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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Movember…un moment pour poser un geste pour la santé des hommes

Vous connaissez sans doute le mouvement Movember?

Pour ceux et celles qui ne le connaissent pas, je vous explique rapidement que pendant le mois de novembre, les mobros se font pousser la moustache pour ramasser des fonds et pour sensibiliser la population aux problèmes de santé des hommes. Les mosistas les encouragent, ramassent des fonds et font leur part pour cette même cause. Si vous ne l’avez pas déjà lu, vous pouvez aller lire l’infolettre de novembre 2013 où je vous partage certaines pratiques pour mieux aider les hommes et les garçons. Vous pouvez aussi aller sur le site ca.movember.com/fr pour en connaître plus sur ce mouvement.

Personnellement, je me suis engagée à adapter mes services quand j’ai lu les travaux de Germain Dulac et tout particulièrement le tableau qui présentait à quel point la thérapie traditionnelle n’était pas adaptée aux besoins des hommes qui étaient prisonniers des exigences de la masculinité.

En effet, les hommes ne représentent pas un groupe homogène; les plus vulnérables sont pris par des règles transmises de génération en génération. Certains intervenants souhaitent libérer les hommes de ces exigences. Personnellement, je crois qu’il est plus urgent d’adapter les services pour mieux les aider.

Dans ma vie personnelle, je suis entourée de petits garçons et d’hommes qui passeront peut-être leur vie avec cette pression. Je ne rêve pas qu’ils changent.

J’espère cependant que lorsqu’ils vivront un moment

difficile, ils pourront recevoir des services adaptés à leur culture de petits gars et de grands hommes traditionnels.

Vous connaissez maintenant certaines des raisons personnelles qui me motivent à revenir sur ce sujet.

Professionnellement, mon implication en milieu scolaire et en prévention du suicide m’a obligée à changer mes pratiques. Pour avoir un impact sur les personnes qui en souffrent le plus, il faut nécessairement savoir conjuguer nos pratiques au masculin pluriel. La lecture du tableau qui suit* (en 1999) m’a forcée à trouver d’autres pratiques cliniques qui semblaient plus prometteuses pour mieux répondre aux exigences de la masculinité.

J’ai un peu hésité avant de vous présenter de nouveau un tableau qui date des années ‘90. En effet, lorsque ma fille veut dire que quelque chose est vraiment vieux; elle s’exclame, un peu irritée : Maman, ça fait tellement années 1990! Je lui réponds alors (de façon plus ou moins convaincante) qu’il faut parfois prendre les grands moyens et retourner au millénaire précédent si ce qui s’est fait dans l’ancien temps est encore d’actualité.

Quand je présente ce tableau, trop d’intervenants me disent qu’ils le voient pour la première fois. J’ai donc décidé d’en parler encore… Jusqu’à ce qu’il soit connu par tous ceux et celles qui travaillent auprès d’eux. Je me permets donc de l’insérer dans cette infolettre. Si vous l’avez déjà vu, ce sera peut-être l’occasion de le remettre à l’avant-plan pour ce qui reste du mois de novembre.

Infolettre Lavoie Solutions

Novembre 2014 / Volume 12

Si vous le souhaitez, cette infolettre pourrait atterrir dans votre ordinateur chaque mois. Comme les montgolfières que le vent peut apporter dans votre ville, je ferai s’envoler vers vous des idées. N’hésitez pas à les partager ou à inviter des collègues à s’inscrire pour la recevoir le mois suivant. Si vous souhaitez les relire plus tard, vous pourrez les retrouver à lavoiesolutions.com sous l’onglet matériel gratuit.

© Lavoie Solutions – Tout usage pour des fins commerciales est interdit. www.lavoiesolutions.com

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Puisque l’intervention plus traditionnelle ne semble pas fonctionner, qu’est-ce qu’on peut faire? Je ne prétends pas que l’approche orientée vers les solutions est la seule alternative pour mieux répondre aux besoins des hommes et des garçons. Toutefois, il est clair que pour chaque exigence de la masculinité, l’AOS offre une possibilité d’en tenir compte. Je vous donne ici quelques exemples en espérant qu’ils pourront s’ajouter à votre répertoire.

Maintenir le contrôle :!

