A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
J. C OULOMB
Sur les ondes de Rayleigh et sur certaines transcendantes généralisant celles de Bessel
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 3
esérie, tome 23 (1931), p. 91-137
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1931_3_23__91_0>
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SUR LES ONDES DE RAYLEIGH
ET
SUR CERTAINES TRANSCENDANTES GÉNÉRALISANT CELLES
DEBESSEL PAR J. COULOMB.
INTRODUCTION
Un
progrès
essentiel de laséismologie théorique
a consisté enl’interprétation
desondes
longues
à l’aide des résultats obtenus par LordRayleigh
dans un Mémoirecélèbre de
1885{1).
Pour étudier lapropagation
dès ondesélastiques
à la surface dusolide terrestre,
Rayleigh
assimile cette surface à unplan, l’espace situé
d’un descôtés
(( au-dessous »)
duplan
étantrempli
de matièrehomogène
etisotrope.
Il -étudie alors les vibrations propres
superficielles
de ce corps.L’hypothèse
deRay- leigh,
que nous ferons à notre tour, est laplus simple
et la seuleapprofondie jus- qu’ici (si
l’onexcepte l’hypothèse
de la couche mincesuperficielle,
dontLove(~)
a montré
l’intérêt).
Lesfréquences
propresdépendent
en ce cas d’uneéquation
dutroisième
degré
dont une seule racineparut
utilisable àRayleigh.
Les résultats de
Rayleigh
attendirent assezlongtemps
avant d’êtreappréciés
à leur
valeur, plus
encore avant d’êtrecomplétés. Jusqu’à
uneépoque récente,
lestravaux sur cette
question
étaient fort peu nombreux. Citons d’abord un Mémoire de T. J. l’ A.Bromwich(3), qui
étudie surtout l’influence de lagravité, négligée
par .Rayleigh.
Cette influence estfaible,
et laplupart
des auteursdepuis
Bromwich l’ont délibérémentnégligée.
On trouve aussi dans ce Mémoire les formules, relatives auxondes de
Rayleigh sphériques.
Maisl’avantage
obtenu enpassant
duplan
à lasphère
est , assez illusoire et
ne justifie guère
l’accroissement decomplexité
des formules. ~Par contre, le Mémoire de H.
Lamb C),
paruen iQo4 seulement,
est fondamental.Il traite de la
génération
des ondes deRayleigh
par unepercussion extérieure,
etdonne des
indications
surquelques problèmes analogues. Malgré quelques
obscurités(’) ) Proc. Lond. Math. Soc., vol. 17, p. 4, 1885 ou .Sr. Papers, vol. 2, p. 44I.
(2)
Someproblems of
Geodynamics(Camb., 1911),
chap. x1.(3) Proc. Lond. Math. Soc., vol. 30, p.
98 (18g8) :
« On lhePropagation
of Trenzors overthe Surface
of
an Elaslic Solid ».(4)
Phil. Trans. Roy. Soc. Lond. A, vol. 203, p. 192
et un
léger
manque derigueur
dont nousparlerons(’),
ce Mémoirereprésente
unénorme
progrès;
il a servi demodèle à
ungrand
nombre de travaux.Enfin, en trois notes
parues
en 1917 etSomfgliana
a cherché à inter-préter
les racines non utilisées del’équation
auxfréquences
propres, cequi
ne vapas sans difficultés. Un
point
intéressant estqu’il
évite le passage habituelpar’ les
vibrations
harmoniques.
Depuis 1928
ontparu au Japon
ungrand
nombre de travaux sur laquestion.
Lesprincipaux
résultats sont l’étude des ondes deRayleigh dépendant
de etde leur
génération
par unmultiplet quelconque(4).
Les méthodes suivies sont cellesde Lamb.
En somme, le
problème type
est celui de lapercussion
extérieure de Lamb. Ainsi que lesignale
celui-ci(’’),
ceproblème
est unegénéralisation
duproblème
célèbre deBoussinesq :
détermination des déformationsstati.ques
parpression
en unpoint
d’une surface
plane
limitant un solide. La solution de ce dernierproblème
fait inter-venir le
potentiel d’une
densité uniforme de massesrépartie
sur la normale exté- rieure aupoint d’application
de la force(ligne
desources).
Or la solution de Lambparaît
n’avoir avec laprécédente
aucunrapport.
