A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
C HARLES R IQUIER
Sur une propriété des fonctions analytiques de variables imaginaires en nombre quelconque
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 3
esérie, tome 16 (1924), p. 139-172
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1924_3_16__139_0>
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SUR UNE PROPRIÉTÉ
DES
FONCTIONS ANALYTIQUES DE VARIABLES IMAGINAIRES
EN NOMBRE
QUELCONQUE
Par CHARLES RIQUIER,
Professeur à l’Université de Caen.
INTRODUCTION
Le
présent
travail a pourobjet
l’examen de lapropriété suivante,
relative à la nullitéidentique
d’une fonction de variablesimaginaires
en nombrequelconque.
Désignant
par a,b, . , ,
des entiersalgébriques indéterminés,
en nombre n, on suppose que les diverssystèmes
de valeursparticulières
dont ces entiers sont sus-ceptibles
se trouventrangés
suivant une loiarbitraire,
mais sans omission nirépé- tition,
sur la file illimitéeet on considère un
système
de 2n + Jvariantes(1) associées,
C) Nous nommons variante un nombre variable
dépendant
d’un entier positif indé- terminé, ou indice, auquel on peut donner des valeurs arbitraires.défini
comme il suit : les npremières,
Uk’ iy, . : . , sont, pour toute valeur de l’in-dice If,
des entiersalgébriques
rendant distinctes entre elles les valeurs des Irexpressions
(cette
conditionpeut
être réalisée d’une foule de la variantesuivante, 1~~,
est, pour toute valeur de k, un entier
positif
au moinségal
à laplus grande
desvaleurs absolues de ces mêmes
expressions;
les ndernières,
u,,., ~~~, ... , sontréelles
et
complètement
arbitraires.Soient maintenant :
s~, ... , des variables
indépendantes imaginaires,
en nombre n;tu, ...
des variablesindépendantes réelles,
en mêmenombre;
;~,~, ~;)~7~,
... desrégions normales (~) respectivement
situées dans lesplans
de no-tation
graphique
des n variables ~r, ~~, ... ;soient, enfin,
n contours
analytiques réguliers
sans n0153uds(3), respectivement
si tués dansSur le
système
formé par l’association de ces n contours, on considère le groupe, des2N k
+ 1points
(’) Voir
le Mémoire intitulé Sur les séries bi-entières et sur l’extension du théorème de Laurent au cas d’un nombrequelconque
de variables(n° 4),
Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse, 3c série, t. XIII.(2)
Voir l’Ouvrage intitulé : LesSystèmes d’équations
aux dérivéespartielles,
n° 4’1.(~) La formule z =
Z(t),
où zdésigne
une variableimaginaire.
etZ(t)
une fonction(imaginaire)
de la variable réelle t, est dite définir un contour analytiquerégulier~
sans noeuds, lorsque la fonctionZ(t)
satisfait à la triple condition suivante :1° Elle est analytique et
régulière
dans toute l’étendue de l’espace(réel) ~[t]~.
2° La relation
numérique
== ~hr~, oû h désigne un entieralgébrique
arbitraire, entraîne commeconséquence
nécessaireZ(t1)
=Z(t2);
en d’autres termes, la fonctionZ(t)
admet la
période
21:. Inversement, la relationnumérique Z(t1)
=Z(t~)
entraîne commeconséquence
nécessaire t1- t2 = 2h03C0, où hdésigne quelque
entieralgébrique.
3° La dérivée
première, Z’(t),
de la fonction reste différente de zéro dans toute l’étendue de l’espace(réel) ~[t)~.
(ohtenu
en inscrivant dans chacun des n contours certainpolygone
de2Nk
+ 1sommets, et associant les sommets de même rang des n
polygones).
Cela
étant,
si unefonction
des li variablesimaginaires
x, y, ... estanalytique
etrégulière
dans larégion composée (Rx, Ry, .... ),
etsi, quelque petite
que soit la cons- lantepositive
a, la suiteformée
par les groupesen
renferme
uneinfinité
en tous lespoints desquels
lafonction présente
un modulemoindre que oc, , celte dernière est
identiquement
nulle dans toute l’étendue de lar~égion .
Par
exemple,
la nullité de la fonction en tous lespoints
des groupes de la suite(1)
’
.entraîne
sa nullité identique.’
