A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
R OGER S ERVILLE
Études sur le pendule conique
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 3
esérie, tome 15 (1923), p. 87-197
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1923_3_15__87_0>
© Université Paul Sabatier, 1923, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de la faculté des sciences de Toulouse » (http://picard.ups-tlse.fr/~annales/) implique l’accord avec les conditions générales d’utilisa- tion (http://www.numdam.org/conditions). Toute utilisation commerciale ou impression sys- tématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fi- chier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
ÉTUDES SUR LE PENDULE CONIQUE
Par M. ROGER SERVILLE
INTRODUCTION _
’1.
Origine
du travail. - Commeje
désiraisentreprendre
un travail surl’hydro- dynamique,
M. Bouasse me proposa l’étude de l’oscillation d’unliquide
dans untuyau.
.
Après
la théorie de Navier et lesexpériences
de Poiseuille surl’écoulement,
ilsemblait intéressant de soumettre l’oscillation à des mesures
précises
et de rappro- cher les résultats obtenus de ceux que donne la théorie del’écoulement,
étendue àl’oscillation.
2.
Obtention
et entretien de l’oscillationliquide.
-Remplissons
d’eau un tubede verre en forme
d’U,
créons une dénivellation à l’un des bouts et laissons osciller la colonneliquide.
Pour déterminer lapériode ~
avecprécision, comptons plusieurs
oscillations.
Les frottements
amortissentl’amplitude
et l’instant du passage de lacolonne
liquide
par saposition d’équilibre
est d’autantplus
difficile à déterminer quel’amplitude
estplus petite :
laprécision
relative reste faible. Pourl’augmenter
entretenons le
phénornène.
~ ,Au bout du bras horizontal
b,
lependule
circulaire P(fig. ~
depériode T, porte
unebaguette
de verre aqui plonge
dans la colonneliquide Ci.
Le mouvementde la
baguette
crée une dénivellationliquide (force imposée)
sinusoïdale parrapport
au
temps,
depériode 1’,
queje
suppose d’abord différente de lapériode
propre~ ~ de la masseliquide (oscillateur). L’expérience
montrequ’après quelques oscillations,
sous l’action de la force
imposée,
l’oscillateurprend
lapériode
T avec un retard enphase
bien déterminé.88
-
En
déplaçant
l la lentille deplomb
A sur latige
dupendule, je
lui donne unepériode =)== T; je
recommencel’expérience.
L’oscillateurprend
lapériode T;
avecun retard
qui
diffère duprécéden
t : àchaque
valeur de ’l’correspond
une valeur duretard. ,,
llelmholtz a montré que T == r, si le retard est d’ara
quart
depériode.
D’où laméthode suivante pour déterminer T : : faire varier T
jusqu’à
mettre lesphénomènes.
en
quadrature, puis
mesurer T. Cette mesure estfacile, puisque
lependule
estentretenu : le
problème
se ramène au contrôle de laquadrature.
3. Insuffisance du
pendule
circulaire. - Lependule
P et l’oscillateurliquide
sont en
quadrature,
si labaguette
atteint sonélongation supérieure
maxima(vitesse nulle), quand
leménisque
passe par saposition d’équilibre.
L’instant du secondphénomène
est facile àdéterminer;
l’instant dupremier,
difficile. Pour vérifier la coïncidence des deuxphénomènes, j’essaie
ledispositif
suivant :Au bout de sa course, le
doigt a’,
fixé à droite dupendule,
touche un leviercoudé od
qui porte
un miroir m etpivote
autour de l’axe o. De la fente horizon- taleF, large
d’uncentimètre, part
un faisceau lumineuxqui
traverse la lentillel,
se réfléchit sur le miroir 111 et donne son
image,
sous forme d’une bandelumineuse
sur le verre
dépoli
e ; ce verre estplacé
devant lapartie supérieure
dutube C~ .
Dans la lunette
L, je
vise le bas duménisque C2.
~1 cause de laréfraction,
cc.ménisque
envoie peu de lumière et sonimage
sombre coupe nettementl’image
brillante de la colonne
liquide.
L’amplitude
dupendule,
entretenuélectriquement,
estréglée
de manièrequ’au
bout de sa course, la bande lumineuse s’arrête un peu au-dessus du niveau
d’équi-
libre du
ménisque.
