A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
J EAN -P IERRE R OBERT
Sur les formules généralisées de médiation et les équations intégrales singulières correspondantes
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 3
esérie, tome 24 (1932), p. 129-190
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SUR LES
FORMULES GÉNÉRALISÉES DE MÉDIATION
ET LES
ÉQUATIONS INTÉGRALES SINGULIÈRES CORRESPONDANTES
PAR M. JEAN-PIERRE ROBERT,
Agrégé de mathématiques,
Professeur au Collège Chaptal.
INTRODUCTION
1. - Considérons un espace euclidien
Ep
à pdimensions, rapporté
à p axesrectangulaires;
nousdésignerons
par x,, X!I’ ...xp
les coordonnées d’unpoint
P de
Ep.
Soit R unerégion
deEp,
c’est-à-dire la réunion d’un domaine D(ensemble
ouvert d’un seul
tenant)
et de sa frontière F. Soitu(P)
= xs, ... , uncertain
champ
scalaireuniforme (’)
défini dans cetterégion R ;
si cette fonction uadmet,
en unpoint
P deR,
des dérivéessecondes,
on définit lelaplacien
9 u par :les dérivées étant calculées au
point P;
nous savons que â u est unopérateur (s)
invariant
quant
au groupe desdéplacements.
Si la fonction u
admet,
aupoint P,
des dérivées du 4meordre,
nous définirons le2-laplacien
= etd’une
manièregénérale,
si la fonction uadmet,
aupoint P,
des dérivées d’ordre 2n, nousdéfinirons,
en cepoint P,
et deproche
enproche,
len-laplacien (ou laplacien
itéré d’ordren)
par : =o (~~"-’~ u).
(Nous
conviendrons deposer 0~°~
u _--_u).
(i)
Toutes les fonctionsenvisagées
dans ce Mémoire sont des fonctions uniformes(il
s’agit d’uniformité dans lechamp réel).
, (S) On peut
généraliser
cette définition classique du laplacien. Voir, par exemple, G. Bou-LiGAND, Memorial des Sciences
mathématiques,
fasc. XI, p. 3, 4, 5 et 6. Nous aurons d’ailleurs l’occasion d’y revenir au cours de ce Mémoire.I30
Dans tout ce
qui suit,
et pourabréger,
nous dironsqu’une
fonctionu(P)
pos- sède unn-laplacien
continu dans Dquand,
en toutpoint
P de ce domaineD,
elle admet une dérivée continue d’ordre 2n dans toute direction issue de cepoint
P.Une fonction
u(P)
est diten-harmonique
dans un certain domaine D(domaine
de
n-harmonicité) quand,
en toutpoint
de cedomaine,
elle admet des dérivées con-. tinues d’ordre 2n
(c’est-à-dire
unn-laplacien continu,
au sensprécédent)
etqu’elle
est solution de u = o.
Plus
généralement,
une fonctionu(P)
est diten-métaharmonique dans un
do-maine D
(domaine
den-métaharmonicité) lorsqu’elle possède
unn-laplacien
continuen tout
point
de cedomaine,
etqu’elle
vérifiel’équation :
les
i,i
étant des constantesquelconques (réelles
ounon);
si ces constantes sontnulles,
la n-métaharmonicité se réduit à la n-harmonicité.Le
laplacien
s’écrit encore, dansl’espace
à p dimensions :où r
désigne
la distance dupoint
variable P à unpoint
fixeMo,
et oùo u désigne
le
paramètre
différentiel du 2me ordre de Beltrami pour lasphère
unitaire(centrée
ici en
Mo); ~~u
est d’ailleurs nul dans le cas(qui
serafréquemment
utilisé par lasuite)
où la fonctionu(P)
nedépend
que de r(nous
dirons alors d’une telle fonc- tionqu’elle
estradiale).
