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Submitted on 1 Jan 1948
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Une méthode à grand rendement pour l’étude par
compteurs du rayonnement cosmique. I. Description de
l’appareil
A. Fréon, R. Maze
To cite this version:
UNE
MÉTHODE
A GRAND RENDEMENTPOUR
L’ÉTUDE
PAR COMPTEURS DU RAYONNEMENTCOSMIQUE
I. DESCRIPTION DE L’APPAREIL Par A.
FRÉON
et R. MAZE.Laboratoire de
Physique,
École NormaleSupérieure,
Paris.Sommaire. - Il a été réalisé un montage à coïncidences multiples au
moyen duquel il est possible de voir, dans chaque cas, quels sont les compteurs qui ont fonctionné. On indique les particularités essentielles de cet appareil, prévu pour fonctionner a bord d’un avion et qui fournit un enregistrement
des résultats par perforation d’une bande de papier.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM. VIII, IX, DÉCEMBRE 1948.
Introduction. - L’étude des
grandes
gerbes
de l’air
(gerbes d’Auger)
au moyen d’unmontage
à coïncidences ordinaire
exige,
par suite de leur faiblefréquence
moyenne, des mesures delongue
durée.En vue d’effectuer de telles mesures en
avion,
on aréalisé,
à la demande de M. le Professeur PierreAuger,
unappareillage
nouveaupermettant
àla fois d’accroître la vitesse de
comptage
etd’enre-gistrer
simultanément desexpériences multiples.
Lapremière
conditionpeut
êtreremplie
enaug-mentant la surface des
compteurs,
depréférence
par leurmise,
enparallèle,
ou, et c’est la solutionqui
a étéadoptée,
enmultipliant
leurnombre,
cequi présente l’avantage
demultiplier
les combinaisons de coïncidencespossibles
entre lescompteurs.
Ona
adopté
unmontage
à neufcompteurs.
La seconde
condition,
réalisationd’expériences
simultanées,
est satisfaite par la discrimination de l’ordre des coïncidencesobservées,
depuis
les doubles ou lestriples
jusqu’aux
nonuples.
On a, deplus,
accru considérablement lepouvoir
d’ana-lyse
del’appareil
en le rendantcapable
d’indivi-dualiser les
compteurs
touchés lors d’une coïncidenced’ordre
quelconque.
Il
faut,
d’autrepart,
pouvoir
changer
facilement ladisposition
descompteurs
et lesrépartir
à volontésur une surface d’une dizaine de mètres de rayon. Ceci est obtenu en
plaçant
lescompteurs
dans desboîtes de
protection
et en les reliant ausélçcteur
de coïncidences par des câbles avec raccords étanches
permettant
deles
disposer
enplein
air.On décrira ici
l’appareillage
employé :
enregis-treur,
compteurs
et câbles deliaison, sélecteur,
alimentation et
disposition générale
del’appareil.
Dans une seconde
partie
on exposera leproblème
de
l’analyse statistique
desrenseignements
quepeut
fournir la méthodeemployée
à l’étude desgerbes
del’air ainsi que les premiers résultats
expérimentaux
obtenus.Enregistreur.
-- Poursimplifier
au maximumla
manipulation
del’appareil,
avoir des résultatsimmédiatement contrôlables et d’un
dépouillement
facile,
on a réalisé unenregistreur
àpapier
perforé,
papier
trouvé dans le commerce sous la forme debandes de 15 cm de
largeur
et 20 m delong.
Fig, i . - Schéma de principe de l’enregistreur.
La
figure
i donne le schéma deprincipe
del’enre-gistreur.
Dix élémentsperforateurs
équidistants
sontdisposés
dans unplan
sensiblementvertical,
parallèle
à lalargeur
dupapier,
perpendiculairement
à son sens dedéroulement.
