A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
J EAN C OMBES
Sur les dérivées successives des fonctions analytiques
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 4
esérie, tome 16 (1952), p. 212-230
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1952_4_16__212_0>
© Université Paul Sabatier, 1952, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de la faculté des sciences de Toulouse » (http://picard.ups-tlse.fr/~annales/) implique l’accord avec les conditions générales d’utilisa- tion (http://www.numdam.org/conditions). Toute utilisation commerciale ou impression sys- tématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fi- chier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
SUR LES DÉRIVÉES SUCCESSIVES DES FONCTIONS
ANALYTIQUES
par Jean
COMBES
SOMMAIRE : Etude des fonctions analytiques f (z) dont une suite partielle de dérivées converge uniformément dans un certain domaine; influence du choix de la suite partielle sur la limite et sur le domaine où a lieu la convergence.
Etude de la convergence de f ~n’ vers l’infini. Fonctions dont une suite partielle de dérivées converge en un
point,
la suite des autres dérivées convergeant en un second point. Généralisation : étude des fonctions pour lesquelles c,, f(n) ou,
o
C1nf
,,,,,
a une limite pour n
infini,
. les suites cn et satisfaisant à’f’ (n)
certaines conditions de
régularité.
1. Introduction. - La théorie des
équations
différentiellespeut
êtregénéralisée
de bien des manières. Enpartant
d’uneéquation
différentiellelinéaire
à coefficients constants et enfaisant
croîtrel’ordre,
on est conduitaux
équations
différentielles linéaires à coefficients constants d’ordre infiniCertains
types
de telleséquations
ont faitl’objet
d’un article antérieur(’ ),
où nous avons montré que, sous certaines conditionsimposées
aux c,,,l’équation (E)
admet dans lechamp complexe
une solutionunique,
lesecond
membre g pouvant
êtrequelconque,
à des conditionsd’inégalité près.
Un autre mode de
généralisation
conduit à l’étuded’équations ionction-
nelles telles que
, = g.
Et là, sous des conditions
qui
serontprécisées,
le résultat est tout différent:les solutions
f, lorsqu’elles existent, dépendent
d’une infinité de constantesarbitraires;
mais le second membre g doit être d’unef orme
biendéterminée,
ne contenant
qu’un
facteur constant arbitraire. On voit ainsi les conclusions inexactesauxquelles
conduirait une extension hâtive etinjustifiée
des pro-priétés
deséquations
différentielles d’ordre fini aux deuxgénéralisations
qui
en ont étéindiquées.
Le
présent
article a pourobjet
l’étude du second mode degénéralisation
. et de
quelques problèmes
connexes; nousétudierons,
parexemple,
les fonctionsanalytiques {(z)
dont une suitepartielle
de dérivées converge1. Cf. Ann. de la Fac. des Sc. de Toulouse, t. XV, 1951, p. 195 et suivantes.
213 uniformément dans un certain domaine et nous
préciserons
lalimite;
nousdonnerons des indications sur les fonctions
((z)
pourlesquelles
tenduniformément vers l’infini dans un
domaine,
et nous retrouverons par la théorie des familles normales un théorème deRadstrôm-Martin ;
nousétudierons, enfin,
les fonctionsf(z)
dont une suitepartielle
de dérivées extraite de la suite converge en unpoint,
la suite des autres dérivéesconvergeant
en un secondpoint,
et cela amènera àexaminer,
dans les cas lesplus simples,
leproblème
suivant : détermination def(z) lorsque,
la suiteayant
été scindée enplusieurs
suitespartielles Si, S~,
... on donneles valeurs des termes de
Si
en unpoint
zi, celles des termes deS2
en unpoint
z2, ...2. Convergence
d’une suite extraite de la suitef ‘n’.
- Recherchons les fonctionsanalytiques f(z) ayant
lapropriété
suivante : il existe dans .le.
plan (z)
un domaine où la suite formée par les dérivées successives def(z)
est
convergente.
Choisissons pour
origine
unpoint
intérieur audomaine,
et posonsf(z) = 03A3 an zu n! ( an = f(n)(0) ).
On a := 03A3an+ zn n!
. Laconvergence
à0 0
l’origine exige
que, si n - oo, an ait une limite finie A.Réciproquement,
sicette condition est
remplie, f(z)
est une fonctionentière, et,
dans tout’ domaine
borné,
tend uniformément vers Aezlorsque
n - oo(2).
