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2. Le texte technique

2.2. Caractéristiques principales

2.2.1. Fonction du texte

2.2.3. Aspects stylistiques 2.2.4. La terminologie

2.2.5. Autres éléments techniques 2.2.6. Structure du texte

2.2.7. Mise en page

Les textes techniques sont ancrés dans la réalité industrielle et économique. Celle-ci étant soumise à une évolution rapide et constante, leur « durée de vie » est souvent bien plus courte que celle d’autres contenus, en dehors peut-être des articles journalistiques sur l’actualité. Outre l’évolution dans le temps, il faut également prendre en compte la dimension géographique, car la terminologie, notamment, peut varier d’un pays à l’autre ou même d’une région à l’autre.11

La singularité du texte technique tient pour beaucoup, comme l’écrit Mathilde Fontanet (2006), au fait qu’il « n'a pas à justifier sa présence, ni à promouvoir sa propre diffusion […] Il vient répondre à une demande préexistante, sans avoir ni à la susciter, ni à l'entretenir : le technicien consultant son manuel de procédures n'a pas d'autre option que de s'y référer. »12

2.2.1. Fonction du texte

Les textes techniques ont une visée opérationnelle : dans l’écrasante majorité des cas, on ne lit pas un texte technique pour son plaisir personnel. Ils transmettent des données neutres et objectives dans le but de permettre au lecteur d’acquérir une information précise ou d’agir efficacement, c’est pourquoi un bon texte technique se doit d’être précis, clair et concis. 13

11 DESBLACHES, LUCILE. Technical translation. In : BROWN, KEITH (2006). Encyclopaedia of Language &

Linguistics, 2nd edition. Londres : Elsevier, p. 538.

12 FONTANET, MATHILDE. La traduction des textes techniques : le texte sous l'empire de l'extratextuel. In : BLAMPAIN, DANIEL, THOIRON, PHILIPPE et VAN CAMPENHOUDT, MARC (2006). Mots, termes et contexte.

Paris: Ed. des Archives contemporaines, p. 310.

13 Ibid., p. 311.

8 2.2.2. Rôle de l’auteur

La voix de l’auteur ne doit pas, ou doit le moins possible, transparaître entre les lignes d’un texte technique, et le texte n’est jamais présenté comment étant son œuvre. C’est donc un rôle effacé que celui d’« auteur technique ».

Ajoutons également que les documents techniques sont souvent le fruit d’une collaboration entre différentes personnes, chacune s’occupant de la rédaction d’une partie spécifique. Même lorsqu’il n’y a qu’un auteur, le document passe généralement par différentes étapes de vérification et de révision, assurées par des experts du même domaine ou non (responsables marketing, juristes, etc.) avant de trouver sa forme finale.

Cela peut compromettre la cohérence stylistique entre les différentes parties du texte, par exemple sur le plan terminologique. 14

Un moyen efficace d’éviter les problèmes d’incohérence intratextuelle est, comme le font la plupart des grandes entreprises, d’établir un code de rédaction (style guide en anglais) auquel les rédacteurs et réviseurs doivent se référer, ainsi que des listes de terminologie.

2.2.3. Aspects stylistiques

Le texte technique pouvant être considéré comme un outil, sa forme ne doit pas être au centre de l’attention, afin de ne pas déconcentrer le lecteur : il n’a pas pour vocation d’amuser ni de démontrer les talents littéraires de son auteur.

Le message étant déterminant, le style a pour principale fonction de clarifier le sens et de faciliter la compréhension, même s’il peut également servir dans un deuxième temps à soutenir l’attention du lecteur, comme dans tout texte15. La langue offre de nombreuses possibilités pour simplifier le style, notamment par l’emploi de phrases relativement courtes, de constructions actives, de formulations verbales à la place des formulations nominales et de constructions symétriques, ou « parallélismes ».

Si le registre des textes techniques est essentiellement neutre, les emplois imagés et le langage métaphorique n’y sont pas absents pour autant, et leur emploi peut s’avérer très efficace pour transmettre une idée ou un concept au lecteur.

14 BYRNE, JODY (2012). Scientific and Technical Translation Explained : A Nuts and Bolts Guide for Beginners. Londres : Routledge, p. 28.