Ce résultat a fait
l’objet
d’une communication à l’Académie desSciences,
insérée.. dans les
Comptes
rendus du 28 octobreRappel de notions diverses.
(Nous
avons réuni dans cepremier paragraphe,
à seule fin d’enalléger
ultérieu-remen notre
exposé,
diversespropositions
etobservations,
sans lien mutuelétroit,
dont le
rapprochement
n’offre en lui-même aucunintérêt
maisqui,
chacune entemps voulu,
interviendront defaçon
utile dans lesraisonnements).
,[1] Rappelons
tout d’abord une remarque que nous avons eu l’occasion d’établir dans un travailantérieur(’).
Si l’on
désigne
par rc, v, ... des variables en nombrequelconque,
indifféremment réelles ouimaginaires, par R
unerégion
normale(2)
del’espace [[u,
v....]],
parv,
... )
une fonctionolotrope
dans larégion
~, et parf
unfragment
à la foislimité et
conuplet
de R, ilexiste,
comme onquelque
constantepositive, R’, jouissant
de lapropriété.que,
en unpoint
variable def,
la fonctionf(u,
v,...)~
admet un
système
d’olomètres(au moins) égaux
àR’ ;
ou, cequi
revient aumême,
il existe des constantes
positives, R’?~, R’,,,
...,jouissant
de lapropriété
que, en unpoint
variable def,
la fonction v,...)
admet onsystème
d’olomètres(au moins) égaux respectivement
àR’r,,
....Désignons
maintenant parR,~, Rv’
... des constantespositives
choisies commeon voudra, mais une fois pour toutes, au-dessous des
précédentes (Ru R’u, R,, C R’,,, ... ),
et, dans ledéveloppement taylorien
de notre fonction construit àpartir d’un-point quelconque, (ct,
v,... ),
def, remplaçons chaque
coefficientpar
son
module,
et les accroissements attribués aux valeurs initiales u, v, ...respecti-
vement par
Rt,, Rt,, ... :
la somme dudéveloppement
résultant est unequantité positive dont
la valeur est entièrement déterminéequand
on se donne unpoint
v,
...)
dufragment
tf,
et que nous nommerons V,... ).
Cela
étant,
laquantité S(u,
v,... ) )
reste, dans toute l’étenduedu fragment f,
cons-tamment
inférieure
à unequantité positive fixe
convenablement choisie.Cette
première remarque,
dont on trouvera la démonstration dans le Mémoirecité,
en entraîne immédiatement uneseconde, qui
se formule ainsi :(’) ) Sur les
systèmes partiels
du premier ordreauxquels s’applique
la méthoded’intégration
de Jacobi, et sur le prolongement analytique de leurs
intégrales
(n°9),
Annales de la Facultédes Sciences de Toulouse, 3e série, t. VII.
(2) l oir l’Introduction.
(3) Les systèmes
d’équations
aux dérivéespartielles,
n° 57, 1.Considérons le
développement taylorien
correspondant
à unpoint quelconque, ...),
def;
dans cedéveloppement, supprimons,
suivant une loi donnéed’avance,
certains termes, dont le nombrepeu
t être limit’é ouillimité,
et supposons que ledéveloppement partiel
résultant de cettesuppression
contienne dans tous ses termes le facteur ... , , où ~~,, v, ... dési- gnent certains entiers fixes(positifs
ounuls); puis, après suppression
du facteurcommun ... ,
remplaçons chaque
coefficient par sonmodule,
et les accroisse-ments
h, k,
... parRu, R,,,
...respectivement:
la somme(positive) finalement
i obtenue a, comme laprécédente,
une valeur, v,...),
entièrement déterminée pour toutpoint (u,
v,... )
dufragment f.
Je dis que, dans toute l’étendue du
fragment,
elledemeure,
elleaussi,
constammentinférieure
à unequantité positive , fixe
convenablement choisie.Il résulte eu effet de la remarque
précédente qu’en désignant
par M une cons- tantepositive
suffisammentgrande,
on a, dans toute l’étendue dufragment f,
d’où,
àplus
forteraison,
et enfin
[2]
Soient :u une variable
imaginaire;
~
unerégion
normale extraite del’espace f[M]1;
~
un arc continudépendant
d’uneindéterminée réelle,
ne se réduisant pas à unpoint,
ne passant pas deux fois par le mêmepoint,
et entièrement situé dans larégion ~ .