Laconvergence de la suite en un
’point
entraîne donc la convergence uni- forme dans tout domaineborné,
et la fonction limite est nécessairement de la forme Aez. Cepoint
était d’ailleurs évident dès que la convergence uni- forme de la suite était établie : la limite def ‘’~’., qui
est aussi celle de~+1)
doit êtreidentique
à sa dérivée.Remarquons
quef(z) )
est auplus
dutype
moyen de l’ordre1;
si l’ordre est1,
la limite est 0.Des circonstances
plus
variées seprésentent
si on recherche les fonc- tions pourlesquelles
une suitepartielle
extraite ~de la suite est conuer-gente.
Soit une suite croissante d’entiers n;, et supposons que la suite des dérivées d’ordre ni converge uniformément vers
F(z)
dans un certainz"
2. On sait que, pour que la -suite de fonctions
f (z)
=Uo(m)
+ ... + ~L(~) ",+’’*(m = 1, 2, ... ) converge uniformément vers F(z) = Ao + ... + A - -(-...dans le cer- cle R, il est nécessaire que, pour chaque rang n, ~
An
lorsque m - oo, et’ n~ ,
que, quel que soit m, on ait k
RJt
(k étant une certaine constante). Récipro- quement ces deux conditions entraînent l’holomorphie des f et de F et la convergence ’ uniforme de f ~ vers F dans tout cercle r ~ R.m
domaine entourant un
point pris
pourorigine (3 ) .
Posons n~ -d~,
etsupposons d’abord 1 = lim
di
a~ .Si m est une valeur limite finie
quelconque
de la suitedi,
valeurprise
une infinité de
fois,
la fonction limite F doit vérifier = F. S’il existeune autre valeur limite finie n =~= m, on a aussi F‘n’ = F. Si par
exemple
n > m, effectuons la division de n par m : n = qlm
+ r,
r m. Onvoit,
en dérivant n - m fois la relation F‘"’’ =F,
que F vérifie aussi =F,
et, deproche
enproche,
que F vérifie F(d) =F,
d étant le p. g. c. d. de m et n.En définitive les
fonctions
F admissibles comme limites sont solutions de=
F,
p étant le p. g.c.
d. de toutes les valeurs limites finiesI;
m, n ... de la suitedi;
: et ces fonctions nedépendent
que de p constantes arbitraires.On a
toujours p
limcf,.
’Le cas le
plus simple,
où l’on considère la suite des dérivéesprises
dep en p, est celui des fonctions
f (z)
pourlesquelles, lorsque
n -~ 00, a~~ ~Ao, A1,
..., -~ : Ici encoref (z )
estentière,
d’ordre1,
et la convergence uniforme à lieu dans tout domaine borné.~ Il en est de même tant que L = lim d; 00. Dans ce cas, en
effet,
les suitespartielles
formées des dérivées d’ordre n;, ni + p, ni + 2 p ... conver-gent
uniformément versF;
et la suite formée par les dérivées def prises
de p en p à
partir
d’un certain rang converge aussi uniformément vers F,puisqu’elle
est la réunion d’un nombrefini
de suitespartielles qui
conver-gent
uniformément vers F. Ce cas n’est donc pas distinct duprécédent.
Toujours
dansl’hypothèse
1 = lim cü x, desfaits
nouveauxapparais-
sent si on suppose l, = lim d; == oc. La suite des dérivées
prises
de p en ppeut
neplus
êtreconvergente. Et,
comme il estnaturel,
lechamp
desfonctions
f(z) répondant
à laquestion
est d’autantplus
vaste que la conditionimposée
est moinsrestrictive,
c’est-à-dire que la suite n~; estplus rapidement
croissante. Dans cet ordre d’idées nous démontrons le théorème suivant : :Si,
au moins àpartir
d’un certain rang, on adi ni
a,f(z)
est unefonction
entière dont l’ordre nepeut dépasser
1 + a.Considérons,
eneffet,
le coefficient ax def(z).
N estcompris,
parexemple,
entre ni et n;+1. En écrivant que la convergence uniforme de la suite a lieupour
zI
R, et en considérant la dérivée d’ordren ,,
on a :|aN | k (N-ni)! RN-nt .
Donc l’ordre p def(z), donné
par1- 1 03C1
=(
vérifie : 1-
1
lim ,et,
en utilisant la formule deStirling,
1 - 1 03C1 lim N - ni N 03B1 1 + 03B1 , ou 03C1 1+03B1.
3. L’hypothèse de la convergence en un point ne peut évidemment suffire ici.
Par contre si aur une inf inité de valeurs de i on a
d;
a on eut Par contre
si,
pour uneinfinité
de valeursde 1,
on adi ni
0’, onpeut
construire
unefonction f(z) répondant
à laquestion
etquelconque 1+«.
