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3. Les visuels dans la communication technique

3.2. Types de visuels

3.2.4. Tableaux et diagrammes

Les tableaux et les diagrammes (ou graphiques) sont des méthodes de visualisation des données. Ils permettent de présenter des données textuelles ou des chiffres, tels que des données statistiques, avec clarté et concision.

Les diagrammes sont utilisés principalement pour représenter graphiquement des tendances ou des relations entre plusieurs variables. Il existe une multitude de types de diagrammes différents, et rien n’empêche d’en créer de nouveaux, pensés sur mesure pour un emploi spécifique. Ils représentent un excellent moyen de synthétiser

efficacement des données vastes et complexes.

Les diagrammes à barres, les nuages de points, les diagrammes circulaires (« camemberts ») et les graphiques linéaires font partie des types de diagrammes les plus fréquemment utilisés dans la communication technique.

Citons également tous les diagrammes de type organisationnel (organigrammes) qui permettent de donner une représentation schématisée d’une structure hiérarchique ou des différentes étapes d’un processus. Ce type de visuel, à l’instar des tableaux, est à forte dominance textuelle74.

73 GIEMSA, BETTINA pour PTC. Technical Illustration in the 21st Century : A Primer for Today’s Professionals, p. 2.

URL : http://www.prodone.com/sites/default/files/downloads/tech_illustrations_21st_century.pdf.

Consulté le 20.06.2019.

74 BANKS, DAVID (2000). How to say things without words: Wordless instructions as texts. In : ASp : la revue du Geras. Bordeaux : Université de Bordeaux, p. 49.

31 3.2.5. Pictogrammes et icônes

Selon la définition du Trésor de la langue française, le pictogramme est un « dessin figuratif plus ou moins réaliste ou stylisé, utilisé à des fins de communication mais sans référence au langage parlé75 ». Un pictogramme comprend en général un dessin ou un symbole (un cheval, un point d’exclamation), une forme (cercle, triangle, losange etc.) et une couleur (rouge, bleu, jaune etc.).

Les pictogrammes sont très utilisés, aussi bien dans les domaines de la vie quotidienne que dans les domaines techniques. Ils sont affichés seuls (pour la signalétique routière, par exemple) ou en complément d’indications textuelles (comme sur la notice des produits de nettoyage).

Ils sont utilisés principalement pour des motifs de sécurité – qui impliquent souvent une obligation légale d’informer –, dans les situations où une information doit être saisie immédiatement (panneaux signalétiques), lorsque les usagers ne parlent pas tous la même langue (informations destinées aux touristes, régions multilingues etc.), qu’ils ont des capacités linguistiques limitées (personnes illettrées) ou une vision diminuée (personnes âgées)76.

Certains pictogrammes sont régis par des normes. C’est notamment le cas des pictogrammes de danger, qui servent entre autres à l’étiquetage des produits chimiques dangereux. Ainsi, la Suisse, comme la plupart des pays, utilise des pictogrammes conformes au système général harmonisé de classification et d'étiquetage des produits chimiques (SGH)77. Même lorsque les pictogrammes ne sont pas normalisés, ils tendent à s’uniformiser progressivement avec l’usage.

En informatique, les pictogrammes sont appelés des icônes. Les icônes servent le plus souvent à identifier des commandes78, et nombre d’entre elles se sont imposées avec l’usage : la disquette (enregistrer les modifications), la flèche vers la gauche (annuler la

75 TLFI – LE TRÉSOR DE LA LANGUE FRANÇAISE INFORMATISÉ. Pictogramme.

URL : http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/tlfiv5/visusel.exe?12;s=2623798785;r=1;nat=;sol=1;. Consulté le 25.06.2019.

76 TIJUS, CHARLES et al. (2007). The design, understanding and usage of pictograms. In : Written Documents in the Workplace, volume 21. Londres : Elsevier Science, p. 18.

77 CHEMSUISSE – SERVICES CANTONAUX DES PRODUITS CHIMIQUES. Etiquetage SGH.

URL : https://www.vd.ch/fileadmin/user_upload/themes/environnement/produits_chimiques/fichiers_p df/not-20140725-a11chemsuisse50f.pdf. Consulté le 25.06.2019.

78 NANARD, MARC et JOCELYNE (2002). Interfaces graphiques - Type WIMP. In : Représentation et traitement des documents numériques. Saint-Denis : Editions Techniques de l’Ingénieur, p. 7.

32 dernière action) ou la loupe (rechercher) sont devenus des symboles universels qui restent généralement les mêmes d’un logiciel à l’autre.

