Analise algébrique. Recherches d’analise sur les fonctions, avec application à la démonstration du parallélogramme des forces
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 14 (1823-1824), p. 350-363
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350
ANALISE ALGÉBRIQUE.
Recherches d’analise
surles fonctions,
avecapplication
à la démonstration du parallélogramme des forces;
Par
unABONNÉ.
RECHERCHES
DANALISE
DANS
des recherchesphysico - mathéinatiques ,
on rencontrequelquefois
deséquations
dequelqu’une
desformes
suivantes :. La loi de ces résultats est manifeste : on
peut
lesprolonger
en toute sécuritéaussi loin qu’on le voudra , et on voit
qu’ils donneront,
en réduisant,En
exprimant
donc que cette dernièreéquation
a lieuquel
que soit x etréduisant,
il viendraSUR
LESFONCTIONS.
351dans
lesquelles
la forme de la fonction ~ est l’inconnue du pro- blème. Nousallons , dans
cequi
vasuivre,
montrer comment onpeut déterminer ,
pourchaque
cas , lanature
de lafonction y ;
nous
-appliquerons
ensuite à unexemple les
résultats que nous auronsobtenus.
I.
Si ,
dansl’équation
on
change u
enu+p,
elle devientinais ,
en vertu de laproposée
et ainsi de suite, ce
qui
démontre la loi annoncée.Ces résultats,
auxquels
il serait aisé deparvenir ,
sans rien- emprunterdu calcul différentiel , peuvent servir de
supplément
à cèqui
a déjà étépublié
dans ce recueil ( tom. III, pag. 344).- J. D. G.
352 RECH ERCHES D’ANALISE
donc,
ensubstituant
en supposant ensuite que v se
change
en v+x , on trouvera , par de semblables considérations queet en
général
Si
l’on
suppose ensuite toutes les lettres t , u , v , ...égales à
t et au nombre
de q ,
cetteéquation deviendra
où y
est un nombre essentiellement entier etpositif.
Onaurait
semblablement
Dans cette dernière
équation ,
posons qu=t ;d’où u=I q t ; ce
qui donnera,
ensubstituant ,
d’où
puis ,
enmultipliant
les deux membrespar
Mais
SUR LES FONCTIONS.
353
Mais si dans
l’équation (3)
onchange q
en p, elle devientpuis,
enchangeant
t en I q t ,donc,
encomparant (4)
et(5) ,
et, comme les nombres entiers
positifs
p, fi peuvent êtrepris
aussigrands qu’on voudra,
il en résulte quel’équation (3)
doit avoirlieu
lors même que q est incommensurable. Il ne serait pas diffi- cile de prouverqu’elle
doit avoir lieuégalement lorsque y
estnégatif.
Si
présentement
onpose p q t=u , d’où p q= u t , l’équation
deviendra
ou bien
et comme t et u sont
supposés
deux variablesindépendantes , qui
ne sauraient
généralement être égales
entreelles ,
on doit en conclureA étant une constante.
Tom. XIV.
47
354 RECHERCHES
D’AVALISE
Ce résultat se vérifie d’ailleurs
facilement :
il donne en effetd’orl,
enajoutant,
comme le veut
l’équation proposée.
IL
Si,
dansl’équation
en
change u
en uv ,puis v
en vx , etainsi
desuite ;
en dé-veloppant
successivement~(uv) , ~(vx) ,
...au
moyen de cettemême équation ,
on trouveragénéralement
Supposant
ensuite que lesvariables t,
u , v , ... touteségales entre elles,
sont au nombrede q,
on aura -et l’on
aurait pareillement
Faisant ,
dans cettedernière équation , uq=t ,
d’où u=tq , elle deviendraet par suite
puis ,
enmultipliant
les deux membres par p,SUR LES
FONCTIONS. 355
Mais
si ,
dansl’équation (3),
onchange
q en p , elledevient
puis . en
changeant
/ entq ,
donc,
encomparant (4)
et(5) ,
et, comme les nombres entiers
positifs p , q
peuvent êtrepris
aussi
grands qu’on
levoudra,
il -en résulte quel’équation (3)
doitavoir lieu lors même que q est
Incommensurable.
