HAL Id: jpa-00242525
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Submitted on 1 Jan 1912
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L. Wertenstein
To cite this version:
L. Wertenstein. Sur l’ionisation par projections radioactives. Radium (Paris), 1912, 9 (1), pp.6-19.
�10.1051/radium:01912009010601�. �jpa-00242525�
Sur les rayons 03B2 de la radioactivité induite à évolution lente
Par J. DANYSZ et J. GÖTZ
[Faculté des Sciences de Paris.
-Laboratoire de Mme CURIE.]
Un des tubes préparés en vue du travail précédent
a été ouvert environ deux mois après avoir été fait.
L’émanation qui pouvait encore y rester a été chassée par un chauffage prolongé dans le vide. On peut admettre que dans ces conditions il ne contient que les termes à évolution lente de la radioactivité induite
(RaD, E et polonium). Des radiographies ont alors été
effectuées avec ce tube, dans les mêmes conditions que les précédentes (mais les plaques n’ont pu être mises que dans la position I, en raison de l’intensité très faible de la source). Les clichés obtenus sont entière- ment différents de ceux décrits ci-dessus : on y dis-
tingue facilement deux larges faisceaux dont les bords voisins seuls sont nets et séparés par un espace non
impressionné; ils correspondent à des vitesses de 0,965 et 0,944; l’autre bord du faisceau rapide est
difficile à déterminer : il correspond toutefois à des vitesses énormes (0,995 environ). Le bord lent du
deuxième faisceau n’est pas non plus très net : il
semble qu’il y a là deux maxima d’intensité cor-
respondant à des vitesses d’environ 0,67 et 0,48.
Le faisceau rapide se manifeste par une impression
extrêmement pâle à ce point qu’il serait désirable de prouver son existence encore par un autre moyen. Le faisceau lent, au contraire, donne des impressions
très opaques : c’est le faisceau qui a déjà été ob-
servé par Gray et Wilsoni, puis par Hahn.
L’ensemble de ces résultats est d’accord avec ceux
que Gray et Wilson ont obtenus par la méthode
électrométrique; il constitue un nouvel et décisif
argulllent poar démontrer la fausseté de l’hypothèse d’après laquelle une loi exponentielle d’ahsorption
serait caractéristique d’un faisceau de rayons 03B2 homo- gènes.
Les rayons 03B2 lents n’ont pu être observés avec la
source employé : nous donnerons à cet égard des
résultats plus complets plus tard, en employant
comme source un fil recouvert de RaD.
[Manuscrit reçu le 12 janvier 1912.]
1. Püil. Mag., 20 (1910) 870.
Sur l’ionisation par projections radioactives
Par L. WERTENSTEIN
[Faculté des Sciences de Paris.
-Laboratoire de Mme Curie.]
I.
-.Historique.
Expériences préliminaires.
-La question de
savoir si le dépôt actif de l’émanation du Ra émet des rayons ionisants très absorbables, a été traitée il y a
longtemps déjà. En 1909, Harvey conclut 1 de ses expé-
riences que le Ra B donne des rayons OL dont le par-
cours serait de quelques millimètres seulement. Ces
expériences furent critiquées par Bronson 2, qui mon-
tra, en 1909. que l’ionisation produite par un fil mé-
tallique recouvert de Ra B et de Ra C, dans une
chambre d’ionisation placée au voisinage du fil, varie,
sous des pressions basses, proportionnellement à la pression. Il démontra ainsi que le dépôt actif n’émet sùrement pas de rayons ionisants dont le pouvoir pénétrant serait de l’ordre d’un millimètre.
1. I’l ys. Zeilschr.. 10 (1909) 46.
2. Phys. ZPitschr.. 10 (1909) 393.
Geiger dans ses études sur les rayons oc du Pa C trouva, en 1909, que l’ionisation produite par un fil activé daus un volume donne entourant ce fil, varie
proportionnellement à la pression, si les dimensions de la chanlbre d’ionisation et les pressions sont telles
que les particules ce n’éprouvent pas, en traversant la chambre, de diminution sensible de vitesse. Les ré- sultats de Bronson se tronvérent ainsi confirmés.
Toutefois, les pressions étudiées par Bronson et Gei-
ger n’étaient pas assez basses pour permettre de nicr l’existence d’un rayonnement ionisant, dont le pouvoir pénétrant serait, par exemple, dix fois plus faibles
que celui indiqué par Harvey. Nous verrorts dans la
suite qu’à des pressions suffisamment basses l’ioni- sation ne varie pas proportionnellement à la pression.
