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Toxicocinétique en santé environnementale : application à la mesure de l'exposition aux perturbateurs endocriniens

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Academic year: 2021

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(1)

THÈSE

Pour l'obtention du grade de

DOCTEUR DE L'UNIVERSITÉ DE POITIERS UFR de médecine et de pharmacie

Institut de chimie des milieux et matériaux de Poitiers - IC2MP (Diplôme National - Arrêté du 25 mai 2016)

École doctorale : Sciences pour l'environnement - Gay Lussac (La Rochelle) Secteur de recherche : Santé-Environnement

Présentée par :

Claire Grignon

Toxicocinétique en santé environnementale : application à la mesure de l'exposition aux perturbateurs endocriniens

Directeur(s) de Thèse : Antoine Dupuis, Nicolas Venisse Soutenue le 12 décembre 2016 devant le jury Jury :

Président Franck Saint-Marcoux Professeur et praticien hospitalier, Université de Limoges

Rapporteur Pascal Le Corre Professeur, Université de Rennes

Rapporteur Valerie Sautou Professeure et praticienne, Université de Clermont-Ferrand

Membre Antoine Dupuis Maître de conférences et praticien, Université de Poitiers

Membre Nicolas Venisse Praticien hospitalier, CHU de Poitiers

Membre Nicolas Simon Maître de conférences, Université de Lille

Pour citer cette thèse :

Claire Grignon. Toxicocinétique en santé environnementale : application à la mesure de l'exposition aux

perturbateurs endocriniens [En ligne]. Thèse Santé-Environnement. Poitiers : Université de Poitiers, 2016.

(2)

THESE

Pour l’obtention du Grade de

DOCTEUR DE L’UNIVERSITE DE POITIERS (Faculté de Médecine et de Pharmacie) (Diplôme National - Arrêté du 7 août 2006)

Ecole Doctorale : Sciences pour l’environnement Gay Lussac Secteur de Recherche : Santé-Environnement

Présentée par : Claire GRIGNON

************************

Toxicocinétique en Santé Environnementale :

Application à la mesure de l’exposition aux Perturbateurs Endocriniens

************************

Directeur de Thèse : Dr Antoine DUPUIS Co-Directeur de Thèse : Dr Nicolas VENISSE

************************ Soutenance prévue le 12 Décembre 2016

devant la Commission d’Examen

************************

Exemplaire final avant soutenance

JURY

Dr Antoine DUPUIS Maître de Conférence (Université de Poitiers) Directeur Pr Pascal LE CORRE Professeur (Université de Rennes) Rapporteur Pr Franck SAINT-MARCOUX Professeur (Université de Limoges) Examinateur Pr Valérie SAUTOU Professeur (Université de Clermont-Ferrand) Rapporteur Dr Nicolas SIMON Maître de Conférence (Université de Lille) Examinateur Dr Nicolas VENISSE Praticien Hospitalier (CHU de Poitiers) Co-directeur

(3)
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REMERCIEMENTS

A Madame le Professeur Valérie SAUTOU,

Je suis très honorée que vous ayez accepté de juger ce travail et d’en être le rapporteur. Vos connaissances et activités dans le domaine des perturbateurs endocriniens et de l’analyse font toute mon admiration. Vos remarques me fourniront assurément des éléments pour améliorer ma réflexion.

A Monsieur le Professeur Pascal LE CORRE,

Je suis très honorée que vous ayez accepté de juger ce travail et d’en être le rapporteur. Vos connaissances et activités dans le domaine de la santé environnementale et de la pharmacocinétique apporteront un jugement pertinent pour l’évaluation de cette thèse. C’est avec beaucoup d’intérêt que je prendrai connaissance de vos commentaires et critiques.

A Monsieur le Professeur Franck SAINT-MARCOUX,

Je suis très honorée de vous compter parmi les membres de mon jury et vous suis reconnaissante de l’intérêt que vous avez porté à ce travail.

A Monsieur le Docteur Nicolas SIMON,

Je suis très honorée que vous ayez accepté de participer à ce jury et d’avoir accepté de juger ce travail.

A Monsieur le Docteur Nicolas VENISSE,

Je te remercie pour ton encadrement tout au long de cette thèse. Merci pour ta disponibilité, ta gentillesse, ton aide et ton soutien tant sur le plan professionnel que personnel. Merci pour tes « on va y arriver ». Je ne pouvais espérer meilleur directeur de thèse. Trouve ici le témoignage de ma profonde reconnaissance.

A Monsieur le Docteur Antoine DUPUIS,

Difficile pour moi de synthétiser en quelques lignes toute la reconnaissance que j’éprouve à ton égard pour m’avoir proposé ce sujet et guidé tout au long de ce travail de thèse (et bien plus encore). Merci de l’opportunité que tu me donnes de faire des choses qui me passionnent à la pharmacie comme en recherche. Travailler à tes côtés est toujours enrichissant et stimulant.

(5)

Ce travail est le résultat d’un travail d’équipe,

Merci à Virginie Migeot pour le dynamisme, l’optimisme et la motivation que tu portes au développement de notre équipe.

Merci à Pascal Carato et Manon Doumas pour votre travail sur la synthèse des dérivés conjugués du BPA et des ClxBPA.

Merci à Marion Albouy-Llatty pour ton travail dans la constitution des cohortes, pour tes idées et ton optimisme.

Merci à Laurence Barrier et Sabrina Ingrand pour votre aide dans le travail sur le métabolisme.

Merci à Pascale Pierre-Eugène pour ton aide dans la préparation et la réalisation des manips.

Merci à Maxime Condylis, Amélie Cant, Camille Rochais et Frédérike Limousi pour votre aide précieuse dans la réalisation de ce travail.

Merci à Astrid Bacle, Sarah Thévenot, Sylvie Rabouan et Steeve Rouillon.

Je remercie Monsieur le Professeur Guilhot d’avoir accueilli notre équipe au sein du CIC.

Je remercie également toutes les personnes qui par leur aide, leur soutien, ou leur présence ont permis la réalisation de ce travail,

Merci à Jérémy Lelong pour tes précieux conseils, ton aide, ta bonne humeur et ton immense disponibilité. J’espère que l’on travaillera encore longtemps ensemble. Même si les

papaillons ont disparu, il reste le petit escargot…

Merci à Patrick Mura pour votre soutien sans faille depuis tant d’années.

Merci à l’équipe du laboratoire de pharmacocinétique et toxicologie de m’accueillir dans leur laboratoire.

Merci à Joëlle Faucher-Grassin, et Mathieu Bay pour la confiance que vous m’avez portée jusqu’à présent.

Merci Karine, pour m’avoir transmis l’envie d’aller au fond des choses et pour nos petits cafés.

Merci aux internes qui ont défilés en pharmacotechnie : Karen Waton, Elise Clavier, Marine Dermu, Jean-Baptiste Monteil, Vivien Pigeon, Fanny Durand, Mérédith Boutet, Guillaume Binson.

(6)

Merci à mes parents et à mon frère. Merci à ma famille et à ma belle famille. Merci à mes amis.

Merci à Cécile d’être toujours là quand il le faut après tant d’années.

