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Transitions – les trajectoires

Pour chacun, les étapes qui marquent leur parcours donnent ainsi à voir l’itinéraire, ou la trajectoire qu’ils ont suivi, ainsi qu’un pointage rapide des thèmes qu’ils évoquent. On peut parler de trajectoire a posteriori, dans le sens des éléments qui balisent les parcours, toutefois cela ne présuppose pas d’un ordre prévisible ou d’une prédétermination des parcours.

LES ÉTAPES DU PARCOURS DE ROLAND, NÉ EN 1955

Roland est d’origine genevoise avant d’arriver dans le canton de Vaud. Issu d’un milieu ouvrier. Il relate son parcours depuis 1955 jusqu’en 2017. Parmi les 3 interviewés, c’est le seul avoir fait la formation à l’école sociale pour obtenir un diplôme.

Il thématise dans son récit les valeurs qui sous-tendent ses engagements à la fois professionnel et personnel, ainsi que le lien entre ces deux sphères.

 Une enfance à Genève, où se déroule sa scolarité jusqu’au cycle d’orientation

 Et première orientation scientifique avec des études d’ingénieur au tech, qu’il n’a pas vraiment choisi, « il se trouve que j’étais plutôt bon en scientifique » (l.12)

 Une réorientation vers des études dans le social pour devenir éducateur, à défaut d’une volée qui commence à Genève, il s’oriente vers l’école sociale de Lausanne

 Pour son admission, il fait un stage probatoire à Terre des hommes à Massongex

 Objecteur de conscience, il refuse de faire son service militaire et subira une peine avec un travail assigné dans un service d’animation pour personnes âgées

 Il travaille également au Centre Martin Luther King et se mobilise pour la création du service civil

 Il fait une formation d’éducateur sexuel et travaille comme animateur en santé sexuelle pour Pro Familia

 Au début de sa formation en cours d’emploi à l’école sociale, qu’il fait en service social avec option animation, il travaille au Centre de Loisirs de Prilly avec Bernard pendant 3 ans

 Dans le même temps, il entreprend une formation à l’université de Genève en politiques sociales

 Il termine sa formation en travaillant pour l’USL, Centre qui deviendra Pôle sud à Lausanne, et se mobilise pour la défense des intérêts des chômeurs, créer un atelier architecture qui retape le bâtiment du Centre

 Il débute une vie de couple à 30 ans, avec une épouse qu’il rencontre sur son lieu de stage et qui est aussi éducatrice de formation. Il aura 4 filles.

 A la fin de sa formation en lien avec son mémoire de fin d’études, il crée un site Internet et une association Ciao pour l’information aux jeunes

 En 1995, il accepte d’être transféré dans un autre Centre lausannois, à Chailly.

 Il s’engage aussi en politique dans sa commune, et fera partie 15 ans de l’exécutif. Dans le cadre de son mandat, il crée plusieurs associations, l’une pour l’ouverture d’un Centre pour les jeunes, l’autre pour l’accueil extrascolaire et une garderie pour les enfants.

 Sollicité par la ville pour faire partie d’une commission pour la réhabilitation de locaux à la vallée de la jeunesse, il sera engagé pour la réalisation du projet et contribue à la création de l’espace des inventions, lieu dédié à l’éveil culturel et scientifique des enfants

LES ÉTAPES DU PARCOURS DE BERNARD NÉ EN 1949

Le parcours relaté par Bernard se déroule entre 1949 et 2014. Son milieu d’origine est plutôt aisé. Il développe plusieurs fois le thème des décisions, ainsi que les apprentissages qu’il a pu faire au contact d’autrui et à travers ses expériences. Son récit fait souvent l’objet de scènes qu’il déroule pour illustrer des événements. C’est aussi le seul récit qui s’attarde longuement sur l’éducation de ses enfants et la construction de son rôle de père. Ce dernier aspect est aussi évoqué par Daisy et Roland plus brièvement.

