G ERGONNE
Analyse transcendante. Exposition élémentaire des principes du calcul différentiel
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 20 (1829-1830), p. 213-284
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2I3
ANALYSE TRANSCENDANTE.
Exposition èlémentaire des principes du calcul différentiel ;
Par M. G E R G O N N E.
EXPOSIT." DES
PRINCIPES
DUCALCUL DIFFÉRENT.1
LES
nomsd’analyse infinitésimale,
de houteanalyse, d’analyse
transcendante donnés indistinctentent au calcul
différentiel,
en ontfait une sorte
d’épouvantail
et semblentsignaler
cette branche d’a-nalyse
comme une science àpart ,
et tout à fait inaccessible auxcapacités ordinaires ;
et c’estapparemment
pour celaqu’elle
estgé-
néralement
beaucoup
moins cultivéequ’elle
ne mériterait del’être ;
et les méthodes
d’exposition qui
en ont été tentées dans ces der- nierstemps ,
méthodes très-savantes ettrès-rigoureuses, si
l’on veut,ne
paraissent guère
de nature à rendre ce genre de calcul beau.coup
plus attrayant
pour les élèves des écoles où il estenseigné ;
aussi n’ont-ils rien de
plus pressé ,
pour laplupart ,
que d’ou-blier,
leplus
tôtqu’ils
lepeuvent ,
cequ’ils
ont été contraintsd’en
apprendre.
Je me propose ici
de
tenter de faire descendre cette branched’analyse
des hautesrégions
où l’on semble avoir voulu la relé- guer, et del’abaisser,
deplein pied ,
s’il estpossible ,
avec l’ana-lyse ordinaire ,
de manière à n’en êtreplus qu’une
continuation.Peut-être ,
enparcourant
cetessai , quelques jeunes-gens ,
àqui
les
principes
du calcul différentiel ont coûtébeaucoup
depeine à acquérir,
seront-ils fortsurpris
que ce soit une chose sisimple
et si
facile ; peut-être alors
seront-ils tentés dereprendre ,
avecTom.
XX,n.o 8,
I.erfevrier
I830. 302I4 EXPOSITION
DESPRINCIPES
une
ardeur nouvelle,
une étudequi leur
avait sembléjusqu’ici
en-vironnée de tant
d’épines,
etqu’ils
étaient sur lepoint
d’aban-donner sans retour.
Il y a
principalement à considérer,
dans le calculdifférentiel,
des méthodes
particulières
decalcul,
etl’application
de ées méto-des à’la solution des
problèmes d’analyse,
degéométrie
et de mé-canique ;
c’est surtout sur cesapplications
queporteront
les sim-plifications
queje
me proposede
tenter.J’ignore
s’il existe-quelques
fonctionsqui
ne soient pasdévelop- pables
en une suite finie ou illimitée de monômes ; s’il enexiste
de
telles,
il n’en sera ntillementquestion
ici. Jesupposerai
le lec-teur assez
avancé
dansl’analyse
ordinaire pour savoir que toute fonctionalgébrique
estsusceptible
d’un teldéveloppement ,
et pour connaître la forme dudéveloppement
desprincipales
fonctions trans-cendantes,
tellequ’on ’la
trouve dans uneintiltitude
de traités élé -meutaires
auxquels
il me suffit de renvoyer.INTRODUCTION.
Soit nn
polynome
formé d’un nombre fini eu illimité de ter- mes,dans
chacundesquels
la variable x suit affectée d’un coetfi-cient
et d’unexposait
constansquelconques, positifs
ounégatifs
entiers ou
fractionnaires,
rationnels ouradicaux ,
réels ouimagi-
naires. Si l’on forme un antre
polynome ,
d’unpareil
nombre determes, dont chacun des termes soit déduit de son
correspondant
dans le
premier)
enmultipliant
celui-ci parl’exposant
de x , et endiminuant ensuite cet
exposant
d’uneunité , le
nouveaupolynôme,
ainsi
obtenu ,
sera ce que- l’onappelle ,
dansl’aitalyse élémentaire,
la
fonction
dérivée duprenmier qui
en sera dit àl’inverse la fonc-
tion
primitive.
Soit ,
parexemple,
la. fonctionprimitive proposée
sa fonction
dérivée
seraDU CALCUL DIFFERENTIEL.