NI. Marcel Brillouin mesignala
l’intérêt
qu’il
yaurait
à introduire la solution deséquations dynamiques, analogue
à celle de
Boussinesq.
les « sources)) réparties
su r laligne engendrant,
nonplus
lepotentiel I ,
mais unpotentiel généralisé
de la formeclassique
.Je montre dans la suite comment on
peut
rattacher à cette idée les ondes deSomigliana,
et les ondesanalogues dépendant
de l’azimut. Les fonctions transcen-dantes de deux variables que l’on est conduit à introduire
généralisent
les fonctions de Bessel d’ordre zéro. On obtient assez facilement des fonctionsanalogues généra-
lisant les fonctions de Bessel d’ordre
quelconque.
Ces fonctionsjouissent
de pro-priétés
intéressantes, lesrapprochant
des transcendantes dutype
sinus et cosinusintégral.
Elles fournissent desexemples
de fonctionshémicylindriques,
et de fonc-tions satisfaisant aux
équations
de récurrence de Nielsen. Les fonctions d’ordredemi- impair
ont d’ailleurs été étudiées par Binet.Quant
aux fonctions d’ordreentier, elles
’
permettent
d’obtenir desdéveloppements
en série intéressants pour lepotentiel géné-
ralisé d’un
segment
avecrépartition
arbitraire des densités.Qu’il
me soitpermis
de remercier ici M. Marcel Brillouin et M. Henri Villat pour lesencouragements
et les conseils siprécieux qu’ils
ont bien voulu meprodiguer
au cours de ce travail.
(1)
Voirplus
loin : Remarque sur le Mémoire de Lamb.(~}
Rendiconti Lincei, XXVI(I917),
p.369
et472;
ibid., XXVII, p. 13.(3)
Citons K. SEZAWA. Proc. Imp. Ac., IV, 6, p. a6;, et surtout H. NAKANO :Geophysical Magazine,
I, 6, p. 255.(4)
Citons K. SEZAWA. Bull: oj theEarthquake
Research Inst., vol. VI, mars 1929. - K. SEZAWA et G. NISHIMURA. vol. VII, Part. I,juin
1929, p. 41. _,(5j
Loc. cit., p. 33. Note.PREMIÈRE
PARTIE Leproblème élastique.
1~
Pour ,l’étude des vibrationspossédant
unesymétrie axiale,
nousprendrons l’axe, supposé
normal au sol etdirigé
versl’intérieur,
pour axedes z, l’origine étant
...au sol. Nous
appellerons p
le rayoncylindrique,
D la densité du sol. Les autres notations sont celles du Mémoire cité de Lamb. Leséquations
du mouvement sontalors
.dutype :
étant les constantes de
Lamé,
le vecteurdéplacement,
A sadivergence, D~ l’opérateur Laplacien.
Ces
équations
admettent la solutionharmonique :
pourvu que les
potentiels ~, ;~,
satisfassent auxéquations :
en
posant :
Dans le cas de la
symétrie axiale,
nous aurons, enappelant q
ledéplacement
radial et en omettant
partout
le facteureipt
:avec :
Nous
ajouterons
ici les formules donnant lespressions,
soit :2]
Une solution fondamentale deséquations (4)
est :avec :
~
et Z
sont alors lespotentiels généralisés
d’une « source )), que nous supposonsplacée
sur lapartie négative
de l’axedes z,
sa cote étant- ~~ .
Paranalogie
avec lasolution de
Boussinesq(1)
pour leproblème statique correspondant,
nous combine-. rons ces sources par
intégration
en~~,
formant ainsi des «lignes
de sources ».Autrement
dit,
nous chercherons à satisfaire aux conditions aux limites au moyen de solutions de la forme :’
en
posant
pourabréger :
On
peut
encoreécrire,
enposant : ~,
+ z= ~ ,
et l’on a
simplement :
(’) Applications
des Potentiels...3]
Laplus simple
de ceslignes
de sources est celle dont la distribution est uni- forme. Nous poserons :Cette fonction
jouera
dans la suite le rôleprincipal.
Remarquons
de suite que :en vertu de la formule connue :
Do
étant la fonction de Bessel de troisièmeespèce
dans la notation deRayleigh(1).
On a
plus généralement :
Ainsi la fonction
’f
constitue unegénéralisation
de la fonctionDo .
Nous ver-rons
qu’on peut
obtenir des fonctionsanalogues généralisant
les fonctionsDn
’
d’ordre
quelconque.
