A MPÈRE
Analise transcendante. Exposition des principes du calcul des variations
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 16 (1825-1826), p. 133-167
<http://www.numdam.org/item?id=AMPA_1825-1826__16__133_0>
© Annales de Mathématiques pures et appliquées, 1825-1826, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de Mathématiques pures et appliquées » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/conditions). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale.
Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
ANALISE TRANSCENDANTE.
Exposition des principes du calcul des variations (*) ;
Par M. AMPÈRE , de l’Académie royale des sciences de
Paris, de celles d’Edimbourg, de Cambridge, de Ge- nève, etc., professeur
auCollège de France
età l’École polytechnique.
I.
1. Notions Générales.L
DANS
le calcul différentielproprement dit,
on ne faitvarier,
dans les fonctions
qu’on
yconsidère ,
que les seules variables x 2 y , z ,c’est-à-dire ,
les coordonnées de certaines courbes ou sur-faces
déterminées ,
cequi répond
à despoints
déterminés de cesmêmes
surfaces ,
pourlesquels
onenseigne
ce quesignifient
lesdifférentielles de ces
coordonnées ;
et on yenseigne également à
déterminer les différentielles de toutes sortes de fonctions.
Mais,
dans une fonctiontelle,
parexemple ,
que(*)
Cetteexposition
a -étérédigée
parl’auteur,
pour son cours d’analise à l’Ecol-epolyteclinique.
On peut aussi consulter , sur le mêmesujet ,
unmémoire inséré au commencement du XIILe volume du présent recueil.
J. D. G.
Tom.
XVI ,
n.°r,
I.ernovembre I825.
I8I34 CALCUL
rien
n’empêche
de faire varier les-paramètres
ab , c ,
... ; etdès lors on sort de la courbe où l’on était
d’abord,
pour passerà une autre courbe voisine de celle-là. On
peut
obtenir ainsi uneinfinité de nouvelles
courbes ,
suivant les valeurs diversesqu’on
attribuera
à a, b, c,
... On rencontredéjà
desexemples
depareils changemens
dans la recherche des solutionsparticulières
deséquations diffécentielles ,
où l’on différentie leséquations
des cour-bes par
rapport
à leursparamètres ,
afin que les nouveaux coeffi- ciens difiértntiels ainsi obtenusdonnent,
en leségalant
àzéro ,
lessolutions
particulières demandées.
Si on ne fait varier que les
paramètres
dans une courbecette courbe se trouvera
transportée ,
suivant sesordonnées
, deAB en
A’B’ ( fige
i).
Onpeut
alors chercherl’augmentation
del’ordonnée
ou de y ,qui
est MM’. Onpeut
anssi demanderl’aug-
mentation de
dy qui
deTQ
est devenueT’Q’ , l’augmentation
durayon de
courbure
, etc. 011pourrait
bien se contenter, pour lesquestions
degéométrie ,
de faire varier les courbes de la sorteen suivant les
ordonnées ;
mais cepoint
de vue n’est pas assezgénéral
pour lesquestions
demécanique.
On suppose alors que tous lespoints
d’une courbe setransportent
sur une autrecourbe,
endécrivant eux-mêmes des courbes intermédiaires
MM , mm’ ( fig 2 ).
Alors,
en mêmetemps qu’on
fait varier lesparamètres ,
on faitaussi varier l’abcisse. Ce sont les accroissemens que l’on
donne ,
soit aux
paramètres
soit aux variablesdépendantes,
que l’onappelé
leurs
variations,
et que l’ondésigne
par lacaractéristique a.
Paranalogie
avec les dénominations admises dans le calculdifférentiel,
nous
appellerons
variation de la fonction laquantité
àlaquelle
seréduit son accroissement
total , lorsqu’on
eusupprime
les termesaffectés des
puissances supérieures
de03B4x, 03B4a, 03B4b,
...D’après
cettedéfinition, u
étant une fonctionquelconque
de x,a, b,
... demême
qu’on
aon aura aussi
Il est
mutile
de mettre03B4u 03B4x , 03B4u 03B4a ,
.... au lieude du dx, du dx ,
... ;parce que ces
derniers rapports ,
étantindépendans
des accroisse-mens donnés à x , a , ..., resteiit les
mêmes, quels
que soientces accroissemens.
