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Submitted on 1 Jan 1954
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Étude des courbes d’absorption infrarouge du
groupement carbonyle des cétones
E. Gray, C. Mangin
To cite this version:
ÉTUDE
DES COURBES D’ABSORPTION INFRAROUGE DU GROUPEMENT CARBONYLE DESCÉTONES
Par MM. E. GRAY et C.
MANGIN,
Laboratoire de Physique, Faculté des Sciences, Poitiers.
Sommaire. - L’étude détaillée de la bande
d’absorption
infrarouge
caractéristique du groupecarbonyle cétonique, dans la région I700 cm-1 montre qu’elle est constituée par un système de trois bandes que l’on peut assimiler à des bandes de vibration-rotation. Les valeurs des trois fréquences d’absorption correspondantes sont indépendantes de l’état physique de la cétone étudiée, par contre leurs intensités relatives d’absorption sont fonction de cet état : la plus basse de ces trois fréquences est
relativement la plus absorbée dans le spectre de la cétone solide; dans celui de cette même cétone liquide,
c’est la bande d’absorption de fréquence moyenne qui prédomine, tandis que pour la cétone diluée dans
un solvant neutre l’absorption est relativement la plus intense pour la fréquence la plus haute.
15,
JANVIER1954,
1. Introduction. - La vibration fondamentale
de valence du
groupement carbonyle
des cétones setraduit,
comme on lesait,
dans larégion
1700 cm-1par une bande Raman et une
bande
infrarouge
defréquences,
engénéral,
différentes[1].
Cet écartde
fréquences
a étéinterprété
[2]
comme une consé-quence de l’état d’association de ces cétones parpaires
résultant ducouplage
entre deuxgroupements
carbonyle.
La
dissymétrie
dans la forme de cette banded’absorption infrarouge
ayant
conduit à penser[3]
qu’elle
pouvait
êtredécomposée
enplusieurs
autresbandes dont elle serait
l’enveloppe,
nous en avonseffectué une étude aussi détaillée que
possible.
Elle a été faite sur des
spectres pris
par l’un d’entrenous à l’aide d’un
spectrophotomètre
enregistreur
à
prisme
de fluorure delithium,
auLaboratoire
de M. le Professeurd’Or,
àLiège.
’
De
plus,
l’influence de l’étatphysique
des cétones étudiées sur les valeurs de cesfréquences
d’ab-sorption
et leurs intensités relatives a pu être ainsi nettementprécisée.
2.
Analyse
détaillée des bandesd’absorption
infrarouge
du groupecarbonyle
dequelques
cétones. - Dansces mesures, les
épaisseurs
descétones étudiées à l’état de
liquide
pur, devant être trèsfaibles,
n’ont pas étédéterminées.,
Des mesurescomparatives
d’intensitéd’absorption
nepeuvent
donc pas être
faites,
dans cesconditions,
sur desspectres
différents et seules les valeurs relativesde
ces intensités sur une même courbe et les valeurs
des
fréquences
ont été retenues dans leprésent
travail.D’une manière
générale,
la banded’absorp-tion
infrarouge
du groupecarbonyle
dans larégion
1700 cm-’ estdécomposable
en trois bandescorrespondant
à troisfréquences
inégalement
absor-bées. Sur lesgraphiques,
nous avonsporté
enabscisse les nombres d’onde en cm-1 et des ordonnées
proportionnelles
aurapport I°
de l’intensitélumi-i
neuse
I o
transmise à vide à l’intensité I transmiseFig. I. - Courbe
d’absorption de l’acétone, état liquide pur.
par la substance. C’est
ainsi,
parexemple,
que pour lesquatre
cétonessuivantes,
prises
à l’étatliquide,
lesfréquences
d’absorption correspondant
aux troisbandes
composantes
sont :Il est à remarquer que les écarts de
fréquence
entre les trois maximad’absorption
pourchaque
cétone sont du même ordre de
grandeur
et voisins de 6 cm-1. Ces trois bandesd’absorption
peuvent
être considérées comme des bandes de vibration-rotation
correspondant
à des transitions entre les niveaux de rotation de l’état fondamental et ceuxdu niveau 1 de vibration conformément aux
règles
classiques
d’interdiction. Des mesures ultérieures10
sont nécessaires pour confirmer et
préciser
cetteinterprétation.
Fig. 2. -- Courbe
d’absorption de l’acétophénone, état liquide pur.
Fig. 3. - Courbe
d’absorption de la propiophénone, état liquide pur.
«
Fig. l. - Courbe
d’absorption de la benzophénone, état liquide pur.
3. Influence de l’état
physique
sur les fré-quences et les intensités relatives de ces maximad’absorption.
-r-L’étude
de l’influence de l’étatphysique
des cétones considérées sur ces troisbandes
d’absorption. ,
dugroupement
carbonyle
con-duit au résultat suivant :
quel
que soit l’étatphysique
de lacétone,
les maxirna de ces bandescorrespondent
à troisfréquences
indépendantes
de cetétat,
seules les intensités relativesd’absorption
de ces troisfréquences
entre elles
dépendent
de cefacteur.