Et bien sûr, merci à toi, Bertrand, d’être là. Merci pour ton aide, ton soutien, ta présence, ton amour. Ta force et ta détermination à aller mieux m’ont permis d’entamer cette dernière ligne droite avec sérénité et même parfois avec joie…

(7)
(8)
(9)
(10)

9

SOMMAIRE

LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES 15

LISTE DES FIGURES 17

LISTE DES TABLEAUX 19

INTRODUCTION 21

1ère PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE 25

CHAPITRE I : LA SANTE ENVIRONNEMENTALE 27

I.1. Définition 27

I.2. Historique 28

II.3. Santé environnementale : de la recherche à la réglementation 29 I.4. Expologie et méthodes d’estimation de l’exposition humaine 31

CHAPITRE II : LES PERTURBATEURS ENDOCRINIENS 33

II.1. Généralités 33

II.1.A. Définition 33

II.1.B. Classification 33

II.1.C. Mécanisme d’action 34

II.1.D. Présence dans l’environnement 37

II.1.E. Courbe dose effet non monotone 38

II.1.F. Effet cocktail 39

II.2. Le BPA 39

II.2.A. Propriétés physico-chimiques 39

II.2.B. Sources, réglementations et présence dans l’environnement 40 II.2.C. Exposition de la population générale 44

II.2.D. Mécanisme d’action et toxicité 45

II.2.D.a. Mécanisme d’action 45

II.2.D.b. Toxicité 46

II.3. Les dérivés chlorés du BPA 50

II.3.A. Formation et propriétés physico-chimiques 50 II.3.B. Présence dans l’environnement et exposition de la population

(11)

10

II.3.C. Mécanisme d’action et toxicité 53

CHAPITRE III : TOXICOCINETIQUE ET BIOMONITORING 55

III.1. Toxicocinétique 55 III.1.A. Généralités 55 III.1.A.a. Absorption 55 III.1.A.b. Distribution 57 III.1.A.c. Métabolisme 58 III.1.A.d. Elimination 63

III.1.B. Toxicocinétique du BPA 65

III.1.B.a. Absorption 65

III.1.B.b. Distribution 66

III.1.B.c. Métabolisme 66

III.1.B.d. Elimination 70

III.1.B.e. Passage fœto-placentaire 71

III.1.C. Toxicocinétique des dérivés chlorés du BPA 72

III.2. Biomonitoring 74

III.2.A. Généralités 74

III.2.A.a. Matrices 75

III.2.A.b. Biomarqueurs 76

III.2.A.c. Méthodes analytiques 76

III.2.A.d. Valeurs de référence 78

III.2.A.e. Utilisations et limites du biomonitoring 91

III.2.B. Biomonitoring du BPA 93

III.2.B.a. Biomonitoring dans l’urine 96

III.2.B.b. Biomonitoring dans le sang 101

III.2.B.c. Biomonitoring dans le lait maternel et le colostrum 102 III.B.2.d. Biomonitoring dans le tissu adipeux 103 III.B.2.e. Biomonitoring dans le placenta, le sang de cordon et le

Méconium 104

III.2.B.f. Biomonitoring dans les matrices alternatives 105

III.2.C. Biomonitoring des dérivés chlorés du BPA 107

(12)

11

2ème PARTIE : METHODES ANALYTIQUES POUR LA MESURE D’UN

PERTURBATEUR ENDOCRINIEN 113

CHAPITRE I : VALIDATION D’UNE METHODE ANALYTIQUE 115

I.1. Séléctivité et spécificité 116

I.2. Linéarité 117

I.3. Limite de quantification basse (LLOQ) 117

I.4. Limite de quantification haute (ULOQ) 118

I.5. Limite de détection (LOD) 118

I.6. Justesse 119

I.7. Fidélité 119

I.8. Robustesse 120

I.9. Stabilité 121

I.10. Effet matrice 121

I.11. Autres critères 122

CHAPITRE II : PARTICULARITES DE LA MESURE D’UN

PERTURBATEUR ENDOCRINIEN A L’ETAT DE TRACES 124

II.1. Détermination de la LLOQ et de la LOD 124

II. 2. Traitement des données <LOD et <LLOQ 127

II.3. Précautions contre les contaminations 128

II.4. Présence des PE dans les matrices blanches 129

II.5. Effet matrice 130

II.6. Stabilité des analytes 133

CHAPITRE III : METHODE D’ANALYSE DU BPA ET DE SES

DERIVES CHLORES DANS L’URINE 135

Quantification du bisphénol A et de ses dérivés chlorés dans l'urine humaine

par UPLC-MS/MS 135

Résumé 135

Reliable quantification of bisphenol A and its chlorinated derivatives in

human urine using UPLC-MS/MS method 136

Abstract 136

III.1. Introduction 137

(13)

12

III.2.A. Chemicals and reagents 139

III.2.B. Preparation of reagent and standard solutions 140

III.2.C. Sample preparation 141

III.2.D. UPLC-MS/MS analysis 141

III.2.E. Method validation 142

III.2.F. Method application 144

III.3. Results and discussion 144

III.4. Conclusion 154

References 154

CHAPITRE IV : OPTIMISATION D’UNE METHODE D’ANALYSE DU BPA

ET DE SES DERIVES CHLORES DANS L’URINE 157

Détermination rapide et ultrasensible du bisphénol A et de ses dérivés chlorés

dans l'urine par UPLC-MS/MS 157

Résumé 157

Ultra-sensitive determination of bisphenol A and its chlorinated derivatives in

urine using a high throughput UPLC-MS/MS method 158

Abstract 158

IV.1. Introduction 159

IV.2. Materials end methods 160

IV.2.A. Chemicals and reagents 160

IV.2.B. Preparation of reagents and standard solutions 161 IV.2.C. Preparation of calibration standards and quality controls 161 IV.2.D. Online SPE and UPLC-MS/MS conditions 164

IV.2.E. Method validation 164

IV.2.F. Method application 165

IV.3. Results and discussion 165

IV.4. Conclusion 171

References 171

CHAPITRE V : MESURES DU BPA ET DE SES DERIVES CHLORES

DANS LES URINES DE FEMMES ENCEINTES 175

V.1. Introduction 175

V.2. Materiel et méthodes 177

(14)

13

V.2.B. Ajustement à la créatinine urinaire 178

V.3. Résultats 178

V.3.A. Dosage du BPA et des ClxBPA dans les urines 178

V.3.B. Ajustement à la créatinine urinaire 181

V.4. Discussion 183

IV.5. Conclusion 184

3ème PARTIE III : ETUDE DU METABOLISME DES

PERTURBATEURS ENDOCRINIENS 187

CHAPITRE I : METHODE INDIRECTE (DECONJUGAISON) 194

Validation d'un marqueur pour l'évaluation de la déconjugaison des métabolites

de phase II analysé par LC-MS/MS dans les matrices biologiques 196

Résumé 196

Validation of a probe for assessing deconjugation of phase II metabolites

assayed through LC-MS/MS in biological matrices 197

Abstract 197

I.1. Introduction 198

I.2. Materials and methods 199

I.2.A. Chemicals and reagents 199

I.2.B. Monitoring deconjugation efficiency 200

I.2.C. Standard and quality control sample preparation 201 I.2.C.a. Preparation of reagent and standard solutions 201

I.2.C.b. Urine samples 201

I.2.C.c. Plasma samples 202

I.2.D. LC-MS/MS conditions 202

I.2.E. Method validation 203

I.2.F. Method application 204

I.2.F.a. Urine samples 204

I.2.F.b. Plasma samples 204

I.3. Results and discussion 204

I.3.A. Monitoring deconjugation efficiency 204

I.3.B. Sample preparation 205

I.3.C. Method validation 205

(15)

14

I.4. Conclusion 209

References 210

CHAPITRE II : METHODE DIRECTE 214

Qunatification des formes conjuguées du bisphénol A et de ses dérivés chlorés

dans l’urine par LC-MS/MS 215

Résumé 215

Quantification of conjugated forms of bisphenol A and dichlorobisphenol A in

human urine using LC-MS/MS method 216

Abstract 216

II.1. Introduction 217

II.2. Materials and methods 219

II.2.A. Chemicals and reagents 219

II.2.B. Preparation of reagents and standard solutions 220 II.2.C. Preparation of calibration standards and quality control 220

II.2.D. Online SPE and LC-MS/MS analysis 221

II.2.E. Method validation 222

II.2.F. Method application 223

II.3. Results and discussion 223

II.3.A. Method validation 223

II.3.B. Method application 227

II.4. Conclusion 228 References 231 DISCUSSION GENERALE 235 CONCLUSION 247 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 249 RESUMES DE LA THESE 279

(16)

15

LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES

ADI : Acceptable Daily Intake

AFSSET : Agence Française de Sécurité Sanitaire de l’Environnement et du Travail ANSES : Agence Nationale de SEcurité Sanitaire

