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Contribution à l'étude du traitement de la méralgie paresthésique · BabordNum

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(1)

FACULTE

DE

MÉDECINE ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX

a-Hstistée isoo-isoi

N» 83

CONTRIBUTION A L'ÉTUDE 1HJ TRAITEMENT

DE

LA MÉRALGIE PARESTHÉSIQUE

UIESE l'Otll! LE DOCTORAT EN MEDECINE

présentée et soutenue publiquement le 31 Juillet 1901

Louis-Edmond GRASSETEAU

Né à Ligueux(Gironde), le 6novembre 1875.

MAI. MOUSSOUS, professeur... Président.

.

, . PICOT,

professeur...

examinateursde la lliese { AUCHÉ, agrégé } .lunes.

MOURE, ch. decours.

Le Candidatrépoudra aux questions qui lui seront faites sur

les diverses

parties de l'Enseignement médical.

15011DM AUX

*1

MI'151 Mle11 1K Y. CA 1) 0K 101

17 HUE l'OQUEI.Ih-MOI.lÈRli '7 (ANCIENNE HUE MONTMÉJÀN)

1901

(2)

FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX

M. de NABIAS Doyen. | M. PITRES.... Doyen honoraire.

PROFESSEURS

MM. MICÉ.\ j

DU PU Y Professeurshonoraires.

MOUSSOUS )

MM.

Médecinelégale MORACHE.

Physique BERGONIE.

Chimie BLAREZ.

Histoire naturelle GUILLAUD.

Pharmacie FIGUIER.

Matière médicale deNABIAS.

Médecineexpérimentale. FERRE.

Clinique ophtalmologique B ADAL.

Clinique des maladies cliirurgicaÎÉ

PIÉCHAUD.

BOURSIER.

MM.

r,. f | PICOT.

Clinique interne

j

PITRES

P, 1DEMONS.

Cliniqueexterne

J

LANEL(jNGUI, Pathologieetthérapeu¬

tique générales VERGELY.

Thérapeutique ARNOZAN.

MédecineDOpératoire... MASSE.

Clinique d'accouchements

LEFOUR.

Anatomiepathologique CO YNE.

Anatomie CANNIEU.

Anatomie générale et

histologie VIAULT.

Physiologie JOLYET.

Hygiène LAYET.

AGRÉGÉS EN

Clinique gynécologique.

Clinique médicale des

maladies des enfants. A.MOUSSOUS Chimiebiologique DENIGES.

EXERCICE

section de médecine (Pathologie interneetMédecine légale).

MM. CASSA ET.

AUCHÉ.

SABIIAZES.

MM. Le DANTEC.

HOBBS.

section je chirurgie et accouchements

Pathologieexterne

MM. DENUCE.

VILLAR.

BRAQUEHAYE CHAVANNAZ.

Accouchements MM.CHAMBRELENT.

FIEUX.

A natomit

Physique

section des sciences anatomiques et rhysioi.og1ques

) MM. PRINCISTE AU.

•••

( N.

Pîiysiologie MM.

PACHON.

Histoirenaturelle.. . . , BEILLE.

section des sciences physiques

MM. SIGALAS. | Pharmacie M. BART HE.

COURS COMPLEMENTAIRES

Clinique des maladies cutanéesetsyphilitiques.

Clinique desmaladiesdes voies urinaires

Maladies dularynx, des oreilles et du nez Maladies mentales

Pathologie externe Pathologieinterne Accouchements Chimie

Physiologie Embryologie Ophtalmologie

Hydrologieetminéralogie Pathologie exotique

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POUSSON.

MOU RE.

RÉGIS. ,

DENUCE.

RONDOT.

CHAMBRELENT.

DUPOUY.

PACHON.

PRINCETEAU.

LAGRANGE.

'

CARLES.

LE DANTEC.

LeSecrétaire de laFaculté: LEMAIRE.

Pardélibération du 5 août 1819, laFacultéaarrêté queles opinions émises dans les hèsesqui

qui sont présentées doivent être considérées comme propres à leurs auteurs, et qu'ele n'entend

leur donner ni approbation ni improbation.

(3)
(4)
(5)
(6)
(7)
(8)
(9)

En terminantnos

études,

nous

aimons à adresser à 110s maî¬

tres

distingués de la Faculté et des hôpitaux nos remerciements

les

plus sincères.

Que M. le professeur agrégé Sabrazès, qui a bien voulu nous

donner le

sujet de notre thèse, reçoive l'expression de notre

profonde reconnaissance. Nous n'oublierons jamais les bonnes

leçons

qu'il

nous a

prodiguées à sa consultation de l'Hôpital

Saint-André.

Nous remercions M.

le professeur Moussous du grand hon¬

neur

qu'il

nous a

fait

en

acceptant la présidence de notre thèse,

et des sages

conseils qu'il

nous a

donnés pendant le temps mal¬

heureusement

trop court

que

nous avons passé dans son service.

Nous n'avons pas

ajouté à notre thèse d'index bibliographi¬

que,

les différents auteurs étant cités dans le cours de ce travail.

(10)
(11)

CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DU TRAITEMENT

DE

CHAPITRE PREMIER

La

méralgie paresthésique

a

été décrite en 1895 par Bernhardt

et par

Roth. Depuis cette époque, un assez grand nombre d'ob¬

servations ont été

signalées. Dans le mémoire de MM. Sabrazès

et Cabannes

(1)

nous en

retrouvons soixante-deux. Lenoir, dans

sa thèse,

inspirée

par

M. Sabrazès (Rordeaux, 1899), en a ajouté

trente-sept. Dans la thèse de Brisard (Paris, 1900), nous retrou¬

vons de nouvelles observations.

La publication la plus récente

sur ce

sujet est celle de Dopter, qui a fait, dans la Gazette des

hôpitaux du 23

mars

1901,

une

revue générale de la question.

