Math2 – Chapitre 4
Champs scalaires et champs de vecteurs
4.1 – Champs et fonctions
4.2 – Champs scalaires
4.3 – Champs de vecteurs
4.4 – Champs conservatifs
4.5 – Champs incompressibles
4.1 – Champs et fonctions
Dans cette section:
‚ Rep` eres et referentiels
‚ D´ ependance des rep` eres
‚ Loi de transformation d’un champ
‚ Dessin d’un champ
Rep` eres et referentiels
En physique, le referentiel est l’ensemble des grandeurs et de leurs unit´ e de mesure. En math´ ematiques, le referentiel est repr´ esent´ e par un rep` ere pO, ~ e
1, ..., ~ e
nq de R
n, o` u:
‚ la direction des vecteurs ~ e
irepresente les grandeurs,
‚ la longueur des vecteurs ~ e
irepresente l’unit´ e de mesure,
‚ l’origine O donne la valeur z´ ero des grandeurs.
Pour tout ~ x P R
n, les coordonn´ ees px
1, ..., x
nq telles que
~ x “ ř
x
i~ e
irepr´ esentent les mesures des grandeurs ~ e
i. Exemple – Dans un gaz parfait, la loi PV “ nRT d´ ecrit la relation entre la pression P, le volume V et la temperature T . Les isothermes (courbes ` a temperature
constante), sont dessin´ ees dans l’espace
R
2o` u l’on fixe le rep` ere pO , ~ e
V, ~ e
Pq pour
repr´ esenter le referentiel pV , P q.
Lois d´ ependantes du changement de rep` ere
Id´ ee – Une fonction et un champ sont des lois qui associent ` a
~ x P R
nune valeur ~ y P R
m. La diff´ erence entre fonctions et champs est dans la d´ ependance des rep` eres sur R
net R
m:
les fonctions sont ind´ ependantes des changement de rep` eres, les champs en d´ ependent.
Exemple – On veut se ranger en file indienne devant la porte:
x = grandeur qui d´ ecrit chaque personne de cette salle P pxq “ x
10 = position dans la file ` a partir de la porte Si on change l’unit´ e de mesure de x, la position dans la file ne change pas, mais comment se transforme-t-elle la loi P pxq qui repr´ esente cette position?
On donne deux exemples: une loi qui ne d´ epend pas du
changement de referentiel, et une qui en d´ epend.
Loi de transformation des fonctions
‚Loi bas´ee sur l’age –
x = age en ann´ees etPpxq “ x
10 en m`etres.
Siu = age en mois, la mˆeme position est donn´ee par ˜Ppuq “ u 120. Par exemple, vu queu“12x, on a:
Pp10q “10
10 “1 et Pp120q “˜ 120 120 “1.
Quelle est la relation entre ˜PpuqetPpxq?
Le changement de variable estx“hpuq “ u
12, et on a Ppxq “P`
hpuq˘
“P´u 12
¯
“ u
120 “Ppuq˜ c’est-`a-dire P˜ “P˝h .
C’est la loi de transformation des fonctions par changement de coordonn´ees.
Loi de transformation des champs
‚Loi bas´ee sur la distance –
x = distance du tableau en m`etres, alorsPpxq “ x
10 est en m`etres.
Siu = distance en centim`etres, la position dans la file ne change pas, mais elle est exprim´ee en centim`etres et on a ˜Ppuq “ u
10. Par exemple, vu queu“100x, on a:
Pp10q “10
10 “1m et Pp1000q “˜ 1000
10 “100cmp“1mq.
Quelle est donc, cette fois, la relation entrePpxqet ˜Ppuq?
Le changement de variable estx“hpuq “ u
100, et on a Ppxq “P`
hpuq˘
“P´ u 100
¯
“ u 1000 “
Ppuq˜
100 donc ˜P‰P˝h!
La bonne loi de transformation est P˜ “H˝P˝h , o`u hpuq “ u
100 et Hpzq “100z “h´1pzq.
Champs de R
n` a valeurs dans R
mDefinition – Un champ de R
n` a valeurs dans R
mest une loi F : R
nÝÑ R
m, ~ x ÞÑ F p~ xq
qui se transforme, par changement de coordonn´ ees ~ x “ hp~ uq, comme
F ˜ p~ uq “ H ` F p~ xq ˘
“ H ` F `
hp~ uq ˘˘
, pour tout ~ u P R
n, c’est-` a-dire comme
F ˜ “ H ˝ F ˝ h
Rn Rm Rn Rm h
F
F˜
H
o` u H : R
mÝÑ R
mest un changement de rep` ere sur R
md´ etermin´ e
par l’application h.
Dessin d’un champs
Remarque – Si F : R
nÝÑ R
m, ~ x ÞÑ F p~ xq est un champ, le rep` ere utilis´ e pour d´ ecrire la valeur F p~ xq P R
mn’est pas libre, mais d´ epend de celui utilis´ e pour d´ ecrire ~ x P R
n.
Ainsi, un champ ne peut ˆ etre represent´ e par un graphe Γ Ă R
nˆR
mcomme si c’´ etait une fonction (pour laquelle les rep` ere de R
net R
msont ind´ ependants).
D´ efinition – La repr´ esentation graphique, ou dessin, du champ F est l’ensemble des dessins de la valeur F p~ xq P R
mau-dessus de chaque point ~ x P R
n(c’est-` a-dire dans un rep` ere de R
mcentr´ e au point ~ x),
Rm
Rn un seul rep`ere pour le graphe
d’une fonction vectorielle
Rm
‚ Rm
‚ Rm
‚ Rn union de rep`eres pour le dessin
d’un champ de vecteurs
4.2 – Champs scalaires
Dans cette section:
‚ Champs scalaires de R
3‚ Surfaces de niveau
‚ Le potentiel gravitationnel V et le potentiel de Coulomb φ
Champs scalaires de R
3Definition – Un champ scalaire sur R
3est un champ φ : R
3ÝÑ R , ~ x ÞÑ φp~ xq ` a valeurs dans les nombres.
‚Si~x“hp~uq, `a priori on a ˜φp~uq “H` φp~xq˘
, o`uH:RÑRest un changement de rep`ere dansRd´etermin´e par h.
‚DansRil y a une seule direction~ı, doncH n’affecte que l’unit´e de mesure. Sans unit´es de mesure, on peut supposerHpyq “y.
En maths, un champ scalaire est assimil´ e ` a une fonction φ : R
3ÝÑ R , ~ x ÞÑ φpxq,
qui se transforme comme φp~ ˜ uq “ φp~ xq si ~ x “ hp~ uq et se repr´ esente avec un graphe usuel.
Rn
R R
dessin d’un champ scalaire
R
Rn graphe d’un champ scalaire
comme fonction r´eelle
‚ Attention en physique, quand l’unit´ e de mesure change!
