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l’époque moderne au prisme de la démographie historique L’illégitimit&eacute

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Academic year: 2022

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(1)« Bâtards et bâtardises dans l’Europe médiévale et moderne », Carole Avignon (dir.) ISBN 978-2-7535-4948-7 Presses universitaires de Rennes, 2016, www.pur-editions.fr. Résumés/abstracts Isabelle Séguy Entre construction sociale et indicateur moral. L’illégitimité en France à l’époque moderne au prisme de la démographie historique L’illégitimité est un phénomène démographique marginal tout au long l’époque moderne, bien que de proportion très variable d’une région à une autre et fluctuant au cours de la période. C’est pourtant un objet d’étude majeur en histoire sociale car il croise les grandes thématiques de l’enfance, de la famille, du mariage, les études genrées, l’histoire du droit, etc. L’illégitimité est un thème plus fécond en sociologie, en droit, en économie, en histoire sociale et culturelle qu’en démographie quantitative. Longtemps étudiée à travers le prisme déformant de la rigueur morale hérité du xixe siècle, l’illégitimité se révèle être un formidable indicateur des changements que subissent les populations de l’Ancien Régime. Sa progression, entre le début du xviie et la fin du xviiie siècle, traduit sans doute moins l’essor des relations extraconjugales que la lente adaptation des populations françaises aux nouvelles règles de mariage, et donc de filiation, que l’Église comme l’État entreprennent d’imposer après le concile de Trente. Les variations du taux d’illégitimité sont corrélées aux mutations sociales et à l’évolution des mentalités, aux difficultés économiques qui retardent les unions, aux migrations et aux décès prématurés qui privent du promis, à la place faite aux femmes et aux plus vulnérables. Sa mesure à partir de l’état civil ancien ne peut être qu’incertaine, surestimée ici, sous-estimée là, car un grand nombre de facteurs influencent et nuancent l’intensité de ce phénomène. Social Construction or Moral Indicator. An Historical Demographical Point of View on Illegitimate Births in France during Early Modern Period Illegitimacy remains a marginal demographic phenomenon during all early modern period, although with high regional variations and chronological fluctuations in its intensity. Nevertheless, illegitimacy is a major research topic in social history which unites various themes, such as childhood, family, marriage, inheritance systems, gender, history of law, etc. Approaches to the subject draw more on sociology, law, and economic, social and cultural history than on quantitative demography. Studying illegitimacy freed from the social and moral background, inherited from the 19th century, is still difficult; when illegitimacy mainly reflects changes affecting population lives during Ancient Regime. Its progression, between the beginning of 17th and the end of 18th century, is less correlated to the development of extramarital relations than to slow adaptations of French populations to new rules, in marriage legislation, and thus filiation, which Church as State imposed after Council of Trent. The variations of illegitimacy rate are correlated with social transformations and evolution of mentalities, with economic difficulties which delay marriages, with migrations and premature deaths which deprive of the promise, with women and most vulnerable social status. Its measure from parish registers is obviously uncertain, underestimated here, overestimated there, as so many factors influence and modify the intensity of this phenomenon. 535.

(2) BÂTARDS ET BÂTARDISES DANS L’EUROPE MÉDIÉVALE ET MODERNE. « Bâtards et bâtardises dans l’Europe médiévale et moderne », Carole Avignon (dir.) ISBN 978-2-7535-4948-7 Presses universitaires de Rennes, 2016, www.pur-editions.fr. Emmanuelle Santinelli-Foltz Naître in ou extra legitimo matrimonio. Le témoignage des sources franques (vie-xie siècle) Présenter un état des lieux quant à la filiation illégitime pour les premiers siècles du Moyen Âge (vie-xie siècle) est complexe : outre le fait que la documentation l’évoque assez peu, tout le monde n’en donne pas la même définition et n’en tire pas les mêmes conclusions, sans compter que les situations, et donc les statuts, peuvent évoluer, notamment avec l’évolution du rapport de force en jeu. L’objectif de ce chapitre cherche ainsi à faire, dans le monde franc, un premier balayage – sans prétendre à l’exhaustivité – des différents types de sources (qui ne donnent qu’une vision partielle et partiale) pour y repérer, d’abord, les enfants susceptibles d’être nés (ou les naissances) en dehors d’un mariage légitime et en proposer une typologie et pour saisir ensuite de quelles manières ils retiennent l’attention, en soulignant notamment ce qui les distingue ou non des autres enfants issus d’une union légitime. Même si l’image de la filiation illégitime est d’un grand flou, la période semble marquée par une prise de conscience de plus en plus nette à partir de l’époque carolingienne, avec une intensification au tournant des xe et xie siècles, que les enfants n’ont pas les mêmes droits, notamment en matière d’héritage, selon qu’ils sont considérés comme légitimes ou illégitimes, ce qui ne les empêche pas d’être tous membres à part entière du groupe familial et de contribuer à en défendre les intérêts. To Be born In or Extra Legitimo Matrimonio. The Testimony of the Frankish Sources (6th-11th century) Present a state of the illegitimate filiation for the first centuries of the Middle Ages (6th-11th century) is complex: besides the fact that the documentation evokes it enough little, not everyone gives same definition of it and draws from it the same conclusions, not to mention that the situations, and thus the statuses, can evolve, in particular with the fluctuation of the balance of powers at work. The objective of this chapter thus consisted in making, in the frank world, a first scanning – without any claim in the exhaustiveness – of various types of documentations (which give only a biased and partial vision), to locate, at first, the children susceptible to have been born (or the births) outside a legitimate marriage and to propose a typology, and then to seize of which manner they hold attention, by underlining in particular what distinguished them or not, from others children, come from legitimate unions. Even if the image of the illegitimate filiation is of a big fuzziness, the period seems marked by a more and more clear awareness, from the Carolingian time, with an intensification in the turning point of the 10th and 11th centuries, that the children haven’t the same rights, in particular regarding inheritance, according to whether they are considered as legitimate or illegitimate, what does not prevent them from being every full members of the family group and contributing to defend its interests. Huguette Taviani-Carozzi La naissance illégitime dans la controverse antihérétique (xie-xiie siècles) Cette étude s’appuie sur un ensemble de sources concernant les sectes hérétiques d’Occident, de l’An Mil jusqu’à la fin du xiie siècle, période de la réforme grégorienne. La naissance illégitime y est abordée dans la controverse sur le mariage et le baptême, sacrements rejetés par les hérétiques, dont les unions et la progéniture encourent le discrédit et la calomnie des réformateurs, défenseurs de l’orthodoxie dogmatique et morale. Mais ceux-ci ont pour préoccupation essentielle l’hérésie nicolaïte, le mariage des prêtres et l’accession de leurs fils aux dignités ecclésiastiques. D’où leur rappel de la distinction des « états » (vierges, continents, mariés) au sein d’un ordre social envisagé dans une perspective eschatologique qui relève de l’ordre divin ou ordre de la nature. À l’argumentation juridique vient alors s’ajouter le débat théologique sur ce thème, ce qui permet une meilleure appréciation de la marginalisation des bâtards. 536.