En sorte que, pour une fonction radialeu(P)
on a :2. 2014 Si l’on considère une fonction linéaire
M(.r)
d’une seule variable .r(qui
est donc solution de-2014-
=o ),
on saitqu’elle
vérifie les 2 relations :,B" ~ /
et cela
quels
que soient x et h. . Lesopérateurs qui figurent
au I°r membre de l’uneou l’autre des relations
(1)
et(2)
sont desopérateurs
de moyenne(nous
dironsopé-
rateurs de
médiation),
et ces a relations nous montrent l’invariance de toute solution del’équation
d2u dx2 = o vis-à-vis de ces 2opérateurs
de médiation.. L’extension de ces résultats aux fonctions de
plusieurs
variablesindépendantes
est bien connu. Soit
u(P)
une fonctionharmonique
dans un domaine D del’espace
E
à pdimensions ; Mo
étant unpoint quelconque de
D,désignons (’)
par~o l’hy- persphère
de centreMo
et de rayon arbitraire p mais tel que~;
soit intérieure àD ; m
sera lepoint
courant de =p),
etS~o
le domaine intérieur à~o.
Soit
S~
=S~ pP-1
la surface deSo ~Sp désignera
donc la surface del’hypersphère
derayon
IJ,
et soit03C503C1
le volume intérieur à03A303C1 (2).
Dans tout cequi
suit,d03C3m
dési-gnera un élément d’aire de
l’hJpersphère ~~o
entourant lepoint
m de et dwp unélément de volume entourant le
point
P.Il est bien connu que la fonction
harmonique
considéréeu (P)
vérifie la relationde
Gauss (3) :
:’
généralisée
par Zaremba(4) :
Ces 2 relations
(i’)
et(2’)
constituent l’extension de(r)
et(2)
aux fonctionsharmoniques
deplusieurs
variablesindépendantes.
La relation
(l’)
- danslaquelle figure
uneintégrale
de surface étendue àl’hy- persphère Sp
- montre que toute fonctionharmonique
est invariante par médiationpériphérique.
La relation
(2’)
- danslaquelle figure
uneintégrale
de volume étendue audomaine
S~o
intérieur àEp
- montre l’invariance de toute fonctionharmonique
par médiation
spatiale.
Insistons sur ce
point
que ces 2 relations sont vérifiées pour toutehypersphère
à la seule condition
qu’elle
soit intérieure au domaine d’harmonicité.3. - La
question
se pose alors de savoir ce que donnent lesopérateurs
de mé-diation
figurant
au re’’ membre de(1’)
ou(2’) quand
on lesapplique
à deschamps
scalaires
u(P) quelconques.
,(i)
Ces notations seront conservées dans la suite.(’) Pour tout ce qui concerne surface et volume des
hypersphères,
voir, par exemple, Paul LÉVY, Leçons d’Analyse fonctionnelle, p. 262 à 268. On a : 0 = S 03C1p.(’) Voir E. GOURSAT, Cours d’Analyse, t. III, dans le cas de p = ~
(p. I8I) ét
p = 3(p. 253).
(4)
G. BOULIGAND, Mémorial, fasc. XI, p. 5.Si nous nous
plaçons
sur unedimension,
et si u(x) désigne
une fonctionanaly- tique
de x, on a desuite,
pourvu que l’on reste dans l’intervalled’analyticité :
Généralisant cette idée et utilisant des
développements tayloriens,
M. M. Nicolesco(’~
a montré que, pour toute fonction
analytique plane u(P),
on a undéveloppement
illimité de la forme :
où les (Xt sont des coefficients
numériques
dont nousindiquerons plus
loin lavaleur,
cette relation(3’)
étant vérifiée pour toute valeur du rayon p nedépassant
pas une certaine limite
(afin
de rester dans lechamp d’analyticité
de lafonction).
(3’) généralise (3) :
c’est une formule de médiationpériphérique;
M. M. Nicolescoen a
déduit,
par unesimple intégration,
une formule de médiationspatiale.