Exemples de champs scalaires sur R
3Exemples –
‚ La temperature T et la pression P sont des champs scalaires en physique statistique.
‚ L’altitude n’est pas un champ mais une fonction
(car la d´et´ermination de l’endroit o`u on la mesure n’affecte pas le r´esultat).
‚ Le volume V n’est pas un champ scalaire
(car il n’est pas d´efini sur les points deR3mais pour des objets ´etendus).
La densit´ e volumique ν est le champ scalaire qui permet de calculer le volume d’un objet (par int´ egration).
‚ La distance depuis l’origine: d px, y, zq “ a
x
2`y
2`z
2En coordonn´ ees sph´ eriques: d pr , ϕ, θq “ r
Ceci montre la signification de la variable r .
Exemples: potentiel gravitationnel et de Coulomb
‚ Le potentiel gravitationnel engendr´ e par une masse M situ´ ee ` a l’origine O :
V px, y, zq “ ´ G M a x
2` y
2` z
2o` u
G “6,673ˆ10´11m3{kg s2est la constante gravitationnelle.
En coordonn´ ees sph´ eriques: V pr, ϕ, θq “ ´ G M
r .
‚ Le potentiel ´ electrostatique ou potentiel de Coulomb engendr´ e par une charge immobile Q situ´ ee ` a l’origine O:
φpx, y, zq “ 1 4π
Q
a x
2` y
2` z
2, o` u
“8.854ˆ1012A s{V mest la permittivit´ e di´ electrique.
En coordonn´ ees sph´ eriques: φpr, ϕ, θq “ 1 4π
Q
r .
Surfaces de niveau
D´ efinition – Soit φ : R
3ÝÑ R un champ scalaire.
‚ Comme une fonction f , φ est caract´ eris´ e par son domaine de d´ efinition D
φĂ R
3, et il est de classe C
ks’il est diff´ erentiable jusqu’` a l’ordre k.
‚ Pour tout a P R , l’analogue des lignes de niveau L
apf q d’une fonction f de deux variables est la surface de niveau a de φ:
S
apφq “
!
px, y, zq P D
φ| φpx, y , zq “ a )
.
a b
c c
Dφ
N.B. – En g´ en´ eral on ne sait pas tracer le graphe de φ, qui est
dans R
4.
Exercice: potentiels gravitationnel et de Coulomb
´ Enonc´ e – Pour le potentiel gravitationnel V et pour le potentiel de Coulomb φ, trouver les surfaces de niveau et dessiner le graphe comme fonctions de r .
R´ eponse – En coordonn´ ees sph´ eriques, on a:
V pr, ϕ, θq “ ´ G M
r et φpr, ϕ, θq “ 1 4π
0Q r .
‚ Pour a P R, les surfaces de niveau a sont donn´ ees par:
r “ ´ G M
a si a ă 0 et r “ 1 4π
Q
a si a ą 0 et sont donc des sph` eres centr´ ees en l’origine
‚ M
´10´1 SapVq
‚ Q
`10`1 Sapφq
Exercice (suite)
‚ La diff´ erence entre le potentiel gravitationnel V et celui de Coulomb φ est dans le sens croissant des niveaux correspondants aux sph` eres: le graphe des potentiels
V pr, ϕ, θq “ ´ G M
r et φpr, ϕ, θq “ 1 4π
0Q r dans la seule variable r ą 0 est:
r
Vprq
´10
´1
r
´10 φprq
´1
4.3 – Champs de vecteurs
Dans cette section:
‚ Champs de vecteurs
‚ Rep` eres mobiles
‚ Lois de transformations en coordonn´ ees cylindriques et sph´ eriques
‚ Champ axial et champ central
‚ Lignes de champ
‚ Le champ ´ electrique Ý Ñ
E et le champ gravitationnel Ý Ñ G
Champs de vecteurs de R
3D´ efinition – Un champ de vecteurs ou champ vectoriel de R
3est un champ
Ý
Ñ V : R
3ÝÑ R
3, ~ x ÞÝÑ Ý Ñ V p~ xq
` a valeur dans les vecteurs de R
3. Exemples –
‚ La position ~ x des points, une force Ý Ñ
F , les champs gravitationnel Ý
Ñ G , ´ electrique Ý Ñ
E et magn´ etique Ý Ñ
B , ou encore le potentiel magn´ etique Ý Ñ
A , sont des champs vectoriels.
‚ La vitesse d’´ ecoulement des points d’un fluide est un champ de vecteurs. La vitesse de d´ eplacement d’un corps ponctuel est un champ vectoriel, d´ efini sur la trajectoire du corps.
‚ La vitesse de d´ eplacement d’un objet ´ etendu qu’on ne peut pas
identifier ` a son baricentre n’est pas un champ vectoriel, car elle
n’est pas d´ efinie sur des points.
Composantes cartesiennes d’un champ de vecteurs
D´ efinition – Soit ~ x ÞÝÑ Ý Ñ
V p~ xq un champ de vecteurs de R
3.
‚ Si ~ x “ px, y, zq est donn´ e en coordonn´ ees cartesiennes, on a Ý
Ñ V p~ xq “ V
xp~ xq ~ ı ` V
yp~ xq ~ ` V
zp~ xq ~ k , o` u `
~ ı ,~ ,~ k ˘
est le rep` ere cartesien de R
3centr´ e au point ~ x, et V
x, V
y, V
z: R
3Ñ R sont des fonctions r´ eelles qui s’appellent coefficients ou composantes de Ý Ñ
V .
‚ Le domaine de Ý Ñ
V est l’ensemble DÝ Ñ
V “
!
~ x P R
3| ~ x P D
Vx, ~ x P D
Vy, ~ x P D
Vz) .
‚ Le champ est de classe C
ksi ses coefficients le sont.
‚ Le dessin de Ý Ñ
V consiste des vecteurs Ý Ñ
V p~ xq appliqu´ es
aux points ~ x:
‚‚
~x ÝÑ Vp~xq
~y Ý ÑVp~yq
Loi de transformation d’un champ vectoriel
Remarque – Soit Ý Ñ
V un champ vectoriel de R
3.
‚ Mˆ eme si on ne consid` ere pas les unit´ es de mesure, un chmt de variables ~ x “ hp~ uq peut modifier le rep` ere pour Ý Ñ
V p~ xq, dans la direction des vecteurs.
‚ En g´ en´ eral, si ~ x “ hp~ uq, le champ Ý Ñ
V p~ xq se transforme en
˜ Ý
Ñ V p~ uq “ H ` Ý Ñ V `
hp~ uq ˘˘
“ V ˜
xp~ uq Hp ~ ı q ` V ˜
yp~ uq Hp ~ q ` V ˜
zp~ u q Hp ~ k q o` u V ˜
xp~ u q “ V
x`
hp~ uq ˘
(mˆ eme chose pour ˜ V
yet ˜ V
z), et Hp ~ ı q, Hp ~ q, Hp ~ k q sont les vecteurs ~ ı ,~ et ~ k exprim´ es dans le nouveau rep` ere de R
3d´ etermin´ e par h, c’est-` a-dire le rep` ere `
~ e
1, ~ e
2, ~ e
3˘
qui permet de d´ ecrire
~ u “ u ~ e
1` v ~ e
2` w ~ e
3par les coordonn´ ees pu, v , w q.
