Universit´e Pierre et Marie Curie, Paris 6. LM 260.
Corrig´e de l’Examen de Math´ematiques du 8 Janvier 2014 Exercice I.On consid`ere la s´erie enti`ereP+∞
n=1xn+1/(n(n+ 1)). On a : x6= 0, |x|n+2
(n+ 1)(n+ 2) : |x|n+1
n(n+ 1) =|x| n
n+ 2 −−−−−→
n→+∞ |x|.
La s´erie converge si|x|<1 et diverge si|x|>1 (d’Alembert). Son rayon de convergence estr= 1.
On sait que la somme f de cette s´erie est de classeC∞ sur ]−1,1[ et qu’on peut la d´eriver terme `a terme `a tous les ordres sur ]−1,1[. En particulier f00(x) = P+∞
n=1xn−1 = (1−x)−1 si x∈]−1,1[. Comme f0(0) = 0, on a f0(x) =−ln(1−x) et, comme f(0) = 0, en effectuant une int´egration par parties, on trouve :
x∈]−1,1[,
+∞
X
n=1
xn+1
n(n+ 1) = (1−x) ln(1−x) +x.
Exercice II.1) La fonction (t, x)7→u(t, x) = e−xt/(1 +t2) est d´efinie sur IR×IR, partiellement d´erivable enx`a tous les ordres et
u1(t, x) := ∂u
∂x(t, x) =−te−xt
1 +t2, u2(t, x) := ∂2u
∂x2(t, x) = t2e−xt 1 +t2.
Il est clair que les fonctionsu, u1etu2sont s´epar´ement continues entet enxsur IR×IR. On pose :
(1) x∈]0,+∞[, f(x) =
Z +∞
0
e−xt 1 +t2dt.
a) Soita >0. Si (t, x)∈IR+×[a,+∞[, on a :
|u(t, x)| ≤e−at, |u1(t, x)| ≤e−at, |u2(t, x)| ≤e−at. Comme l’int´egraleR+∞
0 e−atdt est convergente, l’int´egrale g´en´eralis´ee de (1) converge par compa- raison pour toutx≥asia >0. Elle d´efinit donc une fonctionf sur ]0,+∞[.
Par th´eor`eme, les in´egalit´es de domination ci-dessus impliquent quef est de classeC2 sur tout [a,+∞[⊂]0,+∞[, donc sur ]0,+∞[, et qu’on peut “d´eriver deux fois sous le signe d’int´egration”.
b) Pourx∈]0,+∞[, on a : 0≤f(x)≤
Z +∞
0
e−xtdt≤1/x, donc lim
x→+∞f(x) = 0.
c) Pourx∈]0,+∞[, compte tenu de a) on a f00(x) +f(x) =
Z +∞
0
(u(t, x) +u2(t, x))dt= Z +∞
0
e−xtdt= 1/x.
2) Pourx∈]0,+∞[, on pose (2) u(x) =
Z +∞
x
t−1sint dt, v(x) = Z +∞
x
t−1cost dt, g(x) =u(x) cosx−v(x) sinx.
a) Une int´egration par parties sur [x, T]⊂]0,+∞[ donne Z T
x
t−1sint dt= [−t−1cost]t=Tt=x − Z T
x
t−2cost dt.
Comme |cost|/t2 ≤1/t2, l’int´egrale g´en´eralis´ee R+∞
x t−2cost dt converge absolument donc con- verge. On faisant tendreT vers +∞, on obtient la convergence deR+∞
x t−1sint dtet l’´egalit´e x∈]0,+∞[, u(x) =x−1cosx−
Z +∞
x
t−2cost dt.
On montre de la mˆeme fa¸con que l’int´egralev(x) converge pour toutx∈]0,+∞[.
b) Par d´efinition d’une int´egrale g´en´eralis´ee convergente, limx→+∞u(x) = limx→+∞v(x) = 0.
c) Si h est une fonction continue sur ]0,+∞[ et si l’int´egrale g´en´eralis´ee H(x) = R+∞
x h(t)dt converge pour toutx∈]0,+∞[, on peut ´ecrireH(x) =R+∞
1 h(t)dt−Rx
1 h(t)dt, doncHest d´erivable etH0(x) =−h(x). On obtient ainsi queuet vsont d´erivables et qu’on a :
x∈]0,+∞[, u0(x) =−x−1sinx, v0(x) =−x−1cosx.