Dans son va etvient,
elle éclaire ce niveaud’équilibre
à deuxinstants
symétriques
parrapport
à celui oùl’élongation
de labaguette
est maxima.Le retard est d’un
quart
depériode, si, grâce
à lapersistance
desimpressions
lumi-neuses, l’observateur voit les deux
images
duménisque
àégale
distance depart
et d’autre duréticule, primitivement
confondu avecl’image
duménisque
au repos.En
résumé,
au lieu d’observer si leménisque
est dans saposition d’équilibre quand l’image s’arrête, je
vérifiequ’il
est àégale
distance depart
et d’autre de cetteposition, quand l’image
repasse à la même distance de sonélongation
maxima.En
pratique,
les éclairs sonttrop longs, l’image
duménisque
manque denetteté,
l’observation est rendue difficile par lasuperposition
des deuxImages :
la méthodeest d’une
précision
inférieure a larégularité
duphénomène.
Lependule conique
estpréférablé.
4.
Emploi
dupendule conique.
- Dansl’appareil précédent, je remplace
le.pendule
P par un autre trèsléger,
enéquilibre
indifférent..le luiimpose
un mou-vement sinusoïdal au moyen d’une bielle mue par nn
pendule conique. 3’utilise-
cependule
aproduire
une étincelle exactement à l’instant du maximumd’élongation
de la
baguette,
cequi.
est facilepuisque
le mouvement de l’extrémité dupendule
est uniforme..Je
projette
cetteétincelle,
servant de sourcelumineuse,
sur le verre.
dépoli e (fig. 1),
au niveaud’équilibre
duménisque :
la difficultéprécédent;
est ,supprimée.
.’
i. - Entretien de l’oscillateur liquide par un pendule circulaire.
Un
pendule conique
construit suivant les donnéesclassiques,
n’avait pas larégu-
larité de l’oscillation
liquide qui
est de l’ordre de En réduisant les frottements dumanège qui porte
lafourchette, j’ai
rendu lapériode
dupendule
constante àl’approximation
toutes choseségales
d’ailleurs. J’ai étudié la loi de variation de cettepériode
en fonction del’angle
au sommet, et,comparant
cette loi à celleque veut la
théorie, j’ai prouvé
l’existence de forces centralesperturbatrices
dontj’ai entrepris
l’étudesystématique.
’5.
Étude
de la résistance de l’air. -Ainsi,
l’étude dupendule conique
m’aconduit à celle des
manèges. Disposant
d’un mouvement circulairerégulier, je
l’utilise à la mesure de la résistance de
l’air
sur des corps de formesvariées,
pour des vitesses de 100 à 10 cm. sec.Pour les vitesses de 10 à i
c’m.
sec., unmanège spécial,
dont les frottements solides sontnégligeables,
rn’apermis
de déterminer la loi de passage durégime
hydraulique
aurégime visqueux.
, 6. Plan de
l’exposé.
---J’expose
cesquestions
dans l’ordre decomplexité
crois-sante. Je décris mon
manège ; je l’applique
à l’étude de la résistance de l’air dans lerégime hydraulique partie)
et dans lerégime visqueux (IIa partie).
J’utilise lemanège
à l’entretien dupendule conique
considéré comme instrument derégulation (III° partie)
et commeappareil
de mesure des forces centralespartie).
L’application
dupendule conique
à l’étude de l’oscillation d’unliquide
dans untuyau
feral’objet
d’un mémoirespécial.
.. ,Je rernercie M.
Bouasse, qui,
avec laplus grande bienveillance,
a mis à ma dis-position
les ressources de sonlaboratoire,
n’a cessé de s’intéresser à mes recherches~
et de
m’encourager
de ses conseils.’
~
PARTIE
Étude
dela
résistance de l’air dans lerégime hydraulique.
CHAPITRE PREMIER
Obtention d’un
mouvementcirculaire régulier.
7. Notations. - Un solide est anime d’un mouvement
rectiligne
ou circulaireuniforme;
;désignons
par :-a’1~,,
la résistanceopposée
par le fluide audéplacement
du corps;S,
l’aire de la section droite ducylindre
de contourapparent
dont lesgénéra-
trices sont
parallèles
à lavitesse;
V, la vitesse linéaire ;
2 et
~’ ~ ~ ; g,
lepoids
et la massespécifique
du fluide ambiant.Rappelons
le raisonnement de Newtonqui
donne la résistance pour lerégime hydraulique.