2I5Ces sortes de fonctions se
représentant
sans cesse dansl’analyse
et dans ses
applications
, soit à lagéométrie ,
soit à lamécanique,
on est fondé à
présumer qu’elles
doivent yjouer
un rote assez im-portant ;
et l’on se trouveainsi
naturellement invité à en étudierla
nature et lespropriétés.
La notion que nous venons de donner ici des fonctions dérivées
sembterait,
aupremier abord,
n’êtreapplicable qu’aux
fonctionscomposées
d’une suite de monômes, telles que celle que nous avonsprise
pourexemple ;
mais on ne doit pasperdre de
vue que toutesles fonctions connues sont réductibles à cette
forme,
etqu’ainsi
dé-veloppées ;
rien n’estplus
facile alors que d’en former les fonctions dérivées. A lavérité,
cesdérivées,
comme leur fonctionprimitive
eUe-mên1e, après
sondéveloppement,
se trouveront leplus
sou-vent
composées
d’une infinité de termes; mais leplus
souvent aussices termes, en nombre
Infinie
seront ledéveloppement
connu d’unefonction finie
de x, laquelle
pourra ainsi être considérée commela
dérivée
de la fonctionprimitive proposée.
Eclaircissons ceci par un
exempte simple :
soit la fonctionpri-
mitive
(a+bx)m
dont on demande la fonctiondérivée ;
en la déve-loppant
ensérie ,
par la forrnule dubinome,
on trouvedéveloppement qui, excepté
le cas où m est un nombre entier po-sitif,
se compose d’une induré de termes, et dont la foucdon dé- rivée estqui peut
être encore écrite comme il suit :2I6 EXPOSITION DES PRINCIPES
on bien encore, de cette
manière ,
de sorte que cette fonction finie est la dérivée de
la fonction
finie(a+bx)m.
Nous dirons donc que deux fonctionsfinies,
de formequelconque , sont
dérivées l’une del’autre , lorsque , développées
l’une et l’autre en une suite de monomes, le
développement
de,l’une sera la fonction dérivée du
développement
de l’autre. Nousverrons
bientôt ,
ausurplus , qu’il
est très-aiséd’obtenir,
sous formefinie ,
la dérivée d’une fonction finiedonnée ,
sansqu’il
soit be-soin de recourir à leur
développement.
On voit
qu’ici
deuxproblèmes,
exactement inverses l’un de l’autre,
seprésentent à
résoudre : 1.° Une fonction étantdunnée,
commefonction
primitive ,
onpeut
se proposer d’enassigner
la fonctiondérivée ;
2.° une fonction étantdonnée ,
comme dérivée d’une fonc- tionprimitive inconnue ,
onpeut
se proposerd’assigner
cette fonc-tion
primitive.
L’art de résoudre lepremier
de ces deuxproblè-
mes constitue
proprement
le calculdifférentiel qu’on pourrait
aussiappeler
le calcul desdérivations ;
la résolution de l’autre est l’ob-jet
du calculintégral.
Il ne seraprincipalement question
ici que de lapremière
de ces deuxbranches
de calcul.Pour
indiquer
la dérivée d’une fonctionquelconque,
de la va-riable x, nous ferons
précéder
cette fonction de lacaractéristique
d ,
initiale du motdérivée,
enn’interposant
aucunsigne
entre cette-caractéristique
et lafonction , lorsque
cette fonction serareprésen-
tée par une seule’
lettre ;
oubien lorsqu’elle
sera unpolynome
en-tre
parenthèses
sans exposanttotal ,
ou encorelorsqu’elle
sera frac-tionnaire ou
radical ,
sans aucunfacteur au-devant
dusigne. Ainsi,
par
exemple
DU CALCUL DIFFERIENTIEL;
2I7indiqueront
les dérivéesrespectives des
fonctionsdans tons les autres cas nous
ferons
suivre lacaractéristique
dd’un
point
destiné àrappeler
que cettecaractéristique
porte sur l’ensemble des facteursqui
la suivent.Ainsi,
parexemple ,
indiqueront
les dérivéesrespectives
des fonctionsOn
voit , d’après
cesconventions,
que d.xm n’est pas la même chose que dxmqu’on emploie
commeabrégé
de(dx)m, pareil-
lement
d.(a+x)(b+x)
diffère ded(a+x)(b+x)
en ce que la pre- mière de cesexpressions
est la dérivée duproduit (a+x)(b+x) ,
tandis que la seconde est le
produit
de la dérivée dea+x
par le facteurb+x.