Rep` eres mobiles
D´ efinition – Un rep` ere mobile est un rep` ere centr´ e en tout point P variable, et qui d´ epend de la repr´ esentation en coordonn´ ees de P : les vecteurs indiquent la direction de variation des coordonn´ ees de P .
En particulier:
‚ rep` ere cartesien:
p ~ ı ,~ ,~ k q
‚ rep` ere cylindrique:
` e ~
ρ, ~ e
ϕ,~ k ˘
‚ rep` ere sph´ erique:
` e ~
r, ~ e
ϕ, ~ e
θ˘
y z
x
‚
‚ r
θ
ρ ϕ
~er
~eϕ
~ eθ
~j
~k
~i
~eρ
~eϕ
Attention – Les vecteurs ~ ı , ~ , ~ k ne changent pas de direction
quand P bouge, mais les autres vecteurs si !
Transformations des rep` eres cartesien, cylindrique et sph´ erique
Proposition – Les transformations H entre les rep` eres cartesien, cylindrique et sph´ erique, sont les suivantes:
‚ cartesien – cylindrique:
Si px, y, z q “ hpρ, ϕ, zq, avec
$
&
%
x “ ρ cos ϕ y “ ρ sin ϕ z “ z
, on a
» –
~
e
ρ“ cos ϕ ~ ı ` sin ϕ ~ e ~
ϕ“ ´ sin ϕ ~ ı ` cos ϕ ~
~ k “ ~ k
et
» –
~ ı “ cos ϕ ~ e
ρ´ sin ϕ ~ e
ϕ~ “ sin ϕ ~ e
ρ` cos ϕ ~ e
ϕ~ k “ ~ k
Preuve – La premi`ere formule vient de la d´efinition des vecteurse~ρ,e~ϕ, et la deuxi`eme formule s’obtient en inversant le syst`eme donn´e par la premi`ere.
Transformations des rep` eres cartesien, cylindriques et sph´ eriques
‚ cartesien – sph´ erique:
Si px, y, z q “ hpr, ϕ, θq, avec
$
&
%
x “ r cos ϕ sin θ y “ r sin ϕ sin θ z “ r cos θ
, on a
» –
~
e
r“ cos ϕ sin θ ~ ı ` sin ϕ sin θ ~ ` cos θ ~ k
~
e
ϕ“ ´ sin ϕ ~ ı ` cos ϕ ~
~
e
θ“ cos ϕ cos θ ~ ı ` sin ϕ cos θ ~ ´ sin θ ~ k
et »
–
~ ı “ cos ϕ sin θ ~ e
r´ sin ϕ ~ e
ϕ` cos ϕ cos θ ~ e
θ~ “ sin ϕ sin θ ~ e
r` cos ϕ ~ e
ϕ` sin ϕ cos θ ~ e
θ~ k “ cos θ ~ e
r´ sin θ ~ e
θPreuve – La premi`ere formule vient de la d´efinition des vecteurse~r,e~ϕ,
~
eθ et la deuxi`eme formule s’obtient en inversant le syst`eme donn´e par la premi`ere.
Champ vectoriel en coordonn´ ees
Conclusion – Un champ vectoriel Ý Ñ
V p~ xq de R
3s’´ ecrit dans le rep` ere mobile de sa variable ~ x:
‚ en coordonn´ ees cartesiennes px, y, z q:
Ý
Ñ V “ V
x~ ı ` V
y~ ` V
z~ k ,
‚ en coordonn´ ees cylindriques pρ, ϕ, z q:
Ý
Ñ V “ V
ρe ~
ρ` V
ϕe ~
ϕ` V
z~ k ,
‚ en coordonn´ ees sph´ eriques pr , ϕ, θq:
Ý
Ñ V “ V
re ~
r` V
ϕe ~
ϕ` V
θe ~
θ,
o` u les coefficients V
x, etc, sont des fonctions R
3ÝÑ R.
La transformation d’une forme ` a une autre est donn´ ee par le
changement de coordonn´ ees usuel sur les coefficients, et par le
changement de rep` ere d´ ecrit ci-dessus sur les vecteurs.
Champ axial et champ central
D´ efinition – Un champ de vecteurs Ý Ñ
V de R
3s’appelle:
‚ Axial s’il ne d´ epend que de la distance ρ d’un axe (supposons ~ k ) et est dirig´ e dans la direction radiale (par rapport au “radius” ρ).
En coordonn´ ees cylindrique, il s’´ ecrit Ý Ñ
V pρq “ f pρq e ~
ρ‚ Central s’il ne d´ epend que de la distance r d’un point (supposons l’origine) et est dirig´ e dans la direction radiale (par rapport au “radius” r ).
En coordonn´ ees sph´ eriques, il s’´ ecrit Ý Ñ
V pr q “ f prq e ~
rExemples de champs vectoriels
Exemples –
‚ Le vecteur position est le champ central
~ x “ x~ ı ` y~ ` z ~ k
“ ρ ~ e
ρ` z ~ k
“ r e ~
ry z
x
‚
‚
‚
‚
‚ La vitesse d’´ ecoulement d’un fluide:
Exemples de champs vectoriels
‚Lechamp gravitationnelengendr´e par une masseM est le champ central
Ý
ÑGprq “ ´GM r2 e~r
Une massemsitu´e `a distancer deM est soumise `a laforce gravitationnelle
Ý
ÑFprq “mÝÑ
Gprq “ ´GMm r2 e~r.
‚
R2
M
‚Lechamp ´electriqueengendr´e par une chargeQ est le champ central
Ý
ÑEprq “ 1 4π
Q r2 e~r
Une chargeqsitu´ee `a distancer deQest soumise `a laforce de Coulomb
Ý
ÑFprq “qÝÑ
Eprq “ 1 4π
Qq r2 e~r.
‚
R2
Q
Exercices
´ Enonc´ e – Trouver le domaine des champs de vecteurs suivants, les dessiner en un point g´ en´ erique de R
3(ou R
2) et en deux ou trois points particuliers au choix. Enfin, exprimer ces champs en les autres coordonn´ ees.
‚ Ý Ñ
V px, yq “ p´y, xq “ ´y ~ ı ` x ~ R´ eponse –
Domaine = R
2.
x y
‚
En coord. polaires:
Ý
ÑVpρ, ϕq “ ´ρsinϕ`
cosϕ ~eρ´sinϕ ~eϕ˘
`ρcosϕ`
sinϕ ~eρ`cosϕ ~eϕ˘
“ρ`
´sinϕcosϕ`cosϕsinϕ˘
~ eρ`ρ`
sin2ϕ`cos2ϕ˘
~ eϕ
“ ρ ~eϕ .