Posons que le corps
communique
une vitesseproportionnelle
à~~,
à un volumede
fluide proportionnel
au volume SVbalayé
parseconde. Écrivons
que letravail *V, dépensé
pour entretenir le mouvement, se retrouve dansl’énergie cinétique
dufluide : .
Dans cette formule le coefficient
,j
est sans dimension : c’est un nombreindépen-
,dant dcL choix de,s unités.
’
’
En introduisant dans le calcul de Newton les unités du
système
C.S.,
onretrouve la formule
(t) où p :
g estremplacé
par la massespécifique ~‘.
Renonçant
àl’emploi
dej,
nombre dephysiciens
posent : .Dans le
système pratique
et pour la densité del’an p
--- I,~~r(température
t ~=
r5°; pression h
=760
mm. ; tension de vapeur,~’ --_
moitié de la tensionmaxima
F),
ona : j
==16,06
K.Quand m
estproportionnel
à S et à~r~,
pourchaque corps j
est une constantedéterminée une fois pour toutes. En
fait,
cetteproportionnalité
n’est pasrigou-
reuse; cependant
on conserve la formule(i),
yconsidérant j
comme fonction de Set de V.
8. Travaux antérieurs. - 1 ()
Depuis
New ton ungrand
nombre dephysiciens
ont déterminé pour des corps de formes variées la
valeur
ducoefficient j
et sesvariations en fonction de S et de V. La diversité des méthodes prouve leur
imper-
fection. Elles se divisent en deux groupes suivant que le mouvement est
imposé
aufluide ou au solide : .
a)
Le corps estimmobile,
fixé au milieu ou au débouché d’un tunnel danslequel
le fluide est
poussé
par unventilateur; malheureusement,
loin de sedéplacer
uni-formément,
l’air progressegénéralement
par rafales.b)
Dans le fluide au repos le corps est animé d’un mouvementrectiligne
uni-forme
(par exemple, guidé
par un câblevertical,
le corps tombe du secondétage
de la tour
Eiffel).
Hors le cas despetites vitesses,
cette méthodeexige
leplein
air :l’irrégularité
des résultats montre que le vent est une forte cause d’erreur.Pour rester dans un
laboratoire,
onremplace
souvent le mouvementrectiligne
par un mouvement circulaire :
je critique
cetteméthode ~
g. ,a° RÉSULTATS
(’).
- Pour leplan
mince et des vitesses de 5o cm. à 5o m. à laseconde, m,
estproportionnel
à V2 et àS";
leparamètre ~
estlégèrement plus grand
. que i.
Après
tantd’expériences
la valeurde j
devrait être bien connue : or, suivantles
physiciens,
les résultats varient deo,g6
et cequi
prouve la difficulté depréciser les
conditions del’expérience.
Eiffeltrouve j = 1,06
par la méthode du’
tunnel; ,/
= 1,20quand
ledisque
tombe du haut de sa tour. Voiciquelques
nom-bres obtenus avec des
manèges :
(1)
Voir le résumé desprincipaux
résultats : Eiffel, Résistance de l’air, desexpé-
-
’
riences, Dunod,
Pour la
sphère,
leshémisphères
et lecylindre,
les résultatsprésentent
des écartsanalogues:
.Pour un
disque plan
de cl = 20 cm., Renard(’) trouve j
=1 ,65.
Cette valeur étantsupérieure
à la moyenne des résultats trouvés avantlui,
Renard admet que, dans sesexpériences,
la résistance estaugmentée
par l’influence du mouvement’ circulaire et que le vrai coefficient
est j
=r,36.
Il pose deplus
que cette influencemajore
dans le mêmerapport
les résultats pour les autres surfaces. Ilcorrige
cesrésultats par le facteur
~,36 :
I1,65.
D’après
Eiffel("),
les écarts pour le coefficient de lasphère s’expliquent
par une discontinuité. Pour unesphère
de d = 16 cm.,j
passede jl
=0,48 à j2
=o,t6, au voisinage
de V = [2 m. sec. Cette discontinuité a lieu pour des vitesses d’autantplus grandes
que le diamètre de lasphère
estplus petit.
Enextrapolant
les résul-tats
d’Eiffel,
cette discontinuitécorrespond
à la vitesse de 1 7 m. sec.,pour la sphère
de d = ~ 10 cm., que
j’u tilise.
Comme
je
me borne aux vitesses inférieures à 1 ni. sec.,je
reste dans larégion
où
ji = 0,48.
