• Aucun résultat trouvé

Le rôle des visuels dans les textes techniques, et leur impact sur la traduction

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Le rôle des visuels dans les textes techniques, et leur impact sur la traduction"

Copied!
103
0
0

Texte intégral

(1)

Master

Reference

Le rôle des visuels dans les textes techniques, et leur impact sur la traduction

RETTIG, Michèle

Abstract

Ce travail vise à donner dans un premier temps une vue d'ensemble des principaux enjeux de la communication et de la traduction techniques. La question du rôle et de la place des visuels dans les documents techniques est étudiée. Le dernier chapitre s'intéresse aux atouts et aux défis que les visuels représentent pour la pratique professionnelle du traducteur, et aborde le potentiel de la visualisation en tant qu'aide à la traduction

RETTIG, Michèle. Le rôle des visuels dans les textes techniques, et leur impact sur la traduction. Master : Univ. Genève, 2019

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:127507

Disclaimer: layout of this document may differ from the published version.

1 / 1

(2)

Michèle Rettig

Le rôle des visuels dans les textes techniques, et leur impact sur la traduction

Directrice de mémoire : Mathilde Fontanet Juré : Mikhail Chakhparonian

Mémoire présenté à la Faculté de traduction et d’interprétation pour l’obtention de la Maîtrise en traduction,

mention traduction spécialisée

Université de Genève, août 2019

(3)
(4)

Remerciements

Mes remerciements vont en premier lieu à Mathilde Fontanet, directrice de ce mémoire, pour sa bienveillance, ses conseils avisés et les corrections qu’elle a apportées. Je remercie aussi Mikhail Chakhparonian, qui a accepté d’être le juré externe de ce travail.

Un grand merci à Sophie, ma sœur et la meilleure des colocataires, pour sa confiance inébranlable en moi, sa compréhension tacite et son soutien. Merci aussi à tous les amis qui ont rendu les longues journées en bibliothèque plus gaies, ils se reconnaîtront.

J’adresse mes plus vifs remerciements à mes parents pour leur sollicitude de tous les instants et leur générosité. Merci aussi du fond du cœur à mes grands-parents.

Merci, enfin, à Elia pour sa patience et son amour.

(5)

Table des matières

1. Introduction générale………...……….………1

2. Le texte technique………..………..3

2.1. Introduction………..………….3

2.2. Caractéristiques principales……….7

2.2.1. Fonction du texte………...7

2.2.2. Rôle de l’auteur………...8

2.2.3. Aspects stylistiques………..8

2.2.4. La terminologie………10

2.2.5. Autres éléments techniques……….12

2.2.6. Structure du texte………...14

2.2.7. Mise en page………..15

2.3. Types de documents techniques……….16

2.3.1. Les documents procéduraux………17

2.3.2. Les documents explicatifs……….18

2.3.3. Les documents persuasifs……….19

2.3.4. Les documents évaluatifs et normatifs………..20

3. Les visuels dans la communication technique………..23

3.1. Multimodalité et texte technique………23

3.2. Types de visuels………26

3.2.1. Photographies………..28

3.2.2. Dessins………..29

3.2.3. Illustrations………29

3.2.4. Tableaux et diagrammes………30

3.2.5. Pictogrammes et icônes………..31

3.2.6. Captures d’écran……….32

3.2.7. Images animées et nouvelles technologies………..32

3.2.8. Légendes et détails………33

3.3. Rôle des visuels dans le texte……….34

3.3.1. Montrer l’apparence……….34

3.3.2. Montrer la structure et la composition………..35

(6)

3.3.3. Montrer une procédure à effectuer………..35

3.3.4. Expliquer un processus………..36

3.3.5. Faciliter le repérage et l’utilisations d’informations spécifiques………...36

3.3.6. Montrer des tendances et des relations entre des variables……….37

3.3.7. Taxonomie de Marsh & White……….37

3.4. Documentation technique non-textuelle………...40

3.5. Utilisabilité des visuels……….41

4. La traduction technique……….45

4.1. Introduction………45

4.1.1. Traducteurs techniques……….46

4.1.2. Clients………47

4.2. Caractéristiques principales………..48

4.2.1. Rôle du traducteur……….48

4.2.2. Analyse du contexte………..49

4.2.3. Marge de manœuvre par rapport au texte source………...49

4.2.4. Traduction et utilisabilité………..50

4.2.5. Outils de travail………53

4.3. Difficultés spécifiques………56

4.3.1. Division des gros mandats………56

4.3.2. Ambiguïtés du texte source………..57

4.3.3. Problèmes de terminologie………..59

4.3.4. Sigles, acronymes et abréviations……….62

4.3.5. Noms de produits………...63

4.3.6. Nombres, unités de mesure et devises………...65

4.3.6.1. Arrondir ou non les valeurs converties………..65

4.3.6.2. Différences de conventions typographiques………..66

4.3.6.3. Risque de confusion entre les symboles………67

4.3.6.4. Devises………..67

4.3.7. Contraintes d’écriture……….68

4.3.8. Contraintes de place……….69

(7)

5. Impact des visuels sur la traduction technique………71

5.1. Une aide à la compréhension du texte source………..71

5.2. Visualiser pour mieux traduire………76

5.3. Mobilisation des ressources visuelles dans le processus de recherche………79

5.4. Difficultés spécifiques pour la traduction………..82

5.4.1. Légendes………..82

5.4.2. Captures d’écran……….83

5.4.3. Posture professionnelle………..84

6. Conclusion……….87

7. Bibliographie………89

7.1. Publications……….89

7.2. Ressources en ligne……….93

(8)
(9)

1

1. Introduction générale

Bien qu’il soit difficile de mesurer la valeur économique exacte de la traduction technique en termes de part de marché, il s’agit sans conteste aujourd’hui de l’un des secteurs les plus importants de la traduction en termes de volume et de chiffre d’affaire.

Inévitablement, nous avons donc été confrontée très vite à des textes de nature technique alors que nous faisions nos premières armes en tant que traductrice freelance pour une agence de traduction.

Les difficultés que nous avons pu rencontrer face à ces textes, les solutions auxquelles nous sommes parfois parvenue – notamment en exploitant le potentiel des images – et les stratégies que nous avons développées nous ont donné envie d’étudier le rôle des visuels dans les documents techniques, leur fonction par rapport au texte et leur impact sur la traduction.

Au moment d’amorcer ce travail, nous formulons trois grandes hypothèses que nous souhaitons confirmer ou infirmer en passant en revue la littérature publiée sur le sujet, en confrontant les différents points de vue des auteurs et en y incluant nos critiques, nos questionnements et nos réflexions :

- Les visuels constituent une ressource pour le traducteur car ils l’aident à mieux comprendre le texte technique qu’il doit traduire

- Les traducteurs utilisent les visuels pour s’affranchir du signifié, au sens où le définit Saussure, et produire des traductions plus idiomatiques

- Peu de traducteurs pensent à mobiliser des ressources visuelles (par exemple en effectuant une recherche d’images avec un moteur de recherche) lorsqu’ils effectuent une recherche terminologique.

Le présent travail sera structuré en quatre chapitres. Le premier sera consacré au texte technique, à ses spécificités et aux concepts clés qui le sous-tendent. Nous établirons aussi une classification des différents types de documents techniques. Le deuxième chapitre reprendra certaines des notions introduites dans le premier et les abordera sous l’angle des visuels. Il présentera une typologie des visuels les plus couramment utilisés dans la communication technique et analysera leur fonction par rapport au texte.

