HAL Id: jpa-00207262
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Submitted on 1 Jan 1972
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Atténuation d’ondes ultrasonores dans l’antimoniure d’indium dégénéré
J.Y. Prieur
To cite this version:
J.Y. Prieur. Atténuation d’ondes ultrasonores dans l’antimoniure d’indium dégénéré. Journal de
Physique, 1972, 33 (4), pp.397-400. �10.1051/jphys:01972003304039700�. �jpa-00207262�
ATTÉNUATION D’ONDES ULTRASONORES
DANS L’ANTIMONIURE D’INDIUM DÉGÉNÉRÉ
J. Y. PRIEUR
Laboratoire d’Ultrasons
(*),
Université Paris VI Tour13, 11, quai Saint-Bernard,
Paris 5e(Reçu
le 18 octobre1971)
Résumé. 2014 On rapporte une expérience sur la variation d’atténuation d’ondes ultrasonores longitudinales de 9 GHz se propageant suivant l’axe (111) d’un cristal d’antimoniure d’indium
dégénéré sous l’influence d’un champ magnétique à la température de 2 °K. Les oscillations de Haas et Van Alphen ont été observées. Les positions des minima d’atténuation correspondent aux posi-
tions théoriques.
Abstract. 2014 We report an experiment on the variation of the attenuation of 9 GHz ultrasonic waves, propagating along (111) axis, in a degenerate Indium Antimonide crystal. This crystal was placed at 2 °K in a high magnetic field ranging from 0 to 70 kG. The Haas-Van Alphen oscillations
were observed. The minima of attenuation are at the theoretical positions.
Classification : Physics Abstracts
03.40, 17.26
Ces dernières
années,
un certain nombred’expé-
riences relatives aux effets
magnéto-acoustiques
dansl’antimoniure d’indium non
dégénéré
ont été rappor- tées dans la littérature. Cesexpériences
peuvent être divisées en deux groupes : les observations indirectes et les observations directes. Parmi les méthodes indi- rectes, laplus
courante est l’étude de la conductibilitéélectrique
où l’interactionélectron-phonon apparaît
sous la forme d’un accroissement de la résistance de l’échantillon
quand
la vitesse d’entraînement des électrons estsupérieure
à la vitesse du son[1], [2], [3].
La méthode directe consiste à étudier l’atténuation
acoustique
en fonction d’unparamètre
extérieurcomme le
champ électrique
ou lechamp magnétique.
On peut citer les
expériences
de K. W. Nill et A. M. Mc Whorter[4],
Kino et Route[5],
1. L. Dricko et al.[6],
E.
Voges [7],
W. D. Smith et al.[8].
Cesexpériences
examinaient à 77 OK l’influence d’un
champ magné- tique
transversal sur l’atténuation etl’amplification
d’ondes
acoustiques
dans le domaine de 1 GHz.On décrit ici des
expériences qui
examinent l’effetd’un
champ magnétique
sur l’atténuation d’ondes ultrasonores depolarisation longitudinale
de 10 GHzse propageant
perpendiculairement
à la direction duchamp magnétique
dans un cristaldégénéré
à 2 OK.C’est la
première expérience
de ce type dans l’anti- moniure d’indium. Desexpériences analogues
ontété faites dans PbSe
[9]
à bassefréquence
et dans leBi
[10]
à 9 GHz. Elles mettent en évidence des oscilla-tions de type Haas-Van
Alphen
de l’atténuation ultrasonore.Dans une
première partie,
onrappelle
brièvementla théorie de l’atténuation ultrasonore dans un cristal semiconducteur
dégénéré ;
dans la deuxièmepartie,
on
explicitera
la méthodeexpérimentale.
La troisièmepartie
sera consacrée àl’exposé
et la discussion des résultats obtenus.I. Théorie. - L’atténuation ultrasonore est un moyen d’étude du tenseur de conductivité haute
fréquence.
En effet si l’on ne considère que l’interac- tionélectron-phonon,
on peut définir unchamp électrique équivalent
auxultrasons,
lechamp
acousto-électrique,
car la vitesse des électrons estbeaucoup plus grande
que celle des ultrasons et tout se passecomme si ceux-ci étaient
statiques.