APCI : Ionisation Chimique à Pression Atmosphérique BE : Biomonitoring Equivalent

BMD : Benchmark Dose

BMDL : Limite inférieure de l’intervalle de confiance de la Benchmark Dose BPA : Bisphénol A

CE : Commission Européenne

ClxBPA : Dérivés chlorés du bisphénol A

CV : Coefficient de Variation DCBPA : DichloroBisphénol A DJA : Dose Journalière Acceptable DJT : Dose Journalière Tolérable

ELISA : Enzyme-Linked ImmunoSorbent Assay EFSA : European Food Safety Autority

EMA : Agence Européenne des Médicaments ERα : Récepteur aux œstrogènes α

ERβ : Récepteur aux œstrogènes β ESI : Ionisation par electrospray FDA : Food and Drug Administration GC : Gas Chromatography

HBM : Human Biomonitoring

HPLC : High-Performance Liquid Chromatography

ICH : International Conference on Harmonization of technical requirements for registration of pharmaceuticals for human use

INSEE : Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques INSERM : Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale ISO : International Organization for Standardization

ITMS : Ion Trap Mass Spectrometry LC : Liquid Chromatography

(17)

16 LOAEL : Lowest Observed Adverse Effect Level LOD : Limit de détection (Limit of Detection) MCBPA : Monochlorobisphénol A

MS : Mass Spectrometry

NHANES : National Health And Nutrition Examination Survey NIEHS : National Institute of Environmental Health Sciences NOAEL : No Observed Adverse Effect Level

NORMAN : Network of Reference laboratories and related organizations for monitoring and biomonitoring of emerging polluants

OMS : Organisation Mondiale de la Santé OR : Odds Ratio

PBTK : Physiologically based Toxicokinetics PE : Perturbateur Endocrinien

POD : Point Of Departure

PPARγ : Peroxisome Proliferator Activated Receptor γ RIA : Radio ImmunoAssay

SPE : Solid Phase Extraction TCBPA : Trichlorobisphénol A TeCBPA : Tétrachlorobisphénol A UF : Uncertainty Factor

VTR : Valeur Toxicologique de Référence WHO : World Health Organization (OMS)

(18)

17

LISTE DES FIGURES

Figure 1. Définition de l’environnement selon l’OMS. 27

Figure 2. Déterminants de la santé. 28

Figure 3. Entre recherche et gestion du risque, les quatre étapes de l’évaluation des

risques pour la santé humaine, d’après le National Research Council (1983). 29

Figure 4. Méthodes pour l’estimation de l’exposition humaine. 31

Figure 5. Le système endocrinien. 35

Figure 6. Différents types de récepteurs des xénobiotiques. 36

Figure 7. Présence des perturbateurs endocriniens dans l’environnement. 37

Figure 8. Exemples de courbe dose-réponse non monotone des perturbateurs

endocriniens 38

Figure 9. Structure chimique du bisphénol A. 39

Figure 10. Synthèse du bisphénol A. 40

Figure 11. Frise chronologique des réglementations mises en place par les différents

gouvernements visant à réduire l’utilisation du BPA. 43

Figure 12. Arbre décisionnel pour qualifier les effets sanitaires du BPA. 46

Figure 13. Formules chimiques et structures du BPA et des ses dérivés chlorés. 51

Figure 14. Coupe de la peau. 57

Figure 15. Réactions de Phase I et de Phase II. 59

Figure 16. Voies proposées de biotransformation du bisphénol A chez les mammifères

(sur la base d’études in vitro et in vivo). 67

Figure 17. Structures moléculaires proposées pour les dimères du BPA. 68

Figure 18. Mécanisme proposé par Nakamura et al. pour la formation par le

cytochrome P450 du 4-isopropylphenol (IPP) et l’alcool hydroxycumyl (HCA). 69

Figure 19. Voies métaboliques majeures du BPA chez les mammifères. 70

Figure 20. Synthèse des mécanismes possibles intervenant dans l’exposition du

fœtus au BPA et au BPA-glucuronide. 72

Figure 21. Evaluation de l’exposition et du risque. 74

Figure 22. Relation dose-réponse et définitions de la BMD (benchmark dose) et de

la BMDL (limite inférieure de l’intervalle de confiance de la BMD). 80

Figure 23. Description d’un modèle PBTK générique avec différents sites

d’administration, d’excrétion et de métabolisme. 84

(19)

18

modèle PBTK 85

Figure 25. Schéma général représentant les étapes pour le calcul des équivalents

pour le biomonitoring urinaire. 88

Figure 26. Equivalent de biomonitoring pour le BPA (BE). 89

Figure 27. Définition des valeurs HBM et recommandations associées. 91

Figure 28. Passage du BPA depuis des tubes en polycarbonate dans le plasma de

mouton et dans de l’eau. 129

Figure 29. Schéma du système d’infusion post-colonne. 131

Figure 30. Exemple de la mise en évidence de l’Effet Matrice par infusion

post-colonne. 132

Figure 31. Variation de la concentration de BPA total et de BPA non conjugué dans un

échantillon d’urine stocké à température ambiante. 134

Figure 32. Schématisation de la méthode des triades. 176

Figure 33. Chronologie du déroulement de l’étude EDDS et localisation des femmes

dans les Deux-Sèvres. 177

Figure 34. Comparaison des concentrations en BPA par millilitres d’urine et par

grammes de créatinine. 181

Figure 35. Relations linéaires entre les concentrations en BPA exprimées en ng.mL-1 d’urine et les concentrations exprimées en µg.g-1

de créatinine. 182

Figure 36. Illustration de l’isolement des fractions subcellulaires. 191

(20)

19

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1. Classification des perturbateurs endocriniens selon leurs

propriétés physicochimiques et leur source. 34

Tableau 2. Données sur la consommation du BPA en Europe de l’ouest (2005/2006)

issues du rapport d’évaluation des risques de la commission européenne. 42

Tableau 3. Synthèse de l’expertise de l’ANSES sur les effets sanitaires du BPA. 47

Tableau 4. Valeurs toxicologiques de référence pour le BPA de divers organismes

dans le monde. 81

Tableau 5. Hypothèses pour le poids corporel, le volume urinaire moyen par 24 heures

et les estimations de concentration urinaire moyenne de BPA total en cas d'exposition

à une dose unitaire (1 µg.kg-1.j-1). 88

Tableau 6. Biomarqueurs potentiels de l’exposition au BPA. 95

Tableau 7. Détections et concentrations de BPA et de ses conjugués par dosage direct

dans l’urine (LC-MS/MS). 97

Tableau 8. Détections et concentrations de BPA total et BPA non conjugué dans

l’urine. 98

Tableau 9. Détections et concentrations de BPA et de ses conjugués dans le sang par

dosage direct (LC-MS/MS). 101

Tableau 10. Détections et concentrations de BPA total et de BPA non conjugué dans

le sang. 101

Tableau 11. Détections et concentrations de BPA total et de BPA non conjugué dans

le lait maternel et le colostrum. 102

Tableau 12. Détections et concentrations de BPA total et de BPA non conjugué dans

le tissu adipeux. 104

Tableau 13. Détections et concentrations de BPA total et de BPA non conjugué

dans le placenta, le sang de cordon et le méconium. 105

Tableau 14. Détections et concentrations de BPA total et de BPA non conjugué

dans les matrices alternatives. 106

Tableau 15. Détections et concentrations du BPA et de ses dérivés chlorés dans les

matrices biologiques. 109

Tableau 16. Critères de validation analytique de la sélectivité. 116

(21)

20

Tableau 18. Critères de validation analytique de la limite de quantification basse. 117

Tableau 19. Critères de validation analytique de la limite de quantification haute. 118