(3) RÉSUMÉS/ABSTRACTS. « Bâtards et bâtardises dans l’Europe médiévale et moderne », Carole Avignon (dir.) ISBN 978-2-7535-4948-7 Presses universitaires de Rennes, 2016, www.pur-editions.fr. Controversy against Heretical Sects, and Illegitimate Birth (11th-12th centuries) This study is founded on a set of sources about heretical groups in Western Christendom, from the early 11th century, after the year 1000, to the latter years of the 12th, that’s the Church’s Reform period. The question of illegitimate birth can be approached through controversy on marriage and baptism, both rejected by heretics who challenged Church’s authority, questioning the need of priests and sacraments alike. The refusal of legitimate unions induces defamation and vituperation against nefari homines, suspected of fornication, incest and sacrilegious crimes against their bastards. However, defenders of orthodoxy’ first preoccupation was priests’ marriage, and their sons’ demand of ecclesiastical honours and benefices. In all these cases of controversy, reformers, putting forward both arguments of divine ordination between virgines, continentes, coniugati, and of divine and natural law, give us a more complete appreciation of illegitimacy. Didier Boisson Bâtardise et confession religieuse. L’illégitimité des enfants de réformés en France au xviiie siècle De la Révocation de l’édit de Nantes de 1685 à l’édit de tolérance de 1787, la France est théoriquement « toute catholique ». Parmi la minorité protestante, si beaucoup de réformés refusent une sépulture catholique, peu acceptent le mariage catholique. D’autant qu’à partir de 1715 et la réorganisation des Églises réformées, les synodes protestants condamnent les couples qui accepteraient le mariage catholique. Ce comportement fait apparaître une forme d’illégitimité particulière due à la loi. Cependant, dans les faits, l’enfant illégitime né de cette union est souvent considéré comme légitime car le couple est reconnu comme tel. Cette situation paradoxale est dénoncée surtout à partir des années 1750. Ce combat aboutit à la reconnaissance d’un état civil propre aux non catholiques en 1787. Illegitimacy and Confession. The Illegitimacy of Protestant Children in France (18th century) From 1685 and the Revocation of the Edict of Nantes to 1787 the Tolerance Edict in 1787, France is theoretically “every Catholic”. Among the Protestant minority, while many Protestants refuse a Catholic burial, some accept the Catholic marriage. Especially that from 1715 and the reorganization of Reformed Churches, Protestant synods condemn couples who accept the Catholic marriage. This behavior shows a particular form of illegitimacy due to the law. However, in practice, the illegitimate child born of this union is often considered legitimate because the couple is recognized as such. This paradoxical situation is denounced especially from the 1750s. This fight led to the recognition of civil status for non-Catholics in 1787. Arnaud Fossier À propos du defectus natalium. Un cas paradigmatique du pouvoir pontifical de dispense (xie-xve siècle) Dans le droit canonique de la première moitié du xiie siècle, interdiction est faite aux fils de prêtres ou de chanoines, d’accéder aux ordres majeurs, voire de succéder à leurs pères, mais il est admis que les « vices » de ces derniers peuvent être compensés par les « mérites » et « l’honnêteté de mœurs » des premiers. Aussi les dispenses et les concessions pontificales du droit de dispenser les bâtards super defectu natalium se multiplient-elles bien avant que Boniface VIII (1294-1303) ne résolve la question des compétences de chaque juridiction ecclésiastique en la matière. Les lettres et les formulaires de lettres de la Pénitencerie apostolique, un office né au début du xiiie siècle, mandaté par le souverain pontife pour écouter les confessions des pèlerins venus à Rome et pour répondre aux suppliques qui lui sont adressées, nous éclairent sur la technique dispensatoire et sur le rôle décisif qu’elle a joué dans l’histoire de l’administration 537.

(4) BÂTARDS ET BÂTARDISES DANS L’EUROPE MÉDIÉVALE ET MODERNE. « Bâtards et bâtardises dans l’Europe médiévale et moderne », Carole Avignon (dir.) ISBN 978-2-7535-4948-7 Presses universitaires de Rennes, 2016, www.pur-editions.fr. ecclésiastique. En suspendant la règle de droit qui proscrit l’accès aux ordres majeurs et en levant l’« empêchement » canonique (impedimentum), la dispense, certes, n’efface pas le « défaut de naissance » qui macule le bâtard, mais elle constitue l’un des instruments principaux de la juridiction du souverain pontife. La qualification de « défaut » et la technique de la « dispense » s’entretiennent dès lors dans un rapport de consolidation de la plénitude de puissance papale et de construction de la Curie comme centre névralgique de l’Église, voué à régler les conditions d’accès aux ordres et de collation des bénéfices ecclésiastiques. About defectus natalium. A paradigmatic case of the papal power of dispense (11th-15th century) According to the canon law of the first half of the 12th century, sons of priests and canons are not allowed to be promoted to sacred orders nor to succeed to their fathers. Yet the merita and the morum honestas of the sons can compensate for the vitia of the fathers. That explains that papal dispensations super defectu natalium are very common a long time before Boniface VIII (1295-1303) resolves the jurisdictional issue of who may grant a dispensation (pope, bishops or abbots) and for which cases (major or minor orders). Letters and letter formularies of the Apostolic Penitentiary – a papal office which arises at the beginning of the 13th century, answers to the supplications addressed to the pope, but also receives confessions from pilgrims and penitents – are very useful to understand the legal “technology” of the dispensation and its place in the Church administration. By suspending the legal rule which strictly forbidded bastards of priests to acceed to sacred orders and also by removing the canonical impediment (impedimentum), the dispensation did certainly not erase the defectus natalium of the bastard. But it was one of the major tools of the papal jurisdiction and it made the Roman Curia a real nerve center of the Church, devoted to set the terms of admission to sacred orders and of conferment of ecclesiastical benefices. Élisabeth Lusset Moines et moniales de naissance illégitime. Entrer dans les ordres réguliers et y faire carrière à la fin du Moyen Âge : entre droit général et ius proprium Le droit canonique interdit aux bâtards d’être promus aux ordres sacrés, sauf s’ils sont moines ou chanoines réguliers. Il défend par ailleurs à ces clercs réguliers de détenir des dignités ecclésiastiques. À ces dispositions générales s’ajoutent celles du droit particulier des monastères masculins et féminins qui appartiennent soit à un ordre (clunisien, cistercien, chartreux) soit à la nébuleuse moins définie des monastères bénédictins. À la fin du xiiie siècle, le ius proprium fait de la bâtardise un obstacle à l’accession aux charges claustrales puis, au xive siècle, un obstacle à la profession religieuse. Les monastères ne sont toutefois pas hermétiquement fermés aux bâtards, qui peuvent obtenir une dispense pontificale auprès d’offices tels que la pénitencerie ou la chancellerie apostoliques. À partir du milieu du xiiie siècle, les papes délèguent aux chapitres généraux des ordres religieux la faculté de délivrer ces dispenses super defectu natalium, permettant ainsi à ces derniers d’affirmer leur autorité comme instance suprême de l’ordre sur l’ensemble des religieux. Quant aux religieux illégitimes, l’obtention d’une dispense leur permet de faire carrière dans les ordres monastiques, mais ne les prémunit pas toujours contre la vindicte sociale. Illegitimate Monks and Nuns in the Late Middle Ages. Between Canon Law and Ius proprium Canon law forbade illegitimate men from receiving holy orders, unless they were monks or regular canons. It also prevented these monks from holding ecclesiastical offices. Canon law was complemented by normative texts issued by religious houses of men and women, belonging either to orders such as the Cluniacs, Cistercians and Carthusians or to independent houses following the 538.