C’est
ainsi,
parexemple,
que pour labenzo-phénone
à l’état solide(fig. 5)
on retrouve les troisfréquences
d’absorption déjà
mentionnées pour cette cétoneliquide :
1657,
1663et 1669 cm-1;
mais alors que dans lespectre
de cette dernière l’intensité relative maximumd’absorption
corres-pond
à 1663cm-1,
dans lespectre
de cette cétone à l’état solidec’est,
parcontre,
l’absorption,
de lafréquence
1657
cm-’qui
est laplus
forte. Deplus,
lacomparaison
desspectres
de cétones très diluées dans le tétrachlorure de carbone(5
mols de cétone pour 100 mols de tétrachlorure decarbone)
arec
ceux de cesmêmes
cétones pures à l’étatliquide
montre que pour l’état dilué c’est la fré-quenced’absorption
laplus
élevéequi
est rela-tivement laplus
absorbée;
lesfigures
6et 7
tra-duisent ces résultats
respectivement
pour l’acétoneet
l’acétophénone.
En
conséquence,
si l’étatphysique
de la cétone n’a pasd’influence
sur les valeurs des troisfréquences
devibration-rotation,
il est au contrairerespon-sable de leurs intensités relatives
d’absorption :
c’est laplus
basse d’entre ellesqui
estrelativement
le
plus
absorbée
dans lespectre
de la cétonesolide;
pour la cétone
liquide
l’absorption
est prédomi-nante pour lafréquence
moyenne, tandis que pour l’état dilué laplus
forteabsorption
a lieu pourla
plus
élevée de ces troisfréquences.
4. Influence de la dilution
progressive
dansun solvant neutre. - L’étude des
spectres
de cétones deplus
enplus
diluées dans du tétrachlorurede
carbone
apermis
de mettre en évidencel’in-fluence
de
cette dilutionprogressive
sur lesinten-sités relatives
d’absorption
de ces troisfréquences.
C’est
ainsi,
parexemple,
que pour lapropiophénone
les résultats obtenus sontreprésentés
sur lafigure
8.Les nombres
portés
enregard
descourbes
sontcreux des molécules de
propiophénone
et detétra-chlorure de carbone mises en solution.
Si l’on compare les intensités relatives
d’absorp-tion des,fréquences 1704
et 17 1cm-1,
on voitque cette
dernière
estprogressivement
plus
absorbéeau fur et à mesure que la dilution
augmente.
Parsuite,
le maximum de la courbeenveloppe,
qui
correspond
à lafréquence
habituellementindiquée
comme
fréquence
d’absorption
du groupecarbonyle,
Fig. 5. -
Courbes d’absorption de la benzophénone : états solide et liquide.
hautes
fréquences
quand
la dilutionaugmente;
ce.
fait a été récemment
signalé
par l’un de nous[4].
Fig. 6. - Courbes
d’absorption de l’acétone :
I, liquide pur et II, très diluée dans CCI..
5. Conclusion. - La
présente
étude conduitaux résultats suivants :
Le
groupement
carbonyle
des cétones estcarac-térisé,
dans larégion
1700cm-l,
par une courbed’absorption décomposable
en trois bandesdis-tinctes,
que l’onpeut
considérer comme des bandesde
vibration-rotation.
Fig. 7.- Courbes
d’absorption de l’acétophénone :
12
Pour une même cétone, les trois
fréquences
d’absorption
ainsi définies sontindépendantes
de l’étatphysique
de la cétoneétudiée,
per contre les intensités relativesd’absorption
de cesfréquences
dépendent
de cet état : laplus
basse des trois estrelativement le
plus
absorbée pour la cétone à l’étatsolide,
c’est la banded’absorption
de moyennefréquences qui
estprépondérante
dans lespectre
duliquide,
alors que pour la cétone fortement diluée dans le tétrachlorure decarbone,
la bande deplus
hautefréquence
étouffe les deux autres.Enfin l’intensité relative
d’absorption
de laplus
élevée de ces troisfréquences
croîtprogressivement
avec la dilution dans un solvantneutre,
cequi
explique
la montéeprogressive apparente
avec ladilution,
signalée
par certainsauteurs,
pour laFig. 8. - Courbes
d’absorption’de la propiophénone :
liquide pur et dilutions progressives dans CCl4.
fréquence d’absorption
du groupecarbonyle
déter-enveloppe
des
trois bandes dont nous venonsminée, d’habitude,
par le maximum de la courbed’indiquer
l’existence.1
Manuscrit reçu le 9 juillet 1953.
BIBLIOGRAPHIE.
[1] GRAY E. -
Thèse, Paris, I948.
[2] LECOMTE J., TABOURY F. J. et GRAY E. - C. R. Acad.
Sc., I947, 224, 907.
[3] LAMBERT J. -
Diplôme d’Études Supérieures, Poitiers,
I953.
[4] GRAY E. et HIDALGO A. - C. R. Acad.
Sc., I952, 235,