Université de Cergy-Pontoise - Licence L3-S5 - Session 1
Corrigé de l’examen du 20/12/2019 - Séries de Fourier et Analyse Complexe Exercice I :
2) Sur ]0, π[, f(x) = e−x est C1; de même, sur ]− π,0[, f(x) = ex est C1. Par 2π-périodicité, f est donc C1 sur ]kπ,(k + 1)π[ pour tout k ∈ Z. De plus, par 2π-périodicité, on a limx%−πf(x) = f(−π) = 0 = f(π) = lim
x&πf(x) donc f est continue en x = ±π. Donc par 2π-périodicité, f est continue sur R.
Commex7→ |x| est C1 surR∗, f est C1 surR\πZ. De plus, f est dérivable à droite et à gauche en chaque point de πZ avec pour k ∈ Z, f−0 (2kπ) = 1, f+0 (2kπ) = −1 et f−0((2k+ 1)π) = −1, f+0 ((2k+ 1)π) = 1 doncf estC1 par morceaux sur Ret les points de discontinuité def0 sont ceux de l’ensemble πZ.
3) On a
In = Z π
0
e(−1+in)x
−1 +in 0
dx=he(−1+in)x
−1 +in iπ
0
= e(−1+in)π −1
−1 +in
= (e−π(−1)n−1)(1 +in)
(−1 +in)(1 +in) = (1−(−1)ne−π)(1 +in) n2+ 1 .
4) (a) f est paire donc bn= 0 pour n≥1.
(b) f est paire donc pour tout n≥0,
an= 2 π
Z π
0
f(x) cos(nx)dx = 2 π
Z π
0
e−xcos(nx)dx=Re2 π
Z π
0
e−xeinxdx
d’où an= 2
πRe(In) = 2 π
1−(−1)ne−π n2+ 1
.
5) f étant2π-périodique, continue et C1 par morceaux sur R, d’après le théorème de Dirichlet,f est somme de sa série de Fourier sur R. On a donc
∀x∈[−π, π], f(x) =S(f)(x) = a0
2 +X
n≥1
ancos(nx) +bnsin(nx)
d’où, en utilisant bn= 0 et l’ expression de an ci-dessus,
∀x∈[−π, π], e−|x| = 1−e−π
π + 2
π
+∞
X
n=1
(1−(−1)ne−π) cos(nx)
n2+ 1 .
6) Pour x= π2, en utilisant : cos(nπ2) = 0 pour n impair et cos(nπ2) = (−1)n pourn pair, on obtient
∀x∈[−π, π], e−π2 = 1−e−π
π + 2
π
+∞
X
k=1
(1−(−1)2ke−π) cos(2kπ2) (2k)2+ 1
d’où, en posant A=
+∞
X
k=1
(−1)k 4k2+ 1,
e−π2 = 1−e−π
π + 2
π(1−e−π)
+∞
X
k=1
(−1)k
4k2+ 1 = 1−e−π
π (1 + 2A).
On en déduit
A= 1 2
πe−π2
1−e−π −1
= 1 2
πe−π2 +e−π −1 1−e−π
.
Exercice II :
1) Il s’agit des équations de Cauchy-Riemann ∂P∂x = ∂Q
∂y et ∂P
∂y =−∂Q
∂x sur R2. 2) On a ∂Q
∂x =a∂P
∂x et ∂Q
∂y =a∂P
∂y. En utilisant les relations de Cauchy-Riemann, on a
∂P
∂x = ∂Q
∂y =a∂P
∂y et ∂P
∂y =−∂Q
∂x =−a∂P
∂x donc ∂P
∂x =−a2∂P
∂x et on en déduit que
1 + a2 ∂P
∂x(x, y) = 0 pour tout (x, y) ∈ R2, ce qui implique que ∂P
∂x = 0 surR2 car1 +a2 >0. On a alors ∂P
∂y =−a∂P
∂x = 0 donc ∂P
∂x = ∂P
∂y = 0 sur R2, ce qui montre que P est constant surR2. Donc Q=aP+b est également constant surR2 (on peut aussi utiliser les relations de Cauchy-Riemann pour montrer que ∂Q
∂x = ∂Q
∂y = 0 surR2). On en déduit que f(z) =P(x, y) +iQ(x, y) est constante surC.