Pour dessphères
de diamètresupérieur
à I6 cm., Eiffeltrouver
infé-. rieur à
o,48.
Eiffel ne rencontre pas semblable discontinuité pour les
hémisphères.
9.
Critique
de la méthode dumanège. --
I° Dansl’application
de la méthodedu
manège,
deux conditions faciles àremplir,
sont souventnégligées.
a)
Lorsque
la vitesseangulaire
dumanège
n’est pas constante, on compare la résistance moyenne à la vitesse moyenne, cequi
n’est paslégitime, puisque
estproportionnel
àPour réaliser une vitesse constante,
j’utilise
unpoids
comme moteur etje
réduisles frottements solides du
manège :
sarégularité dépasse
alors celle duphénomène (voir § 13).
(1)
Renard, C. R" a4mai I904.
---- - . -... _______ __ _ ___ _
(2) Eiffel, La résistance de l’air el l’aviation, Du nod,
I9I4.
’
b)
Ledynamomètre, placé près
du corps, trouble lephénomène.
Je
prends
pour mesure de la résistance lepoids
moteur, cequi
medispense
detout
dynamomètre.
2° La méthode elle-même
prête
à de gravesobjections.
f)
Ou nepeut supprimer
le brasqui
trouble lephénomène.
En réduisant
l’épaisseur
dubras, je
rends ce troublenégligeable (voir § 18).
d)
Le corps trouve devant lui uneatmosphère agitée
par ses passagesantérieurs.
Après quelques
tours, le fluideprend
même un mouvement d’ensemble(coaxial
au,manège), qui
diminue la valeurapparente
de la résistance.L’erreur absolue croît
quand
diminue le rayon dumanège, quand augmente
la vitesse et le diamètre du corps. L’erreur relativeaugmente quand
la vitesse dimi-nue
(Deutsche Seewarte) (1); Reckuagel (2)
admet unbras
de 2 ru., la vitessed’entraînement de l’air atteint de la vitesse du corps, ce
qui
donne une correc-tion de ..
Je trouve que l’erreur due à l’entraînement est inférieure à o,or, pour un bras de 35 Clll., un
disque
10 cm., des vitesses de 55 et 110 cm. sec.CS i()).
e)
Le mouvement étantcirculaire,
les diverspoints
du corps n’ont pas la même vitesselinéaire ;
lephénomène (intéressant
enlui-même)
nepeut
être confonduavec celui de la translation.
J’étudie la variation
de j
en fonction du rayon R dumanège. Quand
Rcroît, j
tend vers une limite queje prends
comme valeurde j
pour la translation.10. Entretien indéfini d’un
manège. - 10
° L’axe vertical Il2)
traverse labande
métallique
m, etpivote
sur unecrapaudine.
Ilporte
lapoulie
motrice ï~I derayon r’
(entraînée
par fil sansfin)
et deux brasopposés b, b’,
au boutdesquels je
1
fixe les corps à étudier. La
portion
de filqui s’éloigne
de11,
passe sur lespoulies P1, P1, Q, P2, P3 et
revient sur 1M .(’, porte
unplateau
ei despoids; P2,
unpont en
fil de
platine
dont les extrémitésplongent
dans deuxgodets remplis
d’eau acidulée.Par
construction,
lessystèmes P,
-rplateau,
ont mêmepoids.
Lapoulie
Mtourne sous l’action du
poids placé
dans leplateau.
Par tour de M, le fil sedéroule
203C0r’, P, descend, l’.,
monte de;;t’’,
d’où (,erl t;. (Ë.S.) :
Travail moteur:-
(couple
moteur : r’’ u .20 Si la
poulie Q
était immobile le mouvement s’arrêterait bientôt. Pour l’entre- tenir, unedynamo,
montée avec lepont
en dérivation sur le secteur, fait tournerQ
dans le sens
qui
remonte1B.
Sous l’actiondu poids
p, lemanège prend
une cer-,taine vitesse à
laquelle
doitcorrespondre
la vitesse du moteur pour maintenir immo- hile leplateau
et lepont.
Si le moteur vatrop vite,
lepont
descend dans l’eau aci-(’) et
(2)
Eiffel, de l’air, Dunod, I9I0, page 22.dulée,
la résistanceélectrolytique
de la dérivationdiminue,
le courantqui
la traverseaugmente, celui qui
alimente ladynamo
diminue. C’est l’inverse si le moteur vatrop
lentement :après quelques oscillations,
lepont
se fixe à un niveau tel que la vitesse du moteurcorresponde à
celle dumanège.
hic. ~. -
Manège
1, indéfiniment entretenu.~1. .