On
peut,
parexemple, employer
leprocédé
suivant : onpart
d’une fonctionf(z)
pourlaquelle
lasuite
des dérivéesprises
de p(4)
en p tendvers la fonction
F,
choisieparmi
les solutions de F(P) ==F,
et on la modifie de la manière suivante : danschaque
tranche(n,, n;+ )
pourlaquelle di ni
a,on
remplace
le coefficient aN de rang N = n; + 03BBi di z par(N!)f3.
Les À, sontpris
entre 0 et1;
et leur borne inférieure estpositive.
La convergence uni- forme vers F subsisteracertainement,
dans toutcercle z ! I G R, si, quel
quesoit R,
on a uneinégalité
de la forme : A* . Lesloga-
rithmes des deux membres étant
respectivement équivalents
à/3 (n;
+ ~,;d2 ) log
di .et Ài
di log di,
il suffit pour cela que/3
soitplus petit
que la bornesupérieure
des03BBi di ni+03BBi di
, cequ’on
peut réaliser pour toutf3 -,-2014
enprenant
tous les 03BBi assez voisins de 1./3 peut
être aussiproche qu’on
veute 1
de
-j20142014 ,
, donc p ~ aussiproche qu’on
veut de 1 + ’a.On
peut évidemment,
enappliquant
la méthodeprécédente
de construc-- tion de
f(z),
ne pas utiliser toutes les tranches(nt, ni+1)
pourlesquelles
di ni a’;dans chaque
tranche utilisée onpeut
modifierplusieurs coefficients,
et on
peut
évidemmentprendre,
comme coefficient axmodifié,
d’autresexpressions
que(N!) [3.
Nous n’avons construit que des fonctions d’ordre inférieur à 1 + a;
une
analyse plus précise
montre que l’ordrepeut
atteindre la valeur 1 + a.On obtient un
exemple
enremplaçant, lorsque di ni 03B1,
le coefficient de. rang
.
N = ni + di - 1
par N
. On établit comme ci-dessus que lalog N /
convergence uniforme de la suite vers F a lieu dans tout
cercle 1 z I ~ R,
en
comparant
dansl’inégalité qui exprime
cefait,
leslogarithmes
des deux membres : lelogarithme
dupremier
membre estx N log
N-Nlog log N;
en
négligeant
des termes dont lequotient
par N estborné,
lelogarithme
dusecond s’écrit successivement
(N - ni ) log (N
-ni), ( 1 - ni N)
Nlog
N eti
N
log
Nqui t + «
Nlog
N.4. p désigne le p. g. c. d. des valeurs limites de la suite c~~.
Enfin, toujours
dans le cas limd;
oo, onpeut prendre
pourf(z)
unefonction holomorphe
seulement dans un cerclelorsque
la suite n~ croitassez vite.
Si
f (z )
a un rayon de convergencefini,
on a, pour une infinité de rangsN,
, N!
’
!~t~ (C : constante).
Soient encore ni, ni+1 les valeursqui
enca-drent N. Il faut que N - n; - oc avec N
puisque,
dansf ~~~’, chaque
coefficient de rang déterminé doit tendre vers une limitefinie;
ilfaut,
d’autrepart,
que C N k (N-ni)! RN-ni Ceci
exige
d’abordque ni N ~
U. Dèslors
leloga-
rithme du
premier
membre estN log N - N (1 + log G) + ...,
celui dusecond N
log
N - n;log
N - N(1
+log R)
+ ..., les termes non écrits étant infinimentpetits
parrapport
aux termes écrits. La convergence uniformene pourra avoir lieu dans un cercle de centre 0
qui
sil Nb
reste borné.Si ni log N N ~ 0, on
peut,
avecdes | aN | N! CN et
convenablementchoisis,
satisfaire à la conditionqui exprime
la convergenceuniforme,
pourvu que RC;
si ’ Nest’
seulementborné,
on ne pourra y satisfaire que dansun cercle de rayon R assez
petit.
En
définitive,
si la suite n; est tellequ’on puisse
choisir des N pourlesquels ni log N N - 0,
on pourra, par leprocédé dé jà employé,
construireune
fonction f(z)
de rayon de convergencefini quelconque
et telle que, dans tôut cercle intérieu.r au cercle de convergence, la suite f(ni) convergeuni f or-
.mément vers une limite F choisie arbitrairement
parmi
les solutions de~(p) 2014 E. c. , n,
log
N ,F(p) = F. Si on suppose seulement que
t N -
restebol°né,
la convergenceuniforme
n’aura lieu que dans un cercle de rayon assezpetit.