Mais
tous ces résultats - obtenus d’ailleurs pour les seules fonctions de 2 varia- bles -supposent,
apr~iori, l’analyticité
des fonctionsconsidérées;
enparticulier,
si l’on veut
appliquer (3’)
aux fonctionsn-harmoniques,
il faut établirpréalable-
ment
l’analyticité
de ces fonctions.Il était donc intéressant
d’élargir
lechamp
de ces résultats etd’étudier,
dans unespace euclidien à un nombre
quelconque
dedimensions,
ce que donnent lesopéra-
teurs de médiation
figurant
au z°‘’ membre des relations( 1’)
et(2’) quand
on lesapplique
à des fonctionspourvues
de dérivéesjusqu’à
un certain ordre. On obtientainsi des formules limitées de médiation
qui rappellent
laclassique
formule deTaylor;
ces dernièress’appliquent
immédiatement aux fonctionsn-harmoniques (d’où
le nom de formules de n-médiation que nous leur avonsdonné) :
lesdévelop- pements
illimités de M. M. Nicolesco s’en déduisent alors aisément ensupposant l’analyticité
des fonctionsenvisagées.
Nous avons ensuite
généralisé
ces formules de manièrequ’elles puissent s’appli-
quer d’une manière immédiate aux fonctions
n-métaharmoniques (d’où
le nom den-métamédiation ).
-Nous avons été ainsi conduit à établir que toute fonction
n-métaharmonique correspondant
à desB, ... , Àn
donnés(et,
enparticulier,
toute fonction n-harmo-nique)
vérifie une certaineéquation intégrale
linéairehomogène
à noyau déterminéen fonction des ),~,
l’intégrale
étant étendue à l’intérieur del’hypersphère ~e.
Cette
intégrale
définit unopérateur
linéaire laissant invariante toute fonction(’)
M. NicoLEsco, Thèse, Paris,1928,
p. 72 et suivantes.n-métaharmonique (pour
les valeurs considérées des),j).
A cepoint
de vue, notretravail se rattache donc à
l’analyse fonctionnelle, puisqu’il
est consacré à l’étudesystématique
d’une classed’opérations
fonctionnelles linéairesenglobant
la mé-diation.
Les résultats
qui
viennent d’être résumés - valables pour toutes les valeurs du rayon p nedépassant
pas une certaine limite - sontexposés
dans lapartie
dece Mémoire.
Au surplus, lorsqu’nn champ
scalaire déterminé reste invariant par uneopéra-
tion fonctionnelle linéaire du genre
précédent, peut-on
savoir si cechamp
scalaireest
n-métaharmonique, peut-on
aussi utiliser lapropriété
d’invariance pour la réso- lution desproblèmes
aux limites(se
réduisant auproblème
de Dirichletlorsque l’opération
considérée est lamédiation)?
C’estl’objet
de la 2mepartie
de ce Mémoire.Ici,
il y a deuxpoints
de vuepossibles
selonque
l’on considère toutes les valeurs du rayon p(ne dépassant
pas une certainelimite),
ou une valeur déterminée du rayon p attachée àchaque point Ma.
Dans lepremier
cas, on est conduit à établir lesréciproques
de formules d’invariance obtenues dans la 1 ‘’°partie
de ce Mémoire.Dans le second cas, nous avons obtenu des résultats très intéressants concernant la solution du
problème
deRiquier
enconnexion,
d’unepart
avec les travaux de M. H.Lebesgue
relatifs auproblème
deDirichlet,
et d’autrepart
avec les résultatsde la
partie
de ceMémoire;
à cesujet,
nous avons été amené à faire l’étudecomplète
d’une classe étendued’équations intégrales
linéaires etsingulières.
4. - La
impartie
de ce Mémoire(où
nous sommes constammentplacé
dansl’espace
à pdimensions), comprend
deuxchapitres.
’ ‘- Dans le
chapitre
I, nous étudions la n-médiationpériphérique
etspatiale,
eten
indiquons quelques applications.
- Dans le
chapitre II,
étendant les résultats duchapitre I,
nousindiquons
lesformules de n-métamédiation
périphérique
etspatiale.
L’étudesystématique
dessolutions radiales
n-métaharmoniques
a été réduite à sespoints indispensables,
etprésentée
sans faired’emprunt
à la théorie des fonctions de Bessel dont l’affiliation n’est quesignalée.
A cesujet,
nous avonsenglobé
dans une méthodeunique
etsans restriction tous les cas
possibles, malgré
des difficultésprovenant principale-
ment de l’existence
possible
de racinesmultiples
pour une certaineéquation algé- brique (21).