Chaque
perforateur
comporte
un électro-aimantcylindrique
E à surfacespolaires concentriques
rodées,
alimenté sous unetension continue de
2£
à 3o V etqui
maintient aucollage
avec une forceportante
de 5oo g unepalette
de fer doux
argentée
P tirée vers lebas,
enplus
de son proprepoids, par
un ressort à lanae 1exerçant
une traction de 200 g. L’excédent d’attraction est
302
suffisant pour rendre le
perforateur
insensible auxchocs
provenant
du fonctionnement desperforateurs
voisins ou du levier de réarmement del’enregistreur,
il n’est pas affecté non
plus
par les vibrationsrencon-trées lors de
l’expérimentation
en avion.Lorsque
l’alimentation de l’électro-aimant estcoupée,
lapalette
décolle facilementgrâce
aupetit
entrefer constitué par son
argenture
etacquiert
une force vive suffisante pourqu’une aiguille
dephonographe
p,placée
à sapartie
inférieure,
puisse
perforer
plusieurs
épaisseurs
dupapier,
maintenu entre deux lamesguide.
Onpeut
doncobtenir,
si on le
désire,
plusieurs copies
del’enregistrement.
A fin de course lapalette
entre en contact avec une lameargentée
isoléeL,
commune à tous lesperforateurs,
et la met à la masse, cequi
commande,
par l’intermédiaire d’un
relais,
l’alimentation sous9/t
V continus d’un électro-aimant àplongeur
Aqui imprime
un mouvement de va et vient à unlevier B. A
l’aller,
ce dernier par l’intermédiairede la lame
L,
qui
lui estsolidaire,
ramène aucollage
les
palettes
desperforateurs qui
ont fonctionné. Au retour le levier fait avancer lepapier
de 5 à 6 mm au moyen d’un cliquet et d’un tambour d’entraî-nement.L’enregistreur
est alorsprêt
à fonctionner ànouveau. La durée totale du
cycle
desopérations,
ou
temps
mort del’appareil
est deo,5
s.Après
perforation,
lepapier
est enroulé sur unebobine
réceptrice
ou bienpeut
sortir del’appareil
en
passant
sur unpupitre
où l’onpeut
l’examiner et noter sur la bande les indicationsqui paraissent
nécessaires,
il est ensuite enroulé à la main sur une bobineréceptrice.
Divers
dispositifs
de sécurité que l’on re décrirapas ici assurent le fonctionnement correct du
cycle
desopérations,
notamment la tension d’anode desthyratrons
dusélecteur,
utilisés par la commandedes
perforateurs,
estcoupée
pendant
la durée ducycle
afin d’éviter lesperturbations
qu’apporterait
une nouvelle coïncidence survenant avant la fin du
cycle.
Cetemps
mort entraîne uneperte
decomptage,
facile à calculerd’après
lafréquence
moyenne des événements observéscompte
tenu de leurrépar-tition
statistique.
Dans nos conditionsd’expérience
cette correction est
négligeable
au niveau de la mer,elle atteint
quelques
pour cent auxplus
grandes
vitesses de
comptage (6
parminute)
observées à l’altitudede 7
5oo m.Neuf des
perforateurs correspondent
auxcomp-teurs, le dixième est affecté à
l’enregistrement
dutemps
au moyen d’un relais commandé par unehorloge
à contacts.48
boutonspoussoirs placés
à lapériphérie
du cadran del’horloge permettent
d’établir des contacts dont l’intervalle est
réglable
de 15 mn à 12 h par fractions de 15 mn. L’intervalleminimum convient pour les mesures à haute
alti-tude tandis que l’intervalle maximum suffit avec
des
compteurs
sous écrans deplomb
au niveau dela mer.
Compteurs
et liaison au sélecteur. - Onutilise des
compteurs auto-coupeurs
(argon-méthylal)
àenveloppe
de verre et à cathode externe. Ils sontsemblables à ceux décrits par Maze (J. de
Phys. juin
ig46,
no6,
p. 164-166).
Leur surface efficace est de 120 cm2(diamètre
3 o mm,longueur
utile 1 =4oo
mil-limètres).
Fig. 2:- Compteur, lampe et câbles de couplage.
Un fil chauffant Ch
( fig. 2),
dissipant
17 W
sous2l V,
est enroulé sur la coque ducompteur
afin de maintenir la conductibilité du verre à une valeursuffisante pour assurer le bon fonctionnement du
compteur
aux bassestempératures,
de l’ordre de - 200, rencontrées en altitude. Cechauffage
protège
en outre lecompteur
de la condensation.La
figure
donne le schéma dumontage
de lalampe
type 6J7
associée aucompteur,
les valeursdes résistances sont
exprimées
enmégohms.