La courbe
A’B’,
surlaquelle
ontransporte
la courbeAB ,
n’apas besoin d’être de même forme que
celle-ci,
pourqu’on puisse prendre
sur elle les variations comme nous venons de le dire. Eneffet,
onpeut développer
en séries les ordonnées de ces deux cour-bes,
comme on le voit icipour la courbe
AB ,
pour
la courbeA’B’,
Elles sont ainsi
présentées
sous la mêmeformer
,ayant
un nom- bre infini deparamètres b, b’ , b",
....,B , BI , B",
...Or,
ce que nous avons dit tout à
l’heure,
étant tout-à-faitindépendant
du nombre des
paramètres y
rienn’empêche
de supposerB=b+03B4b.
B’=b’+03B4b’, B"=b"+03B4b" ,
..., et parconséquent
deregarder
136
CALCUL
la courbe A’B’ comme étant la variation de la
première AB (*).
§.
II. Construction desformules.
d’où l’on conclura
c’est-à-dire que la
dilérentielle
de la variation estégale
à la Paria-lion de la
différentielle.
Le même théorème a lieu pour les fonctions. En
effet ,
soitqui
donneSi nous
appliquons
à cetteéquation
unevariation,
en nous rappe-(*) Il est bien essentiel de remarquer que les courbes pour
lesquelles
ils’agit
de prouver que l’une peut être considérée comme la variation del’autre, sont des courbes individuelles , c’est-à-dire , à
paramètres
invaria-bles ou
numériques.
Il est bien clair alors que les coefficiels dudéveloppe-
ment, par la suite de
Maclaurin ,
doivent êtreregardés
commeindépen-
dans les uns des autres ,
puisque
ces b , b’ , b" , ... B , B’ , B", ... sontnumériques.
Si l’onpouvait
donner diverses valeurs auxparamètres
des deuxcourbes que nous considérons, les coefficiens du
développement dépendraient
les nus des autres , et on ne
pourrait plus regarder
les coefficiens du seconddéveloppement
comme résultant de la variation de ceux dupremier.
VARIATIONS. I37
lant que ,
d’après
ladéfinition
de lavariation, semblable à
celle de ladifférentielle ,
nous aurons
c’est-à-dire ,
Mais, d’un
autrecôté
En différentiant cette
dernière équation
et observantque, puisque
la différentielle se
prend
lelong
de lacourbe ,
en ne faisant va-rier que x et y, il s’ensuit
que an, db,
...doivent
ici être con-sidérées
me desconstantes ,
on auraEn comparant
entre eux lesdéveloppemens
deJdy
et ded03B4y,
en observant
que, d’après
ce qui a étéprouvé ci-dessus,
et que
d’ailleurs ,
parce que l’ordre desdifféreitiations
est indif-férent ,
I38
CALCUL
on verra
que
ces deuxdéveloppemens
sontégaux,
etqu’ainsi
On
peut
tirer de ceci une conclusionsemblable , par rapport
ausigne d’intégration. Soit,
en effetdonc
d’où,
enintégrant ,
Ainsi,
onpeut intervertir
l’ordre dessignes f
et03B4.
La courbe AB
ayant
ététransportée
sur A/BI( fig. 3 ),
de ma-nière que les
points
M et m soient venus en M’ etm’ ;
si nousmenons les
tangentes
MT etMS ,
aux courbes MB etMM’ ;
ilest
.clair, d’après
ladéfinition
que nous avons donnée de03B4y, qui
est 1 du reste,
il est
clair, disons
nous,que 03B4y=SQ ; puisque
ce doitêtre
lapartie
deM’Q qui
ne contient pas les termes infinimentpetits
parrapport
auxpremiers. Mais ,
si l’on suppose que laposition
A’B’soit
infiniment voisine de laposition AB,
on aura, à lalimite y
I39
donc
De même
sera, à
la limite,
ladistance
desdeux
courbes.Or,
onsait déjà
que
Nous
représenterons
désormais par 03C9 cettequantité , dépendant
seu-lement de la variation des
paramètres ; quantité qui , lorsque
lesvariations deviennent infiniment
petites, représente ,
ainsi que nousvenons de le
voir,
la distance entre lesdeux
courbes.Nous
au- rons doncainsi
c’est cet w
qui
resteseul , quand
ousuppose 03B4x=o,
etque
lesparamètres
seuls varient.Comme p est une fonction de x , de même
qu’on
aétabli
pu
peut poser aussi
I40 CALCUL
Enfin si V est une fonction de x, y , p , q , .... ; comme on
peut -
toujours exprimer
y , p , q , ... en fonction de xseul,
et parconséquent V aussi ;
on aura de mêmeou
[ dV dx] représente
la difrérei,.tiel’e deV
parrapport
aux x nonseulement en
évidence, mais
même contenusdans y ,
p , 9, ....Il existe des relations
remarquables
entre ces 03C9 ,03C9’, 03C9", ...03A9 Soit ,
eneffet,
comme ci-dessusd’où
et
On
entend par dw dx
la dérivée de cettefonction de x ,
a ,b, ....
