HAL Id: jpa-00207361
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Submitted on 1 Jan 1973
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Traitement unifié de l’émission électronique secondaire du cuivre par une méthode de Monte Carlo
J.P. Ganachaud, M. Cailler
To cite this version:
J.P. Ganachaud, M. Cailler. Traitement unifié de l’émission électronique secondaire du cuivre par une méthode de Monte Carlo. Journal de Physique, 1973, 34 (1), pp.91-98.
�10.1051/jphys:0197300340109100�. �jpa-00207361�
TRAITEMENT UNIFIÉ DE L’ÉMISSION ÉLECTRONIQUE SECONDAIRE
DU CUIVRE PAR UNE MÉTHODE DE MONTE CARLO
J. P. GANACHAUD et M. CAILLER Laboratoire de
Physique
du MétalEcole Nationale
Supérieure
deMécanique
de Nantes(Reçu
le 6juin 1972,
révisé le 14septembre 1972)
Résumé. 2014 La
présente
théorie de l’émissionélectronique
secondaire se veut un traitement unifié tant des processus depénétration
et de rétrodiffusion des électronsprimaires
que de création et de transport des électrons secondaires excités dans un métal. Elle utilise pour cela une méthode de Monte Carlo.Appliquée
au cuivre et concernant les faiblesénergies primaires,
elle rend compte defaçon
satisfaisante de la distributionénergétique
des électrons secondaires émis. Lacomparai-
son avec
l’expérience
estcependant quelque
peu malaisée compte tenu des désaccords entre lesmesures existantes. Les modèles
angulaires
retenus pour décrire les collisionsélastiques
et iné-lastiques
et l’utilisation de données relatives aux pertesd’énergies caractéristiques
permettent d’atteindre des valeurs très raisonnables des rendements secondaires. On étudie par ailleurs comment s’effectue ladissipation d’énergie
à l’intérieur du métal en fonction del’énergie
dufaisceau
primaire.
Abstract. 2014 The present
theory
ofsecondary
electron emission intends to be a unified treatment both forpenetration
andback-scattering
processes ofprimary
electrons and forproduction
and transport ofsecondary
electrons excited inside a metal. It makes use of a Monte Carlo method.In the case of copper
concerning
lowprimary energies,
it takes into account the energy distribution of emittedsecondary
electrons in asatisfactory
way.Comparison
withexperiment
is however somewhat difficult on account ofdisagreements
withexisting
measurements. Selectedangular
modelsfor a
description
of elastic and inelastic collisions and use of data related to characteristic energy losses allow us to obtain some very realistic values ofsecondary yields.
We alsostudy
how theenergy
dissipation
takesplace
inside the metal with respect toprimary
beam energy.Classification Physics abstracts :
17.10 - 17.52
1. Introduction. - La théorie
[1] ]
que nous avonsprécédemment proposée
pour l’émissionélectronique
secondaire
(EES)
du cuivre conduit à un accordqualitatif encourageant
avecl’expérience.
Les courbes de distributionénergétique
des électrons secondaires reflètent en effet lescaractéristiques
essentielles desmesures
expérimentales
actuellement à notredispo-
sition.
La
prise
encompte incomplète
dephénomènes physiques importants
nous interdit toutefois uneconfrontation
plus quantitative.
Nous avons doncmodifié notre
précédent
modèle afin d’obtenir desestimations du rendement d’émission secondaire total (1, d’émission secondaire vrai à et du coefficient de rétrodiffusion 11.
Les théories
actuelles, lorsqu’elles
en tiennentcompte,
sous-estimentgénéralement
ces observables.Cela
provient
enmajeure partie
d’un traitementincomplet
de lapénétration
et de la rétro diffusion des électronsprimaires (EP).
A cetégard,
notrepremière approche peut
être soumise aux mêmescritiques.