(10)

2 La deuxième partie du travail portera sur la traduction technique et mettra en lumière les caractéristiques et les difficultés qui la distinguent des autres domaines de la traduction.

Enfin, dans le dernier chapitre, nous nous pencherons sur l’impact des visuels sur le traducteur technique et sur son travail. Nous évaluerons dans quelle mesure ils peuvent lui venir en aide ou, à l’inverse, constituer un défi supplémentaire. Nous nous intéresserons aussi à la traduction en tant que processus cognitif et au potentiel que les visuels recèlent à ce niveau. De manière générale, nous tenterons d’offrir un aperçu de l’état actuel de la recherche dans le domaine.

Ce travail ne consistera pas en une récolte de données empiriques qui seront ensuite analysées. Il prendra la forme d’une réflexion théorique fondée sur les travaux d’un grand nombre d’auteurs dans différents domaines, ainsi que sur nos observations.

(11)

3

2. Le texte technique 2.1. Introduction

Qu’est-ce qu’un texte technique ? Qu’est-ce que la technique ? Et quels sont les liens entre la technique et la science ? Remontons à la base de l’arborescence de ces termes en prenant la définition récente (2009) de la science que donne l’organisation britannique The Science Council :

Science is the pursuit and application of knowledge and understanding of the natural and social world following a systematic methodology based on evidence.1

Cette définition englobe les champs principaux des sciences. Ainsi, « the pursuit of knowledge » renvoie aux sciences fondamentales, alors que « the application of knowledge » se réfère aux sciences appliquées. « The natural world » est le champ d’étude des sciences exactes et des sciences expérimentales, tandis que « the social world » se réfère aux sciences humaines. Outre les différents champs d’étude, cette définition précise également la méthode qui est à la base de tout raisonnement scientifique : « a systematic methodology based on evidence ».

Si l’on résume cette définition, la science est l’ensemble des connaissances humaines ainsi que la recherche de l’amélioration de ces connaissances. La technique, elle, est l’application industrielle et commerciale des progrès de la science. Toutefois, comme le dit très justement C. H. Llewellyn Smith, ancien directeur général du CERN, « le lien entre science et technologie n'est ni linéaire, ni anti-linéaire, mais fortement non linéaire »2. Le « modèle linéaire » est un schéma de progression selon lequel la recherche fondamentale conduit à la science appliquée, qui débouche à son tour sur le développement industriel, et enfin sur des produits3.

1 THE SCIENCE COUNCIL. Our definition of science.

URL : https://sciencecouncil.org/about-science/our-definition-of-science. Consulté le 19.01.2019.

2 LLEWELLYN SMITH, CHRISTOPHER (1997) pour L’ORGANISATION EUROPÉENNE POUR LA

RECHERCHE NUCLÉAIRE (CERN). A quoi sert la recherche fondamentale ? – Science fondamentale et science appliquée.

URL : https://public-archive.web.cern.ch/public-archive/fr/About/BasicScience2-fr.html. Consulté le 19.01.2019.

3 Ibid.

(12)

4 L’exemple suivant permet d’illustrer ce schéma :

Recherche fondamentale en mécanique quantique

Découverte des rayons lasers

Mise au point des techniques de chirurgie oculaire

Arrivée sur le marché du laser à excimère / laser femtoseconde / etc.

La progression anti-linéaire suit le cheminement inverse : c’est une avancée technique qui finit par ouvrir un nouveau champ d’étude en science fondamentale. C.H. Llewellyn Smith cite notamment le prix Nobel de chimie George Porter à ce sujet : « Thermodynamics owes more to the steam engine than the steam engine owes to science. »4

Or, si ces deux cas de figure comptent de nombreux exemples d’application, on ne saurait pour autant les généraliser à l’ensemble du processus qui conduit aux innovations. En effet, plusieurs siècles séparent parfois les connaissances scientifiques de leur application technique, ou inversement : la roue n’a pas attendu que le moment d'inertie et l'énergie cinétique de rotation soient théorisés pour voir le jour.

Il arrive donc que les deux domaines (le scientifique et le technique) se développent longtemps de manière complètement indépendante, sans que des ponts soient nécessairement jetés entre les deux. Enfin, les innovations sont généralement le fruit de nombreux fragments d’informations scientifiques, qui, une fois mis ensemble, constituent un élément entièrement nouveau.

Comme le résume le physicien et chimiste français Didier Roux, l’histoire du progrès technique est faite d’« allers retours incessants et d’enrichissements mutuels entre science fondamentale, tissus industriels, environnement économique et besoins sociétaux », et il n’existe pas de processus bien défini conduisant aux avancées techniques5.

4 Ibid.

5 ROUX, DIDIER (2017) pour le COLLEGE DE FRANCE. Recherche fondamentale, inventions et innovations.

(13)

5 Les textes scientifiques et techniques sont souvent considérés comme appartenant à un même ensemble et partageant de nombreuses caractéristiques communes. Comme l’explique Mathilde Fontanet dans l’article La traduction des textes techniques : le texte sous l'empire de l'extratextuel, « les deux types de discours se doivent d'être précis, concrets, logiques et univoque ».6

Si dans les deux cas il s’agit de textes fondés, à des degrés divers, sur le travail de scientifiques, les textes scientifiques traitent dans la majeure partie des cas de « savoir théorique », tandis que les textes techniques portent sur un savoir appliqué à des fins pratiques. Jody Byrne (2006) illustre cette différence fondamentale dans son ouvrage Technical Translation – Usability Strategies for Translating Technical Documentation :

We can translate a scientific paper which deals with the concept of electromotive force and the effects of currents passed through conductors, complete with formulae, hypotheses, discussions and calculations, or we can translate an installation guide for an electrical motor. Both texts are based on the fact that if you pass an electrical current through a piece of wire, a magnetic field is created which exerts a force acting at right-angles to the wire.7

Jody Byrne évoque ici deux documents entièrement différents, mais qui s’appuient sur une même vérité scientifique. On voit par cet exemple que la grande différence entre un texte scientifique et un texte technique réside dans la façon dont le savoir est utilisé et présenté, et elle a un impact notable sur le type de langage utilisé.

De manière générale, un texte technique vise strictement à transmettre des informations ayant une utilité pratique aussi clairement et efficacement que possible, alors qu’un texte scientifique peut opposer des points de vue, de même qu’analyser ou synthétiser des informations dans le but d’expliquer une idée, de présenter une nouvelle théorie ou d’évaluer une méthodologie.8 Certains textes scientifiques, en recourant à des procédés

URL : https://www.college-de-france.fr/media/didier-

roux/UPL3719933225617029927_DP_Didier_Roux.pdf. Consulté le 19.01.2019.

6 FONTANET, MATHILDE (2006). La traduction des textes techniques : le texte sous l'empire de

l'extratextuel. In : BLAMPAIN, DANIEL, THOIRON, PHILIPPE et VAN CAMPENHOUDT, MARC. Mots, termes et contexte. Paris: Ed. des Archives contemporaines, p. 309.

7 BYRNE, JODY (2006). Technical Translation : Usability Strategies for Translating Technical Documentation. Dordrecht : Springer, p. 8.

8 BYRNE, JODY (2012). Scientific and Technical Translation Explained: A Nuts and Bolts Guide for Beginners.

Londres : Routledge, p. 2.

(14)

6 littéraires ou journalistiques, peuvent offrir une lecture non seulement instructive, mais aussi distrayante.