Exercices
‚ Ý Ñ
V pρ, ϕq “ ρ ~ e
ρ` ϕ ~ e
ϕR´ eponse – ρ ą 0 et ϕ P r0, 2πr, ainsi D
V“ R
`˚ˆ r0, 2πr.
x y
‚
‚
‚
~eρ 1
2~eρ`π2~eϕ ~eρ`π6~eϕ
En coord. cartesiennes:
Ý
Ñ V px, yq “ ρ
´
cos ϕ~ ı `sin ϕ~
¯
` ϕ
´
´ sin ϕ~ ı `cos ϕ~
¯
“
´
ρ cos ϕ´ϕ sin ϕ
¯
~ ı `
´
ρ sin ϕ`ϕ cos ϕ
¯
~
“
´
x ´ arctan
yx?
yx2`y2
¯
~ ı
`
´
y ` arctan
yx?
xx2`y2
¯
~ si x ‰ 0 et y ą 0.
Lignes de champ
D´efinition – Leslignes de champoucourbes int´egralesd’un champ vectoriel ÝÑ
V sont les courbes γ qui ont ÝÑ
Vp~xq comme vecteur tangent en tout point~xPγ.
γ ÝÑ
V
‚Siγest unecourbe param´etr´eepar ~xptq “`
xptq,yptq,zptq˘ , avec tPR, levecteur tangent `aγ au point~xptqest le vecteur des d´eriv´ees
~xptq “ p9 xptq,9 yptq,9 z9ptqq.
‚Alorsγ est une ligne de champ pourÝÑ
V “Vx~ı`Vy~`Vz~k si et seulement si, pour toutt, on a:
~xptq “9 ÝÑ
Vp~xptqq c-`a-d
$
’&
’%
xpt9 q “Vx
`xptq,yptq,zptq˘ ypt9 q “Vy
`xptq,yptq,zptq˘ z9ptq “Vz`
xptq,yptq,zptq˘
‚Par tout point fix´e~x0“~xpt0qil passe une seule ligne de champ.
Exercice
´Enonc´e – Trouver et dessiner les lignes de champ des champs de vecteurs suivants.
‚ ÝÑ
Vpx,y,zq “ p´y,x,0q “ ´y~ı`x~
R´eponse – ~xptq “ pxptq,yptq,zptqqd´ecrit une ligne de champ si:
~xptq9 “`
x9ptq,y9ptq,zpt9 q˘
“ÝÑ V`
xptq,yptq,zptq˘
“`
´yptq,xptq,0˘
c.-`a-d.
$
&
%
xptq “ ´yptq9 ypt9 q “xptq z9ptq “0
.
Ainsi xpt9 qxptq`y9ptqyptq “d dt
`xptq2`yptq2˘
“0, et donc
# xptq2`yptq2est constant zptqest constant . Au final,γ decrit un cercle sur un plan horizontal centr´e sur l’axeOz.
y z
x
Exercice
‚Champ gravitationnel: ÝÑ
Gprq “ ´GM r2 e~r. R´eponse – Les lignes de champ deÝÑ
G donnent latrajectoired’un corps sousmis `a la force gravitationnelle exerc´ee par la masseM.
‚En coord. sph´eriques, une courbe param´etr´eeγ est donn´ee par rptq P s0,8r, ϕptq P r0,2πr et θptq P s0, πr.
‚Les points de la courbe sont donn´es par les vecteurs positions
~xptq “rptqe~rptq,
o`u le vecteure~r d´epend aussi det car il change de direction avec le point
~xptq(contrairement `a~ı,~ et~k).
‚Le vecteur tangent `aγ au point~xptqest donc
~xpt9 q “r9ptqe~rptq `rptqe~9rptq.
‚Pour trouver les lignes de champ, il nous faut un petit lemme.
D´ eriv´ ee d’un vecteur ` a norme constante
Lemme – Soit ~ u “ ~ uptq un vecteur param´ etr´ e par t P R .
Si ~ u a norme constante non nulle, c-` a-d ||~ upt q|| “ c ‰ 0, alors le vecteur d´ eriv´ e ~ u est toujours orthogonal ` 9 a ~ u, c-` a-d
~ uptq ¨ ~ uptq “ 9 0 pour tout t (produit scalaire).
Preuve – On ´ ecrit || ~ uptq|| “ a
~ uptq ¨ ~ uptq et on d´ erive:
´
||~ uptq||
¯
1“
´ a
~
u ptq ¨ ~ uptq
¯
1“
~ uptq ¨ 9 ~ uptq ` ~ u ptq ¨ ~ uptq 9 2 a
~ uptq ¨ ~ uptq
“ 2 ~ uptq ¨ ~ upt 9 q 2 a
~ uptq ¨ ~ u ptq “ ~ uptq ¨ ~ uptq 9
|| ~ uptq||
On a donc
||~ uptq|| “ c ô
´
||~ uptq||
¯
1“ 0 ô ~ uptq ¨ ~ uptq “ 9 0. l
Exercice (suite)
‚ Resum´ e: pour une courbe γ en coordonn´ ees sph´ erique
~ xptq “ r ptq e ~
rpt q, le vecteur tangent est
~ xptq “ 9 rptq 9 e ~
rptq ` r ptq e ~ 9
rptq,
et, puisque e ~
rpt q a norme constante 1, le vecteur e ~ 9
rptq est
orthogonal ` a e ~
rptq, c-` a-d avec seulement des composantes dans les directions e ~
ϕptq et e ~
θptq.
‚ Alors γ est une ligne de champ de Ý Ñ G si
~ xptq 9 “ rptq 9 e ~
rptq ` rptq e ~ 9
rptq
“ Ý Ñ G `
~ xptq ˘
“ ´ GM r ptq
2e ~
rptq
c’est-` a-dire si
$
&
%
r 9 ptq “ ´ GM rpt q
2p1q
~ 9
e
rptq “ 0 p2q
.
Exercice (suite)
‚ p2q dit que e ~
rptq est constant.
Donc les lignes de champ sont des droites radiales centr´ ees en M .
‚ p1q donne la distance rptq de M:
‚ R3 M
r 9 ptq “ ´ GM
rptq
2ñ r ptq
2r 9 ptq “ 1 3
d dt
` rptq
3˘
“ ´GM ñ r ptq
3“ ´3GM t ` r
03ñ rptq “
3b
r
03´ 3GM t o` u r
0“ rp0q est la distance initiale du corps de M.
Pour que rptq soit positif, il faut que t ď r
03{3GM .