Uncâble blindé à
quatre
conducteurs assurel’alimen-tation de l’ensemble : 1150 V pour le
compteur,
24
V pour le chauffage, 6 V et 25o V pour la lampe. Le chocnégatif du
compteur
bloque
lalampe
dontl’impulsion positive
dupotentiel
deplaque
est transmise au sélecteur par un câble coaxialhaute
fréquence
de iom delong.
Étant
donné lafaible
longueur
de cetteligne
vis-à-vis deslongueurs
d’onde à transmettre il n’a pasété jugé
utiled’adapter
les
impédances
au moyen d’unmontage
à cathodeflottante ou à transformateur.
La
capacité
totale fil-masse ducâble,
égale
à goo cm, donne avec la résistance deplaque
(50 ooo o)
une constante detemps
de 5I0-bSquatre
fois
plus
faible que letemps
mort ducompteur.
Un fil nu aérienpossède
unecapacité
linéairecinq
foisplus faible que celle
ducâble,
sonemploi
permettrait
donc dans des conditions de fonction-nementanalogues
une extension descompteurs
dans un rayon de 5o m autour du sélecteur. Sélecteur. -- Le sélecteur
comprend
essentiel-lement :a. Un sélecteur de coïncidences
nonuple,
àgrand
pouvoir
de résolution donnant toutes les coïncidences d’ordresupérieur
à un ordre donné.303
permettant
d’individualiser
ceux descompteurs
qui
ont fonctionné lors d’une coïncidenceenregistrée
par le
premier
sélecteur.c. Des organes de commande de
l’enregistreur.
~
Fig. 3. - Sélecteur, schéma de
principe.
La
figure
3 donne le schéma deprincipe
del’appa-reil. Toutes les
lampes
sont ici encore des6J7
saufles
lampes
de liaison avecl’enregistreur
(thyra-trons T 100 ou
884).
a. PREMIÈRE SÉLECTION. -
L’amplitude
des chocspositifs
à la sortie descâbles
coaxiaux est suffi-sante pour actionner une6J7
polarisée
bien au delàdu
eut-off,
-30V parexemple (lampes
2,fig. 3).
La
pente
de ces chocs n’est pas très forte mais onn’observe néanmoins aucun,e difficulté
provenant
des
fluctuationspossibles
des retards audéblo-quage des
lampes
2 avec lepouvoir
de résolution de410-6s
qui
a étéadopté.
Par suite de la formedes chocs le
réglage
individuel despolarisations
deslampes
2permet
derégler
et de compenser au besoin des différences de retardssystématiques
de transmission allant
jusqu’à
L’impulsign
négative
deplaque
deslampes
2bloque
leslampes
3qui
n,e sont paspolarisées.
Suivant une méthode que nous
employons depuis
1938,
une selfplacée
entre lagrille
de ceslampes
et la masse donne une
impulsion
rapide,
dérivéede
l’impulsion
incidente. Lafréquence
propre dela self est de
4oo
kc : s unecapacité
c de 5oop-li- F
enparallèle
permet
d’obtenir lepouvoir
de résolution. voulu.Les neuf
plaques
deslampes
3 sont montées enparallèle
(montage
deRossi)
lesimpulsions positives
résultant des coïncidences actionnent unelampe
à
seuil,
oumélangeuse
M.,
Dans un sélecteur ordinaire
l’impulsion
résultante ~ °n’a
d’amplitude
notable que pour les coïncidences d’ordre maximum. On s’est attaché ici à transmettreà la
lampe mélangeuse
desimpulsions
proportion-nelles à l’ordre de la coïncidence observée. Ce résultat est obtenu enadoptant
pour la tension écran et la résistance deplaque
deslampes
3 des valeurs faibles(5oV
et La différenced’amplitude
entre les ordres successifs de coïncidences est d’unequinzaine
devolts,
ondispose
donc d’uneplage
deréglage
de cet ordre pour lapolarisation
de lalampe
M. Avec les valeursadoptées
onenregistre
les coïncidences doubles à
nonuples
pour unepola-risation
comprise
entre et- 2 5 V,
les coïn-cidencéstriples
ànonuples
passent
seules de - 25 à- 4o V
et ainsi de suite.b. SECONDE SÉLECTION. - Elle
permet
l’identifi-cation des
compteurs
excités : A ceteffet,
lesgrilles
des neuflampes
5,
montées enparallèle,
reçoivent
les
impulsions
négatives
deplaque
de lalampe
M. Pour obtenir uneamplitude
suffisante,
lepotentiel
de cette
lampe
estporté
à i i 5o V.Chacune des
lampes
5 est montée en coïncidence avec unelampe
4
dont lagrille reçoit
lesimpulsions
négatives
d’une deslampes
d’entrée 2. On voit que,pour
qu’il
y ait coïncidence double4-5
il faut : z ~Qu’il
y ait une coïncidencemultiple
dans lepremier
sélecteur;
20 que le compteurcorrespondant
à ce second sélecteur aitparticipé
à la coïncidencemultiple.