(5) RÉSUMÉS/ABSTRACTS. « Bâtards et bâtardises dans l’Europe médiévale et moderne », Carole Avignon (dir.) ISBN 978-2-7535-4948-7 Presses universitaires de Rennes, 2016, www.pur-editions.fr. Rule of St Benedict. At the end of the 13th century, the ius proprium made bastards ineligible for the promotion to administrative offices. From the 14th century onward, illegitimate birth became a defect that prevented them from becoming a monk. Religious houses, however, were not entirely inaccessible to bastards, who could turn to the Apostolic Penitentiary or to the Chancery to obtain a papal dispensation. From the mid-13th century onward, Carthusian and Cistercian general chapters received from the pontiff the faculty to grant dispensations super defectu natalium and could, as the supreme authority in the order, reinforce their influence on their members. Nevertheless, if such dispensations allowed illegitimate monks or nuns to proceed further in their monastic careers, they didn’t always protect them against social infamy. Carole Avignon Sans gens ni genus ? Configurations coutumières, reconfigurations pratiques de la condition de l’enfant illégitime (xiie-xve siècle) En droit, le périmètre juridique d’une communauté familiale est déterminé par la capacité que l’on a d’y succéder. Ce droit est lié à la seule parenté légitime, fondée sur le mariage. Car la distinction entre « oirs loiaux » et « bastars » est bien fonction de l’état matrimonial des géniteurs. Le rapport du bâtard à l’héritage dont il ne peut théoriquement pas être dépositaire, mais aussi celui qu’il peut constituer pour ses propres descendants procréés en « loial mariage » est l’objet d’une première partie qui permet de questionner les configurations coutumières de l’insertion de l’illégitime dans une famille conjugale et dans sa parenté. Nous envisagerons aussi comment peut être reconfiguré le périmètre familial entre contraintes judiciaires et latitudes testamentaires. L’enfant illégitime, intégré dans le quotidien de la parenté vécue, peut avoir été « donné », ou être celui qui est « nourri ». Paradoxalement toutefois, il se distingue du reste de la fratrie par une forme de déni du lien charnel qui l’unirait à ses parents : déraciné par la coutume, sans gens ni genus, sans être toutefois sans filiation, ni sans père, l’enfant bâtard semble être aussi celui que les discours désincarnent. Without gens nor genus? Customary and practical configurations of illegitimate condition (12th-15th century) In the field of law, the legal scope of a family community is determined by the ability to inherit. This right is linked to the only legitimate relationship: marriage. The distinction between “oirs loiaux”and “bastard” is based on the parents’ marital status. First and foremost, the link between the bastard and his heritage that he theoretically cannot claim for, but also the link between this heritage and his own children born in “loial marriage” will be studied in order to analyze customary configurations when an illegitimate child is part of a family. Then, we will consider how the family can be reconfigured considering judicial constraints and testamentary opportunities. The illegitimate child is integrated into the daily life of his real parents. He may have been “given” or “fed”. However and paradoxically, it differs from the rest of the siblings by a form of denial of his carnal link with his parents. Uprooted by custom, without gens or genus, but without a lack of affiliation and without being fatherless, the bastard seems to be disembodied in most speeches. Marta Peguera Poch Filiation illégitime et mariage reprouvé en France à l’époque moderne (xvie-xviiie siècle) Dans la France moderne, le régime juridique du bâtard se caractérise essentiellement par son incapacité successorale. Lorsque le pouvoir monarchique commence à intervenir en matière matrimoniale, à partir de 1556, il n’entend pas changer les coutumes qui règlent le sort patrimonial du bâtard. Mais, pour sanctionner les enfants qui se marient sans le consentement de leurs parents, il les prive de droits successoraux, ce qui est la marque caractéristique du régime juridique du bâtard. Il prévoit la même sanction à l’encontre des enfants issus de mariages 539.

(6) BÂTARDS ET BÂTARDISES DANS L’EUROPE MÉDIÉVALE ET MODERNE. restés secrets. Ainsi, dans cette lutte contre les mariages clandestins et secrets, dangereux pour l’ordre social monarchique, les sanctions patrimoniales aboutissent à soumettre certains enfants, pourtant légitimes, au même régime successoral que les bâtards, preuve que le droit successoral est au cœur des problèmes soulevés par le mariage et la filiation à l’époque moderne.. « Bâtards et bâtardises dans l’Europe médiévale et moderne », Carole Avignon (dir.) ISBN 978-2-7535-4948-7 Presses universitaires de Rennes, 2016, www.pur-editions.fr. Illegitimate Filiation and Condamned Marriage in France (16th-18th century) In modern times in France, the legal regime of the bastard was essentially characterized by its succession incapacity. Since 1556 the monarchy began to intervene in matrimonial matters but it did not intend to change the customs which govern the heritage’s fate of bastard. But to punish children who get married without the consent of their parents, it deprives them of inheritance rights, which is the characteristic mark of the legal regime of the bastard. It provides the same punishment against children from marriages which remained secret. Thus, in this fight against clandestine and secret marriages, dangerous for the monarchical social order, the patrimonial sanctions lead to treat some legitimate children with the same rules of succession than the bastards. It proves the central place of succession’s rights in the issues raised by marriage and filiation in the modern era. Véronique Demars-Sion Naître hors mariage dans le ressort du Parlement de Flandre (1668-1790) Pour étudier la condition de l’enfant illégitime sous l’Ancien Régime il faut se tourner vers la pratique car en la matière les solutions sont avant tout jurisprudentielles. Le ressort du parlement de Flandre, créé en 1668 pour rendre la justice dans les territoires conquis sur les Pays-Bas espagnols, constitue un terrain d’investigation privilégié. La condition du bâtard se dégrade avec la consolidation de l’influence française. L’établissement de sa filiation est de plus en plus difficile en raison du rejet croissant dont il fait l’objet et du durcissement des règles de preuve. Ses droits ne cessent de diminuer : il peut réclamer des aliments mais en principe il ne peut pas hériter de ses parents et sa capacité de recevoir des libéralités est contestée. À la fin du xviie siècle, le parlement admet encore que ses parents disposent de tous les biens en sa faveur en l’absence d’enfant légitime mais cette jurisprudence libérale est remise en cause au milieu du xviiie siècle. La Cour, s’alignant sur les solutions françaises, n’autorise plus que des libéralités à titre particulier dont les juges restent toutefois libres d’arbitrer le montant. To Be Born Out Wedlock in the Jurisdiction of the Parlement of Flanders (1668-1790) Any research into the status of illegitimate children in old French law will have to take into account legal practice, because it is an area where case law provided most of the answers. The jurisdiction of the Parlement of Flanders (which had been created in 1668 in order to administer French royal justice in the territories conquered in the Spanish Netherlands) is in that respect of special interest. The legal status of illegitimate children was adversely affected by the growing influence of French policies and law. Establishing an individual’s illegitimate descent became gradually more difficult because it was increasingly rejected and because the rules of evidence became more strict. The illegitimate child’s rights were constantly curtailed: he or she could claim some support allowance, but as a rule, they could no longer inherit from their parents and their capacity to receive gifts was challenged. Towards the end of the 17th century, The Flemish Parlement still allowed parents to leave all their property and estate to an illegitimate child, providing they had no legitimate child. However, such a more liberal approach was reversed towards the middle of the following century. By that time, the court, taking its cue from French law, only allowed gifts of specific property, and the judges had now discretionary powers to cap the amount or value of such gifts.. 540.