03B4a , 03B4b ,
... enn’y
faisant varier que x, parce quesont constantes,
quand
a,b,
....a’ , b’ ,
... le sontAinsi
I4I
D’un autrecôté , p = dy dx
étant unefonction de x , a , b,
....on a
en se
rappelant donc que
et
qu’en
outreou trouve
On trouvera
de
mêmed’où
l’onvoit que
(*) Il est essentiel de remarquer que a’, b’ , ..,.., étant de nouvelles va- leurs de
a, b,
... , sont constantes, dans les différentiations relatives àd;
et que 03B4a=a’-a, 03B4b=b’-b, ...; parce que, dans les différentiations relatives à 03B4, lesquantités
a, b, ... sont, dans lafonction y=f(x , a ,
b, ....)et dans ses dérivées, des variables
indépendantes,
pourlesquelles
les diffé-rentielles marquées par
03B4a, 03B4b,
.... sont la même chose que les différences entièresreprésentées
par a’2013a, b’2013b, ...Tom. XVI. I9
142
CALCULPour V=F(x,
y , p, q ,....) ,
où lesparaulètres a , b ,
c , ...entrent
implicitement ,
on amais,
endésignant
parM, N, P, Q,
... les coefficiensdiffé-
rentielsde r
parrapport
au; x, y, p, q , ... enévidence ,
on a
et il en résulte
Si nous substituons pour
03B4y , 03B4p , 03B4q ,
... les valeursprécédem-
ment
obtenues ,
il en résulteravaleur qui, comparée
àfait voir que
La
variationde Y,
savoir :I43
une fois
trouvée,
celle del’intégrale Vdx
est facile à endéduire
On sait en effet
que
substituant
pour03B4V
la valeurque
nous venonsd’obtenir ,
on auraOr ,
enpremier lieu ,
on trouve
ensuite ,
enintégrant
parparties ,
réunissant
alors tous ces termes , on aurafinalement
I44 CALCUL
g.
III.Application
auxquestions
de maxima etminima.
La
dernière
formule que nous venons d’obtenir sert à résoudreune des
questions
lesplus importantes
du calcul desvariations ,
celle des maxima et minima. Une
partie
de cettequestion
ressortdu calcul
différentiel ;
mais cettepartie
est peuétendue ;
elle necomprend
que le cas où l’on demande le maximum ou le minimum d’une fonction danslaquelle
on ne fait varier que les variables cou- rantes x , y , ....Ainsi ,
ce sera la détermination de l’ordonnée maxinmum ou mininmum d’une certaine courbe ou d’une certaine surface. Maissi,
dans unefonction,
on fait varier les constantesou
paramètres
onpeut
se demanderquelles
sont les valeurs à leurattribuer ,
pour que la fonctionjouisse
d’une certaine pro-priété
à undegré
maximum ou minimum. Cetteimportante
ques- tion abeaucoup occupé
lesgéomètres
du dernier siècle. Euler l’arésolue,
enpartie, dans
un ouvrageayant
pour titre : Methodusinveniendi,
etc.Or,
la série deTaylor donne,
comme onsait, dans
le casde plusieurs variables,
etconséquemment
pour1
I45
ou
bien
en
désignant
par-03B42u
la variation de03B4u , par
03B43u cellede 03B42u ,
etainsi de suite.
Or,
si U est un maximum ou unminimum,
on sait que 03B4udoit
êtrenul, puisqu’il
ne contientque
lespremières puissances
des variations
03B4x, 03B4y,
..., etchange conséquemment
designe
avec elles. Au contraire 03B42u n’en devra pas
changer, puisqu’il
con-tient ces variations à la seconde
puissance.