Cela
étant,
pourqu’une fonction /(M), olotrope
dans larégion
, y soittiquement nulle, il suffit qu’elle
soit nulle tout lelong de
l’arc peu étendu que soit cet arc.Effectivement,
si l’ondésigne
une valeurnumérique
de u choisie comme on voudra sur l’arc~
et que l’on pose= ~
la fonction/(~), peut,
pourtoutes valeurs de u suffisamment voisines de uo,
s’exprimer
par la somme d’une série entière en tt’ . Cette somme, constammentnulle,
en vertu de notrehypothèse,
pour tous les
points
de l’arc suffisamment voisins de uu, s’annulera donc une infinité de fois à l’intérieur d’un cercle de rayon arbitrairementpetit
décrit dupoint
zéro ’comme centre dans le
plan
de notationgraphique
de la variable u‘ : : la série considérée aura, parsuite,
tous ses coefficientsnuls(’),
c’est-à-dire que, pour u =uü,
la fonction
j’(u)
s’annuleranumériquement
avec ses dérivées de tous ordres; ellesera donc
identiquement
nulle dans toute l’étendue de larégion
[3] Supposons qu’une fonction, H(u),
de la variableimaginaire
u soit déve-loppable (en
série deTaylor)
àpartir
d’une certaine valeurinitiale,
uo, de u, etqu’elle
y ait pour valeur initialeDo,
sans se réduireidentiquement
à cette cons-tante ; les valeurs de la suite illimitée
ne
peuvent
enpareil
cas s’annuler toutes : soit p le rang de lapremière
d’entre ellesqui
ne s’annule pas.Cela
étant, l’équation
si on la considère exclusivement dans le
voisinage
de la solutionnumérique
. a pour solution
générale
I
où
(U - désigne
toute racinepième
de UT -U0,
et où lacomposante 03C6(t),
déoe-loppable
en série de Maclaurin,satisfait
àl’égalité numérique 03C6(o)
= u0, ainsiqu’à l’inégalité r~’(o) ~
o .En outre, si le module de U -
Lla
estsuffisamment petit,
san a êtrenul,
celui de la.quantité
__ .
(’)
Lessystèmes d’équations
aux dérivéespartielles,
n° 35; II.(q)
Ibid., n° 57.tombe au-dessous de tout nombre
positif donné,
sans être nul nonplus,
ét les p valeursz
de u
qui correspondent respectivement
aux p déterminations de(U
-- r’ sont toutes distinctes entre elles.(lette
proposition, qui
se rattache à unethéorie
bien connue,peu
t s’établir trèssimplement
comme il suit :I. .
Si,
dans la série entière .(admettant quelque
domaine deconvergence),
lecoefficient
as de lapremière puissance
de x, est
différent
dezéro,
à deux valeurs distinctes de x, arbitrairement choisies dansun
voisinage suffisamment rapproché
de la valeurzéro, correspondent toujours
deuxvaleurs distinctes de
f( x)..
Effectivement,
en vertu del’hypothèse
a;~
o,l’équation
où se trouvent
engagées
les deuxindéterminées ,x’, x",
etqui
admet la solutionnumérique
évidente x’ = o, x" =o, peut
être résolue parrapport
à x’ àpartir
decette solution
numérique
conformément auprincipe général
des fonctionsimplicites :
.la formule de résolution est
d’ailleurs, évidemment, x’
= x".Or,
dans unvoisinage
suffisamment
rapproché
de la solutionnumérique initiale,
elleéquivaut entièrement,
comme on sait, à
l’équation (2).