Les conditions ainsi mises en évidence pour la suite ni
s’écrivent,
enremarquant
que estdécroissant,
soitlim = 0, soit
lïm n’
log
ni+4CC.
1"
- - nr+,
20142014
Cas où d;
augmente
indéfiniment. -L’hypothèse
faitejusqu’ici,
quelimd,
oc,restreignait le
choix des fonctions limite F. Mais si d; -~ ~o, lafonction
limite Fpeut
être absolumentquelconque.
Ellepeut
n’être holo-morphe
et la convergence n’avoir lieuqu’au voisinage
de 0. Nous le mon- .trerons en
indiquant,
F étantdonnée,
unprocédé
de construction def.
Soit
F = 03A3Anzn n!,
de rayon de convergenceR,
et soit la suite ni telle que di ~ oc avec i. Danschaque
tranche(n;, n;+1)
prenons pour coeffi-cients a, du rang n~
jusqu’au
rang1,
les coefficientsAo, Al, AZ
...successifs de F. On a visiblement
(~ ) ,
pourI z ~
rR,
~ ~
/ (z)
- F(z) / 03A3|An|
rn n! +(|An|rn n!). (rdi di! + rdi+di+1 (di+di-1)! + ... Î
ce
qui
prouve que, dans tout cercleI
zC
rR, f ~~i’
converge uniformémentvers F.
’
Comme on l’a vu
plus haut,
la croissance des fonctions((z)
est limitéepar celle de la suite n~.
Si ~~ ~
«f(z)
est entière et d’ordre 1 + «.r Si lm lld
0 n.
ni-1 cc, onpeut,
en modifiant certains coefficients dans la fonctionf
construite comme il a étéindiqué
pour une fonction Fdonnée,
obtenir des fonctionsf ayant
un rayon de convergenceplus petit
que celui de F. Par suite laconvergence
uniformepeut
n’avoir lieu que dans uneportion
du domaine d’existence de F ouf.
Remarque.
- Si l’onprésente
lesquestions qui précèdent
sousl’aspect :
résolution de
l’équation
fonctionnelleni
~ f(ni)
=F,
F et la suite n; étantdonnées,
on voit que, pourvu que F satisfasse aux conditions nécessaires.
indiquées,
il y a une infinité de solutions que l’on obtient toutes enajou-
tant à l’une d’elles la solution
générale
del’équation
sans second membre.Ces solutions
dépendent
d’une infinité de constantes arbitraires : parlim
~ ~
E,, " ,.
exemple,
pour n=~f ‘n’
= on trouvef =
Aez+ 03A3n n! (ou
~n ~0 ) .
’3.
Convergence
vers l’infini. - Nous allons étudier maintenant la conver-gence vers
l’infini,
en nous limitant au cas de la suite de toutes les dérivées successives.Pour
exprimer qu’une
suite de fonctionsholomorphes
dans lecercle
I
zI R,
tend uniformément dans ce cercle versl’infini,
onpeut
1
écrire que dans le cercle les - tendent uniformément vers 0.
,
trrr
Si
f (z)
= aU + ... + a"- + ...
(a0~0),
1
=
b,,
+ ... +b
nzn n!
+ ...,les b se calculent au moyen des a par les formules :
5. En majorant ce qui provient de chaque tranche (n i’ n,+,).
D’où
~o 2014 ~ ~ 2014 -~~ . ~
= " ~~320142014"
, ;~p
est ainsi lequotient
pard’un
polynôme
c~ a~ ... ~p dont la somme descoefficient; s
est don-née par les formules
(~) :
:1,
~B =1,
.... ~ =C/
+ ... +C~
~-, -~ ... + s,, ...On
03B1p p!
avec03B1 = 1 log 2
. Si en effet lapropriété
a lieujusqu’à
l’indice
p-1,
on a :~
~"C~(p-l ) !
! T- ... + ..~-~C/
(~ -~) !+...+
iou :
~
., (1 + ~ + ...
+~.) ~ ,. ~ ; (,,..
_
i)
,On verrait de même que,
si 03B2 log 2,
on a àpartir
d’un certainrang
sp > 03B2pp/.
Eneffet,
pour p >p0, 1 03B2
+1 2! 03B22
+2014_
estsupérieur à
k > 1. A étant une constante
convenable,
onpeut
écrire que,jusqu’au
rang Po~ ~ > D’où pour p
quelconque,
~p >Appliquons
ceci à la suite~ (~).
Pourqu’elle
tende uniformément versl’infini au
voisinage
del’origine,
z/ d’abordque |an| ~
oo avec n.Si on suppose les an+1 an|
bornés,
cette condition eslsuffisante.
