• Aucun résultat trouvé

Depuis le 1er janvier 1976: Organe d'information de la Société fribourgeoise des écrivains

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Depuis le 1er janvier 1976: Organe d'information de la Société fribourgeoise des écrivains"

Copied!
32
0
0

Texte intégral

(1)

H 'Si. ..

(2)

2

FRIBOURG - ILLUSTRE La vie musicale

Organe officiel des Fribourgeois

«hors les murs» depuis 1957 Depuis te 1er octobre 1975, organe de liaison de:

— Société cantonale des Musiques fribourgeoises

— Société cantonale des chanteurs fribourgeois

— Céciliennes

— Fédération fribourgeoise du cos¬

tume et des coutumes

— Fédération fribourgeoise des ac¬

cordéonistes

— Association des organistes

— Conservatoire de musique.

Depuis le 1er janvier 1976:

Organe d'information de la Société fribourgeoise des écrivains.

FRIBOURG-ILLUSTRE La vie musicale

Magazine bimensuel paraissant le premier et le troisième mercredi de chaque mois.

Edition, impression, administration:

Imprimerie Fragnière SA 35, route de la Glâne 1700 Fribourg Tél. 037 24 75 75 Rédaction:

Case postale 341 1701 Fribourg Tél. 037 24 75 75 Télex: 36 157

Rédacteur en chef responsable et photographe:

Gérard Bourquenoud Bureau: 037 24 75 75 Privé: 037 46 45 27

Rédacteur «La vie musicale»

Pierre Kaelin Bureau 037 22 16 03 Privé: 037 26 23 69

Délai de réception des annonces:

Quinze jours avant la parution Abonnements:

Suisse Annuel Six mois Trois mois

Fr. 36.90 21 — 15 — Etranger

Envoi normal: Fr. 49.—

Envoi par avion: 73.—

Compte de chèques postaux 17-2851

«Fribourg-lllustré» et le supplément

«La Vie musicale» ne peuvent être vendus séparément.

La reproduction de textes ou d'illus¬

trations ne peut se faire qu'avec l'autorisation de la rédaction.

La rédaction n'assume aucune res¬

ponsabilité pour les manuscrits et photos non commandés.

Service des annonces:

Annonces Suisses SA (ASSA) 8, bd de Pérolles

1700 Fribourg Tél. 037 22 40 60

Acquisiteur en annonces pour Fribourg-lllustré:

André Vial, Bulle Bureau: 037 22 40 60 Privé: 029 2 55 30 Tarif de publicité:

1/1 page Fr. 635.—

1/2 page 340.—

1/4 page 180.—

1/8 page 95.—

1/16 page 53.—

Supplément «La Vie musicale»

Une case 50 x 34 m/m Fr. 40.—

Reportage publicitaire:

1/1 page Fr. 750.—

Rabais de répétition et sur abonne¬

ments d'annonces.

SOMMAIRE

Le Liban va-t-il retrouver la paix?

Musée gruérien. Bulle Chant et musique à Marly

Ecole de danse et de musique à Châ- tel-Saint-Denis

Feuilleton FI

La Fédération des consommatrices Concours FI

Nous les jeunes Coiffure Eric, Fribourg Ecrivains fribourgeois L'abbé Bovet chante encore...

8e district fribourgeois Flashes du canton

Bonjour Monsieur le syndic de Wün- newil-Flamatt.

Entre l'église et la pinte Une page sportive Programme TV Les défunts

A nos lecteurs.

Les textes et photos que vous désirez voir paraître dans notre magazine doi¬

vent parvenir à l'adresse suivante:

Rédaction de Fribourg-lllustré 35, rte de la Glâne

1701 Fribourg

Parution de notre prochain numéro Mercredi 5 mai 1976

Par l'image et par l'odeur

Notre couverture

Cachées dans le feuillage du quartier du Jura, à Fribourg, ce sont les cloches de l'église Sainte-Thérèse.

Un établissement public qui est embelli par un tas de fumier, est un fait plutôt rare.

C'est pourtant le cas dans un village broyard, où le paysan voisin n'a pas trouvé mieux que de mettre son fumier contre la façade du restaurant. Pour l'autorité communale comme pour le client et le touriste, l'image et l'odeur de ce tas de fumier n'est pas une carte touristique et IgastronomiqueI pour Domdidier. Et Photo G. Bourquenoud-FI pourtant...

ETES-VOUS NOTRE GAGNANT?

i

! ! ,J u

$ 1 '

»...

IwV- *<«•>

y- -

La personne dont le visage est entouré d'un cercle, est invitée à se présenter à notre bureau jusqu'au 5 mai 1976 ou de nous faire parvenir une photo récente.

Le gagnant touchera un abonnement de trois mois à «Fribourg-lllustré - La vie musicale».

Philippe de Week Directeur Général de

l'Union de Banques Suisses sera élu Président du Conseil d'Administration de notre Banque.

Monsieur Philippe de Week est né le 2 avril 1919 à Fribourg. Il a terminé ses études à l'Université de cette ville par une licence en droit et l'examen d'avo¬

cat fribourgeois. Après avoir été durant 3 ans collaborateur de l'étude du futur Conseiller fédéral Bourgknecht, il fut durant 3 ans partenaire de la banque Week, Aeby & Cie. Lors de la reprise de cet Etablissement par l'Union de Ban¬

ques Suisses, il devint en 1953 le pre¬

mier Directeur de la Succursale de Fri¬

bourg. Il assuma ensuite, dès le 1er fé¬

vrier 1956, la Direction de la Succursale de Genève avant d'être nommé le 2 décembre 1962, Directeur général ad¬

joint.

En date du 1er janvier 1964 il devint Directeur général de l'Union de Ban¬

ques Suisses et eut successivement la charge de la Division des Services puis de la Division étrangère, avant d'être responsable des Affaires commercia¬

les des Succursales de la Suisse Ro¬

mande et du Tessin. Il assuma en outre, dès 1er janvier 1968, la coordination de toutes les activités de la Direction gé¬

nérale. Monsieur Philippe de Week est vice-président de l'Association Suisse des Banquiers.

(3)

Les ruines d'An jar Vue partielle du port de Beyrouth Le Liban dans l'attente d'une paix

dll Table (Texte et photos G. Bd)

Depuis quelques mois, la guerre fait rage dans ce magnifique pays touristique du Proche-Orient. Le conflit s'est encore aggravé ces dernières semaines par la ferme¬

ture de l'aéroport de Beyrouth, véritable carrefour international des liaisons entre l'Europe et l'Asie. La MEA (Middle East Airlines-Air Liban) qui est la plus grande entreprise commerciale du Liban, contribue très largement à l'essor de l'économie du pays. Les cloches de toutes les églises ont sonné pour appeler les hommes aux armes. Le pape Paul VI a lancé un appel aux chrétiens pour une tentative de pacification. Une seule question se pose, quand mettra-t-on fin à cet atroce bain de sang au Liban?

Il y a une année, j'étais l'invité de la MEA pour une visite de ce charmant pays touristique appelé «Petite Suisse du Proche-Orient». Lors de mon séjour à Beyrouth, je fus accueilli très agréablement par M. Sami Rababy, vice-président de la compa¬

gnie aérienne et chef du service des relations publiques. Cet homme au cœur très ouvert est très attaché à Fribourg où sa fille fait ses études. Grâce à sa gentillesse et à celle des employés de la MEA, j'ai eu le plaisir de découvrir tout ce qui fait la beauté et le charme du Liban. Comme un reportage a déjà été publié dans notre magazine, je me bornerai simplement à vous donner quelques images de ce pays qui est en train de perdre un peu de son prestige.

Etat du Proche-Orient (10 400'km2), le Liban s'étire en bordure de la Méditerranée sur une longueur de 200 km et une largeur qui n'excède pas 75 km. Ce pays est limité au sud par Israël, à l'est et au nord par la Syrie. La population libanaise (trois millions d'habitants) est, dans sa presque totalité, d'origine sémite, mais se caractérise par une grande hétérogénéité religieuse. Elle est composée de 53% de chrétiens, 45% de musulmans, et de 160 000 Palestiniens. Avec un revenu annuel de 420 dollars par habitant, Le Liban est le plus riche des pays arabes, et ceci grâce uniquement à ses activités commerciales. Ce petit pays est riche d'un héritage historique quatre fois millénaire. Il s'agit en effet d'une vieille terre phénicienne qui a connu les influences grecques, romaine, byzantine, perse, avant d'être islamisée au Vile siècle par la conquête arabe. Elle est devenue au XVIe siècle, une province de l'Empire turc.

L'histoire du Liban moderne a commencé au XlXe siècle, avec les tentatives d'éman¬

cipation de l'émir Bachir II. Depuis, la vie politique du Liban a été assez troublée. Le conflit israëlo-arabe est particulièrement dangereux pour ce pays qui ne cherche pourtant que la paix.

Une rue animée de Beyrouth

Une image de l'aéroport de Beyrouth

Un jardin public du centre de Beyrouth La vente des œufs sur le trottoir

(4)

4

MENUISERIE

MAGNIN FRERES

L'entreprise Magnin Frères, à Sâles. A droite, on distingue les nouveaux ateliers.

Quand un ébéniste regarde un arbre il le devine, au-delà de ses feuilles, de ses branches, de ses racines. Il veut enten¬

dre craquer ses fibres, entendre monter la sève. Quelle a été sa vie, sa nais¬

sance? C'est ce qu'il exprime dans son travail. Le présent, le passé, le futur, mais aussi l'enveloppe et la substance qu'elle renferme.