II. Revenons à la
proposition qu’il s’agit
d’établir,En
posant,
pourabréger
lesnotations,
-l’équation (1) prend
la formePar la substitution
elle devien t
puis, après suppression
du facteurcommun ~ B
où
K(z, u»
esidéveloppable (en
série deTaylor)
àpartir
des valeurs initiales z = o, w = -b
ap . Cette dernièreéquation
admet manifestement la solutionnumérique
et, comme la dérivée
partielle
de sonpremier
membre parrapport
il m,est essentiellement différente de zéro pour ces mêmes valeurs, le
principe général
des fonctions
implicites
estapplicable,
etl’équation (5),
par suite aussil’équation (4),
est
identiquement
vérifiée par la substitution à 1~ d’une certaine sérieentière, ;~{z),
ayant
pour terme constant- h
.L’équation (3),
à son tour, est doncidentique-
ment vérifiée
quand
on pose[la
série entière commençant par le termez],
ou, cequi
revient aumême,
quand
on pose w1
En choisissant
â
volonté pour laquantité a~’
l’une des pvaleurs,
essentiellement différentes dezéro,
dont elle estsusceptible,
la formuleprécédente peut
s’écrirej la
série entière commençant par le termet I]
, etl’équation proposée (i)
L ~J
’est dès lors
identiquement
vérifiée pour[la
série entière9(t)
commençant par les termes u~~~- t ~
, d’où~(o) _.
uo,a ~,
,
. La formule
(7)
donne d’ailleurs la solution laplus générale
de(i)
dans un voisi-nage suffisamment
rapproché
de la solutionnumérique (uo’ Do);
ou, cequi
revientau
même,
la formule(6)
donne la solution laplus générale
de(3)
dans unvoisinage
suffisammen t
rapproché
de la solutionnumérique (o, o) :
car, si l’onsuppose U’ = o,
les deux
équations (3)
et(6)
admettent l’une et l’autre la valeur ur = o comme racine.
isolée,
et, si l’on supposeU’ ~ o, l’équation (3) équivaut, moyennant
les formulesde
transformation,
àl’équation (5),
dont la solutiongénérale,
obtenue à l’aide du théorèmeclassique
des fonctionsimplicites,
se trouveexprimée
par(6).
Observons enfin que, par suite de
l’inégalité numérique 9’(0) =~
o, à deux valeurs .distinctes de t de modules sumsamment
petits correspondent, d’après
1, deux valeurs distinctes de(t)..
Cela
étant,
considérons ledéveloppement
et soient t
les modules
respectifs
des coefficientsla racine
pième arithmétique
du module de U -U0 (p
est, comme onsait,
lemodule commun des p racines
pièmes
de on a, évidemment, en se repor-tant à la formule
(7),
Or, lorsque
le module de U -U.~
est indéfiniment voisin dezéro,
il en est de mêmede sa racine donc aussi du second membre de
l’inégalité précédente,
et àplus
forte raison dupremier
membre.D’ailleurs, puisque l’hypothèse
U -U~
= odonne
03C6[(U-U0)I p]
= M,, ’l’hypothèse
U 2014U. ~
o donnera nécessairement(’)
On sait en effet qu’endésignant
par p un entier positif, et par z une variable indé->
pendante assujettie
à se mouvoir dans larégion z ~
o, la fonction(positive) z
est continueSystèmes d’équations
aux dérivées partielles, n" 18,II).
_
’
i
-
U0)p ]~u0; et puisque,
dans l’hypothèse
U - U0 ~
o, les p racines
pièmes
de U-C;y
sont distinctes entreelles,
les p valeurscorrespondantes
de cc leseront
également.
Ainsi se trouve établi notre énoncé.
Si, notamment,
l’entierp est >
i , si l’on ccH’yc")
= o, on voit que, pour une valeur de Udifférente
deLo
0 - etindéfiniment
voisine de ,l’équation H(u) -.U
admet commeracines,
, dans unvoisinage indéfiniment rapproché
de lavaleur uo, ,
plusieurs
valeurs de ct distinctes entre elles.[4]
Lapropriété
que nous venons derappeler entraîne
immédiatement la sui- vante :La fonction
H(u)
de la variableimaginaire
cc étantolotrope
dans unerégion normale,
del’espace ~(u]~,
supposonsqu’à
deux valeurs distinctes de u, arbi- trairement choisies dans cetterégion, correspondent toujours
deux valeurs distinctes . deH(u) :
celaétant,
la dérivéeH’(cc)
restedifférente
cle zéro dans toute l’étendue dela
région Ru
. ’Désignant
en effet par uo unpoint particulier quelconque
de cetterégion,
posons~ et considérons
l’équation
aux indéterminées u, U : son second
membre, développable
en sérietaylo-
ri.enne à
partir
de lavaleur de u,
considérée commeinitiale,
nepeut évidemment,
en vertu de nos
hypothèses,
se réduireidentiquement
à sa valeur initialeU .