3.2.6. Captures d’écran

Aujourd’hui, chaque domaine professionnel utilise des logiciels informatiques spécialisés.

La documentation fournie avec ces logiciels, qu’elle soit imprimée, fournie sur un support externe tel qu’un CD ou accessible en ligne, contient des captures d’écran qui illustrent les instructions. Une capture d’écran est une opération qui permet d’ « immortaliser » l’intégralité de ce qui s’affiche sur un écran d’ordinateur, de sélectionner uniquement une fenêtre d’un programme ou de cadrer manuellement une zone précise. L’image ainsi créée peut ensuite être enregistrée.

Les captures d’écran permettent de montrer l’emplacement des icônes et des menus, pour un accès rapide aux commandes, ou de présenter une série de clics ou d’étapes à effectuer.

Il est également possible de créer des captures vidéo d’écran (ou vidéographies), qui filment toutes les opérations effectuées à l’écran (mouvement du curseur, clic de la souris etc.) et les enregistrent dans un fichier vidéo. Si le microphone est activé, le fichier vidéo reproduira à la fois l’affichage de l’écran et les sons.

3.2.7. Images animées et nouvelles technologies

L’ère numérique a donné naissance à de nouveaux moyens de communication technique.

Sans les contraintes de coût et de place liées à l’impression et sans le format statique imposé par les documents papiers, les possibilités de développement des visuels sont infinies. Sur des plateformes comme YouTube, on trouve ainsi un nombre incalculable de tutoriels et d’instructions vidéo pour toutes les opérations possibles et imaginables, publiés par des amateurs comme des experts, et par des privés aussi bien que des entreprises.

La documentation technique est aujourd’hui conçue en version imprimée et en version numérique, ou en version numérique uniquement. Par ailleurs, les deux versions peuvent se compléter : dans les modes d’emploi en version papier, il est de plus en plus fréquent de trouver des références à un site internet, éventuellement associées à un code QR y

33 menant directement, pour les utilisateurs qui souhaiteraient consulter des ressources supplémentaires (vidéos, astuces, etc.). En outre, de plus en plus de produits sont conçus pour être utilisés conjointement à une application pour smartphone, en particulier les objets connectés.

Dans les instructions en ligne, les vidéos peuvent se suffire à elles-mêmes ou être conçues pour accompagner des explications textuelles. Tout comme les images, elles peuvent illustrer un contenu textuel en présentant différemment les mêmes informations, le compléter en apportant de nouvelles informations ou le remplacer intégralement. Outre les vidéos, on trouve aussi des images au format GIF, qui permettent d’afficher en boucle la même séquence (ce qui peut être utile pour montrer une seule étape, par exemple).

Parmi les dernières avancées technologiques, citons également la modélisation tridimensionnelle, très utilisée notamment dans l’architecture, et la réalité augmentée.

Compte tenu de son caractère récent, le potentiel de la réalité augmentée commence à peine à être exploité, mais les possibilités, dans le domaine technique comme ailleurs, sont immenses.

3.2.8. Légendes et détails

Les visuels comportent en général des légendes, qui remplissent plusieurs fonctions.

Elles servent à attribuer des marques distinctives (titre, numéro etc.) aux visuels pour permettre au lecteur de les retrouver aisément lorsque le texte s’y réfère. Dans ces cas, les légendes sont le plus souvent placées au-dessus ou au-dessous de l’image. Elles permettent également l’indexation des visuels dans une table des illustrations ou dans une liste des annexes.

Les légendes visent aussi à présenter, décrire ou expliquer en une phrase la photographie, le graphique ou le dessin qu’elles accompagnent, et à en mentionner la source. Elles permettent également de nommer les différents éléments de l’image, auquel cas elles sont souvent placées directement à côté des éléments qu’elles désignent. Elles peuvent être associées à des flèches ou à des traits horizontaux, comme c’est le cas pour nombre de schémas légendés.

34 Outre les légendes, les visuels contiennent très souvent des symboles, des formes et des lignes qui viennent compléter l’image. Les flèches, très utilisées, permettent notamment d’indiquer le sens d’une rotation ou la direction d’un mouvement, de pointer l’attention sur un élément ou d’indiquer l’ordre de déroulement d’une séquence. Le fait de souligner, d’encercler ou d’encadrer un élément – souvent dans une couleur vive comme le rouge – permet de le mettre en évidence au sein d’un ensemble.

