Math´ ematiques pour Ing´ enieur
L. El Alaoui
email : elalaoui@math.univ-paris13.fr https://www.math.univ-paris13.fr/ elalaoui/PageMPI/MPI.html
bureau : D318
Institut Galil´ee – Universit´e Paris 13
Septembre 2016 – Janvier 2017
D´ eroulement
Enseignements
I 17 s´eances de cours magistraux de 1h30,
I 24 s´eances de travaux dirig´es de 1h30,
Contrˆole continu (interrogations en amphi et en td ) Deux partiels :
I lundi 24 octobre 2016,
I lundi 16 janvier 2017.
Note minimale : 09/20 !
Pr´esence obligatoire en Cours et Tds.
Plan du cours
1. Rappels
1. Suites, S´eries, D´eveloppement de Taylor 2. Fonctions de plusieurs variables, calcul d’extrema 2. Approximation de fonctions
2.1 Interpolation polynomiale 2.2 Interpolation par splines 3. R´esolution de syst`emes lin´eaires
3.1 Conditionnement
3.2 D´ecomposition Cholesky, LU
4. R´esolution num´erique d’´equations non lin´eaires 4.1 M´ethode de la dichotomie
4.2 M´ethode de point fixe 4.3 M´ethode de Newton
5. Int´egration et ´Equations diff´erentielles 5.1 M´ethodes d’approximation d’une int´egrale
5.2 M´ethode de r´esolution approch´es d’une ´equation diff´erentielle
R´ ef´ erences bibliographiques
Analyse :
I F. Monna et G. Monna, Suites et s´eries de fonctions - Exercices corrig´es avec rappels de cours, Broch´e.
I J-J. Colin, J-M. Morvan et R. Morvan,Fonctions usuelles : Exercices corrig´es avec rappels de cours, Broch´e.
I J-M. Monier,Cours de math´ematiques - Analyse PCSI-PTSI - Cours et exercices corrig´es,
I www.bibmath.fr (exercices corrig´es)
I les livres de l’auteur J-M. Morvan http ://www.amazon.fr/Jean-Marie-Morvan/e/B004N21TGU et plus g´en´eralement dans la collection cepadues (www.cepadues.com)
Analyse num´erique :
I A. Fortin, Analyse num´erique pour ing´enieurs, Broch´e.
I F. Filbet, Analyse num´erique - algorithme et ´etude math´ematique. Cours et exercices corrig´es, Dunod.
Pour aller plus loin . . .
I W. Rudin,Principes d’analyse math´ematique : cours et exercices, Dunod.
I M. Lefebvre,Equations diff´erentielles, Collection Param`etres .
I Allaire G. et Kaber S.M.,Alg`ebre lin´eaire num´erique : Cours et exercices, Ellipses.
I Demailly J-P.,Analyse num´erique et ´equations diff´erentielles, Presses Universitaires de Grenoble.
I Quarteroni A., Sacco R. , Saleri F.,M´ethodes num´eriques pour le calcul scientifique : programmes en MATLAB, Springer.
1. Rappels 1.1 Suites r´eelles
O`u trouve-t-on des suites ? Approximation des nombres r´eels : Approcher des r´eels tels que√
2,πou de nombres d´efinis comme solution d’une ´equation (ex=x−3). Le but est alors de trouver les ”meilleures” suites de r´eels, c’est-`a dire celles qui convergent le plus vite vers ces nombres ...
Description du comportement de ph´enom`enes dont l’´etat, `a un moment donn´e (mois, ann´ee), est repr´esent´e par un nombre r´eel.
”Un homme met un couple de lapins dans un lieu isol´e de tous les cˆot´es par un mur.
Combien de couples obtient-on en un an si chaque couple engendre tous les mois un nouveau couple `a compter du troisi`eme mois de son existence ? ”(Liber abaci, ouvrage de Leonardo Fibonacci ´ecrit en 1202)
Unesuitede nombre r´eels est une application deNdansR, (un) : N−→R
n−→un. D´efinition 1
suite arithm´etique de raisona:u0∈R,∀n∈N,un+1=un+aaveca,r∈R, suite g´eom´etrique de raisonr :u0∈R,∀n∈N,un+1=r unaveca∈R, suite puissance :un=nαavecn≥1 etα∈R,
D’une suite donn´ee on peut prendre dans l’ordre certains de ses termes, on dit alors qu’on en extrait une sous-suite.