Ausurplus ,
pour éviter touteéquivoque ,
il vautmieux écrire cette dernière
expression
comme il suit :(b+x)d(a+x) (*).
On voit
d’après
ces conventions que, si l’on pose. (*) Nous croirions
superflu
de faire remarquer que larcaractéristique
d,tout comme le
signe
radical , est unsymbole d’opération
et non dequantité,
et ne doit pas conséquemment être
prise
pour un facteur , si nous ne voyons que, dans le Commentaire du R. P. PAULIAN sur lesInfiniment petits
du mar-quis
deL’HoPITAL (
pas.263 ),
le bon jésuites’y
estmépris.,
2I8
EXPOSITION DES PRINCIPES
on aura
Si
a est une constantequelconque
etqu’on ait X=a,
onpourra
écrired’oùt ,
enappliquant
leprincipe
dedérivation ,
Ainsi ,
la dérivée d’unequaritité
constante est nulle.Il suit de là que, si une fonction de x,
développée
en une suitede monomes , renferme un
terme indépendant
de x , ce ternie n’aurapoint
decorrespondant
dans ladérivée
de cette fonction. Il en ré-sulte aussi que , si
deux
fonctions de x ne diffèrent l’une de l’au-tre que par un terme
indépendant de x ,
leurs dérivées seront ri-goureusement égales. Ainsi,
engénéral.
X et XI étant deux fonc- tionsde x,
si l’on aa étant une constante
quelconquie .
on aurad’où l’on voit
qu’une infinité de fonctions primitives différentes
peuvent
avoir toutes lamême fonction
dérivée.Il suit de là que, tandis que le-
problème général
que le cal- cul différentiel a pourobjet
de résoudre est unproblème
absolu-DU CALCUL
DIFFERENTIEL.
2I9ment
déterminer susceptible
d’une solutiontinicluie,
celui que se propose le calculIntégrât
est, ancontraire,
unproblème
tout àfait
indéterminée susceptible
d’une infinité de solutions différen-tes ;
c’est-à-dire , en d’autres termes
, que la fonctionprimitive
d’unedérivée
proposée
ne saurait êtrecomplète qu’autant qu’elle
contientune constante tout à fait
arbitraire,
introduite dans cette fonc- tionprimitive ,
de telle sorte que la dérivation la fassedisparaî-
tre ; constante que l’on détermine
ensuite ,
comme lesigne
d’unradical , d’après
les conditionsparticulières
de laquestion
dont oas’occupe.
D’après
leprincipe général
dedérivation
on ac’est-à-dire que la dérivée de la variable est
égale
àl’unité;
et,comme l’unné ne divise pas, il s’ensuit que, si X est une fonc- tion
quelconque
de x, au lieud’écrire simplement
pour sa déri- véedX,
onpeut
écriredX dx.
Cetteremarque peut,
aupremier aborda
sembferpnérile ;
cequi
va suivre enfera juger autrement.
Représentons généralement par Sune
fonction des deux varia- bles xet y ,
et supposons y parexemple, qu’on ait,
on pourra indifféremment se proposer
d’assigner
la dérivée de cettefonction,
soitpar rapport
à lavariable x ,
son t parrapport
à la variable y ; d’oit l’on voitqu’ici l’expression
dS serait tout à faitéquivoque ; mais,
de mêmequ’en prenant
ta dérivée parrapport
à x, on a dx= 1 , on altraaussi,
en laprenant
parrapport
à y,dy=I. En conséquence
ohpeut
convenir dereprésenter par dS dx
la dérivée
de S, prise utliquemment
parrapport
à la variable x,220
EXPOSITION
DESPRINCIPES
et par
dS dy
la dérivée de la même fonctionprise uniquement par
rapport
à la variable y; et de la sorte tonteéquivoque disparaît (*).
En
prenant
ladérivée de S ,
parrapport à
xseulement,
tousles termes sans x que renferme cette fonction doivent
disparaître
comme
disparaissent
les termes constans dans les dérivées des fonc-tions de la seule
variable x ;
et il doit en êtte de même des ter-mes sans y, dans la
dérivée
deta même fonction, prise par
rap-port à y seulement.
On trouve ainsi :Ces valeurs de
dS dx
et dedS dy sont
dites les. dérivéespartielles de-
la
fonction S ,
relatives à x et à y,respectiveinent.
