HAL Id: jpa-00208263
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Submitted on 1 Jan 1975
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Étude structurale et magnétique de molybdates d’éléments de transition
D. Bertrand, H. Kerner-Czeskleba
To cite this version:
D. Bertrand, H. Kerner-Czeskleba. Étude structurale et magnétique de molybdates d’éléments de
transition. Journal de Physique, 1975, 36 (5), pp.379-390. �10.1051/jphys:01975003605037900�. �jpa-
00208263�
ÉTUDE STRUCTURALE ET MAGNÉTIQUE
DE MOLYBDATES D’ÉLÉMENTS DE TRANSITION
D. BERTRAND
(*),
H. KERNER-CZESKLEBA(**)
Service de
Physique
du Solide et de RésonanceMagnétique,
Centre d’Etudes Nucléaires de
Saclay,
BP n°2,
91190Gif-sur-Yvette,
France(Reçu
le3 juillet
1974,accepté
le3 janvier 1975)
Résumé. 2014 Les molybdates
M2Mo3O8,
où M = Mn, Fe, Co,1/2(FexZn2-x)
ont été étudiés dupoint
de vue structural et magnétique par diffraction de neutrons, mesures de susceptibilité et d’aiman-tation. Tous sont isotypes de
Zn2Mo3O8.
Les composés M = Fe, Co sontantiferromagnétiques,
les composés M = Mn,
1/2(FeZn)
ferrimagnétiques. La configuration magnétique des composésM =
1/2(FexZn2-x),
ferrimagnétique pour les composés riches en zinc, devientantiferromagnétique
pour x = 1,85. Dans le cadre d’une théorie de champ moléculaire, on peut évaluer les différents termes
d’échange
entre sous-réseaux de fer.Abstract. 2014 Structural and magnetic
properties
ofM2Mo3O8
compounds, where M = Mn, Fe, Co, or1/2(FexZn2 -x),
have been studied by neutron diffraction, susceptibility and magnetizationmeasurements. All these
compounds
are isostructural withZn2Mo3O8, antiferromagnetic
forM = Fe, Co, and
ferrimagnetic
for M =Mn, 1/2(FeZn).
For M =1/2(FexZn2-x),
thecompounds,
ferrimagnetic in the zinc-rich region, becomeantiferromagnetic
for x = 1.85. In the molecular field approximation, one can obtain the values of exchange terms between iron sublattices.Classification
Physics Abstracts
8.544 - 8.54G
Introduction. - Les
composés M2MO308
où Mest un cation divalent du groupe du fer sont
isomorphes
de
Zn2MO30,
dont la structurecristallographique
a été donnée par Mc
Caroll,
Katz et Ward[1, 2]
et
précisée
par Ansell et Katz[3].
Le grouped’espace
de ces
composés
est P63mc(C¿v)’
la maille élémentairecomprenant
deux molécules. Varret et al.[4]
ontmontré dans une étude par effet Môssbauer que les
composés
où M =Fe, Mn, Co, Ni, s’ordonnant magnétiquement
à bassetempérature.
Comme lesions
molybdène
sontgroupés
par trois par de fortes liaisons métal-métal et forment avecl’oxygène
des groupementsdiamagnétiques M03013 [5],
les struc-tures
magnétiques
ordonnées descomposés MlM030s
sont dues
uniquement
aux ionsM2 1.
Ces ions occu-pent
dans la maille deux sites 2 b(positions : 1, 1, z
et
3, 3, i
+z).
La moitié des ionsM2+
est en coordi- nationtétraédrique
avecl’oxygène (sites A),
l’autremoitié étant en coordination
octaédrique (sites B).
La diffraction de neutrons nous a
permis
de déter-miner les structures
magnétiques
ordonnées deFelM030s, Mn2MO308
etColM030s.
Nous étudionsensuite la série
FexZnl-xM030s
danslaquelle
un(*) CEN de Saclay, D. Ph SRM.
(**) Laboratoire de Chimie des Solides, Université des Sciences et Techniques du Languedoc, place Eugène-Bataillon, 34060 Montpellier Cedex.
changement
de structuremagnétique
ordonnée estobservé. Nous avons confirmé certains résultats de diffraction de neutrons par des mesures de
magné-
tisme
classique (susceptibilité
etaimantation).
Apartir
destempératures
d’ordre descomposés
dela série
FexZn2-xM030s,
nous avonscalculé,
dansle cadre de la théorie du
champ moléculaire,
lesconstantes
d’échange
dans cescomposés.