Nous en
présentons
ici une version améliorée.Dans la théorie
précédente
les EP étaientsupposés pénétrer
sans déviationjusqu’à
uneprofondeur
Rà
laquelle
ils avaientperdu
presque toute leurénergie.
Cette
profondeur
depénétration
suit une loi dutype
R =
AEp [2].
Deplus,
la fonction source utiliséeS(E’ ; Ep)
étaitparamétrée
parl’énergie
initialeEp
du faisceau
primaire.
Laperte d’énergie
du faisceaun’intervenait donc pas directement dans la fonction
source.
L’hypothèse
d’unepénétration rectiligne
interdit enprincipe
toute rétrodiffusion. Par contrel’isotropie
de la source tend à rétablir une certaine vérité au
niveau du processus de création dû à l’action
conju- guée
desprimaires pénétrants
et des rétrodiffusés.Dans notre
première analyse,
nous avions notél’importance
durapport R/ Â
de laprofondeur
depénétration
au libre parcours moyen(lpm)
des élec-trons sur la forme de la distribution
énergétique
des ES. Ce
rapport perd
son arbitraire dans une théoriequi
nesépare plus
la création duphénomène
de trans-port.
Laprofondeur
depénétration
R est alors uneconséquence
de lathéorie,
intimement liée au choix de Â.L’analyse
détaillée de la rétrodiffusion nécessite uneconnaissance
complète
desdépendances angulo- énergétiques
des sections efficaces tantélastiques
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:0197300340109100
92
qu’inélastiques.
En raison de l’insuffisance des donnéesthéoriques
ouexpérimentales
dans le domaine des électronslents,
nous avons été conduits à proposer des modèlessimples qui
seprésentent
comme des correc-tions à un modèle
purement inélastique
et dont lecalcul doit nous
permettre
de contrôler la vraisem- blance.Pour une telle
étude,
une simulation dutype
Monte Carloprésente
un intérêt certain. Enparticulier,
n’utilisant que des
probabilités relatives,
elle est dansle cas d’échantillons
d’épaisseur
infinie insensible à l’unité delongueur
considérée etpermet
de s’affranchiren
partie
de certaines donnéesnumériques.
2. Les
grandes lignes
de la méthode. - 2.1 LIBREPARCOURS MOYEN. - Dans la gamme
d’énergie
étudiéele
Ipm
pour une collisioninélastique
électron-électronÂe-e(E’)
est nettement inférieur aux autresIpm.
Dansces
conditions,
lelpm global Â(E’)
est très voisin deÂe-e(E’).
Ce n’est sans douteplus
le cas dans ledomaine des très faibles
énergies
oùÂe - e(E’)
a desvaleurs
(quelques
dizainesd’Â)
de l’ordre degrandeur
des
Ipm élastiques.
Il en est de même dans larégion
« hautes
énergies » (quelques
centainesd’eV).
Nousapprochons Â(E’)
parÀe-e(E’)
estimé àpartir
de lafonction
lm e(co»
fournie parBeaglehole [3]
e(w)
pour le cuivre. Selon Pines
[4] :
où co
représente
le transfertd’énergie, k
le transfertd’impulsion
etQ
la déviationangulaire
correspon- dante. Par suite :le cuivre. De
plus,
úJ est nécessairement inférieur àn
(EF : énergie
deFermi)
si l’on veut tenircompte
duprincipe
de Pauli.Principalement
dans sapartie
« faiblesénergies »,
le
lpm
ainsiobtenu, représenté
enfigure 1,
s’accordequant
à sa forme aux résultatsexpérimentaux
deKanter
[5]
et auxprévisions théoriques
deQuinn [6].
Ce
lpm
a donc été retenu à titre d’essaipuisque,
comme nous l’avons fait remarquer, notre méthode de simulation est sensible à l’allure de
Â(E’)
et nonaux valeurs absolues. A cet
égard,
il sera intéressant de comparer nos conclusions aux mesures depénétra-
tion des
primaires
et des transfertsd’énergie présentées
par
Shul’man,
Kanicheva et Barzdo[7]
parexemple.