Pareillement,
si S est une function des troisvariables x,y,z,
et
qu’un ait,
parexemple ,
on pourra se proposer d’en
prendre
ladérivée,
soit parrapport à
x, suit par
rapport
à y , soit parrapport à z ;
en dénotant res-pectivement
ces dérivéespartielles
pardS dx, dS dy, dS dz,
et obser-vant que tous
les
termesqui
ne renferment pasla variable ,
parrapport à laquelle
onprend
ladérivée partielle,
doiventdisparaî-
tre , on trouvera
(*)
Depuis
une trentaine d’années, la coutume s’est à peuprès générale.
ment introduite d’énoncer le
symbole dS
en disant : dS surdx ;
mais ildx
nous
paraît beaucoup plus classique,
et il n’est pasbeaucoup plus long
dedire , comme autrefois : dS divisé par dx ; car, pour énoncer ab , on ne dit
pas : a à côté de b ; tout comme , pour énoncer am, on ne dit pas: m à droite et un peu au-dessus de a.
DU CALCUL DIFFEREINTIEL,
22IOn voit donc
qu’en prenant
ta dérivéepartielle
d’une fonctionde
tant de variablesqu’ou voudra,
relative à l’une d’entreelles ,
non seulement les termes constatis, mais encore tous ceux
qui
nerenferment
point
cette variabledoivent disparaître ;
d’où ilsuit
quecette dérivée
partielle
demeurerait encore lamême ,
si les termes que la dérivation a faitdisparaître
avaient été autres que cequ’ils
étaient réellement. Si donc on
donne,
comme dérivéepartielle
d’une fonction
primitive inconnue,
une fonction deplusieurs
va-nables ;
comme dans la dérivation delaquelle
cette fonction don-née est
supposée provenir,
des termes affectés seulement des varia- blesauxquelles
cette dérivée n’estpoint relative,
auront pu dis-paraître,
la fonctionprimitive
cherchéedevra ,
pour êtrecomplète
renfermer
une fonction
arbitraire de toutes cesvariables,
tellementcombinée avec la variable à
laquelle
la dérivéepartielle
donnée serapporte ,
que cette fonction arbitrairedisparaisse
par l’effet de la dérivation. Les fonctionsarbitraires ,
ainsiintroduites ,
se détermi-nent, comme les constantes
arbitraires, d’après
les circonstancespar-
ticulières de la
question
dont ons’occupe.
La dérivée d’une fonction d’une seule
variable ,
tout comme lesdérivées
partielles
d’une fonction deplusieurs variables,
étant elles-mêmes,
engénéral ,
des fonctions de cesvariables,
onpeut
se de- mander d’en déterminer lesdérivées , puis
tes dérivées de ces dé-rivées ,
et ainsi de suite indéfiniment. On obtient ainsi cequ’on appelle
les dérivées successives d’e la fonctionproposée ;
et ces dé-Tom. XX. 3I
222
EXPOSITION DES PRINCIPES
rivées se
distinguent
les unes des autres par lesdénominations
depremières, secondes , troisièmes,
... dérivées. Nous ferons con-naître
plus
loin lesnotations
parlesquelles
on’ lesdésigne.
On
voit,
par cequi préçède,
que la recherchedés
dérivéespartielles
successives des fonctions deplusieurs variables,
ne sau-ralt éprouver de difficulté,
dèsqu’on
sait déterminer les dérivées successives des fonctions d’une seulevariable ;
et que cette dernièredétermination se
réduit
finalenient àsavoir assigner
lapremière
déri-vée de ces sortes de fonctions,
C’est
donc sur ce dernierproblème
que toute notre attention doit d’abord se concentrer.
SECTION PREMIÈRE.
Des fonctions d’une seule variable.
Cette section
comprendra
deuxparagraphes.
Dans lepremier,
nousnous
occuperons
exclusivement de la recherche despremières
dé-rivées;
dans lesecond,
nous examinerons lespropriétés des déri-
vées
successives,
Premières dérivées des fonctions d’une seule variable.
Dans tout ce
qui
va suivrenous représenterons
constammentpar
X, XI, X" , X’’’,
... des fonctionsquelconques, algébriques
ou transcendantes de la seule variable x J et nous
représenterons
simplement
leurs dérivéesrespectives
pardX, dX’, dX",
dX’’’...attendu que, dans le cas
particulier qui
nous occupe, le dénomi-nateur dx est tout à
fait sliperflu,
Soient
d’abord les deux fonctions X et XIdéveloppées
sous cetteforme
DU CALCUL DIFFERENTIEL.