’
4]
D’autreslignes
de sources s’introduiront par la suite. Ce sont celles à distri- butionsinusoïdale,
conduisant auxintégrales. :
..dans
lesquelles
on suppose mréel, positif,
etinférieur
à h. . Cesintégrales
se ramè-nent à la
précédente.
Eneffet,
considérons d’abord : .et posons :
(’) i21t H(2)o (z)
dans la notation courante(Nielsen, Watson).
Lambemploie 2 03C0 D0(z)
pourreprésenter
la même fonction..Il vient :
Puisque
on supposem h,
onpeut
poser :Il vient alors :
Orona(’):
Donc :
ou, en
posant (~) :
On obtiendrait de même une formule
analogue
encos hr r
.
En combinant les
résultats,
il vient alors :Pour m = o on retrouve la définition
de 03C8.
Pourm = h, l’in tégrale
enne converge
plus (3),
l’autres’exprimerait
au moyen dusinus-intégral.
0) ~,, ~, représenteront
lapartie
réelle et le coefficient de f dans l’expressionqui.
les suit.
(z)
Cette notation sera conservée pour le rayonpolaire.
(3)
L’élémentd’intégrale équivaut
alors à pour ~ grand..
La même méthode conduit, pour l’intégrale en
sin mz, avectoujours mh,
àl’expression :
Le
potentiel
de ladistribution
en. parexemple s’exprimer
donc.aumoyen de la
fonction ~,
sous la forme :Ce qui
nous sera surtoututile,
ce sera l’effetproduit
dans leplan z
= o par lesdiverses
lignes
de sources. La formule que nous venonsd’établir
donne :et l’on
doit,
dans ce cas, supposer~.,~ oC).
5] Reprenons
leséquations
du mouvement.Choisissons
pour ~~et,
despoten-
tiels de
lignes
de sources, soient :’
On
peut
alors mettre lespressions
et lesdéplacements
à la surface(z
=o)
sousla forme :
(.)
La formule obtenue enégalant
lesparties
réelles est un cas trèsparticulier
d’une
. formule de Sonine
(Ôf. :
Watson, Theoryof Bessel
Functions, Camb. ,9... p. 4I5, §.3-4?,
Formule I).
En annulant les
pressions,
on aurait deséquations intégro-différentielles don_
nant les vibrations propres de la forme
précédente.
Nousallons,
bienentendu,
nous borner à chercher des solutions
particulières,
enprenant
pourM (~)
etN (~)
des sinus ou cosinus. Mais seules les
intégrales
encosinus, qui
sont de formesimple
comme nous venons de levoir,
devront rester dans les formulesfinales,
et cela va nousobliger
àprendre
deux sortes delignes
de sources.6]
Prenons d’abord :«
et §
étant deux nombres réels etpositifs
tels que :Soit ç2
la valeur commune de cesexpressions, 03BE
étantréel, positif,
et inférieur-à
h,
ouimaginaire
à coefficient de inégatif.
Lesexpressions précédentes
et la for-mule
(6)
nous donnent(’) :
.Les valeurs
correspondantes
de wo et renfermeraientexplicitement
la fonc-tion
~! .
Nous ne les utiliserons pas.,
Prenons maintenant :
Nous obtenons :
Admettons pour un instant que les formules
(7)
et(9)
réunies constituent une solution duproblème.
A ceciprès
que x estremplacé
par ix;3
parL(~,
et les fonc-e)
D1--. -D’
est la fonction de Besscl de troisièmeespèce
et d’ordre 1 deRayleigh.
tions de Bessel de
première espèce
parDo, D~,
cequi
n’estqu’une
extensionformelle,
nous obtenons lesexpressions
desdéplacements
et tensions fournies à Lamb par ses solutionsfondamentales(’). Ainsi,
en cherchant à étendre la méthode deBoussinesq
pour leproblème statique,
on obtient defaçon imprévue
lepoint
dedépart
deLamb, qui
enparaissait
fortéloigné.
La solution élémentaire de Lamb estobtenue,
non pas au moyen d’une distribution linéaire de sources, mais de deux distributionsfournissant,
l’une q et l’autre w et ..La substitution de ex à à
ia,
ne constitue d’ailleurs pas unsimple change-
ment de notation. Dans nos
formules, 03B1 et 03B2
doivent êtresupposés réels,
cequi
res-treint la
généralité.
Si (x devenaitimaginaire
pur,l’intégrale
03C9 cos neconvergerait plus.
Onpourrait prendre
un chemind’intégration complexe,
mais cetartifice ferait
perdre
à la notion delignes
de sources tout son sensphysique.