1.
Préparation
des échantillons. - On part demélanges
différents selon la nature du cation bivalent.1.1
Fe2MO30,
ET COMPOSÉS MIXTES(Fe2-xZnx) Mo30g. - Fe203, ZnO, Mo, Mo03
ouFe203, Zn, ZnO, Mo02
pour lesproduits
riches en zinc.Fe2o3, ZnMo04, Mo, Mo03
pour lesproduits
riches en fer.Les
poudres
sontmélangées
au mortierd’agate
et
comprimées
enpastilles qui
sont d’abord chauffées à 600 °C sous courant de gaz inerte exemptd’oxygène pendant
24 heures. On élève ensuite lentement latempérature jusqu’à
750 OCpendant
24 heures.(Le palier
à 600°C estindispensable quand
on part deMo03).
Lesproduits
sont ensuiterebroyés
etpastillés
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01975003605037900
de nouveau. La réaction est ensuite
complétée
parun second
chauffage
sous courant de gaz inerte ou en tube scellé à 1 000-1 050°Cpendant
deux à troisjours.
Le refroidissement peut se fairebrutalement,
par trempe à
l’eau,
ou lentement dans le four.2.
Dispositifs expérimentaux.
- Les spectres de diffraction de rayons X ont été obtenus avec la radia- tionKal
du chrome(À
=2,289
7Á)
pour éviter la fluorescence du fer et dumanganèse.
Lesparamètres
cristallins sont calculés à
partir
des valeurs desangles
de
Bragg
par un programme d’affinement[6].
Les
expériences
de diffraction de neutrons ont été réalisées avec des échantillons sous forme d’unepoudre polycristalline placée
dans unporte-échan-
tillon
cylindrique
en vanadium. Les neutrons dufaisceau
monochromatique
utilisé ont unelongueur
d’onde de
l,140 A.
Lestempératures
d’ordremagnéti-
que sont déterminées en suivant la variation avec
la
température
de la raiemagnétique
laplus
intenseavec un cryostat à
température
variable[7].
Les mesures de
susceptibilité magnétique
ont étéeffectuées à l’aide d’une balance
magnétique
de trans-lation asservie
[8].
Pour obtenir les courbes d’aiman- tation descomposés,
nous avons utilisé une bobinesupraconductrice
de 40kOe,
la mesure étant faitepar méthode d’arrachement.
3. Etude des
composés Fe2MO30,1 C02MO301
et
Mn2M0308. -
3.1 DONNÉES CRISTALLOGRAPHI- QUES. - La détermination desparamètres
cristallins deFe2Mo30g
àtempérature ambiante,
à 77 K et à10 K montre que ces
paramètres
varient peu avec latempérature (Tableau 1) [9].
Lesparamètres
cristal-lins de
Co2Mo308
etMn2MO30,
ont donc été mesurésuniquement
àtempérature
ambiante :TABLEAU 1
Variation des
paramètres
deFe2MO30,
Les
composés
étantparamagnétiques
àtempérature ambiante,
les spectres de diffraction de neutrons réalisés à cettetempérature
ontpermis
depréciser
les
positions
des atomes dans la maille(Tableau II).
Les calculs ont été faits à l’aide d’un programme d’affinement
[10].
TABLEAU II .
Paramètres des
positions atomiques
dansFe2MO308, Co2Mo308 et Mn2MO30,
FIG. I . - Spectres à 300 K et 4,2 K de Fe2MO308.
3.2 STRUCTURES
MAGNÉTIQUES.
GÉNÉRALITÉS. - Lacomparaison
des spectres de diffraction de neutrons à latempérature
ambiante et à celle de l’héliumliquide
montre immédiatement
qu’à 4,2
K lescomposés Fe2MO30., C02M030s
etMn2M030s
sontmagnéti- quement
ordonnés(Fig. 1, 2, 3).
Préalablement à la détermination des structures
magnétiques
ordonnées au moyen de ces spectres,nous
disposions
dequelques renseignements impor-
tants :
- L’étude par effet Môssbauer de
Fe2M030s
a montré que l’aimantation du fer dans les sites A et B
FIG. 2. - Spectres à 300 K et 4,2 K de Co2Mo30s.
FIG. 3. - Spectres à 300 K et 4,2 K de Mn2MO30,.
est
parallèle (ou antiparallèle)
à l’axe sénaire[4].
La structure
magnétique
ordonnée deFe2MO308
est donc une structure colinéaire.
