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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Conclusion des XVes Journées

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Academic year: 2021

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CONCLUSIONS DES XVe JOURNÉES DE CHAMONIX

Jean-Louis MARTINAND L.I.R.E.S.T., E.N.S. de Cachan

Quelques mots avant de nous quitter, non pas de synthèse, peut-être pas même de conclusion: cinq points sur lesquels j'aimerais exprimer mes impressions.

Le premier point est un constat. Malgré le thème qui nous rassemble, nous avons eu une forte proportion de communications hors thème, sur l'éducation à l'environnement, ('innovation didactique, l'utilisation de la recherche didactique. Il est clair qu'une partie d'entre nous, quel que soit le sujet des Journées, souhaite continueràexposer des travaux de ce type; en même temps, on peut constater un déplacement des centres d'intérêt : moins d'études de représentations et de raisonnements, et plus d'essais évalués, de produits, de projets.

Le deuxième point est une explication. Pourquoi avoir choisi ce thèmeScience et Technique en Spectacle? Les Journées de Chamonix étaient,àl'origine, des colloques annuels de travail et de confrontation. Le spectaculaire s'est introduit progressivement par les interstices et les marges d'un programme plus conventionnel. L'an dernier, nous avons osé commencer avec lui la première séance. Pourquoi ne pas tenter pour nous-mêmes de vivre et de faire le spectacle ?Sans trop se prendre au sérieux, même si le cabotinage n'est pas loin, pourquoi ne pas chercher notre plaisir, l'émotion, l'expérience directe, pour réfléchir. Dans quelques années, nous en verrons sans doute les traces dans les pratiques et les recherches.

A. GIORDAN, J.-L. MARTINANDetD. RAICHVARG, Actes JIES XV, 1993 167

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Le troisième point est une interrogation. Comment interpréter cette accroche: Science et Technique en Spectacle? Pour certains, l'évidente parenté entre enseignement et spectacle justifie sans autre forme notre thème. En fait, notre première préoccupation est la suivante: que deviennent les sciences et les techniques lorsqu'elles rentrent dans le spectacle comme objet, sujet, prétexte, machine, accessoire? Sur cette question, je pense que deux idées émergent des Journées, autour des distinctions connaissance/science et image/spectacle. L'avenir éprouvera pour nous leur fécondité.

Le quatrième point est une question. Quand nous gardons la référence à la science etàla technique, qu'est-ce qui "fait spectacle" ?Àvrai dire, avec cette question nous frôlons les limites de ces Journées. Certes, nous avons vécu dans le spectacle et réfléchi à son propos, mais que savons-nous aujourd'hui de plus sur les caractéristiques et la dynamique du spectacle? Plus précisément, n'avons-nous pas encore beaucoup à approfondir du côté:

- des constructions de fictions - des dramatisations - des mises en scène - des jeux d'acteurs - des rôles de spectateurs - etc.

Et puis nous pensons trop au "bon spectacle". Mais qu'en est-il du "mauvais spectacle" ? Après tout, nous en avons vécu aussi certainement à notre goût pendant ces trois jours. Dans un domaine proche, le petit recueilLascience en poésie est finalement une excellente démonstration que science et poésie ne font pas si facilement bon ménage: faceà quelques réussites, combien de versifications sans intérêt pour l'imaginaire ou le jeu de langage? La science est peut-être en elle-même poésie, elle ne se met pas facilement en poésie. Son rapport au spectacle n'est-il pas analogue: la science est spectacle - mais la science en spectacle donne-t-elle du bon spectacle?

J'ai différé autant que possible le cinquième point, encore une question. Quels rapports entre spectacle et enseignement lorsqu'il s'agit de science et de technique? Certes les chercheurs et les enseignants sont aussi un peu acteurs, et le thème de la communication ou de la leçon comme représentation est un lieu commun. Mais nous savons bien que, si chacun peut tirer des enseignements d'un spectacle, c'est moins parce qu'il se veut éducatif, que parce qu'il fait vivre et partager un moment intense. Les metteurs en scène et les auteurs ne sont d'ailleurs pas obsédés en général par les "leçons" que les spectateurs tireront.

Aussi bien faut-il se demander quel intérêt avons-nousàconcevoir l'enseignement comme un spectacle? Et d'abord estce réaliste? Combien d'heures par an ferionsnous d"'enseignement -spectacle" ? Autant il est intéressant de réfléchir à des aspects plus précis, à la dimension spectaculaire de l'enseignement, son impact, ses conditions, ses moyens, ou bien àla fonction formatrice du montage, de la préparation et de la représentation d'un spectacle par des élèves, autant

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il est vain, et risqué, d'assimiler école et spectacle. II faudrait aller plus loin... mais n'est-ce pas chercheràdépasser les acquis de ces Journées.

Nous avons vécu rrois jours avec le spectaculaire. Je penseyavoir pris du plaisir. Laissonsle temps nous permetrre d'en tirer tout le bénéfice.

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