Tableau 20. Critères de validation analytique de la limite de détection. 118

Tableau 21. Critères de validation analytique de la justesse. 119

Tableau 22. Critères de validation analytique de la fidélité. 119

Tableau 23. Critères de validation analytique de la robustesse. 120

Tableau 24. Critères de validation analytique de la stabilité. 121

Tableau 25. Critères de validation analytique de l’effet matrice. 122

Tableau 26. Fréquence de détection du BPA et ClxBPA dans les urines du deuxième

trimestre (urines 1) et dans les urines du troisième trimestre (urines 2). 179

Tableau 27. Gammes de concentration, concentrations moyennes, médianes et

écart-types du BPA et des ClxBPA retrouvés dans les urines. 180 Tableau 28. Ajustement par la créatinine des valeurs de concentration en BPA

(22)

21

(23)
(24)

23

Depuis la conférence d’Helsinki organisée par l’Organisation Mondiale de la santé en 1994, l’importance de l’influence de l’environnement sur la santé est reconnue. Plus d’une centaine de produits chimiques fabriqués par l’Homme ont montré qu’ils perturbaient le système endocrinien de l’animal et de l’Homme. Le bisphénol A (BPA), utilisé dans l’industrie depuis les années 1950, est reconnu comme étant un perturbateur endocrinien (PE) et l’Homme est en contact régulier avec ce produit. La forte réactivité du BPA avec le chlore (présent par exemple dans l’eau) entraine la formation de dérivés chlorés du BPA (ClxBPA),

qui ont montré une activité perturbatrice endocrinienne plus importante que celle du BPA. En santé environnementale, la recherche et l’évaluation du risque (du ressort du domaine scientifique) doivent être distingués de la gestion du risque (du ressort de la décision politique). L’évaluation du risque comprend entre autres l’évaluation des expositions des populations qui permet d’identifier les populations qui ont été, sont, ou seront exposées à un agent dangereux, et les niveaux et durées d’exposition. L’évaluation de l’exposition peut être réalisée par le monitoring de l’environnement, le monitoring individuel, l’administration de questionnaires et des études de biomonitoring. Les études de biomonitoring consistent en l’analyse de polluants environnementaux et/ou de leurs métabolites dans les milieux biologiques des individus. Le choix du milieu biologique et du biomarqueur c’est-à-dire du polluant et/ou de ses métabolites est guidé par les études de toxicocinétique associées aux études de toxicité.

Les mesures obtenues par le biomonitoring pouvant avoir une certaine influence sur la gestion du risque, sur les décisions politiques, sur la définition de valeurs de référence et sur la santé des populations, il est important que les études de biomonitoring soient conduites avec rigueur afin d’obtenir des résultats fiables. Pour cela les méthodes d’analyse doivent être validées selon les recommandations en vigueur et les phases pré-analytique (prélèvement, stockage, préparation des échantillons) et post-analytique (interprétation des analyses) doivent être maîtrisées.

L’objectif de ce travail a été de mettre au point des méthodes d’analyse de PE dans les matrices biologiques. Le BPA et ses dérivés chlorés ont été choisis comme exemple de PE. Pour le BPA de nombreuses études de biomonitoring et des études de toxicocinétique sont déjà disponibles alors que pour les ClxBPA, moins étudiés, quelques études de biomonitoring

(25)

24

Dans la première partie de ce document, la santé-environnementale, les PE, le biomonitoring et la toxicocinétique sont définis. Une revue de la littérature est faite au sujet du BPA et de ses dérivés chlorés.

La deuxième partie évoque les recommandations actuellement disponibles pour la validation des méthodes analytiques dans le domaine environnemental et dans le domaine de la santé et aborde les particularités de l’analyse des micropolluants à l’état de trace. Afin d’estimer l’exposition des populations au BPA et aux ClxBPA, une méthode d’analyse par

LC-MS/MS du BPA et des ClxBPA non conjugués a été validée dans l’urine. Cette méthode a

ensuite été modifiée afin d’améliorer la rapidité et la sensibilité du dosage, et a été appliquée à la mesure de l’exposition aux PE dans une cohorte de femmes enceintes.

La troisième partie aborde l’étude du métabolisme et de la toxicocinétique. L’étude de la toxicocinétique du BPA montre la formation de dérivés conjugués, éliminés par voie urinaire. Classiquement, pour la mesure des dérivés conjugués, des méthodes indirectes utilisant la déconjugaison enzymatique sont proposées. Dans ce cadre, nous avons développé une méthode originale permettant de valider l’efficacité de la déconjugaison. Si la mesure indirecte des métabolites après déconjugaison semble plus aisée, il reste néanmoins plus rationnel de doser directement l’analyte recherché. C’est pourquoi, après synthèse des substances étalons, nous avons pu développer, une méthode de dosage des dérivés glucuronides et sulfates du BPA et du dichloroBPA dans l’urine. Cette méthode de dosage a été appliquée à la même cohorte de femmes enceintes.

Enfin, une discussion générale des résultats obtenus et des études futures qui pourraient découler de ce travail ainsi qu’une conclusion terminent ce mémoire.

(26)

25

1

ère

PARTIE :

(27)
(28)

27

CHAPITRE I : LA SANTE ENVIRONNEMENTALE

I.1. DEFINITION

Selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), l’environnement englobe les pollutions anthropiques des milieux (air, eaux, sols), les milieux naturels, pollués ou non, les facteurs sociaux et les facteurs comportementaux (1). Selon cette définition, l’environnement comprendrait tout ce qui n’est pas génétique même si les gènes pourraient être influencés par l’environnement à court ou long terme (2). La figure 1 représente l’environnement de sa définition la plus large à sa définition la plus restreinte.

Figure 1. Définition de l’environnement selon l’OMS (1).

Toujours, selon l’OMS, la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité (3). Cette définition est celle du préambule de 1946 à la Constitution de l'OMS, elle n’a pas été modifiée depuis. La figure 2 représente les déterminants de la santé selon le modèle de Dahlgren et Whitehead. Selon les estimations de l’OMS, 24 % de la charge morbide (années de vie en bonne santé perdues) et 23% de tous les décès (mortalité prématurée) sont imputables aux facteurs environnementaux.

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28

Figure 2. Déterminants de la santé (4).

Entre ces représentations de l’environnement (figure 1) et de la santé (figure 2), des liens peuvent être mis en évidence :

 « environnement physique et naturel » et « conditions de vie et de travail »  « environnement social » et « réseaux sociaux et communautaires »

 « environnement comportemental » et « facteurs liés au style de vie personnel » Ces liens peuvent être le témoin de l’effet de l’environnement sur la santé.

La santé environnementale (Environmental health) étudie l’impact de l’environnement sur la santé de l’Homme. Selon l’OMS, « la santé environnementale comprend les aspects de la santé humaine, y compris la qualité de la vie, qui sont déterminés par les facteurs physiques, chimiques, biologiques, sociaux, psychosociaux et esthétiques de notre environnement » (5).

Les pathologies liées à l’environnement peuvent être des pathologies aiguës (infections, intoxications) ou des pathologies chroniques (allergies, cancers, altérations de la fertilité, maladies neurologiques, maladies métaboliques, maladies du développement).

I.2. HISTORIQUE

Les termes « Environnement » et « Santé » ont longtemps été séparés car le terme « Environnement » était entendu au sens écologique. Depuis les années 1980 il y a eu une

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prise de conscience de l’interaction de l’environnement sur l’Homme, notamment via le cas des PE. Depuis les années 1950, l’accumulation d’observations écologiques (oiseaux sans libido, loutres décimées, visons stériles, oisillons difformes, alligators au pénis atrophié,…) et épidémiologiques (baisse du nombre de spermatozoïdes dans le sperme humain de 50% entre 1938 et 1990), a conduit des scientifiques à supposer une origine chimique de ces perturbations, mettant en lumière l’impact de l’environnement sur l’Homme (6,7).