Étude
des frottements dumanège. - 1°
Lecouple
moteur étantinvariable,
la
régularité du manège dépend
de la fixité des frottements : d’oùl’avantage
de lesréduire au minimum. ..
Le frottement du
pivot
sur lacrapaudine
estnégligeable (§ 16) ;
celui de l’axe surle bord du trou de la bande m est
petit
à conditiond’équilibrer
sur lepivot les bras
et ce
qu’ils portent.
Reste le frottement de l’axe des quatrepoulies P~, l’~, P;,, P~,
puisque
celui de lapoulie Q
n’intervient pas. Pour rendre minimum le travail du frottement des axes sur leurscoussinets,
le travail étantproportionnel
à lacharge
etau
déplacement,
il fautprendre
despoulies
degrand
rayon, d’axe fin et de faiblemasse.
2° Si les
poulies P1, P2 s’inclinent, la paroi
verticale de la gorge frotte contre le fil. Pourl’éviter, j’abaisse
le centre degravité
dusystème poulie + plateau (ou pont),
au-dessous du
point
leplus
bas de lapoulie :
sous lachape, je
soude unetige longue
de 20 cm.,
qui porte à
son extrémité inférieure leplateau
ou lepont.
Lemanège,
en
marche, j’amène
le fil au milieu de la gorge en fléchissant latige
avec lesdoigts.
12. Détails sur la construction du
manège
d. - 1" Comme axej’utilise
uneaiguille à repriser;
commebras,
deux baleines deparapluie
soudées sur un tube declinquant vertical, qui
coiffe à frottement dur le sommet de l’axe( fig. 2).
Les
poulies
de d = 3 cm., enaluminium, pèsent y
gr. Leurs axes, en acier, sup--portent
sans fléchir descharges
de4oo
gr. Lespointes
des axess’engagent
dans des.empreintes coniques
quej’imprime,
d’un coup depointeau,
sur la bandemétallique qui
forme lachape.
Le rayon r’ de lapoulie
motrice 1~ vaut3,0~
cm.Pour que les branches du
pont
nes’appliquent pas
contre laparoi
des vases, elles traversent les trous d’uneplaque
deverre (non représentée fig. 2), qui
repose sur lesvases.
Pour que le
pont
n’oscille pas dans laverticale,
il faut que la vitesseangulaire
du ‘moteur varie lentement
quand
le courant moteur variebrusquement (en particulier
si le
pont quitte
la surface libre duliquidé) :
d’où la nécessité de donner au rotor,par un
procédé quelconque,
ungrand
moment d’inertie et une vitesseangulaire
notable.
3. - Levier coudé interrupteur.
. ~" Pour mesurer la vitesse de rotation du
manège,
un filmétallique
fin, en forinede levier coudé aob
(fig. 3),
est soudé sur uneaiguille
o,qui
sert d’axe horizontal.Le
prolongement
t ob’ de ob et le fil oaplongent.dans
desgodets
de rnercure et fer-ment un circuit
électrique.
:1chaque
tour dumanège,
ledoigt d,
fixé sous le bras b( fig. 2),
heurteob,
fai basculer le levier etrompt
le circuit. Celui-ci contient l’électro d’unchronographe enregistreur,
ou unelampe
à filarneutmétallique (qui
reste lumi-°°
neux moins
longtemps
que le filament de charbon et donne unsignal plus net).
t3.
Régularité
dumanège
et duphénomène.
--- ~ ~ " ,J’étudie lemanège
avec desbras de 65 cm., d’abord vides.
J’accroche
souschaque poulie P,, P~,
des tares de5 gr.
(voir
o16).
Pour unpoids moteur /)
=1 ,5
gr., lapériode
T est de8,go
sec.,quand
la vitesse limite est atteinte.’
J’augmente
p, ‘Cdiminue; je
déterminep(T) (courbe 65, .fig. 7).
Aupoint P,(p =1,5,
construis latangente :
son coefficientangulaire est 0,0130.