Il ne serait pas difficile de prouverqu’elle
doit avoir lieuégalement , lorsque q
est
négatif.
Si
présentement
on posetp q=u ,
on entirera
p q
=Log.u Log.t , et l’équa-
tion
(6)
deviendraou bien
d’où
onconclura ,
commeci-dessus ,
356 RECHERCHES
D’ANALISECe résultat se vérifie d’ailleurs
facilement ;
il donne en effetd’où ,
enajoutant
comme le veut
l’équation proposée.
III.
Si ,
dansl’équation
on
change
,tour-à-tour ,
u en u+v , v env+x ,
et ainsi desuite ,
en
développant
successivement~(u+v) , ~(v+x) ,...,
au moyende cette même
équation ,
on trouveragénéralement
supposant
ensuiteque
les variables t, u, v ,...,toutes égales
entre
elles,
sont au nombrede q,
on aurajt l’on
aurait pareillement
Faisant ,
dans cettedernière , qu=t, d’où u=I q t ,
elledeviendra
etnar suite
SUR LES
FONCTIONS. 357
puis,
en élevant les deux membres à lapuissance
P,Mais
si ,
dansl’équation (3) ,
onchange
q en p, elle devientd’où,
enchangeant
t enI q t ,
donc ,
encomparant (4) à (5) ,
et, comme les nombres entiers
positifs p
et qpeuvent
être sup-posés
sigrands qu’on
levoudra , il s’ensuit
quel’équation (3)
doit avoir
lieu,
lors mêmeque q
est incommensurable. Il ne serait pas difficile de prouverqu’elle
doit avoir lieuégalement , lorsque
q est
négatif.
Si
présentement
onpose p q
t=ud’où p q
=u l’équation (6)
deviendra
ou
bien
d’où on
conclura y
commeci-dessus,
358
RECHERCHES D’ANALISE
Ce résultat se vérifie
d’ailleurs facilement ;
il donne en effetd’où ,
enmultipliant .
comme le veut
l’équation proposée.
IV.
Si,
dansl’équation
on
change
tour-à-tour u en uv , v et vx , etainsi
desuite,
endéveloppant
successivement~(uv) , ~(vx) ,...,
au moyen de cette mêmeéquation,
on trouveragénéralement
Supposant
ensuite que les variables t , u , v ,...,
touteségales
entre
elles ,
sont au nombre de q , on auraet l’on
aurait pareillement
Faisant,
dans cettedernière , uq=t , d’où u=tq, elle deviendra
et
par
suiteSUR LES
FONCTIONS. 359 puis ,
en élevant les deux nombres à lapuissance
p,Mais
si ,
dansl’équation (3) ,
onchange
q en p , elledevient
d’où,
enchangeant
t entI q ,
donc ?
encomparant (4)
et(5) ,
et, comme les nombres entiers
positifs
pet q peuvent
êtresupposés
si
grands qu’on
levoudra,
il s’ensuit quel’équation (3)
doit avoirlieu lors même que q est incommensurable. Il ne serait pas difficile
de prouver qu’elle
doit avoir lieuégalement lorsque
q estnégatif.
Si
présentement
on posep tq
=u,d’où p q
=Log.u Log.t ,
l’équation (6)
deviendra
ou bien
d’où on
conclura
comme ci-dessusmais on a
360
RECHERCHESD’ANALISE,
B étant une nouvelle constante , donc finalement
Ce résultat se vérifie d’ailleurs
facilement ;
ildonne
en effetd’où ,
enmultipliant,
comme le veut
l’équation proposée.
Entre autres usages que
l’on pourrait
faire de cesrésultats ,
nousindiquerons
icil’application ingénieuse
que M.Ampère
a faite dudernier à la démonstration du
parallélogramme
des forces. On sait quelorsque
deux forcesagissent
sur un mêmepoint,
suivant desdirections
quelconques y
elles ont une résultanteunique dirigée
vers ce
point , comprise
dans leplan
des composantes etpassant
dans l’angle
que forment leurs directions. Il est deplus
manifesteque , si les composantes sont
égales ,
la résultante divisera cetangle
en deux
parties égales ;
c’est-à-direqu’elle
sera alorsdirigée
sui-vant la
diagonale
du rhombe construit sur les droitesqui repré-
sente les composantes en intensité et en direction.