- Dans le cas de
C02MO30,
etMn2MO30,1
l’effet Môssbauer laisse
également prévoir
une struc-ture colinéaire
parallèle
à l’axe sénaire(dans
cescomposés dopés
enfer,
l’aimantation du fer estparallèle
à cetaxe).
En admettant au
départ
que la structuremagnéti-
que ordonnée de ces
composés
estcolinéaire,
nousavons
confirmé,
àpartir
des spectres de diffraction de neutrons, que la direction des momentsmagnéti-
ques, dans la structure
magnétique ordonnée,
estbien
parallèle
ouantiparallèle
à l’axe sénaire c.En
effet,
dans toutcomposé
uniaxe(trigonal,
rhom-boédrique, quadratique
ouhexagonal),
les valeurs relatives des intensitésmagnétiques
données par un spectre de diffraction de neutrons surpoudre
sont, dans le cas d’une structure colinéaire et pour uneconfiguration magnétique déterminée, uniquement
fonction de
l’angle
entre la direction des momentsmagnétiques
et celle de l’axe d’ordre3,
4 ou 6[11].
Par
ailleurs,
toutes les raies des spectresmagnéti-
ques des trois
composés
s’indexent à l’aide de la maillecristalline,
bien que certaines raies ne satis- fassent pas larègle
d’extinctionhhl,
1 = 2 n, du grouped’espace
P63
mc(Fig. 1, 2, 3) :
la maillemagnétique
est donc
identique
à la maille cristalline et contient parconséquent
quatre ionsmagnétiques.
Lafigure
4montre les quatre arrangements
possibles
des direc-tions des moments
correspondant
à une structureFIG. 4. - Arrangements possibles des moments magnétiques dans
une structure colinéaire de même maille que la maille cristalline.
magnétique
ordonnée colinéaire : on trouve deux structuresantiferromagnétiques (types
1 et3),
unestructure
ferrimagnétique (type 2)
et une structureferromagnétique (type 4).
Les spectres
magnétiques
descomposés M2MO30, comportent
peu de raies intenses de sortequ’il
n’apas été
possible
dedistinguer
les valeurs des moments des ionsM2+
en sites A et B. Les valeurs du facteur de formemagnétique
des ionsFe2+
etCO2+
ont étédéduites des courbes
expérimentales
données par Scatturin et al.[12]
et celles du facteur de forme de l’ion Mn2+ sont tirées de la courbe donnée par Shull et Wollan[13].
3.3 PROPRIÉTÉS
MAGNÉTIQUES
DEFe2M03Og. -
3 . 3.1 Structure
magnétique
ordonnée. - Lafigure
1montre les spectres de
poudre
àtempérature
ambianteet à celle de l’hélium
liquide.
Lesprincipales
caracté-ristiques
duspectre magnétique
sont les suivantes :- la réflexion
magnétique
laplus
intense est legroupement
de raies100-002,
- la réflexion 101 est
faible,
- les réflexions 001 avec 1
impair
sont absentes du spectre,- la réflexion 113 existe et donc les raies hhl avec 1
impair
et h :0 0peuvent
être non nulles.La structure
antiferromagnétique
de type 1 avec l’axe sénaire c comme direction d’aimantation est la seulequi
satisfasse simultanément ces conditions.Le moment
magnétique
à4,2
K de l’ionFe2+
calculéà
partir
des intensitésmagnétiques
des raies 100-002TABLEAU III
Intensités des raies
magnétiques
deFe2MO30,
(seule
la raie 100 a une composantemagnétique)
et102 est M =
4,6
±0,2 llB.
Cette valeur estcomparable
à celles obtenues par Varret et al.
[4] : 4,21
et4,85
yBrespectivement
pour les moments des ions en sites A et B. Dans le tableauIII,
les intensitésmagnétiques
observées à
4,2
K sontcomparées
avec les intensités calculées pour cette structure. Lafigure
5 montre laFIG. 5. - Variation thermique de l’intensité de la raie 100-002 de Fe2Mo30s.
variation avec la
température
de la raie 100-002.On obtient ainsi pour
température
de NéelTN = 59 + 3K,
en bon accord avec celle obtenue par effet Môss- bauer
[4].
3.3.2 Mesures
magnétiques.
- A hautetempéra-
ture, la
susceptibilité magnétique
deFe2MO30,
suit une loi de Curie-Weiss du type
1/x
=(T
+0)/C
avec 0 = 110 K et C = 151 x
10-4
uem cgs(Fig. 6).