A cesrésultats,
nous rattachonsl’analyticité
et l’autonomie du domaine réel(au
sens de M. G.Bouligand)
pour les fonctionsn-métaharmoniques.
A la finde ce
chapitre II,
nous formons une relationintégrale
linéaire ethomogène
vérifiéepar toute fonction
n-métaharmonique,
relationqui
est valable pour toutehyper- sphère Ep
intérieure au domaine de n-métaharmonicité.La 2me
partie
de ce Mémoire se limite auplan (p = 2),
mais nos résultatss’étendent immédiatement au cas de
l’espace Ep
,. Cette 2mepartie comprend
deuxchapitres (III
etIV).
- Dans le
chapitre III,
nous montrons que toute fonctionqui,
pour~ tout p infé- rieur à unecertaine limite, vérifie,
dans un domaineD,
la relationintégrale
homo-gène
obtenue à la fin duchapitre II,
estn-métaharmonique
dans D. On en déduit alors certainesréciproques
de résultats obtenusprécédemment.
Dès àprésent,
nous.insistons sur ce fait que cette relation
intégrale homogène,
où nefigurent
que les.valeurs de la
fonction,
estcaractéristique
de la n-métaharmonicité dans les condi- tionsindiquées.
C’est la substitution dupoint
de vueintégral
aupoint
de vuelocal,
ce
qui permet
la résolution de certainsproblèmes
en réduisant leplus possible
lenombre des
hypothèses,
en conformité des tendances actuelles del’analyse
mathé-matique.
- Au
chapitre IV,
nous supposonsqu’une
fonctionu(P)
vérifie une certaineformule de médiation
(obtenue
auxchapitres
1 etII)
pour toutpoint Ma
d’undomaine D de H.
Lebesgue,
et pour une valeurdéterminée
de p attachée à cepoint Mo (nous
avonspris,
pour cette valeurde p,
laplus
courte distance dupoint Mo
àla frontière F du domaine
D).
Nous démontrons àlors que la fonction considéréeest
n-harmonique
dansD,
oun-métaharmonique
dans(ceci
dans unchamp
fonctionnel
plus
restreint que nous définirons entemps opportun).
Ces méthodesnous donnent en même
temps
la solution duproblème
deRiquier
et deproblèmes
voisins
plus généraux.
Nous n’avons pas en ici laprétention
d’utilisercomplète-
ment les résultats de la ire
partie
de ceMémoire,
mais bien de montrer comment ces résultatspeuvent
êtreexploités
en vue de la solution de cesproblèmes,
cela parune méthode ne faisant aucun
appel
aux dérivées normales lelong
de la frontière F’du domaine
D;
on n’est donc pasobligé
de supposer l’existence d’une variété linéairetangente
enchaque point
deF,
et l’on n’a pas à se soucier de l’existence effective deces dérivées normales. Une note récente de M. M.
Nicolesco(2) (postérieure
à nosrésultats),
relative auproblème
deRiquier,
n’atteint pas cedegré
degénéralité.
Quelques
notes récentes de M. Ghermanesco(3)
sur les fonctions n-métaharmo-niques témoignent
aussi de l’intérêt que suscitent ces fonctions.Le
présent
travail s’efforce de donner lasynthèse précise
de résultatsrigoureuse-
ment établis et dont
l’apparition
auxComptes
rendus a devancé lespublications.
citées
(voir
les références en cours detexte).
Nous devons
signaler ici,
et ce fut pour nous un bienprécieux encouragement,
l’accueil si bienveillant que M. E. Goursat a fait à nos recherches et la sollicitude denotre vénéré Maître pour
présenter
nos résultats à l’Académie des Sciences. Nous(’)
En fait, nous avons été amené à considérer unsystème
de n relations où chacune d’elles est une formule de médiation écrite pour la seule valeur considérée du rayon p.(2)
M. NicoLESco, Comptes rendus, t.I94, 1932,
p. 682.(3)
GHERMANESCO, Comptes rendus, t.Ig3,
p. 4~~, 638,g~8.