Quand
on demande le maximum ou le minimum d’unefonction
on ne
peut
souventexprimer
cette fonction que par desintégrales
définies,
entre les limites où la fonction doit avoir lieu. Il faut alors considérer ledéveloppement
de la série deTaylor
relatif àfVdx ,
savoir :I46 CALCUL
S’il y
a maximum ouminimum,
il faut que03B4fVdx=o.
Les va-leurs de
03B4x, 03B4y,
...qui
satisfont à cette condition devrontrendre ,
en outre ,03B42fVdx négatif,
dans le cas dumaximum,
etpositif
dans le cas du minimum.Il est encore à remarquer que , si le maximum ou le minimum doit avoir lieu entre certaines
limites,
non seulementfVdx mais
aussi
devront être
pris
entre ces limites. Or nous avons trouvéci-dessus
et si nous nous
rappelons
queil
viendra ,
ensubstituant
qu’il
faudraprendre
entre les limites données.Il se
présente
iciplusieurs
cas à examiner.I47
I.0
Supposons
d’abord que l’ondonne,
pour les deuxlimites
les valeurs
x’ , x" , y’ , y" , pl , p" ,
.... de x, y , p ,.... Alors ,
ces valeurs extrêmes étant
fixes ,
leurs variations serontnulles ,
desorte que
l’équation
àlaquelle
nous venons deparvenir
se réduirasimplement
àOr,
on nepeut
supposer 03C9=o , parce que , sous lesigne ,
c’estJe 03C9 courant, et
qu’il
nepeut
être nulqu’aux limites ;
il fautdonc que
de sorte
que
cetteéquation
seral’équation différentielle
du maxi-mum ou du minimum cherché. Mais si
contient un coefficient différentiel de l’ordre n, il est clair que cette
équation
sera de l’ordre 2n, de sortequ’en l’intégrant
elle don-nera 2n constantes
arbitraires ;
or, comme aux deux limitesx’, x",
il fautqu’elle reproduise y’ , yll, pl , p" , q’ , q",
...(*)
ennombre 2n, on aura 2n relations pour déterminer les
2n
constan-tes arbitraires introduiites
par l’intégration ;
et on le pourraaisé-
ment.
(*) On ne donne que 2n20132 coefficiens différentiels p’, pl, q’, q" , ...,
s’il doit y en avoir n dans
l’équation
indéfinie; parce que les conditions de y yi et y=y" ,lorsque
x==x’ et x=x" fournissent des relations res-tantes, le cas ou l’on donnerait 2n coeflicieus différentiels ou
plus
n’a pasencore été traité.
I48 CALCUL
2.°
Supposons qu’on
ne donne que les deux limitesx’ , x" , y’ , y",
sansassigner,
pour ceslimites,
les valeursde p’, p" , q’ , q",
....Il faudra
toujours,
dans ledéveloppement
de03B4fVdx, égaler
sé-parément
à zéro lapartie
contenue sous lesigne f
et lapartie
enavant de ce
signe.
Eneffet,
supposons que nous ayons trouvé la courbequi
satisfait au maximum ou auminimum,
entre les deuxpoints donnés ,
et prenons, pour lespoints limites ,
les valeurs dep’, p" , q’,
9q" ;
... ; cherchons ensuite la courbequi
satisfait aumaximum ou au
minimum,
pour ces valeurs fixes de p, q , ... ; il est manifeste que nous devrons retomber de nouveau sur la courbe dont ils’agit ;
or , enfixant p’ , p" , q’ , q",
... tout aussibien
que x’ , x" , y’ , y" ,
ilfaut,
comme nous l’av ons vu ci-des- sus, que l’on aitl’équation (A) ; donc,
cetteéquation
devra en-core avoir
lieu
,lorsqu’on
ne fixera pasp’ , p" , q’ , q" ,
...(*).
Comme ces
quantités
sontindépendantes
entreelles ,
pour que lapremière partie
de03B4fVdx soit nulle,
il faudraégaler séparément
à zéro les coefficiens
(*)
M.Ampère
est ici lepremier qui
aitexpliqué
nettementpourquoi ,
dans tous les cas, la
quantité
sous lesigne f
que contientl’équation
com-mune au maximum et au minimum doit être séparément nulle. C’est le seul
point
surlequel
notre mémoire du tom.XIII , déjà cité,
nous avait sem-blé vuluérable.