En 1909, je montrai que les projections radioac- ‘
tives accompagnant l’émission des particules x pos- 1. Le Radium. 6 (1909; 196-200.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:01912009010601
sèdent un pouvoir pénétrant extrêmement minime,
en comparaison avec les rayonnements connus de
corps radioactifs. Ainsi, le parcours de projection du
Ra B dans l’air équivaut à une distance de 0 mm 1
environ, prise à la pression atmosphérique, alors que les particules ce du Ra fi ont un parcours égal à
4 cm 8561. Néanmoins, l’énergie d’un atome subissant
le recul est relativement élevée. En eflét, so:ent 11l!, viles masse etvitesse de l’atome radioactif projeté.
ma, t’a les masse et vitesse de la particule « lancée en
même temps que cet atome. La loi de conservation des quantités de mouvement paraît s’appliquer au phënoméne de l’explosion radioactive 2. On a donc :
Les énergies sont donc dans le rapport inverse des
masses de deux projectiles. Le rapport de ces masses
est, dans le cas de transformations radioactives de la série du radium voisin, de 50. L’énergie cinétique
d’un atome subissant le recul serait donc un cin-
quantième environ de l’énergie d’une particule a.
Elle serait de l’ordre de grandeur de l’énergie qu’un
ion positif peut acquérir dans les rayons canaux.
Il. Debierne me suggéra que les projections radioac-
tives pourraient, comme les rayons canaux, ioniser
les gaz qu’elles traversent. La zone d’ionisation pro- duite par la projection radioactive serait extrêmement étroite, et les expériences de Bronson et Geiger,
comme je le montrai plus haut, ne prouvaient rien
contre une telle hypothèse. Je me suis donc proposé
(l’étendre ces expériences à des distances plus petites
et à des pressions plus basses.
Je commencerai par résumer brièvement mes pre- mières expériences sur ce sujet, qui avaient un carac-
tère préliminaires
La substance radioactive étudiée était le dépôt actif
de l’émanation du Ra, contenant du Ra B et du Ra C.
L’émission des particules ce par le Ra C détermine la
projection du RaD ’. Si les atomes du RaD projeté
ionisent effectivement l’air, on pouvait s’attendre à
ce que le RaC émit un rayonnement ionisant, dont
le pouvoir pénétrant serait de l’ordre de celui de
projections radioactives. C’est ce que j’ai réussi à
montrer.
Voici le dispositif utilisé, en représentation sché- matique (fig. 1). A est un disque de 9 cm de dia-
1. Le Radium.. 7 (1910) 288.
2. RUSS et MAIiOWER, et M.AEOWER et EVANS Phil. Mag., 20 1910) 875-886.
3. L. WERTENSTEIN. Comptes rendus, 151 (1910) 469.
4. La projection du RaD a été mise en évidence postérieu-
rement à ces expériences préliminaires par FAJANS. Phys.
Zeitschr., 12 (1911) 369.
mètre recouvert d’un dépôt de Ra B et Ra C, unifor-
mément distribué sur la snrface du disque ; B est un petit disque de 15 mm de diamètre, entouré d’une
large couronne C de 9 cm de diamètre extérieur fai- sant anneau de
garde. A commu- nique à la pile, B
à l’électromètre, C
au sol. Tout l’ap- pareil se trouve à
l’intérieur d’une cloche dans la-
quelle on peut
faire le vide. Un
dispositif particu-
F ig. 1.
lier permet de faire varier la distance entre A et B,
tout en laissant la pression approximativement con-
stante. Lorsqu’on fait varier la distance de A ;i B, on modifie la différence de potentiel appliquée entre les
deux disques, de façon que le champ reste constant et assure la saturation du courant. On étudiait le cou, rant recueilli par B en fonction de la distance des deux disques, la pression restant constante. Il est facile de voir que ce courant devrait être propor- tionnel à la distance pour un disque A de dimensions
très grandes, n’émettant que des rayons peu ah- sorbables sous des pressions basses étudiées. Dans le cas réel d’un disque à dimensions finics , la pente de la courbe, montrant le courant 1, en fonc-
tion de la distance l, devrait diminuer à mesure
que la distance augmente, Toutefois, cette dimi-
nution devrait être lente et d’ailleurs facile à calculer d’une manière approchée. En effet., la pente de la
courbe I= f (l) représente la dérivée dI du courant
par rapport à la distance, autrement l’ionisation par unité de distance.