Soit Φ :N−→Nune application strictement croissante. On dit que (vn) estune suite extraite(ou une sous-suite) de (un) si pour toutn∈N,vn=uΦ(n).
D´efinition 2
Exemple :Φ(n) = 2n,vn=u2n; Φ(n) = 2n,vn=u2n.
i) Une suite (un) estmajor´eesi
∃M∈R,∀n≥0, un≤M.
ii) Une suite (un) estminor´eesi
∃m∈R,∀n≥0, un≥m.
iii) Une suite (un) estborn´eesi elle est major´ee et minor´ee, i.e.
∃M≥0,∀n≥0, |un| ≤M.
D´efinition 3
i) Une suite (un) estcroissante`a partir d’un certain rang si
∃N∈N,∀n≥N, un+1≥un.
ii) Une suite (un) estd´ecroissante`a partir d’un certain rang si
∃N∈N,∀n≥N, un+1≤un.
iii) Une suite (un) eststationnairesi `a partir d’un certain rang elle est constante.
∃N∈N,∀n≥N, un=uN.
iv) Une suite est(strictement) monotonesi elle est (strictement) croissante ou (strictement) d´ecroissante.
v) Une suite (un) estp´eriodique`a partir d’un certain rang si
∃N∈N,∃p∈N∗,∀n≥N, un=un+p. D´efinition 4
Exemple.
un=E(n+14 ). La suite (un) est constante `a partir du rangn0= 4.
La suite des d´ecimales de 901 est constante `a partir du rangn0= 2.
un=|n−5|. La suite (un) est croissante `a partir du rangn0= 5.
La suite des d´ecimales de 247553 est p´eriodique, de p´eriodep= 2 `a partir du rangn0= 3.
Les op´erations (addition, multiplication par un scalaire, multiplication, comparaison) sur les r´eels s’´etendent aux suites en des op´erations terme `a terme.
On dit que la suite (un) converge vers un r´eel`(sa limite) si tout intervalle ouvert contenant`, contient aussi tous lesunpournassez grand. Autrement dit, `a partir d’un certain rangunest proche de`.
On dit que (un)convergevers`∈Rsi
∀ >0,∃N(),∀n≥N(), |un−`|< . On noteun→`ou lim
n→+∞un=`ou lim
n un=`.
Le r´eel`s’appellelimitede la suite.
D´efinition 5
Exemple.un= 1 +sin(n) n . La suite (un) converge vers`= 1 :
|un−`| ≤
sin(n) n
≤1 n.
Figure:Les 50 premiers termes de la suite (un).
La suite (un)tend vers +∞si
∀A>0, ∃n0∈N,∀n≥n0, un>A.
La suite (un)tend vers−∞si
∀A>0,∃n0∈N,∀n≥n0, un<−A.
On note lim
n→+∞un= +∞ouun−→+∞(resp. lim
n→+∞un=−∞ouun−→−∞) D´efinition 6
Exemple.
Suite arithm´etique :un=u0+an.
I Sia>0, (un) tend vers +∞.
I Sia= 0, (un) est constante.
I Sia<0, (un) tend vers
−∞.
Suite g´eom´etrique :un=u0rn.
I Siu0= 0, (un) est constante.
I Sir≤ −1, etu06= 0, (un) ne converge pas.
I Si−1<r<1, (un) tend vers 0.
I Sir= 1, (un) est constante.
I Sir>1 etu0>0, (un) tend vers +∞.
I Sir>1 etu0<0, (un) tend vers−∞.
Suite de Riemannun=nα.
I Siα >0, (un) tend vers +∞.
I Siα= 0, (un) est constante (tend vers 1).
I Siα <0, (un) tend vers 0.
Si (un) est une suite convergente, alors sa limite est unique.
Toute suite convergente est born´ee.
Une suite major´ee et croissante est convergente.