.Pour étudier la
régularité
dumanège vide,
ungrand
nombre de fois et àplusieurs jours d’intervalle, je place
dans leplateau
le ~riëmepoids p=1,5
gr., etje
mesure T.Je trouve des nombres oscillent autour de
T
=8,90
sec., avec un écartmaximum de sec. J’attribue ces écarts à la variation des frotternents
solides. ,
Évaluons
la variation maxima des frottements par la variation1p
depoids
ino-teur
qui produirait
le mêmeQuand
le frottementvarie,
la courbe 65(obtenue
pour un certainfrottement),
sedéplace parallèlement
à l’axe des ordonnées(~ 16).
Au
point
p=r,ï>,
+ o,o;;, de la courbe du frottementmaximum,
comme coefficient
angulaire
de latangente, je prends
le coefliciento,13o déjà
calculéau
point
voisinl’,
de la courbe 65.~‘’ Pour étudier la
régularité
dumanège chargé
de corps,j’enlève
les tares de5 gr. et
je place
dans leplateau
unpoids
moteur(P=
lagr.),
tel que lemanège
prenne une
période
voisine de celle del’expérience précédente. D’après celle-ci,
la variation maxima des frottements solides dumanège correspond
à une variation de0,010 gr. du
poids
moteur. Cepoids
étant de 10,,l’énergie
fournie aux corps est déterminée àprès.
Si lephénomène aérodynamique
étaitrégulier,
l’écart relatifserait
de i i r000 sur et de r ; 2000 sur l’ouV, puisque R
estproportionnel
à V2. ,Je mesure l’ un
grand
nombre de fois etje
compare ses valeurs extrêmes à leur moyenne : l’écart est de I ; 200 sur ’l’ ouV,
soit 1 ; 100sur y,
dix foisplus grand
que 1°écart
précédemment calculé.
Cetteexpérience
fixe larégularité
duphénomène aérodynamique.
3° Les écarts de vitesse restent de l’ordre de ] ; 200 avec les
manèges
2 et 2 bis25 et
malgré
laquasi suppression
des frottementssolides.
Ceci confirme le résultatprécédent : l’irrégularité
vient duphénomène aérodynamique
et non de lavariation des frottements
solides,
icinégligeables.
Je
change
la forme du corps(plan, sphère, cylindre, etc.),
lalongueur
du bras ,(35
à r4ocm.),
la vitesse linéaire(10
à 100 cm.sec.), je
retrouve les mêmes écartsde vitesse que
j’attribue
à l’état turbulent duphénomène.
CHAPITRE Tf
Mesure de la Résistance.
14.
Couple
résistantû,
correction ~~, résistance - Dans ce travailje
n’étudieque la
composante
horizontale de la résistance de l’air.I° COUPLE RÉSISTANT 03A9. - Au bout des bras du
manège I, je place
deux surfacesidentiques
etj’abandonne
lesystème
à l’action ducouple
moteurr’Pg:
2,indépen-
dant de la vitesse du
manège.
A cause de la résistance de l’air lecouple
résistantcroît avec la
vitesse; je
lereprésente
parÛ(T)
où T est lapériode
dumanège. Après quelques
tours lesystème
atteint une vitesse limite telle que :~" CORRECTION U~. - Le
couple ~~
résulte des frottements solides dumanège,
dela résistance de l’air sur les bras et sur les corps. Pour tenir
compte
desfrottements
solides et de la résistance de l’air sur les bras,
je
les sectionne en face du bord inté- rieur des corpsque je
retire etje
cherche lecouple
moteur :qui
entretient lemanège
vide dans les conditions de vitesse et de tension de fil del’expérience précédente ~~ 16).
Laprésence
des corpsaugmente
lecouple
résistant de :;~° La résistance
~,
surchaque
corps est donnée par la relation :où R est la distance de l’axe au
point d’application
de la résistance. Cepoint
estsensiblement confondu avec le centre de
symétrie,
même pour des rotations depetits
rayons
(~ 15).
,Introduisons j (S 7),
utilisons lesystème
C. G. S.(p’== 0,001231), remplaçons
Vpar : .
relations où ~~, est la
résistance,
28 la surface de l’ensemble des deux corps.15. Position du
point d’application.
- Dans la rotation la vitesse du bord exté- rieur du corps estplus grande
que celle du bord intérieur ;si,
pourchaque
élémentde
surface,
lapression
étaitproportionnelle
au carré de la vitesse de cetélément,
lecentre de
pression
serait au delà du centre desymétrie.