15 BEDARD, CLAUDE (1986). La traduction technique - principes et pratique, Montréal : Linguatech, p. 199.

9 Deux critères majeurs sont utilisés pour juger de la qualité d’un texte technique : la

« lisibilité » et l’« utilisabilité ».

En français, dans le contexte qui nous intéresse, le terme lisibilité désigne aussi bien l’aisance que l’on peut avoir à lire un texte du fait de sa typographie et de sa mise en page que la simplicité du style et la clarté des énoncés. Peut-être par abus de langage, le terme

« lisibilité » englobe donc le critère d’intelligibilité.

Plusieurs tests ont été mis au point dans le but de mesurer la lisibilité d’un texte. La plupart d’entre eux se fondent sur des critères tels que la longueur des phrases ou le nombre moyen de syllabes par mot pour évaluer le degré de difficulté. Le test Flesch, du nom de son concepteur Rudolf Flesch, est une des références en la matière. Dans son ouvrage How to write plain English: a book for lawyers and consumers, ce dernier explique comment il a conçu ce modèle d’évaluation :

I developed the formula in the early 1940s. It measures the average sentence length in words and the average word length in syllables. You put these two numbers into an equation and get a number between 0 and 100 that shows you the difficulty of your piece of writing. If it's too hard to read for your audience, you shorten the words and sentences until you get the score you want16.

Plus loin dans l’ouvrage, Rudolf Flesch justifie le choix de ces critères, que l’on pourrait juger à la fois trop simplistes et trop arbitraires pour pouvoir être appliqués à un domaine aussi complexe et subtil que l’écriture :

When you read a passage, your eyes and mind focus on successive points on the page.

Each time this happens, you form a tentative judgment of what the words mean up to that point. Only when you get to a major punctuation mark (a period, a colon, a paragraph break) does your mind stop for a split second, sum up what it has taken in so far, and arrive at a final meaning of the sentence or paragraph.

The longer the sentence, the more ideas your mind has to hold in suspense until its final decision on what all the words mean together. Longer sentences are more likely to be complex: more subordinate clauses, more prepositional phrases and so on. That

16 FLESCH, RUDOLF. (1979). How to write plain English : a book for lawyers and consumers. New York : Harper and Row, p. 21.

10 means more mental work for the reader. So the longer a sentence, the harder it is to read17.

Ainsi, selon Rudolf Flesch, chaque signe de ponctuation introduit une « micro-pause » qui permet au lecteur de « digérer » en quelque sorte les informations qu’il lit au fur et à mesure. Il explique également qu’il est préférable d’éviter les mots longs contenant préfixes et suffixes, car ils sont généralement plus complexes. Ainsi, on préférera « sans aucun doute » à « indubitablement », par exemple.

Le terme utilisabilité reprend les notions de lisibilité en y associant des critères extratextuels liés à l’application pratique du contenu du texte. Ainsi, si la lisibilité mesure le degré de difficulté éprouvée par un lecteur essayant de comprendre un texte, l’utilisabilité mesure le degré d’efficacité avec laquelle ce lecteur va effectuer la tâche décrite ou mémoriser les informations présentées, ainsi que d’autres facteurs tels que le niveau de satisfaction ou de stress qu’il ressent au cours du processus.

Ces dernières années, le critère d’utilisabilité, plus complet, a peu à peu supplanté le critère de lisibilité. En effet, comme l’explique Jody Byrne, tout texte technique intelligible n’est pas bon s’il ne remplit pas sa fonction opérationnelle18.

2.2.4. La terminologie

La terminologie est l’une des caractéristiques les plus immédiatement identifiables dans un texte technique. Elle ne constitue généralement pas un pourcentage du nombre total de mots aussi élevé que ce que l’on pourrait avoir tendance à penser de prime abord. Ce taux est naturellement variable, mais oscille entre 5 % et près de 50 % pour les textes les plus spécialisés, tels que les brevets d’invention, selon Jody Byrne.19

De nombreux termes semblent identiques à des mots du langage non spécialisé, mais ont en réalité une acception spécifique dans le contexte en question. S’ajoute alors la difficulté de savoir les reconnaître en tant que tels au sein du texte.