Une suite minor´ee et d´ecroissante est convergente.
Une suite croissante non major´ee tend vers +∞.
Proposition 1
Soient (un) et (vn) deux suites convergentes de limite respective`et`0. i) ∀λ, µ∈R,lim
n (λun+µvn) =λ`+µ`0, ii) lim
n (unvn) =``0,
iii) si pour toutn,un6= 0 etx6= 0,zn= 1 un
alors lim
n zn=1
`, iv) lim
n |un|=|`|,
v) si`6= 0,unest du signe de``a partir d’un certain rang, Propri´et´es
Point fixe
Soient (un) une suite convergente d’´el´ements d’un intervalleI de Rdont la limite ` appartient `aI, etφune fonction continue en`. Alors la suite (φ(un)) est convergente et a pour limiteφ(`).
Th´eor`eme 1
On d´eduit de ce th´eor`eme que si une suite v´erifiant la relation de r´ecurrenceun+1=φ(un) est convergente et a pour limite`et si estφest continue en`, on a alors :`=φ(`).
Un tel point`est ditpoint fixedeφ.
D´efinition 7
Remarque.
Si la fonction continue n’a pas de point fixe alors une suite, qui v´erifie la relation un+1=φ(un), ne peut avoir de limite ;
en revanche siφa un point fixe cela n’entraˆıne pas que la suite admette ce point comme limite.
Un point fixe, de coordonn´ees (`, `), est le point d’intersection du graphe deφet de la premi`ere bissectrice.
Comparaison de suites
Soient (un) et (vn) deux suites de r´eels convergentes.
Si pour toutn∈N,un≤vn, alors : lim
n un≤lim
n vn.
Soitvntendant vers 0. Si pour toutn∈N,|un| ≤ |vn|, alors (un) tend vers 0.
Proposition 2
Soient (un), (vn) et (wn) trois suites de r´eels telles que (un) et (wn) convergent vers la mˆeme limite`, et pour toutn∈N,un≤vn≤wn. Alors (vn) converge vers`.
Corollaire 1
Exemple.un=n+ (−1)n n+ 2 , lim
n un= 1.
Soient (un) et (vn) deux suites de r´eels telles que pour toutn∈N,un≤vn. Siuntend vers +∞alorsvntend vers +∞.
Sivntend vers−∞alorsuntend vers−∞.
Proposition 3
Soient (un) et (vn) deux suites de r´eels.
On dit que la suite (un) estdomin´eepar la suite (vn) si :
∃M∈R,∀n∈N,|un| ≤M|vn|.
On ´ecritun=O(vn), qui se lit”unest un grandOdevn”.
On dit que la suite (un) estn´egligeabledevant la suite (vn) si :
∀ε >0, ∃n0,∀n≥n0,|un| ≤ε|vn|.
On ´ecritun=o(vn), qui se lit”unest un petito devn”.
On dit que la suite (un) est´equivalente`a la suite (vn) si :
∀ε >0, ∃n0,∀n≥n0,|un−vn| ≤ε|vn|.
On ´ecritun∼vn, qui se lit”unest ´equivalent `avn”.
D´efinition 8
Soient (un) et (vn) deux suites de r´eels et on suppose que lesvnsont tous non nuls.
La suite (un) est domin´ee par (vn) si et seulement si la suite (un
vn
) est born´ee.
La suite (un) est n´egligeable devant (vn) si la suite (un
vn
) converge vers 0.
Les suites (un) et (vn) sont dites ´equivalentes si la suite (un
vn
) tend vers 1.
Proposition 4
Exemple.
p4n2+ 1 =O(n), p
4n2+ 1 =o(n2), p
4n2+ 1∼2n.