7]
Il reste àjustifier
la combinaison faite des deuxsystèmes
de solutions.Soient,
de
façon générale,
..deux
systèmes
de solutions deséquations
du mouvement.Cherchons une solution
~, ~r , q,
, telle que l’on ait :Puisque
et, comme : «
ou
enfin,
enintégrant :
(La
constanted’intégration
doit être nulle si on veut que 1.0 tende vers zéro pour pinfini,
étantsupposé
tendre lui-même verszéro).
On a de même
(1),H.
LAMB, loc. cil., formules(120)
et(121),
p. 30.or : 1
onadonc:
et en
intégrant :
Si nous supposons les
données holomorphes
auvoisinage
de z = o, ~,qui
estune
intégrale
de(02
+~~) ~
= o, seradéterminé, également
auvoisinage
de z = o,par les valeurs
précédentes
et de(~~ ~z)o
.On démontrerait de même les formules :
et on déduirait la fonction $ au
voisinage
de z = o.Réciproquement
on verraitque les fonctions
~, ~
ainsi trouvéesremplissent
les conditionssuperficielles exigées.
. Dans les
problèmes
de recherche d’ondessuperficielles,
la détermination effec- tive des fonctions~, ~,
parintégration,
ne sera pasindispensable.
Il suffira de montrer, par.exemple
au moyen demajorantes,
que ces fonctions satisferaient aux . autres conditions duproblème (Ici :
êtreholomorphes
pour z > oet 03C1 ={=
o,s’annuler
à
l’infini).
Il semble donc que la méthodeprécédente,
pourétrange qu’elle puisse paraître,
pourra rendre desservices.
,Dans le cas
qui
nous occupe,l’intégration
est immédiate. On obtient en effet :d’où :
et de même :
d’où :
C’est la solution de Lamb.
Cependant,
comme nousl’avons déjà signalé,
nous. avons introduit
D~
au lieu deJo.
Nous avons ainsi unesingularité
lelong
de oz,,
avec des ondes
divergentes.
Ce genre desingularités
aparfois
été considéré comme unereprésentation
d’unfoyer sismique.
Le Mémoire très détaillé de H. Nakano. quenous avons
cité,
repose sur cettehypothèse.
Mais il est entendu que les véritables vibrations propres s’obtiendraient en revenant àJo’
’
8]
Cherchons donc les vibrations propres. Nous devons satisfaire auxéquations
à la surface :
.
ou :
Le déterminant :
F(~)
=(~~j
- +f~~Jx,3 ~
nepeut
s’annulerpour 1 réel,
xet
~ positifs.
C’est ce que constate Lamb. Ce déterminant n’a pas nonplus
de racineimaginaire
pure. Posons en effet :et formons
l’équation
deRayleigh :
Cette
équation.
du 3edegré
en~$
atoujours
une racineplus grande
que1~$,
la seulequi
soit ordinairement utilisée. Les autres racines ne sontréelles,
et alorscomprises
entre o et h~’, que si le coefficient de Poisson s= ~ (~, ~‘
~ est inférieurà so =
0,2637... (’).
On sait que ce coefficientpeut
varierthéoriquement
entre - ret +
I ; 2
mais lesvaleurs négatives
ne serencontrent j amais
dans les matériauxsuperficiels
de l’écorce terrestre. La valeur universellement utilisée par les séismo-logistes
est +I 4,
moyenne des valeurspositives.
Dans ce cas, les racines sont :°
(’)
La discussion est aisée. Voir si l’on veut Somigliana, loc. cit.(note
III).Certains auteurs ont considéré les
(Incompressibilité)
où les deuxracines
envisagées
sontcomplexes, et 03C3=-I 4 (Moyenne
des valeursthéoriquement possibles)
où elles sont encore réelles.à
On voit
qu’en
aucun casl’équation
deRayleigh
n’admet de racinenégative.
Nous n’aurons donc pas
plus
de vibration proprecorrespondant à ~ imaginaire, qu’à ~
réel. Si l’on songe à la forme del’oscillation,
le contraire eût d’ailleurs étésurprenant.
’
Ayant
donc choisi noslignes
de sources defaçon
à obtenir la solution de Lamb,nous n’obtenons aucune vibration propre, à cause des limitations
imposées
et~.
