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Academic year: 2022

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© Lavoie Solutions - Tout usage pour des fins commerciales est interdit. www.lavoiesolutions.com

Viser la prudence ajustée pour mieux gérer l’anxiété

Il y a plusieurs personnes qui m’ont posé la question suivante: Est-ce qu’on a vraiment besoin d’une nouvelle formation sur l’anxiété? Je vous assure que je me suis sérieusement demandé si nous avions vraiment besoin d’une formation de plus sur ce thème. Entre autres, il y a des collègues que je respecte beaucoup qui offrent des s e s s i o n s s u r l a re l a x a t i o n , l a m é d i t a t i o n , l a désensibilisation, la pleine conscience, etc. Alors, qu’est- ce qui m’a motivée à créer et offrir l’atelier Troubles anxieux : pour des solutions durables?

Il y a plusieurs raisons, mais je partagerais avec vous deux d’entre elles. La première, c’est qu’il y a certains clients qui n’arrivent pas à ajouter ces pratiques à leur horaire. Non seulement leurs symptômes persistent, mais en plus, ils se sentent mal de ne pas être capables de faire ce qu’on leur a enseigné. Est-ce qu’il serait possible de les aider à reconnaître ce qu’ils ont déjà fait et qu’ils pourraient répéter? Dans une perspective de développement durable, est-ce qu’on pourrait chercher des solutions qui sont peut-être imparfaites, mais que le client peut réussir à maintenir dans le temps? Est-ce qu’on pourrait donner la permission à certains clients de ne rien changer et de les aider à mieux vivre avec leur nature… plus anxieuse, plus perfectionniste, plus timide?

Ce qui m’amène à la deuxième raison. Il existe (en ce moment) un consensus disant que l’anxiété est une mauvaise chose et qu’être zen est l’état désiré (et souhaitable) pour tous et toutes. C’est cette croyance qui amène les clients à nous dire qu’ils veulent être calmes et c’est cette même croyance qui nous conduit dans la direction d’une panoplie d’outils qui devraient les aider à le devenir. Je ne dis pas que les clients mentent quand ils disent qu’ils veulent être plus relax et qu’ils voudraient avoir moins peur. Je vous dis simplement qu’ils ne

sentent peut-être pas qu’ils ont la permission de demander autre chose. C’est pour cette raison que nous aurions avantage à prendre plus de temps pour définir leur objectif. Je vous propose ici certains exemples pour vous permettre d’intégrer cet élément dans votre pratique (même si vous n’avez pas suivi la formation).

Cette infolettre pourrait aussi servir de rappel à ceux et celles qui l’ont suivi.

Viser la prudence ajustée plutôt que le calme

À quoi ressemblerait une prudence ajustée? Cette simple question donne une orientation complètement différente à l’intervention auprès d’une personne anxieuse. En choisissant un contexte en particulier, on peut l’inviter à décrire à quoi ressemblerait une prudence ajustée dans ce contexte (par exemple comme parent, avant une présentation ou un examen, en recommençant à conduire après un accident). Il peut même être important de leur dire que ce ne serait pas souhaitable d’être trop calme dans ce contexte. Imaginez une mère qui laisse son ado partir pour un party pour la première fois. Est-ce que c’est réaliste (ou même souhaitable d’être zen)? Par exemple, un parent trop relax ne vérifierait pas s’il y a des adultes qui assurent la surveillance. Ultimement, un parent sans anxiété pourrait mettre ses enfants en danger.

En reconnaissant l’utilité de l’anxiété (qui permet d’être prudent, d’anticiper les problèmes, d’éviter le danger) et en travaillant avec le client pour préciser le bon dosage, l’échange devient plus fructueux. Vous pourriez être la première personne qui lui dit qu’il a le droit de garder un peu d’anxiété. Ce message pourrait déjà enlever de la pression et de la résistance. Si on réussit à enlever de la pression à un client anxieux, on est certainement dans la bonne direction.

Infolettre Lavoie Solutions

Septembre 2017 / Volume 29

Si vous le souhaitez, cette infolettre pourrait atterrir dans votre ordinateur chaque mois. Comme les montgolfières que le vent peut apporter dans votre ville, je ferai s’envoler vers vous des idées. N’hésitez pas à les partager ou à inviter des collègues à s’inscrire pour la recevoir le mois suivant. Si vous souhaitez les relire plus tard, vous pourrez les retrouver à lavoiesolutions.com sous l’onglet matériel gratuit.

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© Lavoie Solutions - Tout usage pour des fins commerciales est interdit. www.lavoiesolutions.com Il s’agit donc de présenter au client l’intérêt de viser un

7-8 de prudence ajustée ou de préparation adéquate. À 1, il serait dans son lit… en boule, pas capable de ne rien faire. Habituellement, ils sont entre 2 et 5, ce qui permet déjà de reconnaître ce qu’ils ont réussi. Mais on va plus loin en présentant le 10 comme le calme complet, la légèreté qui n’est pas toujours souhaitable.

Celle-ci pourrait être de l’insouciance, de la négligence.

En salissant un peu le 10 qu’ils imaginent, on leur donne la permission de nous préciser ce qu’ils veulent vraiment.

