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Transcriptions des entretiens

- Entretien de Bernard - Entretien de Roland - Entretien de Daisy

Récit de vie (part. 1) – Entretien du 7 novembre 2014 – Dans le Centre de loisirs fondé par BERNARD. En dehors des personnes qui ont donné leur accord formel d’être cités nommément ou des personnages publics, les noms propres ont été anonymisé.

MARIA [prénom fictif] : Voilà, on commence, tu peux…

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ALEXANDRA : Alors comme je te disais, notre but c’est de recueillir le récit de vie, en situant un peu le contexte familial d’origine, après le parcours, les événements marquants.

On va plutôt te le laisser faire le récit et si on a des questions en cours de route de compréhension, on les pose à ce moment-là.

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MARIA : au fur et à mesure qu’on avance [si xxx pertinentes… chevauchement]

BERNARD : Si je m’égare, faut me recadrer. Par quoi voulez-vous que je commence ? Par la naissance ?

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MARIA : Oui, les choses marquantes de votre enfance, et vos parents vous ont peut-être raconté un peu comment ça s’est passé depuis votre naissance, depuis petit, etc.

BERNARD : Je vais situer ma famille avant ma naissance.

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MARIA : Exactement.

BERNARD : Du côté de mon père, mes grands-parents étaient commerçants, mon grand-père était fromager. C’était une famille de fromagers de l’Oberland bernois, c’était des frères, tout le monde était fromager. C’étaient des gens relativement très aisés. Mon grand-25

père a eu plusieurs fromageries dans le canton de Fribourg puis il est venu s’installer à Lausanne. A un moment donné, il avait quatre laiteries, un cinéma à Genève et une boulangerie à Lausanne. Quand je suis né, je crois qu’il n’avait plus que quatre laiteries, mais il avait à peu près tout Sous-Gare, la livraison du lait dans les maisons, etc. Euh, mon père a été… Enfin ça c’était du côté de mon père…

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Du côté de ma mère, c’était des gens… Mon grand-père était meunier aux Grands moulins de Cossonay, il avait une formation de charcutier au départ. Il venait de la Vallée de Joux.

Pendant la crise, il s’est arrêté un jour aux Grands moulins de Cossonay, où on lui a fait balayer dix fois le quai ou aller charger le blé, il a balayé dix fois et puis on l’a engagé la 35

onzième fois. Donc c’était un homme qui était très persévérant. Et ma grand-mère était garde-barrière, pour gagner un petit peu d’argent.

ALEXANDRA : garde-barrière ?

BERNARD : Elle descendait les barrières du train [avec un mouvement du bras- c’était pas 40

automatisé comme aujourd’hui], la nuit.

MARIA et ALEXANDRA : Ah, d’accord

BERNARD : La nuit, pendant que ses enfants dormaient, elle a fait ce travail. Voilà

Du côté de mon père… Mon père a eu un frère, qui est décédé enfant, quand il a eu le 45

vaccin. Il a eu un vaccin en 1920 qui a tué une masse d’enfants, … Ma grand-mère était allée le faire vacciner à l’hôpital. En rentrant, elle a vu que son gamin allait mal, le temps de rentrer à la maison il était mort dans ses bras. Après, elle a eu mon père, puis après elle n’a plus pu avoir d’enfant. Alors elle a… Ils ont pu avoir une fille, qu’ils n’ont pas pu l’adopter.

Qui était la fille… A l’époque, si des parents avaient des problèmes, on enlevait les enfants 50

aux parents. Donc c’est une enfant qui avait été enlevée parce que ses parents étaient alcooliques, et qu’ils ont élevée comme leur fille, etc., et qu’ils ont toujours considérée comme leur fille. Euh, Voilà

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Du côté de ma mère, ma mère était la dernière. Euh, c’était… Elle avait une sœur plus âgée, 55

Ma mère, elle, elle a… C’était la petite chouchou de la famille. Elle a fait le collège, elle a fait un apprentissage à Genève de vendeuse. Ensuite elle a travaillé comme droguiste. Et là, elle a connu mon père.

ALEXANDRA : c’est là-bas qu’elle l’a connu… ?