Soient (un),(vn),(u0n),(vn0) des suites de r´eels.
i) un∼vnest une relation d’´equivalence dans l’ensemble des suites r´eelles.
ii) Siun∼vnetvnest convergente, alorsunest convergente et limnun= limnvn. iii) Siun∼vnetvnest ne converge pas, alorsunest ne converge pas.
iv) Siun∼vn, alorsun−vn=o(un) =o(vn).
v) Siun∼vnetun0 ∼vn0, alorsunun0∼vnvn0et un
un0 ∼ vn
vn0 siu0n6= 0 etvn06= 0.
vi) Siun=o(vn) alorsun+vn∼zn. Proposition 5
Attention ! En g´en´eral,un∼u0netvn∼vn0 n’implique pasun+vn∼u0n+vn0. Exemple.un=
√
n2+n+ 1
√3
8n3+n2 , lim
n un=1 2.
un=n+ (−1)n,vn=−n+ (−1)n, maisun+vnn’est pas ´equivalent `a 0 !
Vitesse de convergence
Soit (un) une suite de r´eels convergeant vers un r´eel `. Si la suite (|un+1−`|
|un−`| ) est convergente de limiteλ, on dit que la convergence de la suite (un) vers`est :
lente, lorsqueλ= 1,
g´eom´etrique de rapportλ, lorsqueλ∈]0,1[, rapide, lorsqueλ= 0.
Le r´eelλ, lorsque qu’il existe, est appel´ecoefficient de convergencede la suite.
D´efinition 9
Remarque.Si la suite (|un+1−`|
un−` ) converge, sa limiteλest n´ecessairement dans [0,1].
Exemple.un= 1
nb,b>0. La suite (un) converge lentement.
un=an,0<a<1. La suite (un) converge g´eom´etriquement de rapporta.
1.2 S´eries num´eriques
Paradoxe de Zenon d’El´ee : Achille ne rattrape jamais la tortue apr`es laquelle il court ! Supposons qu’Achille et la tortue courrent le long d’une ligne droite, Achille avan¸cant `a 10m.s−1, la tortue `a 1m.s−1et la tortue partant avec 100m d’avance.
Le temps (en seconde) n´ecessaire est : 10 + 1 + 1
10+ 1 100+ 1
1000+· · ·
Il s’agit d’une somme comportant une infinit´e de termes ... qui vaut un nombre fini ! les s´eries r´eelles permettent de construire des nombres commeequi ne sont ni rationnels ni mˆeme alg´ebriques et d’en calculer des valeurs approch´ees.
Les s´eries de fonctions conduisent `a d´efinir de nouvelles fonctions. Les s´eries enti`eres et les s´eries de Fourier, en particulier.
Soit (un) une suite de nombres r´eels. On associe `a cette suite la suite (Sn) d´efinie par Sn=
n
X
k=0
uk.
La suite (Sn) s’appelle las´erie de terme g´en´eralunetSnest appel´ee lasomme partielle d’ordrende la s´erie.
On notera simplement (P
un) cette suite.
D´efinition 10
La s´erie (P
un) converge si la suite (Sn) converge et diverge sinon. Si la s´erie converge alorss= lim
n Snest appel´ee lasommede la s´erie et on notes=
+∞
X
n=0
un. Soit (P
un) une s´erie convergente de sommes. On appellele reste d’ordre nde la s´erie (P
un),Rn=s−Sn. D´efinition 11
Remarque :La suite peut-ˆetre d´efinie pourn≥1, auquel cas on utilisera le mˆeme vocabulaire.
La s´erie de terme g´en´eralun=xnest appel´ees´erie g´eom´etrique de raisonx.
D´efinition 12
Si|x| ≥1, la s´erie g´eom´etriqueP
xndiverge.
Si|x|<1, la s´erie g´eom´etriqueP
xnconverge et sa somme vaut 1−x1 . Pour toutx∈]−1,1[,
+∞
X
n=0
xn= 1 1−x. Proposition 6
Soient (un) et (vn) deux suites r´eelles telles que les s´eriesP unetP
vnsont convergentes.
Alors la s´erieP
(un+vn) est convergente et X(un+vn) =X
un+X vn. Proposition 7(Lin´earit´e)
La s´erie (P
un) est convergente si et seulement si elle v´erifie le crit`ere de Cauchy
∀ >0, ∃N∈N,∀m≥n≥N,
m
X
k=n
uk
< . Th´eor`eme 2(Crit`ere de Cauchy.)
Si (P
un) converge alors lim
n un= 0.