(7) RÉSUMÉS/ABSTRACTS. « Bâtards et bâtardises dans l’Europe médiévale et moderne », Carole Avignon (dir.) ISBN 978-2-7535-4948-7 Presses universitaires de Rennes, 2016, www.pur-editions.fr. Alice Duda La perception des bâtards au xve siècle. L’exemple des pays bourguignons Cet article s’appuie sur des actes de la chancellerie bourguignonne (lettres de légitimation, lettres de rémission) ainsi que sur deux sources littéraires : Les Cent Nouvelles Nouvelles qui montrent que le thème de la bâtardise prête à rire et n’est pas tabou à la cour de Bourgogne, et la farce Jenin, fils de rien qui aborde la question de la filiation et de la recherche en paternité. Le croisement de ces sources permet d’abord de mieux comprendre la perception des bâtards dans une société où l’ordre établi est un ordre chrétien : les lettres de légitimation apportent alors un éclairage significatif sur la situation juridique des bâtards et sur le vocabulaire employé pour les qualifier et les typologies que peuvent dresser les historiens à partir de ces termes. La question de savoir si le bâtard est un enfant de l’amour et/ou une menace pour la famille est ensuite évoquée, en déclinant l’idée de menace sur plusieurs plans (aussi bien pour le conjoint que pour les enfants légitimes ou la parenté tout entière notamment quand des jeunes filles nobles commettent des infanticides afin de ne pas déshonorer leur famille). Enfin, le concept de bâtardocratie permet aussi de montrer que les bâtards de l’élite ne sont pas nécessairement perçus comme une menace mais qu’ils peuvent au contraire trouver leur place et être d’une réelle utilité sociale. The Perception of Illegitimate Children in 15th century. The Example of Burgundian Countries This article is backep-up by Burgundian chancellery’s acts (legitimization letters and clemency letters) as well as by two literary sources: Les Cent Nouvelles Nouvelles which show that the theme of the illegitimacy is laughable and is not taboo at the Court of Burgundy, and the farce Jenin, fils de rien which approaches the question of filiation and the paternity search. At first, the combination of these sources does better understand the perception of the illegitimate children in a society where the established order is a Christian order. The legitimization letters does then give a significant perspective on the legal situation of illegitimate children, on the vocabulary used to qualify them and the typologies that historians can establish from these terms. The question whether the bastard is a love child and/or a threat for the family is then evocated, by developing the idea of threat on several plans (as well for the spouse as for the legitimate children or the parentage in particular when noble girls commit infanticides in order to not dishonor their family). Finally, the concept of bastardocracy also allows to show that the bastards of the elite are not inevitably perceived as a threat but rather can find their place and have a real social utility. Charlotte Pichot Le refus des naissances illégitimes dans le Centre et le Poitou (xive-xve siècles) Au Moyen Âge, la sexualité n’est acceptée qu’au sein d’une union matrimoniale et dans le but de procréer. Dès lors, les naissances extraconjugales révèlent un adultère. À travers sa grossesse, la femme enceinte célibataire porte souvent seule la preuve du péché de chair. Or, l’honneur féminin est principalement conditionné par le critère de chasteté sinon par la fidélité de la femme envers son mari. Le refus de la naissance illégitime peut apparaître alors comme une condition de préservation de son honneur. Le présent chapitre est consacré à l’analyse du rejet du bâtard dans sa dimension criminelle, à travers les affaires d’avortement et d’infanticide recensées au sein des lettres de rémission enregistrées pour le Poitou et les pays de Loire moyenne. C’est en effet à travers l’étude des coupables, de leurs motivations, mais aussi des raisons de la grâce royale, qu’une meilleure appréhension de l’avortement et de l’infanticide à l’encontre des enfants illégitimes est possible.. 541.

(8) BÂTARDS ET BÂTARDISES DANS L’EUROPE MÉDIÉVALE ET MODERNE. « Bâtards et bâtardises dans l’Europe médiévale et moderne », Carole Avignon (dir.) ISBN 978-2-7535-4948-7 Presses universitaires de Rennes, 2016, www.pur-editions.fr. The Rejection of Illegitimate Births in the Centre and the Poitou (12th-15th century) In the Middle Ages, sexuality was only accepted as part of wedding contract and in order to procreate. Then, extramarital births were considered as revealing adultery. Through her pregnancy, the single mother often her owns carried the evidence of flesh sin. Nevertheless, the feminine honor mainly relied on chastity or fidelity to the husband. The rejection of illegitimate birth may have appeared as a condition to protect this honor. This article deals with the rejection of the bastard considered as a crime through the cases of abortion and infanticide recorded in the mercy letters of Poitou and Pays de Loire moyenne. The study of these sources allows a better understanding of these crimes against illegitimate children. Sara McDougall À la recherche des enfants illégitimes dans les archives de l’officialité de Troyes au xve siècle. Un exemple atypique ? Ce chapitre étudie les enfants illégitimes des roturiers dans la France du Nord. Nous pourrions supposer que les femmes enceintes d’enfants illégitimes avaient souvent recours à l’avortement ou l’infanticide. Cependant, nous avons peu de preuves concernant ces pratiques. L’abandon des enfants illégitimes est certainement une autre possibilité qui peut se présenter, mais les sources du Nord de la France nous renseignent beaucoup moins sur le sujet que celles d’Italie. Ce chapitre interrogera ce que nous pouvons apprendre au sujet des enfants illégitimes de roturiers en étudiant la documentation laissée par l’officialité de Troyes au xve siècle. Certaines mères gardaient leurs enfants illégitimes, ou les donnaient à leurs propres familles ou à la famille paternelle. Comment ces enfants étaient-ils traités par leurs parents et leurs communautés ? Looking for Bastard in the Records of the Troyes Officiality (15th century) This chapter takes as its subject the illegitimate children of commoners in Northern France. It is assumed that women pregnant with illegitimate children often practiced abortion or infanticide. However, we have very little evidence of these practices. The abandonment of illegitimate children is certainly another possibility these women may have availed themselves of, but the sources for Northern France offer far less information for us than those from Italy. Some mothers kept their illegitimate children, or gave them to members of their family or to the father’s family. My chapter examines these parents and their children. How were these children treated by their parents and by their communities? This chapter investigates what we can learn on the subject of the illegitimate children of commoners by studying the documentation left by the officiality of Troyes in the 15th century. Kevin Saule La bâtardise ecclésiastique au Grand Siècle. Entre assimilation impossible et faible réprobation sociale La bâtardise ecclésiastique, comme meilleure illustration de la licence des prêtres, est un lieu commun des écrits littéraires du siècle des Lumières. Pourtant, au-delà des clichés véhiculés par les penseurs libertins du xviiie siècle, qu’en est-il vraiment ? L’étude des procès instruits au xviie siècle contre des curés par l’officialité de Beauvais doit permettre d’appréhender ce thème. La bâtardise ecclésiastique est-elle un véritable phénomène ou repose-t-elle au contraire sur quelques cas marginaux ? Quel traitement les prêtres réservent-ils à leur enfant ? Grâce à l’étude d’une quarantaine de cas survenus à Beauvais au xviie siècle, il est possible de constater que, sans être insignifiante, la bâtardise ecclésiastique ne constitue qu’une petite facette de l’éventail des désordres commis par le clergé. Pour autant, cette question fait figure de faute particulièrement grave aux yeux de l’institution judiciaire ecclésiastique. Le taux de condamnation des 542.