Le moment efficace
qu’on
en déduit pour l’ionFe2+
est M =
5,7
IlB’ soit une valeursupérieure
au momentde
spin
seul : M = 2S(S
+1)
=4,9
IlB. La valeurde la
température
de Curieparamagnétique
0 traduitl’existence dans ce
composé
de fortes interactionsantiferromagnétiques.
On trouve unetempérature
deNéel de l’ordre de 60 K, en bon accord avec les déter- minations par diffraction de neutrons et effet Môss- bauer. Les mesures d’aimantation au-dessous de la
température
de Néel montrentqu’aucune
aimantationspontanée n’apparaît,
confirmant ainsi la structureantiferromagnétique
deFe2MO30, (on
observe enfait un très faible moment dont le maximum est de l’ordre de 6 x
10- 3 IlB
par moléculequi provient
sans doute de la
présence
deFe3+
décelé dans l’échan- tillon par effetMôssbauer).
FIG. 6. - Variation thermique de la susceptibilité magnétique de Fe2Mo3ûs.
3.4 STRUCTURE
MAGNÉTIQUE
ORDONNÉE DECo2Mo308. -
Lesspectres
depoudre
à latempéra-
ture ambiante et à
4,2
K sontreprésentés
sur lafigure
2.On constate une très
grande
ressemblance entre les spectresmagnétiques
deFe2MO30,
etC02MO308.
Dans ce cas
également,
seule une structure antifer-romagnétique
de type 1 avec une direction d’aiman- tationparallèle
à l’axe sénaire c permetd’interpréter
correctement le spectre
magnétique.
La valeur dumoment
magnétique
à4,2
K de l’ion CO2+ cal- culée àpartir
de l’intensité de la raie 100-002 est M =3,27
±0,3
I1B(moment
despin
seul : 3I1B).
Le tableau IV
permet
de comparer les intensités observées avec les intensités calculées pour ce type de structure. Latempérature
de NéelTN
= 42 ± 3 Ka été déduite de la variation avec la
température
dela raie 100-002.
TABLEAU IV
Intensités des raies
magnétiques
deC02MO308
3.5 PROPRIÉTÉS
MAGNÉTIQUES
DEMn2MO30,. -
3.5.1 Structure
magnétique
ordonnée. - On cons-tate immédiatement que les
caractéristiques
duspectre magnétique
deMn2MO30, (voir Fig. 3)
sont trèsdifférentes de celles des deux cas
précédents :
- la réflexion 101 est très
intense,
- l’intensité
magnétique
dugroupement
de raies 100-002 est trèsfaible,
- les raies hhl avec 1
impair
sont absentes du spectre(pas
de raie113).
Seule une structure de
type
2 satisfait ces conditions.Par
ailleurs,
le rapport des intensités des raies 103 et 101qui
est de l’ordre de 10% indique
que la direc-tion d’aimantation est celle de l’axe sénaire c. La valeur du moment
magnétique
à4,2
K de l’ion Mn 21 déduite de la raie 101 est M =4,3
±0,3
YB(la
valeurdu moment de
spin
seul est 5YB).
Dans le tableauV,
les intensités observées sont
comparées
aux intensitéscalculées pour une telle structure.
Puisqu’il
peut ne pas y avoircompensation
exacte des moments ensites A et
B,
la structuremagnétique
ordonnée deMn2M030s
est une structureferrimagnétique
coli-néaire dont la direction d’aimantation est l’axe sénaire c. La
température d’ordre,
déduite de la variation de la raie 101 avec latempérature
estTc = 39 :t 1 K.
TABLEAU V
Intensités des raies
magnétiques
deMn2MO30,
3 . 5.2 Mesures
magnétiques.
- Lasusceptibilité magnétique
deMn2MO3O8
suit à hautetempérature
une loi de Curie-Weiss en
1/x
=(T
+0)/C
avec0 = 156 K et C = 181 x
10-4
uem cgs(Fig. 7).
Le moment efficace de l’ion
Mn2 +
calculé àpartir
de ces mesures est M =
6,1
YB soit une valeur compa- rable au moment despin
seul M =5,91
YB. La valeur de latempérature
de Curieasymptotique
0montre encore que dans ce
composé
les interactionsantiferromagnétiques
sont fortes.Les mesures d’aimantation en fonction du
champ magnétique
faites au-dessous de latempérature
d’ordreFIG. 7. - Variation thermique de la susceptibilité magnétique de Mn2MO30,-
montrent
qu’un
momentpermanent,
dû à la différence des lois d’aimantation avec latempérature
des sous-réseaux A et
B, apparaît,
confirmant ainsi que la structuremagnétique
ordonnée deMn2MO30,,
estferrimagnétique.