223d’où
on en conclura
et, par
suite-,
ce
qui donne ,
encomparant,
c’est-à-dire: la dérivée de la somme de deux
fonctions
estégale
à la somme
des
dérivées de cesdeux fonctions.
Si ,
dans cetteformule ,
on suppose que XI sechange
enX’+X" ,
elle
deviendra
ou, en vertu
da
la mêmeformule,
224 EXPOSITION DES PRINCIPES
supposant
encoreque
X" sechange
enX"+X’’’,
on auraou
bien 1
en vertude
la mêmeformule,
et
ainsi
desuite ;
de sortequ’on
aura, engénéral ,
c’est-à-dire :
la dérivée de la somme dé tantde fonctions qu’on
voudra est
égale à
la somme des dérivées de toutes cesfonctions,
Suppusons
X=X’=X"=X’’’=... etces fonctions
aunombre
de n ; la formule (2) deviendra simplement
c’est-à-dire: la dérivée du
produit
d’unefonction
par un nombreentier positif quelconfue
est loproduit
de la dérivé decette fonc-
tion par ce même nombre.
En vertu de la formule
(i) ,
on aposant
il
viendra ,
ensubstituant,
ce
qui
donneDU
CALCULDIFFERENTIEL.
225c’est-à-dire : la dérivée de la
différence
de deuxfonctions
estégale
à
ladifference
des dérivées de ces deuxfonctions.
Si,
dans cette dernièreformule
, on supposeX=o ,
on auradX=o ;
enconséquence,
elledeviendra,
enchangeant
ensuite X’en X,
c’est-à-dire : les dérivées de deux
fonctions qui
nediffèrent
que par lesigne,
nediffèrent également
que par lesigne;
ou , en d’au-tres termes, si la somme de deux
fonctions
estnulle,
la sommede leurs dérivées le sera
également.
De tout cela il est facile de conclure
généralement
qne la dé- rivée de la sommealgébrique
de tant defonctions qu’on voudra,
est
égale
à la sommealgébrique
des dérivées de toutesces fonctions,
En vertu de la formule
(3)
on aposant
il viendra,
ensubstituant ,
ce
qui
donnec’est-à-dire: la dérivée du
quotient
de la divisiond’une fonction
226 EXPOSITION PRINCIPES
par un diviseur
entier positif queconque est égale au quotient de
la
division de la dérivée de
cettefonction
par cemême diviseur.
On a pareillement
posant
,il
viendra,
ensubstituant ,
c’est-à-dire: la dérivée
duproduit
d’unefonction
parune fraction positive, quelconque
estégale
auproduit
dela. déripèe
decette fonc-
tion
par cette mêmefraction.
Laformule (5)
prouve, en outre,qu’il
doiteu
être de mêmepour une fraction négative.
Soient X et XI deux
fonctions monomes de x,
tellesqu’on
aitoù
A, A’,
03B1, 03B1’ sont desconstantes quelconques;
on enconclura
et
ensuite
Cela
donneraDU CALCUL DIFFERENTIEL.
227donc,
encomparant,
ou encore
Soit
toujours
X une fonction monôme , etsoit
X’ unefonction
polynôme ;
tellequ’on
aitX’I, x’2, X’3,
... étant des monomes, on aurade la
on conclura(2)
mais
on a(9)
223
EXPOSITION
DESPRINCIPES
ce
qui donnera,
en substituant dans la valeur de d.XX’c’est-à-dire,
ainsi
l’équation (9),
etconséquemmeut l’équation (8), a
encorelieu,
lors même que Fun des deux facteurs Xet X/est unpolynome.
Supposons présentement
que la fonction X soit aussi unpoly-
nome , de telle sorte que l’on ait
XI X2, X3,
... étantdes
monômes ; on aurad’où
on conclura(2)
mais, d’après
cequi
vient d’être dit sur la dérivée duproduit
dedeux facteurs dont un seul est
polynome,
on a(9)
ce
qui donnera,
ensubstituant
dans lavaleur
ded.XX’,
DU CALCUL DIFFERENTIEL.