Or, si l’ionisation observée n’était due qu’aux rayons peu absorbables, l’ionisation par unité de volume devrait être simplement proportionnelle en chaque point, à l’angle solide, sous lequel est vu de ce point le disque A. La courbe en pointillé (fig. 2)
montre comment devait alors varier l’ionisation recueillie par un disque B infiniment petit, en fonc-
tion de la distance de ce disque au disque actif A de
9 cm de diamètre 1. Dans le cas réel d’un disque B de
15 mrn de diamètre, d’un disque A de 9 cm de dia- mètre, cette courbe représente encore, d’une manière
approchée, les faits qui devraient être observés à
basse pression, si l’ionisation n’était due qu’aux
rayons x, ? et 03B3. On voit que la courbe théorique
s’écarte peu d’une droite. La pente de la courbe thée-
rique diminue dans un rapport de 1,7 a 1 lorsque la
1. Dans cette courbe I*axe des abscisses est deplacé, par rap-
port à l’axe des x des autres courbes: et l’origine se trouve au
point où la courbe en pointillé rencontre l’axe des y.
distance augmente de 0 à 2 cm. Les courbes obte-
nues en réalité sont représentées figure 2. La courbe 1
est relative à une pression de 14 mm ; la courbe II, a
a pression de 22 mm; la courbe III. à la pression
de 59 mm. Ces courbes sont construites sur diffé-
rentes échelles, de façon que l’ordonnée relative à la distance de 1 mm soit la même pour toutes les courbes.
On voit sur chacune de ces courbes que la pente diminue avec une grande rapidité lorsque la distance augmente, et cette diminution est d’autant plus sen-
sible que la pression est plus basse. Sur la courbe I,
relative à la pression de li mm, la pente diminue
15 fois environ lorsque la distance croît de 0 mm 5 à 20 mm (j’admets que la pente, de la courbe au
point correspondant à l’abscisse 0,5 est égale à l’or-
donnée de la courbe pour l’abscisse l ; au voisinage
de l’abscisse 20, la pente de la courbe varie très
peu). Ces résultats s’interprètent en admettant l’exis- tence d’un rayonnement absorbable intense, dont l’action deviendrait tout à fait importante aux faibles
distances et aux pressions basses.
Si l’on recouvre le disque A d’une feuille d’Al extrêmement ténue, de 0,7 03BC d’épaisseur, en l’ab-
sence de la feuille d’Al, la distance de deux disques
étant égale à 2 mln et la pression à 14 mm le
courant tombe au quart environ de la valeur observée.
Cette expérience montre que le rayonnement très absorbable est effectivement émis par le disque A.
Ce rayonnement est-il identique à la projection du
Ra D?
En étudiant comment varie, en fonction du temps, à pression et à distance constantes, le courant d’ioni- sation observé, j’ai pu me convaincre que le rayon- nement très absorbable était attribuable au RaC, ainsi que l’exigeait l’hypothèse de l’ionisation par
projection du Ra D. J’ai pu également évaluer d’une manière approchéé le pouvoir pénétrant de ce rayon-
nement. Pour cela j’ai cherché à déterminer sur la courbe 1 la distance à partir de laquelle l’action du
rayonnenlent très absorbable ne se fait plus sentir;
autrement dit, à partir de laquelle la pente de la
courbe varie de la façon calculée pour le cas des rayons 03B1 ,03B2 et y seuls. A cet effet j’ai construit la
courbe théorique en pointillé (fig. 2) de façon à
rendre les pentes finales de cette courbe et de la courbe 1 identiques pour la distance de 20 mm. On voit que la courbe expérimentale devient très voisine de la courbe théorique pour une distance de 10 mm environ, ce qui montre que’ l’action du rayonnement absorbable s’étend à une dizaine de millimètres, sous
une pression de 14 mm. Le parcours du Ita B projeté
est égal a 6 mm environ, sous la même pression. Le pouvoir pénétrant du rayonnement très absorbable
s’est donc montré de l’ordre de grandeur du pouvoir pénétrant des projections radioactives. Ceci ne prou- vait pas encore que c’était la projection du Ra D qui
constituait le rayonnement absorbable. On pouvait
évidemment imaginer bien des rayonnements ayant
un pouvoir pénétrant analogue et parmi toutes les
Fig. 2.
hypothèses la plus simple était celle d’un rayonne- ment électronique lent. La vitesse des électrons cons-
tituant ce rayonnement devrait ètre’ de 5.109 cm/sec environ, d’après ce qu’on sait sur l’absorption de
rayons cathodiques. Les électrons ayant une vitesse de cet ordre de grandeur sont aisément déviables
dans un champ magnétique, alors que les projections
radioactives sont très peu déviables 1. L’emploi du champ magnétique devait donc permettre de vérifier
l’hypothèse du rayonnement électronique lent.