Pourtant la frontière entre un texte scientifique et un texte technique peut être floue, et il n’est pas rare que les deux domaines se recoupent : de nombreux textes contiennent en effet des éléments d’informations scientifiques et techniques. De même, il n’est pas rare que des textes techniques présentant un produit soient orientés nettement vers le marketing, ou qu’ils contiennent plusieurs aspects légaux.

La documentation technique couvre un éventail très large de secteurs, de l’aéronautique à la médecine en passant par l’agroalimentaire et l’informatique.

Chaque fois que l’on lit un texte contenant des informations sur le fonctionnement d’un appareil ou la manière de procéder pour effectuer une tâche, il y a de fortes chances qu’il s’agisse de communication technique. Les documents techniques permettent d’éviter aux lecteurs toute erreur susceptible d’aboutir à une situation dangereuse ou indésirable, comme des dégâts dus à une mauvaise utilisation, par exemple.

Pour ce faire, la communication technique associe fréquemment textes et images afin de simplifier au maximum la compréhension d’informations parfois très complexes. C’est notamment à cette association entre plusieurs modes de représentation de l’information que nous allons nous intéresser dans ce travail.

Comme le révèle une enquête de Michael Markel9 citée par Jody Byrne dans l’ouvrage Scientific and Technical Translation Explained, près de la moitié du temps de travail des scientifiques et des ingénieurs est consacrée à la production de documentation technique.

Ils font donc partie des principaux auteurs de ce type de textes, au même titre que les rédacteurs techniques et les traducteurs.10

9 MARKEL, MICHAEL (2001). Technical Communication, 6th edition. Boston : Bedford/St. Martins. (Cité d’après Byrne, p. 26).

10 Ibid.

(15)

7

2.2. Caractéristiques principales

2.2.1. Fonction du texte 2.2.2. Rôle de l’auteur 2.2.3. Aspects stylistiques 2.2.4. La terminologie

2.2.5. Autres éléments techniques 2.2.6. Structure du texte

2.2.7. Mise en page

Les textes techniques sont ancrés dans la réalité industrielle et économique. Celle-ci étant soumise à une évolution rapide et constante, leur « durée de vie » est souvent bien plus courte que celle d’autres contenus, en dehors peut-être des articles journalistiques sur l’actualité. Outre l’évolution dans le temps, il faut également prendre en compte la dimension géographique, car la terminologie, notamment, peut varier d’un pays à l’autre ou même d’une région à l’autre.11

La singularité du texte technique tient pour beaucoup, comme l’écrit Mathilde Fontanet (2006), au fait qu’il « n'a pas à justifier sa présence, ni à promouvoir sa propre diffusion […] Il vient répondre à une demande préexistante, sans avoir ni à la susciter, ni à l'entretenir : le technicien consultant son manuel de procédures n'a pas d'autre option que de s'y référer. »12

2.2.1. Fonction du texte

Les textes techniques ont une visée opérationnelle : dans l’écrasante majorité des cas, on ne lit pas un texte technique pour son plaisir personnel. Ils transmettent des données neutres et objectives dans le but de permettre au lecteur d’acquérir une information précise ou d’agir efficacement, c’est pourquoi un bon texte technique se doit d’être précis, clair et concis. 13

11 DESBLACHES, LUCILE. Technical translation. In : BROWN, KEITH (2006). Encyclopaedia of Language &

Linguistics, 2nd edition. Londres : Elsevier, p. 538.

12 FONTANET, MATHILDE. La traduction des textes techniques : le texte sous l'empire de l'extratextuel. In : BLAMPAIN, DANIEL, THOIRON, PHILIPPE et VAN CAMPENHOUDT, MARC (2006). Mots, termes et contexte.

Paris: Ed. des Archives contemporaines, p. 310.

13 Ibid., p. 311.

(16)

8 2.2.2. Rôle de l’auteur

La voix de l’auteur ne doit pas, ou doit le moins possible, transparaître entre les lignes d’un texte technique, et le texte n’est jamais présenté comment étant son œuvre. C’est donc un rôle effacé que celui d’« auteur technique ».

Ajoutons également que les documents techniques sont souvent le fruit d’une collaboration entre différentes personnes, chacune s’occupant de la rédaction d’une partie spécifique. Même lorsqu’il n’y a qu’un auteur, le document passe généralement par différentes étapes de vérification et de révision, assurées par des experts du même domaine ou non (responsables marketing, juristes, etc.) avant de trouver sa forme finale.

Cela peut compromettre la cohérence stylistique entre les différentes parties du texte, par exemple sur le plan terminologique. 14

Un moyen efficace d’éviter les problèmes d’incohérence intratextuelle est, comme le font la plupart des grandes entreprises, d’établir un code de rédaction (style guide en anglais) auquel les rédacteurs et réviseurs doivent se référer, ainsi que des listes de terminologie.

2.2.3. Aspects stylistiques

Le texte technique pouvant être considéré comme un outil, sa forme ne doit pas être au centre de l’attention, afin de ne pas déconcentrer le lecteur : il n’a pas pour vocation d’amuser ni de démontrer les talents littéraires de son auteur.

Le message étant déterminant, le style a pour principale fonction de clarifier le sens et de faciliter la compréhension, même s’il peut également servir dans un deuxième temps à soutenir l’attention du lecteur, comme dans tout texte15. La langue offre de nombreuses possibilités pour simplifier le style, notamment par l’emploi de phrases relativement courtes, de constructions actives, de formulations verbales à la place des formulations nominales et de constructions symétriques, ou « parallélismes ».

Si le registre des textes techniques est essentiellement neutre, les emplois imagés et le langage métaphorique n’y sont pas absents pour autant, et leur emploi peut s’avérer très efficace pour transmettre une idée ou un concept au lecteur.

14 BYRNE, JODY (2012). Scientific and Technical Translation Explained : A Nuts and Bolts Guide for Beginners. Londres : Routledge, p. 28.

15 BEDARD, CLAUDE (1986). La traduction technique - principes et pratique, Montréal : Linguatech, p. 199.

(17)

9 Deux critères majeurs sont utilisés pour juger de la qualité d’un texte technique : la

« lisibilité » et l’« utilisabilité ».

En français, dans le contexte qui nous intéresse, le terme lisibilité désigne aussi bien l’aisance que l’on peut avoir à lire un texte du fait de sa typographie et de sa mise en page que la simplicité du style et la clarté des énoncés. Peut-être par abus de langage, le terme

« lisibilité » englobe donc le critère d’intelligibilité.

Plusieurs tests ont été mis au point dans le but de mesurer la lisibilité d’un texte. La plupart d’entre eux se fondent sur des critères tels que la longueur des phrases ou le nombre moyen de syllabes par mot pour évaluer le degré de difficulté. Le test Flesch, du nom de son concepteur Rudolf Flesch, est une des références en la matière. Dans son ouvrage How to write plain English: a book for lawyers and consumers, ce dernier explique comment il a conçu ce modèle d’évaluation :

I developed the formula in the early 1940s. It measures the average sentence length in words and the average word length in syllables. You put these two numbers into an equation and get a number between 0 and 100 that shows you the difficulty of your piece of writing. If it's too hard to read for your audience, you shorten the words and sentences until you get the score you want16.

Plus loin dans l’ouvrage, Rudolf Flesch justifie le choix de ces critères, que l’on pourrait juger à la fois trop simplistes et trop arbitraires pour pouvoir être appliqués à un domaine aussi complexe et subtil que l’écriture :

When you read a passage, your eyes and mind focus on successive points on the page.

Each time this happens, you form a tentative judgment of what the words mean up to that point. Only when you get to a major punctuation mark (a period, a colon, a paragraph break) does your mind stop for a split second, sum up what it has taken in so far, and arrive at a final meaning of the sentence or paragraph.