‚ En somme, un corps qui se trouve distance r
0de M est attir´ e
par la masse (car rptq diminue quand t augmente), et la touche ` a
l’instant t “ r
03{3GM. Les lignes de champ sont orient´ ee vers M :
le champ gravitationnel est attractif.
Exercice (suite)
‚ Champ ´ electrique: Ý Ñ
E prq “ 1 4π
Q r
2e ~
rR´ eponse br` eve – Les lignes de champ sont aussi des droites radiales, passant par la position de la charge Q qui engendre le champ.
Cette fois, les lignes de champs sont orient´ ee vers l’ext´ erieur: le champ ´ electrique est r´ epulsif.
‚ R3 Q
4.4 – Champs conservatifs
Dans cette section:
‚ Gradient
‚ Potentiel scalaire et champs conservatifs
‚ Rotationnel
‚ Champs irrotationnels
‚ Ensembles connexes, simplement connexes, contractiles
‚ Lemme de Poincar´ e (cas simplement connexe)
‚ Calcul du potentiel scalaire
‚ Le champ ´ electrique Ý Ñ
E et le champ gravitationnel Ý Ñ G
Gradient d’un champ scalaire
D´ efinition – Soit φ : D Ă R
3ÝÑ R un champ scalaire. Le gradient de φ est le champ de vecteurs Ý Ñ ∇ φ “ ÝÝÑ
grad φ sur D donn´ e par les expressions:
ÝÝÑ grad φ “
BφBx~ ı `
BφBy~ `
BφBz~ k ÝÝÑ grad φ “
BφBρe ~
ρ`
1ρ BϕBφe ~
ϕ`
BφBz~ k ÝÝÑ grad φ “
BφBre ~
r`
rsin1 θ BφBϕe ~
ϕ`
1r BφBθe ~
θ.
Exemple – Le gradient de φpr, ϕ, θq “rϕsinθ est Ý
Ñ∇φpr, ϕ, θq “ BprϕBrsinθq e~r`rsin1θBprϕsinBϕ θq e~ϕ`1r BprϕBθsinθq e~θ
“ϕsinθ ~er`rrsinθsinθ e~ϕ`rϕcosr θ e~θ
“ϕsinθ ~er`e~ϕ`ϕcosθ ~eθ
Propri´ et´ es du gradient
Proposition – Le gradient ÝÝÑ
grad φ est orthogonal aux surfaces de niveau de φ en tout point, et indique le sens de plus forte
croissance de φ.
Sapφq
∇φ
Proposition – Le gradient Ý Ñ ∇ “ ÝÝÑ
grad est un op´ erateur lin´ eaire agissant sur les champs scalaires (ici f et g ):
Ý
Ñ ∇ pλ f ` µ g q “ λ Ý Ñ ∇ f ` µ Ý Ñ ∇ g , pour tout λ, µ P R . Sur un produit, il agit par la r` egle de Leibniz:
Ý
Ñ ∇ pf g q “
´ Ý Ñ ∇ f
¯ g ` f
´ Ý Ñ ∇g
¯
.
Potentiel scalaire et champ conservatif
D´ efinition –
‚ On appelle champ de gradient tout champ vectoriel Ý Ñ
V qui est le gradient d’un champ scalaire φ, c’est-` a-dire de la forme
Ý
Ñ V “ ÝÝÑ grad φ.
‚ Une force Ý Ñ
F est conservative si, quand elle agit sur un syst` eme isol´ e, l’´ en´ ergie m´ ecanique du syst` eme est conserv´ ee.
Si on voit Ý Ñ
F comme un champ de force, cela arrive s’il existe un champ scalaire φ tel que
Ý
Ñ F “ ´ ÝÝÑ grad φ.
Dans ce cas, le champ φ s’appelle potentiel (scalaire) de Ý Ñ F .
‚ Donc le potentiel de Ý Ñ
V “ Ý Ñ ∇ φ est le champ ´φ!
Exemples de forces conservatives
Exemples –
‚ La force gravitationnelle Ý Ñ
F prq “ m Ý Ñ G prq et la force de Coulomb Ý
Ñ F pr q “ q Ý Ñ
E prq sont conservatives.
Justement: quel est leur potentiel?
‚ La force de Lorentz (due ` a un champ magn´ etique Ý Ñ B ), la pression, le frottement ou un choc sont des forces non-conservatives.
Questions –
‚ Comment savoir si une force Ý Ñ
F est conservative?
‚ Si elle l’est, comment trouver son potentiel?
Rotationnel d’un champ vectoriel
D´ efinition – Soit Ý Ñ
V : D Ă R
3ÝÑ R
3un champ de vecteurs. Le rotationnel de Ý Ñ
V est le champ de vecteurs sur D, not´ e Ý Ñ
rot Ý Ñ
V “ Ý Ñ ∇ ˆ Ý Ñ
V (produit vectoriel, en France ^), donn´ e par:
Ý Ñ rot Ý Ñ
V “
ˇ ˇ ˇ ˇ ˇ ˇ
~ ı ~ ~ k
B Bx B
By B Bz
V
xV
yV
zˇ ˇ ˇ ˇ ˇ ˇ
“
´
BVzBy
´
BVBzy¯
~ ı ` `
BVxBz
´
BVBxz˘
~ `
´
BVyBx
´
BVByx¯ ~ k
Ý Ñ rot Ý Ñ
V “
´
1 ρBVz
Bϕ
´
BVBzϕ¯
~ e
ρ`
´
BVρBz
´
BVBρz¯
~ e
ϕ`
1ρ´
BpρVϕq Bρ´
BVBϕρ¯ ~ k
Ý Ñ rot Ý Ñ
V “
rsin1 θ´
BpsinθVϕq Bθ´
BVBϕθ¯
~ e
r`
1r´
BprVθq Br´
BVBθr¯
~ e
ϕ`
1r´
1 sinθBVr
Bϕ
´
BprVBrϕq¯
e ~
θExemples de rotationnel
Exemples – En coordonn´ ees cartesiennes:
‚ Ý Ñ
V px, y , zq “ ´y ~ ı ` x ~ Ý Ñ
rot Ý Ñ
V px, y, zq “
´
B0 By´
BxBz¯ ~ i `
´
Bp´yq Bz´
BxB0¯ ~ j `
´
BxBx
´
Bp´yqBy¯ ~ k
“ 0~ ı ` 0~ ` p1 ` 1q ~ k “ 2 ~ k .
‚ Ý Ñ
V px, y , zq “ x
2~ ı ` 2xy ~ ` z ~ k Ý Ñ
rot Ý Ñ
V px, y, zq “ 0~ ı ` 0~ ` p2yq ~ k
“ 2y ~ k .
