F RANÇAIS
Analise transcendante. Méthode de différentiation, indépendante du développement des fonctions en séries
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 2 (1811-1812), p. 325-331
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325
ANALISE TRANSCENDANTE.
Méthode de différentiation , indépendante du dévelop-
pement
des fonctions
enséries.
Par feu FRANÇAIS , professeur
auxécoles d’artillerie. (*)
DIFFERENTIATION DES FONCTIONS.
TOUTES
les méthodes dedifférentiation ,
connuesjusqu’à présent ,
supposent
ledéveloppement
des fonctions enséries ;
et la choseparait
même, enquelque
sorte ,inévitable , puisque
les différentielles d’une fonction ne sontautre
chose que les cocfliciens des termes successifs dudéveloppement
de ce que devient cettefonction, lorsque
la variable
reçoit
un accroissement arbitraire. Ilpeut
doncparaitre
assez intéressant de déterminer les différentielles d’une
fonction ,
sansrecourir à ce
développement ;
c’estl’objet
de la méthode qacje
vaisexposer. Elle ne suppose connues que la différentielle de la somme
x+y, et celle du
produit
xr, et repose sur les deux lemmes suivans : LEMME I. x et y étant deux variables entièrementindépendantes,
et
P, Q, R, S
étant des fonctionsquelconques
de x et y ; sil’on a
l’équation
(*) Ce mémoire a été
communiqué
aux Rédacteurs des Annales par M. J,Français, professeur
à l’école de l’artillerie et dugénie
, frcre de l’Auteur.Le même
géomètre
a aussi adresse aux Rédacteurs des Annales une démons- tration du théorème énoncé à la page96
de ce volume,qui
leur est malheureusement parvenue trop tard pourqu’il
ait pu en être fait mention à temps. Elle est, ausurplus ,
semblable en tout à cellequi
a été donnée par M. Tédenat à lapage i82. ( Note des éditeurs ).
Tom. Il
45
326
DIFFÉRENTIATION
on en pourra conclure ces deux-ci
Démonstration. Si
l’équation (P-R)dx+(Q-S)dy=0
n’étairpoint identique ,
ce serait uneéquation
differentielle en vertu delaquelle
y setrouverait,
contrairement àl’hypothèse,
une certainefcnchon
dc x ;
on a donc nécessairement P-R=o etQ-S=o;
dune,
etc.L II. X et I’ étant deux fonctions
composées
de la mêmemanière,
tapremière
en x et la seconde y , variablesiiidepen-
dantes: si l’on a
X=Y,
on en pourra conclure X=constante.Demonstration.
D’après l’hypothèse ,
la fonction X doit devenir la fonctionY ,
si 1 on y met y au lieu de x ;mais , à
cause deX=Y ,
la fonction X ne doit paschanger
devaleur
par l’effet de cettesubstitution ; donc, puisque
y ,indépendant de x , peut
représenter
des valeursquelconques de x,
la fonction X est tellementconstituée , qu’elle
conserve la mêmevaleur , quelle
que soit d’ailleurs la variationde x ; propriété qui
caractérise les constantes ;donc,
etc.Cela a
posé
, soit 1.0 a différentier xm?Soient x et y deux variables absolument
indépendantes ;
on auraDésignons
la différentielle inconnue de xrn par~(x)dx ;
nousaurons, en différentiant
l’équation, (I)
d’où nous
tirerons,
par le Lemme1,
ce
qui donne,
par l’élimination de~(xy)
et lûsuppression
desfacteurs communs,
DES
FONCTIONS. 327
on a
donc,
par le LemmeIl, ~(x) xm-1 ==C ;
donc1
etpar
conséquent,
2.° Soit à différentier ax ?
En
supposant
encore yquelconque
etindépendante de x
on aura
Soit
~(x)dx
la différentielle deax ;
ilviendra ,
en différentiant l’é-quation (2),
d’où nous
tirerons,
par le Lemme1 ,
donc
et, par le Lemme
II, ~(x) = ;
donc~(x)=Cax,
et parconséquent
3.° Soit à différentier
Log.x,
pour unsystème quelconque?
On aura par la definition de la fonction
proposée,
Soit
~(x)dx
la différentielle deLog.x ;
il viendra enddifférentiant
l’equation (3)
donc
(
Lemme1 )
d’où
donc (
Lemme II)x~(x)=C,
ou~(x)=C x,
et parconséquent
328
DIFFÈRE NTIATION
4.°
Soit à différentier Sin.x ?Soit
d.Sin.x=~(x)dx ;
en différentiantl’équation Sin.2x+Cos.2x=
I;îl vient Sin.x.~(x).dx+Cos.x.d.Cos.x=
o;d’où
d.Cos.x=-Sin.x Cos.x
~(x)dx.