3.3. Rôle des visuels dans le texte

Dans la communication technique, les visuels étayent le texte, le complètent ou le substituent. Nous allons tout d’abord nous intéresser aux deux premiers cas, lorsque texte et visuels sont utilisés conjointement dans un document. Dans l’ouvrage Technical Communication : A Reader-Centered Approach, Paul V. Anderson attribue six fonctions principales aux visuels dans la communication technique79 :

3.3.1. Montrer l’apparence

Les dessins et les photographies permettent aux lecteurs de visualiser des objets ou des situations de façon beaucoup plus claire, facile et rapide que par le biais d’une description textuelle.

79 ANDERSON, PAUL V. (2010). Technical Communication : A Reader-Centered Approach. Boston : Wadsworth Cengage Learning, p. 336.

Photographie de la Station spatiale internationale (ISS).

4 octobre 208. © Image libre de droits Source : NASA/Roscosmos

35 3.3.2. Montrer la structure et la composition

Les dessins et les photographies permettent aussi de montrer ce qu’il y a à l’intérieur d’un objet, les différents éléments qui le constituent. L’ajout de couleurs dans certains dessins facilite la distinction des différentes pièces.

3.3.3. Montrer une procédure à effectuer

Les visuels sont idéaux notamment pour les modes d’emploi, lorsqu’il s’agit de transmettre des instructions pour la réalisation d’une tâche. Dans les documents procéduraux, ils complètent le texte (comme dans l’exemple ci-dessous) ou le remplacent.

Vue éclatée d’une pompe péristaltique. ©Tech-Pompes Source : http://www.tech-pompes.com/systeme/m1.php?hid=26042

Instructions de montage pour les tiroirs d’un véhicule utilitaire. © System Edström

Source : https://systemedstrom.com/wp-content/uploads/files/pdf/instructions-de-montage-installation-2015.pdf

Tableau nutritionnel de compléments protéinés. © Nxt Level 36

Source : https://www.nxtlevelsportsnutrition.com/fr/le-guide-des-proteines/

Lorsqu’ils ont pour fonction d’accompagner le texte, leur fréquence varie d’un document à l’autre : ils peuvent illustrer chaque étape, ou illustrer uniquement certaines étapes spécifiques.

3.3.4. Expliquer un processus Les concepts et les

processus sont souvent plus faciles à assimiler et à retenir lorsqu’ils sont présentés sous forme de schéma.

3.3.5. Faciliter le repérage et l’utilisation d’informations spécifiques

Les tableaux, par exemple, aident les utilisateurs à repérer rapidement les informations qui les intéressent. Certains éléments du tableau peuvent en outre être mis en évidence (en gras, en souligné, etc.)

Cycle de valorisation du bois et des palettes. © Servipac Salazie Source : https://www.servipac-salazie.com/recyclage-dechets/bois-et-palettes

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Evolution des importations d’amiante et prévision du nombre de cas de mésothéliome. © Suva Source : https://www.suva.ch/fr-ch/prevention/themes-specialises/amiante#uxlibrary-lwrslider=1

3.3.6. Montrer des tendances et des relations entre des variables

Les diagrammes sont très efficaces pour présenter des tendances ou des relations entre des variables. Lorsqu’un diagramme présente plusieurs catégories de données, deux méthodes sont principalement utilisées : attribution d’une couleur et d’une légende à chaque catégorie à l’intérieur du graphique, ou attribution d’une couleur à chaque catégorie et explication du code couleur dans une légende hors du graphique (voir l’exemple ci-dessous).

3.3.7. Taxonomie de Marsh & White

Pour approfondir la question de la relation entre texte et image, nous avons choisi – en raison de son caractère exhaustif et universel – de présenter ci-après la taxonomie élaborée par d’Emily Marsh et Marilyn White (2003) et conçue pour pouvoir être appliquée à tous les domaines et à tous les types de documents80.

80 MARSH, EMILY et WHITE, MARILYN (2003). A taxonomy of relationships

between images and text. In : Journal of Documentation, n° 6, volume 59. Bingley : Emerald Group Publishing, p. 647.

38 Cette taxonomie répertorie toutes les fonctions qu’une image peut remplir par rapport au texte qu’elle illustre. Ces fonctions sont classées en trois grandes catégories : les fonctions qui n’ont qu’un rapport limité avec le texte (functions expressing little relation to the text), les fonctions en rapport étroit avec le texte (functions expressing close relation to the text) et les fonctions qui vont au-delà du texte (functions that go beyond the text).