On peut prouver de
plus
que,lorsque
cescomposantes égales
sont en outre
rectangulaires
ladiagonale
dont il vient d’êtreques-
tion
représente
la résultante non seulement en direction mais en- core en intensité. Cetteproposition
se déduitd’un
raisonnement fortsimple
que ,parce qu’il
est peu connu on sera sans doute bienaise de rencontrer ici.
Si
SUR
LES FONCTIONS. 361Si l’on suppose que la résultante de deux forces
représentées
enintensité et en direction par deux côtés consécutifs d’un carré est
représentée
en intensité par unelongueur plus grande
que sa dia-gonale,
ilfaudra ,
àl’inverse, qu’une
forcereprésentée
en intensitéet en direction par cette
diagonale ; décomposée
suivant les deux côtésqui
la comprennent , ait descomposantes représentées
en in-tensité par des droites moins
longues
que les côtés de cecarré;
etau
contraire.,
si la résultante estreprésentée
en intensité par une droite moinslongue
que ladiagonale,
une forcereprésentée
parcette
diagonale
aura descomposantes représentées
en intensité pardes droites
plus longues
que les côtés de ce carré.Cela
posé,
soit un carréOXZY ,
avec ses deuxdiagonales OZ ,
XY se
coupant
enC ;
et sur ses deux côtésOX, OY ,
commediagonales ,
soient construits les deux autres carrésCA ,
CB.Sup-
posons que
OX,
OYreprésentent
les intensités et directions de deux composantes ,auquel
cas OZ sera la direction de leur résultante.Si l’on suppose que l’intensité de cette résultante soit
plus grande
que
OZ,
il faudrad’après
cela que les composantesOD ,
OF deOX,
etOE,
OF deOY,
soient moindres queOA=OC=OB ;
mais OD et OE se
détruisent ;
donc la résultanteunique
de OX etTom. XIV.
48
362 RECHERCHES D’ANALISE
OY se trouverait ainsi
représentée
par2OFOZ,
cequi
est contrel’hypothèse.
Si l’on
supposait ,
aucontraire,
que la résultante de OX etOY
fut moindre que
OX,
il faudrait que les composantesOD’ ,
OF’de
OX.,
etOE’ ,
OF/ deOY,
furentplus grandes
que OA=OC=OB ;
et comme encore ici ODI et OE’ sedétruisent,
la résultante de OX et OY se trouverait être2OF’>OZ ,
cequi
seraitégale-
ment contraire à
l’hypothèse.
La résultante de OX et
OY ,
ne pouvant être ainsi niplus grande
ni moindre que
OZ,
lui sera nécessairementégale ,
et on auraconséquemment
Soient
présentement P’,
P" deux forcesrectangulaires inégales quelconques,
dont larésultante
soitP ; et soit Ang.(P , P’)=03B8 ;
ondevra avoir
d’où . par l’élimination de P" .
équation qui
doit être de la formeafin
que 0
ne varie pas, tant que lerapport
de P’ à P demeurera le même.Mais ,
parée que 03B8 est une fonction deCos.03B8 ,
on pourra à cetteéquation
substituer la suivante~ étant la
caractéristique
d’une fonction inconnuequ’il s’agit pré-
sentement de déterminer.
Pour y parvenir , considérons
trois forcesrectangulaires X , Y, Z
SUR LES
FONCTIONS.
363agissant
sur un mêmepoint
0. Soient P la résultantepartielle
deX et
Z, Q
celle Y etZ
et R la résultante de tout lesystème ;
cette dernière pourra être indifféremment considérée comme la ré- sultante des forces
rectangulaires P
et Y ou comme la résultantedes forces
rectangulaires Q
et X.Soient
posés
nous aurons, par ce
qui précède
d’où en
comparant
leproduit
des deuxpremières équations
à latroisième
Mais
l’angle trièdre, rectangle
suivant la direction deP,
dont lesdeux autres arêtes sont suivant X et
R,
donned’où donc
d’où on
tire,
par ce que nous avons vu(IV)
Donc Z étant la résultante de deux forces
rectangulaires
X etY,
faisant avec leurs directions des
angles 03B1 , 03B2 ,
on doit avoird’ou
mais si l’on suppose