Eneffet,
. si
|an+1 an|
~D,
on voit que le coefficientbp
de2014,
dans1 f(n) (z)
vérifie :~ ~
P’
/ (~)
,. sp Dp |an|
1p.’ / D V
cequi
prouve que dans tout cercle de centre o el derayon log
2 D ,la suite
f(n) (?)
tend uniformément versl’infini. Ceci
peut
se démontrerélémentairement, puisque
l’on. a dans cesconditions
!r(.)!~!~).
.(i-D ) .,
...-P~...)~ )~j.(2-~D.,).
’Si lim
20142014’ ==
~ , les choses sont moins simples. Onpeut,
en utili-sant la méthode
théorique indiquée,
former des conditions nécessaires : parexemple,
outre 2014,an+1 a2,
2a2n+1 -an+2
an a3 ... doivent tendre vers 0."’M ~M ~~
Il est en tout cas
impossible de
donner une condition nécessaire et suffi-’
sante où que les modules des a.. On sait en
effet, d’après
6. Il est facile de voir qu’il n’y a pas de réductions de termes dans le poly-nôme écrit
au numérateur. Si par exemple a0 est > 0 et les ap alternativement > 0 et 0 à partir qui est >0, au numérateur de &p tous les termes sont de même signe (+ ou - alternativement).
un théorème de Radstrôm
précisé
etcomplété
par YMartin (7 ) ,
que si la fonctionf (z ) = an zn n !
vérifie lim|an+1 an|=~ ,
il estpossible,
en modifiantsimplement f (z)
parmultiplication
de certains coefficients par un nom-B
bre a donné * 1
(par exemple
« = d’obtenir une fonction g(z)
pourlaquelle l’origine
estpoint
d’accumulation des zéros des dérivés succes-sives. ’
Ce théorème
peut
être aisément démontré par la théorie des familles normales. Il résulte de la remarque suivante : soit la famille defonctions,
.
, zn
holomorphes
dans un domaine entourant(z)
= Co +... +cn n!
+ ...les Cn
dépendant
d’unparamètre;
si les Co sont bornés sans que les Cp lesoient
(pour
une seule valeur dep),
la famille n’est pas normale au .point
z = 0.Dans le cas
contraire,
eneffet,
onpourrait
extraire de toute suite defonctions (p une suite
partielle qui convergerait
uniformément vers unefonction
holomorphe
en0,
la convergence uniforme s’étendrait à la suite -partielle
des dérivésd’ordre p,
cequi
est manifestementincompatible
avecl’hypothèse
que les Cp ne sont pas bornés.Appliquant
ceci aux fonctions(8),
on voitqu’elles
f ormentune famille
qui
n’est pas normale aupoint
O. Toute valeur finie sauf une, auplus
estprise
une infinité de fois dans toutvoisinage
de 0 par l’ensemble des fonctions de la famille. Si 0 n’est pas valeurexceptionnelle,
le théo- rème estdémontré;
sinon il suffit de considérer la famille‘- - r (1
-et)
~
an
qui
n’est pas normale àl’origine
et pourlaquelle
0 n’est pas valeur excep- tionnelle. On en conclut quel’origine
estpoint
d’accumulation des zérosdes fonctions a
an + an+p zp p ! ;
et, àpartir
delà,
enemployant
le théo-rème de
Rouché,
onpeut indiquer
unprocédé
de formation de la fonc-tion
g (z ) (9 ) .
.Peut-on étendre le théorème de Radström-Martin à d’autres
.v’aleurs
que la valeur zéro~? Toutes les foisqu’on
pourra affirmer que la famille(z) )
n’est pas normale aupoint 0,
on serà assuré que 0 estpoint
d’accu-7. Cf. Proceedings of the Nat. Academy of Sc. vol. 35, n° 7, July 1949, pp. 399-404, et Bull. des Sc. Mathém., 2e série, t. LXXV, 1951, pp. 166-170.
8. En supposant qu’il n’y a pas une infinité de an nuls. Dans ce cas particulier le
’ théorème est évident.
9. Voir la référence citée du Bull. des Sc. Mathém.
mulation des racines des
équations f ‘~’ (z)
=A,
pour toute valeur finie de A sauf une auplus.
Ce sera le cas, parexemple,
s’il existe une suite dean
bornés,
lescorrespondants
ne l’étant pas; ou bien s’il existe unesuite de an tendant vers
l’infini,
, lesan+1 an2 correspondants
netendant
pas vers O.Les conditions
d’application
du théorème n’excluent d’ailleurs pas lapossibilité
pour la famillef ‘"’ (z ) (ou g(U) (z) )
d’être normale àl’origine.