Exercice III :
1) a) h étant holomorphe sur C, elle est analytique sur C et en particulier dé- veloppable en série entière (DSE) autour de α donc il existe r > 0 et une suite (bn)n∈N tels que h(z) =∞
X
n=0
bn(z−α)n si |z −α| < r. Ce DSE est le développement de Taylor de h en α, donc bn =h(n)(α)/n! ce qui donne b0 =h(α) = 0 et b1 =h0(α)6= 0. On a donc
∀z ∈B(α, r), h(z) =
∞
X
n=1
bn(z−α)n = (z−α)
∞
X
n=1
bn(z−α)n−1 = (z−α)
∞
X
k=0
bk+1(z−α)k
d’où
∀z ∈B(α, r)\ {α}, φ(z) = h(z) z−α =
∞
X
k=0
bk+1(z−α)k
et cette égalité reste vraie si z = α car φ(α) = h0(α) = b1. Ceci montre que φ est développable en série entière autour de α, elle est donc holomorphe en α. De plus, si z0 6=α, φ(z) = h(z)
z−α est holomorphe comme quotient de 2 fonctions holomorphes avec z0−α6= 0. On en déduit queφ est holomorphe sur C.
b) Comme φ est holomorphe, elle est continue sur C et φ(α) =h0(α)6= 0. Donc il existe r >0tel que φ(z)6= 0 pour toutz ∈D(α, r). En écrivant h(z) = (z−α)φ(z), on a
∀z ∈B(α, r)\ {α}, f(z) = g(z)
h(z) = g(z) (z−α)φ(z) =
f˜(z) z−α,
où l’on a posé f(z) =˜ φ(z)g(z). La fonction f˜ est holomorphe sur D(α, r) comme quotient des 2 fonctions holomorphes g et φ avec φ6= 0 sur ce disque etf˜(α) = g(α)
φ(α) = g(α)
h0(α) 6= 0. Doncf a un pôle simple en α et le résidu de f en α vautRes (f, α) = ˜f(α) = g(α)
h0(α).
2) a) On a (z2 +a2)(z2 +b2) = 0 si et seulement si z2 +a2 = 0 ou z2 +b2 = 0, c’est à dire si et seulement si z = ±ia ou z = ±ib. Donc sur l’ouvert Ω = C\ {±ia,±ib}, la fonction f est holomorphe comme quotient de 2 fonctions holomorphes avec (z2+a2)(z2+b2)6= 0 pour z ∈Ω.
De plus,z2+a2 = (z−ia)(z+ia)donc(z2+a2)(z2+b2) = (z−ia)φ(z)avecφ(z) = (z+ia)(z2+b2) fonction holomorphe sur C telle que φ(ia) 6= 0 (car a 6=b). Donc f(z) = eiz
(z−ia)φ(z) a un pôle simple en ia. On montre de même que −ia et±ib sont des pôles simples def.
b) En posant g(z) = eiz et h(z) = (z2 +a2)(z2 +b2), les fonctions g et h sont holomorphes sur C avec g(z) 6= 0 pour tout z ∈ C. De plus, h0(z) = 2z(2z2 +a2 +b2), d’où h0(ia) = 2ia(b2−a2) et h0(ib) = 2ib(a2 −b2) = −ib(b2−a2). Donc pour α = ia, ib, on a h(α) = 0 avec h0(α) 6= 0 car 0< a < b. On peut donc appliquer le résultat de la question1), d’o ‘u Res (f, α) = g(α)
h0(α), soit
Res (f, ia) = e−a
2ia(b2−a2), Res (f, ib) =− e−b 2ib(b2−a2).
3) (b) Pour R > b, les pôles de f à l’intérieur du lacet γR sont ia etib, qui sont d’indice 1. D’après le théorème des résidus, on a donc
Z
γR
f(z)dz = 2πi(Res (f, ia) + Res (f, ib)) = 2πi( e−a
2ia(b2−a2) − e−b 2ib(b2−a2))
= π
b2−a2(e−a a − e−b
b ).
(c) Siz ∈CR+,z =x+iyavec|z|2 =x2+y2 =R2etIm(z) = y >0. Donc|eiz|=|eix−y|=e−y <1
d’où pourz ∈CR+, |f(z)| ≤ 1
|(z2+a2)(z2+b2)| ≤ 1
(R2−a2)(R2−b2)
car |z2+a2| ≥ |z2| −a2 =R2−a2 >0 et|z2+b2| ≥ |z2| −b2 =R2−b2 >0.
On aR
CR+f(z)dz =Rπ
0 f(Reiθ)Rie−iθdθ, on en déduit donc
Z
CR+
f(z)dz ≤
Z π
0
f(Reiθ
Rdθ ≤ πR
(R2−a2)(R2−b2),
puis que lim
R→+∞
Z
CR+
f(z)dz = 0.