Dans ces divers travaux, on

s'est préoccupé surtout de la symptomatologie et de la pathogénie de la méralgie paresthé¬

sique, qui est considérée

comme

étant sous la dépendance d'un

trouble

(parfois d'ordre névritique) dans la sphère du nerf

fémoro-cutané.

(1) Reçue demédecine, 1897.

(12)

14

Le traitement de la

méralgie paresthésique n'a

pas

été l'objet

de recherches

précises

;

c'est

ce

chapitre de thérapeutique

que

nous abordons dans notre thèse.

A

■priori, le

traitement devrait être en

rapport

avec

la

cause de la maladie.

Passons

rapidement

en revue

les

causes

diverses qui

ont

été

incriminées. Les unes sont

d'origine externe

:

les plus impor¬

tantes sont le traumatisme et le

froid; les

autres,

d'origine interne,

sont des

infections, des intoxications

et des

dyscrasies.

Ces dernières sont

quelquefois très difficiles

à

apprécier.

Ajoutons

que

l'influence du

sexe et

des professions entre

pour

une

part parmi les

causes

prédisposantes de la méralgie.

Ce

qui

nous

frappe surtout, c'est

que

le malade

se

plaint de

sensations

subjectives d'engourdissement, de fourmillement, de tiraillement, de brûlures,

alorsque

la

peau

est souvent insensi¬

ble au contact, à la

température et à la douleur.

On

peut pincer, piquer les malades

sans

qu'ils éprouvent

par¬

fois une

impression pénible. Il existe quelquefois aussi

une tbermo-anesthésie

plus

ou

moins accusée.

Les troubles sensitifs sontd'intensité et de

qualité variables.

Tantôt on neconstateque

de l'hypoesthésie tactile

et

de l'hypo- algésie,

tantôt au contraire une

hyperesthésie

au

pincement et à

la

piqûre.

De même pour

la sensibilité subjective, certains malades

res¬

sentent un tiraillement,

profond,

une sorte

de rétraction

muscu¬

laire, tandis

que

d'autres éprouvent

une

sensation de

peau morte,

de fourrure, d'engourdissement,

etc.

Nous n'entrerons pas

dans d'autres détails

sur

l'histoire

et

la symptomatologie de la méralgie paresthésique. Quant

à sa pa¬

thogénie, les

auteurs sont

d'accord

pour penser

à

une

névrite plus

ou

moins profonde, parfois très légère, du fémoro-cutané.

il semble que

les infections

et

les intoxications jouent, le plus souvent, le rôle de

cause occasionnelle. C'était

déjà,

en

1896, l'opinion de MM. Sabrazès

et

Cabannes, dont

nous allons

reproduire textuellement les paroles dans leur travail

sur

la

méralgie paresthésique (Revue de médecine,

août

1896).

«

La

(13)

méralgie paresthésique n'a nullement ta signification d'une

entité

nosologique

:

c'est

un

syndrome lié à

une

altération quel¬

conque

du fémoro-cutané.

Si ce

syndrome

a une

physionomie qui constraste %vec la

banalité ordinaire des

troubles d'ordre névritique, cela tient

au

trajet et à la situation du nerf qui est en cause. Ce nerf che¬

mine d'abord dans

l'épaisseur d'un muscle indispensable à la

station debout et à la marche,

le

psoas ;

il

se

recourbe ensuite brusquement

sur

le rebord de l'échancrure innommée et côtoie

un second muscle,

le

tenseur

du fascia Jata, dont les contrac¬

tions

pendant la marche vont encore le mettre à l'épreuve en le

comprimant et

en

le tiraillant.

Dès lors, il sera

aisé de comprendre la pathogénie de la

méralgie paresthésique. La position superficielle, le parcours

et les

rapports musculo-aponévrotiques du fémoro-cutané

l'exposent à tout instant à être violenté; il en résulte une ten¬

dance

plus marquée

sans

doute, suivant les prédispositions

individuelles,

à

la paresthésie douloureuse, susceptible de

s'accuser à la suite de

longues marches

ou

de la station debout prolongée, paresthésie d'autant plus imminente que le nerf

n'est pas

toujours absolument normal. Une névrite légère qui

serait

peut-être à jamais restée latente dans un autre territoire

nerveux, se

révèle dans la sphère de la branche antérieure du

fémoro-cutané,

tilet

nerveux

beaucoup plus vulnérable que la

plupart des autres nerfs de sensibilité générale.

Quand

ces mêmes

conditions étiologiques existent des deux

côtés,

naturellement l'affection est bilatérale.

Nous sommes donc

conduits

à

envisager la méralgie

pares¬

thésique

comme un

syndrome qui n'est que l'expression d'une

névrite

plus

ou

moins profonde du nerf fémoro-cutané.

Cette névrite

peut être due à

une

compression ou à un trau¬

matisme directs, ou

bien elle dépend de

ce

que les rapports anatomiques du nerf incriminé le prédisposent non seulement

aux

injures extérieures, mais encore à des tiraillements et à

des

phénomènes congestifs.

Cette modification du

nerf peut être liée aussi à une infection,

(14)

](»

à une intoxication ou encore h une lésion du

système

nerveux central.

Dans bien des cas, la station debout et la marche

prolongée

semblent avoir créé de toutes

pièces la méralgie paresthésique

;

mais,

en

réalité, elles n'interviennent parfois

que pour

donner

le branle à la maladie sourdement

préparée

par un processus de névrite latente.

Les

symptômes qui trahissent alors l'état

de souffrance du nerf

rappellent les divers troubles qui accompagnent les

com¬

pressions

nerveuses en

général.