The longer the sentence, the more ideas your mind has to hold in suspense until its final decision on what all the words mean together. Longer sentences are more likely to be complex: more subordinate clauses, more prepositional phrases and so on. That

16 FLESCH, RUDOLF. (1979). How to write plain English : a book for lawyers and consumers. New York : Harper and Row, p. 21.

(18)

10 means more mental work for the reader. So the longer a sentence, the harder it is to read17.

Ainsi, selon Rudolf Flesch, chaque signe de ponctuation introduit une « micro-pause » qui permet au lecteur de « digérer » en quelque sorte les informations qu’il lit au fur et à mesure. Il explique également qu’il est préférable d’éviter les mots longs contenant préfixes et suffixes, car ils sont généralement plus complexes. Ainsi, on préférera « sans aucun doute » à « indubitablement », par exemple.

Le terme utilisabilité reprend les notions de lisibilité en y associant des critères extratextuels liés à l’application pratique du contenu du texte. Ainsi, si la lisibilité mesure le degré de difficulté éprouvée par un lecteur essayant de comprendre un texte, l’utilisabilité mesure le degré d’efficacité avec laquelle ce lecteur va effectuer la tâche décrite ou mémoriser les informations présentées, ainsi que d’autres facteurs tels que le niveau de satisfaction ou de stress qu’il ressent au cours du processus.

Ces dernières années, le critère d’utilisabilité, plus complet, a peu à peu supplanté le critère de lisibilité. En effet, comme l’explique Jody Byrne, tout texte technique intelligible n’est pas bon s’il ne remplit pas sa fonction opérationnelle18.

2.2.4. La terminologie

La terminologie est l’une des caractéristiques les plus immédiatement identifiables dans un texte technique. Elle ne constitue généralement pas un pourcentage du nombre total de mots aussi élevé que ce que l’on pourrait avoir tendance à penser de prime abord. Ce taux est naturellement variable, mais oscille entre 5 % et près de 50 % pour les textes les plus spécialisés, tels que les brevets d’invention, selon Jody Byrne.19

De nombreux termes semblent identiques à des mots du langage non spécialisé, mais ont en réalité une acception spécifique dans le contexte en question. S’ajoute alors la difficulté de savoir les reconnaître en tant que tels au sein du texte.

17 Ibid., p. 22.

18 BYRNE, JODY (2012). Scientific and Technical Translation Explained : A Nuts and Bolts Guide for Beginners. Londres : Routledge, p. 145

19 Ibid, p. 51.

(19)

11 Voici quelques exemples : avalanche [N.f./physique/« Multiplication d'ions dans un gaz par collision du premier ion avec des atomes ou molécules neutres. »20], couleur [N.f./physique/« Propriété caractérisant les quarks »21], issue [N.f./technique/« Ce qui reste des moutures après séparation de la farine. »22], pompe [N.f./biochimie/« Protéine utilisant une source d'énergie pour transporter activement les ions ou les petites molécules de part et d'autre de la membrane cellulaire. »23], etc.

Du point de vue linguistique, les termes sont des unités langagières qui ont une valeur spécialisée lorsqu’elles sont utilisées dans certains contextes pragmatiques et discursifs.

Ces unités proviennent donc de la langue dite « naturelle »24, par opposition aux langues construites ou aux langages formels. Leur valeur spécifique implique une signification précise reconnue, dont l’emploi est stabilisé au sein des communautés d’experts du domaine. 25

L’usage de la terminologie permet d’augmenter à la fois la clarté, la précision et la concision des textes de spécialité. Si l’on y a recours, c’est donc par voie de nécessité.26 Du point de vue de l’utilisabilité, il est important que la terminologie soit cohérente dans un texte ou un ensemble de textes. Dans la mesure du possible, il est préférable d’éviter l’emploi de multiples synonymes d’un même terme.

Outre les termes, les textes techniques contiennent souvent des abréviations, des sigles ou des acronymes, dont la signification est très susceptible de varier en fonction du domaine ou de l’entreprise concernée.

20 Le Petit Robert de la langue française en ligne, www.pr.bvdep.com/robert.asp, consulté le 06.10.2018.

21 Ibid.

22 Ibid.

23 Ibid.

24 On désigne par l’expression « langue naturelle » toute langue fondée sur les sons de la parole humaine, qui s’est développée au fil du temps et dont les origines sont souvent floues. Exemples : le français, l’arabe, le hongrois. À l’inverse, l’espéranto ou les langues elfiques inventées par Tolkien sont des langues

construites, alors que le langage binaire ou l’algèbre sont ce qu’on appelle des langages formels.

25 CABRE, TERESA. Terminology and translation. In : GAMBIER, YVES ET VAN DOORSLAER, LUC (2010).

Handbook of Translation Studies. Amsterdam : John Benjamins Publishing Company, p. 358.

26 FONTANET, MATHILDE. La traduction des textes techniques : le texte sous l'empire de l'extratextuel. In : BLAMPAIN, DANIEL, THOIRON, PHILIPPE et VAN CAMPENHOUDT, MARC (2006). Mots, termes et contexte.

Paris: Ed. des Archives contemporaines, p. 311.

(20)

12 2.2.5. Autres éléments techniques

Parmi les autres éléments caractéristiques des documents techniques, citons également les formules, les équations, la notation scientifique ainsi que les unités de mesure.

Exemples :

- En mathématiques, un exemple simple d’équation à une inconnue : 3x + 5 = 6x – 2

- En biochimie, l’équation globale traduisant le processus de la photosynthèse : 6 CO2 + 6 H2O —› C6H12O6 + 6 O2

- En mathématiques, la formule permettant de calculer le volume d’une sphère : V = 4/3πr3

- Exemples de notation scientifique : 0,000456 s’écrit 4,56 × 10−4 456'700'000 s’écrit 4,567 × 108

Unité de mesure d’un courant électrique d’après le Système international27 : L’ampère, symbole utilisé : A

Ces éléments sont utilisés dans les textes techniques pour de nombreuses raisons, la principale étant, là encore, un gain de clarté et de concision considérable lors de la présentation de concepts abstraits28. Ainsi, la notation scientifique permet d’écrire

27 WIKIPEDIA. Unités de base du Système international.

URL : https://fr.wikipedia.org/wiki/Unités_de_base_du_Système_international.

Consulté le 07.10.2018.

28 BYRNE, JODY (2012). Scientific and Technical Translation Explained : A Nuts and Bolts Guide for Beginners. Londres : Routledge, p. 56.

(21)

13 facilement des valeurs très grandes ou très petites, et d’indiquer instantanément l’ordre de grandeur du nombre.

En mathématiques, les formules sont des équations qui expriment des règles générales et sont utilisées comme telles, mais les deux termes sont parfois utilisés comme des synonymes. L’avantage des équations est qu’elles permettent d’exprimer des informations complexes de manière beaucoup plus succincte et univoque que n’importe quelle formulation langagière. Elles ne laissent pas de place à l’interprétation, et sont universellement reconnues.29

Pour ce qui est des unités de mesure, le système le plus répandu de nos jours est le Système international (SI), composé de sept unités de base, dont découlent de nombreuses unités dérivées. À chaque unité correspond un symbole unique. Le SI résulte d’un ensemble de conventions mises en œuvre progressivement à partir du XIXe siècle avec la naissance du système métrique.

D’autres systèmes existent toutefois, comme le United States customary system (USCS)30 aux Etats-Unis. Les unités anglo-saxonnes sont également appelées « unités impériales ».