BERNARD : Ils se sont connus parce que son magasin était tout près de la laiterie où 65

travaillait mon père. Elle s’est « encoublée », en passant devant le magasin – c’est le cordonnier qui habitait là, en face qui disait : « Cette bécasse qui s’encouble pour ce bobet !

» Mais voilà. Ils se sont mariés, etc. et mon frère est né assez vite. J’ai un frère qui a deux ans de plus que moi.

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MARIA : Combien de frères et sœurs avez-vous ? BERNARD : J’ai un frère et une sœur.

MARIA : Vous êtes trois, alors.

BERNARD : Nous étions trois. Parce que ma sœur est décédée maintenant.

MARIA : vous êtes le fils aîné ? 75

BERNARD : Je suis le moyen. Je suis celui au milieu.

MARIA : C’est là que ça a commencé l’histoire…

BERNARD : C’est là que commence l’histoire. Alors on a habité en ville d’abord, au-dessus du magasin, etc. pendant plusieurs années. Puis après on est venu vivre,… Bon mes 80

parents, mon père, c’était un homme qui aimait les copains. Les copains, les copains. Les copines aussi, mais bon, on en parlait moins. Et puis… On est venus vivre, près d’ici… - Je dis Prilly, c’est égal, … vous enlèverez tout ça, ce qui… - Bon alors, on est venu vivre à Prilly, dans un bel appartement. Mes parents,.., ne vivaient plus ensemble on peut dire, ils étaient plus ou moins séparés, en fait ils étaient séparés, mais ils ont quand même réussi à 85

faire ma petite sœur, ma sœur cinq ans plus tard tout en étant séparés. C’est ma tante qui a assisté à l’accouchement de ma mère. Ils ont toujours eu une relation un peu comme un frère et une sœur. C’était assez marrant : ma mère a toujours dit qu’elle l’aimait comme un copain, ou comme mon frère, mais pas comme un amant ou un comme ça

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Ensuite, cette vie… Plus ou moins aisée,… mais mon père avait des copines, il a vécu avec, puis il a eu une maîtresse. Mon grand-père est décédé et en deux ans, mon père était ruiné, il a tout liquidé, etc. Il y a juste sa mère qui a pu garder quelque chose, précieusement. Bon, et puis notre mère a dû travailler, alors elle est partie au travail. Elle a énormément travaillé. Je veux dire elle a, été se présenter comme vendeuse, mais on n’en avait pas besoin de 95

vendeuses. Mais elle a rencontré le directeur d’Usego, à l’époque, qui a vu cette femme et dit « mais vous avez de la prestance, vous parlez bien, etc, etc, vous pourriez faire téléphoniste. » « Téléphoniste je sais pas, et tout… » Et puis il l’a engagée comme téléphoniste, à l’essai. Elle est restée téléphoniste à Usego pendant quelques années. En plus, quand ils faisaient le Comptoir, elle était la responsable du stand Usego, où on donnait des 100

bons pour le café, les gens arrivaient.

ALEXANDRA : tu parles du Comptoir suisse à Beaulieu, à Lausanne ?

BERNARD : Oui, le Comptoir à Beaulieu. Elle était chef de stand au comptoir. Elle allait aussi le soir faire des dégustations de café, quand il y avait des rallyes, des choses comme ça, pour Usego. Comme elle avait toujours besoin d’argent, d’argent, d’argent, s’il y avait 105

des malades au Touring, ou des téléphonistes qu’il fallait remplacer le dimanche, elle allait travailler le dimanche.

ALEXANDRA : C’est vers quelle époque-là qu’on se situe ? 110

BERNARD : mmm, euh, 1958-1959-1960, par-là autour

MARIA : Mais juste une petite question. J’aimerais, si cela vous est possible de répondre.

Cet accord de séparation entre vos parents, c’est quand vous êtes né ?… ou le 2e ou le 3e enfant ?

