F. S ARRUS
Analise transcendante. Recherches sur les conditions d’intégrabilité des fonctions différentielles
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 14 (1823-1824), p. 197-205
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I97
ANALISE TRANSCENDANTE.
Recherches
surles conditions d’intégrabilité des fonctions différentielles ;
Par M. F. SARRUS , docteur ès sciences.
LA
recherche des conditionsd’intégrabilité
des fonctionsdifférentielles,
recherche
qui
aprincipalement occupé
Euler etCondorcet,
cons-titue une des branches les
plus importantes
de la haute analise.La méthode des variations conduit
très-simplement
à ces conditionsmais,
outre quel’emploi
de cetteméthode,
dans cles recherchesde calcul
intégral proprement dit,
peut semblerindirecte
ellen’uffre aucune ressource pour remonter de la différentielle à son
intégrale, lorsque
les conditionsd’intégrabilité
se trouventremplies.
Euler et Condorcet ont bien
prouvé ,
par leuranalise ,
que lesconditions.
qu’ils
avaient obtenues sontnécessaires;
mais Lexellparaît
être lepremier- qui
ait tenté de démontrer(*), sans
rienemprunter
d’étranger
au calculintégral,
que ces conditions sontaussi
suffisantes;
c’est-à-direqu’elles
entraînent d’elles-mêmes lapossibilité d’intégrer ;
cequi
est lepoint important
dans cette théorie.Malheureusement
, comme l’observeLagrange ( Leçons
sur lesfonctions, leçon XXI),
la démonstration de Lexell est sicompli-
quée, qu’il
estdifficile
dejuger
de sajustesse
et deso généralité.
(*) Voyez le tome XV des Novi Commentarii de Pétersbourg.
Tom. XIV,
n.°VII, I.er janvier I824.
27I98 CONDITIONS
En réfléchissant sur ce
sujet p
il nous a parti que lesprocédés
du calcul
différentiel, proprement dit, pouvaient
à euxseuls,
conduire d’une manière assez
simple
aux conditionsd’intégrabilité
et à la
démonstration
del’importante proposition
deLexell
etc’est à le faire voir que nous destinons ce
petit
essai.Dans tout ce
qui
vasuivre 3
x et y seront des fonctionsquel-
conques d’une troisième variable dont nous prenons la différentielle
pour unité,
et de tant4e
constantesqu’on
voudra. Nousrepré-
senterons
respectivement
, pourabréger,
dx d’x, d3x,...
par xI,x2,
x3,...dy, d2y, d3y,
... par yI, y2, y3, ...PI, p P3,..., seront
des fonctionsquelconques
dex xI, x2 , x3 ,...xm-I,
y yI, y y3,...yn-I,
dont les différentielles seront
respectivement p, pI,
p2,...Cela
pose y
on aidentiquement
et, par
suite,
D’INTÉGRABILITÉ.
I99Du
premier
de ces deuxsystèmes d’équations
ondéduit y
par l’éli- mination successive des différentielles de dP dxm-I, dP dxm-2, ....dP dxI, dP dx,200
CONDITIONS
La dernière
de ceséquations est
uneéquation
de condition à la-quelle
doitsatisfaire
ladifférentielle
p de la fonctionP.
Les
équations (2), traitées
exactement de la mêmemanière,
donnent
Equations
dont la dernière est une nouvelleéquation
de conditionà
laquelle
doit encore satisfaire la différentielle p de la fonction P.Avant d’aller
plus loin, remarquons que , si
P est une fonction dexi,xi+I,xi+2 ,... xm-I,
y,yI,y2,. ....yi,yi+I
,yi+2,...
yn-I,seulement, c’est-à-dire, si
cette fonctionne contient aucune des
quantités
x,xI,x2,...xi-I,
auquel cas on aura
D’INTÉGRABILITÉ
l’application
du mêmeprocédé
nous conduira aux résultatsCette remarque nous sera utile dans la suite de ces recherches.
Lorsqu’on
se sera assuré qne p est unedifférentielle
exacte, leséquations (3)
et(4)
offriront le moyen leplus simple
pour remonter à sonintégrale P,
par lesquadratures
seulement. Mais il nous resteà démontrer
présentement
que toute fonction différentiellequi
sa-tisfait
identiquement
aux dernièreséquations (3)
et(4)
est néces-sairement par là même une différentielle exacte.