Le système métrique et le système impérial sont utilisés conjointement aux Etats-Unis, ce qui peut naturellement engendrer des malentendus dans de nombreux domaines techniques. L’exemple le plus connu, et assurément le plus coûteux, étant sans doute la destruction involontaire d’une sonde spatiale de la NASA en 1999. Lancée le 11 décembre 1998, la sonde Mars Climate Orbiter devait étudier le climat de la planète rouge. Hélas, au terme de son voyage de 670 millions de kilomètres, la sonde s’est placée sur une orbite trop basse et s’est consumée en traversant l’atmosphère martienne. Le rapport de la NASA du 10 novembre 1999 révélera que la cause principale de cet échec était «l'absence de conversion des unités anglo-saxones en unités métriques dans un segment du logiciel de navigation» 31.

29 Ibid., p. 58.

30 ENCYCLOPÆDIA BRITANNICA. Measurement system.

URL : www.britannica.com/science/measurement-system#ref361017. Consulté le 07.10.2018.

31 NATIONAL AERONAUTICS AND SPACE ADMINISTRATION (NASA). Mars climate orbiter failure board releases report. URL : mars.jpl.nasa.gov/msp98/news/mco991110.html. Consulté le 07.10.2018.

(22)

14 En Europe, les dimensions de certains objets importés des Etats-Unis sont indiquées en unités impériales, en particulier les écrans d’ordinateur ou de télévision, dont les mesures sont données en pouces (par ex. 12’’ pour une longueur de 30,5 cm).

2.2.6. Structure du texte

La fonction du texte, son contexte d’utilisation ainsi que les normes et préférences culturelles sont les principaux facteurs qui vont influencer la structure du texte technique.

Certains documents sont destinés à être lus en entier et d’un bout à l’autre, de la première à la dernière ligne. Chaque nouveau chapitre est construit sur la base des chapitres précédents et introduit les chapitres suivants selon une progression logique.

La majorité des manuels, en revanche, à l’instar des manuels d’utilisation par exemple, s’articulent en sections plus ou moins indépendantes les unes des autres, ce qui permet au lecteur-utilisateur de lire directement la partie qui l’intéresse sans que celle-ci lui paraisse lacunaire ou incompréhensible s’il n’a pas pris connaissance au préalable de l’ensemble des sections précédentes. Il peut ainsi lire uniquement certains chapitres ou décider de les lire tous sans suivre un ordre précis.

Par conséquent, comme l’indique Jody Byrne, « very often, it is impossible to predict the entry point from which readers will start reading ».32

De manière générale, les intertitres contribuent à clarifier la structure du document technique et à en organiser le contenu, mais ils sont particulièrement présents dans les textes procéduraux, tels que les modes d’emploi, car ils contribuent à améliorer la localisation rapide des informations recherchées.

Un aspect essentiel de tout type d’instruction technique est la nécessité impérative de présenter ou de décrire les étapes dans l’ordre logique dans lequel elles doivent être effectuées. Cela améliore le degré d’utilisabilité du texte et permet à un grand nombre de personnes de réaliser concrètement ces étapes au fur et à mesure qu’elles les lisent.

32 BYRNE, JODY (2012). Scientific and Technical Translation Explained : A Nuts and Bolts Guide for Beginners. Londres : Routledge, p. 69.

(23)

15 Jody Byrne illustre parfaitement le genre de situation indésirable qui peut résulter d’une formulation maladroite des instructions du point de vue chronologique :

The following sentences are taken from the instructions for a disposable hypodermic syringe:

- throw used syringe into a sharps box - do not replace the cap on the needle

By the time the reader finds out that the cap should not be replaced before disposing of the syringe, they will probably have already thrown the syringe into the box full of dirty needles. At this point, it is much too late to do anything unless readers want to risk injury and possibly contracting a disease by reaching into the sharps box to take the cap off.33

On voit ici l’importance de l’ordre des différentes étapes d’une procédure, non seulement pour en mémoriser l’ensemble à moyen ou long terme mais également pour réaliser phrase après phrase la tâche décrite en parallèle à la lecture du document.

2.2.7. Mise en page

La mise en page est loin d’être un détail lors de la conception d’un document technique.

Des facteurs tels que la taille et le style de la police, les couleurs utilisées, la dimension des paragraphes, la présence d’intertitres et la quantité d’espace vierge (white space) peuvent avoir un impact déterminant sur la rapidité avec laquelle le lecteur va trouver l’information au sein du texte, et l’efficacité avec laquelle il va pouvoir en prendre connaissance.34

De plus, il est important d’assurer une cohérence visuelle au sein de la documentation technique pour un même produit. D’après la réadactrice technique et cheffe d’entreprise Doann Houghton-Alico, cette cohérence contribue à l’image de l’entreprise et renforce la confiance des utilisateurs dans la qualité du produit. À l’inverse, des incohérences dans la

33 Ibid., p. 181.

34 BYRNE, JODY (2006). Technical Translation : Usability Strategies for Translating Technical Documentation. Dordrecht : Springer, p. 95.

(24)

16 mise en page et le design des documents peuvent avoir un impact négatif sur la confiance de l’utilisateur35.

Pour garantir une bonne lisibilité, la mise en page d’un texte technique doit répondre à des critères de simplicité (tout comme pour le style, il s’agit d’éviter de distraire le lecteur par une surcharge d’informations, en l’occurrence d’informations visuelles) et offrir, en particulier pour les textes procéduraux, des éléments facilitant le repérage d’informations, comme des intertitres.

Pour éviter que le regard du lecteur ne soit dévié hors de la page, il est préférable que les marges soient suffisamment larges.36 Les paragraphes doivent être divisés par idées ou groupes d’informations et ne pas être excessivement longs, surtout pour des textes qui vont être lus un jour ou l’autre sur des écrans (ce qui est le cas de la quasi-totalité des textes aujourd’hui), car ces derniers intensifient la fatigue oculaire.37

Une idée répandue veut que les polices d’écriture avec empattement présentent une meilleure lisibilité, du moins dans les textes imprimés, que les polices sans empattement.

Toutefois, cette hypothèse ne fait pas l’objet d’un consensus selon les études récentes sur le sujet.38

2.3 Types de documents techniques

On peut choisir de classer les documents techniques en fonction de nombreux critères, comme le niveau de compétence du public-cible, le genre du texte ou encore le support du document (texte écrit, présentation audio-visuelle, site internet interactif, etc.).

Nous avons opté pour une catégorisation selon la visée du texte. En effet, cette méthodologie nous paraissait réduire au minimum le recours à des hypothèses et à des extrapolations sur la base de facteurs extratextuels tels que le lectorat d’un document,

35 HOUGHTON-ALICO, DOANN (1985). Creating Computer Software User Guides : From Manuals to Menus. London : McGraw-Hill, p. 59.

36 BOROWICK, JEROME N. (1996). Technical Communication and its Applications. New Jersey : Prentice- Hall, p. 130.

37 ASSOCIATION CANADIENNE DES OPTOMETRISTES. Syndrome de vision informatique (fatigue oculaire numérique).

URL : https://opto.ca/fr/health-library/syndrome-de-vision-informatique-fatigue-oculaire-numerique.

Consulté le 10.10.2018.

38 ARDITI, ARIES et CHO, JIANA.Serifs and font legibility. In : FOSTER, DAVID (2005). Vision Research, n° 23, volume 45, p. 2926.

(25)

17 tout en favorisant l’analyse de caractéristiques objectives immédiatement observables dans le texte même.