De l'atelier artisanal à la menuiserie C'était en 1945. Venant d'Estavannens avec sa famille, M. Ernest Magnin dé¬

cida d'exercer son métier de menuisier dans le joli village gruérien de Sales.

Installé dans l'ancien bâtiment de la poste qu'il venait d'acquérir, il trans¬

forma le bureau postal et une petite annexe en atelier de menuiserie. Autour de l'établi, l'outillage était fort mo¬

deste. Cet artisan se souvient - et c'est sans doute l'une des clefs de son talent - de l'époque où le travail fait de ses propres mains était le seul gagne-pain de sa famille. De son propre aveu,il n'eut jamais souci.

La quatrième dimension du bois En pénétrant dans son atelier empous- siéré, tout encombré de bouts de bois aux formes, aux essences et aux origi¬

nes diverses, on s'apercevait que chez le papa Magnin le sang d'ébéniste bouillonnait dans ses veines. Ebauchée

au tour à bois, chaque bille se transfor- maiten un objetqui faisait la caractéris¬

tique de son travail. En regard de cet artisanat qui reprend sa place dans no¬

tre vie quotidienne, le tour à bois n'est pas à négliger, même à l'approche de l'an 2000. Mettre autant d'amour dans la fabrication d'une porte ou d'une fe¬

nêtre n'est pas à la portée de tous. Et c'est avec son propre élan de menui- sier-ébéniste qu'il a transmis à deux de ses fils, le goût et l'art du métier.

Une constante évolution

Marius et Martin Magnin firent l'ap¬

prentissage de menuisier-ébéniste dans l'atelier de leur père. Avec lui, ils ont acquis une solide formation profes¬

sionnelle. L'atelier primitif s'avéra rapi¬

dement trop exigu. L'arrivée de ces jeu¬

nes forces, initiées à des techniques modernes, donna une nouvelle impul¬

sion à cette entreprise artisanale qui connut ainsi une évolution de plus en plus réjouissante. Le propriétaire, en¬

couragé par la génération montante, décida d'agrandir ses ateliers une pre¬

mière fois en 1956, la deuxième fois en 1961, étape qui vit la construction d'un appartement. Vifs nerveux, compé¬

tents, Marius et Martin Magnin étaient toujours à la recherche d'une dimension supplémentaire. Pasdenoblescopeaux s'enroulant dans leur chevelure... Les ateliers ronflant au rythme du tour à bois encore utilisé par le fondateur. Au fil des ans, l'évolution était constante,

raison pour laquelle, en 1960, l'entre¬

prise Magnin fit l'acquisition d'un bâti¬

ment voisin qui fut aménagé six ans plus tard en dépôt pour le bois d'oeuvre.

Connaissez-vous Marius et Martin Magnin?

Marius a passé sa maîtrise fédérale de menuisier-ébéniste en 1960. Il assume la direction générale de l'entreprise. Il est responsable de l'achat des matières premières, de la création de la cuisine chez le client, des contacts avec l'archi¬

tecte, de l'élaboration des plans et devis, des relations avec la clientèle et de la vente des produits. Durant onze ans, il a donné des cours de dessin à Fribourg pour la préparation des candi¬

dats à la maîtrise fédérale de menui¬

sier-ébéniste.

Son épouse Bernadette assume la ges¬

tion de l'entreprise avec une rare com¬

pétence, en s'occupant du bureau, de la comptabilité et de la corespondance.

Martin a obtenu sa maîtrise fédérale de menuisier-ébéniste en 1967. Il est le chef technique de l'entreprise. Cons¬

tamment en contact avec le personnel, il est le responsable direct de la fabrica¬

tion et du montage. Possédant un sens inné de l'organisation, c'est lui qui a la délicate mission de monter chaque cui¬

sine chez le client.

Son épouse Suzanne fait bénéficier l'entreprise de sa précieuse collabora¬

tion en s'occupant de la pension de certains ouvriers.

MM.Marius et Martin Magnin, étudiant le projet d'une nouvelle cuisine Finition d'un meuble de cuisine en chêne massif par un ébéniste qualifié

L'atelier de montage

(5)

1688 SÂLES (Gruyère) Tél. 029 8 81 46

(Texte et photos G. Bourquenoud -FI)

M. Martin Magnin, expliquant le fonctionnement d'une machine à un apprenti

Vue partielle d'un atelier équipé de machines modernes

Voici la réalisation de vos rêves. Madame!

«LA CUISINE SUR MESURE»

adaptée à vos goûts personnels, avec tous les appareils incorporés.

spécialité cuisine en chêne

Que fabrique-t-on dans cette entre¬

prise?

Il y a dix ans, l'entreprise Magnin Frères ne faisait que de la menuiserie de bâti¬

ment et de l'agencement. Son dévelop¬

pement lui a permis de se moderniser.

C'est en 1966 qu'elle décida de se lancer dans l'agencement de cuisines, fabri¬

cation sur mesure de la plus simple à la plus riche. La cuisine quetoutes les mé¬

nagères d'aujourd'hui envient, est fa¬

briquée dans les ateliers de Sâles, puis montée chez le client, selon son goût et son désir. En consultant le magnifique catalogue, vous aurez tout loisir de choisir une cuisine tout en bois massif, en chêne, cerisier, frêne ou orme.

Ces ébénistes à qui l'on doit la création de cet agencement rustique et mo¬

derne, se sont spécialisés dans la fabri¬

cation de cuisines équipées d'appareils facilitant la besogne de la ménagère.

Pour garantir cet agencement qui ob- tientactuellement un très grand succès, l'entreprise Magnin a crée en 1968, un atelier de montage et fit l'acquisition de machines modernes. En 1973, elle pre¬

nait un nouveau visage. L'ancien bâti¬

ment fit l'objet d'une transformation générale. Aujourd'hui, elle occupe douze personnes: patrons, ouvriers et apprentis.

Trente ans d'existence et un avenir assuré

En 1972, entourés de leurs sept enfants dix-sept petits-enfants, les parents Magnin ont fêté leurs noces d'or. Le papa Ernest, aujourd'hui âgé de quatre- vingt-deux ans, a le mérite d'être fier du développement de son entreprise arti¬

sanale. Bien qu'il jouisse d'une paisible retraite en compagnie de son épouse, il n'a jamais cessé de travaillera son établi où il réussit encore à faire de petites merveilles. Un passionné du travail au tourà bois. En 1975, un repas qui a réuni les parents Magnin, les patrons actuels et le personnel, a marqué les trente ans d'existencede la maison qui joue un rôle de premier plan dans la vie économique de la commune de Sâles et du canton de Fribourg.

A un moment où la récession pose de nombreux problèmes de travail dans notre pays, il est réjouissant de consta¬

ter que la menuiserie Magnin Frères, de Sâles, a su profiter des années de haute conjoncture pour réaliser un dévelop¬

pement qui, actuellement, lui permet de survivre et de maintenir l'emploi de son personnel. Cette assurance a été ac¬

quise par un travail fondé sur le sérieux et la qualité du produit. Grâce à leur dynamisme et à leur optimisme, Marius et Martin Magnin scrutent l'avenir avec confiance. Cet exemple fait admiration de toute la population fribourgeoise.

A l'âge de 82 ans, M. Ernest Magnin, père, fabrique encore des rouets au tour a bois

(6)

6

Le nouveau musée gruérien et Bibliothèque publique de Bulle:

Un instrument à la mesure de sa vocation Le principe du jumelage du Musée et de la Bibliothèque a été trouvé judicieux et adapté aux conditions locales. En effet, il ne faut pas oublier que la présence de cette institution, ouverte cinq jours et demi par semaine et disposant d'un personnel permanent, est un privilège que partagent peu d'autres villes ne comptant que 8000 habitants comme Bulle. C'est donc dans un cadre limité, mais ayant prouvé son efficacité, que devait être conçue l'exploitation du nouveau bâtiment.

On exclua dès les premières études la possibilité et même l'opportunité d'exposer toutes les collections ras¬

semblées jusqu'à ce jour. La nouvelle construction divisera donc le secteur du musée en trois espaces:

1) le musée permanent! 1 000 m2) 2) lemuséetemporaire(300m2) 3) les réserves (400 m2)

La mise à disposition du musée per¬

manent d'une salle de 1000 m2 sur un niveau et interrompue seulement par des piliers espacés offre une grande souplesse et réserve pour l'avenir des possibilités de transformation. Pour l'aménagement, il fallait trouver un thème qui permette une mise en valeur des collections en privilégiant les arts populaires, l'ethnographie régionale et le mobilier, qui constituent l'atout ma¬

jeur du Musée gruérien. Mais il fallait éviter de condamner à la réserve des témoins historiques d'une remarquable qualité. La partie principale du nouveau musée sera donc une synthèse viruelle de la Gruyère, insérant la vie populaire dans les données temporelles et socia¬

les. Sous le titre provisoire d'Arts et Traditions populaires de la Gruyère, elle montrera d'abord les conditions natu¬

relles et historiques qui ont permis l'éclosion d'une personnalité régionale comprenant la Gruyère proprement dite et les zones limitrophes. Les éléments de cette «micro-culture» pastorale qui s'épanouit entre la fin du XVIe et le milieu du XIXe s. seront évoqués par le cadre de l'existence quotidienne, les âges de la vie, le cycle saisonnier, les relations avec les forces surnaturelles, les contacts avec l'extérieur. Une origi¬

nalité de la Gruyère réside dans le fait que, malgré les bouleversements poli¬

tiques, techniques, économiques, so¬

ciaux et culturels du dix-neuvième siè¬

cle, et tout en s'adaptant aux condi¬

tions nouvelles, elle n'a pas perdu son âme. Cette pérennité a été sentie par l'abbé Bovet, et son «Vieux-Chalet» aux résonnances universelles sera le thème d'une conclusion résumant l'ensemble et conduisant l'exposition jusqu'à la période contemporaine.