Corollaire 2
Remarque :La r´eciproque est fausse.
Si le terme g´en´eralunne tend pas vers 0 on dit que la s´erie (P
un) diverge grossi`erement.
D´efinition 13
Soient (P
un) et (P
vn) deux s´eries.
i) Si `a partir d’un certain rang,|un| ≤vnet si la s´erie (P
vn) est convergente, alors la s´erie (P
un) est convergente.
ii) Si `a partir d’un certain rang, 0≤vn≤un et si la s´erie (P
vn) est divergente, alors la s´erie (P
un) est divergente.
Th´eor`eme 3(de comparaison.)
Soient (P
un) et (P
vn) deux s´eries de terme g´en´eralpositif. Alors sivn=O(un) et si (P
un) converge alors (P
vn) converge.
En particulier, siun∼vnles s´eries (P
un) et (P
vn) sont de mˆeme nature.
Proposition 8
R`egles de Cauchy, de d’Alembert, d’Abel et des s´eries altern´ees
Soit (P
un) une s´erie de terme g´en´eralun positif. S’il existel <1 tel qu’`a partir d’un certain rang√n
un≤lalors la s´erie (P
un) converge.
En particulier si limn n
√un=lalors sil<1 la s´erie converge,
sil>1 la s´erie diverge grossi`erement, sil= 1, le crit`ere ne permet pas de conclure.
Th´eor`eme 4(R`egle de Cauchy.)
Soit (P
un) une s´erie de terme g´en´eralunpositif. S’il existe l<1 tel qu’`a partir d’un certain rang un+1
un
≤l alors (P
un) converge.
l≥1 tel qu’`a partir d’un certain rang un+1
un
≥l alors (P
un) diverge.
En particulier, si lim
n
un+1
un
=let sil<1, alors (P
un) converge, sil>1, alors (P
un) diverge,
sil= 1, le crit`ere ne permet pas de conclure.
Th´eor`eme 5(R`egle de d’Alembert.)
Siun=αnvnest le terme g´en´eral d’une s´erie tel que :
∃M∈R,∀n∈N, |
n
X
k=0
αk| ≤M, si la suite (vn) est positive d´ecroissante, si lim
n vn= 0, alors la s´erie (P
αnvn) converge.
Th´eor`eme 6(R`egle d’Abel.)
Soit (vn) une suite d´ecroissante vers 0, alors la s´erie (P
(−1)nvn) converge.
Corollaire 3(Crit`ere des s´eries altern´ees.)
La s´erie (P
un) estabsolument convergentesi la s´erie (P|un|) est convergente.
Une s´erie convergente qui ne converge pas absolument est ditesemi-convergente.
D´efinition 14
Exemple : Les s´eries de terme g´en´eral (−1)n
n2 et cosn
n√
n sont absolument convergentes.
La s´erie, dite de Riemann, (P 1
np) converge si et seulement sip>1.
La s´erie, dite de Bertrand, (P 1
n(lnn)p) converge si et seulement sip>1.
Proposition 9(S´eries de Riemann et de Bertrand.)
Soient (P
un) et (P
vn) deux s´eries. On appelles´erie produitla s´erie de terme g´en´eral cn=
n
X
k=0
ubvn−kavecn≥0.
D´efinition 15(Produit de deux s´eries)
Si (P
un) et (P
vn) sont deux s´eries convergentes de somme respectiveA etB et si au moins l’une des deux s´eries est absolument convergente alors la s´erie produit (P
cn) converge versC=AB.
Si les deux s´eries sont absolument convergentes, alors la s´erie (P
cn) est absolument convergente.
Th´eor`eme 7
1.3 S´eries enti`eres
Le domaine d’application des s´eries enti`ere est tr`es vaste : Calcul num´erique d’int´egrales,
Calcul approch´e de valeurs num´eriques de certaines fonctions (exponentielle, logarithme, ...) R´esolution de certaines ´equations diff´erentielles,
· · ·
Unes´erie enti`ere(complexe ou r´eelle) est une s´erie dont le terme g´en´eral est de la forme anzn.
a0,a1,· · ·an,· · · (complexes ou r´eels) sont appel´es coefficients de la s´erie etz est une variable complex ou r´eelle.