229c.est-h-dire ,
ainsi
l’éqtiatioii (9), et conséquemment l’équation (8),
ont encorelien
lorsque
les foncions X et XI sont toutes deuxpolynomes ;
or, comme il n’est aucune fonction connue
qui
ne soitdévelop- pabie
en une suite de monomes , il s’ensuit que la formule(8)
a
généralement
lienquelque
foncions conuues de x quepuissent représenter
lessymboles
etXI ,
c’est-à. dire que lequotient
dela division de la dérivée du
produil
de deuxfonctions
par ce pro- duit lui-même estégal à
la somme desquotens qu’on
obtient endivisant
respectivement
les dérivées des deuxfacteurs
par ces mê-mes
facteurs
Si,
dans la formule(8) ,
on suppose que X’ sechange
enX’X",
elle deviendra
ou, en vertu
de
la mêmeformule ,
supposant
encoreque
X" sechange
enX"X’’’,
on auraou
bien,
en vertu de la mêmeformule’,
Tom. XX. 32
230
EXPOSITION DES PRINCIPES
et ainsi de
suite ;
de sortequ’on
aura , engénéral ,
c’est-à-dire: le
quotient qu’on
obtient en divisant la dérivéé duproduit
d’un nornbrequelconque
defonctions
par ceproduit
lui-méme,
estégal
à la somme desquotiens qu’on
obtient cn divisantrespectivement
les dérivées desfacteurs
par ces mêmesfacteurs.
Supposons X=X’=X"=X’’’...
et ces fonctions au nombre de n ; la formule(I0)
deviendrasinlplement
c’est-à-dire: le
quotient qu’on
obtient en divisant ladérivée
d’unepuissance
entière etposiltve d’une fonction
parcette puissance même,
est
égal
au résullatqu’on
obtient .enmultipliant
parl’exposant
dela
puissance
la dérivée de lafonction
divisée par cettemême fonc-
tion.
En vertu de la
formule (8)
on aposant
il viendra ,
ensubstituant
d’où
DU
CALCULDIFFERENTIEL.
23Ic’est-à-dire:
la dérivée du,quotient
de deuxfonctions
divisée parce
quotient
lui-même estégale
à la dérivée du dividende divisée par ledividende ,
moins la dérivée du diviseur divisée par le di-viseur.
Si,
dans cette dernièreformule,
on supposeX=I,
on auradX=o;
enconséquence
elledeviendra,
euchangeant
XI enX,
c’est-à-dire: la dérivée de l’inverse d’une
fonction ,
divisée par cetieinverse ,
estégale
auquotient, pris
ensigne contraire ,
dé la dé-rivée de celle
fonction
parla fonction même ;
ou, en d’autres ter- mes , si leproduit
de deuxfonctions
estl’unité , la somme
desquotiens respectifs
de leurs dérivées par cesfanctions
elles-mêmessera nulle.
De tou.t cela il est facile de conclure
généralement
que la déri- rée du,quotient
de la division duproduit
deplusieurs fonctions par
le
produit
deplusieurs
autresfonctions,
divisée par cequotient même,
estégale
à lasomme des
dérivées desfacteurs
dudividende,
divisées
respectivement
par cesfacteurs,
moins la somme des déri-vées des
facteurs
dudiviseur,
divisées aussirespectivement
par ces derniers.En vertu de. la formule
(I I),
’on aiposant
232
EXPOSITION DES PRINCIPES
il
viendra ,
ensubstituant,
ce
qui donnera
c’est-à-dire: la dérivée d’une racine entière et
positive
d’unefonc- tion,
divisée par cettemême racine,
estégale
auquotient qu’on
obtient en divisant par
l’exposant
de laracine
la dérivée de lafonction
divisée par lafonction
elle-même.On a , en vertu
de,
cetteformule,
posant
il
viendra,
enslilbstituant ,
c’est-à-dire:
la dérivéed’une, puissance fractionnaire positive
d’unefonction,
divisée par cettepuissance,
estégale
auproduit qu’on
obtient en
multipliant
par sonexposant
la dérivée de lafonction
divisée par cette
fonction
elle-méme. La formule(I3) prouve,
en233
. DU CALCUL
DIFFERENTIEL.
outre,
qu’il
doit en être de même pourune puissance fractionnaire négative.
Si
dans la formule(9),
on supposeX’=a, a
étant une cons-tante
quelconque) positive
ounégative,
entière oufractionnaire,
commensurable on
incommensurable,
réelle ouimaginaire,
on aura.dX=da=o;
enconséquence
cette formule deviendrac’est-à-dire: la,
dérivée du produit
d’unefonction
par un multi-plicateur
constantqueclconque
s’obtient enmultipliant
la dérivée de lafonction
par cemultiplicateur.