(9) RÉSUMÉS/ABSTRACTS. prêtres est très élevé et les lourdes peines qui sont prononcées au terme des procès démontrent que l’official place cette faute au sommet de la hiérarchie des scandales. De leur côté, les prêtres ont tous mis au point des stratagèmes afin de dissimuler leur enfant naturel. Ce dernier ne semble jamais désiré et il n’y a pas la moindre preuve d’amour à son endroit.. « Bâtards et bâtardises dans l’Europe médiévale et moderne », Carole Avignon (dir.) ISBN 978-2-7535-4948-7 Presses universitaires de Rennes, 2016, www.pur-editions.fr. Illegitimate Children among Members of the Clergy in the 17th century. Between Impossible Assimilation and Slight Social Disapproval Illegitimate childbirth sired by members of the clergy as best exemplifying priests’ licentiousness is a cliché in the literary works of the Age of Enlightenment. However, beyond the clichés conveyed by the 18th century enlightened thinkers, what is the reality behind the situation? An examination of the trials conducted against clerics by the consistory of Beauvais should lead to a better understanding of this theme from the previous century. Are the illegitimate offspring of the clergy a real issue or, on the contrary, is it merely a question of a few marginal cases? What treatment did the priests have towards their children? Thanks to the study of some forty cases that occurred in Beauvais in the 17th century, we’ll show that, without being insignificant, illegitimate children among members of the clergy are but a minor part of the range of offenses committed by the clergy. Despite this, the problem was seen as particularly serious in the eyes of the Church’s legal system. The rate of conviction among priests was very high and the harsh sentences handed down at the end of the trials show that judges considered this offense among the most serious of all transgressions. As far as they are concerned, priests all developed strategies in order to hide their illegitimate offspring. These children never seemed wanted and there is no evidence of love towards them. Vincent Gourdon et Isabelle Robin Le baptême des illégitimes, xvie-xxie siècle Si l’Église catholique considère que tous les enfants ont vocation à être baptisés en son sein, néanmoins la légitimité ou l’illégitimité de la naissance constitue à ses yeux une distinction essentielle dans la détermination de l’identité individuelle. À partir de sources variées des xvie-xxie siècles, aussi bien ecclésiastiques que laïques, cette étude examine le déroulement des cérémonies de baptême, l’enregistrement du sacrement et le parrainage des enfants illégitimes en France en s’interrogeant sur la discrimination éventuelle dont ils seraient les victimes. Il en ressort que l’Église a toujours tenu à enregistrer clairement l’illégitimité des enfants. Sur le plan cérémoniel, à chaque époque, elle tend à entériner les aspirations de ses fidèles : à l’époque moderne et au début du xixe siècle, elle reconnaît les pratiques existantes de marginalisation et, à partir de la fin du xixe siècle, elle s’oriente vers un traitement égalitaire des enfants baptisés. The Baptism of illegitimate Children (16th-21th century) For the Catholic Church, all the children must be baptized, but legitimacy or illegitimacy of birth is considered as a fundamental element of the individual identity. Using various sources from the 16th-21th century both ecclesiastical and lay, this chapter studies the proceedings of baptismal celebrations, sacramental registration, and the godparenthood of illegitimate children in France. We wonder in particular if those children were victims of discriminations. It’s clear that the Catholic Church always considered the registration of illegitimacy as compulsory. In regards to celebrations proceedings, the Church tended towards validation of laymen wishes: in the early modern period and the beginning of the 19th century, the Church confirmed the existing practices of stigmatization, and, since the end of the 19th century, it has followed the path towards equality among all the baptized children.. 543.

(10) BÂTARDS ET BÂTARDISES DANS L’EUROPE MÉDIÉVALE ET MODERNE. Marie-Lise Fieyre Bâtardes alliances. Mariages et fratries chez les Bourbon à la fin du xve siècle L’analyse proposée repose sur les mariages envisagés et/ou effectifs des enfants naturels et légitimes des ducs Charles Ier et Jean II de Bourbon, dans le contexte particulier d’une famille apanagiste du royaume de France au xve siècle. Un corpus de sources lié aux alliances ­matrimoniales, composé principalement de contrats de mariage, permet de montrer comment les alliances sont pensées et motivées en fonction de la légitimité ou non de la personne ; de mettre en évidence les différences de niveau social et les répartitions des rôles entre les membres mariés de la fratrie en fonction de leur naissance et de leur sexe. Ces éléments mettent en lumière les aspirations sociales ou politiques du groupe familial à travers les alliances conclues.. « Bâtards et bâtardises dans l’Europe médiévale et moderne », Carole Avignon (dir.) ISBN 978-2-7535-4948-7 Presses universitaires de Rennes, 2016, www.pur-editions.fr. Bastard Alliances. Weddings and Siblings in the Bourbon Dynasty during the Latter 15th century The following article will examine the considered and/or effective weddings of the natural and legitimate children of dukes Charles I and Jean II de Bourbon, in the particular context of an appanagist family of the French kingdom during the 15th century. By analyzing a large body of documents, including mostly marriage contracts, we will demonstrate that weddings are thought up and motivated depending on the person’s status, whether it be legitimate or natural. The corpus reveals that married siblings have different social levels and allocation of roles, according to their birthright and gender. These elements highlight the social or politic aspirations of the family group through its alliance policy. Laurent Hablot L’héraldique au service de l’histoire. Les armoiries des bâtards à la fin du Moyen Âge, études de cas À la fin du Moyen Âge, le blason théorique et pratique développe une héraldique spécifique pour distinguer les bâtards princiers. Ces signes, en invitant les enfants naturels à partager les armes du lignage mais aussi en les distinguant relativement clairement de la descendance légitime, au moyen du franc-quartier, des armoiries sur pièce ou de la barre, produisent un effet paradoxal qui reflète assez justement la situation de ces personnages à cette période : à la fois faire-valoir et parents pauvres de la dynastie. L’étude spécifique de quelques dossiers permet de mieux cerner les règles de fonctionnement et de hiérarchie de ce blason de la bâtardise et de soumettre à ce système les cas litigieux des armes de Thomas de la Marche et des frères « de Bourbon ». Heraldry in the Service of History. The Bastards’s Coats of Arms at the End of the Middle Ages, Case studies At the end of the Middle Ages, both theory and practice develops a specific heraldic blazon to distinguish the royal bastards. These signs invite illegitimates children to share the lineage’s arms but also distinguishe them relatively clearly of the legitimate offspring, by the quarter, father’s arms on heraldic pieces or using the barre. This produces a paradoxical effect that reflects quite accurately the situation of these people at this time: both valued and sidelined by the dynasty. The specific study of some cases helps to identify the operating rules and hierarchy of this blazon of bastardy and allowes to submit to this system the contentious cases of Thomas de la Marche and brothers “Bourbon”’s coat of arms. Emmanuel Johans Jean de Lescun (v. 1405-1473). Destinée politique d’un vrai bâtard, pseudo-Armagnac, au service du roi À la fin du Moyen Âge, les mentions de bâtards dans les familles princières se multiplient. Quand ils apparaissent dans les textes, c’est pour occuper un rôle auprès de leur père ou de 544.