17 Ibid., p. 22.

18 BYRNE, JODY (2012). Scientific and Technical Translation Explained : A Nuts and Bolts Guide for Beginners. Londres : Routledge, p. 145

19 Ibid, p. 51.

11 Voici quelques exemples : avalanche [N.f./physique/« Multiplication d'ions dans un gaz par collision du premier ion avec des atomes ou molécules neutres. »20], couleur [N.f./physique/« Propriété caractérisant les quarks »21], issue [N.f./technique/« Ce qui reste des moutures après séparation de la farine. »22], pompe [N.f./biochimie/« Protéine utilisant une source d'énergie pour transporter activement les ions ou les petites molécules de part et d'autre de la membrane cellulaire. »23], etc.

Du point de vue linguistique, les termes sont des unités langagières qui ont une valeur spécialisée lorsqu’elles sont utilisées dans certains contextes pragmatiques et discursifs.

Ces unités proviennent donc de la langue dite « naturelle »24, par opposition aux langues construites ou aux langages formels. Leur valeur spécifique implique une signification précise reconnue, dont l’emploi est stabilisé au sein des communautés d’experts du domaine. 25

L’usage de la terminologie permet d’augmenter à la fois la clarté, la précision et la concision des textes de spécialité. Si l’on y a recours, c’est donc par voie de nécessité.26 Du point de vue de l’utilisabilité, il est important que la terminologie soit cohérente dans un texte ou un ensemble de textes. Dans la mesure du possible, il est préférable d’éviter l’emploi de multiples synonymes d’un même terme.

Outre les termes, les textes techniques contiennent souvent des abréviations, des sigles ou des acronymes, dont la signification est très susceptible de varier en fonction du domaine ou de l’entreprise concernée.

20 Le Petit Robert de la langue française en ligne, www.pr.bvdep.com/robert.asp, consulté le 06.10.2018.

21 Ibid.

22 Ibid.

23 Ibid.

24 On désigne par l’expression « langue naturelle » toute langue fondée sur les sons de la parole humaine, qui s’est développée au fil du temps et dont les origines sont souvent floues. Exemples : le français, l’arabe, le hongrois. À l’inverse, l’espéranto ou les langues elfiques inventées par Tolkien sont des langues

construites, alors que le langage binaire ou l’algèbre sont ce qu’on appelle des langages formels.

25 CABRE, TERESA. Terminology and translation. In : GAMBIER, YVES ET VAN DOORSLAER, LUC (2010).

Handbook of Translation Studies. Amsterdam : John Benjamins Publishing Company, p. 358.

26 FONTANET, MATHILDE. La traduction des textes techniques : le texte sous l'empire de l'extratextuel. In : BLAMPAIN, DANIEL, THOIRON, PHILIPPE et VAN CAMPENHOUDT, MARC (2006). Mots, termes et contexte.

Paris: Ed. des Archives contemporaines, p. 311.

12 2.2.5. Autres éléments techniques

Parmi les autres éléments caractéristiques des documents techniques, citons également les formules, les équations, la notation scientifique ainsi que les unités de mesure.

Exemples :

- En mathématiques, un exemple simple d’équation à une inconnue : 3x + 5 = 6x – 2

- En biochimie, l’équation globale traduisant le processus de la photosynthèse : 6 CO2 + 6 H2O —› C6H12O6 + 6 O2

- En mathématiques, la formule permettant de calculer le volume d’une sphère : V = 4/3πr3

- Exemples de notation scientifique : 0,000456 s’écrit 4,56 × 10−4 456'700'000 s’écrit 4,567 × 108

Unité de mesure d’un courant électrique d’après le Système international27 : L’ampère, symbole utilisé : A

Ces éléments sont utilisés dans les textes techniques pour de nombreuses raisons, la principale étant, là encore, un gain de clarté et de concision considérable lors de la présentation de concepts abstraits28. Ainsi, la notation scientifique permet d’écrire

27 WIKIPEDIA. Unités de base du Système international.

URL : https://fr.wikipedia.org/wiki/Unités_de_base_du_Système_international.

Consulté le 07.10.2018.

28 BYRNE, JODY (2012). Scientific and Technical Translation Explained : A Nuts and Bolts Guide for Beginners. Londres : Routledge, p. 56.

13 facilement des valeurs très grandes ou très petites, et d’indiquer instantanément l’ordre de grandeur du nombre.