» n n il il 11—

L'utilisation judicieuse des collections permettra de créer une atmosphère in¬

time conforme à la nature de la plupart des objets exposés. Sans tomber dans un didactisme fastidieux, elle introduira aussi à la compréhension de l'esprit d'un terroir. Les moyens audiovisuels, les ressources de l'éclairage artificiel et un graphisme approprié concourront à l'attraction que devra exercer le nou¬

veau Musée gruérien tant sur la popula¬

tion régionale qu'extérieure.

La seconde partie de l'exposition per¬

manente, beaucoup plus restreinte, présentera des œuvres d'art qui n'ont pas de rapports avec les arts et tradi¬

tions régionales. L'accent mis sur la vo¬

cation propre du Musée gruérien ne doit pas signifier appauvrissement et nous

croyons important que le public puisse admirer quelques belles oeuvres que nous conservons, signées Liotard, Gri- mou, Courbet, Jongkind, Daubigny, Valloton, et d'autres encore des écoles suisse, française et italienne. Nousvou- lons par là aussi montrer que l'attache¬

ment à une province doit être un fer¬

ment pour une large ouverture vers l'extérieur.

Le musée temporaire est destiné à accueillir des expositions itinérantes ou conçues par les conservateurs à partir du matériel mis ordinairement en réserve. Elles pourront être très variées mais les principales, durant la saison estivale, seront orientées par la voca¬

tion propre du Musée. Elles constitue¬

ront certainement un nouvel attrait tou¬

ristique en Gruyère.

La partie temporaire viendra heureuse¬

ment combler une lacune et pourrait devenir un lieu d'animation et d'échan¬

ges fructueux.

La Bibliothèque publique

Comme jusqu'ici, elle continuera à jouer son rôle de bibliothèque populaire et documentaire. La principale innovation sera le libre service des ouvrages généraux d'information, de culture, et la lecture de loisirs. Une salle de lecture

d'une trentaine de places, spacieuse et tranquille, favorisera l'étude autant que la détente. Un coin réservé aux enfants, qui ne veut pas se substituer aux biblio¬

thèques scolaires, jouera un rôle appréciable.

D'autres locaux seront réservés à un public plus restreint: c'est le cas d'une salle des estampes et archives, et dun petit local pour l'audition de documents enregistrés.

Le projet pourrait paraître ambitieux. Il répond pourtant à un besoin, s'appuie sur une expérience longue d'un demi- siècle et une activité intense, quoique souvent discrète.

Depuis longtemps attendue, cette construction enfin entreprise témoigne de la bienveillance des autorités com¬

munales. Après avoir recueilli l'unani¬

mité du Conseil général de Bulle, elle a reçu un accueil favorable auprès de la population. Dans cette conjoncture fa¬

vorable, des dons importants ont été récemment faits ou promis au Musée.

C'est donc vers une nouvelle jeunesse que se dirige cette institution qui dispo¬

sera bientôt d'un musée et d'une biblio¬

thèque «dignes de ce nom», dans le respect des intentions du fondateur...

Denis Buchs Conservateur-adjoint

Collier de cloche de vache, en bois plaqué de laiton. Daté 1742. Propr. Musée gruérien. Bulle (Suisse)

Photo Musée gruérien

M. Jacques Baeriswyl, président de l'Association des amis du Musée, lors de la pose de la première pierre

il il il il il ir

Veuillez me considérez comme nouvel abonné à FRIBOURG-ILLUSTRÉ dès le 1er mai 1976 jusqu'au 31 décembre 1976 Fr. 25.—

Nom

Domicile Numéro postal et localité

Prénom

Signature

Paiement de l'abonnement à réception du bulletin de versement.

Compte de chèques postaux 17-2851

* Biffer ce qui ne convient pas.

A retourner à «Fribourg-lllustré», 35, route de la Glâne 1700 Fribourg.

Bulletin

d'abonnement

(7)

CONCERT PRINTANIER À MARLY

Le corps de musique «La Gérinia » sous la conduite de M. Albert Zapf.

Le corps de musique «LA GERINIA», le Choeur-mixte paroissial et le Choeur d'enfants ont donné en commun leur concert annuel le samedi soir 20 mars.

Dans la «grande salle» archi-comble de Marly, l'on notait avec plaisir la pré¬

sence des Autorités civiles et religieu¬

ses, notamment M. le syndic Jean Gau- dard, et M. le Curé Joseph Böschung, fêté pour son soixantième anniversaire.

Cette soirée patronnée par la Société de développementque préside M. Antoine Brülhart, souleva un intérêt certain, et révêla si besoin est, un niveau musical bien souvent remarquable.

Chœur d'enfants

En guise de lever de rideau, ces quel¬

ques vingt garçons et fillettes dirigés par M. Pascal Mayer, ont interprêté tout d'abord une mélodie populaire intitulée

«Colin», puis «Ce moy de may» de Clé¬

ment Jannequin, «Le Moulin» de Franz Schubert, ainsi que «Dans le bois fleuri»

une mélodie d'Emile-Jacques Dalcroze accompagnée au piano par Pierre-Oli- vier Jaquet.

Pour sa première apparition en public, ce Choeur d'enfants fondé en octobre

dernier, a laissé une excellente et sym¬

pathique impression générale.

Le chœur-mixte paroissial Placé sous la direction de M. Ernest Mauron et la présidence de M. Marcel Demierre, cet imposant Chœur mixte de 60 membres a fait preuve de maîtrise tout au long d'un programme intéres¬

sant et varié.

Le concert débutait par «Terre au¬

jourd'hui» composé par Pierre Kaelinet Emile Gardaz, puis, on eu la riche idée d'inviter le public en Ukraine, écouter

«Kalinka» mélodie populaire harmoni¬

sée par Jean Rochat, et revenir ensuite en pays «kouètsou» avec «La Poya à Djan-Luvi» de l'abbé Bovet, tout en n'oubliant pas de cueillir en passant

«Les Immortelles»de J.P. Ferland. Dans

«Nous t'adorons, Dieu Tout-Puissant,»

extrait de «Judas Macchabée» de G.F.

Haendel, l'on aurait peut être souhaité une exécution encore plus fouillée sur le plan des nuances dynamiques et des timbres. Il s'agit toutefois d'un détail qui n'enlève rien à l'excellente impres¬

sion générale.

«La Gérinia»

Les morceaux de résistance nous ont été naturellement offerts par la fanfare

«LA GERINIA» qui, sous l'élégante di¬

rection de M. Albert Zapf nous a pré¬

senté: «Feu vert», une marche de Paul Montavon; un arrangement très plai¬

sant de Karel Kokelaar intitulé «Duke Ellington in Concert»; «La Poste dans la forêt» avec en soliste M.Jean-Louis Gumy, «L'Auberge du Cheval-Blanc»de Ralph Benatzki, arrangée par V. Burck- hardt, ainsi qu'une charmante suite de mélodies russes intitulées «Où coule la Volga» de H. Kolditz. En intermède, la clique de tambours présenta deux pro¬

ductions de bonne facture.

En reconnaissance

Cette soirée musicale des plus intéres¬

santes, non seulement par la qualité des pièces présentées, mais également par la beauté des exécutions, permit à «LA GÉRINIA» société paroissiale de mu¬

sique se composant de 63 membres, de fêter M. Jean-Louis Gumy pour 40 ans de fidélité à la musique. C'est ainsi que M. Raphaël Guillet, président, se fait un plaisir d'offrir une magnifique channe fribourgeoise, tandis que, M. Gabriel Brugger, lui remit la médaille cantonale au nom du comité de la Société des musiques fribougeoises. Nos félicita¬

tions.

A. J.

Le chœur d'enfants dirigé par M. Pascal Mayer Le chœur mixte paroissial que dirige M. Ernest Mauron.

«Bienvenue au Pays-d'Enhaut» Vingt ans de bonne musique par l'orches¬

tre J. Bach, de Rougemont M. Otto Aebi, producteur, (à gauche), remettant le disque «Bienvenue au Pays d'En-

haut» aux membres de l'orchestre Jacob Bach, Rougemont.

4

Il y avait foule au «Cerf» à Rougemont, pour fêter le vingtième anniversaire de l'orchestre Jacob Bach. Beaucoup d'amis chaleureux pour entourer quatre musiciens qui ont derrière eux une longue carrière en tant que tels, qui ont animé des milliers de soirées folkloriques ou populaires, que l'on a souvent entendus à la radio et à la télévision, qui ont fait presser une dizaine de disques passés dans le commerce. Ils ont ainsi répandu au long et au large le nom de Rougemont, dont le président de la Société de développement, M. Jaccard, était lui aussi présent.

Ce vingtième anniversaire a été particulièrement marqué par la sortie d'un 33 tours:

«Bienvenue au Pays-d'Enhaut», qui va être lancé dans le commerce par une grande maison spécialisée. M. Otto Aebi, directeur de TELL RECORD, était venu tout spécialement de Bâle pour féliciter les quatre musiciens et parler de ce disque aux invités de cette soirée.

