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Submitted on 1 Jan 1908
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Sur la théorie de M. Nernst concernant la différence de potentiel entre électrode et électrolyte
H. Pellat
To cite this version:
H. Pellat. Sur la théorie de M. Nernst concernant la différence de potentiel entre électrode et élec-
trolyte. J. Phys. Theor. Appl., 1908, 7 (1), pp.195-203. �10.1051/jphystap:019080070019501�. �jpa-
00241285�
195 La comparaison de nos nombres avec ceux de Rowland ne pré-
sente pas de signification précise, parce que les ’uns se rapportent
au spectre du fer et les autres à celui du soleil, et qu’il n’y a pas identité des deux espèces de raies. Toutefois, en faisant les rap- ports des nombres de Rowland aux nôtres, on trouve qu’ils varient systématiquement dans le spectre, d’une manière qui confirme les
’
résultats annoncés par Perot et Fabry.
SUR LA THÉORIE DE M. NERNST CONCERNANT LA DIFFÉRENCE DE POTENTIEL ENTRE ÉLECTRODE ET ÉLECTROLYTE;
Par M. H. PELLAT.
La théorie de M. Nernst concernant la différence de potentiel entre
une électrode et l’électrolyte qui la baigne a déjà été exposée dans
ce recueil par M. Couette (’). M. Guyot, dans un article récent (2), a
montré que la théorie de M . Nernst est incompatible avec les résul-- t ats qu’on peut déduire des expériences électrocapillaires, en admet-
tant que le mercure polarisé et le liquide sont au même potentiel quand la constante capillaire passe par son maximum. Comme M. Rothé a montré que, dans ces conditions, le mercure polarisé est
souillé par les cations de l’électrolyte, le procédé du maximum de la constante capillaire ne donne pas la véritable différence de potentiel
entre le large mercure non polarisé et le liquide électrolytique. Le
désaccord signalé par Guyot peut donc tenir aussi bien au défaut de cette méthode qu’à l’inexactitude de la théorie de M. Nernst.
Je me propose de montrer que la théorie de M. Nernst relative au
contact entre électrode et électrolyte conduit à des conséquences en
contradiction complète avec l’expérience, sans m’appuyer sur les lois
de l’électrocapillarité, et que, par conséquent, elle doit être aban- donnée ou profondément modifiée.
Rappelons d’abord en quoi consiste cette théorie. Un métal en c ontact avec une dissolution électrolytique tendrait à émettre des
(1) Théorie osmotique des piles, 3e série, t. IX. pp. 200 et 269 j expél’tenCe favorable à la de M. Nernst, 3e série, t. IX, i~. 632.
La cle AL Ne!’1ls/ et l’EleclJ’o-capillal’ité, 4e série, t. YI. p. 330.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:019080070019501
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cations de la nature du métal, comme un liquide en présence d’une atmosphère gazeuse tend à émettre des vapeurs. Mais, de même qu’un liquide cesse d’émettre des vapeurs quand l’atmosphère en est saturée, ou reçoit le produit de condensation de ces vapeurs si
l’atmosphèrc en est sursaturée, de même, si le liquide électrolytique
contient déjà des cations de l’espèce que le métal peut émettre, le passage des cations entre le métal et l’électrolyte peut être arrêté, ou
même se faire en sens inverse. En désignant par P une certaine
pression osmotique caractéristique de la nature du métal considéré
(pression de d£ssolutiol1), et par p la pression osmotique des mêmes
cations dans l’électrolyte, au moment où l’on vient de plonger le
métal dans celui-ci, si l’on a P > ~ des cations passeront du métal
à 1"électrolyte. Si, au contraire, on a P p, des cations passeront de l’électrolyte au métal ; enfin, aucun passage n’aura lieu si l’on
a P ~ ~.