Celaétant,
si l’on avait = o, il résulte de ce que nous venons d’établir(n° 3)
que, pour une valeur de U différente de
Uo
et indéfiniment voisine deUo, l’équa-
tion
(8)
admettrait commeracines,
dans unvoisinage
indéfinimentrapproché
de uo, ,plusieurs
valeurs de u distinctes entre elles : inversementdonc,
à ces valeurs de udistinctes entre elles
correspondrait
une valeurunique
deU,
cequi
est contraireà
l’hypothèse.
Il convient
d’ajouter
ceci :Désignons
par~~
larégion
formée dansl’espace [[U]]
par l’ensemble despoints U, qui,
en vertu de la formule(8), correspondent respectivement
aux diverspoints
de larégion
: la dérivéeH’(u)
restant,d’après
cequi précède,
constam-ment différente de zéro dans toute l’étendue de cette
dernière,
il résulte d’une remar-que
exposée ailleurs (’)
que laformule (8) définit,
entre les deuxrégions
normalesRu
et RU, une
correspondance olotrope point
panpoint.
(’)
Sur les systèmes partiels du premier ordre auxquelss’applique
la méthoded’intégration
de Jacobi, et sur le
prolongement analytique
de leursintégrales (rl°‘
2 et3),
Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse, 3e série, t. VU. ’[5] Lorsqu’une fonction imaginaire
des variables réelles x, y, ... estolotrope
clans une
région (normale)
del’espace [[x,
y, ...]]
, chacun de ses deux éléments(con-
sidéré dans la
région
dont ils’agit) jouit
de la mêmepropriété.
Car
si,
dans ledéveloppement taylorien
de lafonction,
construit àpartir
d’unpoint quelconque
de larégion,
on réduit lescoefficients,
d’abord à leurspremiers éléments, puis
à leurs secondséléments,
les deux nouvelles séries entièresqui
enrésultent
représentent respectivement,
dans levoisinage
dupoint considéré,
le pre- n1ier et lesecond
élément de la fonction.[6]
Leprincipe
fondamental de lacomposition
des fonctionsolotropes,
quenous avons eu mainte
fois,
dans un travailantérieur(’),
l’occasion de faire inter- venir, donne lieu à une observation que, nonobstant son extrêmesimplicité, il
estbon de noter.
Rappelons
tout d’abord l’énoncé duprincipe
enquestion :
:Si,
d’une lesfonctions simples
sont toutes
olotropes
dans unerégion,
,., , del’espace [[x, y ... ]]; si,
d’autrepart,
la
composante f(u,
v,... ) jouit
de la mêmepropriété
dans unerégion,
, de l’es-pace
[[u,
v... ]];
sienfin,
pour un choix arbitraire dupoint (x,
y... )
dans la pre- mièrerégion,
l’association des valeursprises
par lesfonctions simples (9)
donne unpoint
constamment situé dans la seconde : lesfonctions composées
’f(p, q,...)u, v,... (u,
v,... ) désigne
la dér.ivée d’ordrespartiels
p, q, ... def(u,
v ...),
, nepeuvent
manquer d’êtreolotropes
dans larégion
", .En outre, la dérivée
première
relative à x de lafonction composée
est donnée par la
formule
où il
faut, naturellement, faire
dansl f -
, ... les substitutions’ av
(1)
Sur les séries bi-entières, etc., Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse, 3e série,t. XIII.
(2
) Les systèmes d’équations
aux dérivées partielles, n°S 59 à 62.Or,
dans la démonstration oul’application
de ceténoncé,
on suppose leplus
sou-vent, ou bien que les deux groupes ..
se
composent
l’un et l’autre de variablesimaginaires,
on bienqu’ils
secomposent
el l’autre de variables réelles : mais on
peut
supposer tout aussi bien que le~groupe ce, y, ... , se compose de variables
réelles,
et le groupe u, v, ... de variablesimaginaires (1).