 une enfance à Lausanne et à Prilly, marquée par l’absence du père et la présence d’un frère « surdoué » de 2 ans son aîné qui influence son rapport à l’école – Bernard est le seul qui s’arrête sur sa scolarité avant l’entrée en formation professionnelle.

 un jeune apprenti cuisinier mal à l’aise avec les gens, puis apprenti décorateur-tapissier qui fait des petits boulots à côté et prend confiance en

 lui la présence prépondérante de la mère depuis l’enfance et dans sa vie professionnelle qui doute de son fils, le considère comme un garçon sympa et finira par le reconnaître comme très capable

 un rôle de jeune d’un Centre de Loisirs dans une commune limitrophe de Lausanne depuis sa fondation en 1972, qui n’envisage pas de devenir animateur et qui finalement sera le responsable du CLM jusqu’à sa retraite en 2011.

 un mari d’une femme active, enseignante en classe enfantine, engagée dans les mouvements de l’éducation nouvelle selon les principes de Célestin Freinet

 un jeune père qui s’occupe de ses enfants et de la maison, avec le soutien

de ses beaux-parents

 un jeune homme pressé (entre 23-26 ans) qui construit sa maison, a deux enfants, aménage le nouveau CLP en 1976, travaille comme décorateur 2 jours par semaine

 un patron d’un magasin, « un beau commerce de Lausanne », il quitte le Centre de Loisirs mais continue de donner des cours avec sa femme à des jeunes

 un homme qui revient au CLP après 3 ans, et travaille la journée comme décorateur et le soir comme animateur

 à 50 ans, une semi-retraite, il ferme son magasin, et devient animateur à 70% jusqu’à sa retraite à 62 ans

 un grand-père qui s’occupe de ses petits-enfants LES ÉTAPES DU PARCOURS DE DAISY, NÉE EN 1952

Née en 1952, son milieu d’origine est hybride avec un côté familial bourgeois, et l’autre paysan. Son récit se déroule jusqu’en 2017. Une thématique revient à plusieurs reprises en lien avec le travail et les intérêts pour l’espace public et l’environnement construit.

 Une enfance marquée par les déménagements, un peu nomade en Romandie

 Une adolescence à Ecublens, avec une scolarité secondaire en voie supérieure12

 Un apprentissage de dessinatrice en architecture, et en parallèle déjà engagée et militante. Un moment difficile en fin d’apprentissage où elle lâche tout.

 Une période de transition, avec un boulot de vendeuse tout en préparant l’entrée aux arts décoratifs de Genève

 Des études de 2 ans aux arts décoratifs, puis suite à la fermeture de la section la fin des études aux Beaux-arts en architecture et intérieurs.

 Dans le même temps, un engagement militant lié au mouvement situationniste

 Un stage, grâce à une bourse, au centre audiovisuel du CHUV (CEMCAV)

 Un travail à temps partiel dans un Centre d’animation à la Pontaise où elle peut mobiliser ses compétences artistiques

 Changement de Centre, part pour Grand-Vennes et y travaille 14 ans, jusqu’à ce qu’elle rencontre des difficultés d’équipe et quitte le Centre.

 Durant cette période, elle a deux enfants, et fait une reconnaissance de formation interne.

 Une période de transition où elle travaille au secrétariat de la FLCL, et mène une enquête sur les activités de vacances pour les enfants qui débouchera sur plusieurs projets à l’échelle de la Ville

 1994-1995, arrivée au Centre des Boveresses où elle restera 22 ans jusqu’à sa retraite

 En 2000-2002, une formation de PF pour l’école sociale qui coïncide avec le départ du papa de ses enfants, 50 ans et une nouvelle vie

 Des rencontres et des opportunités qui conduisent à l’enseignement ASE, à l’engagement pour des analyses de pratiques à l’EESP ainsi qu’à divers projets souvent en lien avec l’espace public et des acteurs liés à la Ville.

12 Dans le système vaudois, 3 voies : terminale à options, culture générale supérieure, voie pré-gymnasiale.