Ce classement reste bien sûr quelque peu artificiel. Rares sont les textes qui restent parfaitement circonscrits au sein d’un seul type de discours : la plupart se présentent sous une forme composite. Néanmoins, il permet d’avoir une vue d’ensemble relativement complète et cohérente de l’éventail de textes techniques que peut rencontrer le traducteur.

2.3.1. Les documents procéduraux

Les plans de montage, les recettes de cuisine, les notices pharmaceutiques ou les didacticiels sont des exemples de documents procéduraux.

Si le niveau de technicité, le type de support et le public-cible peuvent varier considérablement d’un document à l’autre, les textes procéduraux ont tous une visée pragmatique car ils sont conçus pour guider l’utilisateur dans la réalisation d’une tâche. Il s’agit donc de « communiquer une information qui doit être transformée directement en actes », comme l’écrit Claude Bédard (1986)39.

Par conséquent, on passe d’une relation classique entre le document et le lecteur à une relation triangulaire avec l’apparition d’un troisième élément, l’équipement. Dans un tel schéma, le lecteur devient utilisateur à double titre : il utilise à la fois l’équipement et le document lui permettant d’utiliser cet équipement40. La lecture devient une activité secondaire, l’activité principale consistant à assembler un produit, à en découvrir les fonctionnalités ou à procéder à des réparations, par exemple. Cette lecture peut être effectuée au moment de la première utilisation d’un produit, ou dans un second temps, lorsqu’une question ou un problème interrompt l’usager dans sa tâche.

Ces documents sont utilisés dans la conduite d’activités aussi bien domestiques que professionnelles41. Ainsi, le consommateur lambda consultera le mode d’emploi de son nouveau robot de cuisine chez lui, tandis qu’un employé d’un service après-vente se

39 BEDARD, CLAUDE (1986). La traduction technique - principes et pratique. Montréal : Linguatech, p. 229.

40 GANIER, FRANCK et al. (2014). 1. Les fondamentaux. In : Documentaliste – Sciences de l'Information, n° 1, volume 51, p. 38.

41 Ibid., p. 38.

(26)

18 référera sur son lieu de travail au manuel de réparation d’un produit afin de diagnostiquer le problème et d’y remédier. Dans certains cas de figure, la personne qui lit les instructions n’est donc pas propriétaire de l’objet en question. Parfois, la lecture de document est influencée par des facteurs externes, tels que des contraintes de temps, un danger imminent etc.

Les documents procéduraux constituent la majeure partie de la documentation technique.

C’est sans doute la raison pour laquelle ce genre est celui que l’on assimile le plus souvent au domaine technique 42.

Les avis divergent quant à la manière dont ces documents sont consultés par les utilisateurs. Claude Bédard (1986) affirme qu’ils ne sont « pratiquement jamais lus studieusement, de la première à la dernière page », mais « plutôt consultés de façon ponctuelle pour un besoin précis, par un utilisateur qui parfois s’y résigne comme à un pis-aller »43. Toutefois, une étude publiée par la chercheuse américaine Karen Schriver en 1997 et citée par Franck Garnier (2014) révèle que 15 % (ce qui n’est pas négligeable) des participants ont déclaré les lire entièrement.

L’un des buts principaux de ces documents est d’assurer la sécurité de l’utilisateur et d’éviter tout dommage au produit. Les erreurs de manipulation possibles doivent donc être anticipées et détaillées dans les instructions. Les dangers à éviter et les éventuels inconvénients sont mis en relief, et l’impératif est souvent utilisé afin de produire un effet d’interpellation.

2.3.2. Les documents explicatifs

La catégorie des documents explicatifs inclut les textes à visée informative et descriptive.

Parmi les documents techniques explicatifs, on compte notamment les articles de périodiques, les livres, les documents de formation, etc.

Il s’agit de tous les textes techniques ayant pour but d’expliquer et de présenter un concept de manière plus ou moins détaillée, mais sans décrire des étapes destinées à être exécutées au fur et à mesure de la lecture (ou immédiatement après). Dans ce sens, ils

42 BEDARD, CLAUDE (1986). La traduction technique - principes et pratique. Montréal : Linguatech, p. 228.

43 Ibid., p. 229.

(27)

19 sont donc à distinguer des documents procéduraux : il s’agit de lire « pour comprendre », et non de lire « pour faire ».

Contrairement aux documents à visée opérationnelle, les documents informatifs se déclinent dans une large gamme de styles différents. Les articles journalistiques, par exemple, vont des magazines de vulgarisation technique aux revues industrielles, en passant par les périodiques d’entreprise. Naturellement, le degré de spécialisation et de difficulté des textes varie grandement en fonction du degré de compétences techniques du public-cible à qui il est destiné (experts, techniciens, étudiants, novices etc.).

Lorsque ces textes s’adressent à des apprenants, la clarté des explications ainsi que la rigueur du raisonnement sont essentielles. L’introduction de la terminologie doit être progressive et cohérente44.

Souvent, les documents explicatifs mêlent des concepts théoriques à des informations pratiques et se situent à cheval entre le domaine scientifique et le domaine technique.

On rencontre aussi fréquemment des documents comprenant un ou plusieurs chapitres explicatifs, suivis d’une partie plus procédurale.

Nous ne traiterons pas ici les textes de vulgarisation technique, puisqu’outre leur visée informative, ils ont généralement aussi pour fonction de divertir le lecteur.

2.3.3. Les documents persuasifs

La catégorie des documents techniques à visée persuasive englobe entre autres toute la documentation publicitaire des entreprises actives dans le secteur technique. On peut citer par exemple les newsletters aux clients ou les brochures décrivant en détail les produits d’une société avec leurs fonctions, leurs avantages et leurs caractéristiques.45 Les documents à visée persuasive peuvent être axés sur la vente directe de produits fabriqués par l’entreprise, comme nous l’avons mentionné, ou alors mettre plutôt l’accent

44 BEDARD, CLAUDE (1986). La traduction technique - principes et pratique. Montréal : Linguatech, p. 231.

45 RUBENS, PHILIP (1992). Science and Technical Writing: A Manual of Style. Londres : Routledge, sections 1.18 – 1.36.

(28)

20 sur l’image de celle-ci46. Dans les deux cas, ils doivent susciter ou entretenir l’intérêt du public-cible.

Le style est généralement moins formel que dans d’autres types de textes techniques, l’aspect « marketing » encourageant une certaine créativité dans la description et la présentation. Pour autant, contrairement à la publicité « grand public », le style fantaisiste n’a pas sa place dans la publicité technique. Le but est d’informer et de convaincre les consommateurs potentiels, pas de les divertir47.

Dans un registre moins publicitaire, les réponses des entreprises aux appels d’offres ont- elles aussi pour objectif de convaincre le lecteur. Que l’entreprise propose un projet de rénovation d’un bâtiment ou des services informatiques, son but est de faire adhérer un client potentiel aux idées qui lui sont présentées. L’entreprise doit démontrer dans le dossier de réponse à l’appel d’offre qu’elle a parfaitement cerné les besoins du client et qu’elle est en mesure d’y répondre. Ce type de document aborde souvent des aspects financiers et juridiques, en plus des points techniques48.

Parfois, dans les documents techniques « mixtes », qui sont aussi rattachés au domaine scientifique, le registre argumentatif peut également être employé dans le but de défendre une hypothèse ou des résultats. Notons qu’on trouve également des passages persuasifs dans certains modes d’emploi, où le client est incité à acheter d’autres produits ou accessoires de la marque.