Exemples de rotationnel
Exemples – En coordonn´ ees cylindriques et sph´ eriques:
‚ Ý Ñ
V pρ, ϕ, zq “ sin ϕ ~ e
ρ` ρ~ k Ý Ñ
rot Ý Ñ
V pρ, ϕ, zq “
´
1 ρBρ Bϕ
´
B0Bz¯ e ~
ρ`
´
Bsinϕ Bz´
BρBρ¯ e ~
ϕ`
1ρ´
Bpρ¨0qBρ
´
BsinBϕϕ¯ ~ k
“ ´ e ~
ϕ´
cosρϕ~ k .
‚ Ý Ñ
V pr, ϕ, θq “ sin ϕ ~ e
r` r e ~
θÝ Ñ
rot Ý Ñ
V pr , ϕ, θq “
r sin1 θ´
Bpsinθ¨0q Bθ´
BϕBr¯ e ~
r`
1r´
Br2Br
´
BsinBθϕ¯ e ~
ϕ`
1r´
1 sinθBsinϕ Bϕ
´
Bpr¨0qBr¯
~ e
θ“ 0 e ~
r`
2rre ~
ϕ`
rcossinϕθe ~
θ“ 2 e ~
ϕ`
rcossinϕθe ~
θ.
Champs irrotationnels
Proposition – Le rotationnel est un op´ erateur lin´ eaire agissant sur les champs de vecteurs (ici Ý Ñ
U et Ý Ñ V ):
Ý Ñ rot pλ Ý Ñ
U ` µ Ý Ñ
V q “ λ Ý rot Ñ Ý Ñ
U ` µ Ý rot Ñ Ý Ñ
V , pour tout λ, µ P R et satisfait l’identit´ e
Ý Ñ rot p ÝÝÑ
grad φq “ 0, pour tout champ scalaire φ.
D´ efinition – Un champ de vecteurs Ý Ñ
V se dit irrotationnel si Ý Ñ
rot Ý Ñ V “ 0.
‚ Donc tout champ de gradient Ý Ñ
V “ ÝÝÑ
grad φ est irrotationnel.
‚ Mais un champ irrotationnel n’est pas toujours un gradient!
Pour savoir s’il l’est, il existe un crit` ere bas´ e sur les propriet´ es
topologiques du domaine D du champ.
Ensembles simplement connexes et contractiles
D´efinition – Un sous-ensembleD deR2ou deR3 s’appelle:
‚Connexesi tous les points deD peuvent ˆetre joint par une courbe contenue dansD.
connexe connexe non connexe
‚Simplement connexes’il est connexe et toute courbe ferm´ee dansD peut ˆetre d´eform´ee en un point.
simpl. connexe γ
non simpl. connexe
γ Rnsimpl. connexe
R2rpoint,R3rdroite non simpl. connexe
‚Contractilesi on peut d´eformer l’espace entierD en un point.
contractile
‚ non contractile
simpl. connexe non contractile non simpl. connexe
‚ contractile
Lemme de Poincar´ e (cas simplement connexe)
Th´ eor` eme – Soit Ý Ñ
V un champ de vecteurs sur R
3et soit D Ă R
3un ensemble simplement connexe. Alors:
Ý
Ñ V “ ÝÝÑ
grad φ sur D ðñ Ý rot Ñ Ý Ñ
V “ 0 sur D.
‚ Ainsi, si Ý Ñ
F est un champ de force sur D Ă R
3: Si D est simplement connexe:
Ý
Ñ F est conservative
(a un potentiel scalaire) ðñ Ý
Ñ F est un champ irrotationnel
‚ Attention – On ne peut rien dire sur Ý Ñ
F si D n’est pas
simplement connexe: tout peut arriver!
Calcul du potentiel scalaire
Probl`eme – SoitÝÑ
V un champ vectoriel deR3tel queÝrotÑÝÑ
V “0, d´efini sur un domaine D simplement connexe.
Trouver son potentiel scalaireφ, tel queÝÑ V “ ´ÝÑ
∇φ.
M´ethode – Pour simplifier, on cherche l’oppos´e deφ: une fonction f :DÝÑRtelle queÝÑ
V “ÝÑ
∇f. En coordonn´ees cartesiennes:
p1q Bf
Bx “Vx, p2q Bf
By “Vy, p3q Bf Bz “Vz.
‚On int`egrep1qet on trouve fpx,y,zq “
ż
Vxpx,y,zqdx`gpy,zq. p4q
‚On d´erivef par rapport `ay, on trouve BgBy avecp2qet on l’int`egre:
gpy,zq “ ż Bg
Bypy,zqdy`hpzq. p5q
‚On metp5qdansp4qpour obtenir `a nouveauf. On d´erivef par rapport `az et on utilise p3qpour trouverh1pzqet donchpzq.
‚A rebour, on ins`` ere hpzqdans p5qpour avoirgpy,zq, qu’on met dans p4q, et on obtient enfinfpx,y,zq.
Exemple: calcul du potentiel scalaire
Exemple – Soit ÝÑ
Vpx,y,zq “2xy~ı` px2`zq~`y~k.
‚D’abord on v´erifie que ÝrotÑÝÑ V “0.
‚PuisqueÝÑ
V est d´efini sur toutR3, qui est simplement connexe, par le Lemme de Poincar´e on sait queÝÑ
V est un champ de gradient.
‚Cherchons la fonctionf telle queÝÑ V “ÝÝÑ
gradf. On a
p1q BfBx “2xy, p2q BfBy “x2`z, p3q BfBz “y.
‚ p1qdonne fpx,y,zq “ ż
2xy dx`gpy,zq “x2y`gpy,zq.
‚ p2qdonne BfBy “x2`BgBy “x2`z, d’o`u suit BgBy “z, ensuite gpy,zq “
ż
z dy`hpzq “zy `hpzq et enfin fpx,y,zq “x2y`zy`hpzq.
‚ p3qdonne BfBz “y`h1pzq “y, d’o`u h1pzq “0 et hpzq “c.
‚On a alors fpx,y,zq “x2y`zy`c .
Exemple: potentiel du champ gravitationnel
Exemple – Soit ÝÑ
Gprq “ ´GM
r2 e~r le champ gravitationnel.
‚D’abord, v´erifions qu’il admet un potentiel:
ÝÑ rotÝÑ
Gprq “ ´1r BθB `
´GMr2
˘e~ϕ`rsin1θ BϕB `
´GMr2
˘e~θ“0.
‚Le champÝÑ
G est d´efini surD“ tpr, ϕ, θq |r ą0u “R3zorigine, qui est simplement connexe. Par le Lemme de Poincar´e,ÝÑ
G admet donc un potentiel scalaire.
‚En coordonn´ees sph´eriques: cherchons une fonctionφpr, ϕ, θqtelle que Ý
ÑG “ ´ÝÝÑ
gradφ, c’est-`a-dire
´BφBr e~r´rsinθ1 BφBϕe~ϕ´1r BφBθe~θ“ ´GMr2 e~r, Cela donne les ´equations
p1q BφBr “GMr2 , p2q BϕBφ “0, p3q BφBθ “0.