(11) RÉSUMÉS/ABSTRACTS. « Bâtards et bâtardises dans l’Europe médiévale et moderne », Carole Avignon (dir.) ISBN 978-2-7535-4948-7 Presses universitaires de Rennes, 2016, www.pur-editions.fr. sa descendance légitime. Dans la maison d’Armagnac, plusieurs fils illégitimes assurent une fonction militaire ou reçoivent un bénéfice ecclésiastique majeur. Dans les années 1430-1440, le bâtard d’Armagnac qui passe pour un demi-frère du comte Jean IV d’Armagnac est un de ses principaux capitaines de guerre. À l’occasion de la confiscation de la principauté par la monarchie, il devient le serviteur du Dauphin Louis. Dans les années 1450, il renoue les liens avec la famille comtale, d’autant que le futur Louis XI et Jean V d’Armagnac s’opposent tous deux à Charles VII. L’accès au trône de son protecteur permet au bâtard d’Armagnac d’obtenir du souverain de multiples faveurs qui en font un Grand du royaume : maréchalat, ordre de saint Michel, lieutenance générale en Guyenne, comté de Comminges… Or, l’acte de légitimation que lui octroie Louis XI atteste officiellement d’une filiation non pas d’un comte d’Armagnac mais d’un autre seigneur gascon, Arnaud-Guilhem de Lescun. Il semblerait donc que le titre de « bâtard d’Armagnac » puisse être attribué sans lien charnel direct. La maison d’Armagnac paraît ici se servir de ce titre pour associer à son service un homme initialement sans attache mais qui se révèle talentueux. Le parcours de Jean de Lescun montre combien la condition d’illégitime peut paradoxalement autoriser une ascension sociale dans la proximité du prince ou du roi. Jean of Lescun (by 1405-1473). Political Fate of a Real Bastard, pseudo-Armagnac, in the Service of King At the end of the Middle Ages, illegitimate children’s mentions in the noble families multiply. When they appear in texts, it’s to occupy a role with their father or with his legitimate descent. In the house of Armagnac, several illegitimate sons assure a military function or receive a major ecclesiastical office.In the years 1430-1440, the bastard of Armagnac who is thought of as a half brother of count Jean IV of Armagnac is one of his main war captains. On the occasion of the seizure of the principality by the monarchy, he becomes the servant of the Dauphin Louis. In the 1450s, he takes up again with the comtale family, especially as the future Louis XI and Jean V of Armagnac oppose both Charles VII. The access to the throne of his protector allows the bastard of Armagnac to obtain from the sovereign of several favors which make him a Great lord of the kingdom: rank of marshal, saint Michel’s order, general lieutenancy in Guyenne, county of Comminges… But the act of legitimization which Louis grants him gives evidence officially of a filiation not of a count of Armagnac but another gascon lord, Arnaud-Guilhem of Lescun. It would seem that the title of “bastard of Armagnac” can be awarded without direct blood tie. The house of Armagnac uses this title to associate with its service a man initially without tie but which shows himself talented. The career of Jean of Lescun shows how much the condition of illegitimate can paradoxically authorize an upward social mobility close to the prince or the king. Giovanni Ricci Bâtards princiers entre privilège et révolte. Le fils d’un duc et le fils d’un doge dans l’Italie de la Renaissance Jules est un fils illégitime du duc de Ferrare, Hercule Ier Ludovic est un fils illégitime du doge de Venise, Andrea Gritti. En 1506, Jules complote contre l’héritier légitime, son demi-frère le duc Alphonse Ier ; condamné à la prison à vie, il n’en sort qu’en 1559. Toujours en 1506, Ludovic passe à Constantinople ; il y fait une brillante carrière politique au service du sultan, jusqu’à ce qu’il soit tué en 1534 en Hongrie dont il est gouverneur. Ce chapitre raconte leurs vies parallèles pour arriver ensuite à ce que Plutarque, maître inégalé du genre, appelait la synkrisis, la comparaison. Investie de faisceaux de lumière croisée, la condition des illégitimes révèle des traits destinés à rester dans l’ombre autrement ; elle démasque le fonctionnement considéré optimal des deux sociétés d’origine, une seigneurie et une république oligarchique. 545.

(12) BÂTARDS ET BÂTARDISES DANS L’EUROPE MÉDIÉVALE ET MODERNE. « Bâtards et bâtardises dans l’Europe médiévale et moderne », Carole Avignon (dir.) ISBN 978-2-7535-4948-7 Presses universitaires de Rennes, 2016, www.pur-editions.fr. The Illegitimate Sons of Princes in-between Privilege and Uprising. The Son of a Duke and the Son of a Doge in Renaissance Italy Jules is the illegitimate child of the Duke of Ferrara, Ercole I d’Este. Ludovic is the illegitimate child of the Doge of Venice, Andrea Gritti. In 1506 Jules plot against the legitimate heir, his half-brother, the Duke Alfonso I; condemned to life sentence, he was freed from jail only in 1559. In the same year 1506, Ludovic goes to Constantinople; there he conduct a great political career in service of the sultan, until when he is killed in 1534 in Hungary, where he is the governor. The paper describes their parallel lives and reach what Plutarch, master in this literary genre, called synkrisis, the comparison. Hit by crossed light beam, the condition of illegitimate sons reveals some traits that otherwise would remain in the shadow. It unmasks what is considered as the optimal functioning of the two societies of origin, a signoria and an oligarchic republic. Héloïse Hermant A un tiempo rey y vasallo. Les bâtards royaux des Habsbourg d’Espagne, des « monstres politiques » ? L’article revisite la question des bâtards royaux à partir du cas de Juan José de Austria. Accusé de vouloir s’emparer du pouvoir lors de la minorité de son demi-frère, ce fils illégitime de Philippe IV a nourri une violente polémique. Il apparaît tantôt comme le prolongement du défunt roi et l’incarnation de la dynastie, voire comme le double de son demi-frère, tantôt comme le digne rejeton de sa mère – une comédienne –, infâme et ambitieux. Les stratégies discursives et symboliques mises en place pour magnifier, annuler ou au contraire stigmatiser l’illégitimité, en puisant à un imaginaire du sang et de la transmission, s’accompagnent, chez les contemporains, d’une réflexion d’ordre ontologique de la bâtardise royale, pensée comme hybridation sociale et catégorie politique où ordre et désordre des familles et de la société marchent de pair. Facteurs d’instabilité de l’économie domestique et du corps monarchique, mais dotés de pouvoirs d’intermédiation en raison de leur double nature de roi et de sujet, les bâtards peuvent offrir lors des situations de crise une solution providentielle pour refonder les normes du jeu politique. A un tiempo rey y vasallo. The Bastards of the Spanish Habsburgs: “Political Monsters”? This article reexamines the question of the royal bastards from the case of Juan José de Austria. Accused of attempting to seize power during the minority of his half-brother, this illegitimate Philip IV’s son triggered a violent polemic. He sometimes appears as the extension of the late king and the incarnation of the dynasty, or even as the double of his half-brother, sometimes as the true offspring of his mother – a comedian – ignominious and ambitious. The discursive and symbolic strategies edified to magnify, to blur or on the contrary to stigmatise the illegitimacy, resorting to the imagery of blood and transmission, come, among his contemporaries, with an ontological reflexion on royal bastardy, seen as social hybridity and political category where familial and social order and desorder go hand in hand. A factor of instability of the domestic economy and of the monarchy, but also endowed with powers of intermediation due to their combined nature as king and subject, royal bastards can offer a providential solution in order to rebuild the political norms in times of crisis. Lucie Laumonier Bâtards et enfants naturels à Montpellier (xive-xve siècles). De la caritas à une pleine paternité Les historiens médiévistes ont souligné que la place octroyée aux bâtards au Moyen Âge oscille entre intégration et rejet, en fonction des périodes et des catégories sociales étudiées. Cette ambivalence apparaît dans les sources de Montpellier : d’une part, l’on trouve des enfants 546.