1
2
Commeu0(x) cosx−v0(x) sinx= 0, on ag0(x) =−u(x) sinx−v(x) cosx. De mˆeme, on obtient g00(x) = sin2x+ cos2x
x −u(x) cosx+v(x) sinx= 1
x−g(x).
Ainsig00(x) +g(x) = 1/xpour toutx∈]0,+∞[. De plus limx→+∞g(x) = 0 d’apr`es b).
d) Pourx∈]0,+∞[, on a g(x) =
Z +∞
x
cosxsint−sinxcost
t dt=
Z +∞
x
sin(t−x) t dt=
Z +∞
0
sint t+xdt.
La seconde ´egalit´e est obtenue en effectuant le changement de variablesu=t−xsur un segment [x, T]⊂[x,+∞[ et en faisant tendreT vers +∞.
3) a) Soita, b∈C . Siy(x) =acosx+bsinxtend vers 0 quandxtend vers +∞, on obtienta= 0 (resp.b= 0) en consid´eranty(2nπ) (resp.y(2nπ+π/2)) quandn∈IN tend vers l’infini.
b) D’apr`es les questions 1) et 2), la fonctionh=f−g v´erifieh00+h= 0 et tend vers 0 en +∞.
D’apr`es le a), on a doncf =g:
∀x∈]0,+∞[,
Z +∞
0
e−xt 1 +t2dt=
Z +∞
0
sint t+xdt.
Exercice III.Soitf la fonction 2π-p´eriodique sur IR d´efinie parf(x) =x2 six∈[−π, π[.
Par d´efinitionf(π) =f(−π) =π2, qui est aussi la limite `a gauche def enπ. La fonctionf est donc continue sur IR. Elle est d´erivable en tout point de ]−π, π[, d´erivable `a droite en−π et `a gauche enπ. Elle est donc continue sur IR, d´erivable `a gauche et `a droite sur IR.
1) Commef est paire, ses coefficients de Fourier v´erifientbn = 0 etan= (2/π)Rπ
0 t2cosnt dt.
Si n >0, an= 2 π
Z π
0
t2cosnt dt= 2 π
t2sinnt n
t=π
t=0
− 2 n
Z π
0
tsinnt dt
!
= −4 nπ
Z π
0
tsinnt dt
=−4 nπ
−tcosnt n
t=π
t=0
+ Z π
0
cosnt dt n
!
=−4 nπ
−tcosnt n
t=π
t=0
= 4(−1)n n2 . D’autre part,a0= (2/π)Rπ
0 t2dt= (2π2)/3.
2)a) Commef est continue et d´erivable `a droite et `a gauche, le th´eor`eme de Dirichlet donne x∈IR, f(x) = a0
2 +
+∞
X
n=1
(ancosnx+bnsinnx) =π2 3 + 4
+∞
X
n=1
(−1)n n2 cosnx.
b) Pourx=π, on obtient :π2=π2/3 + 4P+∞
n=11/n2 et doncP+∞
n=11/n2=π2/6.
3) Comme|cosnx|/n2≤1/n2, la s´erie de fonctionsP+∞
n=1(−1)ncosnx/n2est normalement conver- gente sur IR. On peut donc l’int´egrer terme `a terme entre 0 etx∈[−π,+π], ce qui donne :
x∈[−π, π], x3 3 = π2x
3 + 4
+∞
X
n=1
(−1)n n3 sinnx.
4)a) Pour la mˆeme raison, on peut int´egrer la s´erie du second membre terme `a terme : x∈[−π, π], x4
12 =π2x2 6 + 4
+∞
X
n=1
(−1)n
n4 (1−cosnx).
b) En prenantx=π, on obtient π4
48 =
+∞
X
n=1
(−1)n
n4 (cosnπ−1) = 2
+∞
X
p=0
1
(2p+ 1)4, donc
+∞
X
p=0
1
(2p+ 1)4 =π4 96. D’autre part,
+∞
X
n=1
1 n4 =
+∞
X
p=1
1 (2p)4 +
+∞
X
p=0
1
(2p+ 1)4 = 1 16
+∞
X
n=1
1 n4+
+∞
X
p=0
1 (2p+ 1)4, et finalement
+∞
X
n=1
1 n4 =16
15
+∞
X
p=0
1
(2p+ 1)4 = π4 90.