Mais il est alors nécesaire que
l’origine
soit zéro d’une fonctionlimite,
et cela
exige
que limI an I = 0.
Unexemple
trèssimple
s’obtient àpartir
de ez en
remplaçant,
pour une infinité derangs
n;, les coefficientsn i I,
par
~i n! ,
ni. i où êi ~ 0 si i ~ oo. La suite des dérivées de la fonctionf
obtenueest normale dans tout le
plan, puisque
les ansont bornés,
donc les bornées dans toutcercle ! ~ ! ~
R. Mais le théorèmes’applique, puisque
lim
an+1 an |
=00 ,Si,
par
exemple,
on suppose que ni+1 -- ni ~ oo aveci
,on voit que
(z)
tend uniformément vers ez - 1 dans tout domaineborné;
et, pour ni assezgrand, chaque f ‘’1’’ (z)
a un zéro dans le cercle1 z
c.4.
Convergence
d’une suitepartielle
de dérivées en unpoint
et de la suiterestante en un second
point.
- Comme nous l’avons vuau § 2, l’hypothèse
.que la suite
{(n)
converge en unpoint
entraîne la convergence uniforme dans tout domaine borné et détermine à un facteurprès
la limite.Qu’ad-
vient-il
lorsque
l’on scinde la suitef c"’
enplusieurs
suitespartielles,
et que l’onimpose
la convergence de lapremière
suitepartielle
en unpoint
z1, de la deuxième en unpoint
z~, ...’ .
Nous donnerons d’abord des indications sur un
problème préliminaire :
celui de la
détermination
d’une fonctionanalytique
par la donnée des valeurs d’une suitepartielle
de dérivées en unpoint,
d’une deuxième en un secondpoint
... Nous nous limiterons aux cas lesplus simples
suivants :a)
Déterminer une série entièref (z)
pourlaquelle f’ (0), f"’ (o),
...
f c2n+l’ (0)
...d’une part, f" (z~),
...f ‘2’t> (0)
... d’au.trepart,
ont des valeurs données.
zo est
supposé
intérieur au cercle de convergence. Pour la commodité des notations nousprendrons
zo = 1. Nous traiterons d’abord le casparticulier où
les valeurs donnéesde f
et de ses dérivées sontnulles,
et nous montre-rons
qu’il
y a une infinité de solutions. Dans le casgénéral,
toutes lessolutions s’obtiennent en
ajoutant
à l’une d’elles les solutions trouvées dans le casparticulier :
donc leproblème
seraimpossible
onadmettra
une infinité de solutions.
Lorsque
les valeurs données sontnulles, f (z)
est de la formeles a devant vérifier le
système
et d’autre
part
la conditiond’inégalité
qui exp.rime
que le rayon de convergence def (z)
est > 1.Le
système
linéaire à une infinité d’inconnuesqui
détermine les a est d’untype
étudié par H. von Koch(1°).
Considérons la fonction carac-’
téristique
w(f)
> = 1+ t 2!
+ ... +tn (2n)!+..=cht.
si v.désigne
lenombre .
de racines
de 03C6 (t)
dans lecercle f I
r, les solutions de(S) qui
vérifient lim~ ~ aw" ~ 1 ~
rdépendent
de v(r )
constantes arbitraires. Si v(r )
=0,
seule la solution banale ao _ ... = a2n = ... = 0répond
à laquestion.
Comme la fonction ch
~t
admet une infinité de racinessimples
on voit que, sous la condition
les
Ap désignant
desconstantes
arbitrai-res. Cela conduit à
/ (z)
=A +
z . Cessolutions,
construitesavec des
cosinus,
etqui
sont des fonctions entières d’ordre1,
étaient évidentes àpriori;
mais nous voyons que, sous la conditionénoncée,
cesont les seules. En
particulier,
si onimpose lim I ) 03C0 2 ,
iln’y
aque la solution
banale f (z) =
0.’
On
peut
ainsiconstruire
des solutionsf (z ) dépendant
d’autant deconstantes arbitraires
qu’on
le désire; mais onpeut
aussi obtenir des10. Cf. Arkiv fÕr .4star. och Fys., 1921, Bd XV, n° 26.
solutions
dépendant
d’une inimité de constantes arbitraire enprenant
/’(~)=~ApCOs~p+~~
et en choisissant les.1,
tels que la sérieo
écrite
converge uniformément dans un cercle~ ) ~ R,
avec R > 1. En remar-quant que
cos(x
+ iy) ~=
cos2 x + on voitqu’il
suffitd’imposer
Dans le cas
général,
les coefficients a" derang impair
sont donnésavec la condition
d’inégalité
nécessaire llln|an| n! 1),
ainsi quef ( I , )
t" (1 ),
...f(2n) (1 )
... Posons g(z) = 03A3 a2n+1 z2n+1 (2n+1)!