(13) RÉSUMÉS/ABSTRACTS. abandonnés parfois qualifiés de « bâtards » dans la documentation consulaire et de l’autre se trouvent, dans les testaments, des bâtards recevant de fortes sommes d’argent de la part de leur père. Afin de dépasser ce constat, il convient plutôt de s’interroger sur les rôles sociaux et familiaux occupés par les enfants illégitimes, que ces derniers soient abandonnés ou reconnus par leur père.. « Bâtards et bâtardises dans l’Europe médiévale et moderne », Carole Avignon (dir.) ISBN 978-2-7535-4948-7 Presses universitaires de Rennes, 2016, www.pur-editions.fr. Bastards and Natural Children in Montpellier (14th-15th centuries). From Caritas to a Full Paternity Medievalists underlined that the place granted to bastards during the Middle Ages varied between integration and rejection, according to the period of time and the social category under study. This ambivalence shows in the sources of Montpellier: in one hand, abandoned children were sometimes called “bastards” in the consulate’s archives but, in the other hand, some bastards received important amounts of money in their father’s wills. In order to go beyond this observation, we need to wonder which social and familial roles were filled by illegitimate children, either abandoned or acknowledged by their father. Aude-Marie Certin Paternité et filiation illégitime dans les villes de l’Empire (xve-xvie siècles) Cette étude porte sur la relation des pères à leurs enfants illégitimes dans les villes de l’Empire à la fin du Moyen Âge et au début de l’époque moderne. Elle se fonde sur l’étude des écrits personnels de trois marchands d’Augsbourg et de Cologne (Burkard Zink, Lucas Rem et Hermann von Weinsberg), ainsi que sur celle de quelques testaments du Sud de l’Allemagne ou des espaces suisses voisins. Le croisement de ces sources permet d’envisager l’articulation entre normes et pratiques, les comportements et les sentiments des pères à l’égard de leurs enfants illégitimes, de même que les solutions concrètes adoptées au sein des familles pour subvenir aux besoins de ces enfants et assurer leur éducation. Ces sources permettent enfin d’étudier la place faite à ces enfants illégitimes dans l’héritage et la succession de leur père, tant pour ce qui concerne les biens matériels que les biens symboliques. Fathers and Illegitimate Children in the Cities of Empire (15th-16th centuries) This research aims to study the relations that fathers have to their illegitimate children in the cities of the Empire at the end of the Middle Ages and the early modern period. It deals with the personal writings of three merchants of Augsburg and Cologne (Burkard Zink, Lucas Rem and Hermann von Weinsberg), and with some wills from southern Germany and from Switzerland. The investigation of those texts allows us to consider the link between the norm and the pratice, and also the behaviors and feelings of fathers towards their illegitimate children. Even more, it is a way to study the concrete solutions in the families to supply this children’s needs and to educate them. Thus we can understand the position of the illegitimate children in the material and symbolic inheritance of their father. Loraine Chappuis « La pomme de la discorde » ? L’intégration familiale des bâtards à Genève au xviiie siècle Au xviiie siècle, la République de Genève réprime avec rigueur les couples coupables de « paillardises » (grossesses illégitimes) au travers de procès dont l’enjeu est d’assigner à l’un des parents la charge du bâtard. Cette attribution juridique de la filiation naturelle invite à interroger les incidences du procès sur l’intégration familiale de l’enfant illégitime. Les modalités de rejet ou d’accueil permettent d’en reconstituer trois seuils : le premier est celui du bâtard rejeté, que l’exclusion soit identitaire – par le refus de transmission du patronyme – ou physique – par 547.

(14) BÂTARDS ET BÂTARDISES DANS L’EUROPE MÉDIÉVALE ET MODERNE. « Bâtards et bâtardises dans l’Europe médiévale et moderne », Carole Avignon (dir.) ISBN 978-2-7535-4948-7 Presses universitaires de Rennes, 2016, www.pur-editions.fr. l’abandon à l’Hôpital ou le mauvais traitement. Le deuxième est ensuite celui de l’enfant toléré dans le cercle familial, mais dont la place marginale ne résulte que d’une obligation juridique ou naturelle : aux côtés d’autres enfants légitimes, cette place est signifiée au bâtard par une inégalité de traitement. Le dernier seuil est enfin celui de l’enfant intégré pour lequel se développent des sentiments affectifs solides, bien que cette intégration fasse souvent suite à un mouvement initial de rejet qui semble structurer l’identité sociale des bâtards. La rigidité de ce modèle est toutefois nuancée par un dialogue engagé entre les parents et l’Hôpital Général, qui favorise en effet la création d’une place pour l’enfant naturel au sein de la famille. “The Bone of Contention”? Integrating Bastards into their Family in 18th century Geneva In the 18th century, the Republic of Geneva prosecutes the couples guilty of “paillardise” (illegitimate pregnancy) rigorously through criminal proceedings that aim at attributing the bastard’s care to one of the parents. This judicial attribution leads to question the impact of the proceeding upon the illegitimate child’s familial integration. The parents’ subsequent strategies for rejecting or welcoming the child enable to discern three levels of integration: the first one is that of rejection, be that a physical rejection – through child abandonment to the Hôpital Général or ill-treatment – or an identity exclusion – by refusing to pass on one’s name to the child. The second one is then that of the child, tolerated within the familial circle, whose place results from a judicial or a natural obligation: next to other legitimate children, his place is shown by the parents through inequality of treatment. The last level is eventually that of the integrated child towards whom strong feelings may be developed, even though the integration often follows an initial stage of parental rejection that seems to structure the bastards’ social identity. Nevertheless, the rigidity of this model is qualified by an exchange between the parents and the Hôpital Général, which fosters the creation of a place within the family for the illegitimate child. Aude Musin La place des bâtards dans le processus de vengeance et les guerres privées entre familles (Pays-Bas, xive-xvie siècle) L’historiographie récente a démontré la survivance de violences vindicatoires et de guerres entre familles, voire de la reconnaissance d’un droit de vengeance dans les principautés septentrionales rassemblées au cours des xive-xvie siècle sous l’autorité des ducs de Bourgogne. Ces violences sont certes encadrées mais demeurent tolérées par la justice locale encore au xve siècle. Force est de constater que les bâtards ne sont pas exclus des actes de vengeance consécutifs aux atteintes portées aux membres du clan familial. Cette contribution se propose d’analyser la place qui leur est accordée par les familles et par la justice, au sein de ce processus : ont-ils le droit, voire le devoir, de venger l’agression d’un parent ? Quel rôle ont-ils à jouer dans la conduite de la guerre par rapport aux enfants légitimes ? Dans la mesure où le règlement des violences incombe encore largement aux familles, les bâtards interviennent-ils dans la résolution des conflits, que ce soit par la négociation de la fin des violences ou par la participation aux compensations versées dans le cadre de la conclusion d’une paix ? La réponse à ces questions permet de préciser la perception de la bâtardise dans le chef des autorités et de la population. Le droit reconnu ou dénié aux bâtards de participer au processus de vengeance inter-familiale et à son règlement témoigne de la place qui leur est dévolue dans les structures familiales et dans la société. The Role of the Bastards in the Revenge Process and Feuds between Families (Low countries, 14th-16th century) Recent historiography showed that in the northern principalities that were under the authority of the Dukes of Burgundy during the 14th-16th century, violences by revenge and feuds between families continued to exist and even that a right to vengeance was acknowledged. Admittedly, these violences 548.