D´efinition 16
La convergence d’une s´erie enti`ere d´epend de la variablez.
SoitP
anzn une s´erie enti`ere complexe ou r´eelle. On appellerayon de convergencede la s´erie enti`ere, la quantit´eR∈R+∪ {+∞}telle que
si|z|<Ralors (P
anzn) converge absolument, si|x|>R alors (P
anxn) diverge.
SiR > 0, l’ensemble ouvertD = {z ∈ C,|z|< R},({x ∈ R,|x|<R}) s’appelle le disque de convergence(intervalle ouvert de convergence).
D´efinition 17
Soit (P
anxn) est une s´erie enti`ere.
S’il existeλ= lim
n
√n
analorsR=λ1. S’il existeλ= lim
n |an+1
an
|alorsR=λ1. Th´eor`eme 8
D´eveloppement en s´erie enti`ere d’une fonction
SoientI ⊂R,f : I →Retx0dansI. On dit quef estd´eveloppable en s´erie enti`ere enx0s’il existe une s´erie enti`ereP
anxnde rayon de convergenceR>0 et un voisinage dex0,V(x0) tels que
∀x∈ I ∩ V(x0), f(x) =
∞
X
n=0
an(x−x0)n. D´efinition 18
Une fonctionf d´efinie au voisinage dex0∈Rest d´eveloppable en s´erie enti`ere enx0si, et seulement si, la fonctionw→f(x0+w) est d´eveloppable en s´erie enti`ere `a l’origine.
Proposition 10
Autrement dit, tout probl`eme de d´eveloppement en s´erie enti`ere se ram`ene `a un probl`eme de d´eveloppement en s´erie enti`ere `a l’origine.
D´erivation et int´egration terme `a terme
SoitP
an(x−x0)nune s´erie enti`ere de rayon de convergenceR>0. Alors la fonction f(x) =a0+a1(x−x0) +a2(x−x0)2+a3(x−x0)3+· · ·=
∞
X
n=0
an(x−x0)n,
est d´erivable sur l’intervalle ]x0−R,x0+R[ et i) f0(x) =a1+ 2a2(x−x0) + 3a3(x−x0)2+· · ·=
∞
X
n=1
nan(x−x0)n−1,
ii) Z
f(x)dx=C+a0(x−x0)+a1
(x−x0)2 2 +a2
(x−x0)3
3 · · ·=C+
∞
X
n=0
an
(x−x0)n+1 n+ 1 . Le rayon de convergence des s´eries d´efinies eni) etii) estR.
Proposition 11
Sif est une fonction d´eveloppable en s´erie enti`ere enx0, i.e.
f(x) =
∞
X
n=0
an(x−x0)n, |x−x0|<R, alors
i) f est de classeC∞au voisinage dex0, ii) les coefficients sont donn´es par
an=f(n)(x0) n! .
Ce d´eveloppement est unique et est appel´es´erie de Taylordef enx0. Proposition 12
Remarque.Attention ! Il existe des fonctions de classeC∞au voisinage dex0qui ne sont pas d´eveloppables en s´erie enti`ere enx0.
Si une fonctionf est d´eveloppable en s´erie enti`ere enx0, alors il en est de mˆeme de toutes ses d´eriv´ees et de toutes ses primitives.
Proposition 13
Soitf une fonction d´efinie sur un intervalle ouvert I contenant un point a, d´erivable n−1 fois surI, et dont la d´eriv´een-i`eme enaexiste. On appellepolynˆome de Taylor d’ordrenenadef, le polynˆome :
Pn(x) =f(a) +f0(a)
1! (x−a) +f00(a)
2! (x−a)2+· · ·+f(n)(a) n! (x−a)n. On appellereste de Taylor d’ordrenenadef, la fonctionRnqui `ax∈ Iassocie :
Rn(x) =f(x)−Pn(x).