Il. - Expériences définitives.
Dispositif expérimental. - Après avoir établi d’une manière plutôt qualitative l’existence du rayon- nement très absorbable, je me suis proposé de l’étu-
dier avec plus de précision et d’examiner de plus près
toutes les conséquences de l’hypothèse de l’ionisation par projection radioactive. En preniier lieu, il m’a
semblé utile de réaliser un dispositif dans lequel le
rayonnement très absorbable serait canalisé, afin qu’on opère avec un faisceau bien déterminé; pour
étudier l’ionisation produite par ce faisceau, j’adoptai, après avoir essayé d’autres méthodes, la méthode que
Bragg avait suivie dans l’étude du rayonnement x :
méthode de chambre d’ionisation étroite, qui déter-
mine directement le gradient de l’ionisation en fonc- tion de la distance. Dans cette méthode il est néces- saire de faire varier, à pression constante, la distance de la source active à la chambre d’ionisation. Le dis-
positif expérimental devait donc permettre de réaliser les déplacements à l’intérieur d’une cloche vidée sans
1. MAKOWER et EVANS, Phil. Jlag., 20 (4910) 1. c.
en compromettre 1"étancliéité. Le vide devait pouvoir
être fait rapidement, et la pression mesurée avec précision. Pour vérifier 1 hypothèse d’un rayonnement
électronique il fallait pouvoir placer tout l’appareil
dans un champ magnétique. Voici comment ces dif-
férents buts ont été atteints.
La chambre d’ionisation CC était fixe (iig. 5), c’était
le disque actif À qui pouvait subir des déplacements;
la chambre d’ionisation était solidaire de la plaque
Fig. 3.
rodée en verre P faisant fond de la cloche à vide V.
Le disque actif était vissé pendant l’expérience sur le système spécial LA dont je m’occuperat dans la suite, mastiqué dans la douille D de la cloche.
La chambre d’ionisation CC est un condensateur à
plateaux, de 2 mm de profondeur, dans lequel le pla-
teau supérieur est remplacé par une toile de cuivre C,
tendue sur une couronne. Par cette toile, entrent les rayons émis par le disque A. Le plateau inférieur C2
est un disque de 55 mm de diamètre vissé sur une
tige T qui traverse le bouchon d’ambre B. Sur le bou- chon est mastiqué le tube de garde G, mastiqué à son
tour dans l’ouverture centrale de la plaque rodée, lar-e
de 19 nim. La borne B,, de la tige T est réunie au qua-
drant isolé de l’électromètre. La canalisation des rayons ionisants, et 1°étroitesse de la chambre d’ioni- sation diminuent tellement, à basse pression, l’intensité des effets observés, que des activités très considé- rables sont nécessaires pour obtenir un courant mesu- rable avec quelque précision. Dans ces conditions, il
était sérieusement à craindre que l’action des rayons
pénétrants ne compromette les isolements, en ionisant l’air qui entoure les fils de jonction. C’est pourquoi
les isolements, du moins dans la partie du dispositif
voisine de la source active, sont constitués presque exclusivement par des diélectriques solides, entourés d’enveloppes métalliques au sol. Ainsi, à l’intérieur de la cloche, le tube de garde G s’élargit en une sorte de
cuvette E, et le disque électrode C2 cst séparé de la
cuvette par un disque d’ébonite D de 8 mm d’épaisseur
et de 55 mm de diamètre. A 1 extérieur, le fil de jonc-
tion et les bornes b1 et b2 sont entièrement noyés dans
de la paraffine, dont on avait rempli non sans diffi-
cultés la garniture en plomb Pb. réunie au sol. De cette façon, le système isolé ne peut recevoir des charges que par la chambre d’ionisation C,C, où on
établit un champ électrique. C’est le plateau supérieur Ci en toile de cuivre qui reçoit la tension. A cet
effet, la couronne Ci qui repose sur une couronne d’ébonite portée à son tour par la cuvette E est réunie
à une tige traversant la plaque rodée, et mastiquée
dans cette dernière. Cette tige communique soit à un pôle d’une batterie d’accumulateurs, dont l’autre pôle
est à terre, soit à une borne d’un potentiomètre parcouru par un courant, dont l’autre borne est à terre. Enfin le disque A avec la pièce P, pouvait aussi être porté
à un potemiel convenable, au moyen du système LA.