(1)
Je saisis cette occasion, bien que la chose ne nous soit actuellement d’aucune utilité, pour donner une formeplus
simple que je ne l’ai fait dans l’ouvrage cité 66,67
et68}
à la démonstration d’une
proposition
élémentaire concernant ladifférentiation
des fonctionscomposées.
’Considérons, en même temps que les variables
indépendantes
x, y, ..., diverses fonc- tions indéterminées, U, V, ..., de x, y, ... , en nombre donné, et les dérivées de U, V, , , . d’ordre inférieur ouégal
à l’entier donné k(k
> o) : soit N le nombre total desquantités
contenues dans le groupe que forment les variables x, y, ..., les fonctions U, V, ... et les dérivées dont il s’agit. Considérons d’autre part une composante indéterminée à 1Î variables,
et
imaginons
que ces dernières y aient étéremplacées,
les unes par x, y, ..., les autres.. par U. V, ... et les dérivées de U, V.... d’ordre inférieur ou
égal
à k. SU’on calcule unedérivée d’ordre
m(m
>y ]
de la fonctioncomposée
résultante enappliquant plusieurs
foisde suite la
règle qui
fournit les dérivéespremières,
il est manifeste quel’expression
finale-ment obtenue ne contient que les dérivées d’ordres 1, a, ..., m de la composante et les dérivées d’ordres !, 2, ..., m + k de U, V, ... ,
qu’elle
a parrapport
à toutes ces dérivéesla forme entière, et
qu’elle
est linéaire ethomogène
par rapport à celles de la composante.Or, pour une dérivée déterminée d’ordre m de la fonction
composée,
cette suited’opéra-
tions peut être effectuée de diverses manières : je dis qu’en considérant comme autant de.
variables
indépendantes
distinctes les dérivées d’ordres 1, 2, ... , m de la composante et les déri- vées d’ordres I , 2, ... , m + k de U, ~-’ .. ~ , les diversesexpressions
ainsi obtenues pour une même dérivéc d’ordre m de la,fonction composée
sontidentiquement égales
entre elles; parexemple, deux
expressions, ~~ p~ q; ,.. , ~l~~p, q, .,. ,
obtenues pour la dérivée d’ordres partielsp, q, ...
(p +
q + ... =m) présentent
l’une par rapport à l’autre l’identitéindiquée.
Si l’on suppose en effet que la composante, d’une part, et les fonctions U, V, ..., d’au- tre part, soient de
simples polynômes
entiers, les valeurs attribuées aux variables x, y ...n’excéderont
jamais
les limites d’olotropie de L, V, ..., et, de leur côté, les valeurs corres-pondantes
de U, V, ... n’excéderont jamais les limites d’olotropie de la composante : larègle
de différentiation des fonctionscomposées n’implique
donc en pareil cas aucune res-triction.
, Observons en outre qu’un
polynôme
dedegré
G à coefficients indéterminés a ses déri- vées d’ordresupérieur
à G toutes identiquement nulles,quelques
valeursnumériques.
qu’on attribue aux coefficients
(voir
l’ouvrage cité, n° 5i,2°),
et qu’on peut(d’une
seulemanière)
déterminernumériquement
ces derniers de telle façon que, pour des valeurs.numériques arbitrairement données des variables dont il
dépend,
lepolynôme
et ses déri-vées des ordres 1,2, .... G prennent des valeurs
numériques
arbitrairement données : si l’ondésigne
en effet par z, f, ... les variables dontdépend
le polynôme cherché, et parVoici,
de ce dernier cas,l’exemple
leplus simple
que l’onpuisse
donner.Désignant
par il une variableimaginaire,
parRu
unerégion
normale de l’es- pace[[ca]’,
et par x, y deux variablesréelles,
prenons commecomposante
une fonc-tion, H(u), olotrope
dans , et commé fonctionsirnple
le binôme x +iy
.Cela
étant, la fonction
composée
H(x +iy)
nepeut
manquer d’êtreolotrope
dans larégion
de
l’espace [[x, y]~
dont la définition se déduit de celle de par lasimple
substi-tution des notations x, y à celles
qui désignent
lepremier
et le second élément de u.Le fait se formule souvent d’une
façon plus
brève en disant quela fonction composée H(x
+iy)
eslolotrope
dans RH .to, ... les valeurs
numériques
choisies pour elles, il suint, pour obtenir les différents termes de ce polynôme(développé
àpartir
deto’
...),
de considérerl’expression
,d’y supposer
~1~.,;,
.. = o toutes les fois que la somme a + ... surpasse G, et deprendre
pour A~,.. ~, ... , dans le cas contraire, la valeurnumérique assignée
d’avance à ladérivée d’ordres
partiels
a,(j,
... ‘Cela
posé,
et endésignant
par Q, .... les dérivées des ordres 1, 2, .. , k de U, V, ... ,supposons qu’on prenne pour composante un polynôme entier de
degré m (à
Nvariables)
dont les coefficients soient
indéterminés,
et pour les fonctions U, V, ... autant depoly-
nômes entiers de
degré m
+ k(aux
variables x, y,...)