Lors de la conférence de l’OMS de Francfort en 1989, « la santé environnementale » a été définie comme englobant « les aspects de la santé humaine et des maladies qui sont déterminés par l’environnement. Cela se réfère également à la théorie et à la pratique de contrôle et d’évaluation dans l’environnement des facteurs qui peuvent potentiellement affecter la santé. » (8). Evoquée en 1989, ce n’est qu’en 1994, que la définition actuelle de la santé environnementale a été écrite par l’OMS dans la déclaration d’Helsinki sur l’action pour l’environnement et la santé en Europe (5).

II.3. SANTE ENVIRONNEMENTALE : DE LA RECHERCHE A LA REGLEMENTATION

La santé environnementale peut être divisée en 3 domaines, représentés dans la figure 3 (9) :

 La recherche

 L’évaluation des risques  La gestion du risque

Figure 3. Entre recherche et gestion du risque, les quatre étapes de l’évaluation des risques

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La recherche en santé environnementale étudie les effets néfastes sur la santé suite à l’exposition à un agent (études épidémiologiques, expérimentation animale), estime les expositions dans différentes populations (mesures sur le terrain, biomonitoring), et extrapole les données obtenues chez l’animal à l’Homme.

Les évaluateurs de risques sont chargés de déterminer la probabilité d’occurrence et la gravité des effets d’un danger sur la santé d’une population donnée. Le danger se réfère à la propriété intrinsèque d’un agent physique, chimique ou biologique d’exercer un effet néfaste sur la santé. Il peut s’agir par exemple d’un trouble du comportement, de l’altération d’un organe ou d’une fonction, d’une pathologie grave ou bénigne, voire d’un décès. Le risque traduit la probabilité de survenue d’un (ou de plusieurs) effet(s) néfaste(s) pour la santé d’un individu ou d’une population à la suite d’une exposition à un « agresseur ». Plus l’exposition à cet agresseur est importante, plus le risque sera élevé. Mais, un produit caractérisé « très dangereux » peut ne présenter aucun risque si l’on garantit qu’aucun individu n’y est exposé. L’évaluation des risques est définie comme « une démarche méthodique de synthèse des connaissances scientifiques disponibles en vue d’évaluer les effets sur la santé résultant d’une exposition d’une population ou d’individus à une substance, un agent ou une situation dangereuse ». Elle est décomposée classiquement en quatre étapes :

 Identification du caractère dangereux de l’agent à étudier, indépendamment de la probabilité d’apparition d’effets néfastes ;

 Estimation de la relation dose-effet ou dose-réponse, qui vise à quantifier la relation entre la dose d’exposition et la réponse de l’organisme ou sa probabilité de réponse ;

 Évaluation des expositions qui permet d’identifier les populations qui ont été, sont, ou seront en contact avec l’agent dangereux et les niveaux et durées d’exposition correspondants ;

 Caractérisation du risque, qui constitue l’étape de synthèse de la démarche de présentation et de discussion des résultats.

La gestion des risques consiste à explorer les différentes solutions possibles et leurs conséquences, et à mettre en œuvre les mesures permettant de prévenir, réduire, réparer ou compenser les risques identifiés.

Il est important de distinguer la fonction d’évaluation des risques (du ressort du domaine scientifique) de la gestion des risques (qui relève de la décision politique) pour assurer

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31

l’intégrité de l’expertise scientifique en garantissant son indépendance et sa transparence tout en évitant les conflits d’intérêt.

I.4. EXPOLOGIE ET METHODES D’ESTIMATION DE L’EXPOSITION

HUMAINE

L’expologie (exposure assessment ou exposure science) étudie la relation entre les facteurs environnementaux physiques, chimiques, biologiques et la santé humaine. Cette science collecte les informations qualitatives et quantitatives dans le but de comprendre l’interface entre les facteurs environnementaux et les personnes (10). L’expologie utilise différentes méthodes qui permettent de tenir compte des milieux environnementaux (sol, air, eau, alimentation), des voies d’absorption (orale, pulmonaire, cutanée) et de la toxicocinétique.

Les méthodes d’estimation de l’exposition humaine aux PE, représentées dans la figure 4, peuvent être directes (monitoring individuel et biomonitoring) ou indirectes (monitoring de l’environnement ou questionnaires d’exposition) (11).

Evaluation de l’exposition

Méthodes directes Méthodes indirectes

Biomonitoring Monitoring individuel Monitoring de l’environnement Questionnaires Modèles d’exposition Modèles physiologiques-toxicocinétiques Modèles de dose

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32  Biomonitoring

Le biomonitoring par la mesure de biomarqueur d’exposition fait partie des méthodes directes d’estimation de l’exposition à des toxiques. Ces dernières années, le recours à la mesure de biomarqueurs s’est énormément développé en épidémiologie environnementale.

 Monitorage individuel

Parmi les méthodes directes, le monitoring individuel est la mesure de polluants à l’aide de capteurs individuels. Cette méthode, très utilisée dans la recherche en santé au travail, a l’avantage d’être plus précise que le monitoring de l’environnement mais elle est plus complexe et plus coûteuse à mettre en œuvre.

Monitorage de l’environnement

Parmi les méthodes indirectes, le monitoring de l’environnement est la mesure de substances chimiques, physiques ou biologiques dans les milieux de l’environnement par des techniques analytiques.

Questionnaire d’exposition

Une autre méthode indirecte d’estimation de l’exposition est le questionnaire. Les études d’épidémiologie environnementale utilisent les questionnaires pour estimer une exposition, notamment en l’absence d’autres données, ou en association avec des données de monitoring de l’environnement ou de biomonitoring. Les questionnaires permettent d’obtenir une information sur la présence ou non d’une exposition, sa durée, sa fréquence. Les questionnaires contiennent les informations nécessaires pour l’évaluation des différentes sources d’exposition (eau, air, alimentation). Ils permettent également d’obtenir des informations liées à l’exposition, comme les différents lieux où les personnes peuvent être exposées.

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CHAPITRE II : LES PERTURBATEURS ENDOCRINIENS

Les substances chimiques qui perturbent le système hormonal sont appelées « perturbateurs endocriniens », ces substances sont très largement répandues dans l’environnement.

II.1. GENERALITES

II.1.A. Définition

Parmi les définitions des PE, la définition proposée par l’OMS en 2002 est la plus communément admise : "Un perturbateur endocrinien potentiel est une substance ou un mélange exogène, possédant des propriétés susceptibles d’induire une perturbation endocrinienne dans un organisme intact, chez ses descendants ou au sein de (sous-) populations" (12).

II.1.B. Classification

Il n’existe pas à ce jour de classification pour les PE équivalente à celle des produits cancérogènes du CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer), même si les endocrinologues souhaiteraient une telle classification. Cependant, la commission européenne a récemment émis un projet qui prévoit une classification binaire où les substances seraient soit considérées comme PE et donc interdites soit considérées comme non PE et autorisées (13). Cela exclut notamment toutes les substances pour lesquelles le niveau de preuve est insuffisant balayant ainsi le principe de précaution.

Parmi les substances suspectées d’être des PE on retrouve le BPA, les phtalates, les composés bromés… Les PE peuvent être classés en familles selon leurs propriétés physicochimiques et/ou leurs origines (tableau 1).

Un inventaire européen des molécules à effets perturbateurs endocriniens a été établi en 2000, classant 564 molécules selon le groupe des pesticides (188 molécules), des produits industriels (315 molécules), des métaux (29 molécules) et autres (32 molécules). Cet inventaire a classé 42 substances dont le BPA en catégorie 1 (prioritaire) car présentant de toute évidence un effet perturbateur endocrinien (14).

(35)

34

Tableau 1. Classification des perturbateurs endocriniens selon leurs propriétés

physicochimiques et leur source (12).