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BERNARD : Quand j’avais cinq ans. Mais mon père était très peu à la maison. Par exemple, quand on habitait là, mon père rentrait après le travail, puis il repartait. Mais il voulait que ses enfants soient couchés. Alors quand il rentrait, on était au lit ou sur notre lit, il ne venait pas nous dire bonne nuit, mais c’était un chic type, à part ça, il rentrait, il soupait, puis il 120

repartait ou il se douchait, puis il repartait retrouver ses copains, ou jouer aux cartes ou autres. Et puis, euh, après si ma mère était là - des fois elle travaillait le soir, on avait une jeune fille, une Suisse allemande. Certaines sont restées deux ans ou plus chez nous. Et quand il partait, on pouvait retourner jouer dehors avec les copains quoi ! [sourires]

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ALEXANDRA : Du coup ta mère qui travaillait chez Usego, qui faisait les soirées, le Touring, c’est ça ?, on en était là. Pour reprendre le fil…

Ah oui, oui. Alors on avait une mère toujours très stressée, pressée, etc. mais toujours très très présente. Il n’y avait que nous qui comptions. A l’époque, il n’y avait que nous. Ensuite, 130

elle recevait de son médecin des amphétamines en paquets de 200 grammes… Donc elle rentrait du travail à 2h-3h du matin, elle se mettait dans un fauteuil, puis se levait à 6h30 du matin, prenait une amphétamine, etc. Un jour, elle a fait une grande crise de… je ne sais pas quoi. Décompression, elle n’en pouvait plus. Elle s’est rendu compte que c’étaient les médicaments, elle a tout mis à la poubelle, et elle s’est cherché un autre travail. Elle est 135

devenue téléphoniste à Migros. Là, elle avait beaucoup de travail, mais elle gagnait plus.

Elle avait moins besoin de faire des choses le dimanche, le soir, etc. Elle a pu se… Elle était cheffe de bureau, etc… elle aidait à la comptabilité, etc. Migros, c’était une petite chose encore! C’était à la route de Genève, il y avait quatre magasins à Lausanne, c’était, … on connaissait encore les patrons de Zurich, etc. C’était pas la chaîne que c’est aujourd’hui. Et 140

puis…

Ça c’était un peu ma famille.

MARIA : Et votre scolarité ? 145

BERNARD : Alors ma scolarité, Quand j’étais à Lausanne, j’étais d’abord dans un jardin d’enfants, c’était l’école Santschi. C’était un jardin d’enfant où à l’époque on y était excessivement gentil avec les enfants, etc… c’était l’école là, de la pédagogue italienne, comment elle s’appelle déjà ? ALEXANDRA : Montessori ? BERNARD : C’était une école 150

Montessori, c’était, pas du tout dans le cadre, euh. Il y a eu une émission l’autre jour sur les écoles [émission RST1 – c’était mieux avant ? L’école du 5.11.2014] . Moi j’ai pas connu ça, au départ de mon école, ces écoles dures… A l’école Montessori, c’était formidable.

Après, on est venus habiter à Prilly, j’ai été à l’école enfantine à Prilly, c’était la première année où c’était mixte, garçons et filles. J’ai eu une maîtresse d’école adorable, gentille, 155

j’aimais la raccompagner à la maison, etc. Mais je me rendais à l’école tout seul à cinq ans.

Je partais du bas du Prilly, j’allais au collège et tout, j’allais tout seul, je rentrais tout seul à la maison. Et quand j’étais à la maison, j’étais tout seul. Mon frère arrivait de l’école, mais plus tard. On se débrouillait ! On était de ces enfants qu’on disait de « la clé autour du cou

». Mais on mettait pas la clé autour du cou, on fermait jamais la maison ! C’était une autre 160

époque. On ne fermait pas à clé, c’était ouvert.