‚ p2qetp3qdisent queφne d´epend pas deϕet de θ.
‚ p1qdevient alors φ1prq “GMr2 , d’o`u suit φprq “ ´GMr “Vprq.
4.5 – Champs incompressibles
Dans cette section:
‚ Divergence
‚ Champs ` a divergence nulle (incompressibles, sol´ eno¨ıdaux)
‚ Potentiel vectoriel
‚ Lemme de Poincar´ e (cas contractile)
‚ Calcul du potentiel vectoriel
‚ Le champ magn´ etique Ý Ñ
B et son potentiel Ý Ñ
A
Divergence
D´ efinition – Soit Ý Ñ
V : D Ă R
3ÝÑ R
3un champ de vecteurs. La divergence de Ý Ñ
V est le champ scalaire sur D, not´ e div Ý Ñ
V “ Ý Ñ ∇ ¨ Ý Ñ
V (produit scalaire), donn´ e par:
div Ý Ñ
V “
BVBxx`
BVByy`
BVBzzdiv Ý Ñ
V “
1ρ BpρBρVρq`
1ρ BVBϕϕ`
BVBzzdiv Ý Ñ
V “
r12Bpr2Vrq
Br
`
rsin1 θ BVBϕϕ`
rsin1 θ BpsinBθθVθq Exemples –‚ÝÑ
Vpx,yq “ ´y~ı `x~ ùñ divÝÑ
Vpx,yq “0.
‚ÝÑ
Vpx,y,zq “x2~ı `2xy~ `z~k ùñ divÝÑ
Vpx,y,zq “2x`2x`1
“4x`1 .
‚ÝÑ
Eprq “ Q 4π
1
r2e~r ùñ divÝÑ
Eprq “ Q 4π
1 r2
B Br
ˆr2 r2
˙
“0
Propri´ et´ es de la divergence
Proposition – La divergence est un op´ erateur lin´ eaire agissant sur les champs de vecteurs (ici Ý Ñ
U et Ý Ñ V ):
div pλ Ý Ñ U ` µ Ý Ñ
V q “ λ div Ý Ñ
U ` µ div Ý Ñ
V , pour tout λ, µ P R et satisfait aux identit´ es suivantes:
div pφ Ý Ñ
V q “ φ div Ý Ñ
V ` ÝÝÑ grad φ ¨ Ý Ñ
V div p Ý Ñ
U ^ Ý Ñ
V q “ Ý rot Ñ p Ý Ñ U q ¨ Ý Ñ
V ´ Ý Ñ
U ¨ Ý rot Ñ p Ý Ñ V q div p ÝÝÑ
grad φq “ ∆φ (= Laplacien) ÝÝÑ grad pdiv Ý Ñ
V q “ ∆ Ñ Ý
V ` Ý rot Ñ Ý rot Ñ Ý Ñ
V (∆ Ý Ñ
V = Laplacien vectoriel) div p Ý rot Ñ Ý Ñ
V q “ 0
pour tout champ scalaire φ.
Champs ` a divergence nulle, incompressibles, sol´ eno¨ıdaux
D´ efinition –
‚ Un champ vectoriel Ý Ñ
V est ` a divergence nulle si div Ý Ñ V “ 0.
‚ Un fluide est incompressible si son volume reste constant quand il est sousmis ` a une pression.
(Par exemple, un liquide est consider´e incompressible, un gaz non.)Cela arrive si le champ Ý Ñ
V qui d´ ecrit la vitesse d’´ ecoulement du fluide a divergence nulle.
‚ Un champ de vecteurs Ý Ñ
V qui d´ ecrit un courant de mati` ere est dit sol´ eno¨ıdal (
du gr`equesˆolen = tuyau) si le volume de mati` ere transport´ ee est constant
(comme s’il ´etait contraint dans un tuyau): cela arrive si div Ý Ñ
V “ 0.
Exemple – Un champ de gradient ÝÝÑ
grad φ est sol´ eno¨ıdal si div p ÝÝÑ
grad φq “ ∆φ “ 0,
c’est-` a-dire si la fonction φ est harmonique.
Potentiel vectoriel et invariance de jauge
D´ efinition – Soit Ý Ñ
V un champ de vecteurs. On appelle potentiel vectoriel de Ý Ñ
V un champ Ý Ñ
U tel que Ý Ñ
V “ Ý rot Ñ Ý Ñ U . Proposition –
‚ Si le champ Ý Ñ
V admet un potentiel vectoriel, alors Ý Ñ V est ` a divergence nulle.
(Car ÝÑV “ÝrotÑÝÑ
U et divÝrotÑÝÑ U “0.)
‚ Si Ý Ñ
U est un potentiel de Ý Ñ
V , alors Ý Ñ
U ` ÝÝÑ
grad φ l’est aussi, quelconque soit le champ scalaire φ.
(En effet, on a ÝÑ rot´ÝÑ
U`ÝÝÑ gradφ¯
“ÝrotÑÝÑ U “ÝÑ
V, car ÝrotÑÝÝÑ
gradφ“0 pour toutφ.)
D´ efinition – Le remplacement Ý Ñ
U Ñ Ý Ñ
U ` ÝÝÑ
grad φ s’appelle transformation de jauge, la libert´ e dans le choix du potentiel vectoriel est due ` a l’invariance de jauge du champ Ý Ñ
V et le choix
d’un potentiel s’appelle choix de jauge.
Lemme de Poincar´ e (cas contractile)
Remarque – Si Ý Ñ
V “ Ý rot Ñ Ý Ñ
U alors div Ý Ñ
V “ 0, mais si div Ý Ñ V “ 0 alors Ý Ñ
V n’est pas toujours = Ý rot Ñ Ý Ñ U ! Th´ eor` eme – Soit Ý Ñ
V un champ de vecteurs sur R
3et soit D Ă R
3un ensemble contractile. Alors:
Ý
Ñ V “ Ý rot Ñ Ý Ñ
U sur D ðñ div Ý Ñ
V “ 0 sur D.
‚ Ainsi, si Ý Ñ
V est un champ de vecteurs sur D Ă R
3: Si D est contractile:
Ý
Ñ V admet un potentiel vectoriel
ðñ Ý Ñ
V est ` a divergence nulle (incompressible / sol´ eno¨ıdal)
‚ Attention – On ne peut rien dire sur Ý Ñ
V si D n’est pas
contractile: tout peut arriver!
Calcul du potentiel vectoriel
Probl` eme – Soit Ý Ñ
V un champ vectoriel de R
3tel que div Ý Ñ V “ 0, d´ efini sur un ensemble contractile. Trouver son potentiel vectoriel Ý
Ñ U , tel que Ý Ñ
V “ Ý rot Ñ Ý Ñ U .