. Les de.
pair
sont fournis par lesystème (S)
avec, comme secondsmembres, .,Ie.s
.
valeurs ao, ... ...
égales respectivement
à1 ) - 1 " 1
-" 1
....Il faut évidemment que les données vérifient lim
2n |f(2n)(1)| (2n)!
~,f (z)
’étant
holomorphe
aupoint
1. Lesg(2n) ( 1 )
vérifientautomatiquement
cettecondition
d’après l’inégalité imposée
aux a de rangimpair.
Et on ne doitprendre
que les solutions de(S)
satisfaisant à la condition(C).
..En ce
qui
concerne lesystème (S) seul, indépendamment
de sonappli-
cation au
problème qui
nous occupe, notonsqu’il
a été résolu par vonKoch
lorsque
les seconds membres satisfont à limn|03B12n|
~ . Silim
( a,,t (
r, il y atoujours
une solution vérifiant limn|a2n|
r.On obtient toutes les autres en lui
ajoutant
les solutions dusystème humogéne.
Dans le cas où les seconds membres sont absolumentquelcon-
ques, on
peut
encore montrer l’existence d’une solution(et
par suite d’uneinfinité )
en utilisant une méthode d’E. Borel(1~1 )
: on résout d’abord lesystème
avec, une certaineapproximation qui
ramène au cas où les seconds membres sont bornés.Dans le
problème
icitraité,
il resterait à examiner si les solutions dusystème (S ) satisfont
’à la condition(C ) , lorsque
les données satisfont aux 11. Cf. BOREL, Sur quelques points de la théorie des Fonctions, Ann. de I’Ec. Norm.sup., 3e série, t. XII, 1895, pp. 9-55. ’
-
’ ’ ’
Voir aussi F. RIESZ, Les systèmes d’équations linéaires à une infinité d’inconnues,
Paris, Gauthier-Villars, 1913, p. 19. ,
conditions nécessaires
qui
ont étéindiquées.
Nous n’aurons à utiliser quen
’
le cas où les a2" sont
bornés,
donc lim~ a~n j
1. .Il y aura donc une solution
unique
vérifiant lim~/ ! 1 1 C 2 ,
dessolutions
dépendant
d’unnombre
fini de constantes arbitraires sous la condition quet/ ) I
soitborné; et,
sous la seule condition(C),
onpourra former des solutions
dépendant
d’une infinité de constantes arbi- traires.b)
Tout cequi précède
segénéralise
au cas où l’on donne àl’origine
les valeurs des ter~mes de la suite
f ~n’,
àl’exception
def, f ~~’,
...f
... dont on donne les valeurs aupoint
1. ,On est conduit à un
système (S) qui
a pour fonctioncaractéristique
qui
est un sin.us d~ordre p.Il résulte des
propriétés
des sinus d’ordresupérieur
que admetune infinité de racines
simples t1, t2, ... tn ... alignées
avecl’origine,
etpar suite
qu’on peut
former pour lesystème homogène
des solutionsdépendant
d’un nombre fini ou d’une infinité de constantesarbitraires;
les fonctions
f (z) correspondantes s’expriment
comme combinaisons linéai-res finies ou infinies de _
On verrait d’autre
part
aisément comment les résultatsprécédents
setransforment
lorsque,
au lieu dupoint 1,
onprend
pour deuxièmepoint
un
point
zoquelconque.
’
Application.
- Cherchons les fonctionsanalytiques
f(z ) , holomorphes
dans un cercle de centre
0,
de rayon >1,
pourlesquelles (0)
-~ A etf ~2~’ (0)
- Blorsque
n --~ 00.Il faut d’abord A +
(E’n
-~0).
Les a2~ sont alors donnés par lesystème (S)
avec auxseconds
membres «o, «2, ... «~n ..., et onvoit que si noo. .
En écrivant «~" = B -A sh 1 + on trouve pour le
système (S),
d’après la théorie
de H. vonKoch,
une solutionparticulière
de la formeOn obtient ainsi les fonctions
0
qui
visiblementrépondent
toutes à laquestion.
’ ..Pour ces
fonctions,
la suite des dérivées d’ordrepair
et la suite des dérivées d’ordreimpair
sont toutes deux uniformémentconvergentes
danstout domaine
borné,
les limitesétant respectivement
Ces limites sont déterminées dès que A et B sont connus.