»

L'importance des

causes occasionnelles banales concorde

avec l'efficacité des

procédés thérapeutiques vulgaires, tels

que la balnéation chaude sulfureuse

préconisée

par

M. Sabrazès.

(15)

CHAPITRE II

Nous allons passer en revue

les divers traitements qui ont été essayés clans la méralgie paresthésique. Nous

nous

contenterons d'indiquer l'âge, la profession, les antécédents des malades et l'origine de la maladie. Quant

aux

traitements et,

a

leurs effets,

nous les

reproduirons d'après le texte même des observations

que nous avons

recueillies.

Observation I Roth, tirée de Brisard.

M. M..., juge

d'instruction, 41

ans.

Méralgie d'origine inconnue.

Traitement. Après six séances

d'électrisation (courants conti¬

nus),

la plaque anesthésique diminue

en

étendue et

en

intensité. Le

malade quitte Moscou avec

prescription de faire du

massage.

Six ans

après

(en février 1891), Roth revit le malade. La paresthésie a dimi¬

nué en hauteur; elle n'occupe

plus

que

le tiers

moyen

de la face

externe de la cuisse. Plus de douleurs. Les douleurs musculaires

ont aussi disparu.Pour

le

reste,

le malade

se

comporte

comme aupa¬

ravant.

Observation II

Roth,tirée de Sabhazès etCabanaes.

s

M. N... P..., médecin, 4(3 ans.

Syphilis. Méralgie à la suite d'un

refroidissement.

Traitement. Depuis

1892,

sous

l'influence du

massage,

la mala¬

die s'est atténuée au point

qu'actuellement (mars 1893), il

y a

seule¬

ment une

hypoèsthésie légère. La douleur pendant la marche

se

montre rarement.

Grasseteau ' 2

(16)

18

Observation III

Rotiî, tiréedeSabrazèsetCabannes.

P. D..., 28 ans, femme anémique.

Méralgie

sans cause apparente.

Traitement. Massage, électricité statique, hydrothérapie, et fer

àl'intérieur. L'état général s'était amélioré, mais les douleurs etles plaques paresthésiques persistaient. La limite supérieure de la pla¬

que s'étaitconsidérablement abaissée; en1891, elle étaitàmi-cuisse.

Observation IV Roth, tirée de SabrazèsetCabannes.

P. M..., commerçant, 43 ans; à 20ans, syphilis, obésité. Méralgie

il y a huit ans sans cause apparente.

Traitement. Après deux séances de courants galvaniques, une notable amélioration s'estproduite, et actuellement après un traite¬

ment

prolongé, le

malade se Lient debout des journées entièressans souffrir.

Observation V

Bellot, juillet 1895, tirée de Brisard.

Mmo G..., demeurantà Niort. Hémorroïdes. Méralgie àdébut insi¬

dieux.

Traitement. Je prescrivis comme traitement un peu d'IIama-

melisVirginica à l'intérieur en raison de l'existencedesvarices, puis

des frictions àl'alcool camphrésur le membre malade.

Lorsque je revis Mme G..., huit jours après, la sensation de four¬

millement s'étaitlégèrement atténuée, mais les troubles de la sensi¬

bilitépersistaient.

Observation VI

Wœcke deIIubertsbourg, tirée de Sabrazès et Gabannes.

Observation personnelle. Pas d'antécédents. Faux pas du

pied

droit.

Méralgie

paresthésique.

(17)

19

Traitement. Après une

durée de trois mois,

sous

la seule

influence de frictionsalcooliques et

du

massage,

la paresthésie dis¬

parut presque complètement;

il

ne

subsista d'elle qu'une

vague sen¬

sation impossibleà définir.

Observation VII Tirée de Sabrazès.

Freudrapporte

l'histoire clinique d'un

cas

de névralgie du fémoro-

cutané traitée par un de nosconfrères de

Wandsbeck, qui pratiqua

une névrectomie; le nerf était dévié de trois centimètres en dehors

de l'épine iliaque : cette

intervention fut suivie de guérison.

M. Devic, dansla Province

médicale

de 1893, citeun cas

de névral¬

gie relatif à un ouvrier

âgé de 32

ans, récemment

atteint de fièvre

typhoïde. Le repos fut

prescrit, puis des badigeonnagesà la teinture

d'iode, mais cette thérapeutique

sembla

aggraver

le mal. L'amende¬

mentdes douleurs ne se fit.qu'après

l'emploi de

compresseschaudes

locales et d'onctions àl'acide salicylique.

Observation VIII Escat, Revue neurolique.

Observationpersonnelle. Névralgie provoquée parlamarche.

Des frictions térébenthinées et un petit

vésicatoire

sur

le tiers

inférieur de la cuisse n'ayant

produit

au

début

aucun

résultat, l'au¬

teur ne tenta à la suiteaucunemédication.

ObservationIX

Devic, Provincernédicale de Lyon, tirée de Brisaud.

Névralgieconsécutive àli fatigue.

« Je

prescrivis d'abord le

repos

et les badigeonnages à la teinture

d'iode qui

semblèrent augmenter plutôt les malaises. Au bout d'un

(18)

20

mois environ, je lui conseillai d'avoir recours: lo àl'application de

compresses locales, imbibées d'eau chaude etfréquemmentrenouve¬

lées; 2° à des onctions àl'acide

salicylique.

Au bout de cinq semai¬

nes, les troublesde la sensiblité s'étaient fortementamendés; je ne

puis dire quelaété le résultat final, l'ayant perdu devuedepuis plus

d'un an ».

Observation X Dopter, thèse de Lyon, 189G.

F..., 40 ans,

méralgie

coexistant avec des varices au membre infé¬

rieur gauche.

On a traité longtemps le malade par les vésicatoires. Lasensibilité

revenaitpendant unjour, puis disparaissaitde nouveau.

M. Bouveretapplique un vésicatoire qui n'a produitaucunemodi¬

fication.

On essaie l'électricité àl'aide de courants interrompus. Dans la

zone atteinte,l'anesthésie est absolument complète. Aucunesensa¬

tion d'aucune sorte à ceniveau.