Il ne semble pas d’autre
part,
selonquelques
essaisque nous avons
effectués, qu’un
choix d’une fonction autre que celle deBeaglehole puisse changer
l’allurede
Â(E’)
defaçon
déterminante.- .
FIG. 1. - Libre parcours moyen obtenu par la théorie diélec-
trique en utilisant les valeurs expérimentales de Beaglehole. Les
valeurs numériques indiquées pour  correspondent à des dis-
tances en
A.
La forme de cette courbe est cependant le seul aspect pris en compte dans une méthode de Monte Carlo pour laquellel’unité de longueur est en fait arbitraire.
Enfin il est intéressant de remarquer que l’utilisation de fonctions
expérimentales permet
d’inclurepartielle-
ment dans la théorie les interactions de
type
collectif.L’introduction
empirique
de telsphénomènes
restecompatible
avec le reste de la théorie pour autant quenous admettions que les
plasmons
se désexcitent parun processus
quasi
locals’accompagnant
en moyenne de la création d’un seul électron excité.2.2 EXCITATION DES ÉLECTRONS. PERTE D’ÉNERGIE
ET DÉPENDANCE ANGULAIRE. - Dans une collision de
type inélastique,
laprobabilité
pourqu’un
électrond’énergie
E’ se retrouveaprès
collision dans un étatd’énergie comprise
entre E et E + dE et ait unedirection se situant dans
l’angle
solide0, Q
+dQ
s’écrit :
L’allure des courbes
expérimentales
depertes
d’éner-gie caractéristiques (pec) apparaît,
tout au moins dansle cas des métaux
nobles,
comme assez peu modifiéelorsque
variel’énergie
des EP. D’autrepart,
bien que résultant de sourcesd’énergies
trèsdifférentes,
lesintensités des
pertes d’énergie
par excitationoptique
et
électronique
sont en accordquantitatif
satis-faisant
[8]
pour les faibles transfertsd’impulsion.
Cesconstatations, prévues
par la théoriediélectrique,
nous ont
permis d’extrapoler
les résultats issus des pecau domaine des faibles
énergies
excitatrices.A titre de
simplification,
et en nous basant sur larelative insensibilité de la forme des courbes de pec
aux conditions
angulaires
d’excitation(Thirlwell [9]),
nous avons admis en
première approche
une formeséparable
pourP(E’ ; E, 0)
soit en fait :Nous avons ainsi admis
qu’un
électrond’énergie
E’pouvait,
au cours d’une collisioninélastique, perdre
une
énergie comprise
entre Wmin et E’ -EF (principe
de
Pauli),
suivant une loi deprobabilité
déduite des courbes de pec. Nous avons utilisé dans nos calculs les valeurs trouvées pour le cuivre par Powell[10]
en utilisant une méthode en réflexion. Dans uneétape plus
avancée de telles mesures devraient êtrecorrigées
pour tenir
compte
despertes multiples (Misell [11]).
L’énergie
Wperdue
par un électron excitateur est transférée à un électron du métald’énergie
initiale E".Pour un métal tel que le
cuivre,
ce sont très vraisem- blablement les électrons dqui
contribuent enmajeure partie
au processus de désexcitation. Lesinterpréta-
tions
théoriques
desexpériences
dephotoémission reposent
sur un modèle de transitions pour l’essentielnon directes
(Berglund
etSpicer [12]
etautres).
Desétudes
plus
récentes de Smith[13]
ou deNilsson,
Norris et Wallden
[14]
vont dans le sens d’une inter-prétation
en transitions directes despropriétés photo-
émissives des métaux nobles. En tout état de cause, il semble
présentement
difficile de trancher en faveur d’un mécanismeunique.