Quant au disque lui-même, nous l'avons réentendu dans la tranquillité du foyer. Il procure un véritable concert de quarante minutes et sa qualité est au-dessus de la moyenne. Deux des musiciens, Sepp Hammer, le clarinettiste et saxophoniste, et Charly Zosso, l'accordéoniste virtuose, sont les auteurs de la plupart des quatorze morceaux proposés. Köbi Bach fait à deux reprises vibrer la scie musicale, dont les résonances sont source d'expression et le pianiste Mathias Iten soutient ses camara¬

des de la meilleure manière.

C'est un joli bout d'anthologiede musique populaire de qualitéquecontient cet album luxueux; deux jeunes filles de Rougemont, portant costume vaudois, le présentent avec un sourire qui est la meilleure invitation à l'écoute de ce 33 tours-anniversaire de Köbi Bach et de ses trois musiciens.

(8)

Châtel-Saint-Denis

Un spectacle éblouissant de lumière et de beauté (Texte et photos G. Bd-FI)

Mme Gürr, professeur de danse, avec les petits N'est-ce pas une image encourageante?

La danse est un art vivant et sa portée est immense. Le mouvement (geste)est un langage subtil, une sorte d'incanta¬

tion à la recherche d'émotions qui nous fait vibrer le cœur. Celui qui y vient sans contrainte et qui fait, souvent, le sacri¬

fice de ses heures de loisirs par pure envie, par besoin même, y met plus de conviction. Ce sont là les propos d'un professeur qui reçoit de très nombreux enfants et adolescents qui aiment la danse.

De la danse...

Fondée il y a neuf mois, l'école de danse de Châtel-Saint-Denis, a déjà gravi un échelon par le spectacle qu'elle a offert à la population du chef-lieu de la Ve- veyse. A chaque fois, la salle de l'Insti¬

tut Saint-François de Sales était com¬

ble. On ne dissocie pas culture et loisirs du moment que quelqu'un est là pour apprendre quelque chose aux autres.

Ce spectacle éblouissant de lumière et de beauté était présenté par une troupe d'enfants de trois à seize ans. Plusieurs productions eurent l'honneur du bis.

Les applaudissements qui ont crépité tout au long de la soirée ont encouragé cette belle jeunesse qui a choisi la danse comme activité culturelle. Cette vo¬

lonté de rester maître de sa forme tant intellectuelle que physique est, à mon sens, plus perceptible dans la danse qui, entre tous les loisirs dont bénéficient les jeunesaujourd'hui, s'imposeau premier regard. Nos vives félicitations à Mmes Lise-Claire Gürr et Josiane Cossetto, professeur de danse et directrice de cette école, et à Soeur Marie-Thérèse, pour sa précieuse collaboration.

...à la musique

Pour compléter ce programme, l'école de danse avait fait appel à l'école de musique de Châtel-Saint-Denis, que di¬

rige M. Maurice Colliard. Le concert donné par ces jeunes musiciens retint l'attention d'un public très discipliné.

On est tenté de savourer, sans le dissé¬

quer, le plaisir dispensé par l'atmos¬

phère bénéfique où l'on est, bon gré, mal gré, immergé de lumière bienfai¬

sante, au point de faire oublier que chaque instrument a été d'abord forte¬

ment charpentée. Toute partition res¬

pire dans sa tonalité propre, une vraie source de félicité. Le piquant plaisir de cette audition, nous a valu en ces quel¬

ques instants, pour leur habile exécu¬

tion, un enthousiasme où l'on sentait surtout l'amour de la musique et une

spiritualité communicative. Mais aussi une concert où se lisaient la ferveur et la maîtrise d'un chef incontesté, à qui nous adressons pour le magnifique tra¬

vail accompli avec ses élèves, nos plus vifs compliments.

INTERVIEW Propos recueillis par G. Bourquenoud

De Mme Josiane Cossetto, directrice de l'Ecole de danse de Châtel-Saint-Denis

La gracieuse présentatrice, Mlle Françoise Beuchat.

FI - Quand a été fondée cette école de danse et par qui?

J.C. - En avril 1975, par moi-même, seule initiatrice.

FI - Par qui est-elle dirigée?

Pour l'instant, nous n'avons aucun co¬

mité. Je gère seule les affaires adminis¬

tratives. Je dirige moi-même cette école en collaboration avec Mme Lise- Claire Gürr, professeur de danse.

FI - Cette école de danse a-t-elle été bien accueillie par la population?

Après avoir fait une enquête dans le chef-lieu de la Veveyse, je me suis ren¬

due compte qu'une école de danse se¬

rait bénéfique sur le plan culturel, ré¬

créatif et physique, pour la jeunesse de Châtel-Saint-Denis. Mon initiative fut très bien accueillie puisqu'une semaine après l'appel lancé dans les écoles, 80 enfants s'étaient inscrits. Ce chiffre était fort réjouissant comme point de départ. Il nous a montré l'intérêt que les jeunes portent à la danse.

FI - Qu'apporte-t-elle aux enfants?

Le but est simple: faire connaître aux enfants l'art de la danse. Notre objectif principal est de leur apprendre à mar¬

cher avec élégance, à danser en mu¬

sique, à assouplir leur corps, à se domi¬

ner sur une scène, à développer leur intelligence et à occuper leurs loisirs en s'adonnant à une activité culturelle qui leur permettra de s'épanouir.

FI - Qui est responsable de la forma¬

tion des élèves?

L'école de danse ne compte pour l'ins¬

tant qu'un seul professeur, Mme Lise- Claire Gürr, qui exerce également la profession de jardinière d'enfants. Pé¬

dagogue expérimentée, elle possède depuis plus de dix ans son propre jardin d'enfants. Les qualités professionnel¬

les de Mme Gürr facilitent grandement les contacts avec les élèves de notre école.

FI - Comment votre institution est-elle financée?

Uniquement par une cotisation men¬

suelle. N'ayant pas un sou pour débu¬

ter, notre école ne roule pas sur l'or.

Quelques dons seraient les bienvenus.

FI - Votre école de danse est-elle destinée à un bel avenir?

J'ose espérer que mon école de danse vivra longtemps, qu'elle soit sans cesse renouvelée, et surtout que Mme Gürr puisse continuer dans la ligne que l'école s'est fixée lors de sa fondation.

L'enseignement de la danse se fait par petits groupes de douze élèves. Pour limiter les fraisau maximum, afin que les élèves même de familles modestes puissent suivre les cours, je travaillerai bénévolement aussi longtemps que je le pourrai. Un projet est déjà à l'étude pour augmenter les classes.

L'école de danse de Châtel-Saint-Denis sur scène

(9)

INTERVIEW

de M. Maurice Colliard, chef de musique, directeur de la fanfare de Châtel-Saint-Denis Propos recueillis par G.Bourquenoud

Les élèves de l'école de musique sous fa direction de M. Maurice CoHiard.

Feuilleton de Fribourg- Illustré

Les Labours

d'Espérance par Albert-Louis Chappuis

François avait l'impression d'être un étranger vivant au milieu d'une popula¬

tion qui ne voulait pas de lui. Il en souf¬

frait parce que plus les jours passaient, plus la naissance de l'enfant approchait et plus on manifestait dans le village de désapprobation envers lui. Il devinait ce qu'on disait quand il avait passé.

- C'est bien vrai que c'est lui, mais avec sa fierté, il ne veut pas l'admettre!- Et puis, ça lui vient bienl On n'a pas idée de délaisser une fille comme ça, honnête, gentille et qui a du bien.

- Ça ne lui a rien valu; car Berthe Olivier a rompu avec lui!

- Elle n'a pas attendu de subir le même sort!- C'est mal fait pour la fille du syn¬

dic! Une fille affable, simple, travail¬

leuse, qui fait l'école du dimanche et tout!

François souffrait aussi et surtout de n'avoir pas revu Berthe. Il souffrait car la rupture était le résultat de coinciden¬

ces, d'erreurs, de malentendus qui le confondaient.

Berthe n'était pas revenue au village durant pluseurs semaines. Peut-être avait-elle trouvé un autre ami? François était-il oublié? Et François était là, qui y songeait.

Etait-ce possible?

Il ferma les yeux comme si, en trouvant la nuit, il devait trouver la paix. Tout habillé, il s'étendit sur son lit. Il était fatigue venait de loin des dissensions avec son père, des ennuis avec Blanche;

et, de plus près: des travaux des champs et de la rupture avec Berthe.

Il semblait étouffer, comme s'il était

privé d'air; il éprouva la nécessité d'ou¬

vrir...

Il décrocha la poignée de la fenêtre. A pleins poumons, il respira l'air fraisqui le ragaillardit. Il s'enivra d'air pur et,grisé, s'évada de sa chambre.

La nuit lui fut régénératrice. Il s'y en¬

fonça et marcha...marcha...

Il faisait nuit, il faisait bon.

François, baignant dans cette paix noc¬

turne, retenu par cette paix nocturne, marchait, marchait encore à la rencon¬

tre de la source salvatrice.

En quittant les derniers champs de son village, il ressentit un soulagement nou¬

veau. Est-ce que l'éloignement le sou¬

lagerait? Est-ce que la fuite le guérirait de cet accablement qui lui collait à la peau, comme une chemise quand on transpire?

L'idée de partir lui vint, le réjouit.