Qu’est-ce que je veux dire par salir un peu? Par exemple, j’ai déjà dit à une cliente (qui enviait son conjoint toujours relax) qu’ils avaient probablement des assurances et des REER grâce à elle (c’était le cas). Ce commentaire lui a permis de renchérir sur le fait qu’en camping, tout le monde l’appréciait, entre autres, parce qu’elle avait toujours la trousse de premiers soins la plus complète.

Une autre cliente qui souhaitait être moins anxieuse et plus confiante m’a dit qu’elle voudrait arrêter d’avoir des doutes. J’ai doucement demandé si elle aimerait côtoyer une collègue qui ne doute jamais d’elle. Elle m’a dit en souriant qu’il y en avait justement une dans son équipe et que c’était insupportable. Nous avons poursuivi en précisant à quoi ressemblerait un doute raisonnable (juste assez de doute pour rester ouverte à l’opinion des autres et continuer de s’améliorer). Elle n’était pas si loin.

Cette idée de prudence ajustée, de trouver le bon dosage (de préparation, de doute) m’a été offerte par Ellen Quick (2013). Elle a vraiment transformé mes échanges avec mes clients.

Trouver précisément ce qui va remplacer l’anxiété

Pour certains clients, une majorité du travail peut être fait en précisant ce qui va remplacer l’anxiété. Bannink (2015) nous dit que nous avons souvent des non- objectifs avec les clients. Elle raconte l’histoire de la personne qui s’en va à l’épicerie avec la liste de toutes les choses qu’elle ne devrait pas acheter. Imaginez la longueur de la liste et imaginez la difficulté à trouver les choses qui ne sont pas sur la liste. Avec certains clients, nous avons une liste de tout ce qu’ils ne veulent pas. Ils ne veulent pas se sentir anxieux, avoir de la difficulté à respirer, ils ne veulent pas avoir de pensées obsédantes, etc.

Si on prend du temps pour préciser ce qui va remplacer l’anxiété (ce qui va être présent, ce qui va prendre de la place, ce sur quoi ils vont focusser), il sera plus facile pour eux de reconnaître quand ils se rapprochent de cet état. À titre d’exemple, je me souviens d’une cliente qui se préparait à un procès. Elle m’a d’abord dit qu’elle voudrait être calme (pas nerveuse, pas tendue, pas anticiper les questions, etc.). Je lui ai demandé : je ne sais pas mais si tu t’en vas te battre, ce n’est peut-être pas du calme dont tu aurais besoin. Quelle a été l’expérience qui se rapprochait le plus d’un procès (dans

ta vie)? Elle m’a parlé d’un test physique qu’elle avait dû passer pour son travail. Je lui ai demandé comment elle me décrirait l’état qui précédait cet examen : j’étais dans une énergie, une fébrilité — je m’en allais à la guerre. Tu sais le couteau dans les dents. J’étais déterminée à gagner. J’étais prête, je m’étais entrainée. Nous avons continué de définir cet état qui ressemblait plus à ce dont elle avait besoin. Nous nous sommes entendues sur l’expression énergie combattive. Elle a donc précisé que dans le cas du procès, c’était cette même énergie combattive qui pourrait remplacer l’anxiété.

En définissant mieux ce qu’elle voulait, nous avons été attentives à ce qui la préparerait à être dans cet état d’esprit. Par exemple, quand elle croyait que son objectif était de ne-pas-être-anxieuse, elle avait demandé à son chum d’être là et de la prendre dans ses bras avant d’entrer à la cour. En visant une énergie combattive, elle a réalisé que s’il la prenait dans ses bras, si elle demandait d’être rassurée, elle se sentirait vulnérable juste avant d’entrer (pas souhaitable). En se mettant à parler de l’entraînement qui la préparerait à avoir une énergie combattive au procès, ses idées sont devenues plus claires et les stratégies aussi, y compris l’attitude de son chum à qui elle a demandé de lui dire qu’elle était prête et qu’il la croyait.

Chaque personne anxieuse peut vouloir remplacer l’anxiété par quelque chose de différent. Le fait de préciser ce qu’ils veulent (vraiment) permet d’ajuster les solutions. Il arrive parfois que ce travail de précision et de description soit suffisant. Il ne sera peut-être pas nécessaire d’utiliser des stratégies plus lourdes de gestion de l’anxiété et des symptômes. Une partie des symptômes pourra simplement être recadrée. Comme le trac qui permet d’être allumé, comme la préparation qui permet de mieux profiter d’un voyage.

Conclusion

J’ai lu récemment des résultats de recherche en biologie marine où on avait observé que les poissons (oui, les poissons) qui étaient plus anxieux avaient moins de chance d’être pêchés. En effet, quand ils voient un hameçon, ils se méfient. Ils sont prudents, ils ne prennent pas de risque. Les poissons plus insouciants se feraient attraper plus facilement. Ça m’a fait sourire. Et j’espère que vous aussi. Ça m’amène à vouloir continuer à avoir le bon dosage. Pas trop d’anxiété, mais pas aucune anxiété. Juste assez pour bien vivre.

Quick, H.K. (2013). Solution focused anxiety

management: A treatment and training manual. CA:

Academic Press.

Bannink, F. (2015). Solution-focused questions for help with anxiety. NY: W.W. Norton & Company.

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