Les calculs de Kane[16]
tendent au contraire à prouver que,
numériquement,
des
hypothèses
aussi différentes que cellesindiquées précédemment
conduisent sur bien despoints
à desrésultats voisins.
Sans entrer
plus
en détail dans cedébat,
il semblepossible
d’affirmerqu’au
cours destransitions,
laconservation du vecteur k n’est pas une
règle
desélection
prépondérante.
Dans cesconditions,
il estlégitime
de supposer que laprobabilité
conditionnellep(E",
E" +cv)
dE" pour quel’énergie
w soit transféréeà un électron de niveau initial situé entre E" et E" + dE"
est
indépendante
du transfert d’«impulsion »
etsensiblement
proportionnelle
auproduit
des densitésd’états initiaux et finals. Ainsi :
Nous avons utilisé les densités d’état
« optiques » indiquées
par Krolikowski etSpicer [16]
pour le cuivre.Elles incluent aussi bien les électrons 3 d que l’élec- tron 4 s.
Après collision,
pour un électron excitateurd’énergie
E’ avantcollision,
se trouvent doncprésents
dans la cascade deux électrons
d’énergies respectives
En ce
qui
concerne lesdépendances angulaires,
dans un
système
de coordonnéessphériques
utilisantpour axe la direction de l’excitateur avant
collision,
En raison de
l’isotropie
du milieu retenue dans noshypothèses,
on admettra unesymétrie
de révolution autour de cet axe. AinsiLes pec
s’accompagnent
engénéral
de faibles dévia- tionsélémentaires, principalement
aux hautesénergies
où les
règles
de conservation del’impulsion
et del’énergie
conduiraient pour desparticules
libres àDans ce
domaine,
l’essentiel d’unchangement
dedirection
provient
des collisionsélastiques.
Auxfaibles
énergies,
ces deux actions seconjuguent.
Faute d’une connaissance
plus
décisive desphéno-
mènes
élémentaires,
nous avons été conduits à supposerqu’à
desénergies
inférieures à une limiteEc
arbitraire- ment choisie à 50eV,
l’électron excitateur suivait uneloi de
dispersion isotrope.
L’électron excité dontl’énergie après
collision laplus probable
est inférieureà
Ec
estsupposé éjecté
suivant une loi de mêmetype.
Aux
énergies supérieures,
nous avons simulé pour l’excitateur une loi traduisant une évolution pro-gressive
vers une diffusion « en avant ».A cet
égard
un modèlesimple
a étéproposé,
ladiffusion s’effectuant dans un cône de
demi-angle
ausommet
(Jmax
suivant une loi de distribution uniforme pour cos 0. Nous avons retenuempiriquement
pouremax
deuxtypes
de variations en fonction del’énergie
E’de l’électron excitateur :
Les valeurs A = 800 et B = 600 eV conduisent pour les rendements à des résultats
proches
des valeursexpérimentales.
Il est vraisemblable
qu’un
modèleplus approprié
utiliserait une
progressivité plus
réaliste de la loi de variation de cosemax.
2.3 CONDITIONS AUX LIMITES, FRANCHISSEMENT DE LA SURFACE LIBRE. - Un électron ne
peut
franchir l’interface métal-vide que si sonénergie
estsupérieure
au travail de sortie W. Alors il
émerge
si la condition94
cos 0
> .J WjE
estsatisfaite,
sinon il subit une réflexionspéculaire.
3. Simulation par une méthode de Monte Carlo. - Nous
indiquons
dans ceparagraphe
lesaspects principaux
du traitementnumérique.
Nous convien- drons dereprésenter
par yi les différents nombres aléatoires créés selon une loi deprobabilité
uniformeentre 0 et 1. Les
étapes
essentielles sont dès lors les suivantes :3.1 Un électron
primaire incident, d’énergie
E’ =
Ep frappe
la surface deséparation.