D´efinition 19
Soitf une fonction de classeCn+1 sur un intervalleI, telle que|f(n+1)(x)| ≤M pour
|x−a| ≤δ. Alors le reste de Taylor d’ordrendef enasatisfait
|Rn(x)| ≤ M
(n+ 1)!|x−a|n+1, pour|x−a| ≤δ.
Proposition 14(In´egalit´e de Taylor)
Soitf une fonction de classeCn−1sur [a,b], dont la d´eriv´ee (n−1)i`eme est d´erivable. Il existec∈]a,b[ tel que le reste de Taylor d’ordrendef enasatisfait
Rn(c) = (b−a)nf(n)(c) n!
Proposition 15(Taylor Lagrange)
SoitIun intervalle ouvert contenant 0. Soitf une fonction de classeCn+1surI. Alors le reste de Taylor d’ordrendef enasatisfait
Rn(x) = Z x
0
(x−t)n
n! f(n+1)(t)dt.
Proposition 16(Taylor avec reste int´egral)
D´eveloppements limit´es (DL) Les DL sont un outil permettant de :
calculer des limites,
´
etudier localement une courbe.
SoientIun intervalle ouvert, aun point deI. On dit quef admet un d´eveloppement limit´e d’ordrenenalorsqu’il existe un polynˆomePn, de degr´e inf’erieur ou ´egal `an, tel que le reste soit n´egligeable devant (x−a)n,i.e :
Rn(x) =f(x)−Pn(x) =o((x−a)n),quandx→a.
D´efinition 20
SoientIun intervalle ouvert deR,aun point deI. Soitf une fonction d´efinie surI. Soit g la fonction qui `ahassocieg(h) =f(a+h). La fonctionf admet un d´eveloppement limit´e d’ordrenena, si et seulement sigadmet un d´eveloppement limit´e d’ordrenen 0.
f(x) =Pn(x) +o((x−a)n) ⇐⇒ g(h) =f(a+h) =Pn(a+h) +o(hn).
Proposition 17
Un d´eveloppement limit´e, s’il existe, est unique Proposition 18
SoientIun intervalle ouvert contenantx0. Soitf une fonction d´erivablen−1 fois sur I, et dont la d´eriv´een-i`eme enx0existe. Alors,
Rn(x) =o((x−x0)n),quandx→x0. Th´eor`eme 9(Taylor-Young)
• La fonctionf admet le d´eveloppement limit´e `a l’ordre 0 enx0: f(x) =a0+o(1),
si et seulement sif est continue enx0etf(x0) =a0.
• La fonctionf admet le d´eveloppement limit´e `a l’ordre 1 enx0: f(x) =a0+a1(x−x0) +o((x−x0)), si et seulement sif est d´erivable enx0etf(x0) =a0,f0(x0) =a1.
Pour tous les ordres sup´erieurs, il n’y a pas d’´equivalence de cette forme. Par exemple f(x) =x3cos(1/x) n’admet pas de d´eriv´ees seconde en 0.
Proposition 19
exp(x) = 1 +x+x2 2 +x3
3!+· · ·+xn n!+o(xn), ln(1 +x) = x−x2
2 +x3
3 +· · ·+ (−1)n−1xn n +o(xn), cosx = 1−x2
2!+x4
4!+· · ·+ (−1)n x2n
(2n)!+o(x2n), sinx = x−x3
3!+x5
5!+· · ·+ (−1)n x2n+1
(2n+ 1)!+o(x2n+1), (1 +x)α = 1 +αx+α(α−1)
2! x2+· · ·+α(α−1)· · ·(α−(n+ 1))
n! xn+o(xn), α∈R?. Proposition 20(D´eveloppement limit´es des fonctions usuelles)
Soientf,gdeux fonctions d´efinies au voisinage d’un pointx. Sif etgadmettent chacune un d´eveloppement limit´e d’ordrenvoisinage dex0:
f(x) = a0+a1(x−x0) +· · ·+an(x−x0)n+o((x−x0)n), g(x) = b0+b1(x−x0) +· · ·+bn+ (x−x0)n+o((x−x0)n).