2.3.4. Les documents évaluatifs et normatifs

Les documents d’évaluation peuvent prendre plusieurs formes. On peut citer par exemple les questionnaires d’examen pour des professions techniques, qui servent à évaluer les connaissances acquises par des étudiants ou des apprentis, ou les rapports qui visent à déterminer dans quelle mesure un équipement, un produit ou un processus, par exemple, remplit certains critères déterminés.

46 BEDARD, CLAUDE (1986). La traduction technique - principes et pratique. Montréal : Linguatech, p. 222.

47 Ibid.

48 BYRNE, JODY (2006). Technical Translation : Usability Strategies for Translating Technical Documentation. Dordrecht : Springer, p. 62.

(29)

21 Les documents normatifs peuvent être d’application obligatoire ou facultative, selon qu’ils sont établis par des organismes étatiques ou non étatiques. Cependant, comme l’écrit Laurence Boisson de Chazournes dans un article intitulé Normes, standards et règles en droit international, « il existe une large gamme de seuils de normativité. Cette variété normative s'accompagne d'un flou terminologique. Il suffit pour s'en convaincre de se reporter à l'Accord sur l'application des mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) qui se réfère à une panoplie de concepts pour désigner les standards internationaux :

“normes”, “directives” et “recommandations” »49.

Nous avons sélectionné trois grands « seuils de normativité » : les règles de droit, les normes et les standards.

En Suisse, les règles de droit concernant le domaine technique sont désignées par le terme

« prescriptions techniques ». Comme le rappelle l'Association suisse de normalisation dans un document intitulé Normalisation et droit – Le statut juridique des normes, les prescriptions techniques sont constituées de lois ou d’ordonnances édictées « par une autorité à laquelle la Constitution confère une compétence législative relevant de la souveraineté de l’État »50. Ces prescriptions peuvent définir par exemple la composition d’un produit, la manière dont il doit être entreposé ou la façon de l’installer. Elles conditionnent la mise sur le marché, et leur violation constitue une infraction passible de sanctions juridiques. Elles correspondent au degré de normativité le plus contraignant.

Viennent ensuite les normes techniques générales, qui sont établies par des organismes de normalisation. Les entreprises sont libres d’appliquer ou non ces normes volontaires.

Au service de l’intérêt général, elles permettent de définir un cadre de référence en ce qui concerne les caractéristiques et les critères de qualité des produits, des services ou des pratiques51. Les normes peuvent être agrées au niveau national (par la SNV par exemple), européen (CEN) ou international (comme l’ISO, née à la suite d’un traité international).

49 BOISSON DE CHAZOURNES, LAURENCE (2006). Normes, standards et règles en droit international. In : BROSSET, ESTELLE et al. Les enjeux de la normalisation technique internationale : entre environnement, santé et commerce international. Paris : La Documentation française. 2006, p. 45.

50 MEIER, URS (2014) pour L’ASSOCIATION SUISSE DE NORMALISATION (SNV). Normalisation et droit – Le statut juridique des normes.

URL : www.vss.ch/fileadmin/redacteur/Alle_Files/Normen/Normung_Normalisation_et_droit_F.pdf.

Consulté le 12.10.2018.

51 ASSOCIATION FRANÇAISE DE NORMALISATION (AFNOR). Qu’est-ce qu’une norme volontaire ?

URL : https://normalisation.afnor.org/foire-aux-questions/quest-ce-quune-norme-volontaire. Consulté le 12.10.2018.

(30)

22 Souvent, les organismes de normalisation font payer l’accès aux différents documents constitutifs d’une norme.

Quant aux standards, ils émergent généralement de manière spontanée, soit parce qu’une entreprise est pionnière sur un marché, soit parce qu’elle y occupe une position dominante (ou les deux). Le produit qu’elle commercialise fait figure de référence. Les standards peuvent également être déterminés délibérément par un consortium d’acteurs industriels ou une association professionnelle. Comme il s’agit souvent de produits ou de services protégés au titre de la propriété intellectuelle, ils font rarement l’objet d’une publication détaillant leur élaboration et leurs caractéristiques. Lorsque c’est le cas, l’accès à ces contenus est le plus souvent gratuit (exemple : le cas du standard informatique Unicode, géré par le Consortium Unicode).

Il n’est pas rare que des lois se réfèrent à des normes, qui elles-mêmes peuvent s’inspirer de standards. On le voit par exemple dans cet extrait d’une ordonnance édictée par la Confédération en août 2017 et portant sur les installations de télécommunication :

Conformément à l’art. 31, al. 2, let. a, de la loi du 30 avril 1997 sur les télécommunications (LTC) et à l’art. 4, al. 2, de l’ordonnance du 25 novembre 2015 sur les installations de télécommunication (OIT), l’Office fédéral de la communication (OFCOM) a désigné les normes techniques énumérées dans l’annexe comme posant en cas de respect une présomption de conformité aux exigences essentielles au sens de l’art. 7, al. 1, let. b, al. 2 ou 3, let. a, b, c, d, e, f, g, h ou i, de l’OIT pour les installations de radiocommunication.

Il s’agit de normes élaborées par l’OFCOM ou de normes européennes harmonisées élaborées soit par le Comité européen de normalisation (CEN), soit par le Comité européen de normalisation électrotechnique (CENELEC), soit par l’Institut européen de standardisation des télécommunications (ETSI)52.

Cette ordonnance de la Confédération fait directement référence à des normes définies par différents organismes de normalisation, et déclare que toute installation qui les respecte est présumée conforme aux exigences de la loi.

52 METZGER, PHILIPP (2017) pour l’OFFICE FEDERAL DE LA COMMUNICATION. Ordonnance sur les installations de télécommunication (OIT) – Normes techniques pour les installations de radiocommunication.

URL : https://www.admin.ch/opc/fr/federal-gazette/2017/5248.pdf. Consulté le 02.11.2018.

(31)

23

3. Les visuels dans la communication technique

3.1. Multimodalité et texte technique

Dans nos cultures contemporaines, les documents multimodaux sont devenus la norme.

La multimodalité se rapporte à l’utilisation conjointe de différentes modes sémiotiques dans une même interface (support papier, écran etc.). Un mode sémiotique est un type de ressource, c’est un moyen d’expression et de représentation visant à produire du sens. Le langage oral, la gestuelle, le texte ou la musique sont autant de modes sémiotiques vecteurs de communication53. Ces modes ne sont ni imperméables les uns aux autres, ni figés dans le temps : ils fluctuent au gré des processus sociaux. De même, ils ne sont pas non plus universels : ils sont toujours propres à une communauté, dont les membres ont la même compréhension de leurs caractéristiques sémiotiques54.

Toutefois, cette notion de mode sémiotique est sujette à débat chez les linguistes. Certains linguistes, comme Theo van Leeuwen,55 considèrent en effet que la mise en page, la police du texte et l’utilisation des couleurs sont déjà une forme de multimodalité. Nous avons choisi de ne pas traiter ces aspects dans ce chapitre, car ils relèvent selon nous du design et de l’utilisabilité des textes, mais ne sont pas des vecteurs d’information au sens strict.

Dans ce chapitre, nous abordons la multimodalité dans les documents techniques en nous penchant sur deux modes sémiotiques et leurs relations : le texte et les visuels.