En notant zla
profondeur
on a alors z = zo = 0. Sa direction d’incidence fait unangle
0’ avec la normale à la surface tel que cos 0’ - - 1(incidence
normale des électronsprimaires).
3.2 Avant la
première collision,
l’électronparcourt
en
ligne
droite une distance L = -Â(E’) Log yL.
Cettecollision s’effectue ainsi à la
profondeur
soit ici z = L.
3.3 Il
perd
uneénergie
w, en accord avec la loide
probabilité G(cv) :
u
La fonction
cp(u)
=r
wminG(u’)
du’ayant
été tabuléepréalablement,
la relation({J( w)
= yw(p(E’ - EF)
per-met de déduire w en encadrant
9(co)
entre deuxvaleurs
p(M)
eto(u
+0,5)
de la tabulation.3.4 Cet électron excitateur a donc
après
collisionune
énergie E
= E’ - w.3.5 Dans cette
collision,
il subit une déviationrepérée
parrapport
à sa direction initiale au travers desangles
ocet fl
dont le sens estprécisé
par lafigure
2.En raison de
l’isotropie supposée
par lemétal, B
suitune loi de variation uniforme :
cos a = cos
(Jmax
+(1 -
cos(Jmax)
Ya d’où unerépar-
tition uniforme de cos a entre cos amax et
1,
le cas d’une diffusionisotrope correspondant
àLa nouvelle direction de
propagation
fait avec l’axedes z un
angle 0
donné par :FIG. 2. - Paramètres angulaires liés à une collision subie par
un électron au cours de son transport vers la surface libre du métal.
3.6 Un électron du métal a été excité à
partir
d’unniveau E" de la bande de conduction selon la loi de
probabilité :
(p(u) représente
une densitéd’état).
Si west inférieur à
EF,
l’excitation n’intéresse que le domaineénergétique compris
entreEF
etEo
=EF -
w.Par contre, si west
supérieur
àEF,
la borne inférieuredevient
EB, énergie
du bas de la bande de conduction(choisie
comme zéro de référencepuisqu’on néglige
l’excitation des couches
plus profondes).
ayant
étécalculé,
il convient de situerD(E")
= YE"D(EF)
entre deux valeurs
D(v)
etD(v
+0,5)
encadrantes.3.7 L’électron
excité, d’énergie
E"’ = E" + OJ >EF,
suit une loi de distribution
angulaire isotrope
et faitun
angle
0"’ avec l’axe des z tel que :Ainsi deux électrons
d’énergies E
et E"’participent
dès lors à la cascade. Leur histoire sera suivie en
reprenant
le schéma que nous venons dedévelopper.
Il en sera de même de tous les électrons
participant
au
transport.
A
chaque étape,
il convient de tester :a)
Si les électrons ont uneénergie
insuffisante pourparticiper
au processus d’émission(E W), auquel
cas, ils sont considérés comme absorbés et ne sont
plus pris
encompte
par la suite.b)
S’ils ont atteint la surface libre(donc
siz - L cos 0
0).
a)
Sioui,
on teste si leurénergie
E > Wpermet
latraversée de
l’interface,
c’est-à-dire si Ecos2
0 > W.Dans le cas d’un test
favorable,
ils sontcomptés
aunombre des électrons secondaires émis et leur éner-
gie
E - Waprès
franchissement estrepérée. Lorsque
le test a été
négatif,
on suppose l’électron réfléchispéculairement
sansperte d’énergie,
cequi correspond
aux nouveaux
paramètres :
fi) Sinon,
où s’ils ont étéréfléchis,
on doit alors simuler une nouvelle itération.On suit de cette
façon
les cascadesprovenant
d’un échantillon d’EP dont la taille a varié selon nos essais entre 500 et 10 000.Rapportés
à un électronprimaire,
les nombres d’électrons sortant avec une
énergie comprise
entre 0 etEp
d’unepart,
0 et 50 eV d’autrepart (50
eV est la limite arbitrairegénéralement
admisepour
distinguer
les secondairesvrais) permettent
de définirrespectivement
un rendement secondaire total et un rendement secondaire vrai. Lerepérage
desquantités d’énergie dissipées
dans des tranchesd’épais-
seur Az à diverses
profondeurs
z du matériau donne l’allure des courbes de transfertd’énergie
en fonctionde la
profondeur.