lui renouvelons
l’expression
de toute notre reconnaissance et nosplus
vifs remer-ciements pour le
grand
honnenrqu’il
nous a fait deprésider
leJury
de notre thèse.Il serait bien difficile
d’exprimer
toute notre reconnaissance à M. G.Bouligand,
notre Maître d’hier et
d’aujourd’hui;
non seulement il nous adirigé
dès ledébut,
mais il nous a
prodigué
ses conseils et sesencouragements;
c’est enfin dans ses travaux que nous avonspuisé
les idées directives de nos recherches(1); qu’il
nouspermette
de lui redire ici tous nosplus
vifs et nosplus
sincères remerciements.Nous n’aurons
garde
d’oublier M. Garnier(dont
nous avons étél’élève)
et M. Valiron
qui,
enacceptant
de fairepartie
duJury
de notrethèse,
ont bien voulu s’inté-resser à nos modestes travaux ; nous leu r en
témoignons
toute notre reconnaissance.(’)
Jerappelle
à celte occasion un exemple de fonction constammentégale
à sa moyennepériphérique
sur unesphère
de rayon i(p
=3),
donné par M. Bouligand en1928
auséminaire de M. Hadamard. En cherchant une telle fonction u
(z) dépendant
de la cote z seule, on se ramène àl’équation
fonctionnelle :la fonction cherchée
u(z)
étant la dérivée deU(z).
Enappélant «
une valeur réelle oucomplexe,
eaz sera solution si a = sh (x. Cela conduit à des solutions de la forme e~00FFcos (pz +,
v)qui
ne sont pas harmoniques. Plusgénéralement,
à l’occasion de ceproblème
qu’on pour- rait assimiler, avec nos notations, à uneéquation métaharmonique
d’ordre infini, M. Bôu- ligand avait noté l’existence de solutions se rattachant à deséquations ~
u = ~ u pour desvaleurs convenables de ~ .
PREMIÈRE PARTIE
CHAPITRE PREMIER La n-
médiation (’).
5. -
Désignons
parMo
unpoint
fixe del’espace Ep ,
parEo l’hypersphère
decentre
Mo
et de rayon arbitraire p, enfermant un domaine Soit P unpoint
variable de
Qo.
Nous poseronsMo P = r ~ ~ .
Considérons la fonction radiale dupoint
P :’ ’
Cette fonction
G,
satisfait àl’équation
différentielled2G1 dr2+p-I rdG1 dr=o,
c’est-à-dire
0394G1
=== o; elle estsingulière
enMo
et s’annule sur03A303C1.
Cette fonctionG1
n’est donc autre que la fonction de Green ordinaire
(c’est-à-dire
d’ordreI),
del’hyper- sphère 03A303C1
pour lepoint
P et le centreM..
,Nous définirons
ensuite,
deproche
enproche,
les fonctions radialesGQ, Gs,
...~ >=
G~ (P),
... par : ’’’
On
peut
donc dire que,pour n ~
2, la fonction radiale =G~~(P)
est définiepar =
G,l_,(P), G?t(P)
s’annulant sur~e
ainsi que sa dérivéenormale(’).
Cette fonction
Gn
se détermine aisément si l’on observe quel’équation
différen-tielle
qui
la détermine s’écrit :(i)
Les résultats de ce chapitre ont étépubliés
dans une note aux C. R.1930,
t. I9I, p.tgS.
(t)
Ces deux conditions au contour sont icicompatibles,
euégard
à la forme radiale des fonctions avec laprésence
d’unesingularité
unique au centre et à la formesphérique
dudomaine considéré. Ajoutons que pour n ~ ~,
G,,
n’est pas une fonction de Green d’ordre n,.au sens classique.
d’où
G~
par 2quadratures.
Parexemple,
dansl’espace
ordinaire(p = 3),
nous avonstrouvé :
où
C~ désigne
lesymbole
usuel de la théorie des combinaisons.Nous n’insisterons pas sur
l’expression
formelle des fonctionsGn,
n’enayant
nul besoin par la suite.
6. - Voici
quelques propriétés
de lafonction Gn.