Classification Exemples de perturbateurs endocriniens Substances chimiques halogénées persistantes et bioaccumulables

Polluants persistants chimiques PCDDs/PCDFs, PCBs, HCB, PFOS, PBDEs, PBBs, Chlordane, Mirex,

Toxaphène, DDT/DDE, Lindane, Endosulfan

Autres HBCDD, SCCP, PFCAs, Octachlorostyrène, PCB méthylsulfones

Substances chimiques moins persistantes et moins bioaccumulables Plastifiants et autres additifs dans les matériaux et

produits

Phtalate esters (DEHP, BBP, DBP, DiNP), Triphényl phosphate, Bis (2 éthylexyl) adipate, n-Butylbenzène, Triclocarban, hydroxyanisole butylé

Substances chimiques aromatiques polycycliques Benzopyrène, Benzoanthacène, Pyrène, Anthacène

Substances chimiques phénoliques halogénées 2,4-Dichlorophénol, Pentachlorophénol, Hydroxy-PCBs, Hydroxy-PBDEs, Tétrabromobisphénol A, 2,4,6-Tribromophénol, Triclosan

Substances chimiques phénoliques non halogénées Bisphénol A, Bisphénol F, Bisphénol S, Nonylphénol, Octylphénol, Résorcinol

Pesticides, résidus médicamenteux et ingrédients des produits soins corporels

Pesticides couramment utilisés 2,4-D, Atrazine, Carbaryl, Malathion, Mancozeb, Vinclozoline, Procloraz, Procymidone, Chlorpyrifos, Fénitrothion, Linuron

Résidus médicamenteux, facteurs de croissance, ingrédients des produits de soins corporels

Diéthylstilbestrol, Ethinylestradiol, Tamoxifène, Lévonorgestrel, Inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (Fluoxétine), Flutamide,

4-Méthylbenzylidène camphor, Octyl

méthoxycinnamate, Parabènes, Cyclic méthyl silxanes, Galaxolide, 3-benzylidène camphor

Autres

Métaux et substances organométalliques Arsenic, Cadnium, Plomb, Mercure, Méthylmercure, Tributyltin, Triphényltin

Hormones naturelles 17β estradiol, estrone, testostérone

Phyto-œstrogènes Isoflavones (génistein, daidzéin), Coumestans (coumestrol), Mycotoxines (zéaralénone), Phénylfavonoides (8-prénylnaringénin)

PCDDs polychlorodibenzodioxines, PCDFs polychlorodibenzofuranes, PCBs polychlorobiphényls, HCB hexachlorobenzène, PFOS acide

perfluorooctanesulfonique, PBDEs polybromodiphényléthers, PBBs polybromobiphényls, DDT dichlorodiphényltrichloroéthane , DDE dichlorodiphényldichloroéthylène, HBCDD hexabromocyclododécane, SCCP paraffine à courte chaîne chlorée, PFCAs acides perfluorocarboxyliques, DEHP diethylhexylphthalate, BBP benzyl butyl phthalate, DBP dibutylphthalate, DiNP diisononyl phthalate, 2,4-D acide 2,4-dichlorophénoxyacétique.

II.1.C. Mécanisme d’action

Les PE sont des substances chimiques d’origine naturelle (hormones, nitrates par exemple) ou artificielle (certains pesticides, médicaments, plastifiants par exemple) qui peuvent interférer avec le fonctionnement des glandes endocrines, organes responsables de la

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35

sécrétion des hormones (androgènes, œstrogènes, progestérone, prostaglandine, hormones hypophysaires, parathyroïdiennes, thyroïdiennes, insuline, glucocorticoïdes, aldostérone…). Les hormones sont transportées par le système sanguin pour permettre la communication et la coordination entre les différents tissus de l’organisme. Le système endocrinien est présenté dans la figure 5. Les PE interagissent sur le métabolisme humain et affectent la fonction reproductrice, la croissance et le développement, l’homéostasie, la disponibilité énergétique (12).

Figure 5. Le système endocrinien (9).

L’action des PE peut passer par différentes voies :

 Le PE peut mimer l’action d’une hormone naturelle et entrainer ainsi la réponse due à cette hormone.

 La substance peut empêcher une hormone de se fixer à son récepteur et ainsi empêcher la transmission du signal hormonal.

 La substance peut perturber la production ou la régulation des hormones ou de leurs récepteurs.

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36

Les PE peuvent activer différentes catégories de récepteurs que l’on peut classer en deux grands types : les récepteurs des xénobiotiques au sens strict (récepteur à l’aryl hydrocarbone AhR de la dioxine et des hydrocarbures aromatiques polycycliques, récepteur pregnan X PXR capable de lier des médicaments et des pesticides, le récepteur constitutif des androstanes CAR) et les récepteurs de composés endogènes comme les récepteurs hormonaux qui sont susceptibles d’être modulés par ces xénobiotiques (récepteurs aux œstrogènes ER  et , récepteur aux androgènes AR) (15). Les récepteurs des xénobiotiques comme PXR ou AhR ont pour fonction principale l’adaptation de l’organisme à l’afflux de xénobiotiques. En ce qui concerne les récepteurs à des ligands endogènes, leur activation illégitime par des facteurs environnementaux conduit à une perturbation endocrinienne ou métabolique (figure 6). La toxicité d’un xénobiotique peut provenir à la fois de l’interaction avec son récepteur spécifique et de l’interaction avec des récepteurs de composés endogènes. Une classification schématique des mécanismes d’action est donc difficile, d’autant que l’affinité de ces substances exogènes aux récepteurs de composés endogènes est à prendre en compte. Les PE peuvent agir à plusieurs niveaux : synthèse des hormones, transport, métabolisme, ou encore liaison avec les récepteurs nucléaires constituant les cibles naturelles des hormones. Leur liaison aux récepteurs nucléaires perturbant la liaison des ligands naturels reste toutefois le mécanisme le plus fréquent (15).

Figure 6. Différents types de récepteurs des xénobiotiques. ER : récepteur aux œstrogènes ;

AR : récepteur aux androgènes ; PPAR : récepteur au proliférateur de peroxysome activé ; AhR : récepteur à l’aryl hydrocarbone ; PXR : récepteu pregnan X ; CAR : récepteur consitutif des androstanes (15).

(38)

37

Les PE sont susceptibles de perturber la synthèse des ligands de récepteurs nucléaires. Ils peuvent altérer la liaison aux protéines de transport comme la SHBG (sex hormone binding globlulin) ou la transthyrétrine (protéine de transport de la thyroxine). Les PE modifient la clairance des ligands de récepteurs nucléaires en activant des enzymes du métabolisme comme certains cytochromes P450 (15). Ils peuvent influencer la concentration en récepteurs nucléaires. Les œstrogènes contrôlent l’expression de certains récepteurs nucléaires et la perturbation œstrogénique peut donc par ricochet agir sur d’autres systèmes hormonaux. Enfin, les PE régulent l’expression de gènes importants pour le développement du tractus reproducteur et participent aux modifications du génome (15).

II.1.D. Présence dans l’environnement

Les PE chimiques peuvent entrer dans l’environnement principalement par le biais des effluents industriels et urbains, le ruissellement des terres agricoles et l’incinération et le rejet des déchets (figure 7). L’être humain peut y être exposé lors de l’ingestion de nourriture, de poussière et d’eau ou de l’inhalation de gaz et de particules présents dans l’air, ainsi que par contact cutané. Production chimique Eaux usées Epandage Eaux usées non traitées Décharges industrielles Emission dans l’atmosphère Emission dans l’atmosphère Incorporation dans les

produits de consommation

Emission dans les rivières, lacs et océans

Traitement des eaux usées

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38

II.1.E. Courbe dose effet non monotone

La relation dose-réponse des PE est aujourd’hui reconnue comme non monotone (courbe en forme de U, courbe en forme de U inversée, courbe multiphasique) (Figure 8) (17). Cette relation dose-effet correspond à l’hormésis, phénomène biologique se traduisant par une manifestation contraire des effets selon les doses. Ainsi, une stimulation apparaît aux faibles doses et une inhibition aux fortes doses (18). En santé environnementale, le fait que les micropolluants à effets perturbateurs endocriniens soient retrouvés à l’état de traces c’est-à-dire à de très faibles concentrations, et que la relation dose-effet des PE soient non monotone oblige à reconsidérer le modèle toxicologique des ces molécules (17). Le principe évoqué par Paracelse, où plus la dose augmente, plus la toxicité du produit chimique est forte, ne s’applique donc pas aux PE (19).