Observations XI, XII, XIII.

Tirée de Brisard.

Knauer rapportetrois cas de

méralgie paresthésique.

Dans le

premier

cas,

chez

un

homme de 30

ans, un peu

alcoolique,

la

méralgie

a été

déterminée

par

le frottement du sabre. Au bout de

sixmois, une amélioration marquée avait succédé à l'administration

de douches froides de courte durée.

Deuxièmecas : Homme de 43 ans, employé, alcoolique. Méralgie

déterminée par la marche.

Sous l'influence du massage et des frictions sèches, il s'est produit

une amélioration légère.

Troisième cas : Femme de 22 ans qui a eu une fièvre typhoïde.

Méralgie double.

Laparestliésie et

les douleurs

se sont

atténuées

sous

l'influence du

pinceau

électrique

et

du

massage;

la sensibilité tactile

a reparu.

(19)

- 21

ObservationXIV

Pieraccini,Setlimanamedica, tiréede Brisard.

Ilomme âgé de 50 ans,

habitant la

campagne,

robuste et souple

comme un jeune homme, sans tares nerveuses.

Méralgie paresthési-

que.

Contre ces douleurs, le malade avait

inutilement essayé de

nom¬

breux moyens

thérapeutiques. La déclaration du malade était la sui¬

vante : « Aucun médecin n'estjamais

arrivé

à

rien

».

Observation XV

Stembo,tirée de Sabrazès etCarannes.

Un médecin de 60 ans, habituellement

constipé,

sans

antécédents syphilitiques ni alcooliques,

a

été exposé à de grandes fatigues qui

ontdéterminé une

méralgie.

L'amélioration a suivi l'électrisation sousforme

de

courants

conti¬

nus

(4

à

5 milliampères) et de franklinisation.

Observation XVI

Koster, tiréedeSabrazès etCabannés.

Homme de 64 ans, bien portant,

qui

a

été atteint

en

1884 d'une

méralgie

paresthésique à la suite d'un stationnement prolongé dans

les musées de Berlin.

Ces phénomènesne

cédèrent

pas au repos

et exigèrent un massage

exécuté deux fois par

jour,

à

la suite duquel il

ne

persiste qu'un cer¬

tain malaise dans lazone du nerffémoro-cutanê à

droite;

à

gauche,

la

guérison fut spontanée.

Observation XVII Benda,tiréedeSabrazèsetCabannes.

Serrurier, âgé

de 58

ans,

qui est atteint de méralgie depuis trente

ans.

(20)

Lesapplications decourants

faradiques

modifient la paresthésie,

mais si on les suspend, celle-ci reparaît.

Observation XVIII

Tirée de Sabrazès et Caban ni-s, Verhoogen,Journal médical deBruxelles, avril 1897.

Pharmacien âgé de 31ans

Méralgie

attribuée à

l'usage

d'un poêle mobile à pétrole qui chauffait

l'appartement.

Aucune trace de syphi¬

lis.

Le traitementa consisté dans l'administration d'iodure de potas¬

sium et dans l'application d'étincelles statiques au point malade. Ce dernier moyen a donné d'excellents résultats.

Observation XIX

Julius Donath, tirée deSabrazèset Cabannes.

Homme de 48 ans, négociant, dont le début de la

méralgie

re¬

monte à huitans. Il futpincé fortement au milieu de lapartie anté¬

rieure et en haut de la cuisse droite par une femme ardemment

amoureuse.

On applique l'électricité et des frictions à

l'ichthyol,

qui n'ont donné aucunrésultat aprèsquinze séances.

Observation XX Venturï. Thèse de Brisard, 1900.

Malade âgé de 62 ans, obèse, fut saisi, ily a vingtans,d'unesensa¬

tion de froid, qui détermina une

méralgie paresthésique.

Des bains et du massage prescrits dans ce cas ontatténué la mala¬

die, mais sans la guérir.

(21)

23

Observation XXI

Osler.Thèsede Brisard,1900.

A. B..., 32 ans, vu en

novembre 1893. Syphilitique depuis dix ans.

Fièvre

typhoïde il

y a

sept

ans.

Un matin, en sortant du lit, il ressen¬

tit unecrampe dans

le membre inférieur droit qui persista sous forme

de méralgie

paresthésique.

Traitement. Douches froides et massage.

Le malade

a

été

revu le o décembre. Il boîte un peu, sans

savoir pourquoi, dit-il, mais il

marche mieux de lasorte, et sa

jambe

se

fatigue moins. Il

se

trouve

très soulagé par

le traitement, la jambe est beaucoup moins doulou¬

reuse.

Observation XXII

Lop. Presse médicale, 1899, tiréede Brisard.

Ilomme de 30 ans,vigoureux,

teint coloré, exerçant la profession

de

capitaine

au

long

cours.

Vives douleurs méralgiques survenant

à la suite delamoindre fatigue.

Traitement. Pulvérisationde

chlorure d'éthyle alternant

avec

les

badigeonnages

d'essence de Wintergreen. Légère amélioration.

Revu le 28décembre.Toujours gène à

la marche et sensation de

plaque

de

carton

faisant gouttière.

Troubles de la sensibilité objective

identique.

Observation XXIII

Brisard.Thèsede Paris,1900.

M. II..., officier.

Syphilis remontant à vingt ans. Depuis deux ou

troisans,

symptômes de méralgie.

Le traitement

spécifique, fait consciencieusement à plusieurs

reprises,

n'a

eu aucune

influence sur elle.

(22)

Observation XXIV Brisard. Thèse de Paris, 1900.

M. I)..., ingénieur russe. A eu la syphilis à 19 ans.

Méralgie

pares-

thésique.

« L'an dernier, le traitement mercuriel n'a rien fait. Cet été, le séjour àla campagne avec un traitement phosphaté a coïncidé avec 1amélioration. Aujourd hui, ne sachant plus que faire,j'ai proposé

au malade la résection du nerf qu il n'a pas acceptée ».