4. Résultats obtenus. - Nous
présentons
àpartir
de calculs effectués par la méthode de simulation les résultats obtenus pour diverses
énergies primaires.
Comme dans
[1]
nous avons retenu les valeurs W =13,18
eV etEF
=8,68
eV.4.1 COURBES DE DISTRIBUTION
ÉNERGÉTIQUE
DES ÉLECTRONS SECONDAIRES. - Lafigure
3représente
ladistribution
énergétique
des ES pour uneénergie primaire
de 200 eV. Obtenue par simulation destrajectoires
de 10 000EP,
elle est suffisamment lisse pour mettre en évidence sescaractéristiques
essen-tielles si l’on considère des classes
d’amplitude
2 eV.Par
rapport
à nos résultatsantérieurs,
le maximum de cette courbe est décalé vers les faiblesénergies (3
eV au lieu de5).
Les valeursexpérimentales
pro-posées
sont de3,1
eV pourBronshtejn
et Shchu-chinskij [17],
de4,5
eV pour Scheibner etTharp [18]
(pour Ep
= 190eV).
Amelio[19]
cite d’autrepart
une valeur de
2,8
eV pour uneénergie primaire
de 300 eV. Reste à savoir si les écarts constatés résultent des différences entre les
énergies primaires
ou de l’utilisation d’échantillons différents. Par
ailleurs,
le
repérage
par classesd’amplitude
assezlarges
nepermet
pas de donner une valeur définitive à notre résultatthéorique.
Si l’on amène en
correspondance
les maxima des courbesthéorique
etexpérimentale [18],
onpeut
constater un accord satisfaisant pour les
énergies
au-delà du maximum. Nous notons en
particulier
laprésence
d’un renflement vers 12 eV s’accordant bien tant en abscissequ’en
ordonnée avec les caractéris-tiques expérimentales.
Nous retrouvons donc certaines de nos conclusions antérieuresmalgré
l’utilisation de fonctions deperte d’énergie
différentes. La décroissance de la courbethéorique
est par ailleurs nettement améliorée parrapport
à nosprécédents
résultats. Cepoint
est manifestement dû à uneprise
encompte
de la rétrodiffusion.FIG. 3. - Courbes réduites de distribution énergétique des électrons secondaires. La courbe 1 est relative aux résultats de la présente étude. Elle est comparée avec les valeurs correspon- dant à la courbe 2, provenant de notre précédente théorie. Si l’on
compare ces valeurs aux données expérimentales représentées
par la courbe 3 qui traduit les mesures de Scheibner et Tharp
on constate une amélioration de l’accord global due à la prise en compte de la rétrodiffusion. Les maxima de ces 3 courbes ont été
amenés à coïncidence.
La
largeur
de la courbe réduite à mi-hauteur est voisine de13,5 eV,
àrapprocher
de la valeurexpé-
rimentale de 15 eV et des
16,5 eV
de notrepremière
méthode. Le choix d’un libre parcours moyen influe très certainement sur cet
observable,
comme nousl’avons
déjà indiqué.
A cetégard,
leIpm
actuel aurait donné dans lapremière
théorie deslargeurs
de courbesbeaucoup plus
faibles.La
figure
4 montre que, selon notremodèle,
la courbe de distributionénergétique
se resserrequand l’énergie primaire
croît et tend à devenir stationnairevers 1 keV. Cela va dans le sens de nos
premières
conclusions. La
position
dupic
secondaire reste sensiblement constante,proche
de 3 eV avec toutefoisun très
léger déplacement
vers les faiblesénergies
lorsque Ep
croît. Les mesures dePalmberg [20]
concer-96
nant le
germanium indiquent
une telle tendance. Par contre, les observations de Seah[21],
réalisées il est vrai dans des conditions assez différentes semblent caractérisées par unegrande insensibilité,
dans unlarge domaine,
des courbes d’EES à la valeur del’énergie primaire,
cequi
s’accorderait d’ailleurs avec lepoint
de vue deBronshtejn
etShchuchinskij.