Alorsλf,f+g, etfgadmettent des d´eveloppement limit´es du mˆeme ordre qui s’´ecrivent λf(x) = (λa0) + (λa1)(x−x0) +· · ·+ (λan)(x−x0)n+o((x−x0)n),
(f+g)(x) = (a0+b0) + (a1+b1)(x−x0) +· · ·+ (an+bn)(x−x0)n+o((x−x0)n) (fg)(x) = (a0b0) + (a0b1+a1b0)(x−x0) +· · ·+ (a0bn+a1bn−1
+· · ·+anb0)(x−x0)n+o((x−x0)n).
Proposition 21(Op´erations sur les d´eveloppement limit´es)
Remarque.La partie polynomiale du DL de la fonctionf g s’obtient en ne gardant que les termes de degr´e inf´erieur ou ´egal `andans le produit des partie polynomiale des DL def etg.
Soient f : I −→ J et g : J −→ R deux fonctions. Supposons que f admet un d´eveloppement limit´e d’ordrepau voisinage du pointx0∈ I. Sig admet un DL d’ordre pauvoisinage dey0=f(x0). Alorsg◦f admet un DL d’ordrepau voisnage dex0. On
´ecrit le DL def au voisinage dexcomme suit
f(x) =f(x0) + (x−x0)P(x−x0) +o((x−x0)p),
avecPun polynˆome de degr´ep−1, et on ´ecrit le DL degau voisinage deycomme suit g(y0) =Q((y−y0)) +o((y−y0)p),
avecQ un polynˆome de degr´ep.
On a
g(f(x0)) =Trp{Q((x−x0)P((x−x0)))}+o(x−x0)p,
o`u l’op´erateur de troncatureTrpconsiste `a ne conserver que les termes de degr´e inf´erieurs
`
apdu polynˆome.
Proposition 22(Composition des d´eveloppement limit´es)
Soitf : I −→Rune fonction d´erivable.
Si sa d´eriv´eef0admet un DL d’ordrepau voisinage dex0∈ I: f0(x) =c0+c1(x−x0) +· · ·+cp(x−x0)p+o((x−x0)p), alorsf admet un DL d’ordrep+ 1 au voisinage dex0∈ Iqui s’´ecrit f(x) =f(x0) +c0(x−x0) +c1
(x−x0)2
2 +· · ·+cp
(x−x0)p+1
p+ 1 +o((x−x0)p+1).
Si f admet un d´eveloppement limit´e d’ordrenau voisinage dex0et sif0 admet un un d´eveloppement limit´e d’ordren−1 au voisinage dex0alors la partie
polynomiale de ce dernier s’obtient en d´erivant celle du d´eveloppement limit´e def. Th´eor`eme 10(Int´egration et d´erivation terme `a terme d’un DL)
Soitf : I−→Radmettant un DL ena:f(x) =c0+c1(x−a) +ck(x−a)k+o((x−a)k) o`ukest le plus petit entier≥2 tel que le coefficient dexksoit non nul. Alors l’´equation de la tangente `a la courbe def enaest :
y=c0+c1(x−a),
et la position de la courbe par rapport `a la tangente pourxproche deaest donn´ee par le signef(x)−y, c’est-`a-dire le signe deck(x−a)k.
Proposition 23(position de la courbe par rapport `a sa tangente en un point)
Soitf une fonction d´efinie sur un intervalleI=]x0,+∞[. On dit quef admet un DL en +∞`a l’ordrens’il existe des r´eelsc0,c1,· · ·,cntels que
f(x) =c0+c1
x +· · ·+cn
xn +o(1 xn).
D´efinition 21(DL en l’infini)
On suppose quef admet un DL en +∞(ou en−∞) :f(x) =c0+cx1+xckk+o(x1k) o`uk est le plus petit entier≥2 tel que le coefficient de 1
xk soit non nul. Alors, lim
x→+∞f(x)− (c0x+c1) = 0 (resp.x→ −∞). La droitey=c0x+c1est une asymptote `a la courbe def en +∞(ou−∞) et la position de la courbe par rapport `a l’asymptote est donn´ee par le signe def(x)−y, c’est-`a-dire le signe de ck
xk−1.
Proposition 24(Position de la courbe par rapport `a une asymptote)