(23)

CHAPITRE III

Ce que nous

devons considérer dans les vingt-quatre obser¬

vations que nous avons

recueillies, c'est que le traitement 11 a

jamais été efficace. Nous relevons parfois une amélioration pas¬

sagère, mais jamais

une

guérison.

Nous

parlerons d'abord du traitement interne, inspiré par la

cause même de la

méralgie. La syphilis

a

une large part chez

les malades que nous venons

d'observer. Le mercure, l'iodure

de

potassium ont été employés et, fait étrange, ces médicaments

sont restés sans

résultat. Cependant il est rare qu une manifes¬

tation

syphilitique résiste au traitement mercuriel. C'est ce qu1

nous fait dire que

la méralgie paresthésique n'a pas de spécifi¬

cité; le

nerf fémoro-cutané peut être prédisposé, mais gardons-

nousdeconfondre cause

prédisposante avec cause occasionnelle.

Ajoutons

que

dans deux observations citées plus loin, nos mala¬

des étaient des rhumatisants, et

chez

eux

la méralgie s'est jouée

du traitementinterne pour

céder

au

traitement local.

Quant aux

deux

cas

de méralgie dont la cause a été attribuée

aux-hémorroïdes,

l'hamamelis virginica

a

été totalement ineffi¬

cace.

Parcourons maintenant

la liste des traitements locaux qui ont

été

prescrits. Il

nous

sera difficile d'attribuer à chacun d'eux sa

valeur réelle, car

ils ont été donnés simultanément chez les

mêmes malades.

C'est l'électricité sous

toutes

ses

formes qui doit entrer en première ligne

:

électricité statique, courants galvaniques, cou¬

rants continus,

courants faradiques, etc. De loin en loin, quel¬

que

amélioration

a

été signalée, mais, après plusieurs mois de

(24)

26

traitement,

on

peut

se

demander si

ce n'est pas une

simple

coïncidence. Et d'ailleurs l'amélioration n'est pas une

guérison;

nous entendons par

guérison

un arrêt

brusque dans le dévelop¬

pement du mal

et une

cessation complète des symptômes dou¬

loureux sans récidive. On n'a

signalé rien de

ce genre

dans les

observations que nous venons

de reproduire.

Après l'électricité, c'est certainement,

le massage

qui

a

été le plus

en

honneur. Nous

avons à lui adresser les mêmes repro¬

ches : pas

de guérison. Le

massage

s'adresse principalement

aux muscles dont il

empêche l'atrophie; il dissipe la tension

des tissus et active la circulation. Mais dans les cas de

méralgie paresthésique, les muscles

11e sont

point compromis; la

peau seule est atteinte au

point de

vue

fonctionnel.

Passons aux

vésicatoires,

autrefois si

efficaces, maintenant

si

discrédités;

avouons que

les résultats

ont été des moins satis¬

faisants.

C'est ensuite la teinture

d'iode, qui n'a fait qu'augmenter les douleurs;

les

applications de

compresses

locales, les

onctions à l'acide

salicylique, qui ont déterminé

un amendement

léger.

Puis,

les frictions à

l'ichthyol, essayées dans

un cas et

qui

n'ont donnéaucun

résultat, après quinze jours de traitement.

Enfin, l'hydrothérapie froide elle-même, qui

a

été incriminée

comme cause interne de la

méralgie,

a

été essayée chez

un

syphilitique et

a

déterminé

un peu

de soulagement.

Quant

au chlorure

d'éthylc

et aux

badigeonnages de salicy-

late de

méthyle, ils n'ont point modifié les troubles

de la sensi¬

bilité chez un homme

vigoureux,

exerçant

la profession de capitaine

au

long

cours.

Voici maintenantles

paroles d'un malade de Pieraccini,

chez

lequel

on

avait inutilement essayé de nombreux

moyens

théra¬

peutiques

: «

Aucun médecin n'est jamais arrivé

à

rien

».

Tels sont les nombreux traitements

qui ont été essayés, tels

sont les résultats. Médecins et malades ne

pouvaient être satis¬

faits. La

chirurgie intervint

et proposa

la résection du nerf

fémoro-cutané. C'était un traitement radical

qui devait faire espérer le

succès.

Rappelons

en

passant

que

l'idée de pratiquer

v

(25)

la résectiondu fémoro-cutané ne

vient

pas

de Gbipault; Sabra-

zès et Cabannes

avaient déjà dit

: «

Dans les cas invétérés, il

nous

paraîtrait logique d'aller à la recherche du nerf et d'en

pratiquer la résection pour mettre fin aux douleurs [Revue de

médecine,

1896,

page

882, note 1). Voici le compte-rendu tiré

de l'article

publié

par

Dopter, dans la Gazette médicale du

23 mars 1901 :

Observationde

Chipciult.

Résection du fémoro-cutané,

le 12 mars 1899.

Pendant la période de repos ayant suivi

l'opération, il

y

eut

un

mieux marqué. Mais dès que le malade

reprit

ses

occupations, la récidive se produisit. La seule modi¬

ficationconsiste en ce que

la

zone

d hyperesthésie s'était trans¬

formée en zone

d'anesthésie, et

que

les fourmillements, au lieu

d'occuper tout le territoire du fémoro-cutané, se distribuaient

en couronne à la

périphérie de

ce

territoire, empiétant de

3centimètres

environ

sur

la

zone

anesthésique et de 1 centi¬

mètre sur la

région à sensibilité normale. La gêne et la boite-

rie

qu'ils entraînaient étaient exactement les mêmes qu'autre¬

fois.

En avril,

mieux sensible. La malade

ne

boite presque plus,

les fourmillements ne

viennent

que

le soir

au

coucher ; la zone

d'anesthésie s'est

réduite

à une

plaque large comme la paume

de la main,

située

à

deux travers de doigt en avant du grand

troehanter.