Quand on travaille avec l’AOS, le client n’a pas besoin de se montrer vulnérable pour aller mieux. Le client décide du but et la première rencontre sert à le préciser.

On lui demande d’identifier les indices qui vont être présents quand il n’aura plus besoin de venir nous voir.

Qu’est-ce qui va être différent? Qu’est-ce que vous allez faire que vous ne faites pas maintenant? Qu’est-ce qui va prendre de la place dans votre vie? Qu’est-ce que votre conjointe, votre fils va remarquer comme changement?

On lui demande aussi de parler des contextes où il est plus en contrôle. S’il sent qu’il a perdu le contrôle, on lui dit que les rencontres pourraient servir à le reprendre.

Quels seront les premiers indices que vous reprenez le contrôle? Si quelque chose n’est pas brisé du point de vue du client, on ne le répare pas.

Montrer sa force :!

Le client n’a pas besoin de parler de ses faiblesses pour aller mieux. La recherche d’exceptions (des moments où il ne pète pas sa coche, des moments où il est moins anxieux) fait partie de l’intervention. On s’intéresse au domaine où il est à son meilleur. J’aimerais que tu me parles d’un contexte où tu es à ton meilleur? Ton meilleur coup au travail? À la maison? Dans les sports? Raconte- moi ce que tu as fait pour tenir le coup? Comment as-tu réussi à continuer malgré l’adversité? Qu’est-ce qui t’aide

à continuer de te battre? On lui demande de raconter ce qu’il fait de bien, ce qu’il a réussi.

Il n’a pas à admettre ses torts pour changer. On ne lui demande pas de reconnaître ses erreurs. Il n’a pas besoin de parler de ses échecs. Il changera parce qu’il aura identifié un but et des moments où il est passé proche de ses buts. On veut l’aider à répéter ce qu’il fait de bien, à l’exporter au contexte problématique.!

Être stoïque :!

L’expression des émotions n’est pas un passage obligé pour aller mieux. Si le client exprime des émotions, elles sont les bienvenues. Si ça ne fait pas partie des objectifs du client d’exprimer ses émotions et de les nommer, ça ne fera pas partie des objectifs du professionnel.

!

Être dans l’action

Quand on travaille avec cette approche, on cherche la plus petite action que le client pourrait faire et ce, dès le premier appel. Il n’a pas à parler en détail du problème, on prend le temps de reconnaître ce qu’il a déjà fait pour s’en sortir et on commence avec une suggestion qu’il pourra faire. Le client quitte l’entrevue avec un exercice (même si ça peut être d’observer des petits changements dans le bon sens).

Devoir réussir !

Il sera plus facile de réussir si on demande au client de répéter quelque chose qu’il a déjà fait. Si on lui demande d’apprendre un nouveau comportement (quand il ne va pas bien), on augmente ses chances d’échec. Un des éléments majeurs de l’AOS, c’est d’aller chercher dans le répertoire de ressources du client et de l’aider à transférer ce qu’il a déjà réussi dans un contexte pour l’amener dans un autre. De cette façon, on augmente ses chances de réussite.

Exigences de la masculinité Exigences de la thérapie traditionnelle

Maintenir le contrôle Renoncer au contrôle

Montrer sa force Montrer ses faiblesses

Être stoïque Exprimer ses émotions

Être dans l’action Parler de soi

Sauver la face Admettre son ignorance

Devoir réussir Consulter = échec

Éviter le feminin en soi Consulter dans un environnement féminin

Consulter en crise Liste d’attente

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Sauver la face !

Si le client n’a pas réussi ce qu’il devait faire entre les rencontres, l’intervenant prendra la responsabilité. J’ai sans doute sous-estimé le niveau de difficulté. Compte tenu de tout ce qui se passe en ce moment, il faudrait faire quelque chose de plus petit, plus réaliste. Vous avancez avec le vent dans la face, on ne peut pas aller aussi vite dans ce temps-là. C’est comme dans un entraînement, on ne peut pas augmenter le niveau de difficulté trop vite. Comme si je vous avais proposé d’ajouter une série de 15 mouvements de plus à votre entraînement et vous avez juste une heure pour le faire.

Après une blessure, on ne peut pas tout de suite recommencer à courir, il faut faire des exercices. Il faut ralentir. Regardons ensemble ce qui serait plus réaliste.