La variationd’amplitude
de cechamp
au cours du temps est fonction del’énergie dissipée
par effet Joule et estdonc liée à la conductivité du matériau. De nombreux auteurs ont
développé
cepoint
de vue. Une revued’ensemble a été faite par
Spector [11].
Dans tous lescas où la conductivité est due à un seul type de porteur,
l’expression
de l’atténuation est donnée par :où co est la
fréquence d’excitation,
vs la vitesse du son, (OR lafréquence
de relaxationdiélectrique, Kp
etKD
les facteurs de
couplage piézo-électrique
et depotentiel
de déformation. Le rapport
K2p /K2D
est de l’ordre de 10Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01972003304039700
398
à la
fréquence
de 9 GHz dansInSb, u’ R
etu’,
sontles
parties
réelles etimaginaires
du tenseur de conduc-tivité effective à la
fréquence
d’excitation.Toute la difficulté réside dans le calcul des compo- santes du tenseur de conductivité à la
fréquence
d’exci-tation en
présence
duchamp magnétique.
Apriori plusieurs régimes peuvent
être atteintsexpérimenta- lement ;
toutefois le seulqui
donne lieu à un effetsensible avec des matériaux
dégénérés
est celui oùql
> 1 et wz1 ;
lerégime
cor > 1 est hors d’atteinte du domaineexpérimental. q représente
le vecteurd’onde des ultrasons et l le libre parcours moyen des électrons. La seule théorie
complète
dans ce cas estcelle
développée
par Greene et al.[12].
Elle suppose que le temps de relaxation des électrons estindépen-
dant du
champ magnétique.
Les ultrasons sont consi- dérés commesemi-classiques.
Lephénomène
dediffusion des
porteurs, qui
est trèsimportant
avecdes ondes
longitudinales,
estpris
encompte.
Dansces
conditions,
ilapparaît
que le tenseur de conduc- tivité estcomposé
de deuxparties,
unepartie
àvariation monotone en fonction du
champ magnétique, qui
s’écrit de la mêmefaçon
que dans le cas semi-classique [13]
et unepartie
oscillatoire dontl’origine
est la même que celle des oscillations de Haas et Van
Alphen
de lasusceptibilité magnétique.
Les deux composantes de la
partie
monotone dutenseur de conductivité que l’on notera
a’ R
etul
ontpour
expression :
où x =
qVF/wc
est le rapport entre lalongueur
del’orbite
cyclotron
et lalongueur d’onde,
Wc est lafréquence cyclotron, VF
la vitesse deFermi,
ce le temps de relaxation des électrons.Jo
est une fonction de Bessel. Enplus
deshypothèses générales déjà mentionnées,
nous avonsadapté
lesexpressions
au casparticulier
de nosexpériences.
Ainsi nous nous sommes limités au cas des tran- sitions
intrabandes,
c’est-à-dire que nous avonssupposé
hw «hwc.
Demême,
nous avonsnégligé
l’effet d’entraînement des ultrasons par les électrons.
Ceci est
légitime
dans les semiconducteurs mêmedégénérés,
parce que la concentration en électrons demeure faible par rapport à celle des métaux. Dans notre domaineexpérimental,
nous avonsOn peut donc
développer
go auvoisinage
de x = 0On en déduit le comportement de
6R
etor,
donc
Quand
B augmente, X diminue et donc a croît. On peutinterpréter physiquement
ce comportement.En l’absence de
champ magnétique,
commeql >
1, l’effet moyen duchamp acousto-électrique
est nul.Par contre
quand
onapplique
unchamp magnétique perpendiculairement
au vecteur d’ondeultrasonore,
la
projection
de latrajectoire électronique
sur unplan perpendiculaire
à B est un cercle et la valeureffective du
champ acousto-électrique
croît d’autantplus
que l’électron reste dans unerégion
del’espace
où ce
champ
estplus
uniforme.La
partie
oscillatoire du tenseur de conductivitéa son
origine
dans la forme de la densité d’état enprésence
d’unchamp magnétique
élevé. C’est unphénomène
purementquantique.