Cetteformule,
comme l’onvoit, contient,
comme casparticulier, ’les
formules(3), (5), (6), (7).
La formule
(I0) donne,
enchassant
lesdénonlillaleurs,
c’est-à-dire: la dérivée du
produit
de tant defonctions qu’on
vou-dra s’obtient en prenant la somme des
produits
de la dérivée de chacun desfacteiirs
par tous les autres.De la formule
(I I), qui
a lieu(I3), (I4), (15), quelque
nom-bre entier ou
fractionnaire , positif
ounégatif que
l’on prenne pourn , on tire
c’est-à-dire: la
dérivée
d’unepuissance quelconque
d’unefonction
s’obtient en
multipliant
celtepuissance
par sonexposant,
en di- minuant ensuite cetexposant
d’une unité et enmultipliant enfin
par la dérivée de
la fonction.
La formule
(I2)
donne234 EXPOSITION
DESPRINCIPES
c’est-à-dire:
la dérivée d’unefonction fractionnaire
s’obtient en-tranchant du
produit
du dénominateur par la dérivée du numéra- teur, leproduit
du numérateur par la dérivèe dudénominateur,
eten divisant le
reste par
lequarré
de ce même dénominateur.Si,
dans cetteformule,
an fait X=I etqu’on
ychange
ensuiteXI en
X; à
cause de d i = o, elledeviend-ra,
comme onle
dédui-rait aussi de la
formule (I3),
c’est-à-dire: la dérivée de l’inverse,
d’une fonction
s’obtient en di-visant la dérivée de
la fonction, prise
ensigne contraire,
par lequarré
de celle mêmefonction.
La frmule
(I4)
donnec’est-à-dire: la dérivée
d’une racine quelconque
d’unefonction s’ob-
tient en divisant cette racine par autant de
fois
lafonction qu’il
y a d’unités dans
l’exposant,
et enmulltipliant
lequotient
obtenupar la dérivée de cette même
fonction.
Les racines du second
degré
étant cellesqui
seprésentent
leplus fréquemment,
il est utile de remarquer I.° que, si l’on sup-pose
n=2, cetteformule
deviendrasimplement
2. que
si,
dans cette dernière frmule,
onchange
X ena+2bX
+CX3,
d’oùdX=2b(h+cX)dX;
elle deviendraDU CALCUL
DIFFERENTIEL. 2353. que si enfin l’on a
X=x,
d’oùdX=dx=I,
celle-cidevien- dra simplement
Soit
X une fonction deX’, supposée
elle-mêmefonction
de lavariable x, le
développement
deX,
considéré commefonction
de
X’,
ne pourra être que de la formed’où (2), (16)
et(I8)
mais si y dans h valeur de
X,
on considère X’ cotnme la varia-ble,
etsi,
pourindiquer
que l’on enprend
la dérivée sous cepoint
de vue, on écrit( Introd.) dX dX’
au lieu dedX
on aurace
qui donnera,
ensubstituant ,
et en écrivantdX dx et dX’ dx
au lieude dX et
dX’, pour
faire connaîtrequ’il s’agit
de dérivées rela- tives à x,c’est-à-dire:
la dérivée d’unefonction
d’unequantité qui
est elle-même
fonction
de la variable s’obtient enmultipliant
la dérivée de lapremière fonction, prise
parrapport à
laseconde,
considéréecomme la
variable,
par la ddrivée decelle-ci, prise
parrapport
à la vairble même. La formule
(I8)
offre unexemple
de ce cas.236
EXPOSITION
DES PRINCIPESSi
la fonction X’ était elle-même fonction, d’unequantité
X"fonction de x, on
aurait,
suivant cetteformule,
ce
qui donnerait,
ensubstituant y
et ainsi de
suite,
pour unplus grand
nombre de fonctions su-bordonnées les nues aux autres.
Ce
qui procède
suffit pour déterminer la dérivée de toute fonc-tion algébrique
donnée d’une seule variable. Nousrenvoyons
3 pour lesexemples,
aux divers traités conti-tis de calculdifférentiel,
etnous passons de suite aux fonctions
transcendantes.
On sait que , dans le
système
delogarithmes
deNéper,
le seuldont il sera
question ici,
Y étant une fonctionquelconque
de x,on a
d’où
(2)
mais on a
généralement (6)
et(t8)
donc ,
en substituantou
plus
brièvement237
DU CALCUL DIFFERENTIEL.
c’est-à-dire ;
Ce
qui
nousapprend
que ln dérivée dulogarithme
d’unefonction
s’obtient en divisant la dérivée de la
fonction
par lafonction
elle-même. C’est
déjà
cequ’auraient
pu faire soupçonnerl’inspection
desformufes
(8),(I0),(II),(I2), (I3), (I4), (I5) (*).