’
Fie. 4. - Détermination du
point d’application
de la résistance.I° EXPÉRIENCE DE
JOESSEL(1)
SUR LE GOUVERNAIL. - Undisque oscille
librementautour d’un axe vertical MP, distant de
K?=.c
du centre desymétrie
G(jig. 4).
Immergé
dans un courant uniformed’eau,
cedisque prend
uneposition d’équilibre
.stable définie par
l’angle ? (ou
uneposition 03B1’ symétrique
parrapport
à la directionde la
vitesse).
Ledisque
n’est soumisqu’à
l’action de l’eau et à la réaction de l’axe :quand l’équilibre
estatteint,
la résistance coupel’axe,
par raison desymétrie,
en I.En d’autres termes, le
disque prend
de lui-même uneposition
oc, telle que la résis- tance passe par lepoint I,
arbitrairement choisi à l’avance. Pour undisque
carréJ0153ssel trouve :
(’)
Bonasse,Mécanique physique,
I9I2, p.2° EXPÉRIENCE AVEC LE
manège porte
une fourche MNOP( fig. 4),
sur
laquelle
est tendu le cheveu à R-= 35 cm. de l’axe 0’. Le cheveu est collésur un
disque
de carlon de d== 10 la distance~I~
~.~r de son centre. Voici les valeurs de (x, :/ en fonction de :c : -Pour
r=o, x==:x’==o :
lepoint d’application
de la résistance est confondu avecle centre de
symétrie.
Pour xpetit,
x est voisin dex’; quand
xaugmente, 03B1’
croîtplus
vite que: poura?==:o,3
ledisque
ne reste pas indéfiniment dans laposi-
tion instable x’ et saute en ~; ponr
x>o,3
cm,, laposition a
subsiste seule ;quand
x croît
jusqu’à AC,
x tend vers une limite inférieure à()0° :
parrapport
au cas dela translation les différences
s’expliquent
par l’addition en C de la forcecentrifuge (poids
dudisque ===2,6 gr.).
3°
STABILITÉ,
AUTOROTATION. - Lespositions précédentes d’équilibre
sont stables.D’un coup de
baguette, augmentons
ce : la résistance croît sur l’avantAI,
décroîtsur l’arrière
1B,
lepoint d’application
passe àgauche
deJ,
ce tend àreprendre
savaleur
d’équilibre.
D’un fort coup de
baguette imprimons
andisque
une rotationcomplète
autourdu cheveu : la rotation continue indéfiniment
(autorotation
de LordKelvin,
Riabou-chinsky, etc.).
Elle s’entretient d’autant mieux que ;}; estpetit,
R et Vgrands.
Parexemple,
k~ = 3o cln., l’autorotation continm indéfini- ment si’l’ C
2". .~° VARIATION DL RAYON DU MANÈGE ET DES DIMENSIONS DU DISQUE. - Pour 0,
je
fais décroître Il de ;o à 10~y
~ o, lepoint d’application
reste confonduavec le centre.
’ Je modifie la forme du corps. Pour le
disque carré,
mêmes résultats que pour le circulaire. En=R- 3~, je place
unrectangle
de 20 X 5 cm., sagrande
dimensionhorizontale;
pour .r==o, le bord extérieur avance, x’~ a" : d’où résulte quelorsque
le
rectangle
est fixé eu a.‘ = o, lepoinl d’application
esl entre l’axe dumanège
el lecentre (te
symétrie.
Pour vérifier que ce résultat neprovient
pas d’un défaut de sy- métrie durectangle, je
le retourne : c’esttoujours
le bord extérieurqui
seplace
enavant.
16. Mesure de la correction o. - Je détermine ~,~ en
plaçant
lemanège
dansles conditions de
l’expériencé primitive :
lepivot porte
la mêmecharge,
lemanège
tourne à la même vi tesse Pt sous la même tension du fil.
’
i" RÔLE DU POIDS DES CORPS - Pour montrer
qu’il
est inutile de tenircompte
dupoids
des corps enlevés etque
lefrottement
dupivot est.négligeable, je
laisse invariable le
poids
moteur p etje
mesure lapériode
dumanège :
a)
un cavalier deplomb
dupoids
des corpsretirés,
à cheval sur le sommet de.
b)
le cavalierprécédent remplacé
par un autre dix foisplus
lourd :c)
sans cavalier.°
Dans les trois cas,
je
trouve la mêmepériode.