D’un autre côté on a , par la définition de la fonction
proposée,
d’où on
conclura ,
par ladifférentiation,
ou
donc
(
Lemme1 )
ou
donc
(
LemmeII ~(x) Cos.x= C ;
donc~(x)=CdxCos.x;
donc enfinet ,
puisqu’on
ail viendra en outre
II reste maintenant à déterminer les constantes
qui
entrent dansces diverses differentielles.
329
DES
FONCTIONS.
i.11 Dans
l’équation
d.xm=Cxm-Idx ,
la constante C nepeut
êtrequ’une
fonction de m ; en ladésignant
parf(m),
elle sechangera.
en
f(n)
pour la différentielle de xn, et enf(m+n)
pour celle dexm+n ;
or on ad’où on
conclura,
par ladifférentiation, c’cst-à-dire ,
Soit
d.f(m) =03C8(m)dm;
en différentiantl’équation (5),
ilviendra
donc
(
LemmeI )
donc
( Lemme Il ) 03C8(m)=a, a
étant une nouvelle constante ; on a doncd.f(m)=adm ,
d’oùf(m)=am;
nousn’ajoutons
pas de nouvelleconstante parce
que f(m)
doit être nulle en mêmetemps
que m.On a donc
et , si l’on fait m=I, on en conclura
dx=adx;
donca= 1 ; donc C=m ;
donc enfin2.° Dans la différentielle
d.ax=Caxdx ,
la constante C nepeut
être
qu’une
fonction de aqu’on appelle
labase ,
et doitchanger
aveccette base.
Appelons e
la valeur de a pourlaquelle
Cdevient l’unité,
nous aurons
Faisons ensuite
ax=ey ;
nous enconclurons, par la différentiation
-or , si nous
désignons
par lacaractéristique
1 leslogarithmes qui
330
DIFFÉRENTIATION DES
FONCTIONS.répondent
à la base e etqu’on appelle Logarithmes naturels ,
etpar L
ceuxqui répondent
à la base a,l’equation
ax=ey donnerax]a=y
etx=03B3Le;
donc d’où3.° La constante
C,
dansl’équation d.Lx=x ,se détermine bien
facilement par ce qui précède.
En posant Lx=y ,
il vient
Gdx x=dy ,
don C=xdy dx;
or de La=y résulte x=ay etconséquem-
mcnt
dx=la.aydy=la.xdy,
ou bien kdx=aydy Le =xdy Le donc C=I la=Le,
et parconséquent
4.° Si,
dansl’équation d.Sin.x=CdxCos.x ,
on suppose que l’arcx décroisse
cotinuellement, jusqu’à
devenirnul,
on aura Sin.x=xet
Cos.x=I , d’où
d.Sin.x=Cdx ouSm.x=Cx ,
cequi
donneC = Sin.x x; mais ,
on démontrerigoureusement (*) qu’à
la limitaSin.x
Sin.x x=I ; donc C=I,
etconséquemment
D’après
cette détermination des constantes , les différentielles des fonctionsxm, ax , Log.x, Sin.x,
Cos.x se trouvent ramenées à la forme connue.Et,
comme ces fonctions sont les elenieiis de toutesles autres fonctions connues , on
parviendra
sansdifficulté,
par cequi précede,
aux differentielles de ces dermières.(*) Voyez le Calcul des fonctions ,
legon
ve.DISCUSSION DES LIGNES
DU
SECOND ORDRE. 33IOn
voit,
par la manière dont nous avons déterminé la constantedans
d.xm,
que notre méthode peut êtreemployée
à déterminer la forme d’une fonction inconnuequi
doit satisfaire à une relation donnée.GÉOMÉTRIE ANALITIQUE.
Construction des formules qui servent à déterminer
directement la grandeur
etla situation des diamètres principaux , dans les courbes du second degré rap-
portées à deux
axesrectangulaires quelconques.
Par M. ROCHAT , professeur de navigation à St-Brieux.
ON donne,
dansplusieurs
ouvragesélémentaires ,
des méthodespropres à la recherche des diamètres
principaux
des courbes du seconddegré, rapportées
à deux axesrectangulaires quelconques ; mais,
lescalculs
relatifs à cette recherchen’y
étantpoint terminés , j’ai pensé qu’il pouvait
être utile deremplir
cettelacune ,
en donnant des formules propres à ramener directementl’équation
il la forme
si
b220134ac
n’est paszéro ;
et à la formedans le cas contraire.
Pour
parvenir
à ccbut, changeons d’abord,
dansl’équation (I),
x en
x’+m ,
et y eny’+n,
et ensuite xf enx"Cos.03B1-y"Sin.03B1 ,
et