Tableau tiré de « A taxonomy of relationships between images and text », p. 653. © Marsh & White, 2003

39 A l’intérieur de ces trois catégories, Marsh and White identifient 11 fonctions types pour les visuels81 :

- décorer

- susciter une émotion Première catégorie

- provoquer une réaction

- répéter des informations - organiser des informations

- mettre en relief Deuxième catégorie

- condenser des informations - expliquer

- interpréter des informations

- détailler des informations Troisième catégorie - apporter de nouvelles informations

Chacune de ces fonctions types est subdivisée en fonctions plus spécifiques. Au total, 49 fonctions sont répertoriées dans cette taxonomie. Comme le précisent Marsh and White, elles peuvent se cumuler, un visuel pouvant remplir plusieurs fonctions par rapport au texte.

Nous souhaitons toutefois souligner que ce modèle de taxonomie est fondé sur des relations texte-image où le texte a un rôle prédominant. La recherche menée par Marsh and White ne traite pas du rapport du texte à l’image et n’inclut pas les cas où le texte et les visuels ont la même importance communicative dans un document, ni les cas où le texte est subordonné aux visuels (c’est-à-dire qu’il remplit une fonction secondaire dans la transmission d’informations, la fonction principale étant assurée par les visuels).

81 Traduction libre fondée sur la publication originale de Marsh & White et l’article suivant : KORNALIJNSLIJPER , DAVID (2007). A study of three models for image-text relations.

URL : https://pdfs.semanticscholar.org/fba4/243011cf80cffe36d333368bffd653e9ca9b.pdf. Consulté le 28.06.2019.

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3.4. Documentation technique non-textuelle

Une catégorie de documents techniques se prête relativement bien au format image only : les documents procéduraux (voir chapitre 2.3. « Types de documents techniques »). On trouve dans cette catégorie les célèbres notices de montage des meubles Ikea, les instructions fournies avec les jouets de construction Lego ou les instructions de sécurité dans les avions. Il convient de préciser cependant que ces documents ne sont généralement pas strictement dépourvus de texte : outre le titre et le nom de la société, ils contiennent parfois quelques indications textuelles pour lever une ambiguïté ou introduire une précision.

Si la recherche s’accorde à dire que les utilisateurs préfèrent les documents techniques alliant texte et visuels aux documents uniquement textuels (Ganier, Schriver, Fukuoka), aucune enquête n’a été menée à notre connaissance sur les préférences des utilisateurs entre les documents procéduraux alliant texte et visuels, et ceux composés uniquement de visuels.

Il est certain en revanche que ce type de document suscite un vif intérêt chez les entreprises, pour plusieurs raisons82. Premièrement, il s’agit d’un format qui permet de se passer de la traduction, ou du moins de réduire fortement les volumes de texte à traduire, et qui permet donc des économies considérables, en particulier pour les entreprises qui vendent leurs produits dans un grand nombre de pays – à l’exemple d’Ikea.

Il permet aussi de réaliser des économies à l’impression, puisque ces documents sont moins volumineux que les manuels conçus et imprimés en plusieurs langues.

Par ailleurs, bien que le processus de traduction permette parfois de relever des inexactitudes ou des erreurs dans le texte source et que certaines traductions soient de meilleure qualité que le texte original (voir les chapitres 4.2.3. « Marge de manœuvre par rapport au texte source » et 4.2.4. « Traduction et utilisabilité »), il arrive aussi régulièrement que les textes cibles contiennent des glissements de sens, des omissions et des ajouts. Les instructions en images garantissent à l’entreprise que sa documentation soit exempte de ce type d’erreurs.

82 HOFMANN, PATRICK (1998). Away With Words! How to Create Wordless Documentation. In : 1998 IEEE International Professional Communication Conference, volume 2. New Jersey : Institute of Electrical and Electronics Engineers, p. 437.

41 De même que les pictogrammes de la signalisation routière, les instructions en images sont particulièrement utiles lorsqu’il s’agit de donner des instructions et des explications rapides à un public cible multilingue dans des situations d’urgence potentielle. C’est la raison pour laquelle on les trouve notamment dans les cabines des avions de ligne, à l’attention des passagers et en complément des explications mimées avant le décollage.

Ce type de communication technique attire également l’attention des organisations humanitaires, car il permet de toucher un public large et de s’adresser aussi aux populations illettrées, notamment dans les zones rurales des pays en développement83. Il permet de faciliter la mise en place et la diffusion de projets d’auto-construction, comme les fours solaires ou les systèmes de récupération de l’eau de pluie, par exemple.