Pour montrer la nécessité
d’équilibrer
lemanège
t sur sonpivot, je
recommencela
première expérience après
avoir désaxé le cavalier : lapériode;
est fortementaccrue, ce
qui s’explique
par(’augmentation
du frottement de l’axe sur le trou de la bande /?t( f ç!. ‘?).
2° RÔLE DE LA VITESSE. - Pour le
manège
1, des tares de 5 g r.placées
sous lespoulies l’i, P,, je
détermine les courbes avec les bras vides de3o, 45, 65,
85 cm.
( fig. 7). Quand p1 décroît,
T croît; pour une valeur assez faible de T--_ po(lancé
à la main lemanège s’arrête).
Par
exemple, corrigeons
lapremière expérience
du tableau 1. Pour deuxdisques
de d = lo cm.,
placés
à R = 70 cm. del’axe,
’f =II,50
sec.,quand
P = 10 gr. Par°
interpolation,
sur la courbe65, je
détermine lepoids
Pt =1,28
gr.,qui
donne cettepériode
aumanège
vide. Lepoids
moteurcorrigé
seraitP-p,= lo - r,~8= 8, ~ 2 gr.,
si la tension du fil était la même dans les deux
expériences.
3° RÔLE DE I,A TENSION Du FIL. - Le
poids
p, étant bienplus petit
que P, la diminution de tension réduit le frottement de l’axe despoulies
sur les coussinets.Vraisemblablemen t, cette variation du frottement solide
(mesurée
par la différence0394p1
des
poids
moteurs, pour la mêmepériode T),
est : .a) indépendante
de la vitesse dumanège.
Pour levérifier, je
détermine enremplaçant
les tares t = J gr.(courbe 65, fig. 7),
, par d’autres tares t = 4o gr.(courbe
65bis)
on passe d’une courbe à l’antre par la translation= 1,26
gr.,indépendante
deT ;
-
b) proportionnelle
à la variation de tension moyenne. Comme tension moyenne,je prends
la somme S descharges portées
par le fil :en
appelant,
t A lepoids
despoulies
et de leurs accessoires : il faut t vérifier que1,
Pour des tares de
5, puis
!Jo gr.,l’expérience précédente
donne : ,Pour des tares de
5, puis
de 15 gr.(si
l= > > gr. etp’s
= x,7 gr., on a :=: to,’; sec.,
point P) :
Pour des tares de
5, puis
de25, 35, 45,
55 gr.,je
trouvetoujours ~S=o,o~8..
Utilisons ce résultat pour finir de
corriger
lapremière expérience
du tableau r :dans
1 expérience primitive :
dans la mesure de la correction pi :
Comme est par
excès,
lacharge corrigée
devient :en
général notable;
est icipetit
parce que les tarescompensent
exactement,sous le
rapport
de la tension moyenne, la diminution dupoids
moteurqui
résultede la
suppression
des surfaces. ,,’17.
Influence des obstacles. - Le milieu n’est pas indéfinipuisque
lemanège
tourne dans un laboratoire : étudions l’influence des obstacles.
Au bout de
chaque
bras(oA, fig.
5 el6), je place
undisque
circu-laire
(AC
= A.’C’ = 20 s,ous l’action dupoids
moteur P = Toje
mesure-1’. Je recommence cette mesure
après
avoirplacé
un écran carrécm.) :
10 dans un méridien
(jig. 5),
la distance CD étant 10 cm.,puis
i cm.;2°
dans un plan
normal au méridien6),
étant 10 crn.,huis
I cm.Voici les
périodes
observées :L’incertitude du résultat est de 1 200
(§ 13),
soito,o4
sec. sur ’r = 8 sec. L’écartest
plus petit
pour lesexpériences
ï, i bis et 2 : le trouble estnégligeable quand
ledisque
passe à 1 cm. d’unpetit
obstacle(fil électrique, tuyau
degaz)
et à lo cm.’
d’un gros obstacle
(poutre, mur).
(i.
Dans
l’expérience 2 bis,
l’écart estsupérieur
ào,04;
la vitesse estaugmentée
par l’obstacle :près
delui,
entre deux passages desdisques,
le mouvement de l’air en-traîné ne s’amortit pas 9,
d).
Dans ce
qui suit, je m’arrange
pour que latrajectoire
des corps soit àplus
de5o cm. de tout obstacle.
18. Influence du bras. - ~° A la
vérité, je
cherche la résistance des corpsqui
tourneraient sans l’aide des bras. Comme