Partir!;;;

Mais partir où

N'importe où! Pourvu qu'il s'éloignât du père et de sa bouderie, de Blanche, du village, de tout! Une sensation de bien-être l'envahissait, la première de¬

puis bien longtemps. Il la savourait dans la fraîcheur de la nuit.

Partir?

Partir!

Il partirait!

Il partira.

Il revint sur ses pas, revint à sa chambre, changea de vêtements, écrivit quel¬

ques mots pour ses parents, pour sa mère surtout, enfouit quelques habits dans un sac d'épaule, refranchit la fe¬

nêtre et s'enfuit.

Nouvelle sensation de bien-être dans la nuit retrouvée. Il marcha.

Il marchait...

Il avait devant lui la perspective de jours nouveaux, de jours neufs de vie nou¬

velle.

Il partait à la conquête de l'oubli, de la paix!

Il y avait déjà deux heures qu'il allait sur le chemin quand une fontaine l'inter¬

rompit. Il but, se désaltéra, rechargea son sac, continua...

La petite route, poussiéreuse, filait, blanche sous ses pieds. A gauche, à droite, les champs s'étendaient enté- nébrés. Ici les blés fauchés étaient dres¬

sés en «moyettes». François en aperce¬

vait assez distinctement la première li¬

gnée, celle bordant la route, parce que

FI - Quand a été fondée l'école de musique de Châtel-Saint-Denis?

M.C. - Si le corps des Cadets existe depuis 1968, l'Ecole de musique, elle, a été fondée en 1972.

FI - Qui a eu cette heureuse initia¬

tive?

MM. Jean-Pierre Schroeter, ancien président de la fanfare; Bernard Rohr- basser, l'actuel président de la fanfare;

René Millasson, directeur des Cadets de 1968 à 1972; et Maurice Colliard, l'actuel directeur de la fanfare.

FI - Qui assume la responsabilité de cette école?

Le comité de la fanfare de Châtel-Saint- Denis.

FI - Qui sont les professeurs?

MM. Maurice Colliard et Maurice Des- biolles.

FI - Pourquoi une école de musique à Châtel?

Pour faire bénéficier le district de la Ve- veyse d'un apport musical sérieux afin d'assurer la relève dans nos fanfares.

toute proche, mais les autres se fon¬

daient graduellement dans la nuit.

Une automobile s'en vint, élargissant devant elle son faisceau de lumière, qui avalait des champs et des haies, des arbres et des fermes, des chemins et des talus.

François se gara sur la marge de la route. Il craignit tout d'abord que sa présence à cette heure prématinale pa¬

rût insolite et il pensa à se cacher, mais se ravisa aussitôt. Il savait où il allait.

Alors, pourquoi s'effacer soudain pour laisser passer une voiture qui n'a pas plus de raisons à se trouver sur son chemin à lui que lui sur son chemin à elle.

La voiture s'approcha, freina, stoppa.

Une vitre se baissa. Un visage apparut...

- C'est à quinze kilomètres! Ça fait vingt minutes avec la voiture.- Merci!

La machine se remit en marche.

François demeura hébété.

Quinze kilomètres avec la voiture. Vingt minutes. Ça fait vingt minutes. Il avait dit; «C'est à quinze kilomètres, ça fait vingt minutes avec la voiture!»

Il était là, immobile, le regard fixé sur l'arrière de la voiture, avec son feu rouge qui s'amenuisait en même temps que s'effaçait le bruit du moteur.

Pourquoi n'avait-il pas répondu: «C'est mon village, vous permettez que je monte?»

Il serait rentré. Il auraitfranchi à nouveau la fenêtre, il aurait déposé son message, gagné l'étable, repris le travail. Per¬

sonne ne se serait aperçu de rien. Main¬

tenant, il était engagé.

Revenir à pied, avant le jour, était im¬

possible il arriverait quand tout le monde serait levé. A nouveau, chacun se mettrait à le regarder de façon bi¬

zarre, à l'éviter, à se demander...

Non, c'était impossible. Il s'était en¬

gagé. Et puis, revenir en arrière, c'était revenir à des soucis qu'il avait laissés derrière lui. Il n'avait plus qu'une heure à marcheretce serait fini. Là bas, il irait là- bas vers l'horizon se dessinant vague¬

ment dans le ciel rougeoyant des lu¬

mières de la ville. Une fois cet horizon atteint, il n'aurait plus qu'à descendre, descendre le long delà pente vers le but libérateur.La lueur de la cité dégagée dans la nuit le guidait, l'attirait, tant il était avide de choses nouvelles, d'une vie nouvelle, qu'il désirait pour mieux oublier,pour tout oublier...

FI - Quel est son but précis?

En premier lieu, de permettre à nos élè¬

ves une entrée éventuelle au conserva¬

toire, et par ce fait, améliorer le niveau musical des sociétés de musique.

FI - Par qui est-elle financée?

Pour le moment, par la fanfare de Châ¬

tel-Saint-Denis.

FI - Qu'apporte-t-elle aux enfants?

Une formation musicale de qualité et la possibilité de s'adonner à une activité culturelle qui occupe les loisirs des jeu¬

nes.

FI - Qu'attendez-vous de cette école de musique?

Une évolution sereine et positive tant pour la jeunesse que pour nos sociétés de musique. Notre école connaîtra cer¬

tainement un réjouissant développe¬

ment dans quelques mois, car des lo¬

caux adéquats seront mis à notre dis¬

position dès l'automne prochain.

44 Maintenant, ce n'était plus la lueur dans le ciel qui l'attirait, mais les lampes, là, en contrebas, brillante de leur dernier éclat avant le retour du jour. C'étaient les toutes premières de la ville.

Il s'engagea sur la route asphaltée.

C'était une maison, puis une autre mai¬

son, puis une quantité de maisons maintenant qui ont pris la place des champs de moissons, des grands la¬

bourages.

C'était des moissons, des grands la¬

bourages. C'était ici que le campagne tendait une limite fragile, une résistance hésitante.

C'était ici que la cité grandissante, avec son appétit glouton, dévorait les champs qui disparaissaient l'un après l'autre.

C'était ici que la paix champêtre cédait le pas aux premiers bruits de la cité qui vous assourdissaient le jour, qui ne pouvaient se taire tout à la fait la nuit.

C'était ici que la nuit calme, tranquille de la campagne au repos faisait place à la cité noyée dans ses lampes et dans son bruit.C'était ici.

François marchait toujours.

Il se hasardait au gré des rues, toutes bordées de maisons dont les façades dessinaient leurs lignes cassées dans le jour naissant.

Il marchait sur la chaussée, en bon pay¬

san.

Sévère, une voiture le mit en garde. La route n'était plus à lui seulement, elle était avant tout aux autres; elle était surtout aux autres. Il gagna le trottoir, côtoya les premiers passants, écouta les premiers klaxons.

La ville était là, avec sa vie à laquelle il se mêlerait, avec ses maisons à étages, ses cheminées qui fumaient des nuages noirs et malodorants, ses trams, ses autos, et encore ses autos, ses agents qui triaient toutes ces machines, qui les arrêtaient, qui les faisaient repartir; les boutiques ouvraient leur porte, décou¬

vraient leur vitrine; et voilà des sirènes qui hurlaient, des camions qu'on char¬

geait et des gens qui passaient, pres¬

sés, avec des chapeaux, avec des ser¬

viettes, qui ne saluaient personne.

La ville était là tout entière avec sa vie, avec son nouveau jour, le jour de Françoisqui, extasié et abasourdi, attiré et immobile, voyait, regardait, écou¬

tait... (A suivre)

»» «► <*-

(10)

10

La Fédération romande des consommatrices, vous connaissez?

Créée en 1959, la Fédération romande des consommatrices a connu un déve¬

loppement fort réjouissant. En effet, une année après sa fondation, elle tou¬

chait déjà un très large public. En 1966, ce fut le lancement du périodique

«J'achète mieux», organe officiel de la FRC. Trois ans plus tard, elle comptait 10000 membres etabonnés. En 1972, le cap des 20 000 membres était dépassé.

Au mois de décembre 1973, elle ac¬

cueillait son 30 000e membre. Tous les membres sont rattachés à l'une des six sections: Fribourg, Genève, Jura, Neu- châtel, Vaud, Valais. A l'échelle de la région ou d'une localité peuvent se constituer des groupes de travail.

Pourquoi une Fédération des con¬

sommatrices?

- parce que la FRC a été créée par des associations féminines et familiales - parce que les achats sont faits le plus souvent par les femmes

- parce que la FRC est une association qui permet aux femmes de participer effectivement à la vie économique du pays.

La FRC estime que la qualité de la vie, l'environnement et la santé doivent l'emporter sur l'intérêt privé, que la per¬

sonne humaine doit être mieux proté¬

gée, que les consommateurs doivent jouer un rôle actif et essentiel dans no¬

tre économie.

La FRC cherche à éveiller le plus grand nombre possible de consommateurs, promouvoir l'éducation du jeune con¬

sommateur dans la famille comme à l'école, apporter une information claire et objective.

Elle dénonce les incitations à une con¬

sommation excessive et aberrante, les formes abusives de la publicité, les dan¬

gers qui menacent la santé.

Qu'en est-il de la section fribour- geoise?