La valeur maximum de ce momentpermanent,
de l’ordre de0,07
J1.B parmolécule,
est obtenue pour unetempérature
voisine de 30 K.TABLEAU VI
Paramètres et volume de la maille des
composés
(*) Mesure sur échantillon de poudre [2].
(**) Mesure sur monocristal [3].
4. Etude de la série mixte
FexZn2->MO3O8.-
4.1 DONNÉES CRISTALLOGRAPHIQUES. 2013 Le tableau VI donne
lés paramètres
cristallins dequelques composés mixtes,
mesurés à latempérature
ambiante. Dansla limite des erreurs, les
paramètres
despositions atomiques
sontpratiquement indépendants
de lacomposition.
Pour évaluer le facteur de structure dans l’étatmagnétiquement ordonné,
il est nécessairede
connaître,
enplus
de laposition
des atomesmagnétiques
dans lamaille,
larépartition
du fer etdu zinc sur les sites A et B. Cette
répartition
peut être déterminée àpartir
des intensités des raies de diffrac- tion de neutrons àtempérature
ambiante en calculantl’amplitude
de diffusion des sites A et B. Pour lecomposé FeZnMo30s,
on obtient ainsi uneproportion
de fer en site
tétraédrique
a =0,16
±0,05
en accord raisonnable avec la valeur obtenue par effet Môss- bauer[4]
oc =0,10
±0,02.
En raison du faiblecontraste entre les
amplitudes
de diffusion du feret du zinc
(respectivement
0,951 x 10-12 cm et0,57
x10-12
cm[14])
et dupetit
nombre de raiesdont nous
disposions,
laprécision
aveclaquelle
laproportion
de fer en sites A et B estdéterminée,
estfaible : nous avons donc utilisé pour le calcul des facteurs de structure
magnétiques,
les résultats obtenus par effet Môssbauer :lorsque
la concentration enfer augmente, les ions
Fe2+
occupent d’abord les sitesB, puis
les sites Alorsque
les sites B sontremplis.
4.2 STRUCTURE
MAGNÉTIQUE
ORDONNÉE DEFeZnM030s. -
Lafigure
8 montre les spectres deFeZnM030,,
à latempérature
ambiante et à4,2
K.Le spectre
magnétique présente
lescaractéristiques
suivantes :
- la raie la
plus
intense est la raie101,
- la raie 100-002 est
faible,
- absence des raies hhl avec 1
impair,
qui
sont donc très différentes de celles deFe2MO30,,
et par contre très
analogues
à celles deMn2MO3O8.
La structure
ferrimagnétique
de type 2 avec comme direction d’aimantation l’axe sénaire c est effective- ment la seulequi permette
de rendre compte des intensités observées. Le momentmagnétique
à4,2
K de l’ionFe2+
dans cecomposé,
calculé àpartir
del’intensité de la raie
101,
est M =4,2
+0,3
y.. Le tableau VII permet de comparer les intensitésmagné- tiques
observées à4,2
K aux intensités calculées.La
température
d’ordremagnétique
deFeZnM030,
déterminée en suivant la variation de la raie 100-002
avec la
température
est de l’ordre de 12 K.TABLEAU VII
Intensités des raies
magnétiques
deFeZnM030, (16 % d’inversion) (en barns/maille)
Si l’on compare les structures
magnétiques
ordon-nées de
FeZnM030,
etFe2MO30.,
on voitqu’elles
sont de nature différente : alors que
Fe2MO30,
est un
antiferromagnétique
de type 1 pourlequel
les moments dans les deux sous-réseaux A et B de fer sont
séparément antiparallèles, FeZnM030,
estun
ferrimagnétique
detype 2,
les moments surchaque
sous-réseau étant
parallèles,
etantiparallèles
d’unsous-réseau à l’autre. Cette circonstance rend l’étude de la série
FexZn2-xMO3O8 particulièrement
intéres-FIG. 8. - Spectres à 300 K et 4,2 K de FeZnMo308.
sante parce que les structures obtenues pour x = 1 et x = 2 montrent
qu’il
y acompétition
entre desinteractions
d’échange qui
se contrarient et l’on peut doncespérer
obtenir desrenseignements
sur cesinteractions par l’étude d’une telle série.