Premièrement,
soit ui unefonction quelconque
dexi, xi+I, xi+2,...xm, y, yI, y2,...yn,
assujettie
à la seule condition de satisfaire àl’équation
dans
laquelle Ai
est unequantité
constantequelconque.
Cette
équation
peut se mettre sous la forme202
CONDITIONS
. d’où l’on conclura que, comme le
premier
membre ne renfermepas de différentielles de x et y d’un ordre
plus
élevé que xm, yn, lapartie
du second membrecomprise
entre les crochets ne sauraitrenfermer de différentielles des mêmes variables d’un ordre
supé-
rieur à xm-I et yn-I; et que, par
conséquent,
il estpossible
detrouver une fonction
Pi de xi,
xi+I,...xm-I, y ? yI, y2, y3,....yn-Iqui
satisfasse àl’équation
au moyen de
laquelle
nous aurons, en ayantégard
àl’équation (5),
et par suite
en
désignant
par ui I une fonction de xi+I, xi+2,...xm, y y yI, y2,....yn,qu’il
faudra déterminer d’une manièreconvenable.
Substituant cette valeur
de 1I
dansl’équation (7)
etobservant,
équation (6),
que ,puisque
pi est unedifférentielle
exacte 3 on doit avoiridentiquement,
nous trouverons réductions
faites,
ou, en
intégrant,
ce
qui
fait voir que ui 1 est entièrement de même nature que ui.Cela
posé,
si u est une fonction de x, xI, x2,...xm, y, yI, y2,...yn,qui
satisfasse à la conditionnous en
tirerons,
par desopérations analogues à
cellesqui
viennentde nous conduire à
l’équation (8)
Y
étant,
dans ladernière,
une fonctionde y,
yI, y2,...yn seulement.Ajoutant
ces diverseséquations ,
etfaisant y
pourabréger.
nous trouverons enfin
204 CONDITIONS
D’INTÉGRABILITÉ.
dans laquelle y
estévidemment
’une différentielle exacte,puisque
chacun des termes dont cette fonction se
compose
est une semblabledifférentielle.
Si 1.1 ne renfermait ni y ni
ses
dérivées yI, y2, y3,...yn, la
fonction que nous avons
représentée
par Y serait constante et parconséquent nulle,
sansquoi u
seraitçomposée
de termeshétérogènes,
ce
qui
ne peutjamais
avoirlieu, ainsi u
serait alors unediffé-
rentielle exacte,
Si ,
aucontraire, u renfermait y
et ses dérivées yI,y2, y3,....
yn, maisqu’elle
rendîtidentique l’équation
la fonction Y
pourrait
ne pas êtrenulle ; mais,
en substituantdans
cette
équation
la valeur de u que nous venons dedonner,
et ob-servant
que, puisque
est unedifférentielle
exacte , l’ou anous
trouverions,
réductionsfaites,
et de là on
Conclut,
commeci-dessus,
que,puisque
Y ne renferme que y et sesdérivées
yI, y2, y3,...yn, cette fonction Y est né- cessairementune différentielle
exacte, de sorteque
dans ce cascomme
dans
leprécédent, u
est encore unedifférentielle
exacte.Pour
simplifier
laquestion
nous avonssupposé
que toutes ces fonctions nerenfermaient que
deux. variables xet y
et leurs dé-rivées ;
rivées ;
mais il est facile de voirqu’elle
ne secompliquerait
pasbeaucoup,
si l’on voulait considérer une fonction d’unplus grand
nombre de
variables,
et que deplus les
conclusions seraient abso- lument lesmêmes.
ALGÈBRE ÉLÉMENTAIRE.
Démonstration abrégée du BINOME
DENEWTON, pour
le
casde l’exposant entier
etpositif ;
Par M. L. C. BOUVIER, ex-officier
degénie, ancien élève
de l’école polytechnique
SOIT,
pourabréger,
il
s’agit
de prouver que le termegénéral
dudéveloppement
de(x+a)m
estf, m, 03BC)a03BC-Ixm-03BC+I,
ou, cequi
revient aumême,
queen
développant
le second membredepuis 03BC=I jusqu’à 03BC=~.
Cette assertion se vérifiant facilemeut pour les
quelques premières
valeurs de m, tout se réduit à prouver que
l’équation (i)
auralieu si l’on a
or, on tire de
là ,
enmultipliant
de part et d’autre parx+a,
Tom. XIV. 28