On vérifie immédiatement doncGn (P)
estn-harmonique
dansQp,
sauf enMo,
car cette fonc-tion
Gn
estsingulière
enMo : l’équation
différentielle linéaire d’ordre 2nqu’elle
vérifie admet en effet la solution r$-~ . On pourra donc
poser(’)
’
~
Kn
étant un certain coefficientpositif
dont la valeur résultera de notreanalyse même,
et étant telle que rp-t. -~n(r)
tende vers o avec r. Le termeKn
est donc
prépondérant
dansGn
pour rpetit ;
il intervient seul dansl’application
dela formule de Green ; pour cette
raison,
le termeKn .
seraappelé
lasingularité fondamentale
deGn
.Par
dérivation,
on établit que la fonctionGn
s’annule sur~o
ainsi que ses 2n - apremières
dérivéesnormales,
la dérivée d’ordre 2n - 1 deGn
étantégale,
pourr = 03C1, à
(2 -p) 03C11-p ( -I 03C1
pour p = 2 .Les fonctions G que nous venons de définir décroissent de + oo à o
quand
rcroît de o à p . Cela est évident pour
G1;
supposons que ce soit vrai pour . alors ce sera encore vrai pourG~
si l’on a recours aux deuxquadratures qui
déter-minent
Gn
àpartir
deG~~_~ .
Retenons,
pour lasuite,
que ces fonctions G sontpositives
dans le domaineQ.
intérieu r à
~p .
Désignons, maintenant,
parI l’intégrale
deG~z
étendue au domaineQo :
1’ ) Il est en effet facile d’écrire les 2n solutions linéairement distinctes de cette
équation
différentielle,laquelle
est du type d’Euler.Si l’on pose, d’une manière
générale :
et ce sont des entiers
respectivement supérieurs
à i et p - ~, on endéduit,
avec deux
intégrations
parparties
et tenantcompte
despropriétés
desfonctions
G :Dans cette relation faisons ce = p - 1 +
2K, ~
= n - K et donnons successive- ment à l’entier K les valeurs o,~, a, 3,
... , n -- 2 ;multipliant
membre à membreles
égalités précédentes,
on trouve : .en
posant :
Or, nous avons
posé précédemment G (r)
= -+- La valeur obtenue’
pour
l’intégrale ln
va nouspermettre
de calculer le coefficientKn.
Pourcela,
consi-dérons une
hypersphère 03C3 évanescente,
de centreMo’
enfermant un domaine CD.Appliquons
la formule de Green à la fonctionGn
pour ledomaine 03A903C1 - 03C9;
ladérivée normale de
G,~
étant nulle surEo (n ~ 2),
on a : .Il reste à la limite :
valable pour p = 2,
3,
l~, ... , et pour n~
2 ; remarquonsqu’elle
est encorevalable
pour n = i, à condition de poser
BP o
= i, comme nous l’avons fait ci-dessus.. Le coefficient
K,~
est donc déterminé : onpeut
d’ailleurs vérifier ce résultat pourp
= 3 à l’aide dudéveloppement
deG
écritprécédemment.
.7. - Soit
u(P)
une fonctionréelle (’)
et uniforme dans un domaine D de l’es-pace
Ep.
Nous demanderonsd’abord
à cette fonctionu(P)
d’avoir unlaplacien
continu en tout
point
deD ; ~Q désignera
unehypersphère quelconque (centre
rayon
p)
intérieure àD, Qp
le domaine intérieur àEp.
Considérons la fonction radiale
G, (r)
=G, (P), (Mo
P =r),
définieprécédem-
ment. La formule de Green
appliquée
aux deux fonctionsu(P)
etG,(P)
pour le~
domaine
compris
entreE.
et unehypersphère concentrique
évanescentedonne,
entenant
compte
despropriétés
de la fonctionG, :
l’intégrale
au i" membre étant étendue à celle au 2memembre portant
sur le domaineQp
intérieur àS, [pour
p = 2 , onremplacera ( p
--2) Sp
par 2 03C0, commedans tout ce
qui suit].