Or,
’ sous la condition limn |an| 03C0 2 ,
’ lesfonctions f .(z)
ainsi trouvéessont les seules
qui répondent
à laq,uestion.
Lespropriétés
vues au’début
.
du §
2 s’étendentdonc,
à condition de ne considérer que les fonctionsf (z )
dont lescoefficients
sont ainsi limités(12 ) .
Sans cette restriction les fonction
f (z)
s’obtiennent enajoutant
auxprécédentes
les fonctionsà
dérivéesimpaires
nulles àl’origine,
et à déri-vées
paires
nulles aupoint
1. Lespropriétés précédentes disparaissent.
Plus
généralement,
si lepoint
1 estremplacé
par lepoint
zo on obtient des résultatsanalogues,
la condition lim03C0 2
étantremplacée
par2) où
pdésigne
lepremier entier ~ 0
pourlequel
lesecond nombre
est ~
1.5. Généralisations. - Le
problème
traitéau §
2peut
êtregénéralisé
dela manière suivante : la suite cn étant
donnée,
trouver lesfonctions analy- tiques f (z)
telles que, dans un certaindomaine,
la suite cnf ~n’ (z)
soituniformément convergente.
Avec les notations
déjà employées,
la convergence àl’origine exige
que cn a,z tende vers une limite Alorsque
n - ce. La convergence uniforme dans un domainecomprenant
0exige
que Cn =c "
c"+; ait unelimite, donc,
si A =t=0,
queÇ"-
tende vers une limite finie À. C’est ce quenous supposons
désormais (13 ) ,
12. La condition, qui est lim n|f(n)(o)|
v ,
entraîne que f(z) est entière,d’ordre £ 1, au plus du type moyen de l’ordre 1, et équivaut à lim
n|f(n)
(z)I§
quel que soit z. ,
13. Si la limite n’est pas nulle, on peut la supposer égale à 1, en remplaçant z par
z 03BB .
Sic"-
ne tend pas vers une limite finie, la seule fonction holomorphe F(z) qui puisse être limite uniforme de cn est F(z) = 0. En effet, si dans F le coefficientde --
était Ap~0, on devrait avoir : cn an+p ~ Aro et cn an+p+1 =c"
limite finie.z Dès
lors,
si cn an-A,
le coefficient dej
dans cn est c~qui
tend vers A hp, et
vérifie quel
que soit n :cn I
M Kp(M désigne
unnombre
supérieur
à tous les| cn an I
et K un nombresupérieur
à tous lesI c" .
Donc tend uniformément dans tout domaine borné vers! c"
) f
F
(z )
= Aeaz. Lesf onctions f (z )
cherchées sont les fonctions pourlesquelles
.ait
A
+ ~n cn
(Fn ~ 0. Elles sontentières,
d’ordre1,
et auplus
dutype
moyen de l’ordre 1.
En
particulier,
sicn cn+1 ~ 0,
les seules limitespossibles
sont les cons-i
tantes A.
On
pourrait
considérer de même le cas d’une suitepartielle
de Cnet on retrouverait des
propriétés analogues
à cellesdéjà
rencontrées. Parexemple
si cnp tend uniformément vers Florsque
n- oo,cnp f(np+p)
== .
2014"2014
tend à la fois vers et vers 03BBp F. F est donc solution de F(p) = 03BBp F. Si 03BB =0,
F est unpolynôme
dedegré
p - 1.On
pourrait
enfin étudier les limitesd’expressions
faisant intervenirplusieurs
dérivées successives. Parexemple,
si on recherche les fonctionspour
lesquelles
ao + ~«1f
~n+l’ + ... + a~ converge uniformémentlorsque n -
oo ao, 0:1, ... «p étant des constantesdonnées,
on se ramène à unproblème
traité enposant g
= a~f + al f’
+ ... + ap6. Limites de moyennes des dérivées. - Nous allons maintenant étudier les fonctions
analytiques
pourlesquelles
une moyenne de la fonction et deses n
premières
dérivées admet une limitequand
n -~ oo.On recherche la limite d’une
expression
de la forme ou,plus généralement, (14).
a une limite finielorsque
n -~ oo, on est conduit à l’étude d’une
équation
différentielle linéaire d’ordre infini à coefficients constants. Nous supposerons ici que cp(n )
-~ oo, la suite 1 cp(n )
étant nondécroissante,
et nous montrerons que, sous deshypo-
14. Nous supposons cm indépendant de n. Plus généralement on pourrait examiner le
cas de