Revue en

mai, puis

en

septembre, puis en avril, elle parait

complètement guérie.

2' Observation de

Souques-Mauclaire.

Opérée le 20 mai.

Résection sur une

longueur de trois à quatre centimètres. Puis

repos au

lit, étendue.

Depuis le 27 mai, la malade se lève toute la journée, aide les

infirmières, repasse

plusieurs heures sans éprouver la moindre

douleur. Seule

l'anesthésie

a

persisté; elle s'est même agrandie,

son domaine occupe

aujourd'hui tout le domaine du fémoro-

cutané, et cette

anesthésie est complète.

En fin

juin, légère récidive, puis guérison complète.

3° Observation de

Chipciult,

Horticulteur, opéré le 12juillet.

(26)

28

Nerf fémoro-cutané

volumineux,

parcouru

de veinosités

; résec¬

tion sur six centimètres de

longueur.

Pendant la

période de

repos,

anesthésie. Puis

en fin

juillet, quand le malade reprit

son

travail,

nouvelles crises douloureu¬

ses,

mais

moins fortes. Les douleurs se

disposaient

en couronne àla

périphérie du territoire

du fémoro-cutané. Larécidive dure environ un mois et,

après avoir passé

par une acné,

s'éteignit

peu

à

peu.

Depuis la fin d'août il

ne souffre

plus, il lui semble seulement qu'on lui tire la

peau par en

bas,

à

la partie inférieure de la

cuisse. La

plaque d'anesthésie

a

gardé

ses

dimensions

anté¬

rieures ».

Considérons

uniquement le

résultat de cette

opération et ad¬

mettons avec Brisard et

Dopter

que

les douleurs méralgiques

ont totalement

disparu à plus

ou

moins brève

échéance

après la

résection dufémoro-cutané. Cette

opération, hien entendu,

a été laite au

point où le

nerfsortait du

bassin,

par

conséquent dans

le

voisinage de l'épine iliaque antéro-supérieure.

Eh bien ! si,

véritablement,

par cette

seule opération, la méralgie paresthésique est guérie,

nous nous croyons en

droit

d'affirmer que

cette maladie

a

uniquement

pour cause

le

trau¬

matisme ou le froid. En

effet, si

nousavions affaireàune névrite de tout le nerf

fémoro-cutané, la

résection devrait être faite à 1

origine

même de ce nerf. Et

alors, il

faut admettre que

la

cause de la

méralgie n'a de

retentissement que sur

le trajet

du

nerf,

ou bien la résection

préconisée

par

les chirurgiens

n'est

qu'une opération toujours insuffisante.

(27)

CHAPITRE IV

Le but que nous nous

sommes proposé dans cette thèse a été

de faire ressortir

l'importance pratique d'un traitement nouveau

dont l'efficacité ne

peut

pas

être mise

en

doute d'après les

observations

qui suivent. Nos malades n'ont pas eu à se plain¬

dre de la

longueur du traitement et aucun d'eux ne s'y est

refusé comme pour

la résection du nerf fémoro cutané.

Cetraitement,

préconisé d'abord

par

MM.Sabrazès et Caban-

nes a été ensuite

systématiquement appliqué par M. Sabrazès et

par nous

à tous les

cas

qui se sont présentés.

Ce traitementconsiste à

donner

aux

malades des bains sul¬

fureux.Nous insisterons

surtout

sur

la façon dont

ces

bains doi¬

vent être donnés. Ce

n'est

pas

indifféremment deux ou trois

bains par

semaine qui doivent être prescrits, comme cela a été

fait, mais bien un

bain

par

jour. Voici d'ailleurs la méthode :

« Le malade doit,

prendre chaque

jour,

jusqu'à sa guerison, an

bain

sulfureux très chaud, d'une durée de trois quarts d'heure. »

Nousinsisterons sur

la température et la durée du bain, car,

comme on va le voir dans

les observations qui suivent,

ce

n'est qu'au prix d'une régularité parfaite et dans l'application scru¬

puleuse de

ce

traitement que nos malades sont arrivés à une

guérison complète qui s'était maintenue jusqu'au moment où

pour

la dernière fois nous les avons revus, c'est-à-dire quatre à

six mois

après la

cure.

Commenous l'avons

constaté après

un

traitement de huit à

dix

jours, il n'est resté

aucun

des symptômes douloureux et

paresthésiques de méralgie. Plus de douleurs, plus d'anesthésie,

ni

d'hvperesthésie, rien

en

un mot qui rappelât la méralgie

paresthésique

;

dans

un

cas le refroidissement local a persisté

(28)

30 -

pendant quinze jours après la cessation des

autres

symptômes, puis

a

disparu complètement.

Ainsi

donc,

à

rencontre

de tous les traitements

appliqués jusqu'à

ce

jour, les bains sulfureux

ont

triomphé de la maladie.

Faisons toutefoiscette restriction que

les

cas

guéris n'étaient

pas des cas de

méralgie paresthésique invétérés De plus, les bains

chauds ont

l'avantage d'agir vite;

nous

n'avons

pas

constaté de

récidive

après

ce

traitement.

Quelle

est maintenant l'action des bains sulfureux sur le nerf fémoro-cutané? C'est une

question à laquelle

nous ne pouvons

répondre d'une façon précise;

nous

espérons

que

des études

nouvelles viendront

jeter la lumière. Est-ce

par

révulsion

ou bien par

sudation? Nous

ne

saurions

nous prononcer.

En tous

cas, comme en toutes

choses, il

faut considérer la

fin,

nous

nous

permettons de dire

que

le traitement de la méralgie

pares¬

thésique

par

les bains sulfureux

est

celui qui

a

donné les meil¬

leurs

résultats,

et par

cela même doit toujours être essayé.