4.3 STRUCTURE
MAGNÉTIQUE
ORDONNÉE DEFeO,7Znl,3M030s.
- Nous avons vu que, dans lecomposé FeZnM030.,
lefer,
bienqu’occupant
enmajorité
les sitesB,
occupepartiellement
les sites A dans uneproportion
d’environ 10%.
Uncomposé
où le fer
n’occuperait
que les sites B serait extrêmementprécieux
parce que les seules interactionsd’échange
en
jeu
seraient les interactions entre sites octaédri- ques. L’effet Môssbauer montre que cette condition est réaliséequand
la concentration x de fer est infé- rieure ouégale
à0,7.
Malheureusement dans ce cas, lestempératures
d’ordre sont très basses et les inten- sitésmagnétiques
faibles : nous n’avons donc pu étudier que lecomposé Feo,7Zn1,3M030s.
A1,5 K,
ce
composé
estferromagnétique,
la direction d’aiman- tation étant l’axe sénaire c, montrant ainsi directe- ment que les interactionsd’échange
entre sites B sontferromagnétiques.
Latempérature
de Curie de cecomposé
est de l’ordre de 5 K.4.4 INFLUENCE D’UN CHAMP
MAGNÉTIQUE
SUR LARAIE 100-002
(FeZnMO3O8
ETFeo,7Zn1,3Mo308).
- L’influence d’un
champ magnétique
sur l’intensité dugroupement
de raies 100-002 donne unepremière
confirmation de leur structure ferri- et
ferromagnéti-
que. Le
champ magnétique
est constammentappliqué
suivant la direction du vecteur de diffusion de la raie que l’on étudie. L’échantillon est sous forme de
poudre
non frittée. Lafigure
9 montre comment varie dans ces conditions l’intensité des raies 100-002 et 101 deFeZnM030,,
en fonction duchamp appli- qué :
alors que l’intensité de la raie 101 ne variepratiquement
pas, l’intensité de la raie 100-002 augmente considérablement etprésente
en outrequand
lechamp
revient à zéro une intensité rémanenteappréciable.
FIG. 9. - Variation de l’intensité des raies 100-002 et 101 de
FeZnM0308 en fonction d’un champ magnétique.
Un tel
phénomène
s’observe avec lescomposés
ferro- ou
ferrimagnétiques
fortementanisotropes
sur les réflexions hkl dont l’intensité nucléaire est
non nulle et telles que la direction hkl du réseau
réciproque
soit la direction d’aimantation. Lechamp magnétique
a alors pour effetd’augmenter
le nombrede cristallites dont le vecteur de diffusion hkl est
parallèle
auchamp,
donc dans la bonneposition
deréflexion : l’intensité nucléaire croît
simplement
par induction d’une orientation
préférentielle
dansl’échantillon sous l’action du
champ.
Si la direction est bien celle de l’axe c, la raie 100-002 croît sousl’influence du
champ
par suite del’augmentation
dunombre de cristallites dont la direction 001 coïncide
avec celle du vecteur de diffusion. Cet accroissement d’intensité est
d’origine
purement nucléaire. La raie 100ne doit diminuer d’intensité que faiblement et l’accrois- sement d’intensité de la 002
l’emporte largement.
Le résultat confirme donc que les
composés Feo,7Znl,3M030s
etFeZnM030,
sont ferro- ouferrimagnétiques, magnétiquement anisotropes,
et esten accord avec le fait que la direction d’aimantation est
parallèle
à l’axe c.4. 5 PROPRIÉTÉS MAGNÉTIQUES DES COMPOSÉS
Fe,Zn2-,,MO308 [1
, x2].
- 4.5.1 1 Evolution de la structuremagnétique
ordonnée. - Les spectres de diffraction de neutrons d’un certain nombre decomposés
intermédiaires ont été réalisés àtempérature
ambiante et à
4,2
K. Lafigure
10 montre, pourchaque composé
et à ces deuxtempératures,
larégion
desspectres
voisine des raies 100-002 et 101(pour
unestructure de
type
1 la raie 100-002 est très intense et la raie 101 est trèsfaible,
et vice versa pour une struc- ture de type2).
Trois intervalles de concentration différents sont ainsi mis en évidence :- 1 x
1,7 :
la raie 101 est laplus intense;
la structure
ferrimagnétique
de type2,
avec comme direction d’aimantation l’axe c,permet d’interpréter
correctement les intensités
magnétiques
observées.-
1,9 x ,
2 : la raie 100-002 est trèsintense ;
comme
Fe2M030s,
lecomposé Fel,9ZnO,lM030s
est un
antiferromagnétique
de type 1 avec commedirection d’aimantation l’axe c.