La section fribourgeoise de la Fédéra¬

tion romande des consommatrices compte actuellement 3 000 adhérents dans le canton dont un millier en ville de Fribourg. L'an passé, quatre nouveaux groupes de travail sont venus grossir les rangs de cette institution. Ce sont : Attalens, Domdidier, Châtel-Saint-

Denis et Villaz-St-Pierre-Romont. T out au long de l'année 1975, le travail de la section est resté axé sur l'alimentation saine et bon marché avec des cours de Mme Haag, diététicienne, Mme Rouge sur les idées pratiques et simples, Sœur Michèle pour la congélation, Mme Kouzmine et Mme Gigon, pour les cé¬

réales, M. Papaux, pour la viande. Les cours de bricolage ont également ob¬

tenu un grand succès dans chaque groupe. L'environnement est un pro¬

blème qui fait aussi l'objet de longs dé¬

bats. La section fribourgeoise est heu¬

reuse qu'une suite lui a été donnée con¬

cernant la récupération de papier et du verre. Toujours plus de communes ac¬

ceptent de faire cette récupération, ce qui est fort réjouissant. Elle a également soutenu deux initiatives:S eau S qui visait à interdire l'exploitation des gra- vières au fil de l'eau qui portent atteinte à la flore et à la faune des rivières, et la sauvegarde des droits populaires et de la sécurité lors de la construction et d'exploitation d'installations ato¬

miques.

Le contact avec les autorités est aussi un point important pour la section fri¬

bourgeoise des consommatrices qui a

été consultée sur deux projets de lois:

les allocations familiales et l'assurance maladie obligatoire. Cette institution s'intéresse au plan d'aménagement lo¬

cal, à l'ouverture tardive des magasins, à l'affichage des prix des marchandi¬

ses, etc. Son action a deux sens: pré¬

ventif et la lutte contre les abus. Son objectif: protection et défense du con¬

sommateur.

La Fédération romande des consom¬

matrices, section de Fribourg existe de¬

puis dix ans. Elle est présidée par Mme Michèle Weinberger, de Fribourg, qui assume cette charge depuis quatre ans.

Quant au bureau «Consommateur-In¬

formation», il se trouve au boulevard de Pérolles 8. Il est ouvert chaque mercredi de 14 à 17 h.

La FRC est une association agissante qui intervient au nom de ses membres, en vue de faire reconnaître les consom¬

mateurs comme de véritables parte¬

naires dans la vie économique et so¬

ciale.

Trois responsables de la section de Fribourg:

Mmes Michèle Weinberger, Anne-Lise Daler, Gisèle Froidevaux.

Photo parue dans notre édition du 17 mars 1976

La réponse qu'il fallait donner:

Le char du loyi au cortège de la 24e Fête des musiques de la Glâne qui eut lieu à La Joux, le 5 mai 1974.

Index des personnes qui ont donné une réponse exacte:

Mme Georgette Maillard, Palézieux-Gare; Françoise Delabays, La Joux; Louis Pittet, Dompierre: Mme Marie-Thérèse Menoud, Au Village, La Joux; Chantai Gobet, Progens: Michel Pittet, Ecole, Vuisternens-devant-Romont: Bernadette Dévaud, La Léchère 8, Bulle; Jean Monney, av. Granges-Paccot 13, Fribourg; Vital Dévaud, La Léchère8, Bulle: Marie-Josèphe Carrel, Prez-vers-Siviriez; Joseph Carrel, Prez-vers- Siviriez; Marguerite Carrel, Prez-vers-Siviriez; Raymonde Savoy, LaCornettaz, Atta¬

lens: Jean-Pirre Philipona, Perrey-Very, Granges (FR); Paul Savoy, La Comettaz, Attalens; Simone Philipona, Perrey-Very, Granges (FR); Sophie Savoy, LaCornettaz, Attalens; Hubert Grand, ch. du Croset 10, Villars-sur-Glâne; Marie-Louise Monney, Grangettes; Cyrille Demierre, La Joux; Antoinette Demierre, Semsales; Ernestine Buclin, Semsales; Louis Demierre, La Joux; Marie-Thérèse Baechler, Lussy; Roland Menoud, Les Alpettes, Vaulruz; Mariette Monney, Grangettes; Bernard Monney, Grangettes; Jules Pittet, café, La Joux; Chantal Aeby, Promasens; Mme Jean-Louis Menoud, La Joux; Mlle Isabelle Beaud, La Joux; Charly Gavillet, Bionnens; Louis Currat, Moulin, LeCrêt; René Menoud, Chavannes-sous-Orsonnens; Micheline Dela¬

bays, Grandvillard; Jean-Marie Chammartin, La Gillaz 12, Villaz-Saint-Pierre; Mlle Antoinette Perriard, Montet (Glâne); Paul Pesse, La Joux; Mme Marie Grêt, La Joux;

Michel Pittet, Emer de Vattel 25, Neuchâtel.

Le gagnant au tirage au sort est:

M. Michel Pittet, Ecole. Vuisternens-dt-Romont

(Abonnement trois mois gratuit à Fribourg-lllustré - La vie musicale).

Avez-vous de l'œil?

Quelle est cette fanfare et de quel cortège s'agit-il?

(lieu et date)

Délai pour l'envoi des réponses: 5 mai 1976.

Notre adresse:

Rédaction de Fribourg-lllustré, 35, rte de la Glâne, 1701 Fribourg

(11)

Nous les jeunes

L'adolescent d'aujourd'hui

Quelle personne pourrait se flatter d'avoir un jugement définitif sur l'ado¬

lescent d'aujourd'hui? Ce fait est si rare qu'il mérite réflexion par la plupart des parents. Et même parceux qui n'ont pas le bonheur d'avoir un enfant dans leur foyer. Nous avons recueilli quelques idées dont le lecteur appréciera. Notre vie moderne a donné à l'enfant une mentalité très caractéristique. Et le ca- ractèrediffère d'un individu à l'autre. Le jeune adolescent a peut-être les mêmes expressions, les mêmes gestes, les mêmes idées, les mêmes aspirations que bon nombre d'adultes. Et ce n'est évidemment pas toujours très beau.

L'adolescent d'aujourd'hui, âgé de quinze à vingt ans, est pour beaucoup de gens un petit matérialiste. C'est un peu juste dans un sens parce qu'il est moins enclin qu'autrefois à se dévouer, à rendre service à son entourage. Natu¬

rellement indolent, il a toujours cherché à éviter le travail. L'adolescent d'au¬

jourd'hui a beau jeu dans ce domaine. Il use et abuse vraisemblablement un peu trop de la situation qui lui est offerte par la société moderne qui le considère un peu trop vite comme une grande per¬

sonne. Au sein de la famille, il prend part à la conversation de ses parents, ses frères et soeurs, alors qu'il n'a pas en¬

core fait ses leçons pour le lendemain. Il

y a pire: c'est souvent lui qui décide, juge. Et les parents émerveillés écou¬

tent! «Que notre Patrice est intelligent!

Combien il est développé pour son âge!

«Et si l'instituteur était présent, «il en prendrait pour son rhume». Car l'ado¬

lescent d'aujourd'hui, comme celui d'autrefois, est «juste!» L'est-il pour autrui, c'est encore une autre affaire. Et c'est plutôt rare que des parents met¬

tent en doute ce que leur raconte leur enfant. La punition n'est plus à la mode, gronder non plus, alors que faire. On regarde de travers ceux qui essaient d'utiliser ce mode d'éducation. Loin de moi la pensée que toujours morigéner, sévir, voire talocher, soit la seule mé¬

thode d'élever des enfants. Ces moyens ont pourtant du bon. Faudra- t-il y revenir un jour? Dans la plupart des familles, on ne cause guère. Sauf les ragots de la ville ou du village, il n'y a aucun sujet intéressant de conversa¬

tion pour animer la table familiale.

L'adolescent d'aujourd'hui vit du pré¬

sent entre son tourne-disques et son transistor, changeant de poste sans cesse, lorsque vient l'heure des infor¬

mations. Il n'a aucun souci pour son avenir, ni même de ce que sera fait de¬

main. Mais le canton de Fribourg se réveille. Ne donne-t-on pas des leçons d'éducation sexuelle dans les écoles?

C'est le moment, me disait récemment un couple de parents. Mais eux, ont-ils pensé à éduquer leur enfant? Leur fille a dix-huit ans, ses parents ne lui ont en¬

core jamais parlé de sexualité. Et l'on

M.Jacques Ropraz, de Sorens, champion fribourgeois des jeunes tireurs (au centre), entouré par MM. Laurent Butty, présidentcantonal, etRichardDeillon, vice-président.

s'étonne si... L'adolescent d'au¬

jourd'hui n'est ni meilleur, ni pire que celui d'hier. L'école fait beaucoup pour lui. Mais elle ne suffit pas. Il faut donc que les parents lui viennent en aide. La lutte pour la vie, c'est en premier lieu d'en faire un débrouillard, un homme qui gagnera de l'argent et qui se suffira à lui-même, lorsqu'il aura un métier dans les mains. Tout cela n'est pas encore suffisant. Il faut préparer l'adolescent à entrer en apprentissage ou à continuer ses études, le mettre sur le bon chemin en ouvrant le dialogue déjà au sein de la famille où il vit, puis dans la société où il sera appelé à prendre des responsabili¬

tés.

La jeunesse d'aujourd'hui est peut-être différente de celle d'il y a trente ou qua¬

rante ans. Chez elle, une chose a dis¬

paru: le respect. Il est de plus en plus frappant de constater que dans la fa¬

mille comme à l'école, jeunes garçons et jeunes filles se permettent une atti¬

tude désinvolte, des mots hardis et des réponses effrontées. Vous me direz qu'il ne faut pas exagérer. C'est vrai.