Considérons le premier cas (P > _~). A mesure que des cations
passent du métal à l’électrolyte, par suite de la charge positive insé- parable du cation, l’électrolyte prend une charge positive, et le métal
une charge négative par perte d’électricité positive ; ce qui fait que les deux conducteurs, primitivement au même potentiel, prennent ainsi une différence de potent,iel, le liquide étant à un potentiel supé-
rieur à celui du métal. L’inverse se produira dans le cas de P p ;
les cations, passant de l’électrolyte au métal, lui apporteront de
l’électricite positive, tandis que l’électrolyte en perd ; celui-ci prendra
donc un potentiel moindre que le métal. Du reste, la majeure partie des quantités d’électricités de noms contraires ainsi libérées doivent rester en présence de part et d’autre de la surface de sépa-
ration pour constituer la couche électrique double inséparable d’une
diff’érence de potentiel. Mais, à mesure qu’augmente ainsi la diffé-
rence de potentiel entre les deux corps au contact, le champ élec- trique va en croissant d’intensité dans le voisinage de la surface de séparation, et son sens est tel que la force électrique qui en résulte,
en agissant sur le cation, tend à s’opposer aux forces de pression osmotique ; aussi, dès que la différence de potentiel a atteint une
certaine valeur, le passage des cations n’a plus lieu, un équilibre
s’étant établi, malgré une différence, entre P et ».
C’est en écrivant que le travail de la force électrique agissant sur
un cation traversant la surface de contact est égal, mais de signe
contraire. au travail des forces de pression osmotique quand il y a
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équilibre, que M. Nernst obtiept la relation qui donne la différence de potentiel existant alors entre les deux conducteurs au contact, en fonction des pressions osmotiques P et p :
(e en volts; T, température absolue ; n, valence du cation dans le sel;’
log représentant les logarithmes vulgaires).
Nous ne ferons pas à la théorie de M. Nernst la critique de la
valeur infinie que la relation ci-dessus donne pour la différence de
potentiel e quand le liquide électrolytique ne renferme pas de cations de la nature de ceux émis par le métal (p
=o), c’est-à-dire quand
le liquide électrolytique ne renferme aucun sel du métal en contact
avec lui. On pourrait répondre à cette objection, en effet, que les lois de Van’t Hoff, sur lesquelles repose la relation, ne sont plus appli-
cables pour les liquides infiniment pauvres en cations, de même que la loi de Mariotte ne s’applique plus pour les gaz infiniment raréfiés,
et qu’au surplus il est impossible de mettre un métal en contact
avec une solution sans que celle-ci ne renferme rapidement un peu d’un sel de ce métal.
3.Iais, dans cet ordre d’idées, on peut déjà objecter à la theorie que,
d’après elle, un métal plongé dans un électrolyte qui, au début au
moins, ne renferme pas en quantité appréciable des cations de ce
métal, prendrait tout d’abord par l’émission des cations un poten- tiel extrêmement inférieur à celui du liquide. Qu’en résulterait-il?
Plongeons une lame de zinc dans une dissolution suffisamment concentrée d’un sel de zinc très pur, et plongeons dans le liquide,
comme seconde électrode, une lame de cuivre. Avant qu’un sel de
cuivre se trouve en quantité appréciable dans le liqu ide, cette lame
va prendre un potentiel considérahlementinférieur à celui du liquide.
On devrait donc s’attendre à ce qu’à cette lame de cuivre corres-
ponde le pôle negatif de la pile ainsi formée, que la force électro- motrice de celle-ci diminue à mesure que la liqueur s’enrichit en sel de cuivre, s’annule et ensuite change de signe, de façon que ce suit à la lame de zinc que corresponde finalement le pôle négatif. Or. l’eapé-
rience est, comme on le sait, en contradiction complète avec cette
déduction de la théorie : le sens de la force électromotrice est
d’emblée celui oit la lame de zinc correspond au pôle négatif, et la
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force électromotrice de la pile, sans être absolument constante, est peu variable avec le temps (~~.
Mais voici d’autres expériences qui sont encore bien plus nette-
ment en contradiction avec la théorie de M. Nernst. Ce sont celles où un métal liquide (mercure ou amalgames) s’écoule par un orifice étroit de façon à tomber en gouttelettes au sein d’une solution
électrolytique.
Considérons donc (fig. 1) un métal liquide P, placé dans un enton-
noir E, effilé en pointe en bas et plongeant dans un liquide électro-
lytique C.
,,FIG. 1.
Un autre vase D renferme le même liquide ainsi que le siphon S, qui fait communiquer C et D. Au fond du vase D se trouve une
couche Q du même métal liquide que P ; des fils de platine A et B,
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