9]
Prenonsmaintenant,
pour la secondeligne
de sources :au lieu des
expressions (8) du §
6. Nous obtiendrons :Le déterminant des
équations correspondantes
est maintenantf (~). Lorsque l’équation
deRayleigh
admet trois racines réelles en~2,
et dans ce casseulement, f (~,)
admet deux racines enc
réelles et inférieures àh, qui proviennent
des deuxplus petites
racines del’équation
deRayleigh.
En effet, celles-ci nepeuvent
fournirde racines de
F(~),
nous l’avons vu.Quant
à la racinesupérieure
à1~~,
elle con-duit à des
valeurs imaginaires
de Cf.et ,
que notreméthode
ne nouspermet
pas. d’utiliser.
10~
Ainsi nous n’obtenons pas les ondes deRayleigh, qui correspondent
à laplus grande
racine del’équation,
mais nous obtenons deux séries d’ondes corres-pondant
auxplus petites.
Lapossibilité
de telles solutions n’a paséchappé
àLord
Rayleigh,
mais il les arejetées.
Par contre Lamb et ses successeurs les évitent sansparaître
le vouloir(’).
Ilspartent
en effet despotentiels :
(1)
Exceptons H. NAKANO,qui
dit(loc. cit.)
« This equation may, of course, have roots other than this. For lhe present, 1 confine my discussion to the casecorresponding
tothe
Rayleigh
pave. »~
- où x
et §
« sont lesquantités positives réelles,
oupositives imaginaires
définies par’
_
~~
-hL, (B
=~N
- Si y et(~
sontréels,
ils doivent évidemment avoir lemême signe, qui
est +, sansquoi
ledéplacement
deviendrait infini à l’infini. Mais riend’analogue
n’a lieu aprior~i
pour «et p imaginaires,
et la convention estplus
restrictive
qu’il
ne semble.Somigliana,
dès sapremière
note, attire l’attention sur ces racines. Ilreprend
leprohlème original
deRayleigh,
à deux dimensions, et montrequ’on peut
en obtenirune solution en
superposant
deux ondesplanes,
l’une dedilatation,
l’autre de dis-torsion,
convenablement choisies(possédant
notamment une même vitesse super-ficielle).
Dans le casqui
nous occupe, ces ondes sont réelles. Dans le casenvisagé
par Lord
Rayleigh,
ellessont imaginaires.
Bien entendu, pour passer des ondes ds
Somigliana
auxexpressions
que nousavons
trouvées,
il faut supposer les vibrationsharmoniques (~), puis
superposer de telscouples
d’ondesplanes répartis
uniformément en azimut(g)..
,
~ ihr
Inversement nous
pourrions généraliser
nos formules en substituant à 201420142014une
fonction de la forme
11]
Ces ondes sont loin d’avoirl’importance
de celles deRayleigh.
Dans cesdernières, grâce
au facteurexponentiel réel,
laperturbation
est limitée à une couchesuperficielle.
Ellesdivergent
dans deux dimensions seulement, selonl’expression
deLord Rayleigh.
Elles finissent doncpar,prédominer
à une distance suffisante dufoyer séismique.
Il n’en est pas de même des ondes deSomigliana.
Il
semble qu’il
y aitplus
grave : lasolution,
tellequ’elle
esttrouvée,
ne s’annulepas avec la
profondeur.
Comme lesangles d’émergence
des ondesplanes
de Somi-gliana
sont connus dès que le corps estdonné,
il estimpossible
de superposer une - infinité de telssystèmes
defaçon
à assurer cette annulation avec laprofondeur
et àfigurer
parexemple
les ondes issues d’unfoyer séismique ponctuel(3).
Enfait,
cesondes
exigent
unehypothèse
du genre de celle de H.Nakano, qui
considère les séis-(1)
Exactement faire03A8(03B6)=ei03BE03BE
dans leséquations
(24) de Somigliana(rectifiées
danssa dernière
note).
(~)
Signalons une inexactitude dans lapremière
note de Somigliana, non rectifiée auxsuivantes : Il admet que les angles
d’émergence
Oa, Ob de ses ondes planes sont donnés parses
équations (20) :
tg~ Oa = ..., tg~ Ob == ..., et. parconséquent
sont connus au signeprès..
En réalitél’équation (15)
montre que tg 6a tg 0b a le signe de i - tg2 0bqui
est biendéfini. On ne
peut
remplacer arbitrairement une onde par l’onderéfléchie,
mais seulement .lesystème
des deux ondes par lesystème
réfléchi.(3)
Dans le calcul effectif, on serait arrêté par la limitation de ç, qui rendimpossible
l’utilisation de
l’intégrale
de Fourier ou d’unprocédé
analogue.mes comme issus d’un
foyer linéaire,
lelong
de la normale intérieure à la surface.Dans ce cas
plus
rienn’impose
l’annulation du mouvement avec laprofondeur.