Le système LA devait permettre de réaliser et de
mesurer les déplacements verticaux du disque A, tout
en conservant l’étanchéité de la cloche. J’en dois l’idée à M. Debierne (fig. 5). C’est en principe une vis mi- crométrique. L’écrou R qui porte le disque actif A ne peut que descendre ou monter. La vis Q munie du tambour T ne peut que tourner sur son axe. La par- tie fixe du système LA est mastiquée dans la douille
de la cloche, dont le bord a été rodé dans un plan pa- rallèle au plan du rodage inférieur; l’axe du système
est ainsi rendu perpendiculaire à la plaque rodée. Le cylindre en laiton L sert de guide pour l’écrou Pi; sur
sa paroi intérieure est soudée longitudinalement une
lame étroite qui s’engage dans la fente correspondante
de l’écrou de façon clue ce dernier ne peut que glisser
le long du cylindre L. Laboite cylindrique en acier _B,
à laquelle est visséle cylindre L, sert en même temps
à défillir rigoureusement les mouvements de la vis et il garantir l’étanchéité de l’appareil. La tige d’acier Q qui traverse le fond de la boite A, est filetée dans sa
partie inférieure; elle porte deux épaulements K1 et K 2 s’appliquant exactement sur la paroi intérieure du
cylindre A et supprimant ainsi tout jeu de la vis
L’épaulement K1, repose sur le fond de la boite par l’intermédiaire d’un disque en cuir gras J1. Un autre disque de cuir J2 repose sur l’épaulelnent K,. Le cou-
vercle vissé sur la boite, A, percé d’ouverture qui
laisse passer la tige Q, presse la vis contre le fond de la boite par l’intermédiaire du joint Ja et empêche
ainsi les mouvements longitudinaux de la vis. Par l’ouverture 0 on verse du mercure au-dessus de
l’épaulement Kl, et on constitue ainsi un ’presse- étoupe au mercure.
Ce dispositif s’est montré parfaitement étanche, il
n’a jamais donné lieu aux fuites. Le pas de la vis est de 0mm ,5, le tambour T est divisé en 10 parties. Pour
lire les millimètres, on se sert des divisions marquées
sur l’écrou R.
La plaque rodée portant la chambre d’ionisation est fixée sur un support en bois entre les pôles d’un élec-
tro-aimant de Ruhmkorff qui permettait d’établir un champ perpendiculaire à la direction de rayons. Dans la plaque est mastiqué un robinet qui fait commu- niquer la cloche à la poinpe et à la jauge. Je me suis
servi dans ces expériences de la « pompe rotative à
enveloppe » de Gaede qui est très commode dans les
expériences de ce genre, car elle permet d’atteindre très rapidement un vide modéré. Les pressions étu-
diées variaient entre 0mm,1 et 100 mm. Pour les pres- sions supérieures à 15 mm je me servais d’un ma-
nomètre à mercure, pour les pressions plus basses, j’employais, une jauge de Mac-Leod de sensibilité
rédl1Íte.
D. Marche d’une expérience.
-On laisse le
disque A pendant quelques heures dans l’appareil à
activation, se trouvant sur une terrasse aérée. Cet
appareil (fig. 4) permet d’effectuer plusieurs expé-
riences avec une seule prise d’émanation. Il est com-
posé du récipient d’émanation R réuni par un large
robinet ri au tube à activation T et de la boule B,
remplie de mercure, réunie à R par un large tube
de caoutchouc et un robinet à large voie r2 Le tube
T est fermé par un bouchon rodé à fond plat, auquel
est soudé un tube de verre. Dans ce tube est lnastiqué
la tige portant le disque à activer A. Ce même tube porte un robinet à trois voies au moyen duquel on peut faire communiquer l’appareil soit à la trompe a eau, soit à une solution de radium. Dans le tube T est soudé un fil de platine Pt. On fait monter le mercure
dans le tube T, et, s’il n’y avait préalablement pas d’émanation dans le récipient R, on aspire de l’éma-
nation dans T par les procédés usuels. Au moyen de l’électrode Pt et de la tige t on établit un champ élec- trique entre la surface du mercure et le disque, le disque étant, bien entendu, porté à un potentiel négatif élevé.