C'est

l'analogie entre diverses affections de pratiques

courantes,

telles que

lombago, névralgie-sciatique, douleurs rhumatoïdes,

alfections à

l'origine desquelles le froid, les traumatismes,

etc., interviennent et

qui cèdent souvent à la balnéation chaude sulfu¬

reuse

prolongée, qui

a

donné l'idée

à

M. Sabrazès de recourir

à

ce même traitement dans la

méralgie paresthésique. Est-ce la qualité sulfureuse du bain chaud qui

est

l'agent de guérison?

Nous

l'ignorons

:

Jusqu'ici

nous avons

employé les bains sulfu¬

reux mais il serait intéressant de savoir si des bains

simples

administrés dans les mêmes conditions de

durée,

de

tempéra¬

ture, etc.,

n'aboutiraient

pas au

même résultat heureux.

Observation De MM. Sabrazèset Cabannes.

G. À..., GO ans, jardinier, se présente le 8 octobre 1899 à notre consultation de l'hôpital Saint-Ahdré avec les signes de la méralgie

du fémoro-cutané.

11 ya huit ou neufans, cet homme a eu une violente attaque de

(29)

rhumatisme articulaire aigu, avec

fièvre élevée

:

toutes les join¬

tures ont étésuccessivement

intéressées. Après trois mois de séjour

au lit et une convalescence longue

(dix semaines), il est resté long¬

temps

affaibli

et

sujet de temps à autre à quelques douleurs errati¬

ques.

Souvent même il avait

un

peu de fièvre, le soir vers cinq à

six heures, sanstoux

ni crachats. Mais jamais à cette époque il n'a

eu comme maintenantles

phénomènes douloureux de la méralgie

paresthésique.

On ne découvre dansses

antécédents

aucune

autre maladie, ni

blennorragie,

ni syphilis, ni alcoolisme. Il n'est pas non plus nerveux.

Marié, ila eu huitgarçons,

dont sept sont en très bonne santé ; l'un

d'eux (unjumeau) est mort

huit jours après sa naissance, de refroi¬

dissement.

Sa femme, qui

avait nourri tous

ses

enfants, à succombé au bout

de deux ans à unemaladie

qu'il

ne

sait

pas

définir ; elle avait eu des

ganglions dans l'aine droite.

11 n'y arien à

signaler dans

ses

antécédents héréditaires, personne

dans safamille n'a eu à sa

connaissance de rhumatisme ou de lare

nerveuse.

Etal actuel. Lesphénomènes

de méralgie qui avaient fait leur

première apparition il

ya

cinq ou six ans, cessèrent après quelques

joursde durée.

11

y a

huit jours, ils ont reparu; le malade a été sur¬

prisen

plein travail

;

occupé depuis le matin à une besogne pénible,

ila étéobligéde

l'abandonner, tellement étaient vives les douleurs

qu'il

éprouvait. Depuis

ce

temps, les phénomènes, loin de s'atténuer,

ont

progressivement augmenté. Actuellement cet homme à cheveux

grisonnants,

de taille et de complexion moyennes, sans tendance à

l'obésité, ressent, dès

qu'il

se

lève

pour

marcher et qu'il pose le pied

parterre, une

douleur vive analogue à un tiraillement dans le pli de

l'aine droitàl'uniondutiers moyen et

du tiers externe. Aussi, afin

d'éviterou d'atténuer ce

tiraillement douloureux, il incline le tronc

et fléchit beaucoup la

jambe

sur

la cuisse à droite, surtout quand il

gravitune

pente. Sur terrain plat, la marche est plus aisée. Au bout

d'un quart

d'heure de marche, il est obligé de s'arrêter; la sensation

ressentie n'est,plus

celle d'un tiraillement limité, mais d'une brûlure

ardente avec picotementssur

toute la moitié externe de la face anté-

(30)

32

rieure de la cuisse,

depuis

le grand trochanter en haut,

jusqu'à

deux ou troistravers de doigt du creuxpoplitéen arrière etjusqu'au cinquième inférieur de lacuisse enbas. Le malade est alors obligé

de s'arrêter et de s'asseoir : aux sensations précédentes succède bientôt un engourdissement notable, persistant même après un repos

prolongé,

et si le malade porte alors la main sur la région en¬

dolorie, celle-ci est engourdie, comme morte,

indépendante

même du

reste du membre et insensible à la chaleur de la main ou à un pin¬

cement.très vifs. Ces diversphénomènesse produisent dans le même ordre invariable, dès qu'il se remet en mouvement, aussi ne se

déplace-t-il qu'avecune extrême lenteur et il ne parcourt qu'en une

heure, avec peine, le trajet qu'il faisait aisément autrefois en une demi-heure. 11 souffre même au repos dans son lit si le membre est

complètement étendu, etpouratténuer la douleur il fléchit la cuisse

sur le bassin etlajambe sur la cuisse. La tlexion moyennejointe à la rotation en dehors constitue laposition la plus favorable pour le

malade. Lesmouvements de flexion forcée de même que ceux d'ex¬

tension complète avec rotation en dedans, réveillent immédiatement

un paroxysme douloureux.

A l'examen, on nedécouvre aucune différenceentre le volume des deux cuisses. 11

n'y

a pas non plus de ganglions inguinaux ou cru¬

raux appréciables. Il existe une hernie inguinale très petite, mais

facilement réductibleàgauche. L'articulationcoxo-fémoraleestabso¬

lument libre et mobile etle bassin n'est nullement entraîné.

Dans larégion douloureuse précédemmentdécriteàlafaceexterne de la cuisse, il n'existe aucune modification trophique de la peau, pas d'anomaliede coloration, pasde

développement

des veines sous-

cutanées, pasde

développement

adipeux anormal.