Figure 8. Exemples de courbe dose-réponse non monotone des perturbateurs endocriniens.

A : courbe en forme U, B : courbe en forme de U inversé, C : courbe multiphasique (17).

II.1.F. Effet cocktail

Lors de l’évaluation de la toxicité des produits chimiques, l’étude de l’effet toxique est faite isolément pour un seul produit chimique avec l’hypothèse que l’effet provient de ce seul toxique. Mais la réalité de l’exposition correspond à une contamination multiple et cette hypothèse devient fausse lorsqu’il y a une exposition à plusieurs produits chimiques supplémentaires. Des PE ayant isolément peu d’effet voient leur pouvoir perturbateur endocrinien augmenter lorsqu’ils sont associés entre eux, c’est l’effet cocktail ou effet mélange. Les effets de plusieurs PE peuvent être additifs mais également synergiques.

(40)

39

Certains modèles peuvent prédire les effets des mélanges multi-composants lorsque la puissance individuelle des composés est connue (20).

Une étude réalisée dans le Maryland aux Etats-Unis entre 1992 et 1998 montre un risque de cancer chez l’enfant plus élevée lorsqu’il est exposé à un mélange de PE avec un Odds Ratio (OR) = 7,56 (4,16 à 13,73) par rapport à une exposition à l’atrazine seule OR = 1,10 (0,78 à 1,56) ou au metolachlor seul OR = 1,54 (1,14-2,07) (21). Dans une autre étude publiée en 2015, l’effet synergique de deux molécules a été démontré in vitro : l'éthinylestradiol, un des composants actifs des pilules contraceptives et le transnonachlor, pesticide organochloré interdit mais persistant dans le sol. Bien que très faiblement actifs par eux-mêmes, ces deux composés utilisés ensemble ont la capacité de se fixer simultanément à un récepteur des xénobiotiques situé dans le noyau des cellules et de l'activer de façon synergique, pouvant induire un effet toxique. Les analyses à l’échelle moléculaire indiquent que les deux composés se lient coopérativement au récepteur, c’est-à-dire que la fixation du premier favorise la liaison du second. Cette coopérativité est due à de fortes interactions au niveau du site de liaison du récepteur, de sorte que le mélange binaire induit un effet toxique à des concentrations largement plus faibles que les molécules individuelles (22).

II.2. LE BPA

Le bisphénol A, considéré comme un PE, est largement utilisé dans l’industrie plasturgique depuis les années 1950 et est de ce fait ubiquitaire dans l’environnement.

II.2.A. Propriétés physico-chimiques

Le bisphénol A (BPA, 4,4’-dihydroxy-2,2’-diphénylpropane) (N°CAS 80-05-7) est une substance chimique de synthèse utilisée depuis plus de 50 ans (figure 9). Il fait partie de la famille des diphénylalcanes hydroxylés ou bisphénols. Sa masse est de 228,29 g.mol-1 et il se présente sous forme de poudre blanche peu soluble dans l’eau (120-300 mg/L à 25°C)(23). Son coefficient de partage (log de Kow) de 3,32 indique son affinité pour les graisses (23).

HO OH

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40

La première synthèse chimique du BPA serait due à Alexandre Dianin, chimiste russe, en 1891. Le BPA est produit à partir de phénol et d’acétone par une réaction de condensation catalysée par un alcalin ou un acide (figure 10).

Figure 10. Synthèse du bisphénol A.

Il a été très étudié dans les années 1930 lors de la recherche d'œstrogènes synthétiques, mais jamais utilisé comme tel du fait de la découverte à la même époque du diéthylstilbestrol aux propriétés jugées plus intéressantes. En 1960 débute son utilisation massive par l'industrie du plastique.

II.2.B. Sources, réglementations et présence dans l’environnement

Le BPA est une substance anthropique utilisée dans la fabrication de plastiques de type polycarbonates (pour les rendre plus durs et transparents) et celle de résines époxydes. Il est aussi utilisé comme composant d’autres polymères et résines (polyester, polysulfone, résines vinylesters…) et intervient dans la synthèse de certains retardateurs de flamme (le tétrabromobisphénol A et le bisphénol A bis) et comme révélateur dans les papiers thermiques (24). Le BPA est utilisé dans la fabrication de nombreux produits ayant de multiples usages, aussi bien dans la sphère domestique qu’industrielle.

Le BPA est présent en tant que monomère dans (25) :

 Les polycarbonates qui sont utilisés pour la fabrication de nombreux produits destinés à l’emballage alimentaire, tels que les bonbonnes d’eau réutilisables, la vaisselle (assiettes et tasses), le petit-électroménager de cuisine, les récipients de conservation, et divers produits plastiques non alimentaires, tels que les pare-chocs automobiles, les lunettes (lunette de protection, montures, verres solaires), les CD,… ;

 Les polyesters carbonates, synthétisés à partir de deux bisphénols : BPA et Bisphénol TMC (1,1-bis(4-hydroyphényl)-3,3,5-triméthylcyclohexane) et utilisés notamment dans l’automobile, les transports, les portes de micro-onde, les sèche-cheveux, les fers à repasser, les emballages médicaux ;

(42)

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 Les résines époxydes qui sont utilisées comme revêtement intérieur des cannettes et des boîtes de conserve, dans des peintures, encres et dans les réseaux d’adduction d’eau potable (revêtements de cuves et de canalisations). Les résines époxydes sont la deuxième utilisation du BPA avec 191 520 tonnes de BPA utilisés par an (23) ;

 Les résines époxydes et polyacrylates qui peuvent être utilisées pour la synthèse de ciment dentaire (24) ;

 Les polyarylates qui sont utilisés dans les équipements médicaux, le traitement des eaux (conduites, pompes…), l’automobile… ;

 Les polysulfones qui sont utilisées dans le domaine médical (plateaux chirurgicaux, humidificateurs, membrane de filtration pour eau potable, pour hémodialyse), dans l’électroménager (cafetières, cuisinières, sèche-cheveux) et en plomberie ;

 Les polyéthérimides qui entrent dans la composition de pompes de distributeur de boisson ;

 Les plastiques recyclés : vinyle, polychlorure de vinyle, polystyrène, polycarbonate.

La production mondiale annuelle du BPA en 2006 était estimée à 3,8 millions de tonnes (26). Selon l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques), en 2007, il n’y a pas d’entreprise française qui produise du BPA en France. Les données sur la consommation de BPA en Europe sont présentées dans le tableau 2.

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42

Tableau 2. Données sur la consommation du BPA en Europe de l’ouest (2005/2006) issues

du rapport d’évaluation des risques de la commission européenne (27).

Données sur l’utilisation Tonnes/an consommation (%) Pourcentage de la

Total de la consommation 1 084 870 100%

Polycarbonates (PC) 865 000 79.55%

Résines Epoxydes (EP) dont : 196 535 18.08%

- Revêtement de cannettes 2 755 0.25%

Résines à mouler, phénoplastiques 8 800 0.82%

Polyesters insaturés (UP) 3 600 0.33%

Papier thermique 1 890 0.17%

Polychlorure de vinyle (PVC) dont : 1 800 0.17%

- Pack stabilisant contenant du BPA 450 0.04%

- Plastifiant du PVC 900 0.08%

- Antioxydant de synthèse du PVC 450 0.04%

Additif de revêtement électrolytique de l’étain 2460 0.23%

Autres 7245 0.67%

Le BPA est interdit dans les biberons depuis juin 2010 en Europe, à la suite d’une action française, ainsi que dans les contenants alimentaires destinés aux nourrissons et enfants en bas âge depuis janvier 2013 (28,29). Entrée en vigueur au 1er janvier 2015, l’interdiction du bisphénol A s’est étendue à tous les matériaux au contact alimentaire mais la loi de 2012 qui prévoyait l’interdiction de la production en France et de l’exportation du BPA a été annulée suite à une demande de Plastics Europe auprès du conseil constitutionnel (29). La figure 11 représente la chronologie des réglementations mises en place par les différents gouvernements visant à réduire l’utilisation du BPA.