-
1,8 x 1,85 :
dans cetterégion,
lesspectres magnétiques
nepeuvent s’expliquer
par une structure detype
1 ou 2. Parexemple,
dans le cas ducomposé Fel,gZno,2Mo30g,
la raie 100-002 est anormalement forte et la structure ne peut être de type 2. Deplus,
deux échantillons du
composé Fel,8_,Zno,15M0308
ont donné des
spectres magnétiques
totalement diffé- rents. Lafigure
11 permet de comparer le spectremagnétique
du deuxième échantillon avec lesspectres magnétiques
decomme dans le cas d’une structure de type 1
(x
=1,9),
la raie 100-002 est très intense et la raie 113
existe ;
par contre, les raies 101 et 201 sont anormalement
FIG. 10. - Composés Fe2-xZnxMo30s : évolution des raies 100-002 et 101 avec la composition.
FIG. 1 l. - Spectres magnétiques de Fel,7ZnO,3MO308, Fel,,,Zno,15M0308 et Fe1,9Zno,lMo30s (à 4,2 K).
fortes et
correspondent
aux raies intensesproduites
par une structure de type 2
(x
=1,7).
On est ainsiamené à supposer que les deux types de structure 1
et 2 existent simultanément dans
chaque échantillon,
en raison
d’inhomogénéités
decomposition
degrain
à
grain.
Le passage d’un type de structure à l’autrelorsque
la concentration de fer varie seproduit
doncpour une concentration
critique
Xc voisine de1,85.
Il est
également possible d’interpréter
les résultats obtenus ensupposant
que les deuxphases magné- tiques puissent
coexister àl’intérieur
d’un mêmegrain.
On connaît desexemples
d’une telle coexis- tence[16,17] qui
estthéoriquement explicable [18, 19].
Il faut
cependant
remarquer que dans lesexemples précédents,
le domaine de coexistence couvre unevariation étendue de
composition
alors que dans notre cas il nepeut
être que trèspetit,
lescomposés
x =
1,8
et1,9
ayant chacun une structure d’un seul type.4. 5. 2
Mesures magnétiques.
- Lafigure
12 montreles courbes d’aimantation obtenues à
4,5
K pour différentscomposés
de la sérieFexZn2-xMO3013-
Pour les
composés
dont la structuremagnétique
ordonnée est
ferrimagnétique
on observe une aiman-tation
spontanée qui,
comme onpeut s’y attendre,
diminue
lorsque
la concentration de fer augmente.Cependant,
le momentmagnétique
parmolécule,
en
champ nul,
fourni par ces mesures esttoujours
inférieur à celui
qui
est déduit de l’étude par diffrac- tion de neutrons : la très forteanisotropie magnétique
dans ces
composés,
révélée par l’influence duchamp
FIG. 12. - Courbes d’aimantation à 4,5 K de quelques composés Fe2-.,Zn,,MO30,.
magnétique
sur la raie 100-002 desspectres
de diffrac-tion,
est certainementresponsable
de ce fait. Aucuneaimantation
spontanée
n’est mesurée pour lecomposé Fel,gZnO,1 M030s
confirmant donc que sa structuremagnétique
ordonnée estantiferromagnétique.
5. Interactions
d’échange
dans lescomposés FexZn2-jcMo30g. 2013
5.1 1 DÉFINITIONS. - En raison dugrand
nombre d’interactionsmagnétiques
enjeu
dans lescomposés FexZn2-xM030s,
il est néces-saire,
pour mener un calcul dechamp moléculaire,
de choisir un modèle
simple.
La structuremagnétique
ordonnée de
Fe2MO30,
danslaquelle
les momentsmagnétiques
des atomes d’un même site sont anti-parallèles suggère
ladécomposition
de chacun des réseauxtétraédrique
etoctaédrique
en deux sous-réseaux
Ai
etA2
d’une part,B,
etB2
d’autre part.Comme dans l’étude par diffraction de neutrons,
nous ne
distinguerons
pas les valeurs des momentsen sites A et B. Nous supposerons
également
que le fern’occupe
les sites A quelorsqu’il
a entièrementrempli
les sites B. Ceshypothèses
définissent des conditionsidéales,
mais dont nous savonsd’après
ce
qui précède qu’elles
sont trèsproches
de la réalité.La
décomposition
en quatre sous-réseaux étant admise apriori,
les constantesd’échange qui
inter-viennent dans les
équations
dechamp
moléculaire sont :5.2 RÉSULTATS. - Le
calcul, qui
se mène commedans le cas d’un
ferrimagnétique
à deux sous-réseaux
[15],
conduit à quatretypes
de structure dont lestempératures
d’ordres’expriment
en fonctiondes constantes
d’échange
de lafaçon
suivante :où C =
(NJl2)/(3 kB)
est la constante de Curieet y
laproportion
de fer en site A.- Si
WAB
+WAB,
> 0 la structure est de type 4(ferromagnétique) ;
- Si
WAB
+WAB,
0 la structure est de type 2(ferrimagnétique).