Vous avez tout à fait raison. La généra¬

tion actuelle, en considérant son propre passé.est portée à l'embellir. Nos pa¬

rents et nos maîtres ont aussi eu à se plaindre de nous, même en ce qui con¬

cerne le respect alors pourquoi vouloir toujours jeter la pierre aux jeunes. Ils ne sont pas si mauvais que ça...

Ils sont nés à une époque en pleine transformation. Il n'est pas étonnant que la jeunesse d'aujourd'hui s'en res¬

sente quelque peu et qu'elle prenne une allure indépendante pour en quelque sorte se rattraper. Il est donc inutile d'être trop sévère avec elle.

Gérard Un sculpteur de l'entreprise G rangier, à Albeuve. De jeunes musiciens de la fanfare du Collège Saint-Michel, à Fribourg.

Le coin

des animaux

La chèvre

La chèvre est, en effet, avec le mouton, le plus ancien de nos animaux domes¬

tiques. Elle descend de la chèvre sau¬

vage, dont les premiers troupeaux ont été rassemblés par les hommes de l'Age de pierre qui entreprirent de les élever pour leur viande, leur cuir et sur¬

tout leur lait. Un lait nourrissant, proche de celui de la vache par sa teneur en eau et en albumine, mais plus riche en ma¬

tière grasse. Dispensé par les deux ma¬

melles de la mère, il donne aux cabris, qui naissent généralement en avril ou mai, une vigueur qui s'affirme très tôt par des bonds et des jeux tenant à la fois de la gymnastique et de la joute spor¬

tive. La femelle lèche son petit dès sa

naissance. C'est sa manière à elle de le reconnaître comme sien. Ajoutons que les chèvres ont une maturité sexuelle précoce, la femelle peut s'accoupler dès l'automne qui suit sa venue au monde. La chèvre a un ou deux cabris, les triplés sont exceptionnels. A la fin du XVIIIe siècle, le canton de Glaris comp¬

tait, à lui seul, près de 8 000 chèvres. Il existe la chèvre d'Appenzell, la chèvre des Alpes, la chèvre blanche de Saanen, la chèvre valaisanne, celle du Toggen- bourg, et celle de l'Afrique du Nord. Il y a également un grand nombre de chèvres dans notre canton, surtout dans les ré¬

gions de montagne où le berger utilise le lait pour fabriquer d'excellentes tom¬

mes.

(12)

12

INTERVIEW deM. Eric Vonlanthen, présidentcantonal de la commission d'apprentissage

decoiffeuretcoiffeuse pourdames

FI- Depuis quand assumez-vous cette charge importante?

-Mon élection à la présidence de la commission cantonale d'apprentis¬

sage date du mois de janvier 1976. Au¬

paravant, j'ai assumé durant quatre ans la vice-présidence.

FI - Quelles sont vos responsabili¬

tés?

- La commission cantonale a le devoir de surveiller la formation des apprentis (es), l'organisation des examens. Elle veille également à être toujours à l'avant-garde de la mode.

FI - Quelle formation faut-il avoir pour devenir coiffeur pour dames?

Une bonne formation primaire et se¬

condaire est indispensable, ce qui n'est souvent malheureusement pas le cas.

Les jeunes qui désirent apprendre ce métier viennent aussi bien de la campa¬

gne que de la ville. Ce que nous regret¬

tons tout particulièrement, c'est qu'une partie des apprentis abandonne la pro¬

fession pour différentes raisons: mala¬

die de la peau, formation insuffisante, mariage, etc.

FI - La commission cantonale com¬

prend combien de personnes?

Elle est formée de six membres: MM.

Eric Vonlanthen, (Fribourg), président:

Henri Sugnaux (Romont), vice-prési- Une collection de ciseaux que l'on dé¬

couvre dans le salon Eric.

Salon pour la coupe et brushing dent: Mme Helga Mauron (Fribourg), secrétaire: Mme Anita Delaprez (Mo- rat), caissière; Mme Suzanne Duffey (Bulle), secrétaire aux verbaux; Charly Rossier(Guin), chef technique.

Citons encore les deux professeurs de cours:MM. Albert Marti (Fribourg), et Arnold Riedo(Bösingen). L'Association cantonale des maîtres-coiffeurs est présidée par un homme dynamique, M.

Frédy Monnard, de Châtel-Saint-Denis.

FI - Quelles sont les possibilités de la coiffure dans notre canton, au¬

jourd'hui?

Toute personne qui possède les quali¬

tés, les capacités et les connaissances professionnelles exigées, à la possibi¬

lité de se lancer dans la coiffure et d'exploiter un salon à son compte.

La commission cantonale envisage d'organiser cette année en collabora¬

tion avec les commissions de coiffeurs et coiffeuses pour dames et messieurs, plusieurs cours de recyclage destinés en premier lieu à la formation des pa¬

trons.

FI - Fribourg est-elle une ville bien servie sur le plan de la coiffure?

Oui. Notre cité compte actuellement à peu près 40 salons de coiffure pour dames. La plupart des coiffeurs sont très qualifiés et suivent attentivement l'évolution de la mode. Pourquoi la Fri- bourgeoise qui aime être coquette, irait-elle se faire coiffer ailleurs, nous voulons dire Berne ou Zurich, alors que nous avons tout ce qu'il faut à Fribourg pour satisfaire la clientèle la plus exi¬

geante.

FI - Comment se présente l'avenir de la coiffure?

- A l'heure actuelle, c'est la révolution.

En effet, il y a une telle évolution dans la coiffure que nous avons de la peine à suivre. Pour être d'actualité, il est né¬

cessaire de s'adapter à de nouvelles techniques. Pour cela, il faut aller jusqu'à Londres. Car la femme d'au¬

jourd'hui veut rester jeune, elle veut sans cesse du nouveau, elle veut être différente de l'autre...

Propos recueillis par G. Bourquenoud

L'aventure d'un coiffeur pour dames en haute mer

Chaque jeune rêve un jour de faire le tour du monde. Ce rêve est devenu réalité il y a une quinzaine d'années pour Eric Vonlanthen. Travaillant au salon «Bernard of May- fairs's» à Londres, il fut engagé comme premier coiffeur pour dames sur le paquebot de luxe« Arcadia» (30 000 tonnes) et partit le 22 juillet 1958 pour sa première grande aventure au-delà des océans. Le navire mit le cap sur l'Australie, par Port-Saïd, Aden, Bombay, Colombo, et Sydney. Il fallait une santé robuste, medit-il, poursupporterles grandes différences de température et tenir le coup au travail. Tant qu'il est en service sur le paquebot, le coiffeur ne connaît pas de repos dominical, de telle sorte qu'il travaille sans interruption, hormis les heures d'escale dans les grands ports. Le coiffeur du paquebot est une «personnalité» du bord, il jouit de l'estime des passagers, de l'équipage, et du capitaine qui aime à recevoir dans les soirées qu'il organise, des dames élégamment coiffées.

De Pennang à Hongkong, nous avions à bord un nombre élevé de Chinoises. Quel problème pour leur couper les cheveux épais et durs. Je me souviens de la perma¬

nente que j'ai du faire à une Chinoise. Ne possédant aucune expérience en matière capillaire chinoise, j'ai coupé les cheveux assez courts avant la permanente. Je ne suis pas parvenu à dompter les mèches rébarbatives qui refusaient de s'enrouler.

J'étais riche d'une expérience de plus. Le coiffeur de paquebot est très bien payé. Son salaire ne lui est remis seulement à l'arrivée du navire à son port d'attache. Nous ne possédons qu'un modeste montant d'argent de poche. Eric Vonlanthen est allé cinq fois en Australie et deux fois à Hongkong. Dans cette dernière ville, une vieille chaise de bois suffit à l'ameublement du coiffeur. Les salons de luxe, par contre sont d'une propreté et d'un service exemplaire.

Le coiffeur sur un paquebot est régulièrement tenu au courant de la situation atmosphérique et que toute tempête en vue lui est immédiatement annoncée. Il faut alors rapidement coucher tous les flacons dans des serviettes et fixer les casques à sécher.

N'est-il pas réjouissant de constater qu'un ressortissant du petit hameau de Nieder- muhren ait fait le tour du monde sur un paquebot pour exercer son métier de coiffeur pour dames. C'est chose rare. De l'Océan Indien, il est revenu à Fribourg où il vous attend pour votre prochaine coupe. Il vous racontera encore d'autres anecdotes qui vous passionneront...

FI Une équipe au travail

(13)

SALON DE COIFFURE ERIC

33, rue de Romont 1700 Fribourg

(Texte et photos G. Bourquenoud)

Eric et son personnel lors d'un entraînement à la recherche d'une nouvelle coiffure Qu'est-ce que la coiffure? C'est une

façon de disposer, de peigner ou d'or¬

ner la chevelure. On parle de coiffure apprêtée, négligée, bouclée, raide, à cheveux longs ou à cheveux courts. Les coiffures varient avec le sexe ou les modes mais surtout selon les époques et les civilisations. Pour en savoir plus sur l'évolution de la coiffure, nous avons rendu visite à M. Eric Vonlanthen qui, après avoir fait le tour du monde, a ouvert il y a quelques années, un salon de coiffure pour dames, à Fribourg.

D'abord, qui est M. Eric Vonlanthen?

Originaire de Niedermuhren, commune deSaint-Antoine, Eric Vonlanthen a fait ses classes primaires dans ce village singinois, puis a fréquenté l'école de la Gouglera. Il a ensuite accompli un ap¬

prentissage de coiffeur pour messieurs durant trois ans dans le salon de M.