Lepouvoir séparateur
de ces seconds sélecteurs n’est que de i o-5 s sur cequi
neprésente
aucun inconvénient par suite de la sélectionpréalable
du
premier
sélecteur. ’C. COMMANDE DE L’ENREGISTREUR. -
L’impulsion
positive
provenant
de l’un des sélecteurs doubles suffit enprincipe
par la commande degrille
desthyratrons
7qui
déclenchent à leur tour les relais commandant lesperforateurs.
Maisl’expérience
montre que, pour assurer la sécurité defonctionne-ment il faut que la résistance du circuit de
grille
duthyratron
soit faible et que la durée du choc soit suffisante. Ces deux conditions sont réaliséesau moyen d’une self de grille, de
fréquence
propre10o kc : s
qui,
excitée par lechoc,
détermine unrégime
oscillatoire amorti dont les crêtespositives
successives déclenchent lethyratron.
Cesystème
demandant uneénergie
notable et sa réaction sur lesélecteur
pouvant
introduire desperturbations,
une
lampe
intermédiaire 6 estdisposée
entre lesélecteur
4-5
et lethyratron
7.Chaque
thyratron
commande un relaistélépho-nique rapide
(temps
mort1/75
deseconde)
àinver-sion,
qui
coupe le retour de masse, donc l’alimentation de l’électro-aimantcorrespondant
del’enregistreur
et met à la masse laplaque
duthyratron
coupant
ainsi ladécharge.
Réalisation de
l’appareil.
- Lafigure 11
donne304
Fig. 4.
vertical. On voit en 5 le
sélecteur,
en 6l’enregistreur,
en 7 le panneau de commande et decontrôle,
qui
comporte,
àgauche
lapendule
àcontacts,
àdroite,
un voltmètre
indiquant
lapolarisation
de lalampe
M,
au milieu un altimètreenregistreur.
Les boîtescontenant les
compteurs
sont visibles en 1, à terre,devant
l’appareil.
Pour les
expériences
en altitude on a utilisé desbombardiers lourds du
type
Halifax,
à borddesquels
l’énergie
électrique
est distribuée sous une tensioncontinue de
z4
à 28 V.Un contacteur 2 contrôle l’arrivée de cette tension
qui
alimentel’enregistreur,
lechauffage
des comp-teurs et deslampes (4
filaments ensérie)
ainsi quele groupe convertisseur 3. Ce groupe fournit
700 V
continus et 110 V4oo
périodes
cette dernière tension est transformée, redressée et stabilisée au moyen d’unmontage
classique
à triode etpenthode
de manière à fournir les 1150 V nécessaires à l’alimentation descompteurs.
Un deuxième stabilisateur du mêmetype
fournit 300 V i oo MA àpartir
des700 V
continus pour l’alimentation des circuitsplaque
écran etpolarisation
deslampes.
Ces divers organes sontdisposés
en4
( fig. 4).
L’ensemble del’appareil
consomme 25 A sous24 V
dontprès
de 7
A. pour lechauffage
descompteurs
et 6 A pour lechauffage
des64
lampes
du sélecteur.Au laboratoire on fait fonctionner
l’appareil
surle secteur
1 io
V 5opériodes,
Un autotransformateur Variac donne 25 V pour lechauffage
deslampes
et descompteurs.
Une alimentationspéciale
donne la tensionanodique
et lapolarisation.
L,a haute tension
des
compteurs
est obtenue aumoyen d’une batterie d’éléments de
piles
de 100 V et la tension continue de24V
(débit
moyen200MA)
nécessaire au fonctionnement del’enregistreur
est assurée au moyen d’un chargeur à redresseurs secset d’une batterie