Enprésence
d’unchamp magnétique, l’énergie
d’un électron s’écrit :où kZ
et mreprésentent
la composante du vecteur d’onde et la masse effective de l’électron suivant lechamp magnétique, g
le facteur deLandé, ,uB le magnétron
de Bohr et s lespin
de l’électron.La densité d’état a la forme suivante
La somme est étendue
jusqu’à
la valeur de n pourlaquelle
laquantité
sous le radical devientnégative.
On sait par ailleurs que la conductivité dans un
cristal
dégénéré
estproportionnelle
à la densité d’étatau niveau de Fermi.
Quand
on augmente lechamp magnétique,
il arrive un moment oùl’énergie
d’undes niveaux
cyclotrons
devientégal
àl’énergie
deFermi. Il
disparaît
alors un terme de lasommation,
ce
qui
entraîne un saut dans la densité d’état. A cesaut, il
correspond
une variation notable de l’atté- nuation.Ce type de
phénomène
ne doit pas être confonduavec celui
déjà
mis en évidence dans les métaux très purs. La diffusion y a moinsd’importance
mais par contre, un effet de résonance[14]
peutapparaître.
Cette
résonance,
dont l’existence est aussipossible
dans les
semiconducteurs,
donne lieu à des « oscilla- tionsquantiques géantes » (GQO)
de l’atténuation.La distinction entre ces deux effets est bien mise en
évidence dans l’article de Liu et Toxen
[15].
Les«
GQO » (cas
A deLT)
supposent pour êtrevisibles,
que la
largeur
des niveauxélectroniques
soit inférieure à lafréquence
des ultrasons(cor > 1).
Cette conditionest irréalisable avec les semiconducteurs même avec
les
fréquences
ultrasonores dont ondispose
actuelle-ment
(sauf peut-être
dans des matériaux très pursdu type
PbSe).
Par contre, pour les oscillations de« Haas et Van
Alphen » (cas
C deLT),
la condition(rot> 1)
n’estplus
nécessaire car ce n’estplus
uneffet de résonance mais un effet de densité d’état.
C’est dans ce cas où nous nous trouvons. De
plus
l’existence des «
GQO »
estimpossible lorsque
levecteur d’onde est
orthogonal
auchamp magnétique.
L’amplitude
des termes oscillatoires que l’on noterau’ R
etul,
s’écrit[12] :
EF et (
sont lesénergies
de Fermi en l’absence et enprésence
duchamp magnétique.
La variation oscillatoire est due au sinus et au
cosinus
dans b1 et b2.
On doit noter que le niveau de Fermi
qui
intervientdans
l’argument
des sinus et cosinus est lui-même unefonction oscillante du
champ magnétique
et que nousavons
supposé (wi)2
1.II.
Technique expérimentale.
- L’échantillon d’InSb a étédécoupé
sous la forme deparallélépipède
de 6 x 6 x 3 mm’ à
partir
d’un monocristal de« Monsanto Chemical
Company ».
Le nombre deporteurs n et la
mobilité 1À
ont été mesurés par effet Hall à 77 oKn =
5,4
x1016/cm3
Il = 75 000cm2/vs .
Les faces
planes
etpolies optiquement
étaient les faces 6 x 6.L’atténuation était mesurée à 2 OK par une
technique
d’écho. L’échantillon était collé avec du
plexol
surun quartz de coupe X. La
fréquence
utilisée était de9 GHz ce
qui donne,
avec les valeurs mesurées desparamètres électriques, ql
=8,5
et co-r =3,6
x10-2.
L’ensemble
cavité-quartz-cristal
était monté dansun cryostat que l’on
pouvait
introduire dans une bobinesupraconductrice
délivrant unchamp
maximumde 100 kG. Les ultrasons de
polarisation longitudinale
se
propageaient
suivant l’axe(111) perpendiculairement
au
champ magnétique
B. Ilsproduisaient
par effetpiézo-électrique
et par effetpotentiel
de déformationun
champ électrique équivalent longitudinal.