Peut-être cette idée est-elle
applicable
aux distancesépicentrales
assezfaibles,
sans allercependant jusqu’au point
où les accidents du sol et du sous-solrendraient.
illusoire toute
application
de la théorieélastique.
C’est dans ce sens quepourraient
être utilisés les divers essais de
comparaison
àl’expérience, qu’on
trouvera dans lesnotes II et III de
Somigliana.
, .12]
Les résultats obtenus s’étendent aux ondesdépourvues
de.symétrie
axiale.Au lieu de considérer d’emblée ces dernières comme des combinaisons linéaires d’ondes
périodiques
enazimut,
cequi
serait conforme à lapratique
courante, il seraplus
commode de chercher ce que l’on obtient enprenant
pour source élémentaire dedilatation (’) :
et pour source de distorsion :
Nous reviendrons aux formules
(r)
du § 1 pour lesdéplacements, indépendantes
de
l’hypothèse
desymétrie.
Nous yporterons
lesexpressions :
On obtient
ainsi,
pour lesdéplacements
dans leplan
z = o, et lespressions
surce
plan(2)
:(’)
Pour avoirla,
source de dilatationappelée
parfois multiplet d’ordre n, il faudraitprendre
Q =cos B a ~
+ sina 1 ~z
()z/ ~~, l’angle a définissant la position dans leplan
xoz.de l’axe du multiplet; ceci reviendrait évidemment à une combinaison linéaire de nos.
sources.
(Q)
Nous condensons les formules en u et v, en p~,~ et de façon évidente.Pour z = o, les dérivées
impaires
de 03C9 et 0 sont nulles. On aura donc deuxcas à
considérer
suivant laparité
de n . Le cas de npair
ressemble au cas de lasymétrie.
Traitons le cas de nimpair.
Nous
prendrons,
commepremière
solution devant nous donner vac
et 03B2 ayant
la mêmesignification
queprécédemment.
Nous aurons donc à calculer des
intégrales(+)
de la forme :La
partie
touteintégrée
est nulle.Reprenons l’intégration
parparties :
La
partie
touteintégrée
est encorenulle,
cette fois parce que la dérivéeimpaire
~03B6n-2 ~03B6n-2
est nullepour 03B6
= o ..
On obtient ainsi en
poursuivant:
Nous pouvons alors écrire notre solution
partielle :
V
(1) Évidemment convergentes.
De
même,
enprenant :
nous aurons :
On voit que les dérivations par
rapport
cc z nejouent
aucun rôle. Il suffit de poser :.pour voir
disparaître
n. Ce résultatpeut paraître
évident. En réalité il n’est vraique pour les valeurs
superficielles.
,On démontre comme
précédemment qu’il existe
une. solution deséquations
dumouvement
correspondant
à l’ensemble des valeurssuperficielles
trouvées. Elle cor-respond
auxpotentiels :
L’équation
deRayleigh
est la même que dans le cassymétrique.
Tout ce quenous avons dit des
ondes
propres s’étend sans difficultés.13|
Si l’on veutavoir,
au lieu des ondes que nous venonsd’obtenir,
des ondes-périodiques
en azimut, ilsuffit
de se rendrecompte
queSp
= Dp(03BE03C1) cos fi étant l’azimut, est une fonction linéaire des solutions de la forme : avecm ~ p.
Le fait est presqueévident,
mais onpeut
obtenirl’expression explicite
decette fonction linéaire :
Si on cherche d’abord
~Sp ~x,
on obtient aisément :Ces relations
expriment
queSp
est unefonction hémicylindrique (1)
de Cettesimple
remarquepermet
d’écrire :Pour n
pair,
Pour
n impair,
La remarque
précédente
estsusceptible
d’autresapplications.
Parexemple,
laformule d’addition des fonctions
hémicylindriques
donnerait immédiatement la formule de Graf(~) (généralisation
du théorème d’addition deNeumann).
Cette for-mule est ainsi rattachée à une théorie
générale.
Remarque
sur le Mémoire de Lamb.Nous avons montré que les ondes
correspondant
aux racines del’équation
desfréquences
propres autres que celle deRayleigh
nepouvaient
intervenir dans la solution desproblèmes
àfoyer sismique ponctuel.