dont les coefficients soientégale-
ment indéterminés.
D’après
ce qui vient d’être dit, on peut tout d’abord déterminernumériquement
lespolynômes
U, V, ... de telle façon que, pour des valeursnumériques
arbitrairement choisies de x, y, ..., , ces
polynômes
et leurs dérivées des ordres 1,2, ... ,~n2 + k prennent des valeurs
numériques
arbitrairement choisies; cela fait, si l’ondésigne par
’
~~ T T 1; T > B
les va.leurs
numériques
deon pourra déterminer
numériquement
le polynôme entier dedegré m
qui,joùe
le rôle defonction composante, de telle façon que, pour
ce
polynôme
et ses dérivées des ordres 1,2,..., ~ prennent des valeursnumériques
arbi-trairement choisies. -
° Les coefficients de ces divers polynômes étant ainsi fixés
numériquement., désignons
par F(x, y,
...)
lepolynôme
entier qui résulte de leur combinaison, et parF~~’00FF~’,’,;’~(x,
y,...)
la dérivée d’ordres
partiels
p, q, ... deF(x,
y, ... ). Lesexpressions t1 !p,
q, ... , q, , . " ,entières, comme il a été dit, par rapport aux dérivées d’ordres 1,2, ..., m de la composante indéterminée et aux dérivées d’ordres i, 2, ... , m + k des fonctions indéterminées U, V, ... ,
prennent toutes deux une même valeur
numérique,
On notera les
points
suivants :, i" n
Désignons
parE(x, y), F(x, y)
lepremier
et le second élément de la fonctioncomposée olotrope H(x
.~-iy),
nécessairementolotropes
eux-mêmes dans larégion ~t~
(n° 5);
posons ensuite[ce qui équivaut
aux deux relations simultanéesX ~ E(x, y),
Y ~(F(x, y)],
et notons.graphiquement,
d’abord la valeurimaginaire
+iy,
ou, cequi
revient aumême,
le
couple
de valeurs réelles(LC, y),
à l’aide de deux axesrectangulaires
tracés dansun
premier plan, puis,
demême,
la valeurimaginaire X + iY,
ou, cequi
revient aumême,
lecouple
de valeurs réelles(X, Y),
à l’aide de deux axesrectangulaires
tracéedans un deuxième
plan.
A toutpoint
dupremier plan
situé dans larégion ~~~
cor-respond,
en vertu de la formule(10),
unpoint
du deuxième.Cela
étant, si,
intérieurement à cetterégion,
on trace une branche de courbe.analytique,
c’est-à-dire tout lelong
delaquelle
x et y soient fonctionsolotropes.
d’une même variable
indépendante réelle,
il résulte immédiatement duprincipe général
de lacomposition
des fonctionsolotropes
que la branchecorrespondante
dudeuxième
plan
est aussi une brancheanalytique.
2’
Supposons
que, dans toute l’étendue de larégion
la derivée H’(u) soitdif- férente
de zéro. Celaétant, si,
intérieurement à larégion
dupremier plan,
on traceune branche
analytique
sanspoint singulier (c’est-à-dire
tout lelong
delaquelle
dxet
dy
ne s’annulentjamais à
lafois),
la brancheanalytique (~°) qui
luicorrespond
dans le deuxième
plan
nepr°ésente
pas nonplus
depoint singulier.