Si la multimodalité est omniprésente de nos jours, Kress et Van Leeuwen avancent qu’il y a longtemps eu en Occident une préférence marquée pour la monomodalité. Selon eux, les genres textuels les plus valorisés (œuvres littéraires, travaux académiques, documents officiels etc.) étaient, et sont toujours en partie, absolument dénués d’illustrations et composés de pages de texte dense et uniforme. Aujourd’hui, les journaux, les sites officiels des gouvernements ou les brochures des universités intègrent tous des visuels, en plus d’une mise en page élaborée et soignée56. Même les œuvres littéraires peuvent inclure des

53 ADAMI, ELISABETTA (2017). Multimodality. In : GARCIA, Ofelia et al. The Oxford Handbook of Language and Society. Oxford : Oxford University Press, p. 451.

54 MAVERS, DIANE (2012) pour THE NATIONAL CENTRE FOR RESEARCH METHOD (NCRM). Mode. In : Glossary of multimodal terms.

URL : https://multimodalityglossary.wordpress.com/mode-2/. Consulté le 15.06.2019.

55 VAN LEEUWEN, THEODOOR (2005). Typographic meaning. In : Visual Communication, n° 2, volume 4.

Londres : SAGE Publishing, p. 142.

56 KRESS, GUNTHER ET VAN LEEUWEN, THEODOOR (2001). Multimodal Discourse : The Modes and Media of Contemporary Communication. Londres : Arnold, p. 1.

(32)

24 illustrations, et d’autres types de visuels tels que des cartes géographiques, que l’on retrouve dans nombre d’ouvrages de fantasy.

Carol O’Sullivan nuance toutefois ce discours en rappelant que si les différents modes sémiotiques utilisés pour construire du sens autour du texte ont effectivement été longtemps ignorés, ça n’a pas empêché leur présence dans la majeure partie des contextes de communication. Elle illustre cette affirmation en avançant notamment l’exemple des manuscrits médiévaux, qui sont richement illustrés. Simplement, sans théorie ni vocabulaire spécifique permettant d’étudier la multimodalité, les chances que les chercheurs s’y intéressent étaient faibles57.

Dans le domaine de la documentation technique aussi, la multimodalité n’est pas une invention récente, comme en témoignent les innombrables esquisses et croquis présents dans les carnets de note de Léonard de Vinci, en pleine Renaissance.

Aujourd’hui, les textes techniques sont le plus souvent multimodaux, et ce à tous les niveaux de spécialisation58. On y trouve notamment des photographies, des schémas, des graphiques, des tableaux, des icônes, et de plus en plus souvent des vidéos ou des images GIF animées pour ce qui est de la documentation en ligne. Ces éléments – qui peuvent contenir du texte mais ne font pas partie du tissu de phrases cohésif et cohérent qui compose le texte principal – sont communément appelés visuels dans le domaine de la communication technique. Les éléments purement esthétiques liés à la typographie et à la mise en page n’ayant pas de portée informative selon nous, ils ne sont pas inclus dans cette définition.

Les visuels présentent bien entendu des avantages sur le plan de la forme et du design car ils permettent d’aérer le texte, de casser la monotonie de la mise en page et de rendre un document visuellement plus « attrayant ». Mais c’est surtout dans un but de facilitation de la compréhension qu’ils sont insérés dans les documents techniques. Dans les années 50 déjà, des études soulignaient le rôle favorable des images dans la compréhension de textes

57 O’SULLIVAN, CAROL (2013). Multimodality as challenge and resource for translation. In : The Journal of Specialised Translation, n° 20, juillet 2013. Londres : University of Roehampton, p. 3.

58 TERCEDOR, MARIBEL et al. (2009). Images as part of technical translation courses : implications and applications. In : The Journal of Specialised Translation, n° 11, janvier 2009. Londres : University of Roehampton, p. 143.

(33)

25 écrits59. Depuis lors, de nombreux chercheurs se sont penchés sur le rôle des visuels dans les textes techniques, et en particulier dans les textes procéduraux tels que les modes d’emploi. Leurs conclusions, sur lesquelles sont basées les assertions suivantes, convergent la majeure partie du temps :

- Les lecteurs veulent des visuels (Schriver, 1997)60

- Les lecteurs assimilent un plus grand nombre d’informations lorsque les documents contiennent des visuels (Levie & Lentz, 1982)61

- Les visuels transmettent certains types d’informations plus efficacement que le texte (Anderson, 2010)62

- Les lecteurs commettent moins d’erreurs de montage avec les visuels (Stone &

Glock, 1981)63

- Les lecteurs mémorisent mieux les informations lorsque les documents contiennent des visuels (Simonson et al., 2003)64

- Les lecteurs réalisent les tâches plus rapidement et avec plus d’exactitude grâce aux visuels (Booher, 1975)65

Il est toutefois nécessaire de garder à l’esprit que la très grande majorité de ces études a été réalisée par des chercheurs nord-américains travaillant avec un échantillon de population issue des Etats-Unis. Si les recherches similaires menées dans des cultures non-occidentales (notamment au Japon66) semblent corroborer au moins en partie les conclusions présentées ci-dessus, on ne saurait pour autant les appliquer avec certitude aux lecteurs de documents techniques dans le monde entier. Les chercheurs Waka

59 GOODMAN, S. L. (1953). How pictures and graphs aid learning from print. Alabama : Human Resources Research Institute.

60 SCHRIVER, KAREN (1997). Dynamics of document design : Creating text for readers. New York : Wiley.

61 LEVIE, Howard et LENTZ, Richard (1982). Effects of text illustrations : A review of reasearch. In : Educational Technology Research and Development, n° 4, volume 30. New York : Springer.

62 ANDERSON, PAUL V. (2010). Technical Communication : A Reader-Centered Approach. Boston : Wadsworth Cengage Learning.

63 STONE, DAVID et GLOCK, MARTIN (1981). How do young adults read directions with and without pictures ? In : Journal of Educational Psychology, n° 3, volume 73. Washington : American Psychological Association.

64 SIMONSON, MICHAEL et al. (2003). Teaching and learning at a distance : Foundations of distance education. New Jersey : Prentice Hall.

65 BOOHER, HAROLD (1975). Relative Comprehensibility of Pictorial Information and Printed Words in Proceduralized Instructions. In : Human Factors : The Journal of the Human Factors and Ergonomics Society, n° 3, volume 17. New York : Sage Publishing.

66 HIRUMA, FUTHOSHI ET KAIHO, HIROYUKI (1991). Optimal design for a presentation of action-sequences in a user's manual. In : Japanese Journal of Educational Psychology, n° 4, volume 39. Tokyo : The Japanese Association of Educational Psychology.

Références

Documents relatifs

This project is supported by IDEFI UM3D (Initiatives d’excellence en formations innovantes, ANR-11-IDEFI-0036) and by LabEx ARCHIMEDE from “Investir L’Avenir” program

Enjeux didactiques de la traduction des textes latins et grecs dans l’enseignement secondaire et supérieur. Responsables :

À partir de ces prémisses, on s’intéressera à l’impact, passé et actuel (du XIX e siècle à nos jours), des romans traduits vers le français sur

O’Brien, 2009), l’auteur analyse la qualité au niveau linguistique des résultats d’un test sur la productivité de la post-édition, effectué sur des textes issus du

Nous nous appuierons en outre sur une définition strictement fonctionnaliste du « texte technique » dans la mesure où nous le caractérisons par sa seule mission,

peuples.. surtout à la qualité des produits de traduction. Cependant ce n'est pas le seul argument qui plaide en faveur d'un travail approfondi sur la typologie des textes : il y

Pour tenter d’y répondre, nous verrons dans un premier temps l’éclairage qu’apportent les théories de la vulgarisation et de la traduction technique, puis,

Nous avons vu dans presque tous les livres analysés que les maisons d'édition restent figées sur une version favorite de la Bible. Suite à toutes les analyses faites,