La traductionmathématique
dece fait passe
inaperçue
dans le Mémoire de Lamb(et
dans le Mémoirecorrespon-
dant de K. Sezawa et G.
Nishimura).
L’auteuremploie,
pour transformerl’expres-
sion des
déplacements,
desintégrales
telles que :avec
0
H’= ~
-~,
K’== ~
- A-BLe dénominateur est
alors, pour ~ = ~ réel, F(~)
suivant les cas. Lambne
prend
le résidu del’intégrale
que pour la racine deRayleigh.
(/)
SONINE, Ann., XVI, l88o, ou WATSON, loc. cit., § 10-8, p. 353.(2) Cf. WATSON, loc. cil., § ïi.3, p.
359.
(~)
LAMB(66),
§ 7,p.
j3. La notation H, K estemployée
par Lamb dans un autre sens, mais la confusion est impossible. Nous évitons la notation réservée à ~ réel.Il est assez facile de rendre son raisonnement
rigoureux,
et de montrer, dans lecas des
figures (i)
et(2)
deLamb,
que c’est bien le seulpôle
àconsidérer,
dans lecas de la
figure (3), qu’il peut
s’introduire un termeaccessoire,
mais que celui-cipeut
êtrenégligé
parcequ’on
ne cherchequ’une expression asymptotique.
Nous traiterons le cas de la
figure (1),
pourexemple.
Il faut d’abordpréciser
lesdéterminations
de H et Kdans +(§).
Posons :On a, pour H par
exemple :
Si ~
ne s’annule pas, m’ nepeut
s’annuler. Car onaurait ;==0 puis m2=-~2-h2,
ce
qui
est absurde. Or, si on suppose les racines autres que celles deRayleigh
ima-ginaires,
onpeut
supposer le contour entier tel que ~ soitpositif (*).
Lesigne
dem’
permettra
alors deséparer
nettement les deux déterminationsde H ;
et de mêmepour K le
signe
de n’. Le cascontraire,
oùl’équation
deRayleigh
a trois racinesréelles,
se traiterait directement sans difficultés.Dans le cas de la
figure (1),
on devraprendre
dans $ les déterminations de H et Kcorrespondant
àm’ > o, n’ > o, puisque
pour , tendant vers zéroet ~
vers+ oo , m =
03BE~ m’
doit resterpositif (’).
Il nous faut maintenant
distinguer
entre les racines de(203B62 - k2)2
- etcelles de
(2~~-
+ lespremières
convenant seules. Onpeut
le faire enremarquant
que lapartie imaginaire
deHK,
soit :a le
signe
de~.
Une conviendra si lapartie imaginaire
de(203B62
-k2)2 403B62
= HK a lesigne
Posons :
03B62 k2
= p +iq .
Cettepartie imaginaire est : 4(p2+q2)-I 4(p2+q2)q.
Admet-tons un instant
l’inégalité :
(1)
Telqu’il
est tracé par Lamb, on a Yi ~ o. Mais on peut évidemment rester infiniment peu au-dessus de l’axe réel.(’) Cf. note *, p. I!, du Mémoire de Lamb. ~
Alors q
= 203BE~ k2
a lesigne de 03BE,
lapartie imaginaire
cherchée a lesigne
de- ~,
et les racines ne conviennent pas. ’. Pour montrer que l’on a bien :
4( p~
+q$) C
r pour une racineimaginaire
del’équation
deRayleigh (considérée toujours
commeéquation
en~~ , appelons Il
la racine réelle. Les relations entre coefficients et racines
permettent
d’obtenir l’ex-pression :
Ceci est inférieur
03B8(03B8 - I) 803B8(03B8 - I) = I 8,
aI .
Le raisonnement est ainsicomplet.
~
DEUXIEME
PARTIE Lafonction
1]
Nous allons étudier maintenant la fonction~.~
que nous avons introduite dans lapremière partié,
en donner de nouvellesexpressions.
Nousgénéraliserons
ensuitecette
fonction,
et nous donneronsquelques applications
des fonctions ainsigénéra-
lisées.
Dans toute la
suite,
nous nous bornerons au domaineréel,
c’est-à-dire à z réel . L’extension aux variablescomplexes
nécessiterait d’assezgrandes précau- tions,
et n’est pas essentielle pour lesapplications.