M´ ethode – En coordonn´ ees cartesiennes, le potentiel vectoriel de Ý
Ñ V est un champ Ý Ñ
U “ f ~ ı ` g ~ ` h ~ k d´ efini sur D tel que Ý
Ñ V “ Ý rot Ñ Ý Ñ
U , c’est-` a-dire p1q Bh
By ´ Bg
Bz “ V
x, p2q Bf Bz ´ Bh
Bx “ V
y, p3q Bg Bx ´ Bf
By “ V
z.
‚ Il s’agit de trouver les trois fonctions f , g et h ` a travers leurs d´ eriv´ ees partielles (9 en tout) ` a partir de seulement 3 ´ equations diff´ erentielles du 1er ordre qui les relient.
‚ Ce syst` eme se r´ esout par int´ egrations successives (comme pour le
potentiel scalaire), mais n’a pas de r´ eponse unique: mis ` a part les
constantes, il y a en plus 6 p“ 9 ´ 3q choix ` a faire!
Cas particulier de champ et de potentiel
Cas particulier – Si Ý Ñ
V “ V
z~ k (c-` a-d V
x“ V
y“ 0), avec div Ý Ñ
V “ BV
zBz “ 0,
et on choisit h “ 0 (ce qui fixe 3 conditions sur les 6 libres), il ne reste qu’un potentiel de la forme Ý Ñ
U “ f ~ ı ` g ~ sousmis aux
´ equations p1q Bg
Bz “ 0, p2q Bf
Bz “ 0, p3q Bg Bx ´ Bf
By “ V
z.
‚ p1q et p2q assurent que f et g ne d´ ependent pas de z .
‚ Pour resoudre p3q, il faut encore fixer arbitrairement
BxBfet
BgBy(2
conditions), plus l’une des deux d´ eriv´ ees
BfByou
BgBx(derni` ere
condition libre).
Exemple: calcul de potentiel vectoriel
Exemple – Soit Ý Ñ
V px, y, z q “ pxy
2´ x
3y q ~ k .
‚ D’abord, v´ erifions qu’il admet un potentiel vectoriel:
div Ý Ñ
V px, y , z q “ Bpxy
2´ x
3yq Bz “ 0.
‚ Puisque DÝ Ñ
V “ R
3est contractile, par le Lemme de Poincar´ e Ý Ñ V admet un potentiel vectoriel Ý Ñ
U d´ efini sur tout R
3.
‚ Cherchons Ý Ñ
U sous la forme Ý
Ñ U px , y, z q “ f px, y q~ ı ` g px, yq~ (h “ 0 et donc
BfBz“
BgBz“ 0) tel que
p3q Bg Bx ´ Bf
By “ xy
2´ x
3y.
Exemple (suite)
Solution 1: on choisit
Bg
Bx “xy2 ñ gpx,yq “ ż
xy2dx`Gpyq “ 1
2x2y2`Gpyq
Bf
By “x3y ñ fpx,yq “ ż
x3y dy`Fpxq “1
2x3y2`Fpxq o`uFpxqetGpyqsont des fonctions arbitraires. On a donc
Ý
ÑU1px,y,zq “ ˆ1
2x3y2`Fpxq
˙
~ı ` ˆ1
2x2y2`Gpyq
˙
~.
Solution 2: on choisit
Bg
Bx “0 ñ gpx,yq “G1pyq
Bf
By “x3y´xy2 ñ fpx,yq “ ż
px3y´xy2qdy`F1pxq
“ 12x3y2´13xy3`F1pxq o`uF1pxqetG1pyqsont des fonctions arbitraires. On a alors
Ý
ÑU2px,y,zq “ ˆ1
2x3y2´1
3xy3`F1pxq
˙
~ı `G1pyq~.
Exemple (suite)
Transformation de jauge – La diff´ erence entre les deux solutions trouv´ ees est donn´ ee par le gradient d’une fonction: en posant toutes les fonctions F , G , F
1et G
1´ egales ` a z´ ero,
on a Ý
Ñ U
1px, y, zq ´ Ý Ñ
U
2px , y, z q “
13xy
3~ ı `
12x
2y
2~
“ ÝÝÑ grad `
16
x
2y
3` c ˘
.
Exercice: le champ magn´ etique
´ Enonc´ e – Un courant d’intensit´ e I qui passe dans un fil droit plac´ e sur l’axe ~ k engendre le champ magn´ etique (statique)
Ý
Ñ B px, y , z q “ µ I 2π
´
´ y
x
2` y
2~ ı ` x x
2` y
2~
¯ , o` u µ est la permeabilit´ e magn´ etique. La force que Ý Ñ
B exerce sur une charge q plac´ ee en position px, y, zq en mouvement avec vitesse ~ v est donn´ ee par
Ý
Ñ F px, y, zq “ q ~ v ^ Ý Ñ
B px, y, z q et s’appelle force de Lorentz.
1q Trouver le domaine de d´ efinition de Ý Ñ
B , son expression en coordonn´ ees cylindriques et en dessiner quelques valeurs.
R´ eponse –
‚
D~B “ px,y,zq PR3|x2`y2‰0(“ R3 priv´e de l’axe~k
Donc D
~Bn’est pas simplement connexe (et pas contractile).
Exercice: le champ magn´ etique
‚ L’expression de Ý Ñ
B px, y , z q “
µ2πI´
´
x2`yy 2~ ı `
x2`yx 2~
¯ en coordonn´ ees cylindriques est:
Ý
Ñ B pρ, ϕ, zq “
µ2πI´
´
ρsinρ2ϕ~ ı `
ρcosρ2ϕ~
¯
“ µ I 2π
1
ρ e ~
ϕ.
‚ Le dessin de Ý Ñ
B est alors:
~k
Ý ÑB
~k
Ý ÑB
Exercice: le champ magn´ etique
2qLe champÝÑ
B “µ2πI 1ρe~ϕ est-il conservatif?
Autrement dit, admet-il un potentiel scalaire?
R´eponse –
‚On a ÝÑ rotÝÑ
B “ µ0I 2π
„
´ B Bz
ˆ1 ρ
˙
~ eρ`1
ρ B Bρ
ˆ ρ1
ρ
˙
~k
“0.
Par le lemme de Poincar´e alors, on sait qu’un potentiel scalaireφexiste sur tout sous-ensembleDĂD~B simplement connexe,
par exemple surD“R3 priv´e du demi-planϕ“0.
‚Calculonsφtel queÝÑ
B “ ´ÝÝÑ
gradφsur unDsimplement connexe:
p1q ´Bφ
Bρ “0 p2q ´1 ρ
Bφ Bϕ “ µ0I
2π 1
ρ p3q ´Bφ
Bz “0 p1qetp3qdisent queφne d´epend pas deρet dez.
p2qs’´ecrit BφBϕ“ ´µ2π0I ùñ φpϕq “ ´µ2π0Ipϕ`ϕ0q .