(d) On a Z
[−R,R]
f(z)dz = Z
R
f(x)1[−R,R](x)dx avec
∀x∈R, |f(x)1[−R,R](x)| ≤ |f(x)| ≤ 1
(x2+a2)(x2+b2)
et Z
R
dx
(x2+a2)(x2 +b2) < +∞. D’après le théorème de convergence dominée, on en déduit que lim
R→+∞
Z
[−R,R]
f(z)dz = Z +∞
−∞
f(x)dx.
(e) On a
∀R > b, Z
γR
f(z)dz = Z
[−R,R]
f(z)dz+ Z
CR+
f(z)dz
d’où en faisant tendreR vers +∞ et en utilisant le résultat de 3) (b), (c) et (d), π
b2−a2(e−a a −e−b
b ) = Z +∞
−∞
f(x)dx.
On a f(x) = eix
(x2+a2)(x2+b2) = cos(x)
(x2+a2)(x2 +b2) +i sin(x)
(x2+a2)(x2+b2) pour x ∈ R. On en déduit que
I = Z +∞
−∞
cos(x)
(x2+a2)(x2 +b2)dx=Re(
Z +∞
−∞
f(x)dx) = π
b2−a2(e−a a − e−b
b ).
(On peut aussi remarquer que Im(f) est impaire donc que Z +∞
−∞
Im(f)(x)dx = 0 d’où I = R+∞
−∞ f(x)dx.)
Exercice IV :
1) (a) f(z) n’est pas définie ssi (z −2)2(z −1) = 0 ssi z = 2 ou z = 1. Donc Ω =C\ {1,2}. On vérifie que pour tout z ∈Ω,1
(z−2)2 − 1
z−2+ 1
z−1 = (z−1)−(z−1)(z−2) + (z−2)2
(z−2)2(z−1) = 1
(z−2)2(z−1) =f(z)
(b) f a 2 singularités : z1 = 1 et z2 = 2.
Autour de z1 = 1, z 7→ (z−2)1 2 − z−21 est analytique donc (?) donne le développement de Laurent de f enz1 = 1, ayant comme partie singulière le terme 1/(z−1)donc z1 = 1 est un pôle simple def. De même, la partie singulière du développement de Laurent def enz2 = 2 estz 7→ (z−2)1 2 −z−21 et1/(z−1)est la partie holomorphe au voisinage de 1. z2 = 2 est donc un pôle d’ordre2 def.
2) Pour r = 12 : f est holomorphe sur B(0,34), ouvert convexe qui contient le lacet C1/2 donc Z
C1/2
f(z)dz = 0 d’après le théorème de Cauchy.
Par ailleurs, d’après (∗), Res (f,1) = 1 etRes (f,2) = −1. D’après le théorème des résidus, on a Z
C3/2
f(z)dz = 2πiRes (f,1) = 2πiet Z
C3
f(z)dz = 2πi(Res (f,1) + Res (f,2)) = 0.
3) (a) On a 1
z−1 =−
+∞
X
n=0
zn pour |z|<1 et
1
z−2 =− 1
2(1−z/2) =−1 2
+∞
X
n=0
zn 2n =−
+∞
X
n=0
zn
2n+1 pour|z|<2.
(b) La série entière ci-dessus étant absolument convergente sur D(0,2), on peut dériver terme à terme. On en déduit que pour |z|<2,
1
(z−2)2 =
− 1 z−2
0
=
+∞
X
n=1
nzn−1 2n+1 =
+∞
X
n=0
(n+ 1) 2n+2 zn.
(c) On en déduit à l’aide de (∗) que pour |z|<1,
f(z) =
+∞
X
n=0
(n+ 1) 2n+2 zn+
+∞
X
n=0
zn 2n+1−
+∞
X
n=0
zn =
+∞
X
n=0
n+ 1 2n+2 + 1
2n+1−1 zn =
+∞
X
n=0
n+ 3−2n+2 2n+2
zn.
(d) Le DSE def est son développement en série de Taylor en 0 donc f(3)(0)
3! est le coefficient de z3 d’où
f(3)(0) = 3!6−25 25
= 33−24 23
= −39 8 .
4) On a pour |z|>1,
1
z−1 = 1
z × 1
1−1/z = 1 z ×
+∞
X
n=0
1 zn =
+∞
X
n=0
1 zn+1 =
−1
X
n=−∞
zn
et en utilisant les questions 3) (a) et 3) (b), on a pour |z|<2,
1
(z−2)2 − 1 z−2 =
+∞
X
n=0
n+ 3 2n+2
zn.
Le développement en série de Laurent de f pour z ∈A est donc donné par
∀z ∈A, f(z) =
−1
X
n=−∞
zn+
+∞
X
n=0
n+ 3 2n+2
zn.