Detelles conclusions s’écartent considérablement de ce que l’on
peut
déduire de lacomparaison
des valeursde
4,5
et 15 eV pourEp
= 190 eV de Scheibner etTharp
et de2,8
et 10 eV pourEp
= 300 eV d’Ameliopour la
position
dupic
secondaire et lalargeur
de lacourbe réduite à mi-hauteur
respectivement.
Endéfinitive,
il est bien évidentqu’un
ensembleplus
vaste de résultats
expérimentaux
faciliterait une conclusion.FIG. 4. - Evolution de la courbe réduite de distribution éner-
gétique avec l’énergie primaire. La position du maximum reste sensiblement constante. La largeur à mi-hauteur diminue lorsque croît l’énergie primaire, tendant à devenir stationnaire pour Ep = 1 keV. Les courbes tracées s’ajustent au mieux
aux valeurs obtenues dont la dispersion est liée à la petitesse de l’échantillon statistique considéré (1 000 trajectoires simulées).
4.2 COURBES DE RENDEMENT. - Les
figures
5a et5b
représentent
les variations deu, ô
etde 11
= u - ôen fonction de
l’énergie primaire,
selon nos deuxmodèles de diffusion. Proches aux faibles
énergies,
elles s’écartent l’une de l’autre au-delà de leur maximum.
Elles
présentent
chacune un tel maximum (JM de 6légèrement sypérieur
à1,3
pourEpM
entre0,5
et0,6
keV. D’autrepart,
les valeurs deEp
pourlesquelles
u = 1 sont
approximativement
FIG. 5a. - Courbes de rendements secondaires obtenues en utilisant le premier modèle angulaire. Les résultats obtenus sont de l’ordre de grandeur des valeurs expérimentales mais la décroissance de cr et ô aux hautes énergies est trop rapide. On a
estimé une marge d’erreur plausible.
FIG. 5b. - Résultats comparables à ceux de 5a mais utilisant le second modèle angulaire proposé. On constate un meilleur comportement de ou et l5 dans la gamme des énergies élevées.
11 présente cependant une légère croissance avec Ep.
dans le
premier
modèle etEp
1 = 180 etEP2
= 1600 eVdans le second.
Ces résultats sont à comparer avec ceux de
Bruining
et De Boer
[22]
et de Kollath[23]
pourlesquels
aM =
1,3, EpM
= 600eV,
Ep,
= 200 eV etEp2
= 1500 eV .Il convient de rester
prudent
car ces mesures furent réalisées à uneépoque
où latechnique
du vide n’était que mal maîtrisée. Les mesuresplus
récentes deBronshtejn
etFrajman [24] indiquent
que ces valeurs de 6 sonttrop
faibles : ce rendement aurait un maxi-mum voisin de
1,45
pour 700 eV etprendrait
lavaleur 1 pour
Ep,
= 2 800 eV.La courbe
théorique
de bprésente
une allure trèssimilaire, passant
par un maximum voisin de0,9
pour
Ep N
500 eV. Tout comme pour (1, cette valeurest sans doute un peu faible.
Le coefficient de
rétrodiffusion il présente
uneconstance
approchée
entre 400 et 1 200eV,
en accordau moins
qualitatif
avecl’expérience.
Lalégère
décroissance avec
l’énergie primaire
observée pour 5airait dans le sens des résultats de
Bronshtejn
etFrajman qui
donnentn = 0,38
pour1,2 keV
et0,34
pour 4 keV. Les ordres degrandeur
pour 11 sontcependant retrouvés : n ~ 0,45.