On a en
effet,
en deuxpoints correspondants
de cesbranches,
lorsqu’on attribue aux dérivées dont il s’agit les
valeurs numériques précédemment,
choisiespour elles; ce choix étant d’ailleurs entièrement arbitraire, les deux expressions considérées
ne peuvent manquer d’être identiquement
égales.
Ainsi se trouve établi notre énoncé.
On en déduit immédiatement la
conséquence
suivante : :En
désignant
par U, V, .. des fonctions indéterminées de x, y, ... , en nombre donné, par kun entier donné (~ o),
par 03A9,
... , les dérivées des ordres i , 2, ... de Li, V,..., el parune composante déterminée, les diverses expressions
auxqueLles
conduit, pour une raëme dérivéequelconque
de lafonclion composée, l’application répétée
del’algorithme
fournissant les dérivéespremières,
sontidentiquement égales
enlre ellesquand
on y considère x, y, ...,
Il, V, ... , , etles dérivées de tous ordres de U; V, ... , comme autant de var°iables
indépendantes
distinctes.or,
H’(x
+iy)
étant différent dezéro,
la relation dX + idY ^ oentraînerait,
con- trairement àl’hypothèse, dy
+idy
~ o .Soit u4 = xo +
iya
unpoint
de larégion
: si po.Ilj’ u = uo, , la dérivéeH’(u)
est
numériquement différente
dezéro,
le déterminantdifférentiel
ne
peut
manquer de lui-même pour x, y = x0,y0 .. ’ De la relation
on tire en effet
d’où
et,
finalement,
Le déterminant différentiel
(II) peut
doncs’écrire,
ausigne près,
Pour
qu’il f~t
nul en(~xo, y~~,
il faudraitqu’en
cepoint
on eût â la fois ~E ‘ o,~x
àF .
=
1x o , ouc’est-à-dire +
iyJ
- o, ou enfin = o, cequi
est contraire àl’hypothèse.
Prolongement analytique d’une fonction de variable réelle
remplissant certaines conditions.
[7] J Désignant
par fj one variableréelle,
supposonsqu’une
fonctionimaginaire,
~,~(8),
de cette variable satisfasse à latriple
condition suivante : :I" ° La
fonction 03C9(03B8) est olotrope
duns toute l’étendue de réel[[03B8]].
2° En
désignant
par h un entierarbitrai re,
la relationnumérique 03B81
-03B82
= Zlanentraîne comme
conséquenee
nécessaire ^03C9(03B82);
en d’autres termes, la fonctionadmet la
période
Inversement, la relationnumérique 03C9(03B81)
=03C9(03B82)
entraînecomme
conséquence
nécessaire03B81- 03B82
_--_ ?h 03C0, où hdésigne quelque
entier.3° La dérivée
première 03C9’(03B8)
de lafonction
ne s’annule en aucunpoint
del’espace
r~éel
(.[~j_~~
Cela
étant,
si l’on considère 03B8 comme lepremier
élément d’nne variableimagi- naire,
~ = 8 +ir,
notéegraphiquement
à l’aide de deux axesrectangulaires OH,
Or,on
peut
formuler lapropriété
suivante: :La
fonction 03C9(03B8) peut
s’eprolonger analytiquement (sans présenter
aucunesingu- larité)
à l’intérieur dequelque
bandeindéfinie, parallèle
à l’axe desquantités
réellesO03B8
,et s’étendant cle
part
et d’autre de cet axe.A l’intérieur de celle
bande,
lafonction
ainsiprolongée, 03C9(Z)
, admet lapériode
203C0 ,c’est-à-dire que la relation
numérique Z1- Z2
= , où hdésigne
unentier
arbi-traire,
entraîne commeconséquence
nécessaire _03C9(Z2).
Enfin,
à l’intérieur dequelque
bandeindéfinie parallèle
à ce même axe 08 et s’éten-dant de
part
etd’autre,
la relationnumérique 03C9(Z1)
_03C9(Z2) entraîne,
inversement,comme
conséquence
nécessaire~1- ~~,
=2h-,
, où hdésigne quelque
entier.I.
Si,
dansl’espace
réel on considère larégion
limitée etcomplète
on
peut(’) assigner quelque
constantepositive, o,
telle que la fonction donnéeo~(~)
admette un olomètre
(au moins) égal
à’ 0 dans toute l’étendue de cetterégion,
et,par