Éviter le féminin en soi!

Vous avez probablement remarqué en lisant les suggestions de phrases précédentes que le choix des mots n’a pas été laissé au hasard. Parler le langage du client est extrêmement important dans cette approche. À moins que le client utilise les mots besoins, attentes, démarche et accompagnement, ils seront enlevés de l’échange avec le client. Je pose très peu la question : Comment tu te sens? (à moins qu’il en parle lui-même). Je la remplace par : Qu’est-ce que ça t’a fait? Comment as-tu réagi quand il t’a dit ça? Ça été quoi l’effet sur toi?

Il est possible que l’on ne réalise même pas que le langage utilisé en santé et services sociaux est plus féminin. Avant de lire les travaux de Dulac, je n’avais pas vu que les couleurs, les revues et la musique qui sont dans nos salles d’attente sont plus féminins (peu importe le genre du professionnel qui offre les services).

Consulter en crise!

Pour changer et pour aller mieux, on ne considère pas que le client doit s’engager dans une démarche. Il est plus important de le voir rapidement pour l’aider à se remettre sur le bon chemin (même si on ne se rend pas à la destination finale avec lui). De cette façon, on évite que leur état se détériore et qu’ils ne soient plus là lorsqu’arrive leur tour sur la liste d’attente. S’ils ont une bonne expérience avec les services, ils reviendront volontiers.

Le mois de novembre arrive à sa fin. J’espère que ces idées pourront continuer à vous aider et vous permettre de poursuivre vos réflexions sur les services à offrir aux hommes et aux garçons… et ce, toute l’année!

*

Dulac, G. (1999). Intervenir auprès des clientèles masculines.

Théories et pratiques québécoises. A.I.D.R.A.H.

Formations 2015!

Faire face aux drames de la vie : psychologie positive appliquée (RA00360-13) : 16 janvier 2015

La psychologie positive est l’étude scientifique de ce qui permet aux individus de rester heureux, et ce, malgré l’adversité. Cette formation permet d’apprendre, entre autres, à favoriser la résilience et la croissance post- traumatique chez les clients.

Approche orientée vers les solutions : compétences avancées (RA00364-13) : 19-20 février 2015

Cette formation s’adresse aux intervenants qui ont déjà reçu une formation en thérapies brèves et qui souhaitent s’assurer que leur pratique demeure à la fine pointe des connaissances.

Pourquoi et comment adapter l’intervention auprès des hommes et des garçons (RA-00230-12) : 13 mars 2015

Les recherches sur les demandes d’aide des hommes indiquent qu’ils consultent moins et moins longtemps.

Comment utiliser de façon optimale cette courte période et créer tout de même des changements durables ? Peu importe le diagnostic ou l’approche privilégiée par le thérapeute, il est nécessaire et possible de tenir compte des différences de genre dans l’intervention.

Approche orientée vers les solutions : applications auprès des couples (RA-00589-13) : 27-28 mars 2015

Au cours de cette formation, les intervenants apprendront à adapter les différentes techniques de l’approche orientée vers les solutions auprès des couples (qu’ils aient déjà reçu une formation de base ou non).

Angles morts du traitement traditionnel de la dépression (RA00275-12) : 21 mai 2015

Les bonnes pratiques nous invitent à faire preuve de souplesse et à adapter nos interventions en fonction de la réponse du client. Cette formation propose une grille d’analyse novatrice qui permet de mieux ajuster son intervention en considérant 8 angles morts du traitement traditionnel de la dépression.

Faire face aux drames de la vie : psychologie positive appliquée (RA00360-13) : 22 mai 2015

La psychologie positive est l’étude scientifique de ce qui permet aux individus de rester heureux, et ce, malgré l’adversité. Cette formation permet d’apprendre, entre autres, à favoriser la résilience et la croissance post- traumatique chez les clients.

Approche orientée vers les solutions auprès des jeunes et de leurs familles (RA-00687-13) : 11-12 juin 2015

Cette formation présente des pistes concrètes pour aider les intervenants à utiliser les compétences des jeunes dont les déficits sont souvent plus apparents que les forces.

Inscriptions: lavoiesolutions.com !

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Références

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