs, autorité), ce qui implique également une socialisation professionnelle et un sens des responsabilités accompagnée d’une éthique professionnelle. Ceci vient interroger, dans les débats actuels, la définition des exigences associées pour évaluer, considérer le travail et les conceptions normatives qui permettent de dire ou non s’il y a professionnalisme.

PROFESSIONNALITÉ

Cette notion apparaît d’abord en Italie liée à des mouvements syndicaux dans les années 1960 à 1975, « professionalità » qui devient en français « professionnalité » (un substantif de professionnel qui n’existe pas dans la langue française) mais ce mot aurait pu être traduit par « professionnalisme » (Mathey-Pierre & Bourdoncle, 1995). Le sens donné à ce mot en français varie selon les auteurs et prend son essor dans des contextes de changement de l’organisation du travail. Il aurait notamment été utilisé pour penser autrement le rapport à la compétence, la qualification et le métier, et renverrait aussi à la capacité professionnelle indépendamment de la classification des métiers. La professionnalité serait tantôt requise par les entreprises, revendiquée par les salariés ou en quête de reconnaissance en lien avec le statut de professionnel.

(26)

F. Aballéa (1992, cité par Mathey-Pierre & Bourdoncle, 1995) distingue la notion de professionnalité de celle de profession, en lien avec une expertise spécifique et originale propre à une activité professionnelle qui permettrait d’aller au-delà de revendications corporatistes :

« J’appelle professionnalité, et j’attribue cette professionnalité à un individu ou à un groupe, une expertise complexe et composite, encadrée par un système de références, valeurs et normes, de mise en œuvre, ou pour parler plus simplement, un savoir et une déontologie, sinon une science et une conscience.

En ce sens, il n’y a pas de profession sans professionnalité. En revanche, il peut y avoir professionnalité sans profession, c’est-à-dire notamment sans système de légitimation et de contrôle de l’accès à la profession » (p.147).

C’est dans ce dernier sens que nous retenons la notion de professionnalité car elle nous permet justement d’aborder la spécificité des acteurs professionnels dans un champ d’activité en émergence, une profession en train de se constituer au sein du travail social avec un processus de professionnalisation en cours pour légitimer une pratique professionnelle qui se distingue d’autres métiers du social déjà existant.

Cette notion de professionnalité peut également se lier à celle de développement professionnel qui conduit l’acteur à construire sa professionnalité à travers la socialisation professionnelle. A. Jorro (2014, p.77) précise que le développement professionnel englobe l’apprentissage dans une configuration créée par l’acteur sur la base d’un apport renouvelé aux éléments constitutifs de sa professionnalité, une transformation des composantes de l’agir professionnel.

Ainsi professionnalité traduit aussi un état et ce qui définit l’agir des acteurs professionnels acquis en lien avec les interactions dans un milieu professionnel.

Chapitre 4 - Le concept de parcours professionnel

Ce concept de parcours professionnel est développé par B. Zimmermann (2011) dans « Ce que travailler veut dire. Une sociologie des capacités et des parcours professionnels ». Cet ouvrage restitue les résultats de deux enquêtes dans les milieux d’entreprises. Plusieurs notions dont la flexibilité, la capacité d’action, la sécurité, la liberté et l’expérience au travail sont traitées dans le but d’appréhender l’évolution du travail dans des contextes professionnels actuels où travail n’est plus lié à un seul emploi. Cela vient questionner les logiques de carrières, de temps de travail partagé et de logiques de formation dans le contexte d’entreprises.

La notion de parcours

La notion de parcours permet d’aborder une perspective plus large que celle de carrière ou de trajectoire. Zimmermann (2011) définit le concept de parcours professionnel au sens sociologique. Concept trait d’union qui a pour ambition de restituer la continuité dans un ensemble discontinu à travers la démarche biographique (p.83). Il ne préjuge pas d’une linéarité, le parcours prend place dans un ou des espaces à identifier pour délimiter le périmètre. Il rend compte d’une continuité dans le récit biographique qui permet de considérer le poids des structures (non-choix et contraintes), la volition et le pouvoir d’agir. Cela inscrit le concept dans l’interaction, à travers le récit cela rend aussi compte de la mise en

(27)

cohérence et de la justification de l’activité personnelle du narrateur. Dans ce sens, il peut être intéressant d’analyser la production des discours sous l’angle de la transaction sociale pour comprendre dans quels registres se situent l’attribution de sens et la justification.