(15) RÉSUMÉS/ABSTRACTS. were framed, but they seemed to be tolerated by local authorities in the 15th century. Bastards were not excluded from the revenge actions that followed assaults perpetrated towards members of their family. This paper aims at analysing what kind of part they were allowed to play by families and by justice authorities in the process of revenge: did they have the right, or even the duty to exert revenge for an aggression on a relative? Could they lead a feud and to what extent were they entitled to do this in comparison with legitimate children? As families were still largely responsible for settling violence cases, did illegitimate children take part in negotiating the end of retaliations and in paying compensations to the victim? Answering these questions will provide a better understanding of the way authorities and populations perceived bastardy. The right granted or denied to bastards to take part in retaliations between families and their settlement testifies to their role in family organisation and in society.. « Bâtards et bâtardises dans l’Europe médiévale et moderne », Carole Avignon (dir.) ISBN 978-2-7535-4948-7 Presses universitaires de Rennes, 2016, www.pur-editions.fr. Michel Nassiet Bâtardise, violence et normes de comportement au xvie siècle Les bâtards n’étaient plus nombreux au xvie siècle : ils sont environ 1 % des criminels à avoir bénéficié du pardon royal, d’après les lettres de rémission. Outre des comportements qu’ils avaient en commun avec les légitimes masculins, trois sortes de violences étaient générées par leur statut : certains ne manquaient pas de réagir à l’insulte « fils de putain » ; d’autres étaient animés par une frustration à l’égard de leurs consanguins légitimes patrilatéraux, père, demi-frère, cousins ; quelques-uns purent commettre des méfaits comme s’ils étaient déliés des normes de l’honneur. Bastards, Violence and Patterns of Behaviour in the 16th century There were no more many illegitimate people in France in the 16th century: they are only 1% among the criminals who got a letter of remission from the king. Their violent behaviour was sometime the same as the noble legitimate younger brothers’ one. Their inferior status used to cause three kinds of specific violence. Some of them reacted to the insult “whore’s son”. Several kept a frustration alive towards their patrilateral relatives, father, half-brothers or cousins. A few commited misdemeanours as if they were not concerned by code of honour. Paul Payan Paternité de Joseph et filiation du Christ. Variations autour d’un cas-limite (xive-début xvie siècle) Si le débat sur une bâtardise réelle du Christ est resté limité à l’époque patristique puis à la polémique anti-juive, la nature de la paternité de Joseph a fait l’objet de multiples discussions à la fin du Moyen Âge, dans le cadre d’une remise en valeur de ce personnage jusqu’alors un peu effacé. La pleine légitimité de cette paternité, fondée sur le lien matrimonial et sur les fonctions nourricières et protectrices, est affirmée avec beaucoup de force par Gerson au début du xve siècle. Pourtant, les réticences restent fortes, et Joseph ne s’impose pas comme un modèle de paternité. L’épisode de ses doutes fait l’objet de nombreuses interprétations, dans les textes et les images, qui tentent d’atténuer sa ressemblance avec une scène de jalousie d’un mari trompé. L’émergence progressive du schéma de la Sainte Famille confirme la tendance à la valorisation d’une paternité légitime fondée sur l’union matrimoniale, au détriment de la bâtardise. Joseph’s Fatherhood and Christ’s Filiation. Variations about a Borderline Case (14th-beginning of 16th century) The discussion about a real Christ’s illegitimacy has remained restricted to the patristic time, then to the antijudaic polemic. However, the nature of Joseph’s fatherhood was the subject of numerous discussions in the Late Middle Ages, in the context of new interests for this character who was remained until then in the shadow. In the beginning of 15th century, Gerson forcefully asserted 549.

(16) BÂTARDS ET BÂTARDISES DANS L’EUROPE MÉDIÉVALE ET MODERNE. « Bâtards et bâtardises dans l’Europe médiévale et moderne », Carole Avignon (dir.) ISBN 978-2-7535-4948-7 Presses universitaires de Rennes, 2016, www.pur-editions.fr. the complete legitimacy of this fatherhood, justified by the matrimonial bond and nutritive and protective functions. However, strong reticences have remained and Joseph did not stand out as a model of fatherhood. The story of his doubts was the subjet af various interpretations, in texts and images, which tried to relieve its similarity with a jeolousy scene of a deceived husband. Gradual emergence of the Holy Family theme confirms the tendency to enhance the value of a legal fatherhood defined by the matrimonial bond, to the detriment of illegitimacy Chloé Maillet La filiation spirituelle face à l’illégitimité. Accusation de paternité et transgenres altimediévaux de la Légende dorée (xiiie siècle) La parenté hagiographique n’est pas illégitime, mais elle ne saurait se plier aux règles du mariage et de la filiation légitime, qu’elle subsume et inverse. Les saints de la Légende dorée ne sont que très rarement mariés, encore moins souvent confrontés à la question de la bâtardise. Pourtant les quelques cas de recherche en paternité évoqués dans les sources hagiographiques, bien que sans suite, sont riches de sens, en ce qu’elles mettent en question la filiation spirituelle et hagiographique. Deux saints du ve siècle, Brice de Tours et Germain d’Auxerre furent accusés à tort de paternité. Mais si Brice abandonne l’éducation de l’enfant, Germain prend au mot l’accusation et semblerait avoir assumé l’enfant qui lui était attribué, confirmant l’idée que les bâtards étaient faits pour être recueillis au monastère. Certaines saintes byzantines transgenres ont parfois été accusées du même méfait. Avoir subi cette injustice ne les a rendues que plus vertueuses. En même temps, elle les a rendues pères en permettant par exemple à Théodora les soins d’une adoption spirituelle. Spiritual Filiation Facing Illegitimacy. Fatherhood Accusation and Transgenders during the High Middle Ages, in the Golden Legend (13th century) Hagiographic kinship isn’t illegitimate, but it cannot follow the rules of marriage and legitimate filiation, which it subsumes and reverses. Saints from the Golden Legend are not often married, even less confronted to the question of bastardy. Yet, some cases of paternity investigation mentioned in hagiographical sources, even if not based on real paternity, are meaningful, because they are questioning spiritual and hagiographical filiation. Two saints from the 5th century, Brice of Tours and Germanus of Auxerre were falsely accused of paternity. But if Brice abandons the child’s education, Germain appears to have assumed the child, confirming the idea that bastards were meant to be welcomed in monasteries. Some Byzantine transgender saints have sometimes been accused of the same misdemeanor. Having suffered unwarranted charges of adultery made them even more virtuous. At the same time, it made some of them fathers allowing for instance Theodora a spiritual adoption. Martine Charageat Rupture du lien de filiation et statut des desafiliados en Aragon (xiiie-xvie siècle). Enfants abandonnés, orphelins ou bâtards ? Le desafillamiento est intimement lié en droit aragonais à l’absence de patria potestad et à la responsabilité des parents au pénal pour les crimes commis par leurs enfants, dans certaines conditions. Sorte de rupture volontaire du lien de filiation, elle s’associe sans se confondre avec l’exhérédation. Cette pratique frappe essentiellement les fils qui cessent d’être les enfants légitimes et naturels de leurs parents ; cela fait l’objet d’un acte rédigé devant notaire avant proclamation publique des effets coram populo. Les causes sont multiples mais la question demeure la même : quel est le statut de ces enfants une fois desafiliados aux yeux de la communauté ?. 550.

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