En mathématiques, les formules sont des équations qui expriment des règles générales et sont utilisées comme telles, mais les deux termes sont parfois utilisés comme des synonymes. L’avantage des équations est qu’elles permettent d’exprimer des informations complexes de manière beaucoup plus succincte et univoque que n’importe quelle formulation langagière. Elles ne laissent pas de place à l’interprétation, et sont universellement reconnues.29

Pour ce qui est des unités de mesure, le système le plus répandu de nos jours est le Système international (SI), composé de sept unités de base, dont découlent de nombreuses unités dérivées. À chaque unité correspond un symbole unique. Le SI résulte d’un ensemble de conventions mises en œuvre progressivement à partir du XIXe siècle avec la naissance du système métrique.

D’autres systèmes existent toutefois, comme le United States customary system (USCS)30 aux Etats-Unis. Les unités anglo-saxonnes sont également appelées « unités impériales ».

Le système métrique et le système impérial sont utilisés conjointement aux Etats-Unis, ce qui peut naturellement engendrer des malentendus dans de nombreux domaines techniques. L’exemple le plus connu, et assurément le plus coûteux, étant sans doute la destruction involontaire d’une sonde spatiale de la NASA en 1999. Lancée le 11 décembre 1998, la sonde Mars Climate Orbiter devait étudier le climat de la planète rouge. Hélas, au terme de son voyage de 670 millions de kilomètres, la sonde s’est placée sur une orbite trop basse et s’est consumée en traversant l’atmosphère martienne. Le rapport de la NASA du 10 novembre 1999 révélera que la cause principale de cet échec était «l'absence de conversion des unités anglo-saxones en unités métriques dans un segment du logiciel de navigation» 31.

29 Ibid., p. 58.

30 ENCYCLOPÆDIA BRITANNICA. Measurement system.

URL : www.britannica.com/science/measurement-system#ref361017. Consulté le 07.10.2018.

31 NATIONAL AERONAUTICS AND SPACE ADMINISTRATION (NASA). Mars climate orbiter failure board releases report. URL : mars.jpl.nasa.gov/msp98/news/mco991110.html. Consulté le 07.10.2018.

14 En Europe, les dimensions de certains objets importés des Etats-Unis sont indiquées en unités impériales, en particulier les écrans d’ordinateur ou de télévision, dont les mesures sont données en pouces (par ex. 12’’ pour une longueur de 30,5 cm).

2.2.6. Structure du texte

La fonction du texte, son contexte d’utilisation ainsi que les normes et préférences culturelles sont les principaux facteurs qui vont influencer la structure du texte technique.

Certains documents sont destinés à être lus en entier et d’un bout à l’autre, de la première à la dernière ligne. Chaque nouveau chapitre est construit sur la base des chapitres précédents et introduit les chapitres suivants selon une progression logique.

La majorité des manuels, en revanche, à l’instar des manuels d’utilisation par exemple, s’articulent en sections plus ou moins indépendantes les unes des autres, ce qui permet au lecteur-utilisateur de lire directement la partie qui l’intéresse sans que celle-ci lui paraisse lacunaire ou incompréhensible s’il n’a pas pris connaissance au préalable de l’ensemble des sections précédentes. Il peut ainsi lire uniquement certains chapitres ou décider de les lire tous sans suivre un ordre précis.

Par conséquent, comme l’indique Jody Byrne, « very often, it is impossible to predict the entry point from which readers will start reading ».32

De manière générale, les intertitres contribuent à clarifier la structure du document technique et à en organiser le contenu, mais ils sont particulièrement présents dans les textes procéduraux, tels que les modes d’emploi, car ils contribuent à améliorer la localisation rapide des informations recherchées.

Un aspect essentiel de tout type d’instruction technique est la nécessité impérative de présenter ou de décrire les étapes dans l’ordre logique dans lequel elles doivent être effectuées. Cela améliore le degré d’utilisabilité du texte et permet à un grand nombre de personnes de réaliser concrètement ces étapes au fur et à mesure qu’elles les lisent.

32 BYRNE, JODY (2012). Scientific and Technical Translation Explained : A Nuts and Bolts Guide for Beginners. Londres : Routledge, p. 69.