J. D. G.
I49
Les
équations
résultantes ne serontqu’au
nombre de 2n20132 , parce que le 03B4 du dernier coefficient différentiel manque dans la pre- mièrepartie
de03B4fVdx,
comme le fait voir bien évidemment la forme des coefficiens de03B4p , 03B4q ,
... Parexemple ,
s’iln’y
a quecinq
coefficiens différentiels p , q , r, s, t, lapremière partie
de03B4fVdx ,
finira parT03B4s,
et ne contiendrapoint
ôt. Mais il fautqu’aux
deux limitesl’intégrale
del’équation
donne pour x=x’ou
x", y=y’
ouy".
Cela fournira deux nouvelles relationsqui, jointes
aux 2n20132 dont il vient d’êtrequestion, compléteront
lenombre total de celles
qui
seront nécessaires pour la détermination des 2n constantes arbitraires introduites parl’intégration
de(A).
Il est presque
superflu
d’observer que, siquelques-unes
seu-lement des
quantités p’, p", q’, q",
étaientdonnées,
iln’y
au-rait à
égaler
à zéro que les coefficiens des03B4p’, 03B4p" , 03B4q’ , 03B4q" ,....
non donnés. Les autres relations nécessaires pour déterminer les
2n constantes arbitraires de
l’intégrale
de(A) ,
seraient fournies par celles desquantités p’ , p" , q’ , q" ,
... dont les valeurs seraientconnues.
Nous remettons à traiter
plus
tard du cas où les limites ne se-raient pas invariablement
fixées,
maisassujetties
seulement à la condition de se trouver sur deux lieuxgéométriques donnés ; et
nous nous occuperons, pour le
présent ,
des cas oùl’équation (A)
est
susceptible
dequelques simplifications.
.
IY.Simplifications
duprocédé général.
Il est
de
cas oùl’équation
peut
êtresimplifiée.
I.°
Quand
V ne contientpas
03B3, on aN=o?
etpar
suiteTom. XVI. 20
I50
CALCUL
ce
qui donne ,
enmultipliant
par dx etintégrant ,
équation
de l’ordre 2n20131. Si en outre pmanquait
dansV, l’équa-
tion
pourrait,
par unprocédé analogue ,
êtreamenée
à l’ordre2n20132 , et ainsi de suite.
2. g
Quand V
ne contient pas x, et que l’on aconséquemment
et par suite
Si nous
substituons
ici la valeur de N tirée del’équation (A) , qui
estnous aurons
multipliant
pardx ,
et observantque
il viendra
et par
conséquent
Or ,
enintégrant
parparties ,
on trouvece
qui donne,
ensubtituant ,
qui
n’estplus
que de l’ordre 2n2013r.3.0
Quand V
ne contient ni x ni y 1 onpeut abaisser l’équa-
tion
(A) , qu’on appelle quelquefois l’équation indéfinie ,
parce queson
intégrale
donnel’équation
dumaxim.um
ou duminimum ,
avecdes
constantes arbitraires. On aalors, à
lafois,
et
152
CAL CUL
l’équation
indéfinie se réduit donc àet
donne ,
enintégrant
puis,
en substituantet
ensuite,
enmultipliant
par d.r etintégrant,
-
mais,
nous avons trouvéci-dessus,
enintégrant
parparties
il
viendradonc,
eusubstituant
VARIATIONS. I53
équation qui
ne s’élèvequ’à
l’ordre n20132seulement,
etqu’on pourrait
abaisser encore si p était nul.§.
V.Applications
diverses.Soit proposé d’assigner
lacourbe , joignant
deuxpoints donnés,
dont la révolution autour de l’axe des x
engendre
une surfaceminimum ?
La surface de révolution considérée comme
indéfinie ,
étant ex-primée
par203C9fydxI+p2 ,
il faudraqu’on
aiton a donc ici
et les
quantités
,R , S ,
... sont toutes nulles. Puis donc quex n’entre pas dans
V,
on peut
faire usage del’équation (D) , qui
est
simplement ici
I54
CALCULet
qui devient,
par lessubstitutions,
ou encore
d’o ii on tire
et par suite
ce
qui donne ,
enintégrant
II resterait à
déterminer c
et el par la condition que la courbe passe par les deuxpoints donnés ;
mais leur détermination nepeut
avoir
lieu ,
parcequ’elle
entraînerait la résolution d’uneéquation exponentielle.