8. -
Supposons
maintenant que la fonction considérée ait unn-laplacien
continu dans D. La formule de Green
appliquée
au même domaine queprécédem-
’
ment, pour les deux fonctions
u(P)
et(1
q n -~) donne,
en vertu despropriétés
de la fonction(P) :
où
Iq désigne,
suivant la notationdu S 6, l’intégrale
de étendue au domaineQp,
et dont on aindiqué
la valeur.Faisons
successivement,
dansl’égalité (8), q
= i, 2,3,
..., n - i etajoutons
membre à membre les n - 1
égalités obtenues;
nous auronsfinalement,
en tenantcompte
de(7) :
La formule
(g),
celle dont ils’agit,
sera dite une formule de n-médiationpériphé- rique :
: elle estapplicable
à toute fonctionrt(P)
pourvue d’unn-laplacien
continudans un domaine
D,
et pour toutehypersphère ~~~
i n térieure à ce domaine.(’)
Il n’y a aucune perte degénéralité
à supposer queu (P)
est réelle; car une fonctioncomplexe
du point réel P peut se mettre sous la formellt (P)
+iuQ (P)
et il suffiraitd’ap-
pliquer les résultatsséparément
à u, et à u$. ,Le dernier terme au 2m" membre de la formule
(g) s’appéllera
le reste R de cetteformule.
Or,
la fonctionGn(P),
nous l’avons vu au S6,
estpositive dans Qp :
onpeut
doncappliquer
la formule de la moyenne àl’intégrale qui
définit le reste,lequel
s’écrit alors :Q
étant un certainpoint
intérieur àEo [puisque c~~n~
u y estcontinue].
En défini-tive,
la formule(9)
s’écrit :en convenant de poser
~!°~
u - u .9. - On
peut
déduire de(g’)
une formule de n-médiationspatiale.
En effet,soit r une
longueur
inférieure au rayon p etsoit Er l’hypersphère
de centreMo
etde rayon r. La formule
(g’) appliquée
àEr
s’écrit :{jL étant
compris
entre le minimum et le maximum deu(P)
dans donc estcompris
entre le minimumM~
et le maximumM~
dansQo (domaine
intérieur à
Ep). Multiplions
les deux membres de la relationprécédente
parSprP-idr
et
intégrons
en r entre oet p ;
nous aurons ainsi la formule de n-médiationspatiale :
:où
Q, désigne
un certainpoint
intérieur àRappelons
que cette dernière rela-tion est
applicable
à toute fonctionu(P)
pourvue d’unn-laplacien
continu dans undomaine D et pour toute
hypersphère
intérieure à ce domaine.10. -- Voici une manière
légèrement
différente d’écrire les résultatsqui précè-
dent, et
qui
nous sera utile pour p suffisammentpetit.
Le
n-laplacien
étant continu dans le reste(dernier terme)
de la formule(g’)
peut
s’écrire : +Ep]
où e. tend vers o avec p[même
remarque pour le dernier terme de la formule( i o)].
Si,
deplus,
on est assuré que la fonction upossède
un(n
+i)-laplacien
continudans
D,
onpeut
écrire les formules(g)
et(10)
enremplaçant
n par n + 1; d’où il résulte immédiatement que le e.qui
vient d’être défini est infinimentpetit
avecp, de l’ordre de
p’.
Autrement
dit, quand
la fonction u admet un(n
+I)-laplacien
continu dans D, le dernier terme de l’une ou l’autre des formules(g)
ou(10)
s’écrit :pour
(9)
ou(9’) :
pour
(io)
:où À et restent bornés
quand
p tend vers o.Ces
résultats,
établis pour une fonction réelle u, subsistent évidemment pourune fonction
complexe
dupoint
réelP, puisqu’une
telle fonctionpeut
s’écrireut +
iu, , et que l’on peut appliquer
les résultatsprécédents
à u, et us.11. - Notons enfin que ces formules de médiation
(i)
sont valables pour une dimension : bornons-nous à lesindiquer. Soit,
sur un axex’ox,
unpoint
fixeM,
d’abscisse x,, . et deux
points
A et Bsymétriques
parrapport
àXo,
d’abscissesrespectives
xo - p et xo + p. Soitu(x)
une fonction pourvue d’une dérivée d’ordre2n continue sur AB. La n-médiation
périphérique
s’écrit ici :ou encore, en
appliquant
la formule de la moyenne àl’intégrale qui figure
au ,membre :
ce
qui
estprécisément
la formule(g’)
écrite pour p = i.(’)
Une analyse toute pareille à laprécédente
peut se faire sur la surface d’unesphère,
le
laplacien
étantremplacé
par leparamètre
différentiel du 2me ordre de Beltrami relatif à cettesphère.