15 Jody Byrne illustre parfaitement le genre de situation indésirable qui peut résulter d’une formulation maladroite des instructions du point de vue chronologique :

The following sentences are taken from the instructions for a disposable hypodermic syringe:

- throw used syringe into a sharps box - do not replace the cap on the needle

By the time the reader finds out that the cap should not be replaced before disposing of the syringe, they will probably have already thrown the syringe into the box full of dirty needles. At this point, it is much too late to do anything unless readers want to risk injury and possibly contracting a disease by reaching into the sharps box to take the cap off.33

On voit ici l’importance de l’ordre des différentes étapes d’une procédure, non seulement pour en mémoriser l’ensemble à moyen ou long terme mais également pour réaliser phrase après phrase la tâche décrite en parallèle à la lecture du document.

2.2.7. Mise en page

La mise en page est loin d’être un détail lors de la conception d’un document technique.

Des facteurs tels que la taille et le style de la police, les couleurs utilisées, la dimension des paragraphes, la présence d’intertitres et la quantité d’espace vierge (white space) peuvent avoir un impact déterminant sur la rapidité avec laquelle le lecteur va trouver l’information au sein du texte, et l’efficacité avec laquelle il va pouvoir en prendre connaissance.34

De plus, il est important d’assurer une cohérence visuelle au sein de la documentation technique pour un même produit. D’après la réadactrice technique et cheffe d’entreprise Doann Houghton-Alico, cette cohérence contribue à l’image de l’entreprise et renforce la confiance des utilisateurs dans la qualité du produit. À l’inverse, des incohérences dans la

33 Ibid., p. 181.

34 BYRNE, JODY (2006). Technical Translation : Usability Strategies for Translating Technical Documentation. Dordrecht : Springer, p. 95.

16 mise en page et le design des documents peuvent avoir un impact négatif sur la confiance de l’utilisateur35.

Pour garantir une bonne lisibilité, la mise en page d’un texte technique doit répondre à des critères de simplicité (tout comme pour le style, il s’agit d’éviter de distraire le lecteur par une surcharge d’informations, en l’occurrence d’informations visuelles) et offrir, en particulier pour les textes procéduraux, des éléments facilitant le repérage d’informations, comme des intertitres.

Pour éviter que le regard du lecteur ne soit dévié hors de la page, il est préférable que les marges soient suffisamment larges.36 Les paragraphes doivent être divisés par idées ou groupes d’informations et ne pas être excessivement longs, surtout pour des textes qui vont être lus un jour ou l’autre sur des écrans (ce qui est le cas de la quasi-totalité des textes aujourd’hui), car ces derniers intensifient la fatigue oculaire.37

Une idée répandue veut que les polices d’écriture avec empattement présentent une meilleure lisibilité, du moins dans les textes imprimés, que les polices sans empattement.

Toutefois, cette hypothèse ne fait pas l’objet d’un consensus selon les études récentes sur le sujet.38

2.3 Types de documents techniques

On peut choisir de classer les documents techniques en fonction de nombreux critères, comme le niveau de compétence du public-cible, le genre du texte ou encore le support du document (texte écrit, présentation audio-visuelle, site internet interactif, etc.).

Nous avons opté pour une catégorisation selon la visée du texte. En effet, cette méthodologie nous paraissait réduire au minimum le recours à des hypothèses et à des extrapolations sur la base de facteurs extratextuels tels que le lectorat d’un document,

35 HOUGHTON-ALICO, DOANN (1985). Creating Computer Software User Guides : From Manuals to Menus. London : McGraw-Hill, p. 59.

36 BOROWICK, JEROME N. (1996). Technical Communication and its Applications. New Jersey : Prentice-Hall, p. 130.

37 ASSOCIATION CANADIENNE DES OPTOMETRISTES. Syndrome de vision informatique (fatigue oculaire numérique).

URL : https://opto.ca/fr/health-library/syndrome-de-vision-informatique-fatigue-oculaire-numerique.

Consulté le 10.10.2018.

38 ARDITI, ARIES et CHO, JIANA.Serifs and font legibility. In : FOSTER, DAVID (2005). Vision Research, n° 23,

38 ARDITI, ARIES et CHO, JIANA.Serifs and font legibility. In : FOSTER, DAVID (2005). Vision Research, n° 23,