L’activation terminée, on laisse descendre le mer- cure jusqu’au-dessus du robinet en faisant le vide
dans la boule B, et on fait ainsi passer dans le réci-
pient It la plus grande partie de l’émanation contenue dans T. Ce récipient a, en effet, environ 550 cm3 de
Fig. 4.
capacité, alors que le tube T ne jauge que 40 cm3.
On ferme le robinet ri; on laisse entrer de l’air dans le tube T. L’émanation contenue dans T, sous pres-
sion basse, peut ètre utilisée facilement pour une autre expérience.
On transporte dans la pièce le disque A sans y toucher autrement qu’avec une pince bien nettoyée.
On laisse ce disque dans un endroit abrité de pous- sières pendant 20 minutes environ (temps au bout duquel le Rai disparaît pratiquement). On fixe alors
sur le disque la pièce P (fig. 5) destinée à canaliser
les rayons ionisants. C’est un faisceau de tubes de laiton de 2 mm de diamètre intérieur et de 4 mm 5 de longueur chacun, soudés entre eux, rassemblés par un tube de laiton de 4 mm 5 de longueur et de
28 mm de diamètre. Comme on voit, la canalisation
ainsi obtenue est assez imparfaite et les faisceaux
quittant les tubes ont une ouverture relativement
grande. Mais il est difficile de rétrécir davantage les faisceaux, car on obtiendrait des courants trop fai- bles. C’est également pour augmenter l’intensité des effets observés que j’ai employé une chambre d*ioni- sation de 2 mm de profondeur. D’ailleurs les dimen- sions de plateaux étaient telles, qu’on utilisait plei-
nement, à toute distance étudiée, les faisceaux un peu ouverts qui quittaient la pièce P.
Le disyue A muni de la pièce P est vissé sur l’écran E.
On verse du mercure dans le presse-étoupe A, et
on pose la cloche sur la plaque de verre. A l’aide de
la pompe, ou raméne rapidement la pression à la
valeur voulue. On établit dans la chambre d’ioni- sation une différence de potentiel suffisante pour saturer le courant (généralement 1) volts, pour une
pression égale à p millimètres). Entre la pièce P et la
toile C, on établit un charnp électrique égal au pré-
cédent mais de sens contraire, destiné à enlpèclier
de diffuser dans la chambre CC ceux des ions pro- duits entre P et C1 dont le signe est le même que celui de la charge recueillie par C,. Le courant a été généralement mesuré au quartz pièzoélrctrique et le disque C, recevait généralement de l’électricité posi-
tive.
On fait soit une série de mesures à pression con-
stante, en faisant varier la distance de P à C1, soit à
distance constante, en faisant varier la pression. On
étudie dans chaque cas l’action du champ magnéti-
que, en mesurant le courant une fois lorsque l’élec-
troaimant est excité, l’autre fois lorsqu’on supprime
le champ magnétique. Ce champ était généralement
de 1100 unités; il était obtenu par un courant ma-
gnétisant de 20 ampères avec un écartement de pôles égal à 8 cm. Un détail intéressant et à noter à propos des expériences à pression constante. Encore que
l’appareil fût parfaitement étanclle, on observait
souvent au cours d’une expérience une augmenta-
tion de pression sensible, de 0 mm 5 par exemple. Je
n’ai jamais observé rien de pareil, lorsqu’on ne
mettait pas de substance active dans l’appareil, aussi l’augmentation de la pression me semble-t-elle due à
un dégagement gazeux produit sous l’influence du
rayonnement radioactif intense, probablement par suite de l’oxydation de matières organiques telles que l’ébonite et la graisse à robinets. M. Duane m’avait dit qu’il avait observé des dégagements gazeux dans les petits tubes contenant de l’émanation concentrée toutes les fois qu’il y avait dans ces tubes des sub- stances organiques (mastic). Quoi qu’il en soit, les
nombres utilisés dans les courbes ci-dessous com-
portent des corrections faites pour tenir compte de la marche de la pression. Tous les courants sont rap-
portés à la même pression, et on admet que le cou- rant varie proportionnellement li la pression. En
réalité le courant peut être dans certaines conditions
presque indépendant de petites variations de pression.
ainsi qu’on le verra dans la suite.
Enfin on tient compte d’une manière usuelle de la destruction de l’activité induite.
III.
-Résultats.
A. Rayonnement très absorbable dans l’air.
-