A travers le récit biographique, nous accédons à l’histoire singulière des personnes.

De ces récits singuliers il peut en être retiré des portraits qui permettent une typification. La comparaison entre plusieurs acteurs peut nous permettre de dégager ce qu’il y a de commun et ce qui les distinguent. « la généralisation procède alors de la confrontation d’histoires singulières, que le chercheur choisit d’exposer en tant qu’elles sont significatives d’autres histoires. » (Zimmermann, 2011, p.63). Dans cette démarche, cela fait appel au concept d’expérience et d’épreuve. Indépendamment de la diversité de ce qui constitue l’expérience singulière dans le récit, les épreuves qui la structurent peuvent être communes et significative de l’expérience du travail. « Inégalement surmontées, ces épreuves façonnent les conditions de l’expérience présente et les possibilités de sa transformation en acquis pour le futur. Dès lors la question décisive pour le développement des parcours professionnels est, au-delà des compétences, celle de l’inégale capacité des personnes à surmonter les épreuves. » (ibid., p.63) Compte tenu du nombre d’entretiens prévus, je ne peux pas prétendre à la généralisation, éventuellement dégager des éléments de l’ordre de typologies possibles.

L’expérience au travail : entre acquisition et épreuve

Ceci conduit donc à considérer l’expérience au travail à la fois en tant que

« expérience-acquisition » et « expérience-épreuve » (ibid., p.51). Il sera donc nécessaire de définir le sens donné pas les acteurs à l’expérience et à la notion d’épreuve dans l’analyse des récits. Cela devrait permettre d’identifier les registres qui qualifient l’expérience au travail, et donc ce qui caractérise le travail dans le champ étudié, ici l’ASC. Au-delà de la formation formelle, cela donne aussi accès à ce qui participe dans le parcours d’une personne de sa formation expérientielle en prenant aussi en considération les éléments de sa vie privée, de son environnement socio-culturel, et le rôle joué par les autruis significatifs, en somme ce qui participe globalement au développement d’une personne.

Considérant que le champ professionnel de l’animation vise aussi à renforcer le pouvoir d’agir et permettre aux acteurs d’être agissant sur leur environnement plutôt que subissant, nous pouvons nous interroger aussi sur la possibilité de remanier la question des capabilités afin de voir comment, en termes de professionnalisation, les animateurs s’y prennent pour agir dans ce sens.

EXPÉRIENCE ET RÉFLEXIVITÉ

Cette notion d’expérience peut être entendue de différentes manières. Elle a aussi donné lieu à différentes conceptualisations dans le champ de la formation des adultes et influencé les pratiques de formation professionnelle dite expérientielle.

Très succinctement, relevons les modèles théoriques : de Malcolm Knowles qui considère l’expérience acquise tout au long de la vie comme un trait caractéristique chez l’adulte apprenant et au fondement d’une approche de l’andragogie; avec Kolb une modélisation de l’apprentissage expérientiel avec son (fameux) cycle en 4 étapes qui met au centre la pensée réflexive sur l’activité à partir du vécu et nous renvoie aux travaux de Donald Schön sur le praticien réflexif. Ces modèles ont en

Références

Documents relatifs

Mettre en œuvre un projet d’animation s’inscrivant dans le projet de la structure sociale. Conduire une action d’animation dans le champ de l’animation

Le terme métier relève dans les entreprises au moins de trois registres différents, en renvoyant dans chaque cas à des connotations positives pour les individus

Pensez-vous qu’une femme comme un homme peut exercer ce métier?. Pour

« Postez vos messages dans le forum pour essayer de vous confronter avec les autres et pour trouver des points de contact et des différences dans vos narrations et

BAPAAT: Brevet d’Aptitude Professionnel d’Assistant Animateur Technicien BEATEP: Brevet d’Etat d’Animateur Technicien de l’Education Populaire BEES: Brevet d’Etat

Mes contacts et mes relations professionnelles sont : la Mission d’Appui au Pilotage des BOP, de la Performance et de la Coordination Régionale (MAPPCR) de la DREAL, les

Tous les futurs enseignants (instituteurs préscolaires, instituteurs pri- maires, régents et agrégés de l’enseignement secondaire supérieur) sont donc appelés à

Ces  deux  pratiques  de  coaching  sont  fondamentalement