Marchioni, à Fribourg. Il fit chaque jour le trajet à bicyclette. Un stage d'une année à Zurich, un autre de six mois à Berne, puis ce fut l'aventure à l'étran¬

ger. Il a travaillé trois ans dans un salon en Angleterre, avant d'œuvrer trois ans en qualité de coiffeur pour dames sur les navires.

Depuis quatre a ns, il exploite le salon de coiffure pour dames qui porte son pré¬

nom, à la rue de Romont 33, à Fribourg.

Son entreprise occupe actuellement deux coiffeuses professionnelles, une esthéticienne, et trois apprenties. Avec un personnel stylé qui possède une so¬

lide formation, le salon Eric est toujours à l'avant-garde de la mode. Pour main¬

tenir cette étiquette que toute la popu¬

lation apprécie, son propriétaire se dé¬

place chaque année à Paris et deux fois par an à Londres.

Conseiller et organisateur

Chef technique pour la coiffure Hair- Club Suisse, ce coiffeur fribourgeois est non seulement très connu dans notre canton, mais à l'étranger où il entretient des contacts très étroits avec les res¬

ponsables et créateurs de la mode.

Avec eux, il prépare déjà la coiffure pour 1980. Eric Vonlanthen rencontre très fréquemment M. Joshua Calvin, le plus célèbre coiffeur mondial à l'heure ac¬

tuelle. Grâce à son dynamisme et à ses connaissances professionnelles, il est en mesure de vous présenter en pre¬

mière mondiale la dernière nouveauté de la coiffure. Il est évident que chaque coiffeur choisit son propre style, mais ce qui fait la particularité du salon Eric, c'est la coupe de cheveux. Et l'on aurait tort de négliger la coiffure adaptée à chaque visage.

Conseiller et organisateur dans l'âme, Eric Vonlanthen présente régulière¬

ment des films sur la coiffure et ses nou¬

velles techniques, à Hair-Club Suisse, dans les stages de formation, et à l'école professionnelle de la coiffure, à Fribourg. Egalement, il participe a des démonstrations à Paris. Chaque se¬

maine, son personnel participe à un en¬

traînement sur les nouvelles coupes et méthodes de travail. Dans le but de parfaire la formation des apprenties, l'une d'elles l'accompagne lors d'un voyage à Londres où elle a la possibilité de suivre un cours spécialisé de coupe chez Sassoon. Eric, un homme jeune, toujours à la recherche d'une nouvelle dimension.

Voilà qui est fait. Vous savez tout (ou presque) sur Eric Vonlanthen, ce magi¬

cien de la coupe. Il ne vous reste plus qu'à lui rendre visite dans son salon.

Son expérience vous convaincra.

(14)

14

Société fribourgeoise des écrivains (S.F.E.)

J CŒUR OUVERT

Chèque postal: 17-5402

Renseignements: tél. 029 2 74 29 Devenez membre ami de la S.F.E.

ou membre bienfaiteur.

CHANSON Mare nostrum

«...de délire douée»

Valéry

M. Anouar Hatem, vice-président de ta Société fribourgeoise des écrivains

Elle coule à fond la felouque...

Galle, myste, épopte, dadouque, Pythie et Sybille de Cûmes:

Ecume, écume.

Gloires, illuminations.

Tout en délire Nations,

Phares qu'un dieu puissant allume:

Ecume, écume.

Les pulpes chaudes de l'été.

Les rêves de marbre exaltés, L'heure qui frôle et qui parfume:

Ecume, écume.

La caravane et la maison, Les lys de pourpre à l'horizon, Les étangs clairs de la raison, Les élans fauves de la plume:

Ecume, écume.

Etre ou avoir que l'on rêva, Flamme qui s'élève en spirale, Univers rond, espace ovale, Vague qui vient, vague qui va, Des Sirènes qui font escale, Singapour, Dakar ou Cancale, Flot qui bondit et mord la cale, Un air de valse ou de java;

Espoir, extase, ferveur qui répandent la brume,

Toute ce qui chante, ou gronde, ou tourne, ou danse, ou fume,

Cette étoile d'amour qui dans tes yeux s'allume.

Ecume.

Estavannens

Quatre médailles «Bene Merenti»

Dans cette paroisse montagnarde, la population est dévouée à l'art choral comme elle est fidèle au costume du pays. Un dimanche de printemps, le chœur mixte «La Cécilienne» a fêté qua¬

tre de ses membres méritants: MM. Jo¬

seph Caille, syndic, et les trois frères

Aloys, Joseph et François Jaquet. Ils reçurent la distinction pontificale en ré¬

compense de leur fidélité au chant sa¬

cré.

Nous leur adressons nos félicitations.

Photo J. Seydoux, Bulle

L'ARGENT,

pour fructifier, a besoin d'une terre d'élection.

L'ARGENT, à lui seul, ne saurait rendre heureux. Mais nous devons admettre qu'en avoir rend plus libre. Et ce que nous entreprenons a de meilleures chances de réussir. Si nous voulons simplement le laisser fruc¬

tifier, nous devons d'abord lui chercher un milieu propice, une terre d'élection en somme.

Cette recherche n'est pas forcément facile. Aussi est-il sage, avant de fixer son choix,

d'explorer tOLites les possibilités qui s'offrent et, naturellement, de choisir les meilleures.

Qui est particulièrement bien placé pour aiguiller vos recherches? Experte en la matière, l'UBS saura vous renseigner.

L'UBS est présente dans toute la Suisse.

(UBS)

\Gy

Union de Banques Suisses

(15)

N° 14

A

*

'k

LA VIE MUSICALE SUPPLÉMENT BIMENSUEL DE FRIBOURG-ILLUSTRÉ 21 avril 1976

Editorial

LA «VIE MUSICALE» a demandéànotr?fmi PAULMQSSi.^^^miormalien et disciple de l'ABBE BOVET, de bien vouloir rédiger trois numéros successifs, à sa mémoire. Nous le prions de croire à toute notre reconnaissance.

P.K.

L'ABBE BOVET Note préliminaire

1976: millésime exceptionnel dans les annales de notre pays! Il marque en ef¬

fet le demi-millénaire de la bataille de Morat!

Mais il coïncide également avec le 25e anniversaire de la mort de l'Abbé Jo¬

seph BOVET, prêtre-musicien qui a marqué de son empreinte géniale la première moitié du XXe siècle en pays de Fribourg.

Dans la perspective de donner une sé¬

rieuse motivation, sinon quelque relief à la prochaine Fête cantonale des Chan¬

teurs fribourgeois, qui se déroulera à Fribourg les 22 et 23 mai prochains, la

«Vie Musicale» m'a prié de présenter à ses lecteurs quelques images de la vie de l'Abbé BOVET. Mission fort délicate, eu égard au prestige de l'illustre défunt.

A mon humble avis, l'ouvrage qui me paraît le plus documenté et le plus au¬

thentique à ce sujet est celui du regretté Robert Loup, intitulé «L'ABBE BO¬

VET» (éd. Marguerat), dont je ne sau¬

rais assez recommander la lecture, afin que soit encore mieux connue et aimée la personnalité extraordinairement at¬

tachante de celui qui passe à juste titre pour avoir été, de son vivant, le vérita¬

ble apôtre du chant populaire en pays de Fribourg.

L'ouvrage biographique cité m'a servi de guide dans la majeure partie de mon étude. Cà et là, j'y ai ajouté quelques souvenirs personnels. Comme la plu¬

part de mes camarades normaliens, j'eus l'insigne honneur - et la joie - de compter parmi les élèves de l'éminent professeurde musique, de 1913 à 1916, c'est-à-dire à l'époque où venait de commencer sa prestigieuse carrière musicale!

Pour que vos affaires aussi soient empreintes de l'har¬

monie la plus pure...

187^

SOCIÉTÉ DE

BANQUE SUISSE Schweizerischer Bankverein

pFirrffjfc

FRIBOURG Tél. 81 11 81 35, rue de Romont

Références

Documents relatifs

Comme le démontre ensuite cette étude, l'Université de Fribourg contribue dans une mesure importante au développement de la formation et favorise l'égalité des chances en

A nos fidèles nouveaux abonnés Quel plaisir pour la rédaction de Fribourg-lllustré de constater que la plupart d'entre vous s'acquittent déjà de leur abonnement 1978. Ceux-ci ont

Quelle joie aussi pour les Majorettes de .Fribourg de retrouver, après une éclipse de deux mois pour raison de maladie, leur cher président, M.. Ce dernier eut le plaisir de relever

En vue de la prochaine fête des patoisants romands, dans le canton de Vaud, en 1977, le Conseil des Patoisants organise un nouveau concours de patois, ouvert à tous, et

Si vous en voyez une autre pour rendre heureux les enfants mariés qui vivent avec leurs parents, n'ayez crainte de nous faire part de votre point de vue.. On est là

Le croyant sait que Dieu a suscité les techniques de l'art, non pas seulement pour sa gloire aussi, mais pour sa gloire d'abord: pour que les fidèles puissent vivre leur

ment de trottoirs sur la route cantonale qui traverse notre localité. Le trafic étant de plus en plus intense, cette construction s'avère indispensable pour assurer la sécurité

Pour l'école, encore plus que pour les choeurs d'adultes, le play-back permet de faire de la musique intéressante et complète dans son harmonie même si les chants sont à une