Toutefois ,
onpeut
reconnaîtrequelle
est la nature de cette courbe.En
effet ,
il est visible que y ne saurait être moindre que c ; demanière que c est l’ordonnée minimum. Si donc nous
prenons
cette ordonnée pour axe
des y,
il faudraqu’en posant
x=o , ontrouve y==c, d’où
c’=2013Log.c;
doncdonc
aussicela donne
d’où
enajoutant,
équation
qne l’on reconnaît pour celle d’une chaînette dont l’axeprincipal
est celui autourduquel
la révolution s’exécute(*).
Soit
proposé ,
en. secondlieu,
de trouver la courbe pourlaquelle
l’aire
comprise
entre un arc, les deux normalesextrêmes
et l’arccorrespondant
de ladéveloppée
soit un maximum ?Soit u l’aire dont il
s’agit, et
r le rayon decourbure ;
ou aurad’où
C’)
Voyez
Annales, tom.1, pag.
58.J. D. G.
J. D. G.
I56 CALCUL
de sorte
qu’il
faudra poseron aura donc ici
R , S ,
.... serontnuls ;
et comme ni xni y
n’entrent dansV ,
nous
pourrons
faire usage del’équation (E) qui
se réduira àet
deviendra ,
par lessubstitutions ,
Il faudra
intégrer
cette dernièreéquation,
etdéterminer
lesquatre
157
constantes
arbitraires ,
enexprimant
que la courbe passe par les deuxpoints limites
, etqu’en
ces deuxpoints Q’
etQII
sont nuls.Mais si l’on veut seulement savoir
quelle
est la nature de lacourbe,
on remarquera que , rdésignant toujours
le rayon de cour-bure ,
sonéquation
différentielle revient àce
qui donne
successivementc’est-à-dire ,
d’où,
enintégrant
et transformant les constantes ,On
peut
fairedisparaître
ces constantes, en choisissant les axesd’une
manière
convenable. Onpeut
d’abordporter l’origine
aupoint
pour
lequel
le rayon de courbure est nul. Endésignant
alors par03B1 , 03B2
les coordonnées de cepoint,
on auraNous pourrons ensuite faire tourner le
système
des axes autourTom. XVI. 2I
I58 CALCUL
de la nouvelle
origine ( 03B1 , 03B2).
Les formulesgénérales
de cettetransformation
étant ,
comme l’on saiton trouvera , en substituant dans
(1)
etayant égard
à la relation(2)
L’angle m
étantarbitraire y
on pourra endisposer
de manièreque
il en résultera
on aura
conséquemment
ou, en
transformant
les constantesSoient faits
il en résultera
d’où ,
enintégrant,
I59
équation qui appartient
à unecycloïde engendrée par
un cercledont le diamètre est
égal
à a.Souvent la courbe
qui
doit doni-ier le maximum ou le minimumest
assujettie
à certaines conditions de constance, comme d’être d’unelongueur donnée ,
deproduire
une aire de révolution degrandeur donnée,
etc. Onexprime
ces conditions en écrivant que les variations desexpressions
des fonctionsqui
doivent demeurerconstantes sont nulles.
Ainsi,
soient les conditionsen nombre
quelconque
, on écriraSoit,
du reste,la condition du maximum ou du minmum.
Il est clair que, si une
fonction
a un maximum ou un mini- mum, elle eu aura encore un si on luiajoute
desquantités
cons-tantes ;
puis
doncque fV’dx, fV"dx, fV’"dx,
... sont cons-tan tes, il en sera de même de
c’fV’dx, c"fV"dx, c’"fV’"dx,
... ,c’ , c" , c’" ,
...représentant
des constantesindéterminées ;
doncon devra avoir
Nous pourrons traiter
03B4f(V+c’V’+c"V +....)dx,
comme nousavons traité
03B4fVdx,
dans cequi précède,
et nous trouverons ainsi le maximum ou le minimumcherché ,
avec les conditionsauxquelles
il doit satisfaire.