2]
Nous rattacherons d’abord’f
aux solutions élémentaires deLamb,
savoir oùce]
-~~
- h~ . Il sembleraitqu’il
suffise pour celad’intégrer
par rap-port
à 03B1 la formulefondamentale(’)
de Lamb : .mais il serait difficile de rendre cette méthode
parfaitement rigoureuse.
Nousopére-
rons directement.
Rappelons qu’une intégrale
del’équation (0~
.+hj) ~
= o,régulière
pour z > o, etpossédant
lasymétrie axiale,
estdéterminée(~)
par ses valeurs sur unsegment quelconque
de oz(situé
dans larégion positive).
Il suffit alors d’obtenir la valeurde ’f (0, hz)
sous formed’intégrale portant
t sur Or, si l’on suppose z > o, on a :Posons a =
i.
. Il vient :(i)
Formule (18), p. 5. Cette formule joue un grand rôle dans beaucoup de questions dePhysique
Mathématique.’
(2)
Pour le cas des fonctions harmoniques, cf. Thomson et Tait, NaturalPhilosophy,
~L’extension naturelle au cas de h
quelconque
est donnée par Lamb, S 2, p. 4.Intégrons
alors lelong
du contourindiqué
ci-dessous( fig. 1)
duplan
03B1.Il vient :
,~ et I’ étant des
quarts
de cercle de centreorigine,
de rayons ~ et R . Si R aug- menteindéfiniment, l’intégrale
lelong
de h tend verszéro(1).
Si ~ tend verszéro, l’intégrale
lelong
duquart
de cercle , tend vers-,
j~e
étantéquivalent
âI .
2 ce q
ce
On
peut
enfin écrire : .le
signe ~ représentant
lapartie principale
del’intégrale
au sens deCauchy, et ç
étant défini par
~~
_ «$ + , avec les conventions de Lamb pour lesigne.
On a donc : .
et par
conséquent :
’
3]
La transformation(t) supposant
essentiellement z ~ o, la formule reste à démontrer pour z = o,qui
constitue d’ailleurs le cas leplus important.
La conver-gence n’étant pas
uniforme,
nous l’étudieronsdirectement($).
’
(’)
En vertu du « lemme de Jordan »appliqué
au quart de cercle.(’)
Lamb n’examine jamais ce point essentiel.Nous avons vu que :
Il faut donc démontrer que :
Calculons
l’intégrale ^2
-H(I)a(03BE03C1) 03BE2-h2 03BE d03BE, prise
lelong
du contour cl-dessous2)
du
plan 03BE, comprenant
unquart
de cercle h de rayonR,
et des arcs de cercle 03B3, y1 de rayons ~, ~1 destinés â éviter lespoints singuliers
o et h . Nous faisons tendre Rvers ~, E et ~1 vers zéro. Comme
(z)
estasymptotiquement équivalent
iBz-ûl
.à e - ,
l’intégrale
lelong
de 0393 tendra vers zéro.~a
;~ zFIG. 2.
Sur l’axe
imaginaire,
onpeut
utiliser la notation de Basset :Il vient ainsi :
La
partie
réelle de cette formule fournit la relation cherchée. Lapartie imagi-
naire nous
donne
accessoirement :° ’
4]
Al’expression
de’f
au moyen d’uneintégrale,
que nous venonsd’obtenir,
nous
ajouterons quelques développements
en série. L’idée laplus
naturelle consiste .à rechercher un
développement
en fonctions de Bessel de la variable p,développe-
ment que nous obtiendrons. On
peut
chercher aussi undéveloppement analogue
en
R,
mais le rés ultat n’estsimple
que pour lapartie imaginaire
de’f (la plus importante,
par suite de la continuité àl’origine),
et nous nous y restreindrons.Nous chercherons enfin
systématiquement
lesdéveloppements
en série de Maclaurinpar
rapport
à p, z, R .5]
Pour obtenir desdéveloppements
en fonctions deBessel,
nouspartirons
desséries
connues (’) :
:avec
Si on suppose
z~ > o, z~ > o, et ~ réel,
lepremier développement
esttoujours valable,
le secondexige qu’on
ait z!C z, .
’
Nous
prendrons
d’abord cos ~ = o, et parconséquent :
Dans le
premier développement
nousprendrons z,
= p , zz== ~.
Dans lesecond
nous
prendrons z1 = 03C1, z2=03B6
pouro03B603C1; z1=03B6, z2=03C1 pour 03B6>03C1.
Nousintégrerons
alors en (, entre les limites o et z siz ~ ~, z
et oo sip z.
Nousobtiendrons dans le