C’est un format qui comporte aussi des avantages pratiques pour les utilisateurs, pour autant que les visuels soient élaborés dans les règles de la communication technique et en respectant les critères d’utilisabilité (voir ci-après), car il prend moins de place et ne nécessite pas de feuilleter les instructions jusqu’à trouver la langue souhaitée.

Toutefois, et bien qu’il présente certains avantages non négligeables, le format tout-en-images reste limité aux documents qui décrivent des tâches concrètes et d’une complexité raisonnable. Son application pour d’autres types de documents techniques, comme les rapports d’experts ou les études de faisabilité, reste une chimère.

3.5. Utilisabilité des visuels

Dans le chapitre précédent, nous avons introduit la notion d’utilisabilité (voir section 2.2.3., « Aspects stylistiques »). Dans le cadre de la documentation technique, l’utilisabilité se réfère au degré d’efficacité avec laquelle un lecteur va effectuer la tâche décrite ou mémoriser les informations présentées, ainsi que d’autres facteurs tels que le niveau de satisfaction ou de stress qu’il ressent au cours du processus.

83 PACO CADMAN, KATHLEEN et FENG, DU (2018). Development and Testing of Pictorial Action

Instructions for a Basic Humanitarian Engineering Project : A Feasibility Study, p. 1. In : The International Journal for Service Learning in Engineering, Humanitarian Engineering and Social Entrepreneurship, n° 2, volume 13.

URL : https://ojs.library.queensu.ca/index.php/ijsle/article/view/11594. Consulté le 30.06.2019.

42 Ce critère s’applique aussi aux visuels qui accompagnent un texte technique. Bien conçus, ceux-ci présentent les nombreux avantages que nous avons détaillés dans la première partie de ce chapitre. Mal conçus, ils sont – dans le meilleur des cas – inutiles, mais ils peuvent aussi induire le lecteur en erreur. Précisons tout de même qu’il y a malheureusement des cas où les visuels sont volontairement biaisés : on cherchera ainsi à donner l’impression qu’un produit est plus grand en photographie que ce qu’il n’est en réalité, ou à concevoir les graphiques de façon à exagérer visuellement certaines différences statistiques.

Pour réaliser de bons visuels, le concepteur graphique doit employer des stratégies de conception centrées sur les lecteurs, comme pour la rédaction technique84. Dans l’idéal, les visuels doivent ensuite être validés par des contrôles qualité vérifiant entre autres l’utilisabilité (en particulier pour les documents procéduraux comme les modes d’emploi).

Voici quelques-uns des aspects qui influencent l’utilisabilité des visuels dans la documentation technique85 :

- La pertinence du type de visuel utilisé : tous les visuels ne se valent pas quand il s’agit de transmettre telles informations ou de faire passer tels messages, certains seront plus efficaces et plus clairs que d’autres (cf. 3.2. Types de visuels).

- Le choix des informations, concepts, ou étapes à illustrer : une sélection pertinente des informations, concepts ou étapes à représenter visuellement fait toute la différence. Par ailleurs, mieux vaut éviter d’ajouter des visuels qui ne remplissent aucune fonction spécifique, car ils pourraient être source de confusion chez le lecteur.

84 ANDERSON, PAUL V. (2010). Technical Communication : A Reader-Centered Approach. Boston : Wadsworth Cengage Learning, p. 355.

85 Ibid., pp. 329-377 et BYRNE, JODY (2006). Technical Translation : Usability Strategies for Translating Technical Documentation. Dordrecht : Springer, p. 76.

43 - L’emplacement du visuel dans le document et sa place par rapport au texte : un visuel devrait toujours être sur la même page que la portion de texte qu’il illustre, ou sur la même double page s’il s’agit d’une brochure imprimée, et pas en fin de chapitre, par exemple. Mieux vaut éviter que le lecteur doive constamment passer d’une page à l’autre pour pouvoir comparer les informations textuelles et leur illustration. De même, il est préférable d’éviter de placer un visuel avant sa

43 - L’emplacement du visuel dans le document et sa place par rapport au texte : un visuel devrait toujours être sur la même page que la portion de texte qu’il illustre, ou sur la même double page s’il s’agit d’une brochure imprimée, et pas en fin de chapitre, par exemple. Mieux vaut éviter que le lecteur doive constamment passer d’une page à l’autre pour pouvoir comparer les informations textuelles et leur illustration. De même, il est préférable d’éviter de placer un visuel avant sa