La formule
(27)
donneposant
il
viendra ,
ensubsthnant,
ce
qui
donne(*) En définissant, avec
quelques
auteurs , lelogarithme
de X ce que de- vientX"-I n lorsque n
est aul; cequi
revient exaetement audéveloppe-
ment donné
plusbaut;
la dérivée deLog X
sera ce que devient la dérivée deX"-I x lorsque n
est nul, Or, cette dérivéeest Xn-IdX ou Xn dX X, qui,
lorsque
n est nul, se réduit a X’ comme ci-dessus.Tom, XX. 33
238
EXPOSITION DES PRINCIPES
c’est-à-dire: la
dérivée d’une fonction élvée à une puissance qui
est ell-même une
fonction
s’obtient enmultipliant
cellepuissance
par la déricée de son
logarithme.
Soh d’abord
X’=a, a
étant une constantequelconque, positive
con
négative,
entière onfractionnaire,
commensurable ou incom-mensurable,
réelle ouimaginaire;
on auraet, par suite
(16)
et(27),
ce
qui donnera,
ensubstituant,
ou encore
c’est-à-dire: la dérivée d’une
puissance
constantequelconque d’une
fonction
s’obtient enmultipliant
lapuissance
par sonexposant,
diminuant ensuite cet
exposant
d’une uniteet multiptiant enfin par
la derivee de la
fonction.
Cetteformule,
comme l’onvoit, contient,
comme cas
partionliers, les formules (I8), (20), (2I).
Si,
dans la formule(28),
on faitX=a,. a
étanttoujours
uneconstante
quelconque,
etqu’où change ensuite
X’ euX,
ellede-
viendra
BU CALCUL DIFFERENTIEL. 239
mais on a
il viendra
donc,
ensubstituant
c’est-à-dire : la dérivée d’une
puissance
d’une conslanle dont l’ex-posant
est unefonction
s’obtient enmultipliant
cellepuissance
parle
logarithme
de la canstanleet
par la dérivée de lafonction.
Dans le cas
particulier
où a=e, e étant la base deslogarithmes
de
Néper,
ou ce quedevient 1+n lorsque
n estnul,
on aurasimplement
c’est-à-dire: la dérivée
d’une puissance
de la base deslogarithmes
de
Néper
dontl’exposant
est unefonction
s’obtient enmultipliant
cette
puissance
par la dérivée de sonexposant (*).
(*)
Onparviendrait
directement à cerésultat,
en partant de la formulequi
donne240 EXPOSITION
DES PRINCIPESPassons présentement
aux fonctions circtilaires. On sait que X étant Que fonctionquelconque
de x, on adonc
(2)
mais on a
généralement, (16)
et(18),
donc,
ensubstituant
c’est-à-dire comme ci.dessus,
On aurait de même
posant
alorsil viendrait, en substituant ,
d’où l’on conclurait , comme nous Pavons trouvé ci-dessus,
DU CALCUL DIFFERENTIEL. 24I
ou,
plus brièvement,
c’est-à-dire: la dérivèe d’un
angle
dontla tangente
tabulaire est unefonction quelconque
s’obtient en divisant la dérivée de cette tan-gente
par lequarré
de la sécante du mêmeangle.
On a
d’où
ce
qui donne ,
ensubstituant,
c’est-à-dire : la dérivée d’un
angle
dont lacotangente
tabulaire estune fonction quelconque
s’obtient endivisant
la dérivée de cettecotangente, prise
ensigne contraire ,
par lequarré
de ia cosé-cante du même
angle.
La formule
(32)
donneposant
alors242 EXPOSITION DES PHINCIPES
il
viendra,
ensubstituant,
ce
qui
donnerac’est-à-dire : la dérivée de la
tangente tabulaire
d’unangle fonc-
tion
quelconque
s’obtient en divisant ladérivée de l’angle par le quarré de
son consius.La formule
(33)
donneposant
alorsil
viendra ,
ensubstituant
ce
qui
donnerac’est-à-dire : la
dérivée de
lacotangente tabulaire d’un angle fonc-
tion
quclconque
s’obtient en divisant ladérivée de l’angle, prise
en