- Si
WAI, - WA,,
> 0 la structure est detype
3(ferrimagnétique) ;
- Si
WAB - WAB’
0 la structure est detype
1(antiferromagnétique).
Au
paragraphe 4,
nous avons montré quepour
x
1,8
la structure estferrimagnétique
de type 2 :nous en déduisons que
( WAB
+WAB,)
estnégatif
et que pour ces
composés
latempérature
d’ordre apour
expression T,.
Enposant :
Tl
s’écrit :A
partir
des valeursexpérimentales
deTl,
nousavons calculé les valeurs des constantes T, a,
P : T= 36 + 2K oc = 0,8 ± 0,1 fi
=0,099
+0,005 .
Pour x >
1,9,
la structuremagnétique
ordonnéeest
antiferromagnétique
de type 1 : latempérature
d’ordre a pour
expression T2
et( WAB - WAS-)
estnégatif.
Enposant :
T2
s’écrit :A
partir
destempératures
d’ordre deil est
impossible
de déterminer les trois inconnuesT’, a’, p’.
Il est donc nécessaire de faire unehypothèse supplémentaire :
nous avonssupposé
que les inter- actions entre atomes d’un même sous-réseau sontnégligeables,
c’est-à-direWA
= 0 etWB
= 0. Ence
qui
concerne les interactions entre atomes B d’un mêmesous-réseau,
elles sont certainement faiblespuisque
latempérature
de Curie deFeZnMO3O8
n’est que 12 K. Il est
beaucoup plus
difficile dejusti-
fier
l’hypothèse
que les interactions entre atomesA, couplés
parsuper-super-échange,
sont faibles. Lesvaleurs des
intégrales d’échange
que nous obtenonsci-après peuvent
donc être entachées d’une erreurappréciable.
On détermine alors T’ à l’aide de la
température
d’ordre de
Fe,Mo,O., :
Les interactions
magnétiques
calculées ont donccomme valeurs :
En calculant pour y variant de 0 à 1 les valeurs de
T
iet
T2
àpartir
des valeursprécédentes,
on constateque les deux courbes se coupent vers y =
0,85,
cepoint correspondant
auchangement
de structureobservé
(Fig. 13).
FIG. 13. - Variation de la température d’ordre magnétique avec
la composition dans la série Fez _xZnxMo30g.
-
Pour y 0,85 : Tl
estsupérieure
àT2 ;
lastructure
magnétique
ordonnée stable est la struc- tureferrimagnétique
de type 2 cequi correspond
bienà ce que nous avons observé par diffraction de neu-
trons. L’accord entre les
températures
de transition observées et lestempératures
calculées n’est bon que pour les valeursde y supérieures
à0,5.
Pour les valeurs inférieures à0,5,
nous observons unegrande dispersion
despoints expérimentaux
duepeut-être
à des
inhomogénéités
decomposition
et à des méthodes depréparation
différentes suivant les échantillons.Une étude devra donc être
entreprise
pour déterminer comment le mode depréparation
influe sur les pro-priétés magnétiques
descomposés.
-
Pour*y
>0,85 : T2
estsupérieure
àTl ;
la struc-ture stable est alors la structure
antiferromagnétique
de type 1.
-
Pour y
=0,85 : Tl
etT2 :
les deux types destructure peuvent alors exister simultanément.
Conclusion. - L’étude structurale de
molybdates M2MO308 (M
= Mn, Fe,Co)
apermis
de montrerque ces
composés
forment une famille trèshomogène,
de structure
simple,
où les ionsmagnétiques
M occu- pent deuxsites,
l’untétraédriques (T),
l’autre octa-édrique (0).
La diffraction des neutrons montre en outre
qu’à
basse
température,
la structuremagnétique
ordonnéedu