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Et puis… L’école enfantine s’est bien passée, la 1ère, la 2e, la 3e année primaire, j’ai eu une gentille maîtresse. J’étais un enfant avec de la difficulté de mémoire. J’avais un peu de la peine, on a eu tort de le dire, et personne ne me faisait travailler. Je rentrais à la maison, je 165

ne faisais pas mes leçons. De toute façon, je ne savais pas ce qu’il fallait faire, alors je faisais pas. Mais pendant les trois premières années, ça s’est bien passé. Je n’avais pas une bonne santé, je tombais malade tous les mois ou peut-être deux fois par mois, je m’évanouissais, j’étais un petit peu malingre. A l’époque, les médecins me prescrivaient, je devais manger beaucoup de…, On mangeait déjà trop de fromage dans notre famille, à cause 170

de la laiterie. Et aussi le biomalt, l’ovomaltine, du lait, sous toutes ses formes. Et à l’école, pour me renforcer, on me donnait encore du lait. Je n’étais pas en bonne santé. Je me levais la nuit, je m’évanouissais, etc. Un jour ma mère m’a amené chez une dame qui avait un « don ». C’était vers l’Hôpital de l’enfance. Elle s’est assise à côté de moi, elle a pris ma main, elle a fermé les yeux, puis elle a dit à ma mère : « Plus de lait, plus de chocolat, plus d’œufs, 175

plus de ci, plus de ça… » Ma mère lui a demandé « mais vous savez qui je suis ? », la dame a dit « oui, c’est chez vous que j’achète le lait, mais votre gamin, il supporte plus, il faut maintenant, lui donner autre chose. Il faut qu’il mange un peu de viande, beaucoup de fruits, beaucoup de légumes, des pâtes, tout ce que vous voulez, mais arrêtez avec ça. » Et là j’ai repris le dessus. J’étais moins souvent malade, on peut dire que j’étais beaucoup moins 180

souvent malade.

Et là je suis tout d’un coup arrivé, euh, bon, j’avais … Dans la famille c’était difficile, parce que j’avais un frère, aujourd’hui on dirait un « surdoué ». Un vrai surdoué. Quelqu’un qui lit un bouquin, un livre et vous dit : page 185, Bilbon le Hobbit, et il monte dans la Moria, et 185

ça, et ça. Du reste mon frère, adulte, il a été imprimeur, il a eu une imprimerie, mais il a gagné le jeu des métiers à la Radio romande. Il avait un mois pour apprendre le métier de quelqu’un d’autre, puis cette personne devait le piéger, lui poser des questions sur son métier et tout. Il a fermé son entreprise un tas d’après-midi pour enregistrer les émissions, et pour gagner aussi 6000 francs. Mais bon… C’était un homme qui était interdit de jeu dans 190

plusieurs radios. Par exemple à la radio à Genève – son imprimerie était dans le bâtiment du Plaza à Genève –, il travaillait, il écoutait la radio et puis tout d’un coup, il téléphone, et il dit « Oui, c’est ça, oui, ouais… c’est ça…d’accord.. Ecoutez… Vous avez gagnez un vol » Et puis : « C’est la dernière fois que vous jouez ! » Et lui : « Non, j’aimerais quand même un billet pour ma femme ! » « Alors vous pouvez encore jouer une fois pour gagner pour 195

votre femme.» La semaine suivante, il gagnait, puis après on ne lui permettait plus de jouer pendant une année. C’était vraiment quelqu’un qui…Et moi, face à ça, j’étais un gamin, je croyais avoir des difficultés extraordinaires. J’apprenais une poésie, je commençais le lundi, je bossais, le mardi, le mercredi, le jeudi. Le vendredi, j’allais vers mon frère, j’aimerais réciter ma poésie. Alors je lui récitais ma poésie. Bon. Quand je vois ce qu’ils apprennent 200

aujourd’hui… On nous a fait apprendre le Cid ou des trucs comme ça, pourtant je n’étais pas en supérieure. Alors, je récitais ma poésie, mon frère me disait que c’est pas brillant, faut retravailler un peu. Alors je bossais pendant une heure, je revenais réciter, etc. A la troisième fois que je venais, il me prenait mon cahier, il me le foutait à travers le chambre en disant : « Ce n’est quand même pas difficile ! » Et il me récitait ma poésie. Je l’aurais tué.

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MARIA : C’était votre petit frère ? BERNARD. C’était mon grand frère.

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MARIA : Ah, peut-être est-ce pour ça que vous le voyez comme surdoué. C’est lui ? Peut-être qu’à cette époque, vous exigez beaucoup de vous à cause de ça.

BERNARD : Et à l’époque, les enseignants étaient très exigeants.