.
Quant
à la n- médiation dutype spatial,
elle s’écrit ici :qui
n’est autre que(10)
écrite pour p = 1 .. 12. - Voici maintenant
quelques applications des
résultatsprécédents.
Soitu(P)
une fonction uniforme d’un
point
P du domaineD,
et que nous prenons réelle sansnuire à
la généralité (comme
nous l’avonsdéjà indiqué).
Nous supposons que cette fonc- tionu(P)
admette unlaplacien
continu en toutpoint
de D. Nos formulesprécédentes
s’écrivent alors
(en
faisant n =i ) ,
et pour toutehypersphère 03A303C1
intérieure à D :où
Q
etQi
sont certainspoints
intérieurs àEo .
Faisons tendre p vers o-; on en
déduit,
à la faveur de la continuité dulaplacien :
et
L’égalité (i i),
ou(12), permet
donc de donner une nouvelle définition dulaplacien
d’une fonction u,
définition qui
ne fait intervenir que les valeurs de cettefonction,
et
qui
ne met enjeu
aucunsystème
d’axes de coordonnées. Un tellaplacien
ainsidéfini - nous dirons un
laplacien généralisé
que nousindiquerons
par0394gu
-,coïncide donc avec le
laplacien
ordinaire dans lechamp
des fonctions u douées de dérivées continues du 2meordre;
mais il est bien évidentqu’une
telle définition dulaplacien
estbeaucoup plus générale
que la définitionclassique
etpeut
mêmes’ap-
.
pliquer
à des fonctions discontinues.Signalons (’)
que M. G.Bouligand
aindiqué
cette définition dulaplacien généra-
lisé à
partir
de( i).
’ ,(1)
G. BOULIGAND.Mémorial,
p. 6 et i3(loc. cit.).
Dans sa thèse (Paris,ig31),
M. M. Brelot introduit une classe étendue delaplaciens généralisés,
tousidentiques
entre eux, englobanttcomme l’auteur nous l’a fait remarquer, le laplacien
désigné
ci-dessus parA ;
on peutdonc définir ce dernier indifféremment par
(II)
ou(12),
comme le prouverait d’ailleurs unPar un
procédé analogue,
on définirait deproche
enproche
len- laplacien géné- ralisé(1),
que l’on pourrareprésenter
par =13. - Si la fonction considérée
u(P)
estn-harmonique
dansD,
le dernierterme de
(g),
ou(10),
est nul. On en déduit que si une fonctionu(P)
est n-har-monique
dans un domaine D, ellevérifie,
pour toutehypersphère E?
intérieure audomaine
D,
les deux relations suivantes :qui généralisent
les formules de Gauss et de Zaremba relatives aux fonctions har-moniques.
Lesréciproques
serontenvisagées
dans la 2mepartie
de ce Mémoire.14. - Revenons aux
hypothèses
des SS 8 et 9, etdésignons
par L une direction, issue de
Mo qui
coupeEo
en m. La fonction uayant
des dérivées continuesjusqu’à
l’ordre 2n , et dans toute direction issue de
Mo,
nous aurons,quelle
que soit cette directionL ,
ledeveloppement
deTaylor :
’
où toutes les dérivées sont calculées en
Mo’
sauf la dernièrequi
est calculée en uncertain
point Q
du vecteur ..Soit
~’~ l’hypersphère
de centre11y
et de rayon i ; la direction Lcoupe £,
en M.A ce
point M,
on associera les fonctions , dérivées calculées en M suivant la direction L.raisonnement direct facile à faire. En
conséquence,
nous pourrons utiliser les résultats de M. Brelot. Tout cela suppose la continuité de la fonction et de sonlaplacien généralisé.
(’)
Si une fonction continueu(P) vérifie,
en tout point P d’un domaine D, la relation~(P), où ~ (P)
est continue, cetteu (P) possède
des dérivéespremières
continuesdans D