Nous avons
indiqué
sur lesgraphiques
les marges d’erreur que nousjugions possibles.
A titred’exemple,
6
peut
varier de1,1
à1,05
pour 200 eV si l’on passe de 1 000 à 10 000 électrons simulés.4.3 DISSIPATION D’ÉNERGIE DANS LE MÉTAL. - La
figure
6indique
comment serépartit
ladissipation d’énergie
en fonction de laprofondeur
pour diversesénergies primaires.
En l’absence de valeurs définitivesFiG. 6. - Pour diverses énergies Ep, on représente comment
se répartit la dissipation d’énergie au sein du métal en fonction de la profondeur. Compte tenu de l’arbitraire dans les valeurs du lpm, il convient de retenir essentiellement l’allure des courbes.
Aux faibles énergies, la dissipation intéresse des épaisseurs faibles. Ce comportement évolue lorsque croît Ep vers une plus grande uniformité de la dissipation d’énergie par rapport à la
profondeur.
pour le
Ipm,
nous devons surtout retenir l’allure de telles courbes. Le maximum sedéplace
vers lesplus grandes profondeurs lorsque
croîtl’énergie
du faisceauincident,
cequi
estphysiquement
raisonnable. Auxénergies primaires faibles,
l’allureaiguë
de la courbe traduit unepénétration
réduite. Cette forme évolueprogressivement
vers uneplus grande
constance de laperte d’énergie
en fonction de laprofondeur
s’accom-pagnant
d’une diminution de son intensité. Cela vadans le sens des observations de
Young [25]
selonlesquelles,
pour uneénergie primaire
dequelques keV,
les
pertes d’énergies
dans une couched’épaisseur
donnée ne
dépendent pratiquement
pas de laprofon-
deur.
Nos courbes
présentent
par ailleurs des allures trèscomparables
à celles obtenuesexpérimentalement
par
Shul’man,
Kanicheva et Barzdo à desénergies
il est vrai
supérieures.
Ces valeursexpérimentales
sontindiquées
enfigure
7.FIG. 7. - Courbes expérimentales obtenues par Shul’man Kanicheva et Barzdo pour des énergies de plusieurs keV. Elles représentent en fait le coefficient d’EES en fonction de l’épaisseur
de l’échantillon de cuivre. Cet observable est selon ces auteurs
proportionnel à la quantité représentée en figure 6. Les indices 1, 2, 3, 4 se rapportent à des énergies primaires de 5, 7, 9, 15 keV
respectivement.
En
conclusion,
notreprise
encompte
de la rétro- diffusion des électronsprimaires
nous apermis
uneconfrontation
quantitative
avec un ensemble de donnéesexpérimentales.
La distributionénergétique
des élec-trons secondaires
présente
ainsi une allurebeaucoup plus
satisfaisantequ’auparavant. Principalement,
sadécroissance est
beaucoup plus
conforme àl’expé-
rience aux
énergies
secondairessupérieures
à 20 eVoù la rétrodiffusion intervient de
façon appréciable.
Les valeurs des rendements
obtenus,
sans être en accordcomplet
avec ce que l’on sait des mesures lesplus récentes,
sont voisines de la réalité. Deplus,
cetaccord se manifeste autant pour J que pour b.
98
Remerciements. - Nous tenons à remercier Mile
pffret,
Directeur du Laboratoire dePhysique
du Métal de l’Ecole Nationale
Supérieure
de Méca-nique
de Nantesqui
apermis
etencouragé
cette étude.Nous sommes
également
reconnaissants aux membresdu Laboratoire de
Physique
des Solides de la Faculté des Sciencesd’Orsay
et toutparticulièrement
auxDrs G. Toulouse et C. Colliex des utiles discussions que nous avons eues en commun.
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