L'émergence

du

nerf fémoro-cutané est douloureux à la pression. Les sensibilités tactile et douloureuse sont très émoussées dans une zonelimitée en

hautpar une ligne passant à quatre travers de doigt au-dessous de l'épine iliaque antérieure et supérieure, en dedans par le couturier,

en bas par une ligne à convexité inférieure passant à. trois travers de

doigt

au-dessus de la rotule, remontant ensuite obliquement pour allerrejoindre le grand trochanter. Les dimensions de laplaqueanes- thésiques sont les suivantes : une hauteur de 30 centimètres

(sur

la

(31)

face externe de la

cuisse)

une

largeur de 18 centimètres

en

haut, de

30 centimètres en bas. Elle a donc une forme ovale irrégulière à grosse extrémité

inférieure.

L'insensibilité est égale sur tousles

points de

cettesurface et

cha¬

quepiqûre

laisse

une

papule saillante à

sa

suite. La sensibilité ther¬

mique est

également abolie dans

cette

région. Il n'existe

pas

de dysesthésie.

A l'application de

la main

sur

la plaque insensible, la température

locale est très diminuéerelativement aux points correspondants

du

côté opposé. Le thermomètre à

température locale donne les rensei¬

gnements

suivants

:

31°3

à

droite, 33°6 à gauche.

La sensibilité électrique

(courants interrompus)

est très

diminuée

sur laplaque, le

malade

ne commence à

senLir qu'avec

un

écarte-

inent de bobine de 10 centimètres. Avec cetteintensité le courant est insupportable à

gauche,

il faut

un

écartement minimum de 13

cen¬

timètres etdemi. Si on trace une raie sur la zone paresthésique et

une autre dans la région

symétrique de la cuisse opposée, la

rou¬

geur

vaso-motrice

est

plus précoce (une minute environ) et plus

mar¬

quée à gauche

qu'à droite. Le réflexe d'Erb, qui

ne se

produit

que

d'une façon très légère si on

pique la cuisse saine,

ne

s'observe

pas àla piqûre de la

plaque anesthésique.

La sensibilité est normale surles autres parties du

membre ainsi

que sur le reste

du

corps.

La force musculaire de cet homme est

nor¬

male et correspond àla

conservation de la musculature des membres.

Lesréflexes rotuliens etpupillairessont

conservés

;

les réflexes

tes- ticulaires sontabolis à droite et à gauche.

On injecte un milligramme

de nitrate de pilocarpine

en

pleine

plaque

anesthésique

à

droite et

une

quantité égale dans la région symétrique

à

gauche. Au bout de cinq minutes, à gauche, la

peau rougit, les

papilles

sont turgescentes

et la

sueur

perle à la base des

poils; après un quart

d'heure, les phénomènes s'accentuent, et

occu¬

pent une zoneayant

les dimensions de la

paume

de la main, et

une demi-heure après

l'injection, la

rougeur

de la

peau

et le hérissement papmaire persistent

encore,

mais la sudation

nese

produit plus.

Dansl'intervalle, àdroite surla plaque,

il

ne

s'est fait

aucune mo¬

dification. Ce n'est qu'au

bout d'une heure, alors

que

les phénomènes

Grasseteau 3

(32)

sont encore manifestes à gauche, que se montre une rougeur peu intense des téguments à droite surla zoneparesthésique.

Le malade n'est pas d'un tempérament nerveux. Il

n'existe rien

de particulier ducôté des organesdes sens. Lavue est bonne. Cepen¬

dant le champvisuel est rétréci : il mesure40Oià gauche danstousles

diamètres et le même degré à droite avec une étendue plus grandeà lapartie inférieure oùil atteint 50°.

On prescrit au malade 6 grammes de salicylate de soude parjour pendant cinqjours consécutifs.

16 octobre : Le traitement prescrit aété rigoureusement suivi : la

douleur est peut-êtreun peu moins vive, la sensibilitéàla piqûreun peu moins émoussée. Lemalade cesse le

salicylate

etprend pendant cinq jours un bain

sulfureux

quotidien d'une demi-heure de durée ; les phénomènes paresthésiques et l'anesthésie locale disparaissent, cependant la marche n'est pas aussi aisée qu'autrefois. Cette balnéa- tion répétéene peut être continuée parce qu'elle réveille des dou¬

leurs dans le genou droit et de

la fièvre

vespérale.

22octobre : L'améliorationestconsidérable; la marche,plusfacile,

est encore un peu gênée par un léger tiraillement douloureux au niveau du point d'émergence

du

fémoro-cutané. La

plaque

estmoins

froide au toucher, la sensation de peau morte n'y existe plus : la piqûre,le froid et

la chaleur

ysont

ressentis. L'extension

du

membre

avecrotation en dedansne produit qu'un léger retentissement dou¬

loureux au-dessus du grand trochanter. Le soir, le malade a, vers quatreheures, un peu

de lièvre

avec

céphalée légère.

Un injecte denouveau unmilligramme de pilocarpine endes points symétriques àdroite et à

gauche dans le territoire du fémoro-cutané.

Au bout de 10 minutes, il se produit des deux côtés de larougeur des tégumentsavec

saillie des papilles, la

sueur

perle des deux

côtés,

maisun peuplus

abondamment

à gauche.

31 octobre : Lesdouleurs ont disparu etle maladeva bien; le soir,

à quatre heures,

il

éprouve

quelques petits frissons, puis

un

léger

mouvementfébrile avec céphalée, malaise, sueursabondantes; cela

dure trois à quatre heures.

Il

ne tousse pas,

n'a

pas

maigri, n'a

jamaiseu de

fièvres intermittentes.

Ces accès quotidiens de fièvre

cèdent

à

l'administration de cachets

Références

Documents relatifs

Mais la délimitation avec les angiomes diffus est d'autant plus grande que ceux-ci sont assez souvent l'origine des

qui oblige le chirurgien à détruire les tendons, vaisseaux et nerfs de la région importante du cou de pied, plus d'incision postérieure et de section consécutive du tendon

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