Mais ,
une fois parvenus àl’équation indéfinie ,
ilI60 CALCUL
faudra la déterminer de manière à satisfaire non seulement aux
conditions que nous avons
indiquées,
en traitant du maximum et du minimumde fVdx ,
mais encore aux conditionsfV’dx=l’, fV"dx=l",
....; et c’est àquoi
serviront lesconstantes c’ , c" , c’" ,
... Il était nécessaire de lesontroduire ,
pour n’avoir pas moins dequantités
à déterminer que de conditions àremplir.
Dureste , nous aurons ici autant de conditions
qu’il
enfaudra pour
en
assigner
les valeurs.Soit,
parexemple,
à trouver ,parmi
toutes lescourbes isopéri-
mètres,
cellequi
a laplus grande
aire.On a, en
général,
pour la courbe deplus grande aire.
Si 1 est la
longueur donnée ,
on aura , en outrenous poserons donc
nous aurons ainsi
et tous les
coefficiens
ultérieurs seront nuls.L’équation (D) qui
estcelle
qui
convient au casactuel ,
etqui
se réduit àdexiendra ,
en substituantVARIATIONS.
ou bien
et,
par suite
ce
qui donne ,
enintégrant c’est-à-dire ,
équation
du cercle. Il restera à déterminer lesconstantes c , C , C’ ,
par les conditions que l’arc se termine à deux
points donnés ,
etque
salongueur
entre ces deuxpoints
soitégale
à 1.Il est à remarquer
qu’ayant
dû poser icice sont aussi les mêmes
équations
que nous aurionsposées
s’il avaitété
question d’assigner , parmi
les arcs de courbesqui comprennent
une aire
donnée,
celui de moindrelongueur;
de sorte que le cer- cle doitrésoudre , à
lafois,
les deuxproblèmes.
Il estclair ,
eneffet,
quesi ,
àlongueur égale,
le cercle embrasse laplus grande
aire,
il s’ensuitqu’il
contient leplus
de surface sous le inoiudredéveloppement possible ;
et , parsuite,
à aireégale,
il aura lamoindre
longueur.
Proposons-nous
encored’assigner, parmi
les courbesisopérime-
tres, celle
qui engendre
l’aire de révolution minimum ? Nous aurons icil’équation
En faisant
I62
CALCUL
notre équation deviendra
équation
que nous avonsdéjà
traitéeci-dessus ,
etqui
nous a con-duit à
l’équation
de lachaînette ;
c’est donc encore cette courbequi
résout ce dernier
problème
Il arrive seulement ici que son axeprin- cipal
se trouve à la distance c de l’axe de révolution. Du reste , la cons- tante c , ainsi que les autresqu’introduira l’intégration
del’équation
indéfinie, provenant
de03B4fy’I+p’2 dx=o ,
se détermineront commedans
l’exemple qui-précède
celui-ci.§.
VI.Application
auxfonctions
de trois variables.Si , dans l’équation
r
contenait ,
outre x et y, une troisièmevariable,
z liée aux deuxpremières
par uneéquation
derelation,
onl’exprimerait
au moyende
celles-c*i .1
et on ramenerait V à neplus contenir
ainsi que x , y, p , q , ...Qu’il
soitquestion ,
parexemple ,
de trouver la courbe la moinslongue
que l’onpuisse
tracer sur uncylindre ,
entre deuxpoints
de sa surface. En
prenant
l’axe ducylindre
pour axedes y
et dé-signant
par a son rayon yl’équation
de sa surface sera’On aura
ensuite,
pour lalongueur
de l’arcde sorte
que
la condition da minimum seraOn aura donc ici
Comme y manque dans
V,
nous pourronsprendre
pouréquation
indéfinie
l’équation (C) qui ,
dans le casactuel ,
estsimplement
P = C ; c’est-à-dire,
ensubstituant,
ce
qui donne ,
enintégrant ,
Si l’on
prend
Fane des extrémités de l’arc dans leplan
des yz , à une distance b de l’axedes z ,
on devraavoir ,
en mêmetemps ,
x=o,
y= b ;
en mettant doncsimplement
C pourC I=C2 ,
onaura
dans
laquelle C
se déterminera en fixant la situation de l’autre extrémité de l’arc demandé.L’équation
que nous venons d’obtenir est celle d’unehélice ;
etc’est ce
qu’il
était facile deprévoir
à l’avance. Laplus
courteligne qu’on puisse
tracer sur uncylindre ,
entre deuxpoints
desa
surface ,
doit êtretelle ,
eneffet , qu’elle
demeure encore laplus
courte, en
développant
la surface de cecylindre
sur unplan ;
ilfaut donc que , par l’effet du
développement
de cettesurface,
elledevienne une
ligne droite ,
cequi
est lapropriété caractéristique
de l’hélice.