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En quatrième année, je suis tombé sur un enseignant, qui était sûrement très bon avant les années 1945-1950. C’était un enseignant pur et dur, qui tapait les enfants, qui lançait des craies à travers la classe, etc. J’étais terrorisé par cet homme. Comme je savais pas ce qu’il fallait faire, si je n’avais pas fait mon travail le matin, il me renvoyait à la maison. Je restais à la maison, et je revenais le lendemain matin. Et le lendemain matin… il contrôlait ce que 220

j’avais fait, « t’as pas fait ça, bon, tu retournes à la maison ! » Et, je retournais à la maison.

Ça a duré un ou deux mois, je pense. J’étais tous les jours à la maison à peu près. Mais un jour, ma mère était malade. Je rentre, elle me demande qu’est-ce que tu fais là ? Je dis le maître m’a renvoyé. Elle me dit, mais il t’as renvoyé, mais il a pas le droit de te renvoyer comme ça de l’école » Je dis « ben ouais.. » Elle « et puis c’est la première fois ? » Je dis « 225

non c’est pas la première fois » « et pourquoi il te renvoie ? » « Ben, parce que j’ai pas fait mon travail. » Elle dit mais « Quel travail ? » « Ben. Celui-là. » « Et pourquoi tu ne l’as pas fait ? » « Ben, parce qu’hier, j’étais pas à l’école.» « Et, pourquoi tu n’étais pas à l’école? »

« Ben, parce que je n’avais pas fait ça. » « Et pourquoi t’as pas fait ça? » « Parce que je n’étais pas à l’école… » Alors, ma mère a sauté au plafond, elle a téléphoné au directeur des 230

écoles, qui lui a dit « ouh mais qu’est-ce que vous voulez, c’est un maître qui aura sa retraite dans une année ou deux, mais c’est un très très bon maître… il a une très bonne -midi même, je commençais à l’Ecole Piotet à Lausanne, qui est une école privée. L’après-midi même, c’était quelqu’un, elle s’est pas posé 235

la question je peux payer, je peux pas payer. On y va. Alors j’ai fait, je crois une année et demie à l’Ecole Piotet. Ensuite, il y avait quelqu’un dans mon quartier, le papa était un municipal important à Prilly. Un des fils a fait du théâtre, et il devenu le responsable de tous les centres de loisirs à Lausanne pendant quelques années, je l’ai retrouvé plus tard. L’autre fils était maître d’école. Je savais que si je revenais à Prilly, je pouvais aller dans sa classe.

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Alors j’ai discuté avec lui et il m’a dit oui, viens dans ma classe. Je suis allé dans sa classe et vraiment, ça a été… de nouveau une époque où j’avais du plaisir à aller à l’école, c’était vraiment « bonnard » et tout. Après, je suis toujours tombé sur des maîtres qui m’ont valorisé, qui m’ont beaucoup aidé et qui m’ont motivé, etc. Et après, j’ai, plus ou moins, très bien fini ma scolarité.

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Ma sœur avait plus de difficultés que moi. Elle aurait dû être beaucoup plus cadrée. Elle a beaucoup plus souffert de la séparation de mes parents et autre. Elle a un peu accumulé les bêtises de jeune fille, à 14 ans elle fumait, à 15 ou 16 ans elle avait un amant, etc.

Aujourd’hui, c’est logique, mais à l’époque, ça ne l’était pas. Elle a été mère à 17 ans ½., 250

etc.

ALEXANDRA : L’époque, là, ça nous situe ? c’était vers 1960-1970 ? BERNARD : Ma sœur est de 1955. C’était en gros les années 1970, 1972.

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ALEXANDRA : Ça nous situe dans les années 1970. A l’époque, ce n’était pas comme ça ? BERNARD : Alors m’a mère a exigé…Parce que le garçon voulait l’épouser. Il n’y avait pas de problème. On le connaissait bien, ma mère n’était pas contre, elle était d’accord mais 260

elle a exigé que ma sœur finisse son apprentissage. Il a dit oui, oui, elle va finir son

elle a exigé que ma sœur finisse son apprentissage. Il a dit oui, oui, elle va finir son