III. Discussion des résultats. - La courbe
repré-
sentative de la variation d’atténuation est tracée sur
la
figure
1. On peut y voir lasuperposition
des deuxeffets attendus : une
grande
variation monotone surlaquelle
se superpose une variation oscillatoire. Sur lafigure
2 estreprésentée
la composante oscillatoire de la différence depotentiel longitudinale
enprésence
d’un
champ magnétique
transverse(cette
courbes’arrête à 45
kG,
car nous n’avons pas pu utiliser la même bobinesupraconductrice
que celle utilisée pour la mesure de l’atténuationultrasonore).
Lesdeux courbes
présentent
la même variation oscilla-toire. En les superposant on verrait que les minima d’atténuation
correspondent approximativement
aumaxima de différence de
potentiel.
En effet la composante
longitudinale
du tenseur derésistivité p en
présence
d’unchamp magnétique
transversal est
FIG. 1. - Courbe représentative de la variation de l’atténuation ultrasonore en fonction d’un champ magnétique perpendiculaire
à la direction de propagation.
400
FIG. 2. - Courbe représentative de la variation de la différence de potentiel longitudinale en jonction d’un champ magnétique
transverse. La courbe s’arrête à 45 KG car nous n’avons pas pu employer la même bobine supraconductrice pour la tracer
que celle utilisée pour la mesure de l’atténuation.
QL et UT sont les composantes
longitudinale
et trans-versale du tenseur de conductivité : dans la limite des
champs
élevés(wc
T >1)
on a UT > 0" L et parsuite,
lapartie
oscillatoirede p
varie comme O"L’Par contre, a varie comme
1/0" L.
Celaexplique
queles maxima de la différence de
potentiel correspondent
aux minima de l’atténuation.
La
position approximative
des minima d’atténua- tion est donnée parl’équation :
En prenant n =
5,4
x1016/cm3,
g = -50,
m =
0,012
mo, on trouveBo +
=64 kG, Bl-
=35,3 kG, Bl = 26,5 kG, B2-
=19,8 kG, B2+
=16,8
kG.La notation
Bo + indique
la valeur duchamp magné- tique
pourlaquelle
le niveau de Landau d’indicen = 0 et de
spin S
=+ 1
se trouve au niveau de Fermi.La
position
de ces maxima estindiquée
par des flèches sur lafigure
1. Les résultats lesplus précis,
dansla mesure où les variations lentes ont été correctement
compensées,
sont sans doute ceux que l’on peut déduire de la résistivité. Il est naturel que lesposi-
tions des extremum ne coïncident pas exactement,
car dans le cas de l’atténuation ultrasonore une
grande
variation monotone estsuperposée
auphéno-
mène oscillatoire. On doit
donc,
pour améliorer laprécision
des mesuresultrasonores,
essayer de compen-ser la variation monotone. De
plus
nous savons que le facteur de Landé est une fonction de l’indice[16]
du niveau de Landau et du
champ magnétique,
ceque nous n’avons pas
pris
en considération. Enfin dans laformule,
nous avonssupposé
que le niveau de Fermi avait la même valeurqu’en champ magné- tique
nul.La formule donnant la variation monotone de l’atténuation suppose que le
champ magnétique
estexactement
perpendiculaire
au vecteur d’onde ultra-sonore.
Expérimentalement
nous avons observé unegrosse influence sur l’atténuation de l’écart à l’ortho-
gonalité
de ces deux vecteurs. Un écart de 40 5 peut faire passer le maximum à 50 kG de 12 dB à 42 dB.Ce
phénomène complique
lacomparaison
entre lathéorie et
l’expérience.
Il rend nécessaire unelégère
modification de la théorie pour en tenir compte.
Nous pensons
qu’il
doit conduire à une mesure directedu
produit ql.
En
conclusion,
nous voyonsqu’en
améliorant unpeu la théorie de la conductivité dans le domaine
quantique,
lesrenseignements
que l’on peut déduire des mesures ultrasonores sont au moinséquivalents
à ceux que l’on déduirait des mesures de
magnéto-
résistance transverse.Remerciements. - Je remercie le Professeur Jof- frin et A. Levelut pour les conseils
qu’ils
m’ontdonnés ainsi que tout le laboratoire d’Ultrasons pour l’aide
qu’il
m’aapportée.
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