I64 CALCUL
§.
VIL Examen du cas des limites variables.Nous avons vu, dans ce
qui précède,
comment,quand
on fixeles deux limites entre
lesquelles
le maximum ou le minimum doit avoirlieu ,
onpeut
déterminer les 2n constantesqu’introduit,
engénéral, l’intégration
del’équation
indéfinieOn
pourrait
nepas
donnerproprement
les deuxlimites ,
maisseulement les
assujettir à
la condition de se trouver sur deux cour-bes données. Il y aura alors
2n+4
inconnues àdéterminer , savoir
les 2n constantes
c , c’ , c",
....introduites
parl’intégration
del’équation indéfinie,
et lesquatre
coordonnéesx’ , y’ , x" , yll,
des deux extrémités de la courbe cherchée. Or ici les
03B4x’ 03B4y’, 03B4x", 03B4y"
ne sontplus nulles ; mais, puisquelles
ont lieu lelong
des courbes
données ,
ce sont les différendelles des coordon- nées de ces courbes. Enprenant
donc les différentielles de leurséquations ,
nous pourronsexprimer 03B4y’ et 03B4y", respectivement
, enfonction de 03B4x’ et 03B4x" . En faisant la substitution de leurs
valeurs
dans la
première partie
dudéveloppement
de03B4fVdx,
ils’y
trou-vera 2n variations
03B4y’, 03B4y", 03B4p’, 03B4p",
... ,dont
nous pourronsséparément égaler
les coefiiciens à zéro.Ensuite, x’, y’, x" , y",
devront satisfaire aux deux courbes
données,
cequi
fourniradeux
relations ;
ils devrontenfin
satisfaire à la courbetrouvée,
cequi
enfournira deux autres ; de sorte
qu’on
aura en tout2n+4
condi-tions pour déterminer les
2n+4
inconnues.Supposons ,
parexelnple,
que l’on demande unecourbe , qui
se.terminant à deux
hyperboles équilatères
produise
une aire de révolution maximum autour de l’axe des x.On posera
toujours
ce
qui donnera,
enopérant
commeci-dessus,
Pour déterminer les deux constantes c,
c’ , ainsi
que lespoints
ex-trêmes de la
courbe, c’est-à-dire ,
pour déterminer les six incon- nues c,c’ , x’ , y’ , x", y" ,
nous écrirons lespremiers
termesdu développement
de03B4fydx1+p2, qui
sont iciOr ,
ladifférentiation
deséquations des
deuxhyperboles
donneen substituant
donc ,
il viendraIl faudra donc poser
et comme d’ailleurs
cela
reviendra
àTom. XVI. 23
I66 CALCUL DES VARIATIONS.
équations qui expriment qu’aux points
limites la chaînettegénératrice
doit être normale aux deux
hyperboles
données.Eu
remplaçant,
dans ceséquations p’
etp" ,
par leursvaleurs ,
déduites de
l’équation de la chainette ;
savoirelles deviennent
On a d’ailleurs
on se trouve donc avoir six
équatïons ,
pour déterminerc , c’ , x’ , y’ , x" , y".
Si la courbe
qui
doit satisfaire au maximum ou au minimum étaitassujettie
à des conditions de constance, comme d’avoir uneaire,
une
longueur,
etc.,déterminée ,
il serait faciled’opérer
comme ila
déjà
été dit.Si
cependant
cesconditions,
au lieu d’êtreexprimées
par desintégrales,
l’étaient par deséquations algébriques ; si ,
parexemple ,
au lieu de
donner fVdx=l,
on donnait~(x’ , y’ , x" , y" , l)=o ;
on
remplacerait
d’abordy’
ety"
par leurs valeurs en x’ etx",
ce
qui
donnerait03C8(x’ , x" , l)=o ,
d’où03B4x"=03B4x’03A6(x’, l).
Rem-plaçant
donc03B4x" par
cettevaleur,
on n’auraitplus
que le coefficient de 03B4x’ àégaler
àzéro ,
cequi
ne laisseraitplus
que 2n+3 rela-tions ;
mais cellequi
auraitdisparu
se trouverait alorssuppléée
par