(44)

43 1891 1936 1950 2006 2008 2010 2015 2011 2013 1èresynthèse

chimique du BPA par Alexandre Dianin 1èredescription de l’activité œstrogénique du BPA Utilisation du BPA par l’industrie plasturgique

La France interdit la vente de contenants alimentaire fabriqués à partir de BPA

La France interdit la vente de biberons fabriqués à partir de BPA

DJA fixée à 50 µg.kg-1.j-1par l’EFSA (UE)

DJA fixée à 50 µg.kg-1.j-1par la FDA (USA)

La France interdit la vente de tous contenants alimentaires à destination des nourrissons et enfants de moins de 3 ans contenant du BPA

L’ensemble des pays membres de l’UE interdisent la vente de biberons fabriquées à partir de BPA

L’EFSA revoit temporairement la

DJA à 4 µg.kg-1.j-1

Figure 11. Frise chronologique des réglementations mises en place par les différents

gouvernements visant à réduire l’utilisation du BPA. DJA : Dose Journalière Acceptable. Le BPA étant retrouvé dans de nombreux produits de consommation courants, il est ubiquitaire dans l’environnement. Il a aussi été retrouvé dans l’eau, la terre et l’air.

De nombreuses études ont quantifié le BPA dans différents milieux aquatiques dont les eaux résiduaires, les eaux souterraines, les eaux superficielles, les eaux minérales et l’eau du robinet. Les sources de contamination du milieu aquatique par le BPA sont majoritairement les eaux résiduaires municipales et industrielles des stations de traitements des eaux usées (30,31). Dans les effluents des stations d’épuration la concentration en BPA est souvent inférieure à 1,5 µg.L-1 (30), mais des concentrations supérieures jusqu’à 370 µg.L-1 ont été retrouvées dans les effluents traités des usines de recyclage de papier (32). Dans les eaux superficielles les concentrations retrouvées sont inférieures à 4 µg.L-1 (32) et varient selon la période de l’année (34). La contamination des eaux souterraines est en général faible même lorsqu’une source de contamination est proche, la concentration maximale retrouvée a été de 1.9 µg.L-1 (30). Malgré le traitement de l’eau, du BPA est encore retrouvé en sortie d’usine et jusque dans l’eau du robinet à des concentrations comprises entre 2,3 et 317,0 ng.L-1

(35–38). Le BPA est également présent dans l’eau de bouteille par sa libération à partir du contenant plastique en polycarbonate (36). La contribution de l’eau à l’exposition totale de l’Homme au

(45)

44

BPA serait de 2,8% (39,40). Pour cette raison, l’OMS ne considère pas l’eau potable comme un contributeur majeur de l’exposition au BPA (41).

Le BPA est présent dans la terre et les sédiments. La contamination de la terre se fait par l’épandage des boues d’épuration, le BPA étant retrouvé dans ces boues à des concentrations variant entre 0,1 et 3,2.107 µg.kg-1. Lorsque le BPA est mesuré à la fois dans l’eau et les sédiments d’une même rivière, des concentrations plus importantes sont retrouvées dans les sédiments (30).

Dans l’air, une étude a rapporté que les concentrations en BPA étaient en moyenne de 707 ng.g-1 dans les poussières de domicile (42).

II.2.C. Exposition de la population générale

 Exposition par l’alimentation

L’alimentation est considérée comme la principale source d’exposition de la population au BPA, via l’ingestion d’aliments ou de boissons contaminés par du BPA. Les monomères résiduels de BPA présents dans les produits en polycarbonate ou en résine époxyde sont susceptibles de migrer dans les aliments et les boissons. Du BPA est également libéré par l’hydrolyse du polymère, notamment lors du chauffage du polycarbonate, quelle que soit la source de chaleur ; la migration est d’autant plus importante que le récipient en polycarbonate est usagé, ou en contact avec des solutions alcalines (43,44). La concentration de BPA retrouvée dans les aliments est élevée. Ainsi, du BPA a été retrouvé dans les conserves au Japon à une concentration de 842 µg.kg-1 (45). De même, au Canada, du BPA a été retrouvé à des concentrations comprises entre 0,032 et 4,500 µg.L-1 dans des boissons en cannette (46).

 Exposition par les composites dentaires

Des dérivés du BPA (BPA glycidyl dimethacrylate et BPA diglycidylether) entrent dans la composition d’agents de scellement ou dans des résines composites utilisés en dentisterie (47,48). Le BPA est libéré de la résine dentaire dans la salive grâce à des estérases salivaires et est détectable dans les 3 heures qui suivent la mise en place (49).

 Exposition par la voie inhalée

L'inhalation de BPA contenu dans la poussière domestique est peu probable étant donné que les particules de grandes tailles rencontrées dans la poussière ne pénètrent pas dans les

(46)

45

poumons (42). Cependant, la poussière contenant du BPA peut être piégée dans le système muco-ciliaire et peut être avalée entraînant une exposition par voie orale supplémentaire (44). Dans l’étude de Wilson et al. (42), l’exposition journalière par voie inhalée (en supposant une inhalation complète par les voies respiratoires) du BPA a été estimée entre 0,008 et 0,014 µg/jour/personne, alors que l'ingestion d'aliments conduit à une exposition de 1,7 à 2,7 µg/jour/personne.

 Exposition cutanée

Etant donné que le BPA est présent dans de nombreux produits de consommation courante, la peau est en contact régulier avec ce type de produits : CD et DVD, emballages alimentaires, papiers thermiques, lunettes….(15).

II.2.D. Mécanisme d’action et toxicité

II.2.D.a. Mécanisme d’action

Le BPA répond à la définition de PE. Tous les mécanismes d’action du BPA ne sont pas encore connus. Le BPA a un mécanisme d’action œstrogénique reconnu mais il aurait également des effets sur d’autres récepteurs cellulaires (23) :

 Action œstrogénique : le BPA est reconnu comme agoniste faible des récepteurs aux œstrogènes α et β (ERα et ERβ) (50),

 Liaison au récepteur γ apparenté aux récepteurs aux œstrogènes ERRγ (51),

 Induction de l’expression du récepteur nucléaire impliqué dans la prolifération des peroxysomes PPARγ (53),

 Action probable sur le récepteur cellulaire aux androgènes (entrainant un effet anti-androgénique modéré), le récepteur des hydrocarbures aromatiques, le récepteur transmembranaire des œstrogènes, les récepteurs des hormones thyroïdiennes et le récepteur GPR30 impliqué dans la prolifération cellulaire (15,54,55).

Lors de l’exposition au BPA, plusieurs mécanismes seraient impliqués, ce qui pourrait expliquer certains effets observés à faibles doses et les relations dose-réponse non monotones (23).

(47)

46 II.2.D.b. Toxicité

Dans son rapport de 2011, l’ANSES a compilé les études de toxicité du BPA (23). Pour chaque type d’effet, le groupe de travail a caractérisé et qualifié ces effets en termes d’effets avérés, d’effets suspectés, d’effets controversés, et d’effets pour lesquels les données disponibles ne permettent pas de conclure. Les effets ont été classés dans ces différentes catégories en fonction des résultats des études, du nombre d’études, de la qualité des études. L’arbre décisionnel ayant permis de classer les effets dans les différentes catégories est présenté dans la figure 12. Le tableau 3 résume les effets sanitaires du BPA issus du rapport d’expertise de l’ANSES de 2011.

Figure

Figure 8. Exemples de courbe dose-réponse non monotone des perturbateurs endocriniens
Tableau  2. Données sur la  consommation du BPA en Europe de l’ouest (2005/2006) issues  du rapport d’évaluation des risques de la commission européenne  (27)
Figure 12. Arbre décisionnel pour qualifier les effets sanitaires du BPA (23).
Figure 13. Formules chimiques et structures du BPA et des ses dérivés chlorés.
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Références

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